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[+18] You're getting close and the lights are off (+) jera

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Re: [+18] You're getting close and the lights are off (+) jera | Ven 15 Sep - 0:03
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Tu me rends dingue. Tes regards, ton souffle, tes mimiques. Un toucher. La colère et la frustration. J'oscille, déchiré, entre conscience et inconscience, entre raison et désir, entre retenu et érotisme. J'aimerais dire non. J'aimerais affirmer que tu ne m'obsèdes pas. Physiquement. Un fantasme, qui ternit cette « amitié » imaginée, qui rougit une relation sans nom en y ajoutant une touche de tension et un grain de folie. J'aimerais dire oui. Puis tourner la page, oublier et peut-être enfin te considérer comme une des amies ayant réussit à forcer un passage qui ne flirte pas avec le danger.
 


La fascination ressentie était-elle due à l'homme ou bien à l'artiste ? Lequel des deux admirait la beauté de son visage levé vers le mien, la longueur de ses cils voyageurs, le retroussement imperceptible de son nez mutin et le tressaillement amusé qui agitait les commissures de ses lèvres chaudes et pulpeuses ? Lequel des deux éprouvait l'irrésistible envie de baisser la tête et d'effleurer cette bouche carmine d'un toucher éthéré ? Je l'ignorais … et la réponse à cette question m'indifférait. Je voulais croire que cette nuit n'avait pas plus d'importance que la passion éclaboussant un regard reflété dans le sien. Je voulais croire que cette bulle de coton finirait par éclater, tailladée par les aiguilles d'une réalité aurorale. Croire que le désir disparaîtrait, figé dans un carré de papier glacé, à l'image d'une femme dont la nudité m'avait inspiré. Une flamme naquit dans mes yeux sombres, allumée par un mélange d'art et de désir, tandis que je surprenais les couleurs vives et lumineuses de la surprise dans ses prunelles d'un or chatoyant. Je l'effacerais. Quelques syllabes prononcées, d'une voix rauque et grave, qui en traduisaient plus que je ne pouvais l'imaginer. Intérieurement, ce n'était pas la photo que je désirais effacer mais toutes les émotions que Sora faisait naître, même superficielles, dans un cœur aux boucliers plus fragiles que mon comportement ne le laissait supposer. Le souffle posé, je baissai deux rangées de cils vers mon appareil et observai la silhouette immobile et intemporelle sur mon écran. Ses longs cheveux auburn voilaient ses épaules nues et coulaient sur sa poitrine, dont la rondeur était rehaussée par ses bras croisés devant elle. Les battements de mon cœur s'accélérèrent, enhardis par le flux brûlant qui vrillait mes veines à la vue de sa peau lisse et rouge, tatouée par la passion, marquée par les souvenirs qui battaient mes tempes et habillaient ce regard posé sur elle. Une peau qui appelait les caresses et me demandait de jeter ce que je tenais dans mes mains serrées pour me perdre à nouveau dans son parfum et m'engloutir dans sa chaire. J'inspirai, les paupières baissées et voyageai sur ses muscles félinement étirés, son pâle fessier courbé, son flanc creusé, son épaule esquissée par ses mèches sauvages et ses lèvres pourpres et gonflées de sang, velours exhalant la vie et l'érotisme. La bouche sèche, je me détournai, d'elle et des réminiscences que je m'imposais par le biais de l'art et du déni. La gêne éclaboussait les perles qui paraient deux amandes gênées. Je me réfugiai dans un sourire, une pointe d'humour et délaissai l'amante amusée pour aller chercher des vêtements. Mais le souvenir de la brune suffisait à stimuler un corps à l'épuisement doucement soufflée par la douce chaleur sournoise de la sensualité. J'enfonçai les doigts dans une chemise, en froissai le tissu et la rejoignis, conscient du magnétisme qui me poussait vers elle. J'aurais pu lui tendre le vêtement et m'éloigner, sans m'attarder, aussi bien visuellement que physiquement. Mais je ne sus résister au désir de l'effleurer des doigts et de sentir sous mes paumes les os saillants de ses épaules. Le temps d'un souffle. D'une image. Celle d'une femme drapée dans une chemise similaire, un soir où tout avait faillit basculer. Soir où j'avais réussit à faire taire la fièvre en assassinant toute forme de désir dans mes veines. Soir où je m'étais battu contre l'idée même de flancher. Pour mieux craquer quelques heures plus tôt. Néanmoins, l'ombre du regret ne parvenait pas à obscurcir les pensées paresseuses qui flottaient dans mon esprit détendu. Je savais qu'elle n'était qu'une parenthèse, une parenthèse dont j'avais envie de découvrir chaque arc avant de la refermer. Aussi ne retins-je pas le mouvement d'une tête qui bascule dans sa direction, alors qu'elle soulignait les points communs entre deux de nos soirées. L'obsidienne caressa ses jambes nues, le revers du tissu blanc, la myriade de boutons jusqu'aux rondeurs de sa poitrine tendue, sa gorge battante et souillée de sang puis ce minois transfiguré par la taquinerie. « Je ne t'ai pas assez regardé la dernière fois. » Je me l'étais interdis, dans l'espoir vain de taire cette irraisonnable envie de la plaquer contre un mur. Mais pas cette fois. Mon épiderme s'enflamma sur une caresse de mes pupilles dilatées, à la couleur similaire à celle d'anneaux rétrécies par la tension. Je savais qu'elle s'y reflétait, statue d'albâtre à la blancheur maculée par les nombreuses pétales sanguines qui s'étalaient sur sa peau. Je frôlais ses doigts et lui tendis l'appareil, celui que je laissai rarement dans les mains de mon plus proche entourage. Elle pencha la tête, en un mouvement qu'accompagna sa lourde chevelure, et j'en profitais pour répondre à un besoin plus urgent que celui de la dévorer des yeux. Extrayant les boîtes du sachet, je défis le premier couvercle pour capturer un sushi que je glissai entre ses lèvres. La pulpe de mon pouce effleura celle de son inférieure, qu'elle fit jouer pour accepter un cliché sur lequel j'étais partagé. L'artiste voulait la garder, l'immortaliser car il en reconnaissait sans peine la beauté. L'homme … l'homme y voyait des choses qu'il n'était pas prêt à accepter. Un intérêt marqué, que le jour ne suffirait peut-être pas à assassiner. Pensée qui ne dura qu'une seconde, poignardée par les doigts agiles d'une femme qui me rendait une faveur en poussant une boule de riz froide entre mes lèvres inconsciemment entrouvertes. La nourriture glissa sur ma langue alors que son ongle râpait la membrane fragile tendue sur une inférieure échauffée. Elle s'éloigna et j'enfonçai les dents dans le sushi. Mais le riz, que mon muscle poussa instinctivement vers ma gorge, se coinça lorsque, d'un faux mouvement, je m'étouffai en la voyant faire. Elle s'était léché les doigts, cette éternelle image de félin dans son sillage, avec une sensualité qui m'avait brûlé la rétine. Je frappai mon pectoraux du poings et toussai sèchement contre ma main libre avant d'avaler, la gorge brûlante. Sa remarque l'acheva et un mélange de rire et d'incrédulité marqua mes traits et fit danser une pomme d'Adam douloureuse. « Qui te menace avec quoi ? » finis-je par grogner en la fixant. Bien que l'animal méfiant qui sommeillait dans mon âme blessé comprenait, j'étais légèrement vexé qu'elle puisse m'imaginer agir comme un vulgaire maître chanteur. L'idée même me révoltait. Mais, plutôt que de plisser les lèvres et de me refermer, ou bien de succomber à l'impulsivité, comportements que j'aurais adopté instinctivement en temps normal, je tournai la tête vers elle et la regardai intensément. « Je n'ai pas l'intention de la garder. » Plus qu'une promesse ferme, ces mots étaient une évidence. Cette photo était un regard qui, dans quelques heures, n'existerait plus. Un carré numérique qui finirait dans la corbeille, un morceau de papier brûlé par la réalité. Si je voulais garder le reste par conscience professionnelle, ce cliché ne serait rien de plus qu'un souvenir derrière une porte claquée.

