Paniquer pour de la merde ?! Non mais... de quel droit est-ce qu'il se permettait de me juger sans me connaître ? Il pensait que c'était drôle, hein ? Il pensait que je me forçais à presque hyperventiller face à ses comportements ? J'avais passé des mois et des mois chez la psychologue pour tenter de régler mes peurs et là, franchement, sa légèreté me vexait. Alors voila, pour simple réponse à sa phrase, je claquais violemment la langue en plissant les yeux méchamment dans sa direction, ceci avant de reprendre mon affaire, boudeuse. Mais la batterie était à plat. Eh m... mince. « Y'a bien quelqu'un qui a répondu, mais... » Et je levais mon écran éteint de téléphone pour le montrer, ceci avant de constater l'état du conseiller. Mais... qu'est-ce qui était en train de lui arriver, là, exactement ? Il semblait à deux doigts de faire un malaise, son visage avait perdu toutes ses couleurs.

Et je connaissais cet état-là pour l'avoir moi-même vécu à répétition. Encore et encore, lorsqu'il fallait se lever du lit le matin pour oser aller affronter les autres étudiants de l'université, en me faisant violence pour ne pas crier à chaque fois que quelqu'un en venait à me frôler dans un couloir. C'était le stress... un stress envahissant. L'appréhension d'une situation que l'on s'imaginait déjà vivre dans sa tête... quelque chose d'incontrôlable, malheureusement. « Monsieur Moon ? » Je louchais légèrement son son torse -on mon dieu, il était comme les mecs dans les dramas, c'est pas possible-, mais revins bien rapidement sur son visage, avant de me lever d'un coup pour aller mouiller la serviette pour s'essuyer les mains à l'eau du robinet de la pièce. Okay, c'est vrai... son physique me déconcentrait un peu beaucoup, mais mes priorités restaient bien à leur place dans ma tête d'apprentie médecin, alors je revins assez vite de son côté du bureau pour venir humidifier son front, interdite. Ce qui se passait dans sa tête, je ne pouvais pas le deviner... mais franchement, ça me faisait mal au coeur de voir une personne perdre pied à ce point. « C'est bon, du calme... » 

Oh... ils éteignent les lumières à l'autre bout du bâtiment... c'est pas un peu tôt pour ça ?

tenue + La lumière. Pitié tout, mais pas la lumière. Min Seok commençait à perdre ses couleurs et à transpirer de plus en plus. Sa peur du noir n'était pas une feinte, c'était une angoisse qui le rongeait au plus profond de lui. Cette peur allait de pair avec sa peur de l'abandon. Il ne se souvenait pas de son abandon, il n'avait que deux ans, mais c'était comme si la sensation était toujours présente. Puis vous savez, quand les gens fuient, c'est souvent en pleine nuit. Quand l'obscurité est présente. Le malaise, faire une crise d'angoisse devant Myung Shin. C'était vraiment ironique, c'était lui le peureux, le faible. Pas Min Seok. Il était fier, avec un ego démesuré et surtout fort. Il ne faiblissait pas. Hors de question de lui montrer plus de faiblesse. Mais à vrai dire, il n'écoutait même plus le plus jeune, fixant la lumière, pour l'instant toujours présente. Il la fixait comme s'il la suppliait de ne pas partir. Cette peur, il ne pouvait pas la contrôler. Il ne pouvait rien faire face à cette angoisse. Même chez lui, il ne dormait pas sans lumière. Tout simplement, sans lumière, il ne pouvait pas vivre.

