Plus le temps passe, plus tu te dis que tu aurais mieux fait de ne pas venir. Ha Rin prend un peu trop de plaisir à te malmener. Non, en fait elle prend trop de plaisir à retourner contre toi les faiblesses que tu lui as laissé entrevoir. Ce n’est clairement pas un sentiment agréable et tu n’as pas les armes pour te défendre. Tu pousses un soupir avant de reprendre une gorgée de ton verre avant de te prendre le front dans une main. Oui tu es soudain en train de mieux comprendre pourquoi tous les gens au labo se moquent quand tu vas faire cour. Parce que oui, tu avais remarqué que tu avais beaucoup plus d’étudiantes que d’étudiant, mais de là à penser que c’était à cause de toi… Non mais sérieusement c’est un peu ton monde qui s’écroule en quelques instants, tu pousses un soupir avant de parler, résigner. ”Je ne pense qu’un professeur devrait attirer des élèves par ce moyen-là. Je dois avouer que c’est un peu… Humiliant.” Tu soupires de nouveau, noyant ce dernier signe de faiblesse dans une nouvelle gorgée de poison. ”Décidément cette soirée est de pire en pire, j’aurais mieux fait de ne pas venir.”

Forcément, il faut qu’elle gratte le sujet… Sensible qu’est Rhea. Décidément cette femme se plaît à torturer les autres. Ce n’est pas professeur d’art qu’elle aurait dû être mais responsable des interrogatoires. Tu poses ton verre, le regard dans le vide, clairement tu souhaites éviter de croiser son regard à tout prix. ”Qu’elle me plaise où pas n’est pas le sujet. C’est inapproprié et une question de crédibilité. Je suis son responsable de thèse, si jamais il se passait quelque chose ses travaux ne seraient jamais pris au sérieux.” Tu reprends une gorgée, la dernière de ton verre, avant de te tourner vers ta consœur. ”En plus je ne crois pas qu’être avec quelqu’un qui passe sa vie à vous contredire soit une bonne idée pour garder ça secret non? En plus ce n’est pas dans mes plans d’être le centre de genre de rumeur. Je n’ai pas le temps pour ça, on en attend déjà bien assez de moi.” Tu ris doucement, tu te dis naïvement que si tu lui donnes ce qu’elle veut, peut être que tu vas réussir à lui faire lâcher l’affaire.

C’est peut-être l’alcool qui commence de faire faire des idioties, mais tu te rapproches un peu d’elle. Un sourire en coin étire tes lèvres, après tout toi aussi tu peux jouer à ça. Enfin, un peu. ”Dit moi, tu aimes bien me faire parler de mes sombres secrets. Si on parlait un peu de toi Madame la prof délurée.” Tu ris de nouveau alors que tu te recules, observant Ha Rin en riant presque d’avance. ”Je me demande bien quel genre de chose quelqu’un comme toi peu bien cacher? Je suis presque envieux de ne pas être comme toi.” Oui, parce que tout serait beaucoup plus facile. Enfin, souvent, si tu n’avais pas autant de retenu.

C’est humiliant de savoir finalement qu’on plaît ? Je ne l’aurais pas cru possible. Si nous parlons du Doc, il est séduisant. Il a un charme à couper le souffle, on ne peut pas ignorer cette beauté. On peut clairement l’imaginer dans des costumes comme un membre de la mafia avec une telle assurance ou dans un uniforme qui pourrait le rendre encore plus redoutable. Il possède un charisme dont il n’a pas conscience. Ce ne sont pas uniquement les jeunes demoiselles qui voient ça, mais bien toute la gente féminine. Je le vois. Certes, son manque de confiance et d’assurance peut faire ralentir plus d’une, mais pour les femmes qui adorent saisir le taureau par les cornes ; il est à croquer ! Donc savoir que ton cours plaît à plus d’une, d’où est le problème ? Il devrait se sentir honoré d’avoir davantage des femmes scientifiques. « En quoi c’est humiliant de savoir que tu es beau ? Il y a de quoi à être fier ! Sors ton beau plumage pour te pavaner, mon beau petit paon ! » Pourquoi s’enivrer pour si peu ? Je voudrais bien que ma classe soit remplie par ma beauté et non par ma folie. « Mais non, mais non. Il faut voir le bon côté chose ; tu as moi comme nouvelle amie. » Je lève mon verre pour trinquer à son honneur. Est-ce une bonne nouvelle d’être mon ami ou pas ? Bonne question.

