Fire and Rain

TENUE

Tout était parti d’une simple blague, d’un « et si on se voyait » lancé en l’air. Je ne m’attendais pas à ce qu’on décide vraiment de se rencontrer. Les texto, les coups de téléphones, les photos, tout était si mystérieux, et j’avais vraiment la trouille. Et si je tombais sur quelqu’un qui n’avait absolument rien à voir avec ce que je m’étais imaginé ? Ou bien il pouvait être tout aussi déçu que moi. J’adorais entendre sa voix, je me sentais toujours mieux après. Je pensais à lui la plupart du temps sans vraiment m’en rendre compte. Je m’étais attaché à un homme que je ne connaissais pas et aujourd’hui, je ne pouvais plus me passer de lui. Je m’étais interdit de tomber amoureuse parce que je n’avais pas envie de souffrir, j’avais vécu des moments difficiles et je n’étais pas prête à me lancer dans une histoire sérieuse. Parce que je me donnais corps et âme, je donnais tout ce que j’avais et je finissais toujours le cœur en miette. Et pourtant… Pourtant je ne pouvais plus vivre à travers mon téléphone. J’avais besoin d’être certaine que lui et moi ça ne serait pas possible. Que c’était simplement un petit flirt, un jeu. J’essayais de me convaincre, mais au fond de moi je savais qu’il y avait beaucoup plus que ça.

C’était sûrement pour cette raison que ma chambre ressemblait à un magasin en pleine période de soldes. La plupart de mes vêtements trainaient par terre et j’avais beau essayer différentes tenues, rien n’était assez bien. Je voulais qu’il me trouve jolie, mais pas vulgaire. Est-ce que je devais porter des talons ? Un pantalon ? Est-ce que je devais m’attacher les cheveux ou me mettre du rouge à lèvre ? Je sentais la panique m’envahir et c’était la première fois que je me sentais aussi stressée avant un rendez-vous. Je regardais l’heure passer et si je ne me dépêchais pas, j’allais être en retard. Je respirais doucement pour me calmer avant d’opter pour une robe blanche et beige. Mes vêtements étaient courts. Beaucoup trop, je le savais, et j’avais peur qu’il me prenne pour une trainée. J’attrapais mon blouson qui datait de mes années au lycée pour essayer de rendre mon look un peu plus soft.

Il m’avait dit qu’il aimait mes cheveux alors je décidais de ne pas y toucher et pour le maquillage, je mettais mes lèvres en valeur. Je ne savais pas pourquoi je voulais qu’il me trouve parfaite. J’étais loin de l’être de toute façon. J’enfilais une paire de bottines et attrapais les clés de ma voiture. Je lui avais donné rendez-vous devant le café où je travaillais, juste pour être certaine de ne pas tomber sur un pervers. Je sentais mon cœur s’écraser contre ma poitrine et je grillais le premier feu rouge sans même y avoir fait attention. Je jouais nerveusement avec mes doigts, tapotant rapidement sur le volant. J’avais envie de faire demi-tour pour aller me cacher sous ma couette. Mais, j’étais une femme forte et courageuse, en tout cas j’essayais d’y croire. Je devais aller jusqu’au bout. Je me garais dans la rue et vérifiais une dernière fois mon visage dans le rétroviseur. Il allait me détester. J’en étais sûre.

J’attrapais mon téléphone et envoyait un simple « je suis arrivée. » Il n’y avait personne devant le café, je regardais autour de moi pour essayer de l’apercevoir. Et s’il m’avait posé un lapin ?