Il reprit bien vite ses esprits en sentant un tissu humide sur son front, il repoussa bien vite la main de Myung Shin, soufflant un bon coup, il se racla la gorge. Paraître fort. C'est tout ce qu'il pouvait faire. « Tu sais bien que je ne prédirais pas ce que je pourrais te faire si tu me touches... ». Trop fier. Il reprit son sourire un peu pervers, comme plus tôt, avant d'ouvrir encore plus sa chemise, enlevant un quatrième bouton, haussant les sourcils en fixant Myungshin. Enfoiré. Mais à vrai dire, tout ça, ce n'était qu'une façade. Il préférait passer pour un connard que pour un faible. Il se leva, allant vers l'évier, avant de passer son visage sous l'eau. « J'ai juste chaud. Bref, on fait quoi, maintenant que ton téléphone est à plat ? ». Il soupirait, tournant le dos au plus jeune pour ne pas croiser son regard. Il serait grillé cette fois. Hors de question. Malheureusement, ce répis fut court. La lumière disparue. Pour couronner le tout, ce bureau n'avait qu'une toute petite fenêtre, pas assez grande pour faire passer énormément de lumière. Min Seok commençait à trembler, serrant ses poings, s'appuyant toujours au rebord du lavabo, serrant également les dents pour ne rien lâcher. En espérant maintenant que le plus jeune n'approche pas. Il fermait les yeux, stressé. Il n'osait même pas parler, à vrai dire, il avait peur que sa voix se mette à craquer.

Voyons voir... il fixait la lumière comme s'il s'agissait d'une épée de Damoclès au-dessus de nous et ça, ça nous faisait légèrement tiquer, mon cerveau d'analyste et moi. À moins qu'il y ait une araignée dessus, ce qui n'était pas le cas, je ne comprenais pas trop ce comportement. Quoi ? Qu'est-ce qu'elle avait, la lampe ? Suivant le regard de mon aîné, je déposais mes yeux au plafond, puis à nouveau sur lui lorsqu'il me repoussa et tenta de masquer son mal-être sous une faible couche de jeu de séduction qui... ne fonctionna pas, cette fois-ci. Je crois que mon esprit avait bien compris qui de nous deux était le plus dans la détresse, là, et croyez-le ou non, mais aujourd'hui, cette grande perche qui me dépassait d'une demi-tête était celui qui semblait pourtant avoir le plus besoin d'assistance. Tiens donc... quelle ironie du sort.

N'insistant pas pour éviter de me prendre un éventuel coup de sa part, je reculais d'un pas et continuais d'observer l'homme sans rien dire, cette fois plus calmement. Il se débattait contre lui-même, je n'étais qu'une spectatrice dans cette histoire. Allons... quel démon toquait donc à la porte de son esprit étrange?

Nuit. Nuit noire. Surprise, je sursautais un coup malgré moi, pas du tout à l'aise dans l'obscurité, puis déglutis fortement en me mordant la lèvre et en serrant la serviette dans mes mains de toutes mes forces. J'aurais vraiment voulu avoir quelqu'un pour me rassurer, là, mais en fait non. Plus étonnant encore, monsieur Moon se leva pour aller se passer de l'eau à la figure. Il ne parlait plus, lui non plus... et là, je commençais enfin à comprendre ce qui était en train de se passer : on était mal. Heureusement que j'avais des calmants dans mon sac...

Allez Shinie, allez. Sois une grande fille, les démons, c'est que dans supernatural.

Je déglutis donc un peu, puis me tournais dans la direction de l'ancien Pyobeom pour écouter sa respiration un peu trop forte qui poussa automatiquement la mienne à se calmer. C'était souvent comme ça avec moi, que voulez-vous... ? Lorsque je sentais la panique arriver chez quelqu'un, je reprenais mon sang froid pour le bien de la situation. « Tout va bien se passer... je vais ouvrir un peu la fenêtre pour qu'on aie de l'air, d'accord ? » Je souris, même si ça ne devait pas se voir dans la pénombre, puis m'approchais de la vitre afin de l'ouvrir effectivement. « On va trouver une solution... au moins on risque rien, ici. » À moins d'un tremblement de terre, bon. Soupirant légèrement, je finis par tourner la tête vers mon interlocuteur muet, maintenant que mes yeux s'étaient habitués à l'obscurité. Je ne trouvais rien à dire... vraiment rien. Par contre, mon regard se planta attentivement sur son visage, cherchant a établir un contact visuel. Peut-être que mon calme à moi pourrait l'aider un peu.