Le timide Don Juan. C’est dommage qu’il n’ait pas conscience des personnes ou de belles personnes à sa portée. Il pourrait tellement être comblé si ce n’est pas grâce à sa maladresse, au moins en étant social, il pourra rencontrer quelqu’un aussi formidable. Cela dit, il n’a pas tort. Je bois un peu en écoutant son explication. Si on apprend sa relation avec son assistante, les deux sont discrédités. Je hoche la tête pour lui montrer que je comprends totalement. Toutefois, je m’en moque un peu. Nous avons une vie à vivre et pourquoi crier sur tous les toits sur cette relation secrète ? « Tu vas être surpris d’apprendre qu’il y a des personnes qui aiment ça se faire contredire. » Chaque être humain est unique et chacun possède son âme-sœur qui est faite l’un pour l’autre. En tout cas, la personne qui m’a comme âme-sœur, j’espère qu’elle est saine d’esprit.

Buvant le restant de mon verre tout en le déposant par la suite, on s’approche de mon visage. L’idée de l’embrasser pour le surprendre est bien là, mais je crains que je l’aie suffisamment traumatisé pour ce soir. Bon, en vrai, j’essaie de me retenir. C’est tentant. Une belle opportunité, mais non. De toute façon, sa personnalité a changé du tout au tout. Monsieur est alcoolisé ? Déjà ? Dommage, je tiens bien l’alcool, je suis capable de tenir au moins deux autres verres. En revanche, la tournure devient de plus en plus intéressante. Autant rester consciente afin de le taquiner un peu à notre prochaine rencontre. Je fais signe au barman de m’offrir un autre verre. Quant à Doc ? Un soda pour le faire redescendre sur terre pourra l’aider. « Tu te demandes ce que je cache ? Je suis toute ouïe à tes hypothèses. » Être folle n’est parfois pas un cadeau, mais on s’y fait et on croque à la vie. « Tu feras quoi si tu es comme moi ? » Lui demandais-je avec curiosité.

En quoi c’est humiliant?  C’est parce que tu prends clairement beaucoup trop à cœur ta matière, et encore plus ce que tu enseignes. C’est peut-être à mal, c’est peut-être stupide mais pour toi l’apparence du professeur n’a rien a voir avec la qualité de l’enseignement. Le seul bon côté c’est que ton cours est toujours bien fréquenté et que cela garantit, en plus des résultats du labo, un accès à des financements de la faculté. C’est bien le seul côté positif de tout cela. Tu jettes un regard un peu dépité à Ha Rin, avant de lui répondre. J’ai la tête d’un paon? J’ai la tête de quelqu’un qui se soucie du regard d’étudiante en chaleur? Sérieusement les gens sont trop compliqués pour moi.” Tu pousses un soupir, encore avant de ne pouvoir retenir un rire quand ta comparse du soir en rajoute encore une couche. Tu tournes la tête, clairement amusé et peinant à retenir un rire. ”Humm, une bonne chose? Bizarrement je ne suis pas convaincu, je crois que c’est plus dangereux pour moi qu’une bonne chose.” C’est même une certitude, c’est clairement le genre de personne qui va avoir la fâcheuse habitude de te faire faire ce que tu n’aurais jamais frais d’habitude.