Un son de chemise froissée et la caresse d'un tissu réchauffé sur ma peau nue effaça de mes pensées la photographie, dont l'image venait de s'éteindre sur un appareil photo reprit. La cuisse de la jeune femme le frôlait, opale sous la lumière vive du studio, du moins jusqu'à cette éclaboussure sanguine survolée par ses doigts. Non, il n'y en avait pas qu'un. Elles recouvraient sa peau en une pluie de pétales pourpres, vivantes réminiscences d'une étreinte dont je sentais encore les vibrations dans ma chaire. Je levai les yeux pour les perdre dans les siens. Il souriaient, et la douceur, teintée de malice, couronnait ses pupilles épanouies. Un dessin similaire fit tressaillir la commissure de mes lèvres. « La dernière fois, je m'étais retenu. » indiquai-je d'un ton rauque en m'appuyant sur mes mains posées sur le plan de travail. La gauche frôla son épiderme dévoilé et des frissons naquirent dans mes doigts pour remonter paresseusement le long de mon bras. Je les en éloignai pour les refermer sur l'une des friandises froides qu'elle m'avait apportée. Je détournai ainsi mon attention de ses jambes dénudées, de sa poitrine dansante et de sa bouche arrondie autour des boules de riz dont elle se nourrissait. Une demi seconde. Car je ne cherchais plus à fuir les sensations qu'une telle vision faisait naître dans mon corps. Les éclats brûlants qui se fichaient dans ma chaire chaude ou encore l'ébullition d'un sang agité par un désir renaissant. La tension qui nouait doucement mon bassin et la fougue qui colorait mes pommettes. Non, je ne tenais plus à nier les envies qui m'irradiaient et les fantasmes qui s'esquissaient doucement dans mon esprit serein. Je levai le menton et surpris son observation, dont l'intensité suffit à rougir deux anneaux sombres plongées dans l'or. Différent … Mon sourcil s'arqua légèrement, trahissant la réflexion dans les profondeurs de l’obsidienne. Je ne l'étais pas. La tension seule avait disparue, entraînant dans son sillage les peurs, les angoisses, retenue par la certitude que cette nuit s'éteindrait aussi facilement qu'une flamme soufflée dans l'obscurité. Pour une fois, une seule, je voulais avoir confiance en moi et en ce corps qui m'avait pourtant lâché. Je voulais croire que m'offrir ce que je désirais, pour quelques heures, suffirait à éteindre une rébellion physique qui m'avait jusqu'ici épuisée. « Parce que tu es euphorique ? » soufflai-je taquin en penchant légèrement la tête sur le côté. Une mèche sombre balaya mon front et frôla mes cils courbés. « Je ne sais pas si ça me rend euphorique » repris-je sans la quitter des yeux, « mais je ne nage plus à contre courant. Et effectivement .. ça fait du bien. » admis-je avec un sourire. Une ébauche dérobée par la surprise lorsqu'elle attrapa mon appareil photo pour le glisser autour de sa gorge. S'installant confortablement, elle le leva contre son visage et le braqua sur moi, en un geste qui exacerba la gêne silencieuse tissée sous mes joues. Mon cœur manqua un battement au son familier et je plissai les lèvres. « Je suis photographe, pas modèle. » désapprouvai-je en plaçant ma paume contre le viseur, afin de lui dissimuler un visage que je ne tenais pas à voir immortalisé. Car si les photos ne volaient pas l'âme, elle la dévoilait. Elle et ses blessures, elle et ses peurs, elle sans les boucliers durement érigés pour la protéger des souffrances qu'elle n'était plus capable de subir. Mais Sora, entêtée, happée par la magie des émotions ressenties par un visuel personnel, fit glisser les doigts sur mon front pour en dégager les mèches rebelles qui l'habillaient. Un toucher éthéré qui me fit lâcher prise. Mon bras retomba sur le meuble tandis que sa main s'attardait sur ma joue brûlante. Mes prunelles gonflèrent et déversèrent dans l'eau brune de deux amandes élargies une ombre entremêlant surprise et … passivité. Je la laissai faire, sensible à la caresse éphémère de ses ongles sur ma peau, mais plus encore au tableau qu'elle offrait. Elle semblait fascinée par ce qu'elle faisait et s'était glissée avec aisance dans la peau de celui qui prenait. Je n'entendis bientôt plus que les battements de mon cœur réfractaire, sons réguliers auquel se mêlèrent les notes suaves d'un timbre charmeur. « Et tu en profites. » relevai-je les sourcils imperceptiblement courbés. Depuis mon accident, j'évitais les photos. J'avais abandonné ma carrière de mannequin et me soustrayais le plus possible aux flashs crépitants de ceux qui m'entouraient. Car ce que je voyais dans le visage fermé et immobile sur le papier ne me plaisait pas. Je n'y voyais que le passé. Un passé qui m'empoisonnait et que j'écrouais dans mes pas pour ne plus y tomber. « Sora ... » Non. Mais la négation resta silencieuse, effacée par ses doigts voyageurs sur ma mâchoire. Effacés par son regard, par son pouce sur ma lèvre frémissante et par les clics réguliers que son index faisait naître d'une pression. Elle me relâcha pour saisir l'appareil à deux mains. Mon appareil que personne, pas même mes sœurs, n'osaient toucher. Appareil devant lequel je ne m'étais jamais retrouvé. Les mains repliées sur le meuble, je tendis les bras et baissai la tête, sans comprendre mon manque de réaction. Il me fallut moins d'une seconde pour saisir ma passivité inhabituelle. J'étais curieux à l'idée de voir ce qu'elle voyait. Et pourquoi devrais-tu l'être ? « Fais ce que tu veux. » acceptai-je finalement, sans rebondir sur l'espièglerie d'une phrase à peine entendue. Elle n'avait probablement aucune idée de l'effort qu'elle me poussait à faire. Je lâchais prise, plus que je ne l'aurais jamais cru. Je ne me contentais pas d'un désir refoulé et de quelques heures volées à une détermination pourtant acérée. Je lui donnais un aperçu de ce que j'avais été et ne serais plus jamais, et ce même si le but de ma reddition était plus égoïste qu'aimable. Je me redressai et me prêtai au jeu, en laissant les derniers lambeaux du passé s'évanouir dans l'ombre de mes yeux. Et, sans la raideur de l'animal sauvage, je retrouvais les vieux réflexes d'autrefois. J'oubliais. L'appareil, le cliquetis pourtant incessant et la sensation d'être mis sur le devant de la scène. Néanmoins, il était plus difficile d'ignorer le poids de son regard et les sensations qu'il faisait naître dans les membres qu'elle photographiait. Je revins vers elle et, m'attardant sur ses lèvres entrouvertes, soulignai d'une voix rauque et troublante. « Attention, tu fantasmes. » Rêveries dans lesquelles elle m'entraîna, en succombant de nouveau au toucher. Ses ongles coulèrent sur mon avant bras, afin d'en dessiner les veines brodées sous ma peau. Une multitude de frissons naquirent sous son exploration et suivirent le réseaux bleutées qu'elle immortalisait. Puis, l'appareil chuta ainsi que la paume qui le tenait fermement. Son minois dévoilé, elle ouvrit la bouche et la tendit vers moi, en un geste sensuel qu'elle accompagna d'une danse des paupières et d'un pied cajoleur. Un sourire amusé s'épanouit sur mes traits et, cédant à sa demande muette, je pris un des sushis survivants pour le glisser contre sa langue. Son muscle effleura mon pouce, qui s'éternisa sur son inférieure en une caresse éthérée avant de disparaître. Sa jumelle s'embrasa. Elle désirait s'y poser et recueillir sur sa peau incarnate et gonflée la fine pellicule d'humidité que la nourriture y avait déposé. Mais plutôt que succomber, elle se laissa écrouer par mes dents qui la râpèrent. Clic. Je la regardais. Au delà du viseur et de ce pan de moi même qu'elle tenait fermement, je l'observais. Je tentais de deviner l'ambre sous ses cils recourbés et la perle  noire embrassée par l'or. Mon imagination traça son nez droit aux narines rondes, ses pommettes ciselées et le jeu de ses mèches sur ses joues colorées. Elle y glissa la main pour ramener sa chevelure sur son épaule et repris un jeu duquel j'étais parvenu à me détacher émotionnellement. Parce qu'elles vivaient autrement. Dans une flamme au creux de mon estomac quand je la frôlais, dans un tambour au chant effréné quand je la regardais. Jusqu'à cette question, qui rappela à elle chaque battement et chaque pensée. Un sourcil en arabesque, un souvenir qui s'éveille. Une autre vie rappelée, aimée comme détestée. « J'ai été mannequin. » avouai-je en plongeant dans les eaux fauves de ses iris. « Un temps. Mais je préfère regarder plutôt qu'exposer. » L'idée de reprendre m'avait pourtant effleuré plus d'une fois ces derniers mois. Mais je ne savais plus feindre et la tension que j'exhalais était difficile à effacer, même pour quelques secondes. Hors, je n'avais aucune envie de m'abonner à la sexualité pour la faire disparaître et ce même si l'idée tentait l'être plus que l'esprit. Happé par une réflexion familière, je sentis plus que je ne vis le riz contre ma bouche. Je l'ouvris, suffisamment pour l'engloutir. Énorme, j'eus du mal à y planter les dents et manquai de m'étouffer. La tête tournée, je luttais pour l'avaler et poussai un grognement vis à vis d'une femme qui s'amusait de ma situation. Finalement, le mets disparut dans ma gorge. Je m'apprêtais à couler ma langue sur mon inférieure quand Sora agrippa ma nuque pour m'attirer à elle. M'insinuant entre ses jambes écartées, je m'appuyais contre la table et posai les mains sur ses cuisses. De la soie sous la pulpe de mes doigts. Douce, chaudes. Suaves. Les siens s'enlisèrent dans ma nuque et je me penchais vers son visage, à la rencontre d'une langue qui s'appuya sur ma peau. Elle lécha, distillant dans mon épiderme une vague brûlante qui embrasa une bouche entrouverte. Puis elle recula. Doucement. Imperceptiblement. De manière à ce que je puisse plonger dans deux puits fauves étirés en amande. « A qui la faute? » grognai-je gravement, humour déliée dans une passion ravivée. Je goûtais son souffle, bulles parfumées qui se posèrent sur mon muscle humide. Je savourais les cercles qu'elle traçait à la naissance de ma chevelure et le velours sous mes paumes. Puis ses lèvres lorsqu'elle les déposa doucement sur les miennes. Elles enrobèrent une inférieure qu'elle titilla, sensuellement puis félinement. Nos respirations s'entremêlèrent et mon cœur accéléra. Frappa. Le sang battit mes veines et le désir flamboya. Brûla, incendia. Guida. Je me plaquais contre elle et elle s'enroula autour de moi, m'offrant son bassin, son ventre voilé, sa poitrine ronde. Et cette langue, ces lèvres dont je ne savais me repaître et contre lesquels je dansais. Je les caressais, les aspirais, cherchais à les dominer pour mieux m'en imprégner et les graver dans une mémoire charmée. Addictée. J'enroulai mon bras autour d'elle et la pressai contre moi, tandis qu'elle se cambrait, afin de mieux ressentir sa chaleur ainsi que les battements de son propre cœur. Les pointes de ses seins agacèrent mon torse contracté, malicieuses et camouflées. Ma paume délaissa sa cuisse, s'insinua sous la chemise, en effleura la rondeur … jusqu'à cette exclamation poussée contre ma peau. Un dernier baiser et Sora s'évanouit, aussi agile qu'un feu follet. Secouant la tête, et bien que peu concerné par une sauce que j'aurais volontiers nettoyer moi même, j'attrapai un torchon et essuyai la mare qui luisait sur le plan de travail. En manque. Brûlant. Gelé. La sensation de froid m'arracha une grave exclamation et je me tendis instinctivement sous ses paumes, les dents enfoncées dans mon inférieure gonflée. « Ma tête n'est pas vraiment d'humeur à refroidir mes ardeurs. » grondai-je dans un grognement éraillé. « Tu es gelée. » l'accusai-je en tournant légèrement la tête, d'autant plus conscient de sa fraîcheur que mon propre corps était bouillant. Et la glace se répandit sur le feu, alors que ses mains coulaient sur mon ventre raidi. Elle raviva cependant la flamme, en parsemant mon dos de baisers légers, appuyés ou dansants. Et chaque toucher exacerba mon envie d'elle. J'expirai lentement et capturai sa main droite pour la porter à mes lèvres. J'imitais chaque baiser et ce jusqu'à cette morsure dans mon épaule. Mes dents s'enfoncèrent, traduisant le mélange de plaisir et de douleur, dans son pouce écroué par l'ivoire. Et lorsque sa langue glissa sur l'épiderme écarlate, parcourue de mille et un frisson, ma bouche se referma sur son doigt autour duquel mon muscle s'enroula. Ses lèvres frôlaient mon oreille quand je lâchais enfin sa main, plus chaude que sa compagne. Je m'appuyais instinctivement contre elle, afin de sentir le velours de ses lèvres sur mon lobe. Et chaque mot, chaque syllabe, chaque intention prononcés piquèrent férocement mon bassin noué. L'apaisement était oublié, ravagé par la passion exaltée, par sa voix aux accents séduisants et par sa poitrine écrasée contre mes reins. Il frappait. Mes tempes près d'un regard chaviré, mon ventre sous sa paume chaude, mes pectoraux sous la froide. Lentement, je délogeais la dernière, éloignant de ma peau la fraîcheur d'un toucher provocant. J'en fis de même avec sa jumelle et écartai les bras de l'amante d'un corps libre de pivoter.  Pieds nus sur le plancher et à moitie dévêtue dans sa large chemise aux manches légèrement humides, elle était l'incarnation même des fantasmes que j'avais repoussé depuis des semaines. « Deux ? » répétai-je d'un ton rocailleux en dégageant son visage d'une chevelure rebelle et sauvage. Mon index se nicha derrière son oreille habillée de noir et le plus petit de ses compagnons à la naissance de sa pommette. Je sentais l'os courir sous sa lente et brûlante ascension, en un véritable reflet de celle esquissée par deux obsidiennes assoiffées. Je penchai la tête et effleurai son inférieur d'une caresse éthérée. « J'ai envie de toi. » soufflai-je contre les pulpeux fruits rouges qui habillaient ses traits. « Lentement. » Je refermai les lèvres sur la sienne et la tirai doucement. « Brutalement. » Une morsure ponctua ces quelques syllabes gutturales, ivoires qui s'enfoncèrent dans sa lippe charnue. « Puissamment. » Le mot se perdit lorsque je mêlais ma langue à la sienne, l'écrouant d'un geste impulsif, bestial, sauvage. La tête penchée, je l'embrassais sans retenue, en un baiser fougueux et impétueux. Je me nourrissais d'elle, à la manière d'un vampire accro, non pas à son sang, mais à sa salive, à la texture de sa bouche, à la soie qui coulait sous mes doigts, à la douceur de sa chevelure et à la fragrance qu'elle exhalait. Je m'enivrais d'elle car c'était la dernière fois. Mon nez s'enfonça dans sa joue, tout contre le sien puis le caressai lorsque je reculais. Une dernier gorgée de son souffle erratique tandis que j'inspirais profondément pour calmer le mien. Il martelait mes tempes. Avide, impatient, à l'image du sang qui ruisselait dans mes membres tendus. « Mais avant ... » murmurai-je en plongeant profondément dans ses prunelles assombries, « je dois reprendre des forces c'est ça ? » Une lueur s'était épanouie dans mes pupilles, reflet du sourire qui adoucit mes traits, malicieux et amusé. Je me penchai légèrement et, effleurant son oreille, ajoutai chaudement. « Tu devrais aussi. Parce qu'on en a pas finit, nous deux. » Je lui retournai ses mots, aggravées par une voix masculine enrouée par l'érotisme qui imprégnait la scène. Qui imprégnait mon être. Le dos de ma main frôla son bras et je m'éloignai d'elle. L'air fut plus frais mais la tension, même à quelques pas, ne s'amoindrit pas dans mes veines. Au contraire elle s'alourdit, conséquence d'une impatience corporelle contre laquelle mon esprit se rebellait. Par jeu. Car si la course poursuite m'avait rendu fou à la fin de son photoshoot, j'y avais repris goût. D'aucuns diraient que je m'étais habitué à nos joutes, et ce au point d'en apprécier chaque seconde. Mais mon instinct, aveuglé par la volupté, ne le comprit pas plus qu'il n'en eut conscience. Il aurait dû avoir peur. Sentir le danger sous les cils félins d'une femme que je mirais. Pressentir les conséquences d'une nuit sur ma vie rangée et mes convictions. Mais il resta sourd, enhardit par la l'électricité qui planait entre nous. Je restais sourd. Sourd à toute autre chose que mon cœur battant et aveugle sinon aux images tissées sous mes paupières fiévreuses.

