((tatouage)) — « Tu sais ce que je me dis souvent ? », articulas-tu lentement, jetant un regard vers Ryuu, le coin des lèvres se levant à peine. Puis tu détournas le regard à nouveau, les lèvres faiblement poussées en avant, laissant le silence répondre à ta place – comme si tu attendais qu'il lise dans tes pensées. Déçue qu'il ne puisse pas, tu émis un faible son amusé, le coin des lèvres se haussant à nouveau. « C'est dommage qu'on ait qu'un corps », tu fronças les sourcils, frimousse boudeuse prenant place sur ton visage alors que tu retenais un soupir. Tu laissas à nouveau le silence te brûler les lèvres jusqu'à ce qu'un rire ne t'échappe. Tu secouas la tête avec discrétion, te trouvant stupide – même si en réalité, tu l'avais réellement pensé. Tu voudrais avoir d'autres corps pour toutes ces choses que tu voulais inscrire sur ta peau. Tu voudrais avoir plusieurs corps pour pouvoir laisser des traces de ton histoire, ton évolution, tes émotions sur ta peau. « J'ai pas assez de place », osas-tu râler, air bougon à nouveau présent sur la frimousse. Tant d'idées – tant de choses à dire, à raconter et pas assez de place. C'était un peu dommage. Tu devais faire des choix et pourtant, tu te contentais souvent de la même chose ; les fleurs. Tu aimais ça plus que tu ne le pensais. Tu adorais les voir sur ta peau. Tu ne pouvais pas toujours apprécier celles sur ton dos alors que tu le voudrais. Celles sur ta cuisse droite était discrète – trop discrète. Alors il t'était venu cette idée pour une plus grosse pièce. Des fleurs visibles. Des fleurs que tu pouvais regarder et admirer aussi souvent et autant de fois que tu le voulais. « Je pensais pas autant aimer les fleurs tu sais... comme quoi », était-ce parce que tu travaillais dans une boutique de fleurs ? Y avait-il un lien ? « Je pensais pas non plus qu'elles pouvaient dire autant de choses », et pourtant t'en apprenais tous les jours. Chaque fleur avait un message bien à elle. Tu observas le plafond quelques secondes, muette à nouveau. Tu te demandais si ta mère aimerait voir ça sur ta peau. Serait-elle pour ? Ou plutôt contre ? Ton père savait que tu étais là aujourd'hui cela dit. « Celui-là est même pas encore terminé que je peux déjà t'assurer que je reviendrai », prononças-tu doucement, le sourire léger aux lèvres alors que tu lançais ton regard vers lui montrant ainsi que tu étais sûre de toi et de tes paroles. Tu avais encore tellement de choses à graver sur ta peau. Des souvenirs que tu voudrais dessiner là pour ne pas oublier. D'autres images que tu voudrais oublier. Parfois. D'autres fois tu espérais qu'elles ne disparaissent jamais. C'était toujours un peu contradictoire – devais-tu oublier ? Ou non ? Vivrais-tu mieux aujourd'hui si tu oubliais tout ? Serais-tu plus heureuse si tu oubliais ? Tu ne pouvais pas dire que tu étais affreusement malheureuse mais... souvent tu pensais que quelque chose t'empêchait de t'épanouir pleinement. Et ces images revenaient alors secouer tes pensées et ton cœur. « Est-ce que tu as une fleur préférée ? »

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