((ootd))Tu rumines, encore et encore depuis que tu as quitté l’hôpital. Oui tu le sais, tu ne devrais pas, tu devrais passer à autre chose, tu devrais te sortir Senna de la tête. Mais comment est-ce que tu pourrais? Tu as passé tant de temps à articuler toute ta vie autour de cette relation que maintenant tu es complètement perdu. Rajouter par-dessus ton caractère de cochon rancunier et mauvais perdant? Pas moyen que tu digères ça aussi facilement que Senna semble le faire. Ce qui en rajoute encore une couche à ta rancœur. Le seul avantage de cette… Rencontre… À l’hôpital, c’est que Senna ta tellement vexer à passer à autre chose et à venir te voir ainsi que tu tes replonger à corps perdu dans les études. C’est une sorte d’exutoire au moins, enfin un beaucoup plus sain que te faire des soirées douteuses à longueur de temps. Du moins en faire moins, beaucoup moins. Tu remontes des notes et reprends le court normal de ton cursus, avec toute ta hargne habituelle, et on peu dire que ça en ce moment tu en as un paquet à revendre. Malgré tout ça il faut avancer, toujours avancer, tenter de trouver ce que tu vas faire plus tard, comment enfin te sortir de ta situation. Tu as fait une promesse à ta mère que tu dois tenir, même si ton cœur pour l’instant est toujours en train de saigner.

C’est là que tout va basculer, encore une fois, mais tu ne le sais pas encore. Décidément le destin a le don pour te jouer tes tours. Tu vas bien vite t’en rendre compte. Il faut que tu te trouves un stage, ce qui te donne aussi l’occasion de te faire un carnet d’adresses plus important pour la suite. C’est une tannée pour toi, tu te prends refus sur refus, tu n’as pas grand-chose pour toi en même temps. Mauvaise origine, tatoué et apparence disons… Douteuse la plupart du temps quand on ne te connaît pas. Pourtant tu as les dents longues et globalement un très bon dossier scolaire, ce qui finit par plaire à un cabinet d’avocat d’affaire qui à autant d’ambitions que toi. La roue est enfin lancée, ce qui te rassure un peu, parce que toutes ses conneries c’est épuisant pour toi. Tu découvres un peu plus un monde qui t’est étranger: celui d’une “élite” de la société coréenne, bien loin de tes origines. Au début c’est… Perturbant, très perturbant même. Tu gères des contrats et des clients avec des chiffres qui n’ont plus aucun sens pour toi. C’est grisant, un peu trop peut être, être en stage permet d’avoir quelqu’un qui vous remet en place et dans le bon chemin. Tu n’as jamais autant aimé avoir quelqu’un pour te mettre une baffe de temps en temps. Tu découvres aussi un monde où les relations et l’apparence jouent parfois plus que les compétences. C’est un peu dégoûtant pour toi et tes ambitions, mais hors de question de lâcher.