Me détournant, je saisis la cafetière et servis deux tasses de thé brûlants. Les doigts autour de la sienne, je pivotais et la posai devant elle. « Bois, ça réchauffe. » l'incitai-je d'un ton suave, les yeux piquées d'une pointe de moquerie taquine. « Dans la tête autant que physiquement. » précisai-je en portant la mienne à mes lèvres, que je trempais dans l'eau parfumée. D'un mouvement traître, trop impatient, je la levai et bus les premières gorgées. Le désir pesait sur mes membres et striait de carmin le noir qui noyait deux saphirs magnétisés. Et ils luisaient, vivants mélanges d'érotisme et d'amusement. Mais, et quoique orgueilleux, je ne tenais pas particulièrement à gagner un bras de fer que j'avais initié. Aussi suffit-il d'une goutte translucide pour attirer l'intention de l'homme, d'une perle accrochée à son inférieure pour que je tende le bras et enfonce les doigts dans la chemise pour l'attirer d'un coup sec. Elles étaient une drogue. Aucune autre explication ne pouvait justifier ce besoin constant d'y poser les lèvres. Je l'avais haïe et incomprise, cette femme qui m'avait insupporté plus que de raison dès notre première rencontre. J'avais exécré son culot, sa hargne et sa manière de souligner mes travers. Et maintenant … je l'embrassais. Je l'écrouais de mes dents, de ma langue, incapable de laisser les secondes s'étirer sans la frôler ou la bouffer. Comment en étais-je venu à savourer chacun de ses touchers ? Comment en étais-je arrivé à ressentir chaque effleurement ? Le temps. Seule réponse possible à l'abandon et à l'exacerbation de mes sens, il dégringolait tout autour de nous et rythmait chaque rapprochement. Je refermai la main sur son flanc et reculai la tête pour plonger dans deux nappes profondes. La cassure fut légère et prit l'apparence d'un doute profond et éphémère. Jure moi qu'il n'y aura plus rien demain. La fierté retenait les mots qui se bousculaient contre mes lèvres fermées. Jure moi qu'il n'existera plus rien sinon le respect que j'éprouve pour toi. Le sexe rend euphorique. Pouvait-il également altérer les perceptions ? Je ne me souvenais plus. Ma dernière fois remontait à des mois et s'était faite sous l'emprise de l'alcool, aussi ne me souvenais-je plus que de son visage et de la surprise qui m'avait sciée, de même que le dégoût. Quand à celle qui l'avait précédé … Rien. Il n'y avait rien dans une mémoire récalcitrante, pas même le visage de celle qui m'avait gâché la vie. Il n'y avait que du rouge, un écarlate tendu, attisé par les flammes qui ronflaient dans mon bassin et léchaient mes membres. Jure moi que je serais libre demain. Libre de te regarder sans éprouver l'envie de te sauter dessus, libre de t'effleurer sans succomber, sans m'incendier, sans fantasmer. Jure moi que tu ne représentes rien sinon un caprice sexuel. Le doute s'évapora lorsque mon inférieure glissa sur la sienne ou plutôt, se mua en certitude. Ce n'était que physique. Je le sentais dans ma chaire, dans mes veines, dans un esprit où la peur s'était brusquement réveillée pour s'évanouir de nouveau dans mes prunelles consumées. Peur éveillée par la conscience d'une alchimie physique comme je l'avais rarement ressentie. Je plantais les dents dans sa lèvre charnue et la tirai légèrement en arrière en la pinçant au point de la blesser. Une goutte de sang y perla, reflet d'une punition inconsciente pour ce qu'elle faisait subir à mes sens endommagés. Je me vengeais d'un désir profond, d'une nuit indésirée néanmoins désirée et d'un basculement que je ne parvenais pas à regretter. Le sang éclaboussa ma langue qui glissa sur la plaie pour l'apaiser, puis dans ma bouche qui s'y referma pour l'aspirer. « Tu me rends dingue. » avouai-je contre sa bouche, fatigué des questions qui me harcelaient, de la peur et des angoisses qui, même écartées, revenaient parfois susurrer dans mon esprit endommagé. Étrangement, je l'étais moins de la passion qui ravageait pourtant mon corps. Les doigts enfoncés dans son vêtement, je la fixais comme si j'allais la dévorer de la tête aux pieds. Et pourtant, malgré l'animalité qui voilait mon regard, je penchais doucement la tête pour cueillir le grain de beauté qui s'épanouissait sous sa lèvre. En un geste lent et mesuré, j'y posais la langue pour en sentir les courbes légères avant de migrer jusqu'à cette inférieure fuyante et maculée. « All right … fouille ton sac. » lâchai-je, le timbre rauque et assuré, comme si je venais de lancer un défi au monde et plus encore à moi même. Encore un. Et je m'éloignais, non plus par jeu, mais pour éteindre les lumières vives allumées pour la prendre en photo. Elles se turent les uns après les autres, et ce jusqu'à la principale que je tamisais légèrement. Pour jeter un voile sur la réalité et faire de cette nuit un fantasme mourant.

Elle se tenait debout dans le clair obscur, perchée sur ses jambes musclées dont les chevilles ciselées frôlaient les talons revolvers abandonnés sur le parquet. Image sidérante, qui aurait pu avoir une signification si je m'y étais attardé. Mais je leur préférais la nuque gracile de la jeune femme, sur laquelle j'appuyais la bouche dès que je l'eus rejointe d'un silencieux pas félin. Mon souffle rebondit à la naissance de ses cheveux, et une mèche tressaillit, noisette à la lueur chaude d'une lumière baissée. Ma tête ploya et je glissai les lèvres sur sa mâchoire, sa joue puis à la commissure de ses lèvres. Une lente descente qui prit fin lorsqu'elle sortit des profondeurs de son sac le sachet qui nous avait tant perturbé la première fois. Je lui volais sans honte puis la soulevai d'un bras enroulé sous son buste pour la conduire jusqu'au canapé. Le sac dégringola, en un son qui se répercuta en de multiples éclats tout autour de nous. Un tintement de clé, qui se confondit avec le froissement de la chemise tandis que je la faisais pivoter après l'avoir reposée, tout contre le canapé large et sombre dans l'angle de la pièce. « Le grain de beauté, à l'angle de ta bouche … c'est sexy. » murmurai-je en y frottant le pouce, attiré malgré moi par les tâches sombres qui maculaient sa peau blanche, minuscules points d'ombres auréolés de fleurs sexuelles. « Et celui là aussi. » commentai-je d'une voix aggravées en me baissant pour poser la bouche sous son oreille droite. J'aspirai bestialement sa peau entre mes dents, pour la marquer et donner naissance à une nouvelle tache pourpre. Puis je la relâchai, avant de l'entourer d'un bras pour la pousser à se cambrer. « Et celui là ... » Elles se refermèrent cette fois sur celui qui ornait son sein droit. Ma langue l'effleura tandis que j'appelai le sang à rougir sa peau d'albâtre, tout autour du relief sombre. « Voilà … quitte à te marquer une fois … plusieurs, » rectifiai-je avec un sourire lent et félin, « autant le faire bien … même éphémèrement. » Éphémèrement. A l'image des baisers qui brûlaient sur ma gorge aux veines gonflées et percutées. Ma main libre voyagea, mon index slalomant entre les traces laissées sur sa peau, jusqu'à ce bouton que je fis sauter d'un geste. Mes doigts la frôlaient, paresseusement, tandis que je dénouais chaque bouton d'une chemise vaporeuse qui ne dissimulait rien. Je voyais les pourpres auréoles qui couronnaient ses seins et le léger creux obscur creusé dans son ventre plat. Mon sang s'agita, en ébullition tandis qu'un rideau ensanglantée retombait sur deux pierres irradiées. Éclaboussées. Sauvages. Lentement, brutalement, puissamment. Je désirais les trois, en une volonté aussi contradictoire que l'homme et ses envies. Et je tirai. Sans me soucier du vêtement qui se déchira et des boutons qui volèrent, arrachés aux fils lâches et dénoués. Je coulai les bras sous les pans écartés, les nouai contre ses reins nus et la plaquai brutalement contre mon torse tressaillant. Une onde de chaleur se propagea sous ma peau tendue sur des muscles contractés. Nés d'un éraflement de ses seins écrasés et de la pression de son ventre plat. Nés d'un baiser volé et de deux langues embrasées. Je la fis basculer et la recouvris d'un corps à l'apaisement oublié et à la tension vive et démesurée. Tu ne couches pas simplement avec elle. Tu l'explores de ta bouche traîtresse et de tes mains suaves et volages. Tu la touches, la pétris, la malaxes. Tu t’imprègnes sans le savoir, sans le vouloir. Tu te perds et tu fonds. Tu disparais et coule dans ses veines, à chaque baiser, chaque effleurement, chaque toucher. A chaque pression de langue contre la sienne. A chaque souffle partagé et entremêlé. A chaque soupir, à chaque morsure. Allongé contre et sur elle, j'enfonçai les coudes de part et d'autres de son corps dénudé. La chemise reposait sur le canapé, dévoilant sa gorge étirée et rougie,  son buste pâle aux multiples taches, la rondeur de ses seins et le triangle formé par ses cuisses, recouvert de bassin et d'un pantalon toujours porté. Mes dents retinrent quelques secondes son inférieure et je me levai pour faire glisser mon pantalon sur mes jambes et nous mettre à égalité. Et quand je la touchais de nouveau, allongée sur ses courbes pulpeuses et musclées, chaque centimètres carré de mon corps s'embrasa contre le sien.

 
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Re: [+18] You're getting close and the lights are off (+) jera | Jeu 19 Oct - 1:56
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You're getting close and the lights are off
Je Ha & Sora







La surprise se nicha dans mes iris fauves, alors que je l'observais. Il avait donc été mannequin, cela m'étonnait, tout comme cela ne me surprenait pas. J'avais senti un potentiel pour être devant l'objectif. Une aura, une présence, un charisme évident. Il n'y avait pas que la beauté pour être modèle, bien qu'il l'avait aussi. Il fallait se donner énormément, satisfaire, mettre en valeur les vêtements que l'on portait, se mettre dans l'ambiance du photoshoot, du concept, connaître ses atouts mais également ceux de la tenue, jouer avec l'espace, les accessoires, le photographe aussi.. C'était un métier qui n'était pas donné à tout le monde, et je me demandais à quoi il ressemblait dans ce genre de contexte, était-il quelqu'un d'autre, était-il différent ? Pourquoi je m’intéressais soudainement à cette facette cachée de sa vie, mais il fallait dire que tous les photographes n'avaient pas un passé en tant que mannequin, ce qui réveillait ma curiosité. Et puis, j'avais aussi retenu le choix de ses mots.. Il avait dit "exposer", et non "poser". Comme si s'exposer soi-même était devenu quelque chose de difficile à faire pour lui. Je ne m'aventurais pas plus sur ce chemin, peut-être une prochaine fois. Je gardais cette information précieuse en tête, me jurant de le questionner plus tard, à un autre moment, dans un autre lieu, une autre ambiance. Mais y aura t-il un autre moment comme celui-ci où l'on pourra se parler en toute simplicité, au calme, sans être l'un comme l'autre sur nos gardes, inconsciemment ? Le sexe avait abaissé une barrière entre nous, plus détendus, plus ouverts, nous l'étions. Comme si l'union charnelle avait ôté toute retenue. Maintenant qu'on avait fait ce qu'il y avait de plus intime entre deux personnes, le rapprochement s'était fait si naturellement. C'était si étonnant quand on nous connaissait ensemble, dans la vie de tous les jours. Chien et chat. Les corps semblaient plus faciles à rapprocher que les esprits. Pour toucher l'esprit, il fallait passer par le corps, c'était peut être ça. Mes prunelles glissaient en biais sur le brun, je l'attirais vers moi du bout des doigts. J'écartais mes jambes pour le laisser s'y nicher, sans me soucier du tissus qui remontait, m'exposant davantage devant lui. Il avait tout vu, ou presque, la gêne avait disparu depuis un moment. Ses larges mains dévoilèrent un peu plus ma peau, épousant mes cuisses dénudées, offertes au toucher. Je voulais qu'elles montent, qu'elles agrippent à nouveau fermement mes hanches pour ne plus les lâcher.. Qu'elles parcourent, sans s'arrêter. Les mains nouées derrière sa nuque, je caressai la naissance de l'ébène, le fixant dans un calme apparent. Impatience voilée. I wanna feel you. Mon muscle lécha le coin de sa bouche, gourmande, bestiale. J'avais envie de déraper, j'avais aussi envie de jouer. Le plaisir de la tentation, la mienne, la sienne. Mes lèvres s'étirèrent à sa remarque, mes cils s'amusant dans un va et vient entre son regard appuyé, et ses deux pulpeuses que je me décidai à capturer. L'une après l'autre, dans une lenteur plus que calculée, mais que je n'arrivais pas à garder bien longtemps. D'une part, parce que je voulais déjà plus, et d'une autre part, parce qu'il répondait à mon étreinte, avec une passion qui m'enflamma en à peine quelques secondes. Comment est-ce cela pouvait être si rapide, si simple ? Il ne faisait que m'embrasser pourtant, mais c'était.. si bon. Délicieux. Sensuellement addictif. Je n'arrivais même pas à penser, je ne savais pas ce qui me provoquait un tel effet. Cette vague violente qui me ravageait, les soupirs de femme contre sa bouche entrouverte cherchant un peu d'air, avant d'aspirer à nouveau le souffle de l'autre. Mon corps qui agissait seul, à sa guise, mes cuisses contre ses hanches, mes jambes se croisant autour de sa taille pour ne pas qu'il recule, qu'il s'échappe, cet homme qui m’enivrait tant. Je m'extasiai toute entière de le sentir contre moi, j'avais déjà chaud dans cette chemise pourtant si légère, mais c'était son torse brûlant qui m'étouffait. Et pourtant, je m'y collai davantage, j'y plongeais, tout comme ma langue vers la sienne, dansant un ballet mélodique qui ne semblait vouloir s'interrompre. Mon esprit s'affolait, s'agitait sur tout ce qu'il subissait. Il se découpait en diverses émotions, diverses réactions qui s'enchaînaient brusquement, à chaque seconde. Submergée, je l'étais. Par l'effet de sa bouche contre la mienne, mais surtout par sa main qui délesta le tissu pour venir effleurer la peau nue de mes flancs, de ma taille, de la rondeur de mon sein.. Il fallait que je respire dans ce brasier qui menaçait de se rallumer bien plus vite que nous ne l'avions prévu..