Fire and Rain

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Les événements avaient pris une tournure inattendue et inopiné; si à la base il n'était partis que pour se changer les idées et ce à travers cette nouvelle application de rencontre en ligne, il n'avait jamais songé à l'idée même qu'il finirait; un jour; par rencontrer l'une de ces personnes. il ne s'agissait pas simplement d'un principe personnel mais d'un devoir professionnel. le fait même de s'inscrire sur ce site allant à l'encontre des règles de l'agence des Zeus. ce n'était pas prémédité, il n'était pas partis avec l'idée de rencontrer quelqu'un que cela soit sérieux ou simplement pour le fun. les événements récents l'avaient laissé perplexe quant aux relations avec la gente féminine et sa vie sentimentale réduite à néant avait participé à cette envie soudaine de parler avec des inconnues. juste parler, rien de plus. passer le temps entre deux entraînements, se divertir et avoir l'impression d'avoir une vie sociale en dehors du groupe et de ses potes à la yonsei. il avait essuyé les rencontres troublantes, les suggestions faites par des prostitués en ligne et les demoiselles bien trop jeune. puis il était tombé sur jordan. c'était juste une délire se disait-il, juste des messages, juste des photos puis juste des appels. cela avait été tellement naturel qu'il ne s'était guère rendu compte de l'évolution qu'avait prise cette relation virtuelle. il ne savait guère à quoi elle ressemblait physiquement si ce n'est certaines parties de son corps tel que ses lèvres pulpeuses, son cou, son petit nez aquilin, ses longs cheveux roux et quelques photos un peu plus privé dont il s'était gardé de mentionner auprès de ses potes.

c'était partis d'un simple délire, un paris lancé sans réellement réfléchir au préalable. et il s'en mordait d'hors et déjà la langue. les règles étaient belles et bien claires; aucune relation avec la gente féminine + aucune sortie en publique durant la journée et ce pendant la promotion. et pourtant il avait bel et bien dérogé aux règles, sur un coup de tête, curieux de découvrir cette jeune femme avec qui il parlait déjà depuis plusieurs mois. il connaissait les risques qu'il encourait si l'on venait à le repérer en compagnie d'une demoiselle ou si des fans le découvrait. des risques surement plus important pour jordan que pour lui, quoique. mais il s'était persuadé que rien n'arriverait, que la café qu'il avait choisis était suffisamment excentré pour qu'on ne le reconnaisse guère et que ses lunettes de soleil suffirait à le rendre méconnaissable. naïveté.

son regard se pose sur l'écran de son téléphone alors que le taxi dans lequel il se trouvait s'arrêtait devant le lieu de rendez-vous.  « je suis arrivée. » stress. cela lui arrivait fréquemment, avant chaque représentation. mais là c'était différent. il ne savait clairement guère à quoi s'attendre et si ne pas lui plaire ne l'effrayait guère, l'idée qu'elle puisse être une groupie ou encore être à l'opposé de ce qu'il imaginait l'angoisser. pourtant c'est tout naturellement qu'il se glissait hors du taxi après avoir payé celui-ci, lune de soleil sur les yeux, le regard à l'affût et mains dans les poches de son jean.

et il ne lui fallut guère longtemps pour la repérer, là, à quelques pas de lui. il aurait pu reconnaître sa chevelure feu parmi des centaines et ne fut guère surpris de découvrir une occidentale, une peau blanche laiteuse à en faire pâlir de jalousie les coréennes. les lèvres pincées, il finit par inspirer une grande bouffée d'air avant de ne se diriger vers la jeune femme. lui qui d'habitude se révélait relativement confiant ne l'était soudainement beaucoup loin et c'est donc de manière quelque peu maladroite qu'il abordait la jeune femme, les mains toujours dans ses poches, ses lunettes de soleil cachant ses yeux noirs et ses cheveux teint en bleu/vert trahissant la neutralité de ses vêtements. " jordan ? " question rhétorique, il savait pertinemment qu'il s'agissait de la jeune femme. " mmh c'est un peu bizarre, et si on rentrait dans le café " il lâche un léger rire gêné avant de se diriger vers le café lui faisant signe de se joindre à lui. " sinon ça va ? " cela était relativement gênant, non pas parcequ'elle ne lui plaisait guère bien au contraire mais parceque les messages partagés, les photos envoyés et les conversations échangées semblaient soudainement irréelles. j'espère que je ne t'ai pas faite attendre trop longtemps. s'excuse t-il alors qu'ils pénètrent dans les lieux, l'invitant à prendre place à une table quelque peu éloigné des regard.  très joli rouge à lèvres. ose t-il enfin la complimenter alors qu'il retire ses lunettes de soleil qu'il pose sur la table, son regard noirâtre se posant enfin sur le visage de la demoiselle. Toute rencontre nouvelle est susceptible d'éveiller l'impensable.   