tenue + Le noir était horrible. Cette sensation de ne rien pouvoir faire était encore pire. Mais le pire du pire, c'était bien d'avoir l'air si faible en compagnie de quelqu'un. Pas que Min Seok n'avait jamais pleuré de sa vie, mais devant quelqu'un, même sa famille, il ne l'avait jamais fait, alors il se retiendrait, par fierté. C'est comme ça depuis qu'il est petit, s'il avait envie de pleurer, il allait se cacher, dans un coin où on ne le trouverait pas, puis il ressortait tout sourire pour cacher qu'il avait cédé et était devenu faible. Pour lui, un homme ne doit jamais pleurer. C'est honteux. Puis qui voudrait d'un homme qui pleure, en plus ? Hein ? Personne. Tout du moins, pas dans la tête du conseiller. C'est un peu comme s'il pensait qu'en restant fort, les gens voudraient de lui. C'est assez comique parce que Min Seok est le genre à dire aux autres de s'accepter comme ils sont. Qu'on ne devait pas changer pour se faire accepter, mais pourtant lui, cachait ses faiblesses, quitte à passer pour un connard pervers qui ne pense qu'à coucher. Mais même derrière ça, il y avait bel et bien une raison. Il ne supporte juste pas la solitude, quitte à être mal accompagné.

Un long soupire, il se calmerait tout seul. Ça irait. Min Seok n'avait pas spécialement de médicaments pour l'angoisse ou quoi, il évitait juste de se retrouver dans un lieu trop sombre. Pour dire, il n'allait même quasiment jamais au cinéma. Oui, même ça c'était trop sombre, quand les lumières de la salle s'éteigne avant le lancement du film, ça l'angoissait. Enfin, voilà. Min Seok pensait à se calmer tout seul et il avait juste envie de dire à Myungshin de ne pas l'approcher, mais il cherchait comment le contrarier pour la nuit. Comme ça de toute la nuit, il ne lui parlera pas. Enfin, trouver était une chose, pouvoir l'appliquer, quand on ne peut pas parler, c'est plus dur. Parce que sa gorge était complètement nouée. Plus aucun son ne voulait en sortir et c'était enrageant pour lui. Il ressemblait à quoi, maintenant ? Il écoutait Myungshin parler d'ouvrir la fenêtre, il ne dit rien. De toute façon, que voulait-il qu'il lui réponde ? Min Seok serrait les poings, il avait envie de hurler et presque même, de pleurer. Il se redressa, soufflant, fermant les yeux. Il regardait dans la direction du plus jeune. L'étudiant le regardait et leurs regards se croisaient. Il faisait presque complètement noir, juste un peu de clarté venait de la petite fenêtre. Est-ce que Myungshin pouvait voir ses yeux humides ? Min Seok priait pour que ça ne soit pas le cas. Il se racla la gorge. Il devait parler. Il souffla pour reprendre une voix normale. Avec du mal il ouvrit la bouche avant de parler d'une voix la moins tremblante possible. « Ce n'est pas plutôt toi qui es mal ? Moi ça va, là. ». Arrête de mentir, Min Seok. Il s'avança près de Myungshin. « Dans le noir, tu ne sais pas ce qu'il peut t'arriver, tu devrais reculer, j'ai peur de ne pas me contrôler... C'est bientôt la nuit... ». Au final, il parlait de ses propres peurs... Il lâcha un rire, évidemment, forcé. Il voulait faire peur à Myungshin, pour qu'il reste loin, mais au final. Loin c'était quoi dans une pièce relativement petite ? Min Seok ne pourrait pas le faire se tenir très loin ni se contenir très longtemps, il tremblait déjà énormément. Il transpirait et sa respiration était anormale.

Ah, voila qu'il s'approchait... et comment voulait-il que je prenne ses agissements au sérieux, désormais ? Il respirait de manière saccadée, j'avais presque l'impression de le voir trembler... et ses paroles me firent donc froncer un peu les sourcils. Reculer. Reculer ?