Et, comme si mon cerveau avait repris un brin d'autorité éphémère, ma main renversa malencontreusement le récipient de la sauce soja juste à côté de moi. Le liquide froid sur ma paume m'électrifia violemment, me sortant de cette léthargie ardente. Ce fût comme une pique dans tout mon corps, qui se redressa subitement contre Jeha pour l'inciter à se reculer, afin que je descende du plan de travail. Mon autre main s'attardait sur sa hanche, mon bassin contre le sien, envie dévorante de les unir à nouveau. Ici et maintenant. La mousse recouvrit mes mains, puis l'eau les voila par sa transparence. Mon coeur lui, cognait, cognait, cognait. Ma respiration irrégulière, la boule au creux de mon ventre qui grandissait, l'ivoire se refermant sur ma lèvre inférieure humide. La saveur du brun la recouvrant encore. Et puis, un sourire, enfantin d'abord. Je me glissais dans son dos, avant de l'enlacer pour lui faire une blague, plaquant mes paumes trempées sur son torse nu, qui se contracta sous la différence de température que je lui imposais. Je le sentis sous la pulpe de mes doigts gronder, résonnant dans sa cage thoracique bombée. Les dessins de son ventre se creusant un peu plus alors que j'en retraçais les lignes particulièrement marquées, que j'avais déjà effleuré un peu plus.. « Ne t'inquiètes pas, je vais m'assurer de faire grimper tes ardeurs.. » murmurai-je, d'un air provocateur. Puis, le sourire devint plus avide.. Sans le vouloir, j'humais, son parfum d'homme qui embaumait l'air, contre lequel je m’accolais de plus en plus.. Presque hypnotisée, je pliais légèrement les genoux, laissant ma bouche se perdre dans le creux de ses reins cambrés, longeant sa colonne vertébrale.. Plus je montais, plus certaines ombres se formaient, les ombres des muscles tendus sous mon passage dont je creusais un peu plus la finesse virile du bout des lèvres. Mes mains elles, le maintenaient doucement contre moi, alors que je remontais vers ses omoplates, larges, imposantes. Hmm.. je voulais encore m'y accrocher.. Il en avait capturé une, l'une de mes mains. Un frisson fiévreux m'avait parcouru alors qu'il imitait chacune de mes attentions sur celle-ci. Il pouvait ressentir les soupirs inégaux que je lâchais naturellement, sensible à ce qu'il faisait. Sensible à cette bouche que je voulais déjà retrouver. J'aspirais sa peau, y laissant quelques touchers rougis par la luxure et le désir que j'éprouvais pour lui à cet instant. Un brin d'animalité aussi, une envie vorace de marquer, mordant la peau de son épaule, puis la léchant dans un besoin de soulager une douleur passionnelle partagée. Il en avait fait de même avec mon pouce, son muscle s'y enroulant, l'ivoire s'y refermant, une pression impétueuse accablant un peu plus mon ventre d'une libido dévastatrice. Je m'étirais sur la pointe des pieds, atteignant son cou, soufflant chaudement à son oreille des paroles qui allaient sans aucun doute, faire bouillir les gouttes d'eau que j'avais délaissé sur lui. Alors, ces ardeurs, comment allaient-elles ? Il se délogea finalement de mon étreinte, je le relâchais, alors qu'il se retournait pour me faire face. Je laissais son regard me parcourir de haut en bas, avant d'y plonger avec une assurance débridée, y lisant une même flamme. Ce brasier que l'on s'amusait à diminuer, puis à ranimer, jusqu'à ce que l'on se décide à lui rendre sa liberté, et le laisser tout ravager. Il dégagea mon visage de quelques mèches châtains, sa paume se perdant contre ma joue. Je relevais le menton, sa question ricochant contre ma bouche dont les recoins s'étirèrent d'un air séducteur. « Deux. » répétais-je après lui, mon muscle rebondissant naturellement contre l'ivoire, la pointe se dévoilant volontairement entre les pulpeuses. Langue aguicheuse qui appelle. Il avait bel et bien entendu. Il me restait deux préservatifs et j'étais bien décidée à les utiliser avec lui. Ce soir, tous les deux. Il se rapprocha, se pencha, mon coeur semblait ralentir. Il effleura mon souffle d'une phrase.. « J'ai envie de toi. » Celui-ci sembla se bloquer violemment. Ma bouche s'entrouvrit, un fin filet d'air s'y engouffra, alors que mon corps tout entier s'était crispé sous la puissance de ces quelques mots. Quatre mots, brûlants, suivis par trois mots, torrides. Ses trois derniers m'achevèrent. Le premier fût accompagné d'une caresse, ma lèvre attrapée, emprisonnée. Le second fût plus.. douloureux, offensif. Le troisième, lui, fût écrasé contre ma bouche, mais je n'en perdis aucune syllabe, malgré l’intérêt qu'avait perdu le muscle de Jeha pour la prononciation, bien trop occupé à asservir le mien. Tenter du moins. Tente toujours.. Chaque mot prononcé exacerba mon esprit d'une multitude de fantasmes, d'images, d'idées embrumées, chaudes.. Enfiévrés, nous l'étions, enlacés l'un contre l'autre. Nos deux cavités s'explorant, se guidant, se mélangeant. Elles mettaient en scène ce que nos corps mourraient d'envie d'assouvir, une nouvelle union charnelle, sauvage et incontrôlable. Je vais te faire perdre ton self control entre mes cuisses, contre mes lèvres.. Ma main gauche accrochée à son dos, l'autre sur son torse chuta, s'insinuant entre nous deux, nos ventres soudés. Elle longea son pantalon, le bout de mes doigts se glissant entre l'élastique du bas et sa peau embrasée. Puis, elle s’intéressa au cordon qu'elle dénoua avec facilité, torturée par l'envie de l'en débarrasser entièrement. Mais le brun se recula, et soudainement, je me préoccupai beaucoup plus de son visage qui s'éloignait. Mes cils s'abaissèrent légèrement, nos souffles en écho, fatigués, avides de le perdre à nouveau contre l'autre. Jamais trop loin, ne t'éloigne pas.. Mes doigts esquissaient la courbe de ses reins, alors que je relevais les yeux lorsqu'il reprit la parole. « .. Oui.. Tu sembles avoir déjà perdu un peu de ta fougue.. » lâchais-je, joueuse, alors que mon regard captura mentalement l'expression qu'il affichait. Un sourire, un sourire vrai, enjoué.. charmant. Il se pencha à mon oreille et répéta les même paroles que je lui avais adressé un peu plus tôt, ce qui me fit lâcher un petit «  Tss.. Oh crois-moi, ceci.. n'était qu'une mise en bouche.. » murmurai-je contre sa mâchoire, alors qu'il reculait, mes lèvres en frôlant la ligne masculine aiguisée. Son bras frôlant le mien couvert de ce tissu si peu épais, me permettant d'en ressentir tous les ravages. Frisson. Je fermai un instant les paupières, comme pour calmer ce corps affamé, qui hurlait de ne pas encore laisser le froid l'envahir. Mais cette variation entre le chaud et le froid était aussi exténuante qu’enivrante.. Désespérés, et excités. Bien trop de sentiments contradictoires qui s'entremêlaient, difficiles à apaiser, surtout quand ils ne voulaient pas l'être..

Il me contourna pour aller vers la cafetière, j'en profitais pour m'avancer à nouveau vers le plan de travail, mais cette fois-ci, sans m'y asseoir. Je m'y accoudai, et le loup ne tarda pas à déposer une tasse devant moi, une fumée pâle sans échappant. « Bois, ça réchauffe. Dans la tête, autant que physiquement. » affirma t-il, suave et taquin, ce qui me fit sans grande difficulté sourire. Mon regard balaya l'air dans sa direction, à ma gauche. Il brillait, pétillant de cette même lueur érotique qui se reflétait dans le sien.. « Comme si on en avait besoin.. » lui répondis-je en le fixant de longues secondes, mes lèvres s'étirant, lentement, alors que mes cils s'abaissaient et se relevaient sous le va et vient de mes yeux intéressés. Je me détournais de lui, de profil, glissant mon index dans la anse de la tasse pour l'emmener à ma bouche. Celle-ci s'était naturellement arrondie afin de souffler sur le breuvage parfumé, puis d'en boire une gorgée. Mes sourcils se froncèrent, c'était encore bien trop chaud pour le déguster, bien que j'avalais le liquide qui échauffa aussitôt ma gorge jusqu'à mon estomac. Je grimaçais un instant, avant de reposer la tasse. J'avais déjà assez chaud, quelle idée de nous proposer ça ! Et puis, j'aimais plutôt le boire avec du miel, c'était plus doux, et sucré.. J'entrouvrais mes lèvres, m'apprêtant à passer mon muscle sur mon inférieure afin de distiller le goût amer qui la recouvrait, quant tout à coup, le bras de Jeha enlaça ma taille. A peine avais-je eu le temps de tourner la tête vers lui, qu'il m'attira brusquement, d'un coup sec et d'une force qui trahissait son impulsivité que je reconnaissais sans conteste chez lui. J'avais rebondi contre son torse d'homme, lâchant une légère plainte de surprise, avant de relever le menton, mes prunelles écarquillées. Aucun mot n'avait réussi à franchir l'ivoire. Tout cela n'avait pris que deux secondes en réalité. La surprise si vite étouffée par sa bouche vorace, par ses bras me plaquant contre lui, m'emprisonnant dans cette étreinte presque primitive, guidée par l'instinct, par nos corps qui n'avaient plus envie d'attendre.. Je répondis aussitôt à son assaut, sans la moindre modération. Au diable le reprendre des forces, je n'arrivais plus à m'éloigner de lui.. Comment était-ce possible ? Je le forçais à relâcher un peu son étau, afin que je puisse dégager mes bras comprimés contre son buste musclé. Ils s'élevèrent, puis agrippèrent sa nuque pour l'empêcher de m'échapper. Une cassure brusque lorsque je me reculais, interrompant un instant ce baiser bien trop effréné. J'inspirai, expirai, de cet air ambiant qui était aussi ardent que nos températures corporelles. Mes pupilles épanouies se plongèrent dans les siennes, sombres et profondes, possédées par un même empressement et cette folie, cette impatience, guidées par la débauche elle-même. Mes ongles glissèrent dans l'ébène et j'en oubliais tout. Le thé, les sushis, la séance photo, Steven Kim, tout.. J'épousais ses lèvres, son souffle, ses soupirs rauques, sa langue aventureuse, fière, envahissante et ce corps si appétissant contre lequel je m'appuyais.. Sens-tu les palpitations tumultueuses qui résonnent dans ma poitrine ? Elles frappent, elles s'affolent. Suivons le même rythme, accordons nous sur cette même musique lascive que l'on se chuchote mutuellement, bouche contre bouche. Seras-tu capable de me suivre encore une fois ? Je ne t'attendrais pas si tu es à la traîne. Alors, accroche-toi à mes hanches, et ne me lâche pas. Embrasse-moi. Lâche-toi. Perdons notre souffle, perdons l'esprit, perdons pied, Jeha.. Cette vague sexuelle.. je me demandais comment j'avais réussi à ne pas y succomber plus tôt. Elle était si forte désormais, elle m'enveloppait, et seul assouvir ce désir violent pour lui, dominait entièrement mes pensées. Comment est-ce que je pouvais ressentir cela pour Jeha ? C'était Jeha. Jeha, contre qui je me bagarrais toujours, contre qui j'avais souvent des avis différents. Nos personnalités divergeaient, notre réelle rencontre fût un énorme quiproquo, puis chaque nouvelle entrevue fût ponctuée de mots froids, durs. Le hasard nous avait remis sur la route de l'autre, ou était-ce le destin qui jouait avec nous comme des pions, nous mettant dans des situations inattendues, aussi dangereuses, que gênantes.. ? Oh oui, on s'était engueulé lui et moi, on s'était heurté de front sans réellement comprendre l'autre. Je l'avais haï, je l'avais détesté, juste un temps. Alors comment pouvais-je vouloir autant cette bouche, que j'avais si souvent rêvé de voir se fermer pour ne plus pouvoir entendre sa voix ? Pourtant, à cet instant, je savourais chaque son qu'il émettait, chaque mot me faisait frissonner sans que je ne m'en aperçoive, chaque toucher décuplait mon envie de lui. Je n'arrivais pas à savoir depuis quand cela avait commencé.. Était-ce vraiment depuis que nous nous étions retrouvés seuls dans cette salle de bain embrumée ? L'une de ses mains glissa sur mon flanc, nos lèvres se détachèrent et mes iris dilatés plongèrent dans les siens qui me détaillaient. Il s'y attarda un long moment, mais assoiffées, les pulpeuses vinrent parsemer son menton, sa mâchoire et son cou de plusieurs baisers papillons, la pointe de ma langue épousant sa clavicule dessinée. Mais lorsque je frôlais à nouveau les siennes, je sentais dans son arrêt que les phrases, et les questions s'enchaînaient dans sa tête. Un instant de réflexion dont je voulais l'éloigner. Reviens vers moi.. J'attrapais sa seconde main nichée dans mon cou, je la portais à mes lippes. Mes cils étirés de noir braqués vers lui, j'emmenais celle-ci contre ma joue, l'épousant parfaitement, avant de doucement la descendre. J'embrassais la paume ouverte, les paupières se fermant quelques secondes, laissant mon souffle remonter lentement le long de son index. Sans le quitter de ces yeux fauves tentateurs, je glissais son doigt entre les fruits rouges qui ornaient le bas de mon visage. J'y enroulai la langue, le suçotant silencieusement dans un geste plus que suggestif. Ma bouche s'était arrondie, jouant longuement à enrayer ce qui encombrait inutilement son esprit. A assourdir ses pensées encombrées, pour les faire se concentrer sur une seule chose : les sensations que lui exhalaient ce muscle humide autour de son doigt, et les laisser à nouveau tourmenter son imagination d'homme.. Je relâchais ma prise pour venir caresser son haleine fleurie. « Arrête de réfléchir Jeha.. Ne te retiens pas.. » lui susurrai-je, nos nez s'effleurant, nos expirations se faisant écho dans le silence qui dominait le studio. Il sembla reprendre enfin conscience, ses prunelles perdant cette lueur de doute, de regret, de retour en arrière. Elles s'étaient noircies, envenimées par le vice de la dépravation vers lequel je le faisais se pencher de plus en plus, violemment, jusqu'à l'y emprisonner entièrement. Il referma ses dents sur mon inférieure, la tirant lentement en arrière, jusqu'à les y planter plus férocement, m'arrachant un petit gémissement de douleur. Stupéfaite, l'assaut me fît reculer la tête en arrière, mes paupières agrandies, le regard excité, sauvage, lui lançant des éclairs menaçants. Le bout de ma langue vint effacer la perle de sang qui se formait sur la membrane malmenée, rejoint par sa jumelle contre laquelle je me crispais. Ses doigts plongés contre mon flanc me retenait. Le goût âpre envahissait ma gorge et la fierté me piquant, voulait lui infliger la même irritation. Mes ongles enfoncés dans le poignet de Jeha que je tenais toujours, je le laissais lécher la plaie qu'il m'avait infligé, le fixant intensément, dans un mélange de sensualité et de désir de combattre. « Tu me rends dingue. » Sa voix rauque résonna contre mes lippes entrouvertes, enfonçant une brusque pique au creux de mon estomac, me faisant soudainement déglutir. Un battement plus fort. « Ce n'est que le début.. » Si je savais l'ampleur qu'auraient ces mots un jour. Oui, si je savais.. Debout, enlacés l'un contre l'autre, on se regardait comme si c'était la première fois, mais surtout, parce que c'était la dernière fois. On se jaugeait du regard, il parlait sans bruit, appâtait, attirait, jusqu'à ce que le sens de la vue ne suffise plus. Le toucher, encore le toucher, sa bouche aventureuse glissa, goûta, mon inspiration se bloqua. Un soupir sous l'effleurement. On titillait notre patience qui s'écroulait, littéralement... I want you..

