montréal la métropole

la famille kang était établie depuis quelques années déjà à montréal. monsieur kang avait quitté son pays natal dès sa majorité pour se rendre à vancouver, fuyant ainsi un environnement familial plutôt malsain. il fut ensuite relocaliser à montréal pour le boulot dans le domaine de la télécommunication, n'ayant rien à perdre. une femme et trois garçons plus tard, la famille accueilli en 1999 rien de moins que la petite olivia jin-ae kang. c'était la petite dernière, mais surtout, la seule petite fille de la bande.

ils ne roulaient pas sur l'or, leur maison se faisait de plus en plus petite alors qu'olivia grandissait et déplaçait autant d'air que ses frères. ils étaient toujours à quelques dollars près d'être dans le rouge compte tenu des coupures gouvernementales dans leur domaine d'emploi respectif, mais monsieur et madame kang ont tout fait pour ne pas faire ressentir à leurs enfants leur trouble financier. ainsi, c'était normal pour olivia de jouer avec les vieux jouets de ses frères, d'avoir des t-shirts à l'effigie de dinosaures. elle les préférait même à ses robes à froufrous parce que c'était nettement plus confortable pour aller jouer dans le carré de sable de la garderie. mais en 2002, le hasard avait bien fait les choses. le gros lot de loto-québec avait été gagné dans la ville de montréal. l'heureux gagnant, papa kang! l'un des plus beaux jours de sa vie. du jour au lendemain, la famille devint millionnaire. après avoir réglé leurs problèmes financiers, le premier véritable projet des kang, c'était de se faire construire une belle grande maison à l'extérieur de montréal où ils suffoquaient. pas trop loin de la métropole, mais juste assez pour vivre avec la nature. un rêve qui pouvait devenir réalité désormais.

l'épiphanie la campagne

olivia fit son entrée scolaire dans une toute petite école en 2004, dans une toute petite ville. elle prenait l'autobus jaune avec ses frères pour s'y rendre, car ils n'habitaient pas dans le village. alors que ses parents travaillaient toujours à montréal, olivia suivait ses grands frères qui prenaient bien soin d'elle, qui lui montrait un tas de trucs cools et qui lui forgeait un caractère similaire aux leurs. ils rentraient en fin d'après-midi et passer leur temps libre dans la cour à sauter sur le trampoline, à se baigner ou encore à aller découvrir les sentiers de la forêt pas loin. les années passaient et olivia appris à se départir, au compte-goutte, de ses frères qui changeaient d'école pour aller au collège de la ville d'à côté. elle se faisait sa propre identité en même temps, se trouvait de nouveaux intérêts différents de ceux de ses frères, comme le dessin, pour commencer.

après ses sept ans d'école primaire, c'était le tour d'olivia d'aller au collège en tant que cohorte 2011-2016. elle ne dépendait plus de ses frères même s'ils se faisaient de plus en plus protecteur. en réponse, en rebelle qu'elle devenait, elle faisait tout pour les énerver. elle rentrait tard, fréquentait des gens pas très fréquentables jusqu'à ce qu'elle trouve finalement ses vrais amis qui avaient des intérêts similaires aux siens qui variaient déjà beaucoup. on pouvait la retrouver tout autant au skatepark que dans la forêt ou sur les chemins de terre avec son vélo qu'elle avait peint à son goût.

le point positif ou négatif, selon, du fait d'habiter en campagne, c'est que tout le monde se connait, et qu'il n'y a qu'une seule école primaire, qu'une seule école secondaire, et un seul cégep dans le coin. lorsqu'olivia entra au cégep en sciences humaines en 2016, elle commençait à sentir qu'elle avait fait le tour. elle commençait à suivre ses amis pour aller passer du temps dans la grande ville de montréal. dès qu'elle eut sa voiture, on ne la voyait plus très souvent à la maison. elle avait même demandé à ses parents si elle pouvait transférer d'école pour étudier à montréal, mais finalement, elle avait vu plus loin grâce à son cousin yeong cheol qu'elle avait retrouvé sur facebook. olivia termina toutefois ses deux années en sciences humaines au cégep avant d'appliquer à l'université de yonsei dans un programme d'étudiants étrangers. si sa mère était plutôt réticente, son père l'encourageait à fond. il avait tout de même appris une bonne base de coréen à ses enfants, ce qui les rendaient trilingues. olivia en voulait plus, elle s'était toujours intéressée à ce pays, à cette langue, à cette culture.

séoul la mégapole

olivia n'a peur de rien. elle risquait tout, mais elle avait confiance. elle débarque à l'aéroport d'incheon en janvier 2019 avec son père qui n'a pas pu s'empêcher d'y aller lui aussi pour des raisons personnelles. une aventure père-fille. monsieur kang l'éduquait sur son pays, lui racontait même quelques bouts de vie. il l'a rassura que sa mère ne la détestait pas même si elle n'approuvait toujours pas son choix, la trouvant trop insouciante, mais elle était beaucoup trop animée par sa soif de connaissances sur la vie, l'humain, ses propres origines. elle passa quelques mois avec son père et rencontra même une partie de sa famille paternelle avant que la première session d'université ne commence. elle s'était inscrite en sociologie. seulement, après un an d'étude dans le domaine, olivia décida de changer pour rejoindre les artistes sur un coup de tête. elle commença l'année 2020 la tête pleine d'idée, un peu plus sûre de son choix. bien sûr, la sociologie, c'est intéressant, mais elle s'était rendue compte qu'elle préférait faire quelque chose de ses mains. l'art avait toujours été omniprésent dans sa vie, cela avait toujours été sa matière préférée à l'école parce qu'elle représentait une liberté qu'olivia désirait toujours. elle détestait se retrouver coincée dans une boîte. elle voulait vivre à l'extérieur de celle-ci. bien sûr, c'est bien intéressant d'apprendre la science sociale de cette dite boîte, mais olivia, elle veut vivre, elle veut le plaisir. sa destinée, les arts plastiques. merci à l'orienteur de l'université! olivia commençait vraiment à vivre sa plus belle vie.