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    :: Défouloir :: 2017

Dive into my world - ft CaeMi

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Re: Dive into my world - ft CaeMi | Sam 18 Mar - 12:34
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The future belongs to the curious. The ones who are not afraid to try it, explore it, poke at it, question it and turn it inside out. This is exactly how you make me feel. Your a mystery that came out of the blue.



Il balayait d’un geste la promesse qu’elle faisait, remettant en question l’honnêteté dont elle voulait faire preuve. Bien sûr qu’Eun Mi parlait de ses possessions, quelle promesse pouvait-elle faire sur des livres dont elle pouvait se séparer ? Mais il lui fallait plus. La peur ne la quittait plus, cette sensation de froid qui parcourait ses veines était devenue en l’espace de quelques instants son repère, sa manière de garder ses pensées aussi claires que possible. Et même le lui révéler ne semblait pas le combler. Au lieu de ça, il fit un nouveau résumé, des mots qui se répercutaient sur la jeune coréenne bien plus qu’ils n’auraient dû. Alors c’était ça son option à lui ? Un amour fou ou un désir sexuel ? Le visage d’enfant qu’elle arborait, la mine heureuse qu’elle aimait montrer disparut, laissant place à un regard interloqué. Finalement, elle avait raison, depuis son arrivée à l’université, le plus grand de ses combats n’était pas ses études et les cours, mais bien les relations sociales. Celles qui se faisaient et se défaisaient au rythme d’une musique lancinante en soirée, au goût d’un cocktail trop fort, à une intimité trop rapidement échangée. Comment répondre ? Comment dire qu’il lui faisait peur parce qu’il attisait bien trop de choses, mais qu’elle ne pouvait en aucun cas mettre de mots sur ce qu’elle éprouvait. L’amour fou ou la sexualité ? Et si elle ne répondait ni l’un, ni l’autre ? Non, il avait été très clair, il voulait un aveu, mais un aveu qui serait sans doute un mensonge pour Eun Mi. L’amour fou ou la sexualité ? Les mots ne faisaient plus rougir la coréenne, au contraire, elle devenait livide d’un choix qui allait au delà de sa zone de confort. Un lieu qu’elle ne maîtrisait pas et qu’elle ne voulait pas plus découvrir, pas maintenant. Ses pensées s’engourdissaient à mesure que les secondes s’écoulaient, cherchant vainement comment reprendre pied sans finir par se noyer. La lueur enfantine qui brillait dans ses iris s’éteignait lentement, ses yeux qui pétillaient toujours redevinrent de simples billes de couleurs différentes, deux perles qui ne reflétaient plus rien d’autre qu’une réflexion qui lui faisait défaut. Rien d’autres que ces mots. Inconsciemment, elle se demandait si l’amour fou pouvait ressembler à ça. Après tout, elle n’avait jamais aimé, jamais follement en tout cas. Est-ce qu’un amour fou conduit au milieu d’une piscine ? Est-ce qu’elle savait au fond d’elle qu’elle trouverait Caem à une heure si tardive ? Elle croyait au destin, mais elle avait aussi l’impression qu’il se jouait d’elle à cet instant. Non, elle ne pouvait pas l’aimer d’un amour fou, il avait été une curiosité, il dégageait une aura si envoutante qu’elle s’était laissée distraire, mais elle savait s’en passer. Mentalement, Eun Mi rayait cette option et passa à la suivante. La sexualité. Rien que ce mot réveillait en elle une honte et une peur incontrôlée. Si bien qu’elle dû détourner à nouveau le regard pour éviter de lire le potentiel désir dans les yeux de son ravisseur. Elle aurait aimé s’enfuir à toutes jambes, mais les siennes pendaient encore mollement dans l’eau sans pouvoir envisager un seul instant rencontrer le sol de la piscine. Le nageur la contraignait à répondre à une question, à choisir entre deux explications, il n’y avait pas d’échappatoire. Et en plus de ça, il ajoutait une nouvelle condition, une déclaration sans pudeur. Aimait-il à ce point se jouer des demoiselles qu’il finissait par capturer ? La pudeur, la gêne, la honte, c’était tout ce dont la jeune coréenne ne pouvait se défaire, des émotions qui lui collaient à la peau, qui coulaient dans ses veines et dont elle ne pouvait en aucun cas se défaire. Mais même si ses joues ne reflétaient plus cette timidité, son cœur continuait de tambouriner à un rythme effréné. Non, elle n’avait jamais été attirée par les corps d’hommes, elle n’avait aucune pensée indiscrète à son égard, et elle ne voulait pas plus en avoir. Mais il avait réveillé une certaine curiosité. Qu’éprouverait-elle si cette nuit du nouvel an devait se reproduire ? Et si c’était Caem qui lui faisait face ? Peu importe comment son esprit essayait de rejouer cette scène, tout était tellement flou qu’elle n’arrivait même pas à se souvenir de celui qui l’avait réellement conquis cette nuit là. Elle ne voulait plus imaginer. Et comme si son appel à l’aide silencieux avait été entendu, il faisait une nouvelle proposition. Un smack ? Eun Mi ne comprenait toujours pas où il voulait en venir jusqu’à ce qu’il ne lui explique soigneusement ce qu’il attendait. La mise à nue ou un baiser. Pourquoi avait-il besoin d’un tel chantage pour une jeune fille qui ne connaissait rien à l’amour, la sexualité, les baisers. Aucun de ces choix ne la mettait à l’aise, pour la simple et bonne raison qu’elle attendait encore le grand amour, qu’elle n’avait un souvenir partiel de la sexualité et que même si elle savait qu’elle n’avait plus rien à garder jalousement, elle considérait tout de même qu’elle ne pouvait pas donner son « premier baiser » de cette manière. Mais était-ce réellement un premier baiser ? Un effleurement, disait-il.