Il m'invita à aller fouiller dans mon sac, afin de trouver ce que l'on avait tous les deux terriblement besoin à l'heure actuelle, et ce n'était pas le moment d'avoir mauvaise mémoire, Sora ! Il s'éloigna, et j'en fis de même en direction de la pièce où j'avais délaissé l'accessoire. Je l'embarquais avec moi vers la dernière lumière que Jeha avait délaissé, après les avoir toutes éteintes, les unes après les autres, le grand espace blanc devenant soudainement plus intimiste dans l'ombre qui, nonchalamment, envahissait ses murs. J'attrapai le porte-monnaie, en parcourant les diverses poches, pour rapidement trouver un premier sachet que je gardais au creux de ma paume. Jeha, que je n'avais pas entendu, me fît tressaillir, son souffle chatouillant la peau sensible de ma nuque. Je lâchais un soupir en m'appuyant un peu sur lui, les omoplates contre son buste, continuant mon exploration. Il en faisait de même, se divertissant à bécoter mon cou, ma mâchoire, puis la commissure de mes lèvres, m'empêchant de pleinement me concentrer. Me mordillant l'inférieure, j'avais tout de même réussi à trouver le second sachet planqué dans une petite poche, dont la fermeture me céda facilement. Mais à peine l'avais-je récupéré, que le brun me le vola sous mon nez. Avant que je ne puisse réagir, il m'avait déjà soulevé du sol et sous la surprise, j'en lâchais des mains le sac qui se renversa entièrement sur le plancher. Les sons écorchèrent bruyamment l'atmosphère cosy des lieux puis, se turent lorsque mes pieds retrouvèrent terre. Mes lèvres s'étaient étirées tout le long, amusée, même lorsqu'il me pivota vers lui pour lui faire face. L'arrière de mes mollets s'appuyait sur le bas du large canapé sombre, calé dans un recoin de l'appartement. T'es fou, avais-je envie de lui dire, mais ces mots restèrent en suspens alors que son pouce traçait un petit cercle sous ma bouche qui mourrait d'envie de le croquer. Mon grain de beauté ? C'est vrai, on me faisait souvent cette remarque. Pourtant, les coréens avaient une obsession pour la peau parfaitement blanchie, sans aucune imperfection, mais il y avait des exceptions à la règle et certains y trouvaient une certaine particularité, une différence attirante. Il me semblait que c'était la deuxième fois qu'il utilisait ce terme pour me décrire.. Sexy. Mon menton se releva légèrement, en même temps que la rangée de cils noircis, pleine d'assurance. « Je sais.. merci. » murmurai-je doucement, d'une voix suave à l'accent aggravé par l'envie. « Et celui-là aussi.. » Il se détourna de mon visage pour plonger dans le cou, posant ses lèvres sous mon oreille droite. Prise au dépourvu, les bras repliés contre lui, le bout de mes doigts s'enfonça dans ses pectoraux alors que je penchais instinctivement la tête sur le côté, comme pour en demander davantage. Mon pouls irrégulier accéléra la cadence, torturant mes membres tendus et torturés par le sang bouillonnant qui les parcouraient. « .. Tu l'avais remarqué ? » demandai-je dans un soupir, réellement étourdie. Cette tâche brune était la plupart du temps cachée par ma chevelure tumultueuse et même si on s'aventurait à cet endroit, rare était ceux qui m'en avaient fait la remarque, ou qui y faisaient vraiment attention. Je me demandais alors si c'était son regard d'homme ou son regard de photographe qui était aussi aiguisé.. Il y grava une nouvelle marque pourpre, fleur éclaboussée par le petit baiser que je lui glissais dans son cou, avant qu'il ne se redresse. Il ne perdit pas de temps, creusant mes reins de son avant-bras pour m'inciter à me cambrer afin de poursuivre son auscultation.. Partiellement docile, mes mains montèrent jusqu'à ses épaules nues, puis à l'arrière de sa nuque, lorsqu'il embrassa soudainement le coeur de ma poitrine. Un gémissement m'échappa sans le vouloir, caressant l’ébène que j'ébouriffais. Gênée par ma propre intonation aiguë que je n'avais pas pu contrôler, j'étouffais les pulpeuses d'une de mes mains libres alors que sa langue s'aventurait à travers le décolleté de la chemise d'homme que je portais. Sa chemise, et son parfum boisé qui enivrait mon odorat affûté. La pointe humide esquissa ce début de rondeur tendu sous le tissu légèrement transparent, laissant entrevoir dans le clair obscur, toute l'excitation qu'il me procurait. J'avais l'impression de brûler, ma peau brûlait alors qu'il dessinait d'une aspiration son éphémère passage. « Voilà … quitte à te marquer une fois … plusieurs, autant le faire bien … même éphémèrement. » affirma t-il en se redressant. Son sourire lent me fît frémir.. je rêvais de le mordre pour le faire disparaître, puis réapparaître, pour qu'il l'étire à nouveau, cette expression féline aux effluves érotiques qui me troublait bien plus que je ne le pensais. « C'est tout un art.. Alors fais-le bien jusqu'à ce que tu sois satisfait.. et que je sois satisfaite surtout.. » lui répondis-je, jouant sur les sous-entendus, lourds de sens sur les heures qui allaient suivre. Ils voyageaient, ses doigts vagabondant le long de la boutonnière aux détails pâles, qu'ils entrouvrirent les uns après les autres, col à la vue déjà bien dégagée sur les deux voluptueuses rondeurs de femme des plus aguicheuses.. Un bouton se détacha, puis l'autre, mais c'était lent, si lent. Je sentais mon souffle ralentir, mon ventre se nouer et les secondes passer paresseusement... Une torture. Mes bras pendant le long de mon buste, je voulais lui hurler de se dépêcher. Je le voulais contre moi, sa chaleur.. J'étais en manque de ce contact charnel, de sa bouche écrasée contre la mienne, ses paumes agrippées à mes hanches, sa voix écorchée par le plaisir incandescent.. J'en entendais encore les notes graves à mon oreille.. Et en même temps, je savourais chaque toucher, chaque respiration, chaque regard appuyé, chaque silence où l'on se demandait qui allait finir par sauter sur l'autre. Et puis, brutalement, il mit fin à nos longues préliminaires, à nos joutes sensorielles qui éraflaient un peu plus deux corps à l'agonie. D'une brusque impulsion, il tira sur les pans de la chemise dont les boutons s'arrachèrent sous la force de l'attaque. Ils roulèrent sur le plancher, tandis que ma poitrine gonfla sous l'inspiration qui s’engouffra dans mes poumons, et sous l'excitation qui dominait la femme que j'étais. Nue, entièrement nue sous la chemise déchirée, entrouverte tout comme ma bouche enflée par les baisers, mon regard fauve aux pupilles dilatées plongé dans le sien, qui avait perdu toute trace d'incertitude. Je n'y lisais plus qu'un appétit féroce que je serais ravie de combler.. Il coula ses bras puissants sous les pans écartés, et m'attira aussitôt à lui. Je n'avais émis aucune objection, je n'attendais que ça. Sa bouche à nouveau.. La voilà.. Tu m'avais manqué.. Me hissant sur la pointe des pieds, je nouais mes bras autour de sa nuque pour goûter à la pression humide de sa langue enroulée autour de sa jumelle. La pointe de mes seins pressés contre son torse, la chaleur redoubla, me frappant de plein fouet. Je désirais plus, encore plus ! « .. Hmm.. Je te la recoudrais.. » avais-je réussi à lâcher dans une expiration chaude alors que je collais mon bassin au sien, le coin de mes lèvres s'étirant d'un air joueur. J'avais eu juste le temps de lancer le second sachet bleuté sur la table basse à côté de nous, qu'il me fit reculer et je perdis l'équilibre, tombant en arrière de tout mon long sur le canapé. J'avais légèrement rebondi sur le tissus moelleux, puis contre lui, qui recouvra de son feu ardent ma tenue d’Ève. Ce n'était pas juste un simple coup d'un soir, comme on l'appelait. Ce coup d'un soir où tu veux juste croquer la pomme, la terminer toute entière et vite partir. Non, nous.. on savourait. On prenait notre temps, on tentait même de l'allonger ce temps, car on aurait qu'une seule fois à s'accorder ensemble. Tel était notre accord. On avait l'envie de donner plus à l'autre, sans savoir réellement pourquoi. Peut être qu'il y avait une certaine alchimie physique entre nous ? Je ne savais pas, j'avais besoin de plus pour réellement y songer.. Non, on ne voulait pas réfléchir à la question, on désirait seulement se nourrir de l'autre, s'abreuver, toucher, s'imprégner de toutes les sensations aphrodisiaques qui tourmentaient tant nos sens, se noyer dans le plaisir de la chair et fondre littéralement, l'un dans l'autre, à coups de reins et de baisers incendiés..    

