T'étais un grand garçon, totalement capable de prendre des décisions, de faire des choix. Parfois durs, parfois plus aisés. T'étais pas du genre indécis, à hésiter pendant trois heures, à peser le pour et le contre. Bien sûr, tu réfléchissais avant de prendre une décision. Bien sûr, tu évaluais tes choix, tes solutions. Tu posais un problème, une question, et tu voyais où les réponses te menaient. Tu choisissais ensuite la solution qui t’amènerait moins de soucis, qui pourrait t'aider à avancer et non à reculer. Tu allais vers ce qui te paraissait le plus logique. L'instinct ? C'était sans doute lui que tu suivais. Le choix du cœur ? Il t'arrivait de le suivre aussi, quand il était juste et logique. Tu aimais tes proches, tes ami.e.s. Tu les aimais de tout ton cœur – mais tu étais un homme de logique. Ta décision devait être normale, devait être neutre. Elle devait suivre ta vision, et ce pour quoi tu te battais : la justice. Tu ne supporterais pas un choix basé sur les battements de ton cœur s'il amenait une situation illogique à la fin. Mais sans doute qu'un jour, qu'une fois, tu n'auras le choix. Sans doute qu'un jour, un moment, tu laisseras le cœur parler. Tu restais humain après tout, tu restais qu'un garçon dans le fond. T'avais tes peurs, tes douleurs. T'avais tes faiblesses, aussi. Et viendra un jour où le choix sera plus compliqué. Où tu passeras du temps à te demander quoi faire. Où peut-être tu perdras la raison en tentant de trouver une autre solution – celle qui t'empêcherait de choisir. Tu n'y étais pas encore pour le moment, cependant.

Pour le moment, t'étais devant un magasin. Pas n'importe lequel – un magasin de vêtements. Et bien que tu ne sois pas totalement ignare, t'étais pas forcément le plus connaisseur en matière de mode. Tu avais donc besoin d'un œil neuf. D'un œil extérieur et neutre qui te saura te dire que non, cette chemise était horrible – ou pour dire les choses plus clairement : tu voulais pas être seul. Parce que seul, tu t'ennuyais. « La meilleure est là », annonças-tu, le sourire large, les bras tendus. « Tu vas bien ? T'as bien dormi cette nuit ? T'es prête pour une journée shopping ? », une journée épuisante avec toi donc. « Je vais te faire courir jeune fille », articulas-tu, l'esquisse amusée et le regard pétillant. « Pas au sens propre hein. On va pas courir. J'oserais pas te faire courir. Quoi que ça doit être drôle de courir entre les rayons et de se faufiler entre les habits », un son amusé, tu observas la vitrine d'un magasin avant de cligner des paupières, le regard sur elle. « Je t'ai pas fait attendre trop longtemps au moins ? », t'inquiétas-tu dans un air penaud. « Bon. Allons-y. On commence par quel côté ? »

Si l'on voulait atteindre Siah, il y avait deux chemins à prendre, deux raccourcis qui pouvaient faire tomber la jeune femme dans la paume de votre main. Pour commencer, son estomac parce que étant une fervente amatrice de pâtisserie, et avec un palais sucré comme le sien, la brune ne dira jamais non si on voulait lui offrir quelque chose qu'elle pourra savourer pendant plusieurs minutes, ou mois selon le cadeau. Ensuite venait le shopping, elle l'avait prouvé à plusieurs reprises qu'elle ne reculerait devant rien si elle avait ses yeux sur un vêtement - souvenirs amers d'une séance précédente qui avait si bien commencé avant de se prendre la tête avec une autre cliente, autant dire que les deux femmes avaient terminé avec les vigiles et une bonne leçon de morale sur ce qui était acceptable de faire ou non dans un magasin. Autant dire que cette dernière histoire lui avait laissé un goût amer dans la gorge et Siah n'avait pas vraiment eu le temps de soigner derrière cette douloureuse épreuve. Néanmoins aujourd'hui semblait être le bon jour, elle devait rejoindre Daehyun au centre commercial, une chose qui l'avait surprise elle n'allait pas dire le contraire mais qui était-elle pour refuser de l'accompagner alors qu'enfin il semblait partager son intérêt pour la mode ?