Eun Mi détourna le regard, laissant ses prunelles s’attarder sur le bord de la piscine, ce lieu où elle se sentirait à nouveau en sécurité si elle arrivait à le regagner. « Et si je ne peux répondre à aucuns des choix que tu me laisses ? » Si elle répondait l’amour fou, elle mentirait, et elle détestait l’idée de donner si facilement ce statut. Si elle optait pour le désir, la sexualité, il la regarderait différemment, il poserait ses prunelles ardentes sur elle, et elle se sentirait de toute façon mise à nue. Et si elle choisissait ce contact, cet effleurement… La jeune coréenne n’avait jamais été adepte de ces jeux, entre choisir une action ou une vérité, elle était terriblement mauvaise. Malgré son honnêteté, elle était incapable de livrer ce qu’elle avait au plus profond, elle était incapable aussi de suivre l’exemple des étudiants qui échangeaient si facilement des contacts physiques. Et pourtant. Elle ressentait davantage ce corps pressé contre le sien. Un effleurement ? Jamais elle n’aurait cru avoir à faire un tel choix, c’en était presque épique. « Je… » Elle laissait couler son regard vers les lèvres du nageur, un effleurement ? Pas de mise en danger, un simple contact si rapide qu’elle ne le sentirait pas ? Etait-ce vraiment le meilleur choix ? « D’accord. » Même lorsqu’elle était petite elle avait protégé ses lèvres des garçons curieux, et elle l’espace d’un instant, elle se demandait si elle allait sincèrement lui donner ce qu’elle gardait précieusement. Elle s’approcherait pour fuir à nouveau, c’était son plan. « Après ça, est-ce que j’aurais gagné ma liberté ? » Aurais-je suffisamment donné pour que l’on cesse de me tourmenter ? C’est ce qu’elle aurait aimé dire, laisser un impact sur Caem comme il le faisait avec elle, mais les mots se perdirent. La coréenne ne savait pas du tout ce qu’elle devait faire et comment, alors elle se contenta d’approcher juste un peu plus son visage du sien. Elle aurait dû se douter qu’il y avait autre chose derrière les fausses promesses de son ravisseur. Elle sursauta et ses yeux s’écarquillèrent alors que le contact qui ne devait durer que quelques secondes, telle une caresse, fut prolongé. Tous ses muscles se crispèrent d’un coup alors qu’il passait une main dans sa nuque, provoquant un nouveau frisson. La glace qui s’emparait d’elle quelques minutes plus tôt fut remplacer par un feu, un brasier qu’elle n’avait encore jamais ressenti. Il était là, son premier vrai baiser, mais trop inexpérimentée, elle se laissait guider, et instinctivement ses bras se resserrèrent autour de son cou. La pression qu’exerçaient ses lèvres sur les siennes était une sensation à la fois exquise et terrifiante. Est-ce que cette fameuse nuit elle avait ressenti la même chose ? Est-ce qu’embrasser faisait toujours cet effet ? Est-ce que c’était toujours aussi doux et grisant ? Les questions s’évanouissaient en même temps qu’il prenait d’assaut ses lèvres, lui faisant découvrir un monde qu’elle s’évertuait à échapper. Tout ce qu’elle avait lu, tout ce qu’elle avait imaginé de ce moment volait en éclat, c’était tellement plus. Plus intense et tellement plus réel. Elle cherchait la volonté de se défaire de son emprise, mais la chaleur qui s’étendait dans ses muscles l’en dissuadait. Elle était comme un pantin dans ses bras, les émotions et les frissons en plus, et plus rien ne trouvait d’importance, elle avait cédé et elle savourait ce moment. Elle avait attendu tellement de temps avant de d’oser imaginer offrir cette partie d’elle, qu’elle ne savait plus si elle avait pris la bonne décision. Non, elle aurait dû attendre, le bon, le grand amour, le fameux prince charmant, et oui, si c’était pour ressentir ces picotements dans le bout de ses doigts, si c’était pour sentir son cœur battre comme un diable, si c’était pour cette incandescence qui la parcourait, alors oui, elle avait eut raison de céder.

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Re: Dive into my world - ft CaeMi | Dim 19 Mar - 23:09
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Ma tête ne t'aurait pas choisie. Tu es la fragilité dans un regard d'enfant, une fleur éthérée et facile à blesser. Pourtant, le charme que tu exhales m'attire plus sûrement que la passion d'ordinaire recherchée. C'est la douceur de tes yeux, la chaleur de ton sourire et la maladresse de tes gestes qui agiront sur mon esprit et mon cœur plus sûrement que le désir qui empoisonne déjà mes veines.