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En temps normal, je n’étais pas le genre de fille à rencontrer des hommes sur internet. Je m’étais inscrite par curiosité et voilà que j’attendais ce garçon auquel je m’étais attaché sans m’en rendre compte et sans jamais l’avoir rencontré. Peut-être qu’on aurait dû continuer à préserver la magie, le mystère, mais simplement entendre sa voix au téléphone ne me suffisait plus. Au moins je serais fixée et même si tous nos échanges avaient comptés pour moi, je ne  voulais plus perdre de temps. Je ne voulais pas m’enfermer dans cette histoire virtuelle. Je n’avais jamais vu entièrement son visage, ce qui était assez idiot, mais ça faisait partie du jeu et j’avais peur de ne pas réussir à le reconnaître. Je sursautais en entendant une voix derrière moi. C’était lui. Cette voix, je la connaissais par cœur. Je me retournais pour lui faire face, un sourire collée aux lèvres. J’étais extrêmement nerveuse et faisais de mon mieux pour le dissimuler.

Je reconnaissais sa bouche, ses traits fins et son allure un peu détachée. Je pouvais remarquer à quel point il était beau malgré ses lunettes de soleil qu’il ne semblait pas vouloir quitter. J’adorais cette façon qu’il avait eu de prononcer mon nom. « Caden ? ». Evidemment. Qui d’autre. Je le suivais à l’intérieur en essayant de me reprendre. Je n’avais jamais été timide, j’étais même plutôt sûre de moi et de mon charme, mais avec lui, je n’avais plus aucune certitude. J’avais du mal à réaliser qu’il était là, juste en face de moi. « Euh oui, plutôt bien maintenant que tu es arrivé. Et toi ? ». Je ne savais pas vraiment ce qu’il pensait de cette rencontre. Je ne voulais pas le faire fuir. J’étais asse ravie qu’il choisisse une table un peu plus en retrait. Avec mes cheveux, j’étais facilement reconnaissable et je ne voulais pas avoir de remarque sur mon rendez-vous. Je lui souriais pour essayer de me rassurer. « J’ai pensé que t’allais peut être me poser un lapin ». Je haussais les épaules. Après tout je pensais le connaître un minimum, mais était-ce vraiment la vérité.

Je plongeais mon regard dans le sien quand il retira ses lunettes. Et je sentais mon cœur s’accélérer. Je tournais la tête suite à son compliment, légèrement gênée. « Jolis yeux ». On n’allait pas se mentir, il dégageait un charme fou. « J’ai pas envie que ça devienne bizarre entre nous, je veux dire… on s’entend bien, alors y’a pas vraiment de raison que ça change en face à face». Je levais le bras pour appeler le serveur et passer notre commande. Je m’étais toujours très bien débrouiller en coréen, mais je n’avais jamais pu me débarrasser de mon petit accent venant tout droit des Etats Unis. J’approchais ma main de la sienne, mais seulement pour lui prendre ses lunettes. « Je te trouve beaucoup mieux sans ». J’avais toujours été quelqu’un d’honnête et j’avais tendance à dire ce que je pensais. « Tu me rends un peu nerveuse ». Je riais légèrement en remettant mes cheveux en place. Je ne regrettais pas d’être tombé sur lui.
 