Autant dire qu'elle était plus que curieuse, et il avait intérêt à être bien accroché pour suivre la jeune femme tout au long de la journée, elle pouvait passer des heures à arpenter les magasins, jusqu'à traverser l'immense centre en long, en large et en travers. Un sourire qui étire ses lèvres quand elle aperçoit sa silhouette au loin, rejoignant son meilleur ami avec un pas léger. « Ce sont toujours les meilleurs qui se font attendre, c'est bien connu. » Elle répond avec une facilité déconcertante, un coup d'oeil sur son téléphone pour confirmer qu'il n'avait pas tant de retard que ça non plus, à peine quelques minutes. « Je vais bien. Oui j'ai bien dormi cette nuit. Et bien sûr toujours prête pour faire les boutiques tu me connais. » Mots glissant entre ses lèvres pour le taquiner, une habitude qu'elle avait rapidement prise en l'écoutant poser toutes ses questions. « Et toi, la grande forme ? » Elle demande enfin, dès qu'il lui laisse deux secondes avant de rire. « Cela ne me fait pas peur, j'ai même mis les bonnes chaussures pour l'occasion. » Siah annonça en lui montrant ses baskets, bien loin des bottines et talons qu'elle avait l'habitude de porter. « Du tout, je venais à peine d'arriver avant toi. Et l'on commence par ce que tu veux, on est là pour toi aujourd'hui. Une raison particulière d'ailleurs, Daehyun ? Je dois le dire, tu as su titiller ma curiosité et maintenant j'ai envie de savoir pourquoi, un petit secret ? » Elle susurre à son adresse, les yeux pétillants.

T'étais pas trop difficile comme garçon. Juste un peu bavard et pas trop friand de solitude. T'aimais tes moments seul. Comme tout le monde, t'avais parfois besoin d'espace. Besoin de te retrouver. Pour respirer, réfléchir mais aussi pour te concentrer. Impossible pour toi d'oublier ce but à atteindre. Impossible pour toi d'oublier tout ce qui pouvait t'agacer en ce monde. Impossible pour toi d'oublier, de passer au-dessus ou de simplement ignorer. T'avais tes moments, ceux où tu voulais être seul. Pour te poser les bonnes questions mais surtout pour prendre le temps de penser aux bonnes réponses. Tu ne voulais pas d'une réponse toute faite ou trop vite trouvée. Tu voulais tout calculer, tout imaginer. Tu débordais, parfois. D'autres tu n'allais pas assez loin. Comme tout le monde, t'avais besoin de ton coin privé, et de ta petite pause. Mais elle ne durait pas bien longtemps. T'avais aussi besoin d'être entouré pour te sentir vivant. De parler, de rire, de communiquer. De passer quelques instants en compagnie de quelqu'un. T'étais comme ça. Facile à vivre mais un peu chiant. Un paradoxe. « C'est bien connu ! », que tu répétas dans un rire avant d'agiter la frimousse façon pub pour shampoing de manière exagérée. C'était surtout elle la meilleure, capable de te supporter mais aussi de suivre et de répondre à chacun de tes questions. Tu l'observais avec admiration alors que tu l'écoutais. Elle était géniale, Si Ah. « Bien sûr. Mais on sait pas, peut-être qu'une fois t'es pas prête. Ca peut arriver... non ? », tu clignas des paupières, penaud, avant de pencher le visage. Ca devait arriver aussi que toi qui trouvais rien à dire non ? Quoi que. « Oui ça va bien merci. J'ai pas pu passer de temps avec Mushu dernièrement. Entre les cours, les révisions... », tu agitas un peu la main dans une petite grimace, déçu de ne pas pouvoir passer plus de temps avec ton amour de toujours : ton chien. « Oh je vois. Born ready. C'est ce qu'on dit non ? », tu ris quelque peu en levant les pouces après avoir observé ses chaussures. « Non pas vraiment. J'ai besoin d'habits. Vite fait. Et surtout de quelqu'un totalement objectif. Et aussi qui s'y connaît en vêtements. Pas que j'y connais pas grand chose mais c'est pas vraiment mon domaine », tu haussas un peu les épaules, les lèvres pincées. « Pourquoi j'aurais un petit