 


Je répondis à son hésitation formulée par un sourire imperceptible et un haussement d'épaule. Mais ce fut la seule réponse que je consentis à lui donner. Je n'avais jamais été du genre à m'embarrasser de mots inutiles et je revenais rarement sur mes paroles. Elle n'en eut pas l'air affectée, aux prises avec un choix qui lui inspirait une myriade d'émotions qui s'esquissaient sur ses traits fins. Attentif, je les observais mais sans trahir la curiosité qu'elle m'inspirait. L'impassibilité voilait mes traits, de même que ce regard sombre qui lisait avec attention ce que son visage trahissait. Car, si j'avais des difficultés à visualiser et à comprendre sa personnalité dans un ensemble qui m'échappait, je n'avais aucun mal en cette seconde à traduire les sentiments qui coloraient ses prunelles mouvantes.  La surprise les avait brièvement illuminé, avant que l'ombre de l'incompréhension et d'une certaine forme de répulsion ne les voilent à nouveau. Non, elle n'était pas apte à comprendre un jeu dont elle ne maîtrisait pas les règles. Néanmoins, j'étais de plus en plus persuadé que la timidité dont elle faisait preuve n'était qu'un fragile bouclier qui dissimulait bien plus que l'enfant sous les traits duquel elle s'obstinait à apparaître. Elle se crispa inconsciemment, en proie à l'indécision. Elle ployait. J'avais sentis que le terme « fou » associé à un amour, dont elle ne ressentait probablement que des chimères d'adolescente, lui poserait un problème de conscience qui la pousserait à céder et à choisir de sacrifier un baiser plutôt que l’honnêteté. J'en eu la confirmation lorsqu'elle regarda une bouche que je brûlais de presser contre la sienne, en un baiser que je retenais pour ne pas effaroucher une femme facilement apeurée. « Cette fois, tu ressembles à une héroïne de roman. » lui fis-je remarquer amusé. « Oui je te rendrais ta liberté Eun Mi et tu pourras de nouveau fuir, je te donne ma parole. » Je me savais être un fin manipulateur, mais je n'affirmais que rarement des choses que je ne consentais pas à faire par la suite. Puis … je ne désirais qu'un baiser. Un toucher. Je ne voulais qu'une pièce de puzzle pour me permettre de résoudre l’énigme qu'elle se plaisait inconsciemment à être. Elle s'approcha, les lèvres serrées, avec une maladresse que beaucoup aurait trouvé touchante. Mais je n'étais ni ouvert à la délicatesse, ni à un comportement qui ne me rappelait que trop celle d'une enfant, et ce contrairement à l'exemple que je lui avais donné quelques secondes plus tôt. Aussi avançai-je pour effleurer moi même une bouche qu'elle tendait, offrait presque à contre cœur dans le cadre d'un chantage qui ne pesait guère sur ma conscience inexistante. Je sentis la caresse chaude de son souffle avant celle, plus froide, d'une bouche fermée et satinée. La douceur de sa peau incarnate me rappela celle de son regard, lorsqu'il n'était pas envahit par la gêne, et la saveur, que je goûtai du bout de la langue, celle de sa joue que je n'avais fait qu'effleurée d'un toucher éthérée. Une chaleur suave se répandit dans mes veines, en un torrent qui éveilla l'envie dans mon être. Poussé par le démon d'une luxure dont elle ignorait le nom, je maquillai sa lèvre inférieure de la langue, puis la taquinai des dents jusqu'à ce qu'elle consente à fuir sa jumelle. Alors, je coulai mon muscle humide dans sa bouche ouverte, pour explorer et apprivoiser ce qu'elle avait eu tant de mal à donner. Chaque toucher, chaque pression, chaque souffle partagé exacerbait un désir qui irradiait mon bas ventre pressé contre le sien. Mon esprit s'endormit, échauffé, et je laissai parler l'homme attiré. Mes doigts valsèrent dans sa nuque, tandis que ses bras se resserraient autour de la mienne ; et j'approfondis un baiser qui se teinta de passion plus que de douceur, de désir plus que de curiosité, de folie plus que de retenue. Je buvais à même la source l'hydromel dont j'ignorais manquer et me délectai des bulles de saveurs qu'abandonnaient sa langue contre la mienne. Oui je me perdais. Je la respirai, la buvais et la savourai. Je marquai ses lèvres rouges de mes dents et d'une bouche affamée. Ma paume glissa, se perdit dans une chevelure mouillée. Ce fut la sensation froide de son cheveu qui me fit comprendre que j'approchai d'un point de non retour que je ne pouvais me permettre d'atteindre. Car, même si j'étais exempt d'une conscience surtout muette, je répugnais à prendre plus que ce qu'elle m'avait déjà donné sous contrainte. Un baiser, en partit volé. Aussi reculai-je, relâchai-je la poupée qui dans mes bras tremblait. Le désir éclaboussait mon regard sombre et je crus en voir le reflet dans les torrents azurs et caramels qui noyaient le sien. Un souffle erratique. Une main qui chute. Sans mot dire, j'enroulai le bras autour de ses reins et la ramenai vers le bord, contre lequel je la déposai. Mes paumes embrassèrent le carrelage et je m'appuyai fermement pour sortir de l'eau un corps brûlé. Je n'étais pas en manque, pas plus que je n'étais esclavagé par un désir que je savais gérer. Néanmoins, je n'avais plus aucun doute quand à ce que cette jeune fille m'inspirait. J'avais