Apprivoiser le silence, les faiblesses de ma voix
Et habiter mon propre corps pour la première fois
J'ai bien gardé tous les secrets du vent
Entremêlé la sève épaisse et mon sang


jeunesse frivole. croissants innocents isolés sur ces pétales rosées. enfant farouche, enfant vivant. qu'il est heureux, l'insouciant, à courir dans l'eden. les papillons batifolent ci et là, dansent et virevoltent dans son intérieur. il rêve de l'avenir, s'imagine aventurier, parfois gardien d'une galaxie. sa galaxie. il admire le cosmique. les étoiles le traîne dans son imaginaire et vole ces moutons funèbres. les tic tac de l'horloge le maintiennent éveillé. mais il s'en fout. oh qu'il s'en fout. lui, petit ange parcourant ce que la vie a à lui offrir. il se veut présent, tente de satisfaire cette curiosité insatiable. et il s'en fout. brin d'égoïsme dans cette façon que yanjun avait à vouloir vivre son époque. mais il n'est que bourgeon dans cet eden qu'il construisait petit à petit. petit bourgeon qui grandit à mesure que ses découvertes viennent construire sa muraille.

muraille qu'il était si loin d'imaginer  qu'un jour, elle deviendrait la gardienne de son petit palpitant fragile.
quand le nuage se fait menaçant, brouillant l'imagination.
et ça gronde, ça gronde si fort. l'oiseau est terrifié. il retourne dans sa cage, se veut silencieux en attendant que l'orage passe.
on lui reproche bien des peines. et il écoute, tente de s'imprégner de cette mélodie dans l'espoir d'en comprendre le sens. des paroles ennuyeuses, mais le ton se veut meurtrier.
qu'il est égoïste, cet enfant, lui dit-on. naissance impromptue dans une réalité qui ne voulait guère de lui. oh diable, l'égoïsme de ce petit être, à oser palpiter quand cette mère voit sa carrière suspendue dans l'intemporelle. minutes qui passent, temps qui file entre ses doigts pendant qu'elle se doit de jongler entre cris, larmes et désirs indisciplinés. qu'est-ce qu'il en gaspille, de ces minutes. et chronos n'attend pas, non. cette mère au devoir d'obligation, voit alors sa carrière partir en miette. défilés abandonnés contre sa propre volonté au profit d'une œuvre qu'elle n'avait jamais souhaité.

mais, qu'il est égoïste, cet enfant.


alors on rêve d'un ailleurs plus prometteur. les lumières qui brillent, attirent l'œil ambitieux.

aux diables les êtres silencieux. il n'y a pas de places pour ceux qui restent sans agir.
aux armes les artifices. le surfait s'invite à la table, comble superficiellement ces failles qui meurtrissent, encore et encore.

yan n'aime guère cette vie. ville mensonge, ville où il ne trouve guère sa place.
roi des drames joue des caprices. jusqu'à ce que damoclès envoie l'oiseau dans sa cage. et c'est l'internat qui lui ouvre alors ses portes. parents désolés, refusant qu'il ne traîne un peu plus dans leurs pattes, retenant leur ambition d'exploiter tout son potentiel.
l'égoïsme ingrat, ainsi le voit-on. être indiscipliné. pendant que la mère bâtit son royaume, petit à petit. brique après brique. pendant que le père s'entoure de disciples, enseigne son savoir. le nom qui brille, qui fait des merveilles dans ce monde de sciences et fausse compassion. l'exaltation des strass porte haut sur son étendard les espoirs de chacun.

mais pas celui de yanjun.


oh, qu'il ne se soucie guère des miracles de son nom. qu'il s'en fout, de ce que son chemin peut lui apporter. lui, il voit sa route autrement. route floutée dans l'ignorance, le doute et l'envie de se laisser porter par le vent.
alors il s'enferme dans sa galaxie. nouvel univers tapissé de digital. l'alternatif semble son seul ami en ces soirées de solitude.

et le bourgeon devient séquoia. il va ci haut dans le ciel, touche ce céleste qu'il eut tant admiré. mais à quel prix ? ce n'est guère prometteur, mais il aime ce qu'il construit.
son identité semble bien plus concrète entre ces lignes de codes.
tandis que le réel l'invente acteur.

il tient, pour le moment. ne se soucie pas de ce qu'il fait, de ce qu'il est.
c'était la condition pour son exil en ces terres, mère patrie de cette dame tant détestée. contradiction pourtant si peu étrange. la corée semble douce, elle porte en elle l'espoir qu'il aspire à trouver.

un jour peut-être.

Grandiose, la vie que j'avais inventé
Pour toi, la vie qu'on nous vend bien tracée
Une vie comme ça n'existe pas