Inférieure retenue, puis abandonnée pour un pantalon ôté, arraché. Vite.. ! Egalité dans le dévoilement, Adam rejoint son Ève qui, cambrée sur le canapé, clame son retour d'un regard langoureux. Fusion des deux corps ravagés, dont le brasier gagne son paroxysme lorsque leurs épidermes se moulent, presque à la perfection. Les cuisses s'écartent, délaissent le passage au loup qui me recouvre d'une chaleur presque réconfortante, tant je l'avais attendue. Je l'attrape, je le plaque, je l'emprisonne. Je ne perds aucune bouchée, même si mon cerveau me crie de respirer. Je ne perds aucune occasion de toucher, de caresser de mes mains possessives qui glissent dans son dos, s'agrippant à ses omoplates tendues, le long de sa colonne étirée, ses reins creusés dans lesquels elles se perdent.. Des baisers, de nombreux baisers qui s'enfoncent dans son cou, dans sa peau, dans ses veines, jusqu'à son sang qui vient les colorer de multiples fleurs sexuelles. Je mords là où j'ai déjà mordu, à côté, au-dessus, plus féroce, plus délicate du bout de la langue. You're mine, tonight.. Un soupir plus intense. Son membre se frotte sans cesse contre mon intimité, des frissons incontrôlables me parcourent, et cet instinct animal qui me pousse à onduler du bassin, pour tout autant le frustrer que je ne l'étais. Pour tout autant le rendre fou. Ma bouche glisse, mordille son lobe jusqu'à atteindre son oreille d'une expiration échauffée. « .. My body's calling you.. I want you.. Viens.. » susurrai-je de cet accent suave, dont j'intensifiais les dernières notes d'une respiration erratique. Il finit par se redresser, le relâchant contre mon gré pour le laisser déchirer le sachet qu'il tient entre ses doigts. Les miens tracent des arabesques le long de mon buste dénudé, mes prunelles en suivant l'esquisse, comme pour attirer les siennes à les mirer. Mes cuisses entrouvertes frôlent les siennes, plusieurs fois, le provoquant de les empoigner fermement.. Il se penche, nos yeux se cherchent, s'accrochent, enflammés. Il s'appuie sur le canapé, ma bouche rejoint sa bouche. Sa main se perd entre nous, se faufile et descend, plus bas, toujours plus bas. Je suis bien trop occupée à savourer le goût de sa salive pour en suivre visuellement le chemin, mais ma peau sensible en perçoit chaque frémissement qui en écorche ses terminaisons nerveuses. Et puis, soudainement, mes lippes s'étirent contre les siennes, son membre me pénètre et je ne peux retenir ce gémissement sensuel qui domine mes traits. Je l'enserre aussitôt plus étroitement contre moi, nos ventres se frottant lentement, de secondes en secondes, l'un sur l'autre, les pointes de mes tétons éraflant son torse d'homme qui enlaçait la généreuse poitrine. Les soupirs s'entremêlent au rythme des cœurs qui cognent, et des bassins qui s’entrelacent. A chaque accoup, je sens mon corps se crisper et fondre en même temps, je n'arrive pas à l'expliquer.. C'est si.. chaud et doux, puissant.. Le plaisir monte, j'aspire son air, je lui donne le mien. Mon souffle s'emballe, je n'arrive plus à tenir la cadence torride de nos baisers, et pourtant, je le laisse les unir, encore et encore.. Je recule, lui échappe, cherche ma respiration, je me cambre sous l'assaut d'un coup de rein plus profond, comme si il cherchait à se venger de ma fuite et ma voix résonne en une note plus passionnée vers le plafond. Le bout de ma langue coule sur son inférieure en une nouvelle plainte, lente et lascive, le fauve plongé dans les ténébreuses dans lesquelles brillent la même lueur bestiale. Mes griffes se plaisent à marquer à leur tour de quelques entailles indolores, de quelques lignes sous l'impulsion sexuelle à laquelle on était délicieusement soumis. Elles parcourent ses flancs jusqu'à épouser la rondeur de l'une de ses fesses, dont je suivais chaque mouvement entre deux bassins sauvages, débridés par la seule envie primitive de fusionner l'un avec l'autre. Au bout d'un moment, je ne retiens plus les sons déstructurés qui débordent de ma gorge, s'accordant à ce même instrument plus éraillé que Jeha jouait contre mes lèvres enflées. Nos mains se rejoignent, s'étreignent violemment sous le rythme acharné qui devient de plus en plus frénétique. Infernal. Plus le va et vient s'intensifie, plus cette pression au creux de nos ventres grandit, nous gagne, nous obsède. Et on va de plus en plus vite pour l'atteindre, de plus en plus fort, tout comme nos cris qui se font écho dans leurs tonalités complémentaires. Dernière bouchée, dernier baiser. Les mains moites et les corps enfiévrés se crispent, les notes de l'extase résonnent dans l'appartement, lèvres contre lèvres, les regards assouvis par un nouvel orgasme fulgurant. Nos bassins se contractent l'un contre l'autre, savourant les convulsions particulièrement addictives qui se déversent dans nos veines incendiées et nos membres fatigués. On finit par s'effondrer, fondant l'un sur l'autre, Jeha entre mes bras.

Je réapprenais enfin à respirer, calmement, sans que quiconque ne me vole les bulles d'air que je tentais si difficilement de conserver. Surplombée par le brun étendu sur moi, nos cages thoraciques se dénouaient peu à peu. Il inspirait, j'expirais. Il expirait, j'inspirais. Je laissais courir le bout de mes doigts le long de son dos, caresses légères, naturelles. Les jambes relâchées, je pliais mes genoux d'un sourire lent et félin, avant de les resserrer doucement autour de ses hanches. « .. Hmm.. J'ai encore envie de toi.. » lui susurrai-je contre sa peau, la pointe espiègle de la langue léchant le creux de son cou que je pouvais atteindre, abandonnant une myriade de baisers jusqu'à son épaule. Je n'étais pas rassasiée, pas entièrement et le désir vivifiant passait outre la fatigue qui perlait non loin de là. Je l'enlaçais un peu plus, gourmande de la chaleur qu'il dégageait, avant de lâcher tout d'un coup « Il me faut une cigarette avant ! » Les envies, aussi différentes soient-elles, étaient aussi difficiles à comprendre, qu'à contrôler comme on dit ! Mais surtout, bel est bien inattendues. J'appuyais ma bouche contre la sienne d'un regard pétillant, l'incitant à se soulever afin de me dégager. Je relevais mon buste pour lui faire face, les pans de la chemise toujours aussi écartés sur une nudité plus qu'assumée. Je tournai finalement sur moi-même, avant de m'étendre de tout mon long sur le canapé, afin d'atteindre une petite table haute où était installée une lampe, et surtout, un paquet de cigarette. Je l'avais repéré un peu plus tôt, je savais bien qu'il allait peut être me servir. Couchée sur le ventre, je l'attrapais, puis sans gêne, en sortis une fine clope que je glissais entre mes lèvres égratignées. Le briquet, planqué dans l'emballage, s'enflamma, allumant la mèche du poison que j'aspirais sans hésitation. Je reposais le tout, et me relevait lentement en arrière, repliant les jambes sous moi-même, sur le côté. De dos et à quelques centimètres de Jeha, je fis couler le tissus léger sur mes épaules, doucement le long de mes bras, jusqu'à me déshabiller entièrement. Elle rejoignit le pantalon du loup sur le sol, et dévoila à sa vue, la chute marquée de mes reins. Aucune fleur sexuelle pourpre n'y avait encore été encrée, la peau était pâle, parsemée par quelques tâches brunes que l'on pouvait percevoir, si l'on regardait assez bien. Je tournai la tête, ma mâchoire frôlant mon épaule droite qui se rehaussa, comme pour attirer l'attention du photographe juste derrière moi. L'index et le majeur s'accordèrent pour saisir l'étroit rouleau, mes lèvres s'étaient arrondies, rejetant une fumée blanchâtre dans le vide. Un sourire tenté s'esquissant, mes cils s'abaissant puis se redressant dans un mouvement féminin. Je me penchais en arrière, réduisant la distance entre lui et son torse chaud qui me manquaient. J'y appuyais les omoplates, calant posément l'arrière de la tête dans le creux de son épaule, mon fessier entre ses cuisses. J'étirais ma gorge sur le côté, atteignant sa mâchoire ciselée que j'embrassai puis sa bouche qui se présenta sur mon chemin. Comment refuser ? Mon bras droit bascula, enlaça sa nuque, avant de s'enfoncer dans sa chevelure brune. Mes doigts effleurèrent une ligne sur son crâne, une cicatrice, mais je ne m'y attardais pas davantage, alors que nos muscles se relâchaient. Mais nos inférieures continuaient à se titiller, comme si, elles n'en avaient toujours pas eu assez. « Dis-moi.. Tout à l'heure.. Tu n'avais pas suggéré le terme "brutalement".. ? » chuchotai-je, comme un secret particulièrement croustillant. On avait eu "lentement", puis "puissamment", mais on avait oublié le petit dernier.. Mes iris s'étaient élargis, comme si ce simple mot avait suffi de nouveau à enflammer une imagination déjà bien bouillonnante. Et toi, quelles images te viennent.. Jeha ? J'inhalais une nouvelle bouffée en un filet d'air blanchâtre intoxiqué, gardant la cigarette à la bouche, avant de m'écarter de l'étreinte du brun. Je m'avançais un peu, jusqu'à venir paresseusement m'allonger sur le canapé noir. De mes avant-bras, je gagnais le large accoudoir, tendant le bras pour rapprocher un cendrier en fer, posé également sur la petite table, où l'herbe carbonisée termina sa triste vie d'un coup sec de l'index. Mes mollets installés entre le photographe et le dossier, je repliais l'un de mes genoux, la pointe de mon pied s'agitant en l'air d'avant en arrière, comme la queue d'un chat impatient ou excité.. « J'ai froid.. » murmurai-je avec une petite moue, d'un mignon mensonge, remuant lentement une épaule après l'autre, dans un aegyo plus sexy qu'adorable. Je passais la main dans mes cheveux, les balayant sur un côté, libérant entièrement la zone à tenter de conquérir. Jouer, et encore jouer, peut-être était-ce pour cela que nos ébats étaient aussi intenses, et que je le désirais encore. Une fois me suffisait pour certains, pour d'autres, il fallait toute la nuit, même.. plus, pour pleinement se délecter de tout ce qu'on avait à s'offrir à deux. Je me mis de trois quart pour le détailler du regard, mordillant cette inférieure qu'il avait blessé, me cambrant un peu plus, avant de posément reporter mon attention sur la coupelle de fer. J'aspirais bien trop, à croire que ma respiration s'emballait déjà bien trop rien qu'en le regardant. Et si, je ne le voyais plus pendant un court moment ? Ce serait pire, j'en étais persuadée.. Reste à en faire l'expérience.

La fumée avait un instant envahi ma gorge, puis s'échappa aussi vite qu'elle était venue. Tout comme la sensation de fraîcheur qui m'avait quitté la seconde même où Jeha s'approcha, me dominant soudainement de son corps d'homme. Je pouvais sentir sa chaleur, monter lentement, sur l'arrière de mes mollets, de mes cuisses, mon fessier, mes reins, puis mon dos qu'il surplombait de son imposant buste. Mon souffle ralentissait, les prunelles perdues dans le vide alors que je percevais le sien, chatouillant les petits cheveux naissants aux reflets auburn. Sur le coup, je n'osais bouger, comme si le chasseur était devenu la proie. Et pourtant, ce n'était pas la peur qui me régissait, mais bel et bien l'exaltation de la chasse et de la course poursuite à en perdre haleine. Si sa taille me dominait, il n'en était rien de nos esprits fiers et tumultueux. Et je l'aguichais, encore et toujours, arrondissant ma croupe pour venir titiller une masculinité plus que réveillée. Je m'installais plus confortablement sur le canapé moelleux, afin que le brun se repose autant qu'il le voulait sur moi, sans craindre de me comprimer. Et puis, je le laissais faire, fermant les paupières, la vue éteinte mais les quatre autres sens bien attentifs, sensibles à tous ses touchers paresseux et empressés, à tous ses sons qu'il expirait, qu'il provoquait, au parfum brut qu'il exhalait, qui demeurait sur mon épiderme maintenant.. Je voulais aussi le voir, le goûter.. Patience.. Après quelques minutes où je semblais me noyer sous un massage brûlant, je le sentis s'insinuer entre mes cuisses, son membre me pénétrant par surprise. Un soupir lourd me parcourra, le haut de mon corps s'étirant, le cou gracile et la gorge chantante. Il était à peine en moi que c'était déjà.. J'avançais la cigarette vers ma bouche arrondie, mais elle s'était agrandie dans un gémissement inattendu sous les accoups bien placés qui, dans cette position plus qu'étroite, semblaient atteindre les zones les plus réceptives. Je tendis le bras pour faire tomber la cendre, il resta en suspens un temps, je n'arrivais à penser à rien d'autre. Seulement à Jeha, ainsi qu'aux mouvements répétitifs de son corps épousant le mien. Tout semblait reposer sur le toucher, dont les perceptions s'étaient décuplées. Un voile rouge transcenda mes prunelles dorées, souillées par la luxure et l'envie dévorante de recommencer, encore et encore. Au bout d'un moment, je n'arrivais plus à tenir le bâtonnet embrasé. Tremblotante, je le laissais sur le rebord de la coupelle, j'en suivais les vaguelettes pâles qui s'envolaient dans les airs. J'avais chaud, terriblement chaud. Il m'enveloppait, l'endiablé, son bassin entre mes cuisses, et sa bouche enflammée que j'entendais, sentais mais que je ne pouvais réellement atteindre. Envahie par le plaisir, je m'enfonçais un peu plus dans l'accoudoir, creusant davantage la cambrure de mon dos. Le front fiévreux, le ventre frottant contre le tissus, et la langue assoiffée. J'enfonçais mes ongles dans le revêtement foncé sur lequel on était intimement entrelacé, dans une nouvelle vague plaintive qui me fit littéralement frémir contre sa peau. Je fis couler les doigts sur ses avant-bras, agrippant désespérément l'une de ses mains, dont j'étouffais la note aiguë, sensuelle, et surtout fuyante, contre sa paume entrouverte que je plaquais violemment. J'y plantais l'ivoire, sous l'assaut de ses multiples attaques qui réduisaient mon corps à combattre sur plusieurs fronts en même temps sans pouvoir intervenir et je n'arrivais plus à tenir.. C'était.. cette position était si érotique, si torride.. Il m'écrasait, mais je n'en éprouvais aucune gêne, aucune douleur. Il m'écrasait de sa fougue, il fusionnait avec moi. Chacun de nos membres s'était moulé les uns avec les autres, et il n'y avait rien de plus électrisant que tous les picotements enivrants qui les traversaient. Oui.. C'était bon. C'était même trop. Mais trop, on en avait jamais assez. Et ce trop était arrivé si vite, tout comme cette extase foudroyante qui nous emporta pour le plus grand plaisir de notre libido exaltée, conquise,  vaincue. Mais, jusqu'à quand.. ?