Elle parle, elle parle mais tu ne comprends pas vraiment où elle veut en venir. Enfin, si, tu comprends mais tu n’es pas sûre de ce qu’elle veut sous-entendre. Est-ce qu’elle est littéralement en train de te dire que tu devrais faire quelque chose avec Rhea malgré la situation. Pourquoi tout est toujours aussi compliqué. Ça te donne mal à la tête rien que d’y penser. Enfin ça et le reste, certes. De toute manière ce n’est pas le moment de réfléchir à tout ça, du moins pas le meilleur” moment, parce que tu risqueras de dire et de penser des choses qui aggraveraient la situation. Tu lèves un sourcil à ça remarque. ”Qui aime se faire contredire? C’est stupide. Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tu sous-entends quelque chose?” Tu la regardes, sans trop savoir. Tu as déjà du mal à comprendre les gens d’ordinaire, mais avec elle c’est d’autant plus compliqué. elle est totalement imprévisible et un peu cinglé sur les bords, pour quelqu’un d’aussi ordonné et cartésien que toi c’est l’enfer. Tu espères soudain ne pas la voir trop souvent, sinon tu risques de devenir marteau c’est certain.

Elle cherche un peu trop à percer les rouages de ton esprit, et ça ne te plaît qu’à moitié. Tu as l’impression désagréable de te faire analyser, ce qui est un comble pour quelqu’un qui analyse des résultats à longueur de temps. Tu la vois commander et elle croit sans doute que tu es déjà trop alcoolisé. Non pas vraiment, mais ile est vraie que tu as bu un peu trop vite, alors tout te monte un peu trop au cerveau. Tu réfléchis ensuite, un peu trop longtemps sans doute. Tu la regardes alors amusé. ”Qui sait, tu es peut-être en cavale? Ah non ce serait un scénario de drama ça… Hummmm…” Tu marques une pause, faussement dramatique d’ailleurs. ”Non, je dirais que quelqu’un d’aussi… Exubérant que toi à du être tellement tenu dans une cage que dès que tu en eu l’occasion tu as laissé exploser tout ce que tu cachais au fond. Où Alors tu es juste complètement cinglé, c’est possible.” Tu ris de bon cœur, tu te moques un peu de savoir en réalité. C’est juste amusant de profiter de ce moment aussi simplement, sans trop réfléchir à quoi faire, quoi dire, quoi pensé. C’est… Reposant, oui c’est le mot juste. ”Je ne serais déjà pas revenu en Corée quand on me l’a demandé. Tout était plus simple avant que je ne doive revenir, mais bon. Je suppose que je n’avais qu’à pas écouter…” Ta mine devient alors plus sombre alors que tu prends une gorgée du soda qu’on t’amène. Tu ne l’avais jamais dit à haute voix, pourtant ça ne te soulage pas, enfin pas vraiment autant que ne l’aurais imaginé.

Les gens sont si compliqués ? Hélas, c’est la triste vérité. Aucun être humain dans l’univers n'est simple à comprendre. On ne naît pas avec livres d’instructions. On ne peut pas lire pourquoi nous ressentons ça lorsque nous regardons un bel homme torse-nu ou encore des hommes qui regardent des femmes comme si c’étaient des morceaux de viandes. Autant hommes et femmes, la personne en elle-même reste complexe à saisir. C’est lassant, mais on finit par s’accommoder surtout quand ça concerne la personne qu’on aime. Alors expliquer pourquoi les étudiantes apprécient leur cours de biochimie. Mes mots me manquent. Je pourrais lui donner un exemple, mais ça deviendrait davantage absurde et incompréhensible pour son cerveau. Je pourrais lui balancer l’exemple du nez. Pourquoi le nez se situe au milieu du visage au lieu d’ailleurs ? Ça ne s’explique pas, car c’est ainsi que la vie a conçu chaque créature vivante de la terre. Si je change ça pour la situation du doc : pourquoi les étudiantes viennent à son cours ? Pour le bel enseignant qui a choisi cette matière ennuyante. On n’a pas besoin d’une thèse de cinq cents pages et des formules de Pythagore pour comprendre ça. Tout simplement, parce qu’il est séduisant. Tant mieux s’il y a des très bonnes notes. Au moins, il est captivant. Comme un paon qui déploie son beau plumage. Il est hypnotisant, mais il ne semble pas convaincu ce qui me fait rigoler. « Roooooh, ce n’est pas comme si tu ne t’amusais pas avec moi ! » Est-ce que je prends ses propos mal ? Pas du tout. Je ne vexe pas pour si peu. Chacun peut avoir son opinion sur ma personne, ça ne me dérange pas.

