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Till death do us part (ft. MoeRan)

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Till death do us part (ft. MoeRan) | Sam 15 Déc - 19:56
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Till death do us part
moeran
Cachée maladroitement, derrière un vieux pick-up du parking où ils se trouvaient, la Japonaise sentait la peur l'envahir progressivement. Alors qu'elle et Aran étaient sortis se promener, une voiture les avait pris en chasse. Ils avaient eu beau tenter de les semer, rien n'avait fonctionné et ils s'étaient retrouvés là, dans ce parking un peu perdu et vide en espérant trouver un endroit ou se cacher. Leurs deux poursuivants étaient bien armés, à eux deux, ils n'auraient pas pu se défendre et mourir n'étant pas une option trouver une cachette avait été une urgence. Voilà comment elle s'était retrouvée là, accroupie derrière ce pick-up délabré qui se trouvait sans doute là depuis des lustres. Elle entendait des voix, des pas, ils étaient à leur recherche. Ils avaient trouvé aisément leur location et tentaient maintenant de les faire sortir de leur cachette pour les abattre comme des rats. Tomoe jeta un coup d'œil vers Aran dans l'espoir qu'il ait une idée, mais elle tomba sur un visage crispé qui ne l'aida pas à calmer la peur qui lui tordait le ventre.

L'angoisse montait, elle sentait la crise venir, mais ce n'était pas le moment, elle ne pouvait pas. Ils allaient être repérés à la seconde où elle allait éclater. Lutter contre son asperger était beaucoup trop compliqué. Elle commença à gémir en se tenant la tête. Cette situation, c'était beaucoup trop pour elle. Elle ne pensait pas être si vite confrontée à la mort, malheureusement, ses tremblements répétés contre la voiture étaient trop bruyants. Un grand bruit résonna, puis le noir. Un noir profond et cotonneux dans lequel elle se sentait couler. Il avait suffi d'une seule balle. Une balle qui avait atteint parfaitement son but. Elle était là, étendue inerte sur le sol, d'une blancheur de mort. Blancheur impure, teintée par le rouge carmin du sang qui s'écoulait de sa plaie. La balle avait perforé la fine membrane que constituait sa peau et était venue se loger dans son cœur, ne lui laissant aucune chance. Sa vision n'avait pas tardé à se brouiller et la chaleur de son corps se dissiper...

Lorsqu'elle reprit conscience, tout était sombre, froid, humide. Elle ne savait pas où elle se trouvait. Elle ne reconnaissait pas ces murs de pierres suintants, ni ces barreaux de fer qui la retenaient prisonnière. Elle était supposée être morte. Soudainement, les larmes commencèrent à inonder ses joues malgré elle. Elle l'avait laissé tout seul, elle se retrouvait seule. Séparée de son âme sœur, elle n'était rien et les souvenirs l'envahissaient dans un bourdonnement insupportable. Dans un dernier espoir, la blonde poussa un hurlement de souffrance et de détresse qui se contenta de résonner autour d'elle comme pour lui rappeler sa condition. Elle était bel et bien morte. Loin de tout et surtout... Loin d'Aran. L'heure du jugement était arrivée, elle allait devoir remettre son destin aux mains de celui qui serait son juge. Allait-elle devoir errer comme une âme perdue pour toujours ?
Cette idée lui était insupportable, aussi décida-t-il de descendre aux Enfers, le Royaume des morts pour en ramener sa bien-aimée.
Pando
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Re: Till death do us part (ft. MoeRan) | Lun 17 Déc - 19:51
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Till death do us part
moeran
L'Enfer avait trouvé un goût de Paradis avec elle. Ses yeux, ses sourires, sa voix douce, ses conseils et sa bienveillance... C'est tout cela qui l'avait sorti de ces merdes et problèmes de gang... Sa vie était devenue paisible depuis quelques temps grâce à Moe. Il pensait s'être sorti pour toujours des emmerdes, pouvoir mener une vie normale, sortir de chez lui sans avoir peur d'être attrapé par un flic ou fusillé par un gangster. Mais plus que tout, ce qui lui tenait à coeur, c'était la sécurité de Moe. Qu'elle puisse mener une vie normale elle aussi, sans que le passé de gangster de son époux ne vienne empiéter sur son quotidien. Ce soir, il l'avait emmené dans un restaurant chic pour passer la soirée. C'était son anniversaire, le 28 Mars. Il détestait cette date en temps normal, et puis, Tomoe a changé la donne. Assis dans la voiture d'Aran, ils se retrouvèrent poursuivis par une voiture qui leur rentra dedans à plusieurs reprises. Aran mit alors un coup d'accélérateur pour tenter de les semer. Ce qu'il parvint à faire le temps de quelques minutes. Cachés sur le parking d'un petit commerce, Aran avait demandé à Moe de rester cachée derrière un vieux pick-up le temps qu'il règle le compte de ces mecs.