secret ? Quel petit secret ? », tu levas le sourcil, le regard sur elle, l'entraînant avec toi dans la boutique. « Peut-être que j'ai un secret ... Je vais voir quelqu'un ce week-end », la paume sur le cœur, le regard pétillant de malice, elle devait déjà se douter de ce que tu allais dire mais tu le disais quand même : « Mushu », que tu prononças avec douceur. « Je dois bien m'habiller pour l'occasion, ça fait longtemps qu'on s'est pas vus », pas vraiment mais le plus important était d'y croire. « T'as besoin de quelque chose d'ailleurs ? Déjà qu'on est là, profites-en. J'ai assez d'énergie pour tenir toute la journée dans tous les magasins que tu veux », offris-tu dans un rire discret, la frimousse satisfaite. Ca aussi, elle devait s'en douter. « Je suis content de passer un peu de temps avec toi. J'ai l'impression que ça fait une éternité », que tu commentas dans un air bougon, comme un gosse un peu trop dramatique.

Siah était bien curieuse de voir ce que Daehyun pouvait bien avoir en tête aujourd'hui, bien que ce n'était pas nouveau pour eux de se retrouver en tête-à-tête, parce que l'un comme l'autre ils n'étaient pas de grands fans de la solitude. Ils aimaient être entourés - même si Siah appréciait ces quelques moments où il n'y avait qu'elle, un bon film et la chaleur de son appartement - ainsi dès qu'ils en avaient la possibilité avec leurs emplois du temps respectifs, ils organisaient une journée où ils n'y avaient qu'eux qui comptaient. Et Daehyun savait très bien comment atteindre son coeur, et combien cela serait facile de lui faire accepter une sortie si il prononçait les mots centre commercial et shopping dans la même phrase, il n'en fallait pas plus pour que la demoiselle lui dise oui, peu important si elle avait fait la fête la veille ou qu'elle se soit couchée à des heures que l'on pouvait considérer comme plus matinales que tardives. Surtout sachant qu'à la base, ce n'était pas forcément sa tasse de thé, tout ce tintouin, alors elle était encore plus curieuse de savoir ce qui pouvait bien lui titiller l'esprit, elle le connaissait bien au fond, elle espérait simplement que cela ne soit rien de grave. « Je serai toujours prête pour une séance shopping digne de ce nom, même si j'étais sur mon lit de mort, même si j'étais six pieds sous terre, je renaîtrai de mes cendres ! » Ok, elle avait tendance à tout exagéré mais il voyait ainsi où elle voulait en venir. Tournant son visage de poupée vers lui quand il mentionne son animal de compagnie, une petite moue apparaît sur les traits de la belle. « Tu auras le temps de rattraper ça, Daehyun, je suis sûre que Mushu comprend. » Il n'allait pas lui en vouloir, dès que Daehyun aura de nouveau un peu plus de temps, cela serait comme si ces journées séparés n'étaient jamais arrivées. La curiosité de la belle qui reprend le dessus, elle voulait savoir pourquoi Daehyun avait choisi cet endroit spécifique, avait-il quelque chose à lui annoncer ? Parce que objectivement parlant, et connaissant son meilleur ami depuis longtemps, c'était plutôt normal qu'elle soit intriguée par un tel choix. « Daehyun, on sait aussi bien toi comme moi, qu'ici c'est plutôt mon royaume et non le tien, pardonne-moi d'être curieuse et de vouloir savoir pourquoi la fièvre acheteuse a enfin éclairé le tunnel de ta vie. » Elle répond, lui tirant la langue avant de rire, eh bien elle était touchée qu'il pense à elle. « Tu crois que je vais réussir à rester objective si tu prends quelque chose de moche ? » Elle ne peut s'empêcher de le taquiner encore. Et finalement, un début de confession qui glisse entre ses lèvres, une réponse qu'elle aurait dû sentir venir, pourtant quand il termine sa phrase, la jeune femme lui frappa le bras en maugréant, elle avait failli y croire ! « T'es horrible ! J'aurais préféré que tu me dises qu'un joli visage avait capté