Son assistante qui le contredit tout le temps. C’est parfois une manière de chercher des noises et de l’attention. Venir le chercher pour le faire fâcher. Ça, peut-être qu’elle aime le voir hors de ses états. Le trouvant encore plus séduisant et sexy de le voir autant autoritaire. Malheureusement, Doc ne semble pas avoir les mêmes idées que moi. Qui aime se faire contredire ? On risque d’être surpris. Il y a plus de personnes qu’on ne l’imagine. C’est peut-être stupide, mais c’est ainsi. Comme d’autres qui adorent s’infliger des blessures au point d’être jouissif. Encore un mystère que je ne peux lui expliquer concrètement. Je hausse les épaules ne sachant également pas quoi lui dire. Quant à sous-entendre, je pourrais continuer l’hypothèse que son assistante puisse avoir un œil sur lui, mais si ce n’est pas réciproque pourquoi forcer le tout ? « Tu veux que je sous-entende quoi ? » Finis-je par lui répondre en souriant. Autant lui retourner la question.

Ce que je cache est un grand abandon. On m’a rejeté, repoussé, expulsé sans rien, me retrouvant ainsi à la rue. J’avais de la difficulté à trouver un emploi bien que je ne possédais pas de toit et je devais également oublier les études universitaires. Tout ça, sous le complot sans cœur de mes demi-frères et sœurs. J’ai vécu dehors pendant plusieurs mois, découvrant les nuits glaciales de l’hiver malgré moi. Ma personnalité a toujours été ainsi le plus loin que je me souvienne et le fait de vivre dans la rue a accentué un peu plus mon côté fou. Pourquoi se gêner ? Pourquoi se focaliser sur les opinions des autres ? Quand on a vécu comme étant un échec de la société, les mots ne nous atteignent pas. En tout cas, c’est mon cas. Je me mets à rire lorsqu’on me dit que je suis en cavale. Si seulement. Je serai bonne pour l’asile psychiatrique. Puis, j’écoute ses autres hypothèses avec attention. Vivre dans une cage ? Non. « Je vote pour la cinglée même si ce n’est pas tout à fait ça. » Si seulement il savait ma vie, mais bon. Je ne suis pas fière d’avoir vécu comme une clocharde. Ceci dit, c’est en buvant tranquillement mon verre que je m’aperçois du changement de mon ami. Fronçant légèrement les sourcils tout en écoutant attentivement. Déménager ici, si simple autrefois. « Pourquoi ça semble si compliquer ? Qu’est-ce qui fait en sorte que tout est compliquée ? Tu ne peux pas juste simplifier le tout si c’est possible ? » Opter pour la facilité et la simplicité parfois ça sauve des vies !