Peut-être qu'il était effectivement en train de tenter de canaliser des pulsions et que je devrais vraiment...

Non. Non, ça ne serait pas logique, Shinie. Rappelle-toi sa manière de fixer la lumière et la réaction qu'il a eue lorsqu'elle s'est éteinte. Ca n'a rien à voir avec toi, cet homme a un souci autre que celui que ton esprit marqué par le traumatisme veut te faire croire, reprends-toi ! Je clignais donc des yeux à son rire, puis serrais un peu mon poing gauche. Que faire ? Si je recule, je me sentirais mieux et bien plus à l'aise que si je m'avançais vers lui pour me retrouver devant son corps tout musculeux et imposant... mais là, je sentais que je tenais sa faille du bout des doigts. Il était à deux doigts de craquer, n'est-ce pas ?

Et pourquoi est-ce que j'insisterais avec ce type ? Il n'était personne en particulier, à mes yeux. Juste... un type. « Elle est agréable, la lueur qui traverse la fenêtre ? » Je penchais légèrement la tête sur le côté, l'observant curieusement. « C'est vrai, on ne sait pas ce qui se cache dans le noir... » Et je fis un pas très lourd en avant dans sa direction, décidée à prendre un peu mon courage à deux mains, mais déviais finalement de ma trajectoire pour me diriger dans la pénombre, allant ainsi m'asseoir au sol, à l'autre bout de la pièce, le laissant seul en apparence. C'est ce qu'il semblait demander depuis tout à l'heure. Pourvu que le personnel de nettoyage soit de service cette nuit et qu'ils passent par là...

tenue + Que faire, quoi faire. Prier ? Il n'était même pas croyant. Min Seok soupira. Ça allait aller. Il avait plus l'impression d'être seul avec ses démons intérieurs qu'avec Myungshin, en fait. Il n'arrêtait pas de se répétait que ça allait mais au final, quand Myungshin se mit à avancer vers lui, il se senti soulagé. Mais ce fut de courte durée, vu qu'il dévia bien vite pour aller s'asseoir, dans un endroit où le conseiller ne le voyait pas vraiment. Il se sentait seul et ça n'aidait pas franchement sa peur. C'était encore pire, en fait. Mais il était trop fier. Trop fier pour dire à Myungshin de rester près de lui parce qu'il avait peur, qu'il était angoissé. Ce serait perdre face, totalement. C'était hors de question. Il ne voulait pas... non au final, il ne pouvait pas. Même s'il le voulait, sa gorge se nouerait comme plus tôt. C'était atroce pour lui de devoir avouer qu'il avait peur.

En voyant l'étudiant dévier, Min Seok avait fini par lâcher une larme, qui coulait sur sa joue. Il la balaya du dos de sa main, bien rapidement. Espérant que l'étudiant n'ait rien vu. Min Seok se raccrocher à la lumière de dehors, mais ce n'était pas une lumière suffisante. Il essaya de regagner sa chaise en se cognant dans le bureau. Et merde. Encore un bleu. Une fois assis, il se remit à trembler de plus belle. Il faisait noir et il se sentait seul. Comment faire ? Peut-être essayé de parler normalement à Myungshin pour sentir sa présence, serait une bonne idée. Il reprit son souffle à nouveau, se calmant un peu. « Bien installé ? ». C'est tout ce qui lui venait en tête. Mais après tout, il savait bien que le plus jeune ne voulait sûrement pas lui parler, il lui faisait toujours du rentre dedans et en plus c'était un peu de sa faute aussi, cette situation. Il ne l'admettrait pas, mais il le savait. « Tu peux toujours venir t'asseoir sur mes genoux si tu te sens seul haha ». Il se mit à rire. Oui parce que même dans ces moments-là, il avait besoin de rire et de rester optimiste. Bien qu'ils savaient tous les deux que celui qui se sentait seul, c'était surtout Min Seok.

