« Il y a toujours autant de monde ? », que tu demandas, timide et gênée, les pupilles allant et venant entre les différents visages qui passaient à côté de vous, l'une de tes mains délicatement accrochée au bras de Min Ah. Tu craignais la perdre, et surtout, tu craignais te perdre. Tu ne connaissais rien, ni personne, et tu ne saurais pas quoi faire. Et même là, à ses côtés, tu ne savais pas ce que tu devais faire. La route pour venir avait été longue, convaincre tes parents encore plus. Car tu passais tes révisions au second plan et tu avais loupé une leçon de piano, aussi. Tu espérais qu'ils ne t'en veuillent pas trop – ils avaient finalement accepté, en pensant que cela pourrait peut-être t'aider pour plus tard. Pour te créer des liens et avoir des « connexions ». Tétais pas venue là pour ça mais tu n'avais pas précisé, te contentant de sourire et de les remercier. « Est-ce que... », tu te pinças un peu les lèvres, hésitante, jetant un regard sur ta tenue, le sol, le vide. « Est-ce que je dois faire quelque chose de spécial ? Enfin... », la question était stupide, t'en avais conscience, mais tu avais peur de paraître bête à être debout sans rien faire ou rien dire... sauf que tu ne savais pas quoi dire non plus. « Je n'imaginais pas ça comme ça en tout cas », commentas-tu, le nez levé. Tu ne pourrais même pas expliquer comment tu avais imaginé ça. « Est-ce qu'on a le droit de prendre des photos ? », la questionnas-tu encore, désignant un endroit de l'index dans un air curieux et intrigué. « C'est joli par là, avec les petites statues. Le ciel est beau en plus », tu lui lanças un regard, espérant pouvoir prendre quelques clichés – de la vue, de la foule, de ta tenue, de la sienne, de vous. « On pourra prendre des photos ensemble. Pour le souvenir », et tu souris un peu plus, émerveillée à l'idée. Tu laissas une nouvelle fois ton regard traîner ailleurs, les doigts toujours agrippés à son bras, te retrouvant presque collée à elle comme un poussin qui semblait effrayé. « C'est vraiment impressionnant... », chuchotas-tu – mais tes pupilles brillaient d'admiration et d'engouement.