Elle finit par t’embrouiller avec tous ses sous-entendus, ces non-dits et ses suggestions. Déjà que tu as tendance à avoir du mal à comprendre ce qui peut passer par la tête des gens en temps normal, elle ne t’aide pas. Le fait que ton cours se remplisse plus lorsque c’est toi qui le donnes plutôt que Rhea t’étonnera toujours autant. Tu n’as jamais été à l’aise avec ça, parce que dans le fond, tu sais très bien que ce n’est pas pour le cours que la plupart sont là. Certains trouveraient ça flatteur mais pas toi, c’est même plutôt l’inverse. C’est un peu une trahison à ta propre matière et à tes travaux. Là où Ha Rin te perd complètement c’est lorsqu’elle parle de Rhea. Tu n’es pas complètement stupide, tu comprends globalement ce qu’elle sous-entend, enfin tu comprends l’idée. Ce n’est pas pour autant que ça te semble plausible, enfin vus ce qui s’est passé la dernière fois lorsque tu t’es réveillé. Non non non, un simple accident, ce n’était rien de plus. Tu secoues la tête, comme si ça allait chasser cette vision de te esprit. Tu finis alors par reporter ton attention sur elle, fronçant les sourcils. ”Je crois que tu sous-entends que mon assistante où moi, voir les deux, ont des idées absolument inappropriées derrière la tête. Je ne sais pas comment le prendre, et ça m’embrouille encore plus.” Tu soupires bruyamment, tu as mal au crâne rien que de penser à tout ça. Si tu avais su que ce soir c’était soirée psychanalyse tu ne serais pas venu.

Tu tentes alors de détourner la conversation sur la professeur d’art plastique complètement lunaire. Non mais sérieusement, on la croirait sortie d’un cliché, mais ce genre de personnalité à l’opposé de la tienne ta toujours fasciné. Qu’est-ce qui peut bien avoir forgé ce genre de personne? Tu émets quelques hypothèses, toute franchement farfelue mais tu n’avais pas la prétention de trouver la bonne réponse si on veut être franc. Tu ne peux pas t’empêcher d’éclater de rire quand elle te dit opter pour la cinglée. Décidément elle est vraiment un cas à part. ”La folie n’est qu’une question de point de vue il parait. Pourtant je suis curieux de voir ce que tu peux bien cacher derrière toute cette… Extravagance.” Est-ce que c’est de la curiosité mal placé de scientifique? Oui, absolument. Tu détestes les énigmes non résolues c’est plus fort que toi, ton cerveau à besoin de réponse claire et définitive, pas de flou et de vague.

Ton humeur change bien vite, tout ça te rappelant à quel point la Corée n’a toujours été qu’une source de problème et d’incompréhension en chaîne. Ta place n’a jamais vraiment été ici, tu le sais parce que tu n’as jamais été aussi serein que lorsque tu étais loin de toutes ses obligations qu’on t’imposait ici. Tu étais toujours aussi… Bizarre aux yeux des autres, mais on ne te forçait pas à être quelqu’un d’autre. On te prenait pour ce que tu étais. ”Tu sais, ça sonne un peu arrogant, mais même les privilégiés sont parfois à plaindre. Le monde en Corée est un tas de paraître et d’obligation auquel je préférerais échapper. La simplicité je l’avais, mais il faut croire que la vie aime bien nous mettre un coup bien placé pour nous rappeler la place qu’un doit occupé. C’est juste que… Par moments, j’aurais aimé avoir plus de choix possibles. Enfin, je ne suis pas vraiment à plaindre dans le fond. Il y a des gens qui ont des problèmes plus graves que ça.” Après tout tu n’as jamais manqué de rien, et tu as l’impression d’être un égoïste en pensant comme cela. Il y a des gens qui ne mangent pas, où qui dorment dehors. Tes problèmes  n’en sont pas vraiment dans le fond, sauf pour toi.