Une fois posée dans mon coin, je rassemblais mes jambes contre moi et les entourais de mes bras, hésitant un peu à frapper contre la porte d'entrée, par pur réflexe archaïque. Ce n'était vraiment pas la situation la plus agréable au monde qu'on vivait, là... et puis même si j'avais envie d'aider mon aîné, il ne semblait pas prêt à décamper de ses positions. Adieu, douche chaude et bon lit douillet... je me demandais bien comment j'allais faire pour m'endormir dans cette pièce, qui plus est en présence d'un étranger. En repensant à lui, mon esprit me repassa une scène que j'avais aperçue du coin de l'oeil en lui passant à côté et pour le coup, c'est ce qui me poussa à lever les yeux vers le fauteuil où il était retourné s'asseoir. Etait-ce juste mon imagination, ou avait-il vraiment lâché une larme, un peu plus tôt ? Au final, peut-être qu'il n'était pas bien moins vulnérable que moi, cet homme. Malheureusement pour lui, je ne pouvais rien faire tant qu'il s'entêterait à rester sur ses positions. Dans un soupir, mon front finit donc par se déposer sur mes genoux, puis sa voix me sortis à nouveau de mes pensées en me décrochant aussitôt un soupir las. « À quoi ça vous avance de faire semblant devant moi ? C'est pas comme si vous aviez quoi que ce soit à me prouver, si ? » Je redressais un peu mon visage de pokémon et tournais les yeux vers lui pour l'observer derrière son bureau, avec un frisson parcourant tout mon corps face à la vue qu'il m'offrait malgré lui. « C'est pas la fin du monde d'avoir peur de quelque chose. » Je roulais des yeux avant de secouer la tête, lasse, puis me mordis la lèvre inférieure, sans le lâcher du regard. J'aimais bien les personnes plus âgées, ça attirait plus facilement mon attention et lui... il était quand même vachement... faut que je me calme. De toute manière, il n'y aurait jamais rien, sauf dans ma tête. Dix mois d'abstinence, sérieusement... ça avait de quoi rendre cinglée n'importe quel nymphomane. Mais ne je pouvais vraiment plus supporter de me faire toucher, alors c'était tout aussi frustrant de désolant.

tenue + Cette situation, il la détestait. Pour toutes les raisons possibles. Il était faible, il était dans le noir et en plus il y avait quelqu'un avec lui. Et ce quelqu'un, c'était Myungshin. Le gosse qui a plein de soucis et qui est plutôt faiblard, même d'apparence. Et en plus de ça, l'étudiant avait bien compris le soucis de Min Seok, mais il préférait crever maintenant que d'admettre qu'il avait raison. Il ne se sentait pas non plus d'expliquer son soucis ou de passer pour un minable. Il n'avait pas peur, ce n'était rien, tout allait bien. Il soupira alors, décidant finalement d'enlever complètement sa chemise. De toute façon, vu la clarté actuelle, est-ce que Myungshin allait dire quelque chose ? Il ne le voyait probablement pas, en tout cas c'est ce que Min Seok pensait. Il fixa la silhouette recroquevillée sur elle-même, il distinguait son visage et à ce moment, il se rendit compte qu'il avait sûrement vu sa larme honteuse. Il entendit l'autre parler. Réfléchissant à ce qu'il disait. Non, il n'avait rien à ne lui prouver à Myungshin, mais il avait énormément de choses à se prouver à lui. Il pouvait être aussi sûr de lui qu'il voulait, il ne pourrait pas effacer cette peur de l'abandon, du noir. Il préférait rester enfoncer dans son fauteuil, fermant les yeux. Il ne dit rien, de toute façon qu'attendait-il comme réponse ? Il soupira à nouveau. Myungshin ne se rendait pas compte que sa proposition de venir près de lui, n'était pas une blague pour cacher ses peurs, mais justement une part de faiblesse qu'il montrait, en lui disant de venir près de lui. Ah et puis cette chaleur. Il en pouvait vraiment plus, même avec la fenêtre ouverte. Il soupira à nouveau. « T'es comique, de quoi je devrais avoir peur ? Tout va bien. ». Il souriait, au final il ne savait même pas si l'étudiant le voyait sourire, mais il s'en fichait. Il souriait pour lui-même, pour se rassurer lui-même. « De toute façon il n'y a plus personne, je ne sais pas quelle heure il est, mais vu que les lumières ont été coupées... Il doit être assez tard au final. On va juste devoir attendre au moins jusqu'à six heures, quand le personnel de nettoyage commencera son travail. ». Il essayait de se calmer comme il pouvait, ses tremblements commençait à cesser et sa respiration à redevenir normale. Sa volonté de rester fort semblait prendre le dessus sur sa peau. Ou du moins, en apparence. Dans sa tête, le chaos continuait.

