Il l’observe du coin de l’œil, grimace et pousse un soupir. Son air de petit garçon contrarié, dénote avec son allure masculine et assurée. Il reste assit, cherche une excuse pour se sortir de cette requête mais ne résiste jamais longtemps à la moue boudeuse de sa sœur. Une fois de plus elle aura raison de lui. Une simple demande, un aller-retour pour aller chercher l’argent sale. D’ordinaire Hwan ne se mêle jamais à ces histoires de drogue. Son rôle à lui est au-dessus, plus infect encore. Dans leur organisation, sa place est d’or, dans un monde normal il fait le sale boulot. Alors il hausse les épaules, se convainquant que d’y aller ne lui prendra que peu de temps. Il accepte, prend les renseignements sans grande motivation et monte à bord de son bolide. Ce soir il doit imposer son style. Si tout le monde connait sa sœur, ce n’est pas le cas pour lui. Dans l’ombre, bien trop souvent, on ne parle de Hwan que lorsqu’on évoque Miso. Toujours au seconde plan, il se fout pourtant d’avoir une place de choix, la faisant toujours passé avant ses propres envies. Comme pour cette nuit, il n’avait pas envie de travailler pour être honnête. Il pensait pouvoir flâner dans les rues sombres de la capitale. Au lieu de ça, il reste concentré, toujours le regard posé sur son environnement. Hwan ne vit pas, il survie dans cette jungle hostile qui l’a accueillie. Ce soir encore, il joue son rôle, ne laissant place à aucune liberté de mouvement. Il gare sa voiture non loin de l’allée, tous s’attende à voir une silhouette féminine sortir, mais c’est celle d’un homme imposant et dangereux qu’ils verront ce soir. Malgré sa nonchalance, Hwan reste craint pour ses exploits. Impassible et perfectionniste, il ne rate jamais aucune cible et fait le boulot méticuleusement. A l’extérieur, il réajuste sa veste, ferme les boutons pour se donner une carrure plus élégante et s’avance dans l’allée. Son pas assuré, il aborde un sourire arrogant alors qu’il ignore tous les regards posés sur lui. Il ne connait pas l’homme qu’il doit rencontrer, mais il devine qu’il se présentera de lui-même. Arrivé plus tôt que prévu, les ventes ne sont pas encore terminées. Si bien que des petits dealers de pacotilles se trouvent encore mêlés aux bandits. Malgré lui ses yeux se posent sur une silhouette féminine, la seule de la ruelle. Il ne sait pas quel âge elle a, mais elle lui parait jeune pour se trouver ici. Il la juge, d’un coup d’œil avant de détourner son attention vers l’homme qui lui fait face. « Su Hwan ! Voici l’enveloppe. » il prend ce qui lui est dût, la met dans sa poche de sa veste et fais déjà demi-tour. Ce petit numéro ne dure finalement que très peu de temps, mais il garde l’esprit vif et focus sur sa tâche. Impassible, il retourne en direction de sa voiture, lorsque les premières sirènes se font entendre. 

Les lumières l’aveugle, en parfait inconnu ce soir il n’aura aucun problème à sortir de là. Hwan est intouchable, trop brillant pour croupir au fond d’une cellule. Ni nerveux, ni prit par l’angoisse, il reste dans sa voiture, démarre comme si il se rendait chez lui. N’attirant pas l’attention, il ne juge pas bon non plus de regarder les autres. Il se fout des dealers, trop petit à ses yeux, sans aucun intérêt. D’une tranquillité déconcertante il allume sa musique, choisit des chansons qu’il aime. Puis il reprend son rituel, pensant surement à ce qu’il fera arrivé chez sa sœur et lui. Il conduit, ses mains sur son volant, il entend les sirènes se déchainer, aperçoit des silhouettes courir parmi une foule dispersée. C’est la panique dehors et il en sourit. D’un air carnassier, sans pitié il continu son chemin jusqu’à être arrêté à un feu. Le temps est long, lui sur son