C’est ainsi que tu te retrouves dans une soirée indécentes, tout le monde se montre, le champagne et les amuse-bouches que tu n’as jamais vus. Enfin si, en photo, parce que jamais tu n’aurais imaginé pouvoir te payer ce genre de chose. Fais est que non, tu ne peux pas te le payer et rien ne te fait monter au plafond. Tu es un peu perdu, coincé dans ton costume, le syndrome de l’imposteur te semble soudain beaucoup trop réel. Tu suis donc ton maître de stage et ses associés, tu observes, tu souris, tu discutes un peu mais tu ne sais pas trop quoi en faire. Tout ceci est… Trop. C’est exactement ça, tout est beaucoup trop poussé pour toi. Il faut que tu digères ce monde si spécial. C’est à ce moment-là que le destin se décide pour te rappeler qu’il aime te mettre un uppercut quand tu t’y attends le moins. Alors que tu discutes avec un avocat du cabinet, une simple phrase dans ton dos t’arrache un frisson et te bloque. ”Madame Choi, Mademoiselle Choi, c’est toujours un plaisir de vous croiser.” Non non non. Vraiment? Pourquoi? Qu’est-ce qui se passe? Tu ne sais plus quoi faire, tu ne sais pas surtout. Tu dois faire bonne figure mais comment faire? Un coup de coude te réveil et tu tentes de retirer ton air triste, alors que tu te retournes pour saluer Senna et sa mère. ”C’est notre nouveau stagiaire, il est dans la même université de votre fille, peut-être qu’ils se connaissent d’ailleurs.” Tu te racles la gorge, affiche un sourire de façade et tu tentes de ne pas croise le regard de Senna. ”Madame Choi c’est un plaisir, on m’a beaucoup parlé de vous et de votre famille. C’est un plaisir.” Tu t’inclines et la salues poliment alors que c’est littéralement la personne que tu détestes le plus en ce moment avec toutes les rumeurs de mariage qui arrivent a tes oreilles. Même ici tout le monde ne murmure que ça, savoir qui allait mettre la main sur Senna. C’est dégoûtant et tu as envie de faire manger leurs flûtes à ces gens. Bref. Tu finis par te tourner vers Senna. Senna angélique et magnifique comme d’habitude, comment le contraire serait seulement possible? Tu ne peux t’empêcher de l’admirer alors que tu la salues le plus neutrement possible alors que tu crèves d’envie de l’embrasser pour montrer à tout le monde qu’elle est à toi… Non, elle ne l’ai plus arrête avec ça. ”Mademoiselle, je n’ai eu le plaisir que de vous croiser à l’université. C’est un plaisir.” Tu en fais des tonnes, c’est volontaire, même si sa mère est là. Après tout elle ne peut pas se sauver tout de suite non? Tu attrapes sa main pour lui faire un baise main. Mon Dieu, tu peux sentir le regard meurtrier de sa mère. Le pire? C’est que tu ADORES ça. Bien fait vieille mégère.

((ootd)) Il est étrange de voir à quel point on peut revenir au point de départ en une fraction de secondes. Que tous les efforts réalisés peuvent s’évaporer en un battement de cils. Senna redevenant en un claquement de doigt cette poupée obéissante et docile. S'effaçant au détriment de son propre bonheur afin de remplir chaque case qui doit être cochée. faire face à toutes les responsabilités et attentes qui pèsent sur ses épaules si fragiles. Et la cage que hyo avait eu bien du mal à ouvrir pour elle s’est refermée au moment où elle a décidé de tout arrêter. Hyo. Un nom qui la hante. Qui l’obsède et qui lui lacère le cœur. vivant désormais comme un automate depuis qu’elle a regardé son dos s’éloigner pour la dernière fois dans cet hôpital. Achevant une fois pour toute sa plus belle histoire. Et senna se déteste pour lui avoir fait tant de mal. Un mal pourtant nécessaire afin de l’empêcher de foncer droit à sa perte. Quand bien même elle a détruit son coeur à elle au passage laissant un vide impossible à combler. Cette peine qui l’a détruite est désormais devenue une douleur sourde avec laquelle elle apprend doucement à cohabiter. Et elle a beau être impossible à consoler, elle se doit de ne rien montrer. De vivre avec les conséquences de ses choix et de se plier à ce qui l’attend. l’avantage d’être si discrète est qu’on ne remarque pas forcément qu’elle s’isole davantage. Qu'elle passe son temps chez elle à étudier plus que de raison car la moindre seconde d’inattention la ramène aux souvenirs de son histoire désormais disparue. et elle se montre que pour les cours, les rendez-vous que sa famille continue d’arranger, et les