On tomba l'un à côté de l'autre, exténués, haletants sous le rythme cardiaque éreintant qui cognait sous nos épidermes consumés. J'étais moite, lui aussi et étrangement, c'était agréable. Je me sentais bien, l'explosion d'endorphines faisait son effet. C'était cette sensation d'euphorie que je lui parlais tout à l'heure, ce moment de béatitude où l'on se sentait libérer de tout, de toute pression, de toutes pensées négatives et contraignantes. Le sexe était si déstressant, en particulier quand il était aussi bien pratiqué.. Je me tournais doucement sur les flancs, pliant le bras sous mon visage pour m'y assoupir, alors que mon regard papillonnait sur le profil de Jeha. « .. Eh bien.. Qui aurait cru que Moon Je Ha était un aussi bon coup ? » Mes lèvres s'étirèrent, illuminant un visage aux joues rosées par l’enivrement sexuel. « Je ne le dirais plus jamais à haute voix, et le nierais si c'est répété.. » grognai-je, amusée, avant de déposer un baiser sur son épaule à portée de bouche. Qui aurait cru surtout que l'on s'entendrait aussi bien sur ce point-là ? N'était-ce pas le plus étonnant, le plus improbable devrais-je dire ? Ce rendez-vous avait pris une telle tournure inattendue, mais je n'en regrettais nullement le choix. On était tous les deux adultes, consentants et dieu sait qu'on ne pouvait nier que cela aurait été terriblement dommage de passer à côté d'une nuit pareille ! Même lui ne pouvait dire le contraire.. Je pouvais désormais conclure qu'il y avait une alchimie physique évidente et une étonnante confiance, dont je ne saurais dire la provenance. Il y avait des choses que j'avais fait avec lui que je n'aurais pas fait avec d'autres. Des gestes, des attentions, une étreinte plus poussée.. Je mettais cela sur le compte des semaines de tentation, de frustration intense que l'on avait subi, avant de nous céder l'un à l'autre. Enfin.. Oui, c'était ça, j'en étais certaine. Pourtant, le désir perlait toujours au creux de mes veines, mais la fatigue, cette fois-ci, le terrassa et je ne me sentis pas partir vers le pays des songes.. Dans la nuit, mes paupières s'étaient relevées, les iris dessinant la silhouette sombre du photographe qui me faisait face. Elles s'écarquillèrent une brève seconde dans la pénombre, en réalisant notre proximité. Son visage à quelques centimètres du mien, d'épaisses mèches brunes retombant sur sa mine profondément endormie. Une couverture enveloppait nos deux corps dépourvus de vêtements, et nos jambes s'étaient entremêlées en un puzzle que je n'osais défaire. En réalité, j'étais bien trop dans les vapes pour faire quoique ce soit. Je n'avais aucune envie de bouger, ni de me dégager de son bras enroulé autour de moi. C'était chaud, apaisant.. et c'était tout ce qui comptait à cet instant. Les chimères m'emportèrent, moi, Jeha et la nuit mouvementée que l'on avait passé ensemble, ce fantasme obsédant enfin assouvi..        

    
 

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Re: [+18] You're getting close and the lights are off (+) jera | Mer 4 Avr - 23:09
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Tu me rends dingue. Tes regards, ton souffle, tes mimiques. Un toucher. La colère et la frustration. J'oscille, déchiré, entre conscience et inconscience, entre raison et désir, entre retenu et érotisme. J'aimerais dire non. J'aimerais affirmer que tu ne m'obsèdes pas. Physiquement. Un fantasme, qui ternit cette « amitié » imaginée, qui rougit une relation sans nom en y ajoutant une touche de tension et un grain de folie. J'aimerais dire oui. Puis tourner la page, oublier et peut-être enfin te considérer comme une des amies ayant réussit à forcer un passage qui ne flirte pas avec le danger.
 


Cette femme était à l'origine d'un véritable kaléidoscope d'émotions contradictoires dans mon être tiraillé. Déchiré entre le désir qui m'incendiait, ravageant mes pupilles hypnotisées, et la prudence qu'insufflait en moi certains détails, je ne cessais d'osciller entre l'attraction qui nous liait et une inconstante retenue. Je te la recoudrais. Une kyrielle d'images indésirables m'envahirent, paralysant les gestes de l'amant et polluant l'esprit de l'homme. Mais cette brève hésitation fut balayée par la pression d'un bassin contre le mien. La photographie d'une scène domestique s'évanouit, ravagée par cette vague brûlante à laquelle ne résistait ni idée ni réflexion. Le pouvait-elle seulement ? Sora n'était pas la femme manipulant l'aiguille dans un recoin de mon cerveau embrumé, elle était la sirène qui possédait mon être d'un chant suave et sauvage. Mes doigts coulèrent, dessinant l'os saillant d'une clavicule puis la rondeur d'un sein tendu sous le tissu pâle. Alors, et d'une légère impulsion, je la poussai. Son corps bascula sur le canapé, dévoilant sa nudité et exposant le désir qui nous liait, ce fil rouge et embrasé qui dansait sous nos yeux à l'obscurité profonde. Notre étreinte fut sage et éphémère … un baiser volé, un toucher savouré, une pression des doigts dans la peau désirée, un souffle partagé. Puis … je m'éloignai. Sa peau s'enfuit, son souffle s'évanouit et son visage s'esquissa. Deux amandes au fauve noirci, une chevelure entremêlée aux reflets auburn, une bouche gonflée soulignée de pourpre … le sang battit furieusement un organe brûlant, puis se déversa dans mes veines sinistrées. Je tendis la main, posai la paume sur son bras, frôlai son genou du mien. Plus je la touchai, plus elle m'imprégnai, elle et la fièvre qui enveloppait son corps offert … bourreau. J'étais captif de ses bras, écroué par sa bouche, emprisonné par son corps enroulé. Et je le désirais, autant que le fait de pouvoir l'incarcérer à mon tour d'un baiser, d'une étreinte, d'une main enlisée … de la folie qui possédait ma chaire et l'anéantissait, cancéreuse. Se réverbérait-elle dans ce regard dévoilé par mes cils voyageurs ? Se sentait-elle dans mes gestes lorsque mes paupières le dissimulait ? Mes mains la traduisait-elle lorsqu'elles s'enfonçaient dans la peau laiteuse tendue sur ses reins cambrés ? L'arrête de mon nez se noya dans sa gorge et mes lèvres se perdirent sur les veines battantes d'un cou écarlate. Je ne l'entendais pas, je le sentais, ce jumeau aux coups similaires. Et sur les notes brutes d'un tambour irrégulier se posèrent les mots soufflés d'une femme à la voix suave. Je tressaillis, sensible aux sons erratiques des syllabes prononcées en un cri de gorge étouffé. Exhalant profondément pour me défaire d'une chape écarlate à laquelle il m'était difficile d'échapper, je me redressai. Car, et bien qu'incapable de résister à la demande de l'amante désirée, j'avais eu la présence d'esprit de me souvenir de l'existence d'un sachet que je déchirai pour revêtir l'essentiel. Hors, si mes gestes furent mécaniques, les siens le furent beaucoup moins. Décidée à anéantir le peu d'équilibre qu'il me restait encore, elle laissait couler ses doigts entre les deux seins gonflés vallonnant son buste. Son ongle râpait sa chaire, ses cuisses incendiaient mon bassin. Je plongeais. Je cédai aux injonctions silencieuses de son corps cambré et séducteur et à celles de mon propre être assoiffé. Nos bouches s'entremêlèrent, nos bassins se frôlèrent. Une main, une seule, voyagea en solitaire. Elle esquissa l'angle d'une épaule, la saillie d'un poignet, la courbe d'une hanche puis la longueur d'une hampe. Nos corps se confondirent, s'enchaînèrent et se perdirent.Claquèrent. Frappèrent. Et chaque coup de bassin, chaque pression intensifiaient la brûlure qui parcourait les veines rougeâtres sous ma peau calcinée. Je fondais et me noyais contre ses lèvres, dans son regard et dans le plaisir puisé dans les eaux grenat de nos désirs mêlés. Mais elle se détourna, échappant à la chaleur d'un souffle perdu, cherchant à inspirer ce que je lui volais. Je suffoquai. Mes poumons se serrèrent, s'étranglèrent et je me tendis en un mouvement brusque, m'écrasant contre son corps fin. Un cri échappa aux lèvres de Sora, inondant la pièce d'un chant qui ne s'éteignit plus. J'ajoutai du grave à l'aigu, des mouvements à la danse, du bois au brasier. Les flammes léchèrent mon regard, noircirent mes yeux, mon visage et ce corps drapé d'une fine pellicule de sueur. Mais ce fut le tableau qu'elle m'offrit qui accentua le maelström d'émotions qui se déversaient en moi. Le plaisir la sublimait, elle et ses yeux plissés sur l'or flamboyant, elle et ses lèvres entrouvertes en quête d'oxygène … d'un baiser. Lui dérobant le premier, je lui offris le second. Mes lèvres frôlèrent les siennes, s'y appuyèrent, s'y plaquèrent. Et dans la cohue de ces bouches embrassées s'échappa une langue avide de retrouver sa moitié. Un feulement étouffé rythma un tango endiablé, image vivante de celui dessiné par deux corps enlacés. Les frappes furent violentes, les mains se joignirent, les doigts s'écrouèrent … et les sons se mêlèrent, éclats d'un plaisir explosif.