ton attention ! » Tant pis, une prochaine fois, de plus sa question embarque Siah dans un long discours sur ce dont elle avait besoin ou non. « Tu devineras jamais, mon dernier rendez-vous s'est pointé avec bien trente minutes de retard et il puait comme un putois, mon dieu j'ai cru que j'allais m'évanouir, il m'a gâché une tenue que j'adorais ! » Elle avait beau avoir lavé ses propres vêtements l'odeur de cet idiot ne voulait pas partir, c'était même pas comme si il était resté près d'elle très longtemps mais bon dieu ! Elle aurait dû se casser avant qu'il arrive vu son retard. « Je suis bien contente d'être avec toi, Dae, tu m'as manqué. » Il avait raison c'était ce qu'elle ressentait aussi.

Que ferais-tu sans Si Ah à tes côtés ? Qui serait là pour te tenir la main alors que tu choisissais tes vêtements ? Qui serait là pour te conseiller ? Tu avais besoin d'elle pour tout ça mais aussi pour le reste, Si Ah étant une personne importante dans ta vie. Elle t'apportait un vent de fraîcheur, des rires mais aussi un réconfort que tu ne saurais réellement décrire. Et ça te faisait du bien de pouvoir passer du temps avec elle, de sortir de ton quotidien assez millimétré pour pouvoir te détendre un peu. Même si faire du shopping n'était pas l'activité la plus reposante qu'il existe, t'avais beaucoup d'énergie à revendre donc ça devrait aller. Enfin tu supposais. Tu espérais. T'allais dire que oui. Un sourire aux lèvres, tu hochas le visage, satisfait avant de t'arrêter et de cligner des paupières en l'observant. Tu gardas le silence quelques secondes avant de rire. « Oui j'ai compris l'idée. Même perdue au centre de la terre t'arriveras à retrouver le chemin pour faire du shopping », articulas-tu, taquin et amusé, le rire chantant encore dans la voix. « T'es partie loin dans les images quand même », soulignas-tu en riant encore, imaginant Si Ah se réveiller soudainement pour venir faire du shopping. Au moins t'étais content de voir qu'elle aimait ça, et qu'elle ne t'en voulait pas de l'avoir traînée ici mais tout de même... « Oui j'espère. Parfois j'ai peur qu'il pense que je l'aime moins », mais c'était juste parce que t'étais occupé. « Mais je l'aime toujours aussi c'est mon bébé d'amour, mon enfant », la paume sur le cœur, tu articulais avec une certaine émotion. « J'aime pas le savoir seul non plus. Je lui trouve de la compagnie mais c'est pas pareil », tu haussas un peu les épaules, bougon, espérant pouvoir rattraper tout ça au plus vite. T'aimais pas le savoir triste, Mushu. « Le tunnel carrément », t'avais plutôt imaginé ta vie comme une autoroute, avec ses obstacles et ses pentes et ses virages – mais pas comme un tunnel. « Franchement ? Non. Et c'est pour ça que je t'ai choisi toi parce que t'es la meilleure des meilleures », et tu levas les deux pouces dans un large sourire pour l'amadouer. Un peu. Tu éclatas de rire ensuite, bien content. « T'as pas marché t'as couru là », commentas-tu, taquin. « Peut-être qu'un joli visage a capté mon attention », tu jouais les hommes mystérieux maintenant ? L'avantage étant qu'à présent elle n'allait plus te croire, pas vrai ? « C'est pas très galant. Encore moins de pas se laver. Je dis pas que tu dois te renverser le flacon de parfum mais quand même », un peu de dignité. « Il l'a gâché ? Comment ? Tu peux pas la remplacer ? », tu fronças un peu les sourcils, mécontent. « C'était qui ce type ? », l'interrogeas-tu. « Je suis bien content aussi. Ca m'avait manqué de passer du temps avec toi », un sourire doux aux lèvres, tu l'observas un instant avant de lui faire signe de te suivre. Tu entras dans la boutique, te pavanant dans les rayons. « En vrai je sais bien m'habiller mais au final je sais pas. Tu me conseilles quelque chose ici ? Je dois renouveler ma garde-robe, et tu connais mes goûts vestimentaires. Je compte sur toi pour me trouver les plus belles tenues... oh ce jogging a l'air confortable »

