(Busan 2001 – 2008) Le vent marin, l’odeur des marchés de poisson et le sable fin, Busan est le berceau qui voit naître Bomi. Un moment inoubliable pour ses parents, une longue série de trous de mémoire pour elle. Elle est le rayon de soleil qui illumine la routine dans laquelle se trouve le couple depuis des années. L’enfant est néanmoins considéré comme leur dernière chance, de pouvoir former enfin une famille mais les années passent, et les vagues sont de plus en plus puissantes à leur encontre. Tout est fragile dans leur mariage au même titre que leur situation financière. Bomi manque de certaines choses, se fait chahuter car elle ne porte pas des vêtements à la mode. Les regards des autres parents se posent sur les cheveux de la gamine, coupés par une mère inexpérimentée dans le domaine. Pourtant, celle-ci donne tout son cœur pour prendre soin de sa fille mais la situation s’accentue, quand le père souhaite le divorce. Malgré leur séparation, les parents décident de déménager à Séoul pour ne pas créer de traumatise pour leur fille adorée.

(Divorce en 2010 - Adolescence) En 2010, le divorce est prononcé mais l’ancien couple s’efforce de s’entendre pour le bien-être de leur enfant. Elle est leur priorité même si son père tend de se reconvertir. Il veut qu’elle accède aux meilleures écoles comme son ex-femme. Néanmoins, si Bomi est en âge de jouer encore aux poupées, c’est finalement elle qui en devient une. Pouponnée, façonnée par les envies d’une mère dont la carrière professionnelle ne décolle pas.  Elle apprend à jouer du violon. Elle a une relation beaucoup trop fusionnelle avec pour être considérée comme saine.  

C’est lors du début de son adolescence où Bomi commence à montrer des signes de lassitude et d’impatience. Elle est certainement influencée par ses amies collégiennes. Elle se recherche une identité, loin de l’aval de sa mère. La demoiselle commet ses premières erreurs, s’éloignant de l’image parfaite tellement attendue. Sans le vouloir ou sans s’en rendre compte, elle blesse certaines personnes pour se fondre enfin de la masse. Cependant, son éthique revient à la surface alors elle se réfugie ailleurs. Elle lance son premier jeu-vidéo, une saga incontournable à trois initiales : GTA. Un nouveau monde s’offre à elle et elle en profite un peu trop au détriment de ses devoirs. Heureusement pour elle, Bomi est douée et n’a pas besoin de se concentrer énormément pour être une bonne élève. Elle possède une logique qui rend jaloux les autres. Elle est cette élève qui se plaint de ne pas avoir réussi un contrôle avant de finalement obtenir la meilleure note de la classe. Elle entend les soupirs dans les couloirs, les encouragements des autres joueurs dans son casque dernier cri, fraîchement acheté par son père. Son entreprise fonctionne enfin et son nom est inscrit dans les réunions de nombreux clients de la région. En tout cas, Bomi se crée des contacts et se lance quelques temps plus tard dans une romance épistolaire. Depuis, elle a conservé ces lettres dans son tiroir, appréciant ces signes d’affection au lieu de les vivre réellement.

(2020 – 2022) Si le concept de l’amour semble étranger aux yeux de la jeune femme, même après son arrivée à l’université de la Yonsei, ce n’est pas le cas de sa mère. En effet, il est temps de passer aux choses sérieuses. Elle est tombée amoureuse d’un sud-coréen, quelques temps plus tôt. Ils célèbrent leur union dans une cérémonie romantique en été 2020. Elle rencontre notamment son nouveau frère par alliance : Ahn Dae Won. La nouvelle famille emménage ensemble bien que le jeune homme soit pris par son service militaire. Sa crise d’adolescence n’est toujours pas calmée, ce qui motive la demoiselle à gagner en indépendance.  

Quelques mois plus tard, l’étudiante est touchée par la lumière et l’argent facile. Elle s’engage dans une société avec des appels un peu sordides. Ce que l’on appelle communément le téléphone rose. Son romantisme en prend un coup mais son salaire est plus que satisfaisant. C’est là qu’elle décide tout bonnement de se faire un pseudo tatouage.  Cependant, ce n’est pas suffisant pour qu’elle puisse garder le moral et continuer son cirque. Elle décide de commencer un job un peu plus normal durant l’été. Le soir, en sortant des cours, Bomi travaille donc dans un conbini, à proximité d’une guesthouse. Par chance, elle peut utiliser ses compétences linguistiques au profit de ses touristes et de la gérante. Peut-être qu’un jour, l’un d’entre eux décidera de lui offrir un voyage dans son pays natal pour la remercier. C’est beau de rêver.