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Il avait oublié ce que cela faisait d'être normal, de sortir "librement" et de boire un café en charmante compagnie. restreint depuis bien trop longtemps au confort quelque peu étroit du studio qu'il partageait avec le groupe, des salles de répétitions et des studios d'enregistrement. il faut dire que contrairement à son caractère très impulsif, tyrannique et conquérant, le jeune italien avait appris à se soumettre aux règle de l'agence, ne sortant guère en soirée, ne fréquentant plus de femmes et s'adaptant aux horaires imposés par son manager. cela en valait clairement la chandelle, il en avait conscience et c'est bien pour cela qu'il se faisait violence, maintenant les médias à l'écart et toutes raisons qui pourraient lui attirer maintes rumeurs concernant ses fréquentations. moins il sortait, moins il risquait de s'attirer des ennuis. cela était bien connus dans le milieu, un acte malheureux se transformait rapidement en attouchement sexuel, rendant toute carrière dans le milieu artistique vaine. et il ne se sentait guère de mettre en péril sa toute récente carrière, pas après les sacrifices et surement pas maintenant qu'il avait la chance de tourner la page sur son passé.

pourtant il était légèrement contradictoire, assis face à cette inconnue. rien ne pouvait l'assurer qu'elle ne se retournerait guère contre lui, qu'elle ne balancerait guère les conversations et photos échangés ou n'irait porter plainte pour attouchements. il n'en savait rien et pourtant il était prêt à lui faire aveuglement confiance. jordan et lui avaient partagés des moments mémorables que ce soit par messages ou par téléphones; il aimait l'entendre rire, ses lèvres recourbés et son petit nez aquilin. elle avait su lui tenir compagnie lorsque le stress au sein du groupe était à son summum et avait ravivé cet intérêt pour la gente féminine qui s'était dissipé de nombreux mois auparavant, à la mort de kouji, lorsqu'il avait abandonné toute idée qu'un jour kelea lui appartienne. " te poser un lapin ? pourquoi j'aurais fait ça ? je serais fou de rater cette chance. "  il n'était peut-être pas très ponctuel mais il savait encore tenir ses promesses quand bien même le groupe ne rendait guère les choses aisées récemment enchaînant prise de tête sur prise de tête. bien loin de l'imagine véhiculé par les médias. il sourit face au compliment de la jeune femme, surement la première fois qu'on le complimenter sur ses yeux, des yeux d'un noir sombre et bien trop petit à son goût. " ça ne changera pas, en face ou derrière un écran tu restes la même, seule différence je peux enfin voir tes yeux. " la chose qu'il avait le plus désirer voir depuis leur rencontre sur l'application, et le détail bien entendu qu'ils avaient tenus à garder caché, histoire de pouvoir conserver le charme de la première rencontre irl.

il l'écoute attentivement passé commande, souriant à l'entente de son accent, un accent encore plus mignon en vrai qu'au téléphone. " pour moi ça sera un café au lait sans sucre ainsi que votre crumble aux pommes s'il vous plait. " il avait faim, faim de desserts, choses qu'il ne consommait guère à l'agence, leur régime strict l'exigeant. " te rendre nerveuse ? nerveuse de quoi ? d'un coréen à la chevelure bleu ? "  il rit légèrement, tout en l'observant examiner ses lunettes de soleil. " je te rappelle que je suis devant une occidentale et que mon anglais est très loin d'être acceptable. à vrai dire je me doutais que tu n'étais pas à 100% coréenne mais je t'avouerais ne jamais avoir imaginé que tu étais 100% étrangère. " il lui sourit délicatement alors que le serveur vient déposer les boissons devant eux. " ça doit pas être facile pour toi tous les jours, les coréens ont une obsessions pour les femmes occidentales. " un fascination exagérée et souvient déplacé de la part des jeunes hommes, mais dans un sens il pouvait les comprendre, il ne lui suffisait que de plonger son regard dans celui de la demoiselle pour comprendre d'où venait cette obsession.  