Daehyun était l'un des rares garçons à avoir trouver grâce à ses yeux, et qui était resté à ses côtés parce que entre eux c'était juste une évidence depuis le début. Dès leur première rencontre c'était comme si le destin les avait mis sur le chemin de l'autre, et Siah était plus que contente de pouvoir l'appeler son meilleur ami, le seul et l'unique, celui qui arrivait à la faire rester des heures au téléphone jusque tard dans la nuit à raconter tout et n'importe quoi, celui qui avait su prouver que Siah pouvait garder un garçon à ses côtés sans lui sauter dessus et sans le laisser à la première occasion. Il n'y avait jamais rien eu de physique entre eux, en dehors du fait que Siah soit quelqu'un de naturellement tactile avec les personnes qu'elle considère comme son cercle proche, mais Daehyun n'avait jamais fait partie de ceux que la brunette pouvait ranger dans la case : je séduis et je jette. Non, il était comme un frère pour elle. Adressant un sourire amusé à son ami, elle hoche la tête avec ferveur, oui c'était totalement ça il avait tout compris ! « C'est ça, tu me connais si bien, c'est beau. » Répondit-elle en faisant mine d'essuyer une larme invisible de son oeil avant de lui adresser un clin d'oeil et d'ajouter, « ce n'est pas moi si je n'exagère pas un tant soit peu mes propos, Daehyun, c'est mon côté théâtral, j'ai toujours su que j'aurais dû fouler les planches. » Elle avait raté sa vocation apparemment. La conversation déviant sur le chien de son meilleur ami, la jeune femme a du mal à retenir le ricanement qui menace de glisser entre ses lèvres, se mordant l'intérieur de la joue avec force et lui disant que Mushu pourrait très bien comprendre la situation, après tout l'amour qu'il avait pour son maître était plus fort que tout, il pourrait bien lui pardonner ces quelques heures loin de lui. « Il aura bien vite oublié, crois-moi. » Elle souffle, avant qu'une moue ne vienne se former sur son visage face aux paroles de son ami, la curiosité qu'elle ne peut garder bien longtemps pour elle, Siah voulait savoir pourquoi il voulait venir ici alors que c'était plutôt son territoire à la base plutôt que le sien. « Oui un tunnel, Dae, pardon d'être crue mais parfois je me pose des questions. » Elle répond, pourtant elle lui offre un sourire comme si ça pouvait faire oublier la mini insulte amicale sur la vie de son meilleur ami. Mais Daehyun se venge bien de tout ça quand il arrive à lui faire croire qu'il y avait quelqu'un... pour dévoiler ensuite que ce quelqu'un n'était autre que son chien et la réaction de Siah est immédiate. « T'es pas possible ! » Il se payait sa tête ! Et quand il reprend la parole, la brune le fixe en plissant des yeux, était-il sérieux cette fois ? Avec lui on ne pouvait jamais savoir ! Daehyun détourne habilement la conversation et Siah enchaîne facilement, très contente de pouvoir se plaindre. « Mais oui ? » Elle laisse un grognement lui échapper. « Je veux bien croire que tu veuilles pas être là mais putain, t'es pas obligé de venir habillé comme un plouc et sentant comme un porc ! » Un peu de dignité quand même ! « Je sais pas comment, mais à croire que son odeur a imprégné le tissu, je sais pas comment il a fait. » Elle allait devoir la jeter. « Un client de l'arcade, il paraissait mignon, on a flirté mais wow, si j'avais su... j'aurais fui. » Elle secoue la tête comme pour chasser les mauvais souvenirs, adressant un sourire à Daehyun avant de le suivre. « Tu sais mais tu sais pas, Daehyun ta phrase n'a aucun sens tu en es conscient ? » Elle marmonne en retour, ses yeux bruns regardant les différents articles tandis qu'elle continuait de suivre le garçon. « Déjà, tu vas commencer par reposer ce jogging tout de suite. » Elle ponctue sa phrase d'un tsk en regardant le bas.