évènements comme ceux de ce soir.. bien évidemment, lorsque toutes les fortunes du pays se retrouvent aux mêmes endroits pour parler affaires sous couvert de gala de charité, les choi sont bien évidemment conviés. Surtout quand les enjeux sont aussi énormes. Et elle suit sa mère comme son ombre, parades de formule de politesse où chaque mot pèse son pesant d’or. Mais ce n’est pas son rôle. Alors senna se contente de sourire et de faire de même tout en laissant sa chère génitrice se charger des beaux discours. Et comme à chaque fois, malgré l’habitude, il est fou de voir à quel point le monde peut être choqué de leur ressemblance. Il suffit de regarder la femme à ses côtés pour se représenter parfaitement à quoi ressemblera senna plus tard. Pour autant, senna possède une douceur caractéristique qui n’existe pas chez sa mère. Cette femme qui serait capable de renverser le monde à ses pieds en un battement de cil. Et alors qu’elles s’introduisent de nouveau à deux grands avocats renommés, senna se fige. Ses yeux lui jouent des tours. Pourtant, s’il y a bien un homme qu’elle reconnaitrait de dos parmi une foule de milles personnes.. C'est lui. Mais c’est impossible. Et son coeur se serre de le voir partout. De l’imaginer même dans des évènements où il n’a jamais.. Elle manque de lâcher la flute de champagne qui trône dans ses mains quand finalement.. il se retourne. Et que hyo lui fait face. La surprise l’empêche de le quitter des yeux alors qu’il ne la regarde pas. il est magnifique et pourtant elle sait à quel point il n’est pas à sa place ici. Qu'il déteste ça. Et senna met quelques secondes de trop à reprendre contenance. Son cœur qui saigne se met à battre à tout rompre face à ce cruel retour des choses. Ses yeux se baissent instantanément alors qu’elle tente de masquer tout ce qui l’habite. Qu'il s’adresse à sa mère si naturellement qu’elle manque de suffoquer.. Elle sait qu'elle l’a passé au scanner en une fraction de secondes. Et comme il est dur de relever ses yeux vers lui, de ne pas flancher et de masquer tout ce qui l’habite alors qu’elle force ce sourire parfait en s’inclinant doucement. Feignant d’être deux inconnus l‘in pour l‘autre, marchant sur les cendres de leur histoire. « de même. » avant de se redresser dans une stature presque princière. Et ce qui est un geste presque normal et dont elle a l’habitude dans ce genre d’endroit devient un mouvement qui menace de la faire chavirer. Sa main retrouvant la sienne avec une chaleur bien trop familière, ses lèvres sur sa peau sont une douce brûlure. Et il lui faut tout le courage du monde pour ne pas montrer à quel point cela l’affecte. À quel point ça la tue de se dire qu’ils ne sont plus rien. Et après un moment parfaitement calculé pour que ça ne soit ni trop tôt ni trop tard et ne pas élever les soupçons, senna retire sa main de la sienne en un léger hochement de tête. Et ses yeux de nouveau plantés dans les sol, elle s’efface pour ne plus être qu’une poupée de parade. « c’est donc votre nouveau.. stagiaire ? Et vous êtes ?  » entendre sa mère s’adresser à hyo est un supplice. Elle ne veut pas être là. Elle ne veut pas voir ni entendre ce qui se joue sous ses yeux. Parce qu’elle sait qu’elle lit tout avec une aisance déconcertante, cerne tous les non-dits et catégorise sans aucun problème. « c’est étrange, votre visage me dit quelque chose.. » le coeur de senna s’accélère alors que ses doigts se serrent sur sa flute. C'est impossible. « j'ai toujours du mal à oublier le visage des personnes avec ce genre... D'artifices. » les piercings. Les tatouages. Tout ce qu’elle déteste. Pourtant, le ton de sa mère n’est pas dans le jugement mais parfaitement maitrisé et pourtant dieu sait qu’elle est en train de le critiquer. « senna, chérie, je me trompe ?   » elle rêve qu’on l’oublie. Pourtant, ses yeux remontent vers hyo comme pour elle aussi chercher une réponse à cette question, avant de se tourner doucement vers sa mère. « je.. ne pense pas.. je ne sais pas.. je crois que l’on s’est croisé une fois à l’hôpital à l’époque, mais je ne suis pas sûre. C'était il y a.. longtemps. » longtemps et pourtant le début de tout. sa mère non plus n’aime pas parler de cette période mais pour bien d’autres raisons alors elle ne fait qu’ajouter, son verre aux bords des lèvres. « oh je vois. Drôle de coïncidence en effet. »