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    :: Défouloir :: 2019

M A D N E S S ft JunMyeon ♥

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M A D N E S S ft JunMyeon ♥ | Sam 22 Juin - 0:33
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TENUE X Etait-ce même pédagogique cette façon qu’il avait eu de la pousser dans ses retranchements. Il avait cerné les faiblesses de Sawan en feuilletant dans son dossier scolaire. Sans aucune once de remord il avait ramené à la surface des secrets que la jeune femme aurait souhaités gardé enfoui. Ou tout du moins caché entre les pages de ce dossier, mais l’encre les avait rendus éternel. Elle l’avait fixé, de son regard noir, de se démontant que très peu face à l’attitude faussement bienveillante de cet homme. Dieu qu’elle le détestait déjà. Le sourire ironique qu’elle arborait n’était qu’une façade, une défense qu’elle appliquait avec soin rapidement. Elle connaissait la majeure partie des techniques de psychologue, de psychiatre pour la faire parler mais elle refusait, comme l’enfant bornée qu’elle était de jouer à leur jeu. Elle n’était à ces séances que parce qu’elle y était chaque fois forcée. Soit par son père qui voulait sûrement se donner bonne conscience ou se rassurer quant à l’état mental de sa fille, ou bien par l’école, comme à cet instant. Elle serre les dents, détourne le regard avec dédain et quand l’homme en face d’elle abandonne l’idée de pouvoir tirer quelques choses d’elle, elle se redresse. Elle se saisit de son sac à main et fait claquer ses talons hors du bureau avec une colère qu’elle contient entre ses lèvres pincées. La vérité c’est que Sawan est blessée. Blessée qu’on puisse utiliser son passé contre elle. Qu’on puisse utiliser sa mère comme un moyen de pression. Ce qui l’a amené à consommer du Crimson n’a rien à voir avec sa mère, ce n’est que la pression scolaire, l’emploi du temps dingue qu’on leur impose et les devoirs qu’elle doit pouvoir rendre dans les délais. Et si la jeune femme préfère se complaire dans un déni évident, ce n’était que pour mieux tenir le coup. Ce qui la retenait le plus souvent éveillé la nuit était cette angoisse de finir comme sa mère. Elle détestait allez la voir … constater la façon dont sa mère dépérissait de jour en jour dans sa folie, la reconnaissant de moins en moins. N’était qu’une poupée parfaite qu’elle avait modelée. Ses doigts finement manucuré se crispaient sur son sac alors qu’elle sortait enfin à l’air libre.

 
Sa première inspiration fut celle d’une condamnée retrouvant sa liberté pour la première fois depuis une éternité. Elle avait employé tous ses efforts pour tenir face à cet homme et son corps accusait le contre coup. Ses mains tremblaient et un poids lui pesait sur la poitrine. En marchant dans la rue, sans vraiment le réaliser elle se rapprocha des travaux de la chaussée, comme si le bruit assourdissant pouvait l’apaiser. Elle ferme les yeux espérant pouvoir arrêter de penser. Mais ses pensées semblaient être toujours plus forte. Elle se laisse aller et pousse un râle qui lui retourne le ventre et dont le son est englouti dans le bruit des marteaux piqueurs. Pourtant sa douleur et son désarroi reste là. Elle a le souffle court, le cœur au bord des lèvres et elle reste là, pantelante, l’esprit vide et si assourdissant. Un contraste qui l’épuise. Accablée la jeune femme fixe le vide avant de fermer les yeux en se détournant. Il fallait qu’elle avance. Elle avance toujours. Elle ne s’était pas rendu de l’orage qui avait menacé le ciel, à croire qu’il s’accordait à son humeur. Aux premières gouttes elle sortit de sa torpeur, et ce n’est que lorsqu’un torrent d’eau s’abattit sur elle qu’elle réalisa. Elle bascula la tête en arrière et soupira d’aise, tentant de calmer ses nerfs au contact des gouttes d’eau glacée. Ça ne suffirait pas pour ce soir, elle le savait.
 
Elle ne réfléchit pas vraiment, pas longtemps, ses pas la menèrent directement face à cette porte en particulier. La vérité c’était qu’un premier garçon lui était venu à l’esprit mais Sawan avait peur. Peur parce que ce garçon comptait. Peur parce qu’elle voyait bien qu’elle s’attachait et qu’elle refusait que ce garçon-là puisse connaitre cette folie. Qu’il puisse … deviner. Elle pince ses lèvres et déglutit et lève son poing frêle vers le battant avant de l’abattre en quelques coups rapides. Elle réajusta sa chevelure qui avait été parfaite mais qui était désormais trempée et décolla son chemisier qui lui collait à la peau. Elle avait froid, mais jamais aussi froid qu’à l’intérieure. Elle mordilla sa lèvre et fixait cette porte avec l’espoir qu’elle s’ouvre rapidement. Sawan le savait. Elle était sur le point de craquer et il lui fallait quelqu’un, ce quelqu’un.
 

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