C'était agréable de quitter l'école, les cours, les révisions. Surtout pour passer du temps avec ta meilleure amie. T'avais l'impression que ça faisait longtemps et qu'en même temps, c'était hier la dernière fois que vous aviez pu parler et rire ensemble. « Comme si je t'avais faite », articulas-tu en papillonnant des cils, fausse biche crédule que tu faisais avant de pouffer bruyamment. « Oui effectivement », susurras-tu, songeur, à ses paroles suivantes. « Cela dit tu peux encore frôler les planches si l'envie te prend », il n'y avait jamais de limite, pas vrai ? Le temps n'était qu'une vaste idée qu'on devait apprendre à gérer au mieux. « Tu penses ? Tu crois qu'il m'oublie quand je suis pas là ? Et quand je rentre il découvre que je suis là ? C'est pour ça que les chiens sont toujours heureux de ne revoir ?? », tu tournas ton visage vers elle, l'air un peu trop sérieux – tu te posais réellement les questions cela dit, les prunelles voyageant de gauche à droite alors que tu cherchais les réponses. « Ma vie c'pas un tunnel quand même », marmonnas-tu, les sourcils faiblement froncés, imaginant un tunnel devant toi. Tu fis la grimace, secouant le visage. Les tunnels, ça pouvait s'effondrer. Tu préférais l'image de l'autoroute. « Je sais pas si je peux te pardonner cet affront », confias-tu ensuite, la main sur le front, grand acteur que tu étais. Vous aviez raté votre vocation tous les deux apparemment. « Mais quoi ! », lâchas-tu le plus innocemment du monde alors qu'un sourire malicieux décorait ta bouche. Tu l'écoutas attentivement ensuite, hochant le visage, l'air concerné, comme si t'avais été présent. Comme si t'avais tout subi. « Il voulait vraiment pas être là je suppose », commentas-tu dans une petite grimace dégoûtée. « Tu lui as fait un câlin ? », tu lui adressas un sourire amusé, le sourcil levé. C'était la solution pour avoir son odeur sur ses habits non ? C'était amusant de la taquiner. « Si t'avais su t'aurais pas venu », tu secouas le visage, la main sur le cœur, la référence du film dans l'esprit. « Tu sais ce qu'on dit, il ne faut pas mélanger vie privée et vie professionnelle », tu levas l'index, tel un sage qui enseignait, quelques sons amusés vibrant dans ta gorge. « Ca a du sens. Faut juste comprendre c'est tout », râlas-tu, bougon. Tu clignas des paupières, les pupilles vers elle dans un air vraiment crédule cette fois avant de poser le vêtement et de lever les mains, innocent. « Si on a même plus le droit d'apprécier un jogging. C'est chouette franchement, on est bien à l'aise dedans. Surtout quand t'es à la maison toute la journée. Ou pour promener Mushu », pas besoin d'être épinglé de tous les côtés pour se balader au parc. Encore moins quand il pleuvait par exemple. « Mushu s'en fiche de savoir comment j'suis habillé il m'aime pour ce que je suis... le distributeur de nourriture », ça commençait en poésie et ça finissait en grand n'importe quoi. « Si je peux pas prendre le jogging je prends quoi ? », le regard tournant encore et encore. « Oh une chemise. C'est cool les chemises. Bon peut-être pas celle-là, je suis pas fan des fleurs », alors pourquoi tu la tenais ?? Juste pour dire que les chemises étaient cool. « Tu vois quelque chose ? Oh un béret. C'est rigolo les bérets », tu ressemblais à un gosse qui découvrait un magasin pour la première fois.