envie de coucher avec elle comme j'avais eu envie de frôler, de goûter et d'apprivoiser d'autres corps avant le sien. La seule différence était cette personnalité, ce comportement et cette frayeur manifeste qu'elle entretenait à l'égard de sa propre sexualité. Etait-elle vierge ? La question m'effleura l'esprit et tandis que je me penchai vers elle, je ne pus m'empêcher de penser qu'elle l'était certainement. Tout chez elle trahissait son inexpérience, et ce malgré un caractère plus fort que je ne l'aurais imaginé au préalable. Je glissai les mains sous ses aisselles et sans tenir compte de ses réactions, l'arrachai à la piscine dans laquelle je l'avais jeté. Trempé, elle ressemblait à un chiot mouillé. Mais ce n'était qu'une image factice, que son haut transparent et sa bouche gonflée explosaient pour ne plus laisser que l'image d'une sensualité brisée par la naïveté. « Les vestiaires sont à ta droite et tu y trouveras de quoi te doucher. N'oublie pas ton livre … et ne tombe pas dans l'eau. La contrepartie d'un nouveau sauvetage serait peut-être plus élevé qu'un baiser. » me moquai-je, provoquant à nouveau la femme qui se dissimulait sous ses traits juvéniles. J'attrapai la serviette que j'avais laissé sur un banc, la posai sur sa tête et quittai la piscine sans plus un regard en arrière. Mais, et bien que mes prunelles se concentraient sur un vestiaire qui se profilait, je laissai mes pensées avec cette femme. Fille. Il était difficile de lui apposer une étiquette tant elle semblait avoir deux personnalités différentes. Qui se mariaient, se confondaient mais différentes comme si elle se trouvait entre l'adolescence et cette adulte dont elle n'acceptait pas la présence. J'attrapai une nouvelle serviette, la posai sur mes épaules et ouvris mon casier à la recherche d'un rechange que je pourrais lui prêter. Bien qu'il ne s'agissait que de sexe, l'idée de coucher avec elle alors qu'elle était vierge et d'une timidité maladive ne m'aurait pas effleuré l'esprit si le jeu qui s'était noué n'avait pas été aussi distrayant. Sa contradiction, sa manière d'être me fascinaient. Aussi … je n'avais rien à perdre à me jouer de ses réactions, et ce même si aucune conclusion ne nous poussait dans un lit commun. J'aimais bien cette petite, suffisamment pour ignorer ma libido au profit de quelques rencontres teintées de moquerie. J'attrapai un survêtement et me dirigeai dans le vestiaire féminin, dans lequel j'entrai sans pudeur. Enroulée dans une serviette, elle allait entrer dans les douches quand j'apparus derrière elle. Faisant fit de la peur que j'allais sans doute de nouveau lui inspirer, je l'attrapai par le bras et lui tendis les vêtements que je lui avais déniché. « Tu vas réussir à porter les vêtements d'un homme que tu as embrassé ou je vais devoir te ramener nue au dortoir ? » lui demandai-je suavement en posant les yeux sur une bouche rouge et pulpeuse. « J'ai plusieurs hypothèses te concernant. La jeunesse, pas plus de vingt ans, et l'inexpérience.  Alors ... tu es très jeune, vierge ou les deux?» J'avais posé la question consciencieusement, de manière franche et directe, en ayant conscience qu'elle ne trouverait sans doute aucune réponse formulée. Eun Mi ne me répondait que lorsqu'elle était acculée. Néanmoins ... ses yeux pouvaient parler plus qu'une langue déboussolée. Je m'y immergeais donc, pour noter ses émotions plus que pour écouter des mots qu'elle n'exhalerait probablement pas.
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Re: Dive into my world - ft CaeMi | Lun 20 Mar - 15:12
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Les romans, l’imagination, tout son univers ne l’avait pas préparée à ça. Et même si ses rêves de grand amour l’accompagnaient au quotidien, elle n’aurait pu imaginer un tel échange. La surprise puis la réticence s’évanouissaient à ce simple contact. Comment était-il possible de ressentir ce baiser dans chaque fibre de son corps ? Elle ne l’expliquait pas, elle le vivait tout simplement. La timide jeune coréenne avait laissé place à une jeune femme qui, même si elle manquait d’expérience, même si elle se laissait guider, vibrait à la douceur des lèvres d’un garçon à qui elle n’aurait jamais cru offrir plus qu’une œillade énamourée. Il était loin le scénario digne des romans d’amour dont elle avait rêvé pour ce premier baiser, mais était-ce si mal ? Après tout elle avait tout fait dans le désordre, alors elle ne se posa pas plus de question, pas en cet instant. À la sensation de chaleur, de cette flamme ardente qui nimbait son être entier succéda un froid aussi glacial qu’une nuit d’hiver sur la banquise. Des lèvres si douces qui s’éloignaient la laissant échapper un soupire penaud alors qu’elle redécouvrait le visage d’un garçon qui aurait désormais une place particulière pour Eun Mi. Elle était encore pantelante de cet échange si intense, et son corps ne reconnecta pas tout de suite avec la réalité. Seule la sensation de froid et ses muscles tremblants l’animaient. Elle se laissait de nouveau trainer comme une marionnette jusqu’au bord de la piscine, ce Graal pour lequel elle avait abandonné un bout de son innocence