téléphone, ses yeux qui se relèvent et qui entende une voix interpeler quelqu’un. Il s’en fiche se dit-il, jetant son appareil sur le côté passager. Mais la jeune femme avance, courre plus vite, prise subitement au piège à une grande interception. Il devrait s’en fiche, passer devant elle comme si de rien n’était, mais il prend le tournant, celui à l’opposé de son chemin. Un peu d’humanité qui s’échappe de lui, sans qu’il ne puisse rien y comprendre. Il reconnait brièvement son visage sous cette capuche sans forme. La jeune fille de tout à l’heure, celle qu’il trouvait trop jeune pour être là. Quel âge lui donne-t-il ? Il n’en sait rien, mais les filles de son âge devraient sortir en boite le soir. Alors il ne réfléchit, l’homme à quelques pas d’elle, Hwan s’arrête, fait grincer ses pneus de sa sublime Bugatti avant de se pencher et ouvrir en grand la portière. « Monte ! » un ordre, un regard noir. Elle n’a de toute façon aucune autre solution qui s’offre à elle. Prise au piège, elle finira par faire ce choix. Il n’attend pas plus longtemps avant de redémarrer et prendre la fuite. Cette fois son allure plus vive, il accélère pour ne pas qu’on puisse avoir le temps de noter sa plaque. La prison, il ne connait pas. Du haut de son château doré Hwan n’a jamais d’ennuis avec la justice. Ce sont les autres qui trinquent pour lui. Bien qu’il n’est jamais fait aucune erreur dans ses éliminations. D’une minutie maladive, il ne laisse jamais rien passé. Jetant un regard à la jeune femme « Qu’est-ce que tu foutais ? » ce n’est pas une vraie question, en réalité Hwan s’apprête à la sermonner. « T’amuses pas à nous foutre dans la merde. » et quand il dit nous, c’est surtout Miso. En réalité en bon frère qu’il est, il n’aime pas savoir Miso baigné dans ses affaires de drogues. Elle maitrise parfaitement son art, mais elle risque gros selon lui. Prudente, elle fait toujours attention à ses arrières. Mais Hwan craint qu’un jour, tout bascule… Qui est cette fille à ses côtés ? Il n’en sait rien, mais il la juge encore du regard. La toisant avant d’arquer un sourcil fier « Tu t’es perdue ? » soudain il craint qu’elle ne soit consommatrice. Et cette idée lui déplait ! Il n’a déjà pas beaucoup d’estime pour les dealers mais les consommateurs, l’horripile. Elle serait bien mal tombée si c’était le cas. « T’as quoi ?? Seize ans ? Tu ne devrais pas être dans ta chambre à jouer à la poupée ? » Oui c’est un peu dur, mais Hwan aime se moquer. Lui qui ne parle jamais pour rien dire, il juge sa moquerie assez bonne pour la faire. Il rit, d’un de ces rires narquois dont il a le secret. Se passant une main sur ses lèvres, amusé par la situation. « Fais gaffe à mon cuir ! Tu vas le salir avec ta tenue de pouilleuse. » Une remarque vexante dont il se délecte. Voilà l’avis qu’il se fait sur elle, trop jeune pour sortir le soir, trop jeune pour s’acheter des fringues de marques. 

 

Cette fille, n’était qu’une parmi les autres. Rien de plus, rien de moins, il ne se souviendrait pas d’elle le lendemain. Alors pourquoi s’était-il arrêter pour l’aider ? Il n’en sait rien, une béa peut-être. Un moyen d’avoir bonne conscience de temps en temps. Hwan est un garçon mystérieux, imprévisible. Peut-être y avait-il vu un intérêt personnel. Quoiqu’il en soit, cette fille a croisé sa route. Et de toutes celles qu’il a rencontré, il la trouve affligeante mais néanmoins intrigante. De son air fermé, il observe ses gestes, écoute ses dires. Son sang boue. Sans aucune gêne ni peur la jeune femme le provoque. Comment ose-t-elle ? D’un revers de la main, il dégage ses jambes, la menaçant d’un regard noir. Elle a de la chance surement, car il pourrait se mettre en colère. Mais quelque chose le retient, surement