Les muscles noués, je les relâchai et me laissai retomber sur Sora, dont je percevais les battements de cœur effrénés. Le mien jouant le même rythme, je m'efforçai d'inspirer profondément pour en calmer les violentes répercussions. Mais chaque inspiration, chaque gorgée d'air avait la saveur de son souffle et la fragrance de sa peau. Les paupières plissées, je m'apprêtai à la libérer lorsque ses jambes ceignirent doucement mes hanches. Sensible à une étreinte inattendue, je roulai légèrement la tête sur mon bras pour plonger dans l'or ensanglantée de deux pierres fauves. Mais elles avaient disparu dans ma gorge, butinée par une femme décidée à m'assassiner. Le désir balaya ma peau encore chaude, réveillant un corps à demi assoupi et chaque mot, chaque intonation vinrent se ficher dans mes pupilles dilatées. Je retins mon souffle, les doigts reposant près des bras serrés d'une jeune femme langoureuse. Néanmoins, la remarque qui suivit la première fut de nature si différente qu'au désir doucement éveillé succéda une lueur d'amusement. « Derrière toi. » répondis-je d'une voix rauque. Elle leva la tête, appuya sa bouche sur la mienne et bougea légèrement pour m'inciter à me redresser. Sans dissimuler l'ébauche d'un sourire aux commissures de mes lèvres, je la laissai s'échapper et m'assis dos contre le dossier, la tête renversée près d'un bras tendu. Néanmoins, je la mirai toujours sous la souple barrière sombre qu'était mes cils. Elle s'était relevée, naïade en chemise et à la longue crinière brune. Ses cheveux coulaient sur ses épaules fines, pour venir souligner la rondeur de ses seins tendus sous le voile, auréoles pourpres sous l'ocre souple. Artiste fasciné, homme ensorcelé, je suivis des yeux les courbes d'un corps constellé d'étoiles cramoisies. Un tableau qui titilla l'orgueil du mâle dans un regard masqué par mes paupières. Un sourire, une ombre, étira la pulpe de mes lèvres alors qu'elle se retournait pour attraper ce qu'elle désirait. Alors, une fumée grisâtre troubla l'air et s'ajouta au parfum d'un désir brasillant. Sora se redressa et ses doigts glissèrent sur ses bras pour en chasser l'étoffe blanche. La chemise fuit et s'échoua entre nous, dévoilant sa vierge peau laiteuse. Je penchai doucement la tête et tendis la main pour suivre du pouce le dessin de sa colonne vertébrale. Elle vibrait sous mes doigts. Elle jouait. Ses cheveux frôlèrent ma main, sa tête pivota et son menton reposa sur son épaule, révélant le bâton de nicotine et sa bouche arrondie sur le poison. Amusé, je me penchai légèrement sur elle et saisis la cigarette en frôlant sa bouche soyeuse de la pulpe de mes doigts. Je lui enlevai pour la porter à mes lèvres et en inspirer la fumée âcre. Un nuage perlé embrassa mon visage et le tabac envahit mes poumons, nourrissant des muscles à la fatigue reniée. Soufflant doucement en roulant l'inférieure, je lui rendis son sésame et le glissai entre ses dents, non sans caresser le satin carmin qui ornait ses traits. Une lueur habilla ses iris et elle s'approcha, pour s'asseoir sur mes cuisses. Son fessier galbé s'appuya contre un bassin brûlant, son dos contre un torse dansant et sa tête sur une épaule ferme et décidée. Papillon furent ses lèvres sur ma mâchoire sculptée. Chaude fut sa langue lorsqu'elle se perdit dans ma bouche. Les doigts pressés à son flanc, je la serrai, la plaquai pour mieux posséder ces lèvres à la saveur addictive. Je n'avais pas seulement envie de l'embrasser, je voulais la bouffer. Je n'étais pas rassasié d'elle. Plus je la goûtais, plus je la découvrais et plus je la désirais. Elle recula légèrement pour souffler sur ma langue quelques mots empruntés à un passé trouble. Mais ils s'insinuèrent langoureusement dans mon cerveau pour me rappeler une scène et une succession de morsures sur la chaire rouge. « Il me semble. » murmurai-je sur le même ton. Une vague brûlante ravagea deux obsidiennes rivées sur son visage. Brutalement. Des fantasmes enflammèrent mon cerveau et souillèrent mes pupilles. Je levai légèrement une main et l'approchai de sa joue, les doigts repliés. Ils la frôlèrent. Seul mon pouce s'y posa pour savourer la texture d'une peau sur laquelle il coula, et ce jusqu'à son oreille. Je les enfouis dans ses cheveux, que je tirai légèrement pour la pousser à lever la tête. Un regard, une bouche frôlée, éloignée. Le bâton de nicotine épousa son inférieur et la fumée troubla l'air qui nous séparait. La joueuse s'enfuit, s'allongea alanguie, replia les jambes près de mes hanches, battant l'air du pied. Les bras tendu, les omoplates étirées, elle offrait son dos aux pâles lumières qui défiaient l'obscurité. La courbe des reins, le galbe de ses fesses, la fermeté de ses cuisses étirées. Mais je ne faisais que l'observer, que la peindre d'un regard de félin captivé. Affamé. Ses épaules dansèrent, ses cheveux glissèrent, dévoilèrent sa gorge tendu et son visage à la moue sensuelle. Elle jouait. « J'ai chaud. » lui opposai-je gravement en posant une main sur sa cuisse ciselée. Elle navigua, frôla son intimité, esquissa la courbe d'une fesse. Sa jumelle la rejoignit pour remonter le fleuve d'un désir exacerbé et d'un plaisir recherché. A deux, elles tracèrent, dessinèrent, de larges cercles sur sa peau pâle. Mon pouce frôla sa nuque, plongea dans ses cheveux puis dériva vers le canapé dans lequel il s'enfonça, à l'image de ses compagnons. Je cédais. Je cédais au maelström d'émotions qui me submergeaient, à cette chape de désir qui m'étouffait, aux mouvements sensuels d'une femme qui me rendait fou. Je la recouvris, laissais à peine errer mes lèvres sur sa nuque et coulai une main sur son flanc. Elle ondula, pressant son fessier contre ma virilité gonflée, étouffant toute envie de perdre du temps. Alors, et d'une sourde pression, je m'enfouis dans son corps ardent et cambré. Mon ventre épousa ses reins, mon bassin claqua sa croupe et ma main glissa entre ses jambes pour en honorer un bouton pourpre délaissé. Mes mouvements étaient violents, brutaux. Mon pouce était suave et torturant. Il jouait, pressait, pinçait la perle érigée entre les lèvres humides de son intimité. Déséquilibré par les secousses, je l'abandonnai pour enfoncer le poing dans le canapé sous son ventre. Les muscles bandés, je pressai ma seconde paume contre l'accoudoir sur lequel elle reposait. Une dernière caresse et je posai la seconde, l'encadrant de mes bras tendus tandis que je reprenais les va et vient saccadés qui nous liait. Je perdais la tête. Elle chauffait, brûlait, se consumait sur un corps incandescent, à l'image d'une gorge embrasée par les grognement d'un homme en proie à un mélange de passion et de plaisir. Ses mains se refermèrent sur les miennes et ma paume dériva sous la contrainte pour qu'elle puisse y plaquer la bouche et y planter les dents. La nuque étirée, je poussai un feulement rauque qui fit tressaillir les cheveux qui chatouillait mes narines. J'enfonçai les doigts dans le canapé et me confondis avec elle jusqu'à atteindre une jouissance qui me paralysa, sans éteindre la voix brute et grave qui échappait à mes lèvres.

Je m'effondrais sur le côté, la tête plaquée contre mon bras tendu et le corps meurtri, bien que détendu. Le sommeil m'aurait par ailleurs emporté si la jeune femme n'avait pas parlé. Je rouvris les yeux et m'immergeais dans l'or aux éclats pourpres. Un sourire illuminait ses traits, sublimant son visage à la beauté rehaussée par le plaisir. Une esquisse similaire étira mes lèvres, creusant une fossette familière dans ma pommette gauche. « Tu vas surtout l'oublier, c'est un secret. » plaisantai-je d'un ton rauque. « Cela dit, et avant d'oublier à mon tour … tu es aussi surprenante. » avouai-je avec une pointe d’espièglerie. Elle m'avait ravagée. Et je sentais, au plus profond de mes tripes, que mon obsession n'était pas de braises. Mais elle chassa l'évidence d'un baiser et l'idée d'un souffle sur ma peau. Alors, fauchée par le sommeil, sa tête dodelina et son front reposa contre mon bras. Je retins mon souffle et tendis la main dans l'idée d'écarter les quelques mèches brunes qui reposait ses traits. Mais ma main retomba à mi parcours, alors que je me dégageai légèrement pour tirer la couverture qui reposait sur le dossier. Elle fit disparaître les corps et chassa les cheveux de son visage. Tranquillisé, je posai la joue sur mon bras et fermai les yeux, sans plus m'attarder sur les flammes endormies enfouis au cœur d'un corps épuisé. Pourtant, elles ronflèrent, piquant ma peau et éveillant mes sens. Les yeux embués, je m'efforçai d'ouvrir les paupières. Des taches de lumière souillaient mon appartement, mais j'étais plus sensible au corps nu de la femme étendue dans mes bras. Clignant de l’œil, je m'extrayais d'un sommeil lourd et trop bref pour regarder le visage de la jeune endormie. Le soleil l'éclairait, signant la fin d'une nuit dont les souvenirs érotiques s'étaient gravés dans mes pupilles. C'est fini. Plus borné que faible, je résistais à l'envie de cueillir sa bouche rouge et fis doucement bouger mes bras pour me lever. Je ne m'attardais pas sur l'étreinte dont j'étais l'auteur, ni sur la manière dont je l'avais gardé dans mes bras. Je me concentrai seulement sur l'idée d'échapper à ce canapé et surtout à ce désir qui ravageait déjà mes reins. Une nuit aurait dû me guérir d'elle mais … Je posai le pied à terre et, ramassant mon pantalon, me dirigeai d'un pas silencieux vers le placard dans lequel je gardais quelques vêtements. J'enfilais un survêtement à la hâte et quittai l'appartement sans mirer la belle au bois dormant étendue sur mon canapé. Je n'y avais plus vu une femme depuis … Sae Wa. Et bien qu'assumant un choix que j'étais incapable de regretter, un tel tableau me troublait autant que ce désir qui ne semblait pas s'être amoindri. Je la désirais. Encore et encore. Au plus profond de moi même, je voulais faire demi tour, me penchai sur elle et l'éveiller pour l'entraîner dans une nouvelle spirale à l'érotisme palpable. Comment pouvais-je être à ce point esclave de sens que j'avais écroué jusqu'ici ? Comment cette femme pouvait-elle m'avoir chamboulé au point que je ne songeais plus qu'au sexe en la regardant ? Claquant la porte de l'immeuble, je m'en éloignai en courant. Chaque pas, chaque foulée était destinée à éteindre l'incendie dont je sentais les prémices. Pourtant, le froid de l'aube n'y changeait rien, pas plus que l'épuisement qui étreignit mes poumons au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. Je finis par lâcher prise et par m'effondrer sur un banc, coincé entre la route et la barrière ceignant un parc désert à cette heure. Ma tête frappa le bois, ainsi que mon dos et mes jambes. La respiration sourde, je levai le menton et perdis un regard sombre dans un ciel sans nuage. Je pris le temps de poser mon souffle et me redressai pour suivre un itinéraire familier. Et une lueur s'alluma dans mon regard lorsque je parvins dans la petite pâtisserie au coin de l'avenue. Cet établissement était le deuxième meilleur endroit de la ville lorsqu'on rêvait gâteau au chocolat et tarte aux fruits, le premier étant celui de Matteo, que je dédaignais pour des raisons évidentes à mon subconscient. « Tu cours pour venir t'empiffrer ensuite ? » me taquina la régente en m'apercevant. « Quel autre intérêt aurais-je à courir ? » la contrais-je en m'approchant du comptoir pour commander un gâteau au chocolat. Une obsession, qui je l'espérais, supplanterais la plus récente. « Je dirais que tu reprends surtout des forces. » dit-elle en louchant sur ma gorge. Je levai un sourcil et me tendis imperceptiblement lorsque je compris l'allusion. Une araignée filait sa toile sous mes joues chaudes lorsque je pris l'assiette. « Puisque tu l'as compris, tu peux te montrer généreuse et m'offrir la part qui reste n'est-ce pas ? » fis-je en pointant du menton la part qui restait. Elle éclata de rire, et l'ajouta sur la petite assiette qu'elle me tendit. « Bon appétit. » Je la remerciai d'un signe de tête et m'éloignai vers une table pour m'y installer. Et mon premier réflexe fut de tirer la capuche sur mon visage pour dissimuler la fleur carmine qui marquait ma gorge. Alors seulement pus-je savourer la saveur amère du chocolat noir sans arrière pensée.

Je pénétrai l'appartement une trentaine de minutes plus tard, non sans avoir retirer la capuche pour dévoiler mon visage et la gorge que j'avais jusqu'ici soustrait aux regards. Debout près du canapé, Sora finissait d'enfiler le jean qui soulignait les muscles ciselés de ses jambes. Une fine rougeur embrasa ma nuque tandis que je détournais les yeux pour lui laisser son intimité. « Salut. » Rien. Je n'étais capable que d'émettre un banal entrelacs de syllabes pour dissimuler ma gêne. Je posais le sachet sur le plan de travail, que j'entrepris de débarrasser pour m'occuper tant l'esprit que les mains. Un carton dans la poubelle, un coup d'éponge sur le bois et dans les tasses. Mais, quoique je fasse, j'étais intimement conscient de sa présence dans la pièce. Je l'entendais aux légers bruits qu'elle faisait en ramassant ses vêtements, à la grâce de ses mouvements lorsqu'elle se déplaçait et au son désormais familier de sa respiration. Je glissai la main dans mes cheveux et les serrai entre mes doigts. Je brûlais de prendre une douche et de souffler sur les cendres encore chaudes d'un désir latent. Je voulais oublier les émotions physiques qu'elle suscitait encore en moi, et ce malgré une nuit courte et chargée. Sa voix pénétra le désordre qui régnait dans mon esprit et je me tournai vers elle, conscient de la froideur de mon comportement. « Je sais. » Je ne me fatiguais pas à nier un désir profond de solitude, mais plus encore de tranquillité. Je voulais qu'elle parte, et ce malgré cette envie sourde qui résonnait dans mon bassin contracté. Essuyant mes mains sur un torchon, je les glissai dans les poches de ma veste grise et m'éloignais vers le studio qu'elle quittait pour gagner la porte. Que devais-je dire ? Au revoir ? Les mots me semblaient banals et sans saveur, et aucun ne me donnait envie de prendre la parole et ce malgré la grossièreté probable que serait un silence prononcé. Je pris une profonde inspiration et, me mordant l'inférieure, me tournai vers elle. Sa silhouette s'était figée dans l'encadrement d'une porte, dans laquelle elle lâcha ses paquets pour se tourner brusquement vers moi. La surprise éclaboussa mon regard posé sur elle et je me raidis lorsque je la vis me rejoindre, une lueur familière éclairant ses pupilles. Elle n'allait pas …. Ses doigts effleurèrent mon torse puis se nouèrent sur ma nuque tandis qu'elle se hissait sur la pointe des pieds pour caresser mes lèvres des siennes. Le sang battit mes tempes et obscurcit ma vision alors qu'elle coulait sa langue dans ma bouche capturée. Je voulais la voir disparaître et pourtant, je fus incapable de résister à la douceur sauvage de ses lèvres. Je penchais la tête et l'embrassais. Je lui laissai mes lèvres, ma langue pour prendre les siennes. Je goûtais une dernière fois sa salive et la soie des fruits rouges et gorgées de plaisir qu'elle m'offrait. Mais mes mains restèrent dans leur prison de tissu. J'enfonçai les doigts dans mes paumes pour m'empêcher de la saisir, de l'écrouer, de la retenir. Pour m'empêcher de briser une promesse. Une nuit. Rien qu'une. Rien de plus. Il ne devait y avoir qu'une nuit, sans heure de plus, sous peine de démontrer une addiction dont je ne voulais pas dans ma vie. Je ne voulais pas être accro à cette femme. Je ne voulais pas m'y attacher plus que de raison. Je ne voulais pas qu'elle devienne plus qu'une connaissance, une vague amie, dans mon existence. Et pourtant, je l'embrassais avec la passion fougueuse d'un homme pétris de désirs et de regrets naissants. De regrets persistants lorsque le froid piqua mes lèvres desquelles elle se détacha. « Un dernier. » répétai-je en la mirant sous le voile de mes cils baissés. Juste un dernier.

 
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