et de sa timidité quelques minutes. Le froid du carrelage la fit frissonner à nouveau alors qu’elle attendait calmement que Caem ne sorte de l’eau. Elle comptait rester là, juste quelques secondes, le temps de se remettre de ces émotions et de ces sensations aussi nouvelles que brutales. Elle sortirait après, lorsqu’il se serait éloigné. Mais encore une fois, il posait ses mains sur elle, la saisissant pour l’extirper de l’eau, de ce bassin qui se souviendrait certainement de cet instant mémorable. Le regard qu’il lui portait la déstabilisait, elle y voyait une lueur qu’elle commençait à comprendre. Quelques minutes. Il n’avait suffi que de quelques minutes seulement pour réussir à nouveau à lui laisser entrevoir des réactions, des sensations dans lesquelles elle avait pris plaisir à se perdre. La coréenne le regardait s’affairer, laissant ses prunelles vagabonder, sans vraiment s’attacher à un point en particulier. Instinctivement elle recula d’un pas lorsqu’il sous entendait un nouveau chantage, et qui trouvait parfaitement la signification dans l’esprit d’Eun Mi. Le feu refit alors son apparition dans ses joues alors qu’il déposait une serviette sur le haut de sa tête en couvrant momentanément son embarras. Elle le regardait s’éloigner et ses muscles choisirent ce moment précis pour sortir de leur léthargie. La coréenne prit une grande inspiration avant de se précipiter sur ses affaires, toujours endormies sur le banc et de prendre, à son tour, la direction des vestiaires. Elle s’aventurait dans un lieu qu’elle ne connaissait pas et elle aurait pu en être effrayée, mais la seule pensée qui occupait son esprit était celle de ce baiser rejoué en boucle. Le vestiaire était désert et la jeune coréenne s’empressa de se défaire de ses vêtements qui lui collaient à la peau pour s’enrouler dans une serviette. Elle essora tant bien que mal les tissus imbibés et les étala sur l’un des bancs de plastique qui trônait au milieu de la pièce. Elle se recula pour s’appuyer contre la tôle glacée des casiers laissant la fraicheur rencontrer son dos, et ferma les yeux quelques secondes. Elle aurait pu rester des heures ainsi, mais à mesure que le temps s’échappait, le doute s’emparait d’elle. Elle avait été pourtant si sûre lorsqu’elle s’était retrouvée prisonnière de ses bras, mais à la minute où il lui avait rendu sa liberté, elle replongeait dans sa timidité et son malaise, celui d’une jeune femme encore trop déboussolée par un monde d’émotions et de sensations aussi contradictoires.
En ouvrant les yeux sur le vestiaire, la réalité vint la frapper. Elle avait échangé son premier baiser pour sa liberté. Alors lentement, elle porta une main encore tremblante à ses lèvres, là où elle ressentait encore le contact de celles de Caem. Et dans un geste désespéré, elle se cogna volontairement la tête contre le métal froid, comme si elle pouvait, par ce geste, se débarrasser de cette sensation envoutante. Mais qu’est-ce que tu as fait ma pauvre fille ? On ne t’a pas appris à te méfier de l’eau qui dort ? On ne t’a pas suffisamment mis en garde contre les désirs bien souvent dissimulés derrière un masque de douceur et de ruse ? Elle était perdue, complètement et totalement perdue, et elle ne pourrait parler de cette expérience à personne. Pour qui la prendrait-on ? Une fille qui s’aventure seule dans un bâtiment vide, elle entendait déjà les propos qui la qualifieraient de ce qu’elle n’était pas. Mais plus que l’image qu’elle renverrait, elle avait peur de ce que cela pouvait impliquer pour elle. Si elle acceptait, si elle daignait avouer qu’elle avait apprécié cet échange, voudrait-elle recommencer ? Elle se laissait de nouveau envahir par le froid avant de se diriger vers l’une des cabines de douche. Il fallait qu’elle parte, qu’elle s’éloigne et le plus vite possible. Elle était tellement prise  dans ses réflexions qu’elle n’entendit pas la porte s’ouvrir, et à vrai dire, elle n’avait jamais imaginé qu’on vienne la chercher ici, et à ce moment précis. Ce fut un nouveau contact qui la tira de ses rêveries et l’arrêta dans son ascension. À nouveau Caem l’emprisonnait, d’un geste, d’une main sur son bras qui la fit sursauter une fois de plus. Combien de fois allait-il la surprendre ? Attendait-il que son cœur lâche avant d’être satisfait ? Dans sa main pendaient des vêtements secs, une bénédiction pour Eun Mi qui avait complètement oublié la manière dont elle pourrait regagner sa chambre sans s’exposer. Et encore une fois, il jouait avec elle, la mettant dans l’embarras, la poussant encore et toujours hors de sa zone de confort. Et la serviette qui couvrait son corps lui parut soudain une bien mince barrière face à lui. De sa main libre elle resserra le tissu en éponge, hésitant à répondre à sa nouvelle provocation. Mais les mots ne trouvaient plus le chemin des lèvres qui avaient été explorées quelques minutes plus tôt. Puis, une nouvelle question. Un nouveau choc qui la fit reculer d’un pas pour venir heurter la porte de la cabine dans laquelle elle aurait aimé se cacher, mais qu’il lui était impossible de rejoindre alors qu’il exerçait toujours son emprise sur son bras.