Et ça continue... oui, bon, très bien, je crois que je vais simplement lâcher l'aff... non mais rhabille-toi, là ! YAH ! RHABILLE-TOI JE TE DIS ! On aurait dit un mauvais début de film porno, je vous assure, mais non merci. Toute rougissante, je déglutis donc encore, puis secouais la tête en relâchant un râle d'agacement, ceci avant de simplement m'allonger par terre en déposant ma tête sur le sac. « BON! Ben très bien, dans ce cas, je vais vous laisser continuer de vous mettre à poil et transpirer dans votre coin comme l'homme viril que vous êtes, hein. Tssssssk » J'étais gentille, même avec lui, mais il ne fallait tout de même pas abuser de mon côté altruiste. Au moins, j'aurais eu ce que je voulais : faire dégager l'autre nana de tout à l'heure afin d'avoir le conseiller rien que pour moi. Je retirais donc mon petit veston, puis le reposais sur moi comme une couverture de fortune, ceci avant de fermer les yeux tant bien que mal. Non mais franchement... quelle idée de fermer ce bureau à clé... et ça se disait bientôt trentenaire avec un métier à responsabilité. Si c'est comme ça, je retournerais baver sur sexy Hayashi sensei et puis c'est tout. « Dire que j'ai même pas mes affaires pour me brosser les dents... »

tenue + Il était sérieux là ? Il allait dormir ? Non, mais... non ! Il ne pouvait pas le laisser comme ça. Panique de nouveau. Minseok ne voulait pas laisser Myungshin dormir, non, hors de question. Il soupira alors le fixant. Il allait vraiment dormir, là ? Min Seok le regardait faire, curieux. Il se mordilla la lèvre inférieure, claquant sa langue contre son palais, en signe d'agacement. Oui, il était agacé, comment l'étudiant pouvait agir de la sorte. Puis c'était quoi cette histoire de se brosser les dents, il y pensait vraiment. Bah si c'était que ça... Il se leva après avoir pris sa brosse à dent et son dentifrice dans le tiroir. Oui, l'hygiène buccale est la plus précieuse, d'accord. Une fois debout, il se dirigea vers l'étudiant, s'accroupissant pour lui tendre. « Elle est neuve... Je m'en suis pas encore servie ». C'était un peu débile comme situation, mais au moins il ne pensait pas trop au noir. Bon, il avait aussi oublié qu'il était à moitié à poil, mais pour lui, ce n'était qu'un détail. Il finit par s'asseoir à côté du plus jeune, appuyant son dos contre le mur. Il essayait de trouver des choses positives, comme à son habitude. Des fois, son côté si optimiste et positif l'aidait énormément. Il fut tiré de ses pensées par le bruit qui venait de son propre estomac. Et merde. En plus il n'avait rien à manger dans ce bureau et il n'avait pas eu le temps de manger à la pause. « Aaaah. Pourquoi j'ai pas mangé, quel con. ». Il avait envie de clairement se jeter par cette petite fenêtre, là. Il soupira une nouvelle fois, c'était au moins son millième soupire et ça commençait à faire un moment qu'ils étaient enfermés. Il croisa les bras sur son torse, étendant ses jambes. Sentir une présence, au final, l'apaisait beaucoup.