son insolence à elle. Celle dont elle fait preuve sans la moindre crainte à son égard. D’une assurance à toute épreuve, elle le menace lui. Un sourire suffit à lui répondre, car Hwan ne la craint pas. Un geste et il se ferait le plaisir de lui montrer qui il est. Mais elle continue, sans avoir peur. Ses mains se crispent autour du volant, sa mâchoire se serre à l’évocation d’un père qu’il n’a plus. Et ce gamin malheureux pourrait en verser une larme, mais l’homme qu’il est devenu se braque. D’une conduite brusque il poursuit sa route. Freinant tout aussi brutalement dans une ruelle sombre ! Son regard cerné de noir, il laisse tourner le moteur avant de se tourner vers elle « Ne joue pas à ça avec moi. » son ton est étrangement calme. Hwan se sait menaçant. Il ne tue jamais sans raison encore moins pour son propre plaisir. Mais la gâchette devient facile quand on accumule un nombre de victimes. Une de plus, qui se soucierait d’elle au fond ? D’une lueur dangereuse dans les yeux il l’observe, se fait un avis sur elle comme elle se fait sur lui. Elle le prend pour un fils à papa n’est-ce pas ? Mais un père il n’en a plus et ce depuis l’adolescence. Son père a donné sa vie pour sauver la sienne… d’une traversée impossible entre le nord et le sud. Il ne sait pas qui elle est, mais il la déteste. Jamais personne ne lui a parlé de son père, surtout pas au sein du clan. Tout le monde sait qu’il y a des sujets à ne pas évoquer. Il lui trouverait une excuse à cette idiote, car elle ne sait pas qui il est. Pourtant son aplomb le grise, car rare sont les personnes qui ose l’affronter. « Ais-je l’air d’un camé ? » il se tourne complètement vers elle. Lui offrant le loisir de l’observer, lui et ses fringues qui puent le luxe. Puis d’un geste assuré, il déboutonne sa veste pour laisser entrevoir cette poignée dorée, celle de son arme. Il n’a pas besoin de lui dire qu’il est un assassin, la simple vu de cette douceur, devrait lui faire comprendre qu’il ne joue pas dans la même cours qu’elle. Les dealers n’en ont pas d’aussi beaux, quant aux camés, ils sont hors courses.  Reposant son coude sur le volant, il la toise une nouvelle fois « Si je suis un fils à papa, alors toi tu es quoi ? Une gamine qui recherche le frisson ? T’as besoin de ça pour te sentir exister dans ta petite vie parfaite ? Laisse-moi deviner, tes parents t’aiment tellement que ça en devient chiant ? » il la provoque, s’amuse avec elle. Parce-que c’est elle qui a voulu jouer, alors Hwan répond. Elle ne sait pas, car en réalité elle a de la chance d’être encore là. Il aurait pu la faire sortir, la dégager de sa vie. Mais son courage le passionne, lui qui s’ennuie si souvent. Aurait-il mit la main sur une perle rare ? Il ne couche qu’avec des groupies, inintéressantes, les femmes de caractères, il les admire... à l’image de sa sœur et sa mère. Ces deux images féminines sur lesquelles il s’est construit. Alors il hésite, dans quelle catégorie se trouve-t-elle ? 

Cette soirée tournerait-elle au cauchemar. Hwan n’en sait rien, il n’a jamais perdu une bataille face à quelqu’un hormis sa sœur. Aucune faiblesse ne peut s’extirper de lui. Alors il l’admet, cette femme est troublante. D’une aura différente que celles qu’il a déjà connu. Peut-être est-elle folle juge-t-il d’un regard, mais rien ne semble réellement l’atteindre. Aurait-il trouvé plus fort que lui ? Il en doute, tout le monde a ses faiblesses et lui le premier. La bataille ne se joue pas de cette façon. C’est subtil, d’une habilité déconcertante, chacun doit trouver les blessures de l’autre. Hwan s’amusera à appuyer là où ça fait mal. Pour la tester, car quelque chose l’intrigue. Plus il voit cette fille, plus il l’écoute, plus elle