Ce fut sans doute la question de trop, une question qui touchait directement à son intimité et dont elle n’avait aucune envie d’en faire part. L’incompréhension régnait à nouveau. Pourquoi cherchait-il à la déstabiliser, la déshabiller mentalement pour connaitre tout d’une fille avec laquelle il voulait uniquement jouer. Que gagnait-il à connaitre tous ses secrets ? Si ce n’est avoir un moyen de pression sur elle ? Et le cas échéant, dans quel but ? Elle n’avait rien à offrir. La coréenne ne lâcherait rien, même si elle avait déjà donné son corps au détour d’une soirée bien trop arrosée, elle n’en dirait pas un mot. Elle se considérait toujours comme innocente, et elle n’en démordrait pas jusqu’à ce qu’elle rencontre celui qui ferait battre son cœur, celui qui lui donnerait l’impression de flotter et qui l’aimera à en perdre la raison, celui avec qui elle n’oublierait pas. Ses prunelles bicolores évitèrent à nouveau de croiser celles du nageur. Elle ne voulait pas s’engager sur un terrain aussi instable, une conversation aussi personnelle et intime. Il lui fallait riposter. Mais comment fait-on lorsque l’on est aussi effrayée et dans une position bien plus délicate que la menace qui nous fait face ? La meilleure solution reste pour Eun Mi de gagner du temps, faire en sorte qu’il détourne l’attention, et qu’elle puisse fuir. « Ici ? Maintenant ? Tu tiens vraiment à me parler de … ça, ici ? » Il était loin le baiser qu’ils avaient échangé. À peine quelques minutes qui lui semblaient déjà s’effacer alors qu’il tentait de lui prendre davantage. Elle essayait  de se cacher une nouvelle fois de ses bras, mais son regard la transperçait peu importe ses réactions. Une douche, rapide et efficace, des vêtements secs et elle se voyait déjà repartir à son dortoir, mais encore une fois son plan fut déjoué. À cet instant, il ressemblait exactement à l’image qu’elle se faisait de lui, un grand brun ténébreux qui l’intriguait tant il dégageait de charme et pourtant, il suffisait qu’il la sonde de cette manière pour qu’elle se sente aussitôt mise en danger. « Tu ne partiras pas tant que je n’aurais pas répondu c’est ça ? » Un soupire contrit lui échappa, laissant apercevoir une mine exténuée. Les yeux rivés au sol, elle inspira profondément espérant ainsi saisir la dose de courage qui lui glissait entre les doigts. Si elle voulait pouvoir regagner sa tranquillité, il fallait qu’elle réagisse. « Pourquoi ? » À nouveau, la question qui tournait en boucle dans sa tête franchit la barrière de ses lèvres, elle planta ses iris dans celles de Caem, et laissa enfin ses émotions déborder. « Pourquoi est-ce que je te fascine à ce point ? Pourquoi est-ce que tu veux tout savoir d’une fille dont tu ignorais jusqu’au nom il y a quelques minutes ? Pourquoi est-ce que me mettre si mal à l’aise te procure tant de satisfaction ? Pourquoi est-ce que tu me forces à faire des choix dont tu es le seul à tirer profit ? Pourquoi m’avoir volé mon premier baiser aussi facilement ? Tant de pourquoi qui n’expliquent pas ce que tu fais là ! » Elle se mordait déjà l’intérieur de la joue tant cette tirade ne lui ressemblait pas. Elle avait l’impression qu’il faisait ressortir le pire en elle, ce côté fragile et manipulable. Mais le simple fait de laisser sortir ce qui bouillait eut un effet incroyable. Elle sentait l’adrénaline parcourir ses veines et lui donner la sensation qu’elle pouvait lui tenir tête, rien de plus qu’une illusion bien sûr, mais elle en avait déjà trop dit pour faire marche arrière. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’il arrête de lui tourner autour, qu’il cesse de venir picorer sa timidité. Et en même temps, elle ne voulait pas qu’il s’en aille. Tout se brouillait dans son esprit, et elle espérait qu’il ne vienne pas ajouter un nœud à ce méli-mélo d’émotions fulgurantes.


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Re: Dive into my world - ft CaeMi | Mer 22 Mar - 22:46
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Ma tête ne t'aurait pas choisie. Tu es la fragilité dans un regard d'enfant, une fleur éthérée et facile à blesser. Pourtant, le charme que tu exhales m'attire plus sûrement que la passion d'ordinaire recherchée. C'est la douceur de tes yeux, la chaleur de ton sourire et la maladresse de tes gestes qui agiront sur mon esprit et mon cœur plus sûrement que le désir qui empoisonne déjà mes veines.