Planqué, lui, derrière leur voiture, il guette l'arrivée de ces types avec un flingue à la main. Il peut voir Moe de là où il est, il pensait pouvoir être assez rapide pour se redresser et leur tirer une balle à chacun avant qu'ils ne s'en prennent à elle. Mais ils ont été plus malins que lui. L'un d'eux surprend Aran par derrière, lui tirant une balle. Mais il le loupe et la balle se loge dans le pneu de leur voiture qui explose. Aussitôt, Aran se retourne, se redresse et tire une balle dans la tête du premier mec qui s'effondre. Il se tourne, et... Boum. Il voit la scène se dérouler sous ses yeux. Ils viennent de tirer sur Moe en direction du coeur, pour être certains de ne lui laisser aucune chance de s'en sortir. NON!!!! Le flingue lui en tomberait presque des mains. Il hurle de douleur, son coeur est en pièces. Des larmes se forment au coin de ses yeux mais il a le réflexe de glisser sous sa voiture, pour surprendre les deux assassins de Moe. Lui non plus, il ne leur laissera pas de chance de survie. A peine arrive-t-il aux pieds des types qu'il leur tire une balle à chacun, entre les deux yeux. Sans se louper, proprement. Il n'attend pas plus. Il laisse son flingue au sol et se redresse pour courir vers Tomoe ou du moins, son corps. Ce qu'il en reste. Moe!!!! Il passe son bras sous sa nuque pour la redresser tandis que son autre main se pose sur sa poitrine, là où le sang jaillit, espérant naïvement, ou désespérément, pouvoir stopper l'hémorragie. Mais rien n'arrête le sang de jaillir et même s'il pouvait stopper l'hémorragie... L'issue serait la même. Le coeur est touché. Non... Non, non, pas toi. Il lève la tête en l'air, les larmes dévalent ses joues, il est en train de réaliser ce qui se passe. Elle est en train de partir, et il est seul. Affreusement seul en cette nuit froide. Reste avec moi. Il appuie doucement son front contre celui de Moe. Son corps est si froid déjà. Il lui a toujours paru frêle entre ses mains... Mais ce soir, il l'est d'avantage. J'ten prie... Son visage glisse dans son cou, cette peau qu'il aimait tant embrasser alors. Elle est morte. Elle est dans ses bras mais il est horrible de se dire que ce n'est plus que son corps qu'il tient, et non plus son esprit, son âme si pure. Celle qui lui avait permis de voir les choses différemment, qui avait bouleversé son existence entière. Il redresse la tête, passe sa main libre sur le visage déjà pâle de sa femme où il laisse des traces de sang. Il est désespéré, Aran. Il ne contrôle plus ses larmes, ni sa haine. Il est un mélange de ces sentiments extrêmes qui vont faire de lui une véritable bombe. Il le sait, il ne posera pas ses doigts sur le cou de Moe pour prendre son pouls, il a peur de ne plus sentir ce coeur battre. Il a peur de la sensation que ça lui fera. Les coups de feu ont alerté le voisinage, et bientôt, les sirènes des policiers et des ambulanciers se font entendre. Et il restera avec elle, à ses côtés, tant qu'ils ne la lui lèveront pas pour la mettre 6 pieds sous terre, il restera à ses côtés. Comme il le lui avait promis le jour de leur union.

2 semaines plus tard.