attire son attention. Peut-être n’était-elle pas qu’un simple papillon effrayé finalement. Et si c’était elle qui les pourchassait à sa façon ? Une idée qui lui nait dans son esprit malsain, il se met à sourire face à sa remarque. Un léger rire s’échappe d’entre ses lèvres. Elle n’a pas froid aux yeux, malgré qu’il la menace et lui montre qu’il n’est pas un homme atteignable, elle poursuit. L’insultant, le jugeant sans savoir qui il est. Les armes ne fonctionnent donc pas sur elle. Un point qu’il relève alors qu’il plisse les yeux dérouté. Et si cette fille arrivait à lui plaire ? Il n’en sait rien, mais il observe ses gestes, ses attitudes. Comme un prédateur prêt à se jeter sur sa proie. Il guette la moindre erreur de sa part, à l’affut d’un essoufflement. Et sans qu’il ne s’y attende, la jeune femme se jette sur lui. Attrapant son col, il se recule soudainement. Un geste auquel il ne s’attendait pas. Que lui arrive-t-elle ? Aurait-il finit par la blesser ? Bien qu’il soit surprit, il esquisse un sourire dédaigneux, insolent au possible alors qu’il continue à la toiser. Jamais Hwan ne perdra la face, alors il se joue de cette comédie. D’une scène dont il devient acteur. Lui qui aime maitriser ce qui se passe, il se laisse avoir. Presque étonné, il écoute malgré lui ses paroles y trouvant subitement un intérêt. Il fronce les sourcils, d’un calme déroutant il attrape ses mains des siennes. Une force qu’il mesure, pour pouvoir la faire lâcher prise et la repousser. D’un revers d’une main habituée à tuer, il nettoie sa veste froissée. Son regard posé sur sa propre personne Hwan donne l’air d’être inaccessible. De nature froide, il ne donne jamais aucun signe d’intérêt à personne. Il se fout pas mal de la vie des autres, car personne ne se soucie de la sienne. Personne ne lui a jamais demandé son avis… ses rêves brisés, il survit dans cette foule, parmi cette ville qu’on lui a imposé. Mais il relève les yeux, ni sourire sur ses lèvres, ni lueur étrange. Hwan comprend que quelque chose ne va pas chez cette fille. Sa mère… elle en a parlé comme de quelque chose qui lui pesaient. Qui la rendrait fragile. Une aubaine pour lui dont il pourrait se servir. Pourtant il comprend… Il reste de longue secondes son regard plongé dans le sien. Lui qui déteste parler pour ne rien dire, il finit par détourner son attention sur son volant. Rallumant le contact, il fait déjà marche arrière avant de lui lancer « Tu as de la chance, je suis de bonne humeur ce soir. ». Un nouvel air arrogant, il se sait troublant. N’importe qui aurait surement réagit d’une autre façon que lui. Mais Hwan aime jouer. Il trouvait ça plus attrayant de venir la déstabiliser. Il continue sa route « Tu fais ça pour l’argent… pour ta mère donc… » Il parle presque à lui-même. Si quelque chose peut toucher Hwan c’est la famille. Il n’a plus que sa sœur sur cette terre. Il regrette tellement sa vie d’avant. Celle où ses parents étaient là… il n’a fallu que d’une traversée pour tout changer. Il voudrait réécrire l’histoire… leur dire à quel point rester au nord n’était pas une si mauvaise chose. Car au moins ils étaient encore là… mais il se refuse de penser à ces choses qui le rendre triste. Se refermant sur lui-même, il finit par dire à cette fille « Hwan. » un prénom auquel elle a le droit de l’associer. Il ne se méfie pas. Pour la première fois depuis longtemps, il se dit que cette fille pourrait avoir besoin d’aide. Il n’est pas d’un naturel compatissant. Mais quelque chose l’a touché… « Tu n’as pas froid aux yeux. Et ça me plais. » Au moins elle le sait. Peut-être aurait-il mieux fallut qu’il ne s’intéresse pas à elle. Car elle n’a pas la moindre idée de ce vers quoi il pourrait la conduire. 