 


Elle se contracta sous ma paume et je sentis que seule ma main l'empêchait de courir se réfugier dans la cabine de douche qu'elle s'apprêtait à rejoindre. Mon sourcil s'arqua, dessinant un amusement teinté d'une once d'agacement. « Respire, je ne vais pas te manger. » Je prononçais rarement ce genre de mots. Je n'avais jamais été homme à rassurer et à prendre soin de la personne à laquelle je m'adressais. Mais ma curiosité supplantant la fatigue qu'elle m'inspirait parfois, je les exhalai naturellement, dans l'espoir diffus de calmer le lapin apeuré auquel je m'intéressai afin de pouvoir communiquer autrement que par le biais de la peur et du chantage. Non que la provoquer me posait un réel problème de conscience, mais j'aurais aimé voir chez cette fille, aux mille facettes, une réaction différente de celle qui la poussait à courir chaque fois qu'elle me voyait. Je voulais comprendre son comportement illogique, sa manière d'être et sa façon de réagir lorsqu'elle était acculée. « Pourquoi pas ? Tu as peur que je te saute dessus si tu m'annonces que tu es vierge ? S'il n'y a que ça ... » Mes doigts glissèrent, relâchant une étreinte qui semblait l'étouffer. La moquerie coula alors dans mes veines, mais sans effleurer un regard posé sur elle. J'étais la cause de mes propres railleries. Le jeu, bien qu'il soit plaisant, me poussait à porter un masque qui me ressemblait si peu qu'il en paraissait comique. Peut-être parce que je n'avais jamais jusqu'ici poser ne serait-ce que les yeux sur ce genre de fille, que je trouvais volontiers ennuyeux et inintéressant. Celle-ci ne m'avait forcé à la remarquer que par ce slalome incessant ente espionnage et fuite. Un sourire plissa mes lèvres à sa réaction, qui m'apparaissait plus enflammée que toutes celles qu'elle avait eu juste ici. Était-une pointe de rébellion que je lisais dans ses pupilles rétrécies, au milieu des flots noirâtres de l'incompréhension?La fatigue y succéda et un soupir caressa les lèvres au bleu rougie par un baiser dont la marque s'était apposée dans un esprit conscient. Et, pour la première fois, elle me fixa, me défia même de ses yeux vairons pour laisser parler un cœur jusqu'ici muet. Je l'écoutai sans broncher, mais sans dissimuler l'amusement qu'elle faisait naître dans mon être fasciné. Je la laissai parler, confier, lâcher les émotions qui bouillonnaient en elles et qui ricochèrent aussi bien contre le carrelage de la pièce que dans ma tête attentive. « Pourquoi en effet ? » ironisai-je amusé, la commissure des lèvres légèrement relevés. «Connais tu l'expression qui dit, ne réveillez pas le loup qui dort ? » demandai-je sans la quitter des yeux. « Tu as attiré mon attention par ton comportement illogique, ta timidité qui n'en est pas vraiment une et ce mystère dont tu sembles te voiler inconsciemment. Si tu ne m'avais pas regardé en cachette, si tu ne t'enfuyais pas systématiquement quand je te regarde, si tu avais répondu à mes questions dès le début … je ne me serais probablement jamais intéressé à toi. »  Je penchai la tête et caressai des yeux ses lèvres à l'innocence apparemment dérobée quelques minutes plus tôt. Une information à laquelle j'avais du mal à croire. Certes, je l'avais imaginé vierge mais la lueur défensive que j'avais lu dans ses yeux me poussait à douter. « Quand à ce baiser … j'en ai peut-être volé l'initiative mais la suite a été autant de mon fait que du tien. Je doute que tu sois naïve au point d'ignorer qu'une langue dansante et une étreinte traduisent à la fois une envie commune et un baiser partagé. » Je me penchai légèrement vers elle, pour laisser mon souffle caresser son nez mutin et sa peau blanche. Le bleu de ses veines en troublait l'immaculé, alors même qu'elle tentait vainement de soutenir mon regard. Elle me rappelait Jeha, qui cherchait tant à échapper à la réalité qu'il repoussait tout ceux qui l'approchaient. Sa manière de faire était différente, mais elle se réfugiait également dans un monde utopique qui ne la protégerait jamais de cette réalité qui l'effrayait. « Dans ce brusque coup d'éclat très agréable, tu as oublié que tu possédais la réponse à ta dernière question. » repris-je en me redressant, suffisamment pour la forcer à prendre les vêtements que je lui avais apporté. « Quand à la mienne … sache que je n'attendais pas de réponse de ta part. Tu ne le sais peut-être pas, puisque tu sembles peu habituée à la franchise, mais ton visage est plus expressif que ta langue quand elle n'embrasse pas. » Une ébauche de sourire ponctua ses mots et, sur un dernier regard, je lui tournai le dos pour quitter les vestiaires féminins d'un pas souple. Je n'avais pas résisté à lui envoyer la dernière pique, qui m'avait d'autant plus caressée les lèvres qu'elle était véridique. Durant ces quelques secondes d'abandon, elle avait cessé d'être une proie, ce dont elle n'avait vraisemblablement pas prit conscience. Je regagnai mon propre vestiaire et effaçai mes questions sous le jet puissant d'une douche brûlante. Les gouttes lavèrent la fatigue, le baiser, les pensées qui sommeillaient à présent dans une tête noyée. Puis elles s'éveillèrent à nouveau, tout aussi bornée que l'intelligence acérée. Elles valsèrent même tandis que je m'habillai et tirai la capuche de mon sweat sur mes cheveux noirs et humides. Les mèches coulèrent, apportant une touche d'ombre à une soirée calme, si l'on pouvait qualifier ainsi un début nocturne en compagnie d'une jeune fille plus vive qu'une antilope acculée. Je quittai les vestiaires, poussai les hautes portes vitrées qui conduisaient à l'extérieur et laissai mon regard sombre caresser le voile de lumière qui résistait encore aux ombres d'une horaire tardive. Eun Mi n'était nulle part. Elle devait probablement se débattre avec des chaussures trempées, à moins qu'elle n'ait préféré rester pieds nus. Un mouvement attira alors mon attention vers les portes et je la vis quitter sa prison imaginaire. Je la regardai de la tête au pied, comme pour répondre à une pensée envolée. Sa silhouette menue semblait avalée par le survêtement trop grand, dont elle avait vainement tenté de rabattre les manches. Je coulai mes yeux noirs sur ses chevilles, qui disparaissaient sous le vêtement. « Tu es restée pied nu n'est-ce pas ? » fis-je en redressant la tête pour plonger dans un regard mutin. « Je t'aurais bien ramenée mais tu risques de m'accuser une nouvelle fois d'envahir ton espace personnel alors … à bientôt. » Un signe, à peine visible d'une main qui balaya l'air en un geste bref conclut une brève rencontre avec une jeune fille que j'avais totalement déstabilisée. Une légère once de compassion m'envahit à l'idée de la laisser seule, mais elle était assez grande pour m'arrêter si la peur ou le froid s'avéraient plus fort que cette timidité angoissée dont elle jouait avec moi.