Siah jette un regard à Daehyun avant de rire, c'était franc, tête balancée en arrière en posant une main sur son ventre et une autre devant sa bouche. « Tu aurais commencé tôt si c'était le cas, t'avais quoi... deux ans quand je suis née ? Tu parles d'être précoce. » Siah s'exclama, les yeux pétillants de malice. La brunette secoua la tête quand il reprit la parole, riant une fois de plus, bien sûr elle avait dit ça pour rire car elle ne s'imaginait pas du tout sur le devant de la scène... sauf si c'était pour des documentaires sur les évènements mystérieux pouvant arriver. Non son âme elle l'avait voué au journalisme et aux faits divers, qui sait elle serait la présentatrice de ces émissions sur les morts ou disparations étranges (et qui se finissent souvent mal). « Maman serait sûrement enchantée de me voir sur scène, ou alors elle me rappellera à chaque fois combien c'est ma faute si elle a arrêté sa carrière pour me voir ensuite suivre son chemin. » Elle hausse une épaule, faisant mine de réfléchir avant d'ajouter, « quoi que ça elle le fait déjà, me dire que c'est ma faute si elle a dû arrêter son grand final pour accoucher. » Siah ricanait maintenant de ça, mais petite ça serait mentir de dire que ça ne l'avait pas blessé. Plus d'une fois. Maintenant elle s'y était tellement habituée, et sa mère lui disait moins souvent, quand elles se disputaient surtout. Siah aimait ses parents, plus que tout, mais la communication n'était pas toujours facile entre eux, ils attendaient beaucoup d'elle et c'était cette pression qui avait fait fuir leur fille pendant plusieurs mois à l'autre bout du monde. La conversation déviant sur le chien de Daehyun, Siah lui lance un regard voulant dire sérieusement ? à son meilleur face à ce qu'il venait de lui dire. « Comme si il pouvait t'oublier, tu crois vraiment qu'il en est capable ? Il est juste content de te voir et c'est parce qu'il sait que c'est toi, tu sais c'est comme si ils ont une sorte de radar interne qui se rappelle l'heure à laquelle on rentre. » Ça devait être ça. « Hm d'accord pas un tunnel alors tu la définirais comment ? » Elle posa la question en haussant un sourcil, curieuse de sa réponse. Avait-il enfin quelqu'un dans sa vie ? Il lui fit croire un instant, Siah tombant presque dans le panneau avant de continuer et elle le tapa gentiment au bras. « Comment ça mais quoi, tu me donnes même pas de quoi me mettre quelque chose sous la dent ! » Quelle injustice ! En tout cas Daehyun avait bien compris comment fonctionnait sa meilleure amie alors quand il la lança sur ce qui l'embêtait ni une ni deux Siah commença à se plaindre. Et elle avait toutes les raisons du monde pour. « Ah ? Mais si je dois pas mélanger, ça veut dire que je peux pas faire craquer Taehyun ? » Elle lance un regard offusqué au garçon comme si il venait de dire une bêtise, elle lui avait déjà parlé du garçon même si à ce moment-là la brunette était restée vague sur ce qu'elle comptait faire avec lui. Mais plus le temps passait et plus il était difficile de cacher son attirance pour son collègue, et ami maintenant. « Je dis pas que tu peux pas en profiter mais tu te pointes pas comme ça à un rencard ? Y'a quand même un minimum d'efforts à faire. » Ok si c'était pour faire une activité sportive elle y voyait pas le soucis mais là ? Ew. Et Daehyun enchaîna une fois de plus sur Mushu, à croire qu'il ne vivait et respirait que pour lui. « Je vais finir par croire que t'as une obsession avec ton chien. » Siah lui adresse un sourire taquin, avant que son attention soit détourné par les choix et propositions de son ami. « T'as quel âge ? Cinquante ans ? Ou tu veux te la jouer parisien ? Tu me reposes ça. Pas de bérets. » Quel cliché !

