dernier coup d’éponge sur le plan de travail et tu te recules pour admirer le travail. tout est propre, tout est à sa place et tu soupires de soulagement. il y a au moins quelque chose de bien dans ta vie, ton travail. d’ordinaire, c’est l’inverse, c’est le travail qui va pas et la vie privée qui va bien. mais toi, ce n’est pas ça. justement, c’est dans ta vie privée, ta vie maritale que rien ne va. tout ça parce que vous vous êtes mariés trop tôt avec bora. tu te rends compte maintenant que malgré les sentiments que tu avais à l’époque pour la jeune femme, tu n’aurais pas du la demander en mariage. tu aurais du attendre. mais tu l’aimais et partir à l’armée sans avoir la certitude qu’elle t’attendrait t’effrayer. tu l’aimais énormément bora, tu n’aurais voulu la perdre pour rien au monde. et maintenant ? tu l’aimes encore de tout ton cœur, mais ce n’est plus la même chose. tu ne sais plus si c’est réellement de l’amour ou une affection particulière. pourtant, vous avez été heureux, très heureux même et en ce moment ? ce n’est plus qu’un vague souvenir. tu l’aimes encore bora, c’est pas le soucis. le soucis c’est toute cette pression que tu ressens avec elle. mais ce n’est pas sa faute. c’est la société et vos familles. « à quand les petits enfants ? » « et bah dis donc, il serait temps de penser à la progéniture. » et d’autres phrases qui sortaient de la bouche des gens. et ça, ça te bloquait et ça te bloque encore. malgré les examens que vous avez fait, malgré tout ça, vous n’arrivez pas à faire d’enfants alors que vous allez bien. mais toi, coucher avec bora juste pour avoir un enfant, ça ne te plait pas. tu as envie de plus, tu as besoin de plus. tu veux être séduit, surpris. faire l’amour pour faire l’amour ça ne te fait aucun effet. ça fait longtemps que tu n’as pas eu de plaisir sexuel avec bora juste parce que c’est ta femme et non parce que vous couchez ensemble parce que vous devez absolument avoir un gosse. alors, elle ne te fait plus envie bora et tu vas voir ailleurs. tu as eu quelques maîtresses, mais jamais bien longtemps. elles attendaient toutes que tu quittes ta femme pour elles. et ça c’était hors de question à l’époque et ça l’est encore maintenant. tu ne veux pas quitter bora, parce que tu l’aimes encore, mais surtout parce que tu te complais dans cette petite routine. tu as quelqu’un qui t’attend à la maison, quelqu’un qui t’aime. enfin, tu crois que c’est toujours le cas. tu ne sais plus vraiment. ça fait longtemps que vous n’avez pas eu de moments tendres rien que tous les deux, simplement parce que vous vous aimez et non par obligation. tu pousses un soupir en enlevant ton tablier pour l’accrocher derrière la porte. comment avez-vous pu en arriver là avec bora ? comment votre couple a pu prendre une telle tournure ? tu passes une main dans tes cheveux en te dirigeant vers le vestiaire pour sortir ta tenue de cuisinier. tu te changes vite fait et récupères tes affaires. ton téléphone sonne dans la poche arrière de ton jean et tu souris légèrement quand tu vois le prénom de ta petite sœur s’afficher. tu réponds rapidement. t’aimes pas les conversations téléphoniques. moins tu passes de temps en présence d’un téléphone et mieux tu te sens. vous discutez de la prochaine fois que vous vous voyez parce que ton neveu te réclame. à la mention de yoon woo ton visage se ferme légèrement. tu l’aimes ce petit bout de chou, mais, parce qu’il y a toujours un mais… tu n’arrives pas à pleinement l’aimer. il aurait du être votre enfant à bora et toi, pas celui de woori et min soo. vous auriez enfin réussi à avoir un enfant et vous auriez peut-être sauver votre couple. mais non, ta sœur après t’avoir appelé pour avoir l’autorisation d’accoucher, a gardé son enfant et l’a élevé dans le dortoir des sangos. tu lui en as voulu pendant longtemps, avant de te rendre compte de ton erreur. woori, c’est toute ta vie, la première femme de ta vie d’ailleurs, et tu ne pouvais pas te permettre de la perdre. alors, t’as ravalé ta fierté et t’as commencé à revenir vers elle. sauf que t’es pas encore sûr que l’amour que tu portes à ton neveu est réel ou factice. nouveau soupir qui s’échappe de tes lèvres avant que tu ne raccroches et vérifies l’heure. t’as encore dix minutes avant de retrouver byul yi. c’est ta maîtresse du moment. ça fait un peu plus d’un an que tu la vois et avec elle tout ce passe bien. elle ne te demande rien par rapport à ton mariage et elle ne te rend pas de compte sur les autres personnes qu’elle fréquente et ça te convient parfaitement. t’aimes passer du temps avec elle, loin de tes problèmes de la vie quotidienne. alors, tu prends ta voiture pour te rendre à votre lieu de rendez-vous et après avoir discuter quelques instants, vous laissez vos hormones parler à votre place. ça te fait du bien de coucher avec elle, parce qu’elle n’attend rien de cette union charnelle. elle ne veut pas d’enfants, elle ne veut pas que tu divorces. tout ce qu’elle veut c’est tout ce que tu veux aussi, juste du sexe, pour ce qu’il est du sexe. après votre petite affaire, elle a quelques trucs à faire, alors tu la laisses repartir pendant que toi tu passes à la douche rapidement, histoire d’enlever cette odeur de sexe et d’une autre femme sur toi et tu te rends compte qu’il est réellement tard. bora doit sûrement être dans votre lit à t’attendre. tu grimaces mal à l’aise. t’es conscient que ce que tu fais est mal, que tu blesses sûrement ta femme avec ton comportement, mais tu ne peux pas faire autrement. t’as besoin de ça pour te sentir homme. tu finis par rentrer chez toi après tout ça et tu fais le moins de bruit possible pour ne pas déranger bora et son sommeil. tu te glisses dans vos draps et tu tournes la tête vers son corps qui se soulève régulièrement à cause de sa respiration. « je suis désolé. » que tu murmures avant de lui tourner le dos et de t’enfoncer sus la couverture. désolé de ce que tu lui fais subir, désolé de lui mentir et pire que tout désolé de la tromper. t’aurais jamais cru qu’un jour tu pourrais le faire. mais maintenant c’est devenu ton quotidien et tu te demandes ce qu’elle dira quand elle l’apprendra… parce qu’elle l’apprendra à coups sûrs t’en es persuadé.