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Re: Dive into my world - ft CaeMi | Jeu 23 Mar - 12:51
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The future belongs to the curious. The ones who are not afraid to try it, explore it, poke at it, question it and turn it inside out. This is exactly how you make me feel. Your a mystery that came out of the blue.



La proximité était toujours un problème, surtout lorsqu’elle se sentait autant mise à nue devant lui. Aussi bien physiquement que mentalement, elle en avait trop dévoilé, mais elle ne pouvait pas s’enfuir, pas dans cette tenue. Alors elle l’écoutait à son tour, répondre à ses questions. Le soulagement qui l’avait étreint lorsqu’il avait finalement lâché son bras fut remplacé presque aussitôt par une nouvelle gêne. Alors finalement c’était elle, et uniquement elle la fautive ? Ses iris qui se posaient sur lui, le simple fait qu’elle n’osait pas s’en approcher, qu’il exhalait le danger alors qu’elle ne cherchait que le calme et la paix ? C’était donc Eun Mi la responsable de cet intérêt ? La timidité qui entravait sa curiosité maladive avait eu raison de lui, et c’était pour cette raison qu’il était venu réclamer son dû ? Elle s’en voulait, pas tellement d’avoir réagi de la seule manière qu’elle connaissait, mais elle avait l’impression d’avoir réveillé un démon qui la tourmenterait jusqu’à ce qu’elle craque. Elle sentait presque de nouveau ses lèvres pressées contre les siennes au moment où son regard se posait dessus, provoquant l’étincelle qui l’avait fait s’embraser quelques minutes plus tôt. Un baiser partagé. Le pire, c’est qu’il avait raison. Que même si elle s’était montrée réticente, gênée, timide, elle avait cédé pour jouir pleinement d’un échange dont elle ignorait encore les codes. L’adrénaline s’estompait, la confiance fut à nouveau remplacée par la timidité, mais elle était différente. La franchise de Caem avait fait son chemin pour finalement laisser une trace invisible, et la laisser seule à nouveau avec ses questions. Un nouveau soupir. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle retenait sa respiration, et en inspirant l’air qui lui avait manqué, elle se rendait compte qu’il lui coupait littéralement le souffle. Que ce soit par sa simple présence ou sa façon de lui parler, le mutisme était la seule réaction qu’elle réussissait à avoir face à lui.
Il fallait qu’elle s’en aille, et vite avant qu’il ne décide de jouer à nouveau avec elle. Après une douche rapide et salvatrice elle se dépêcha de plonger dans les vêtements qui étaient bien trop grand pour elle. Perdue dans la masse de tissu, elle n’avait pourtant pas d’autre choix que de sortir ainsi pour regagner la tranquillité de sa chambre. Elle observait ses chaussures complètement trempées avant de décider de les prendre à la main. Après tout, le trajet jusqu’au dortoir n’était pas si loin, et s’y rendre pieds nus ne lui serait en aucun cas fatal. Après s’être assurée de ne rien laisser trainer, de refermer correctement lumières et portes sur son chemin, elle atteignit enfin la porte vitrée au travers de laquelle elle pouvait apercevoir Caem. Elle qui pensait pouvoir quitter les lieux sans le croiser une nouvelle fois, le destin s’acharnait encore contre elle. La bataille touchait à sa fin, elle n’avait qu’à passer à côté de lui, l’ignorer et rentrer tout droit à son dortoir. Elle prétendit ne pas entendre les remarques, préférant lui offrir un regard déterminé. Il lui avait suffisamment pris ce soir, il n’en prendrait pas plus. Elle ne répondit pas non plus lorsqu’il décidait de s’éloigner d’elle, et pourtant, en tournant les talons, en marchant dans le froid hivernal, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un pincement au cœur. Du bout des doigts, elle jouait avec ses lèvres, perdue dans ses pensées. Le bitume glacé sous ses pieds était une bénédiction, elle ne ressentait ainsi pas la brûlure que cet acte avait laissé sur elle. Et elle s’en voulait. Eun Mi s’était promis de ne plus jamais succomber à un simple regard, et pourtant. Elle s’était à nouveau fait avoir. Un dernier regard, un dernier coup d’œil dans sa direction alors qu’il marchait tranquillement, ses pensées et sa conscience parfaitement tranquille alors qu’elle luttait encore contre un brasier de sensations inextinguibles. Non, je ne me ferais plus avoir.


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