C’est un plaisir pour moi de voir des réactions comme celles-ci ; la confusion. Les victimes réfléchissent beaucoup. Tentent de trouver un lien potentiel dans ce délire de mettre deux personnes ensembles. Pourquoi un professeur de science est obligé d’avoir une attirance de son assistante ? Bonne question. Les premières impressions marquent l’esprit. Comme la beauté de Doc qui est à couper le souffle. Charismatique, mais sa personnalité manque de charme afin qu’il soit totalement irrésistible. Quand un homme travaille avec une femme, alors oui, c’est obligé. Pourquoi ? Parce que l’être humain est simple d’esprit. Une loi imaginaire dit qu’une femme ne peut pas être amie avec un homme et encore moins être équipiers. Forcément, ils vont éprouver de l’amour et avoir une quelconque liaison. C’est ainsi que les gens pensent. Toutefois, quelques-uns ne pensent pas comme ça ; comme lui. Je peux clairement dire que je suis dans l’autre catégorie, mais je m’en fiche. J’aime les réactions de Jin woo. C’est un délice visuel. Je souris d’amusement à sa remarque. Il est embrouillé et c’est tout à fait normal. « Désolée de t’embrouiller. Tu sais, si tu ne ressens rien pour ton assistante, je vais arrêter de t’embêter. Sauf que rien n’empêche de prouver une certaine attirance et d'avoir des pulsions. Nous sommes des êtres dotés de libidos. » Dis-je en le regardant en ayant un gros sourire. Pulsions primitives que – presque – toute personne sait de quoi que je parle. Éprouver des désirs sexuels, ce n’est pas illégal.

Quoi qu’il en soit, mon passé et mon côté semble l’intriguer de plus belle. Je suis dorénavant une recherche qu’il tente d’élucider mon côté extraverti. Forcément, il a sûrement quelque chose qui a fait en sorte que je suis comme ça aujourd’hui. Être cinglée cache certainement la douleur du passé. Une folie est une question de point de vue, c’est exact, mais aussi, c’est un mode de vie que j’ai acquis. Mon côté extraverti, je l’ai toujours eu, mais être autant extravagance, c’est avec le temps que je l’aie développé. Tout comme ma folie, tout comme me ficher des regards et opinions des autres. On se forge une armure et elle devient impénétrable. C’est comme ça. Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? Certes, le divorce de ma mère n’a pas été un moment très heureux. Mon père m’abandonnant sous la tutelle de ma maternelle. Ensuite, fut l’abandon de cette dernière par une suggestion très largement suggérée par mon beau-père. Donc oui ; ma vie se résume à des abandons. J’ai appris à me forger en conséquence pour arrêter de me sentir seule et d'abandonner de tout le monde. « En gros, l’abandon » Répondais-je tout simplement pour démystifier tout ça. Je n’ai pas peur de dévoiler, mais je ne recherche pas la pitié ou compassion en retour.

En revanche, je suis tout de même curieuse de cette tournure de conversation. Son humeur change bien vite et je me demande bien pourquoi. Est-ce que je lui ai dit quelque chose de blessant ? Je ne crois pas, mais je voudrais lui venir en aide comme on me l’a déjà fait par le passé. Écoutant bien attentivement ce qu’il dit et oui, je confirme ; ça sonne arrogant, car il n’a pas connu ce que le paraître et obligation font quand ils nous tournent le dos. Ils nous font ressentir comme des déchets et des incapables. La société est trop cruelle, mais j’ai cessé de le prendre à cœur. Ça ne m’affecte plus. Il faut qu’il apprenne à faire de même et faire ce qu’il aime. « Dans ce temps-là, il faut uniquement faire ce qu’on aime sans se soucier des regards des autres et de la société. » Je lui donne un bisou sur la joue avant de rigoler. « Comme j’avais envie de te bisouter la joue tout en me fichant des autres. D’autres vont dire que je suis en train de te courtiser afin qu’on couche ensemble, etc. Ou encore d’autres vont penser que je suis une perverse et dévergondée. Alors que c’est un simple bisou pour te consoler. Tu trouveras des réponses éventuellement. »