Debout devant la tombe de sa bien-aimée et les mains enfouies dans son manteau, Aran fixe la pierre tombale sur laquelle est inscrit le nom de Harada Tomoe. Cette vision lui est insupportable, mais il a besoin de venir ici, tous les jours. Que ce soit pour se faire à l'idée qu'on la lui a levé ou simplement pour se sentir plus proche d'elle... Il a besoin d'être ici. Il ne se sent à sa place qu'ici, désormais. Sûrement sous une pierre tombale lui aussi. Il ne lui reste plus personne. Sa mère, Livia, Tomoe... Les femmes de sa vie se sont envolées et lui demeure ici. Peut-être est-ce là le châtiment de Dieu pour avoir fait tant de mal sur ce monde. Une brise fait voler légèrement son long manteau alors qu'il se tourne, sentant une présence trop près de lui. Un vieil homme, le gardien du cimétière semble-t-il, est en train de faire une ronde dans les allées. Aran le suit du regard avant de reporter son attention sur la tombe de Moe. Il finit par s'accroupir devant pour venir y faire un tri, débarrasser les fleurs qui ont déjà fané, et réorganiser celles qui sont encore fleuries pour les mettre un peu plus en avant. Mais soudain, une main se pose sur son épaule, ce qui le fait se retourner un peu trop vivement. C'est ce vieil homme... Bizarre. Quelle tragédie. lui dit-il en regardant la tombe de Tomoe. A bout de patience, Aran fronce les sourcils et fait dégager sa main de son épaule en les haussant d'un geste brusque. Vous êtes brisé. Vous n'avez plus d'humanité. Aran lève les yeux au ciel. Si vous êtes encore un de ces charlatans qui veut une pièce pour lire l'avenir... Allez vous faire foutre. Et aussitôt, Aran se retrouve projeté à terre, tenu en joug par une espèce de lance que le vieil homme semble sortir de nulle part. Ses yeux sont d'un bleu céleste qu'Aran n'avait jamais vu auparavant. Jamais. Tu ferais mieux de faire attention à qui tu parles de cette façon, Aran. Surpris, le jeune veuf ne quitte pas du regard son interlocuteur. Il regarde la lame de la lance, elle brille de mille feux. On pourrait presque croire qu'elles vont brûler Aran vif. Mais le jeune homme s'arme de courage et saisit doucement, mais sûrement, le manche de la lance. Il ressent une sorte d'électricité aussitôt, ce qui le fait le lâcher. ... C'est quoi ce délire? Vous êtes qui au juste?... Le vieil homme éloigne la lance. Il la fait disparaître d'un claquement de doigt et Aran pense être victime d'hallucination. Il ferme alors les yeux et secoue la tête, mais quand il rouvre les yeux, cet être enchanté est encore sous ses yeux. Je suis ce qu'on appelle un passeur. L'ancien gangster fronce les sourcils. Je suis mort il y a bien longtemps. Exactement... 94 ans. C'est du délire. Il ne l'aurait jamais cru de base. Mais là, ce type lui paraît bien trop irréel pour l'envoyer chier une fois de plus. Je fais passer les âmes dans l'autre monde. Le monde des morts. J'erre dans ce cimetière tous les jours. mais personne ne peut me voir, sauf si je décide l'inverse. Comme pour toi. Toujours au sol, Aran finit par se redresser doucement en s'appuyant sur ses mains. Il redresse le haut de son corps, ne quittant pas des yeux cet étrange sorcier. Ou ange? Et pourquoi moi? Il se déplace, il s'approche de la tombe de Moe et y pose sa main dessus avant de fermer les yeux. Parce que votre souffrance m'est insupportable. Aran fronce les sourcils. Votre? Il rouvre les yeux et porte son attention entière sur le jeune veuf. C'est moi qui ai fait passer Tomoe de l'autre côté de la rive. Je n'ai jamais connu une âme aussi peinée de devoir laisser sa moitié dans l'autre monde. Aran est immobile. Immobilisé par la surprise, la stupéfaction. L'admiration. La crainte. Les passeurs ont droit à annuler un passage, mais il doit rester le seul et l'unique. Pour toujours. Mais... Refaire passer Tomoe a un prix. Aran se redresse aussitôt, comprenant où veut en venir le passeur. Qu'importe le prix, je suis prêt à tout pour la ramener. Emmenez moi avec vous. et il tend la main vers le passeur. Celui-ci regarde la main d'Aran, sceptique, mais un sourire néanmoins fier de voir qu'il y a encore quelques êtres humains courageux sur cette planète. Si tel est ton souhait... sont les derniers mots qu'il entend, avant de disparaître du monde des vivants, transporté dans un monde bien plus lugubre...  
Cette idée lui était insupportable, aussi décida-t-il de descendre aux Enfers, le Royaume des morts pour en ramener sa bien-aimée.
Pando

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