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Un rencard. C’était un rencard et je ne savais plus comment réagir puisque je n’en n’avais pas eu depuis bien longtemps. Ce n’était pourtant pas difficile, mais j’avais vraiment envie de lui plaire. On se connaissait après tout ce qu’on avait échangé et partagé mais j’avais l’impression que c’était une première. Il appréciait la fille derrière la téléphone, alors je voulais qu’il m’apprécie en face à face également. Je restais moi-même, peut-être un peu crispée par la situation, mais je n’allais sûrement pas rester muette comme une carpe à le fixer durant des heures. Je ne savais pas comment on en était arrivé à se faire confiance. Avant lui, je n’avais jamais envoyé de photos de moi plutôt suggestives. Même si on ne voyait pas mon visage, elles pourraient se retrouver sur des sites internet pas vraiment fréquentables, mais je n’avais jamais imaginé une seconde qu’il puisse en être capable. Tout s’était fait de façon si naturelle que je ne m’étais pas inquiété. Il avait été ma bouée de sauvetage, mon pilier après mes journées difficiles ou certains clients faisaient remontés des souvenirs que je voulais enterrer, ou bien quand mes journées de cours m’avaient épuisé. C’était un peu mon rayon de soleil, mais je ne pouvais pas lui avouer à voix haute pour le moment.

Je riais suite à ses mots. Une chance de me rencontrer ? « On verra si tu penses toujours que c’est une chance à la fin de la journée ! » Je lui faisais un clin d’œil. J’avais beau être une gentille fille, je n’en restais pas moins une nana et je pouvais être une véritable chieuse quand je le voulais. Mais le but n’était pas de le faire fuir. J’étais rassurée qu’il pense la même chose que moi. On s’entendait vraiment bien et c’était beaucoup plus agréable de le voir entièrement et pas uniquement quelques parties de son corps. Il était bien plus beau que je ne me l’étais imaginé et je restais même impressionné par son charisme. Jamais je ne lui avais montré mon visage et c’était sûrement ce qui avait entretenue cette petite flamme entre nous. « Et alors ? Ils sont canons ? 100% naturels !» J’ouvrais grand les yeux quelques secondes avant de rire gentiment. Mes yeux n’avaient rien d’exceptionnels. Ce que j’aimais le plus chez moi étaient mes cheveux. Le reste, tout était plus ou moins banal.

Je le regardais commander et le trouvais vraiment attendrissant. « Normalement c’est la fille qui mange les desserts ! » Je le taquinais. Notre rendez-vous m’avait vraiment stressée et j’avais toujours l’estomac un peu noué. Son rire me détendait. La couleur de ses cheveux ne m’avait même pas choqué, elle lui allait beaucoup trop bien, voilà ce qui était étrange. Qu’un type ait l’air sexy avec des cheveux bleus. « Mais non idiot ! J’avais peur de ne pas te plaire. » Je secouais la tête en souriant. Je commençais à me détendre et c’était agréable de partager ce moment avec lui. J’avais beau parler coréen couramment, je ne pouvais pas e débarrasser de mon accent. Je vivais ici depuis quelques années maintenant. « ça tombe bien, je ne te demanderais pas de parler anglais. Je vivais aux Etats Unis et ma mère à épouser un coréen. So… Here I am ! » Je n’avais pas envie d’aborder les détails sordides qui m’avais poussé à changer de pays. J’attrapais ma tasse et réchauffais mes mains contre celles-ci. Je lui souriais gentiment en me rappelant mes premiers jours ici. « C’est un peu perturbant. Beaucoup de personnes touchaient mes cheveux sans demander l’autorisation et je me sentais un peu oppressée. Avec le temps j’ai réussi à m’y faire et je m’attache les cheveux plus souvent ! » Moi qui ne supportais pas d’être touché par des inconnus.

J’étais heureuse de pouvoir discuter avec lui sans me cacher. Le masque était enfin tombé et je n’étais pas déçu. Je buvais une gorgée de ma boisson laissant une trace de mon rouge à lèvre sur la tasse. « Bon, on se parlait tout le temps mais dans le fond, je ne sais pas grand-chose de toi. Vas-y Caden. Surprends-moi ! Je veux tout savoir de toi ! » Au moins quelques détails sur sa vie, sur ce qu’il faisait, ou sur tout ce qu’il voulait bien partager avec moi finalement.