« C'est le talent mon enfant, le talent », que tu articulas dans un sourire idiot et amusé, les doigts s'agitant dans le vide devant toi. « Peut-être un mélange des deux », annonças-tu dans un air songeur même si c'était pas la meilleure façon d'encourager sa fille. Et c'était pas très gentil non plus. Tu plissas un peu le nez, peu réceptif à l'idée, venant y ajouter un mouvement d'épaules non convaincu. « Ca fait toujours plaisir », au contraire de sa mère, la tienne ne l'avait jamais dit mais elle le pensait si fort que les mots étaient presque écrits sur son front. « On sait jamais. Je serais triste s'il venait à m'oublier quand même », marmonnas-tu comme un gosse boudeur, presque la larme à l’œil à l'idée. Ca te rendait triste d'y penser en toute honnêteté. Mushu, c'était ton bébé, ton bébé pouvait pas t'oublier. « Un truc vaguement droit », tu lui lanças un regard avant de sourire. « Mais quoi bis ! J'y peux rien », et tu fis la moue, tapotant une larme invisible sous l’œil. Mais t'étais bien content d'avoir réussi à l'avoir, comme le gamin que tu étais, mimant un petit air fier. « Tu veux le faire craquer ? », que tu lui demandas alors, le sourcil levé, intrigué, prêt à tout entendre et écouter. « Je me pointe comme ça à un rencard. Surtout ceux auxquels j'ai pas envie d'aller », comme ça t'étais sûr qu'ils se finissaient plus tôt. T'étais gagnant : le rencard était rapide et en plus, t'étais à l'aise dans tes vêtements. Franchement, t'y voyais aucun mal. « J'en ai pas. Ou peut-être que si. J'en ai une ? Sans doute », tu levas les épaules, pas réellement secoué par l'annonce. Ton fils, ta bataille. Tu mimas un air offusqué ensuite. « Tu trouves pas ça cool les bérets ?? Pas de jogging, pas de bérets... Triste vie... mais bon ça me va pas », du moins la dernière fois que t'avais essayé c'était pas top. Par contre les jogging oui. « Il est joli ce gilet. Non ? Mais il a pas de poches. Pourquoi il a pas de poches ? C'est nul », tu fronças les sourcils, étudiant le vêtement. « Je sais déjà plus ce que tu voulais chercher. Il te fallait quoi ? Oh regarde ce pull il est beau non ? Il t'irait bien », que tu dis en pointant le tissu un peu plus loin, allant ensuite l'attraper pour le tendre vers elle. « Ca te va bien au teint. Tu veux l'essayer ? Ils l'ont dans d'autres couleurs aussi », proposas-tu, songeur, observant les autres vêtements. « Le tissu de vos hauts est moins doux que le tissu utilisé chez les hommes. Non ? C'est peut-être une impression. Ou alors j'ai la peau trop délicate sans le savoir », tu levas le regard dans le vide, perplexe, confus avant de secouer la tête. « Je peux pas j'ai aquaponey », que tu articulas, lisant ce qui était inscrit sur le t-shirt que tu tenais, te tournant vers elle dans un grand sourire. « Tu cherchais quoi déjà ? Je sais plus », c'était pas comme si tu venais de poser la question il y a quelques minutes. « Un chapeau de paille ! »