C’est officiel, plus elle parle plus elle t’embrouille.  Non parce que plus elle tente de t’expliquer que ce serait normal d’avoir des pulsions envers Rhea, plus elle te dit le contraire. Oui toi aussi tu as de la libido, comme tout le monde, sauf qu’elle ne te maîtrise pas. Enfin tu ne crois pas? Quoique parfois avec Rhea on puisse dire que les choses ont tendance à… S’emballer plus vite que prévus. Non Non non, complètement inapproprié. Même si c’était la chimie de ton corps qui tentait quelque chose , ça ne justifiera en rien ce qui pourrait se passer. À part les images que tu n’arrives pas à te sortir de la tête, peut-être. ”Désolé mais en tant que professeur de biochimie, je dois te dire que ça ne justifie pas grand-chose. Si on ne sait pas se contenir un minimum, autant être un animal.”  Surtout que faire le contraire irait à l’encontre de tout ce que ton éducation et tes propres règles t’obligent à faire. Pourtant dans le fond… Juste un peu… Et tu as horreur de juste penser ça mais… Ah Rin n’a pas tout à fait . Ce pas pour autant que tu vas avouer cela. C’est un secret entre toi et toi.

Ta curiosité mal placée te fait soudain te sentir horriblement mal. Tu ne t’attendais pas vraiment à ce qu’elle te réponde. Tu ne t’attendais pas non plus cette réponse-là. C’est ce que l’on appelle une climatisation pour citer tes étudiants. Tu restes là sans rien dire, sans doute avec des yeux ronds comme des soucoupes. ”Oh, je vois…” Tu n’as rien trouvé de très intelligent à dire. Oui elle t’a complètement pris de court. Pourtant ça explique beaucoup de choses, enfin tu supposes. Elle compense un peu au final. Tout le contraire de toi qui refoule tout en permanence. Tu ne peux pas dire que tu comprends, ce serait mentir, tu n’as aucune idée de ce que c’est. Tu peux juste… Imaginer, tout du moins essayer. ”Maintenant c’est moi qui me sens encore plus mal d’avoir posé la question. Il parait que le traumatisme créé des gens plus intéressant. Je crois que tu as largement de quoi faire.” Tu marques une pause, le regard dans le vide avant de croiser un professeur partir complètement en roue libre dans le fond. ”Quoique non, oublie, c’est le professeur de psychologie qui saute partout qui m’a dit ça une fois. C’est sûrement un charlatan.” Après tout la psychologie c’est un peu la médecine encore plus dure à démontrer non? Bref non, note à toi-même: ne plus écouter tes collègues à chaque fois.

Changement d’humeur pour la suite, bien que vos mondes complètement opposés n’assurent aucune compréhension. Sauf que toi, ce monde d’hypocrite et d’apparence tu n’en as jamais voulu. Bref. Un sourire triste au coin de tes lèvres apparait alors. ”Le choix n’est pas toujours une option très chère.” Parce que toi, tu ne l’as jamais eu. Tu n’as jamais forcé la chose pour l’obtenir non plus. TU n’as pas le temps de t’apitoyer sur ton sort alors que tu sens les lèvres de ta collègue sur ta joue. Tu entre-ouvres la bouche avant de la regarder complètement choquer par ce geste complètement anodin. Ta main se porte sur sa joue comme si elle t’avait brûlée. ”Qu’est-ce que… Pourquoi tu… Je ne comprends rien à ce que tu veux dire.” Non parce que c’est franchement inapproprié tout ça. En plus tu ne comprends rien à ce qu’elle veut te faire comprendre. Bon, c’est sûrement parce que ton cerveau bug, pris au dépourvu par cette agression physique sans sommation. Bien que ça te fasse bien moins d’effet que le baiser échangé avec Rhea. Ok la c’était un bisou sur la joue et tu n’es pas un enfant non plus. Mais les mots qu’elle utilise? Volontairement? Clairement toi tu n’en es pas capable. Encore moins d’assumer le fait de créer des rumeurs. Tu as assez de problèmes comme ça. ”Non les rumeurs ça ira, j’ai eu ma dose récemment.”