 

Fire and Rain

TENUE il n'avait été que trop longtemps spectateur de sa vie, confortablement installé dans cette zone de confort dans laquellle il ne prenait quasiment aucun risque. conforté dans l'idée qu'il n'avait guère besoin de gérer sa carrière professionnelle, la déléguant à son manager, à son agence, à tout ses pions qui tournaient autour du groupe. et lui, se contentait simplement de suivre l'emploi du temps qui lui était fournis, tout naturellement, tout bêtement. il se reposait sur ses lauriers, appréciant ce succès récent et cette part de bonnes choses qui venaient avec. les évènements avaient cependant pris un tournant non escompté, les rumeurs qui tournaient autour du groupe dû plus particulièrement au scandale du père de minhyun avaient chamboulés sa tranquillité. à moins qu'il n'eût s'agis d'une opportunité, celle de pouvoir surpasser minhyun, rapeur principal du groupe, trop peu reconnaissant et bien trop pessimiste. caden avait la détermination et l'ambition, plus encore il n'était guère prêt à se lamenter sur son sort et à se laisser démener. il avait à présent les cartes en mains, des cartes faisant de lui acteur de sa vie plutôt que spectateur.

il rit légèrement face aux paroles de la jeune femme, elle était exactement tel qu'il l'avait imaginé voir encore plus parfaite. en temps normal il n'aurait même pas pris la peine d'aborder une étrangère, stéréotype fréquent que de penser que les étrangers ne parlaient qu'anglais, à croire qu'anglais et coréen étaient les seules langues sur terre. " qui te dis que le dessert n'était que pour moi ? " il esquisse un sourire en coin. il avait toujours été taquin, surtout avec la gente féminine quand bien même l'occasion ne s'était guère offerte à lui depuis bien longtemps. le sourire d'une femme taquiné restant sa récompense préférée. " peur de ne pas me plaire? mmh intéressant. " il sourit de plus belle, faisant mine de réfléchir avant de ne reporter son attention sur elle, alors comme ça sa mère s'était remarié avec une coréen. cela expliquait tout. et si cela n'avait guère pu paraître impolis peut être ce serait-il permis de lui en demander plus à ce sujet. pourtant il s'abstient, portant le verre de café au lait tout fraîchement posé sur la table, à ses lèvres. il manque d'ailleurs de s'étouffer face aux péripéties que lui narrent la jeune rousse, il n'était guère étonné et l'impolitesse des coréens n'avaient guère cesse de le surprendre. " t'as déjà pensé à leur toucher les cheveux ? j'suis sure qu'ils seraient choqués. " lui l'aurait fait pour sur, mais lui, caden, n'avait rien d'un exemple.

dégustant une nouvelle gorgée du nectar, il arque un sourcil face à l'intérêt de la demoiselle. sa vie était un gouffre emplis de secret, des secrets que personne ne voulait connaître et qu'il était bien mieux de garder enterré. " moi ? ah j'suis pas très intéressant comme gars tu sais. " il pince les lèvres, tournant la tête et se décalant légèrement pour laisser la serveuse déposait un crumble aux pommes entre eux. " j'ai grandis en Italie, revenus en Corée pour retrouver mes racines, rapeur underground et étudiant à la yonsei. tu vois rien de bien fameux mais si mademoiselle a des questions qu'elle se sente libre de les poser " pour un résumé clair et concis, cela avait le mérite d'en être un. mais si elle ne connaissait pas les zeus, si elle ne le connaissait guère lui, c'était tout aussi bien. son jugement ne serait ainsi guère perturbé par sa pseudo popularité. s'emparant de la fourchette il la plonge dans le crumble, en ressortant une belle portion qu'il avance faire sa belle inconnue. " quand je te disais que le dessert n'était pas que pour moi. " Il ressentais toujours autant le plaisir des découvertes, des élucidations, aussi bien à propos de l'univers que des petits détails de la vie quotidienne. Cela suscitait chez lui, de plus en plus fortement, l'étonnement – parfois émerveillement, parfois vertige – d'être en vie, de marcher, d'être sous le soleil, de regarder la lune montante dans le ciel nocturne, de contempler les amas d'étoiles, minuscules à ses yeux, énormes à sa connaissance.