De son doux prénom il se souviendra, car ce soir elle le marquera. Cette Ji Won aux allures d’étudiantes pauvres, avait su attirer son attention. Du coin de l’œil il la surveille, d’une oreille attentive il l’écoute. Son sourire au coin des lèvres, il se demande qui peut être cette fille. Un brin suicidaire surement, mais il aime son audace et son franc parlé. Cela fait longtemps qu’il n’avait pas rencontré quelqu’un comme elle. Une personne digne de discuter avec lui, avec du caractère. Peut-être s’entoure-t-il trop souvent des mêmes personnes. En réalité le cercle d’amis de Hwan est très restreint. Sa sœur… et c’est tout. Il ne donne confiance à personne et encore moins l’envie de le connaitre. Lui les autres il s’en fout, comme tout le monde pourrait se fiche de lui. Intrigué et amusé, il finit par lâcher un rire. Elle parait déconcertée, bien qu’elle ne veuille abdiquer à leur petit jeu. Et il aime ça ! La voir aussi capricieuse et entêtée. Elle est drôle cette Ji Won, à tel point qu’il ne se cache pas de sourire. « Ah c’est ce que tu crois ? » étrangement, il se laisse porter par son mauvais caractère. S’amusant aussi bien qu’il est conscient que jamais elle n’aurait la force de le maitriser complètement. Sa question bien que trop intrusive, il l’écoute sans pour autant lui répondre. Pense-t-elle qu’ils ont franchi ce cap ? Celui des confidences et autres discours sans fond ? Il ne dit rien, se contente d’observer la route. Son arme il l’a car c’est surement la seule chose qui le caractérise. Serait-elle étonnée, attristée de savoir qu’il n’a rien hormis sa sœur et cette place dans ce clan ? D’une vie dont il ne voulait pas il est devenu esclave. Néanmoins, il sourit un peu plus à sa remarque. Loin d’être une mauviette comme elle croit. Hwan est un roi dans ces nuits qui n’appartient qu’à lui. Son intérêt soudain pour leur destination, lui fait lever un sourcil. D’une voix monotone « Quelque part. » peut-être dans ses pires cauchemar qui sait. Mais il ne dit rien de plus. Maitrisant la situation et contrôlant l’avenir de cette fille pour les trente prochaines minutes. Là où il la conduit elle y découvrira une partie de lui. Un peu de sa vie. Cette idée à germée dans son esprit au moment où il l’a écouté parler de sa mère. Serait-il un dur au cœur tendre ? Sous ses allures d’arrogant puant le fric, Hwan est en réalité touché par ces dires. La famille il ne sait trop bien ce que cela représente. Il serait prêt à donner sa vie pour Miso. Alors il allume la musique, d’un air si calme qu’il en devient troublant. Ses sons préférés, il met plus fort pour se laisser enivrer. Il se fout de savoir si elle aime ou pas. Ici il est le maitre, et dans quelques minutes elle découvrira son château. Il s’amuse de la situation, prend des virages et des ruelles plus sombres encore. Juste pour se donner en spectacle et peut-être lui faire peur.


C’est après ce voyage silencieux, que se dessine devant eux une grande bâtisse. Sous forme de résidence, presque d’un immeuble refait à neuf. Les alentours sont silencieux. Lorsqu’il éteint son moteur et sa musique, l’endroit devient cérémonieux. D’un sourire arrogant, il l’invite à descendre perdue dans un lieu qu’elle ne connait pas. Il pourrait très bien la tuer ici, laissé son corps à l’abandon. Personne ne la trouverait surtout s’il se débarrassait d’elle. Mais au lieu de ça Hwan, fait le tour de sa voiture pour venir la retrouver. D’une proximité nouvelle et déconcertante, il se poste derrière elle pour lui désigner la porte d’entrée. Aurait-elle peur de franchir cette limite ? « C’est mon bureau. » et il n’est pas petit. Bien que son mensonge n’en soit pas un, il ne dit pas qu’ici elle y trouvera plusieurs personnes de son clan. Il n’invite jamais personne, d’ailleurs il n’est pas vraiment autorisé à montrer ce lieu. Mais Hwan prend ses libertés. « Soit flattée, je n’emmène jamais personne ici. » Il se penche vers elle, laisse courir son souffle au creux de son oreille. Dans un jeu séducteur dont il a le secret. Se redressant un peu, il emmène son visage jusqu’au sien, plus provocateur « Je ne te connais pas Ji Won. Mais je te crois assez courageuse pour franchir ces portes. » Et il en est certain. A tel point qu’il prend le large avant elle. S’en allant en premier, persuadé qu’elle ne prendra pas la fuite. Pour aller où de toute façon ? A part lui sauter dessus et récupérer les clés de sa voiture, elle n’a nulle part où aller. Alors il entre, laisse la porte ouverte et retrouve déjà ce grand hall. Les lumières sont tamisés, l’endroit luxueux. Il n’a pas choisi la déco, ce sont les grands d’en haut qui décide. La maison est calme, bien qu’on puisse entendre de temps en temps des voix s’élever plus bas. Certains de son clan sont ici. Hwan ne prendra le temps de n’en saluer aucun. Jetant un regard derrière lui, il commence déjà à monter les marches qui le mènent à son repère et celui de sa sœur. Un bureau grandiose, avec des sièges en cuir et des ordinateurs, dernière génération. Des piles de dossiers confidentiels, et une odeur féminine y embrume l’espace. Celle de Miso.