S’arrêtant dans l’entrée de la pièce où travaillait Park Gabriel, Hera arqua légèrement un sourcil lorsqu’il lui sortit une telle tirade. De sa part, elle ne le prenait pas mal et elle se doutait également qu’il faisait probablement un peu exprès de la taquiner de la sorte. Peut-être qu’un bon nombre de femmes se sentiraient flatter, sans doute était donné le succès du producteur auprès de la gente féminine, mais franchement aux yeux de la singapourienne, il n’y avait absolument rien de glorifiant à incarner une affiche publicitaire vivante. Au contraire, c’était presque dégradant. Si elle avait été une simple mortelle qui par ce biais s’élevait en direction des sommets, peut-être aurait-elle pu se vanter de son statut d’égérie. Mais elle était déjà une déesse qui était descendue de sa montagne touchant les cieux pour venir faire don de sa grâce aux hommes.
« Et vous ne perdez pas non plus vos mots mielleux Producteur Park, » rétorqua-t-elle sur le même ton que son interlocuteur.
Hera jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule en direction de la porte qu’elle venait de franchir.
« Vous savez bien comme j’ai toujours peur de me salir les mains en touchant les parois de porte des bureaux si miteux de la YG, » ajouta-t-elle.
Elle se tourna à nouveau face à en tendant sa main dans une attitude précieuse. L’homme la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle se riait de certaines maniaqueries caricaturées de son propre univers, mais Hera incarnait néanmoins très bien ce rôle. Si bien qu’un inconnu la penserait sans doute sérieuse. Elle reprit sa main.
« Et puis, en quoi pourrais-je vous déranger à cette heure tar… »
La singapourienne laissa sa phrase en suspend, bouche ouverte tandis qu’elle sentit la chaleur lui monter aux joues. Se pourrait-il que… Elle secoua aussitôt la tête comme pour chasser de son esprit l’éventualité qui venait de le traverser. Non, elle ne voulait pas savoir ! Hera se racla légèrement la gorge pour manifester son intention de changement de sujet. Elle s’avança dans le bureau comme à son habitude, commença par s’asseoir et se déchaussa. Quel soulagement d’enfin libérer ses pieds de ses hauts talons ! Lors de leurs « rendez-vous » nocturnes, la jeune fille avait pris l’habitude de se mettre à l’aise. Il n’y avait qu’eux deux. Ils se concertaient souvent jusque tard le soir. Ce n’était pas des plus reposants ni pour l’un ni pour l’autre, mais au fond, même sans ces entrevues, ils veilleraient tard de leur côté. Alors finalement, Hera appréciait ces moments avec son aîné. Ils lui permettaient de se détendre, de se changer les idées tout en ayant l’impression de faire quelque chose d’utile. Et puis, elle n’avait pas à « veiller à son image » ou à sa réputation. Sans parler de sa récente nouvelle notoriété, même les sorties dans les bars ou en boite n’avaient jamais été un vrai moment de détente pour la singapourienne. Elle participait pour faire plaisir, surtout à Haewon mais elle ne parvenait pas vraiment à lâcher prise, trop soucieuse des conséquences. Mais les « rendez-vous » avec l’ami de son frère étaient différents.

Ainsi après avoir enlever ses chaussures, la jeune modèle sortit des vêtements de rechange de son sac. Des sur-vêtements élégants et confortables. Elle enfila son pantalon, le remontant le long de ses cuisses sous sa jupe qu’elle vit ensuite glisser vers le bas et rangea dans son sac. Hera s’apprêta ensuite à ôter son haut lorsqu’au moment où son ventre dévoilé quelques dentelles de son soutien-gorge commencèrent à apparaître. Son geste s’arrêta alors. Prise d’un doute, elle jeta un regard en direction de Gabriel.
« Vous ne regardez pas, hein ! »
Après ce rappel préventif – ou pas –, la singapourienne finit de se changer prestement avant de prendre une chaise et de venir s’asseoir en tailleur dessus à côté de Gabriel. Elle jeta un oeil sur son bureau et comprit que l’homme avait dû travailler avec acharnement une bonne partie de la journée.
« Eh bien, Producteur Park ! s’amusa-t-elle à le taquiner un peu également. Il semblerait que vous ayez besoin de l’esprit avisé de votre meilleure conseillère ?! N’arrive-je pas un point nommé ? »
Elle souligna son menton de son index tendu horizontalement, feignant une arrogance présomptueuse. Puis, un sourire franc et plein de fraîcheur s’épanouit sur son visage révélant l’éclat de sa dentition parfaite.