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Coffee Break
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Coffee Break | Lun 23 Nov - 15:11 Citer EditerSupprimer
Le Starbuck, quoi que malheureusement pas idéalement situé par rapport à son boulot ou son loft avait un atout majeur dans cette ville… Il était comme une pierre familière flanquée entre deux arbres beaucoup plus exotiques à ses yeux ! Des bars, Raphael en avait essayé plusieurs et il en affectionnait éventuellement quelques uns. Ce n’était pas toujours aussi dépaysant qu’on aurait pu le croire… Mais quand même ! Alors le Starbuck, même si on y vendait pas d’alcool –pas qu’il sache en tout cas !- avait sa façon bien à lui d’apporter un peu de réconfort au milieu de tous ces bouleversements qui avaient envahis sa vie !
Devant lui il y avait son gobelet et l’opercule percée laissait filtrer une fine volute de fumée pâle qui témoignait de l’aspect brûlant de sa boisson. Le gobelet lui-même était brûlant et tandis que Raphael le porte à ses lèvres, les arômes d’expresso et de caramel viennent lui griller quelques papilles. Mais peu importe : c’était bon.
De l’autre côté de la table il y avait Ivy. Même pour lui qui était Américain ça restait un prénom peu orthodoxe mais ça collait certainement à cette jeune femme qu’il avait en face de lui. Pas bien grande, fine mais pas maigrichonne comme la plupart des coréennes savaient si bien l’être elle avait un visage en forme de cœur avec un nez petit, des lèvres pleines et un regard en amande longue au centre duquel ses iris noires se discernaient à peine de ses pupilles. Elle arborait une moue qui lui donnait un air régulièrement maussade et son attitude qu’on aurait peut être pu qualifier de « garçon manqué » ne l’empêchait pas d’être féminine et c’était tout à son honneur.
Ils s’étaient inopinément rencontrés quelques jours plus tôt dans une librairie. Un véritable concours de circonstance qui leur avait fait réaliser qu’ils étaient anglophones tous les deux même si l’accent australien n’était pas toujours le plus aisé à comprendre lorsqu’elle parlait vite ! Ca restait nettement plus fluide à ses oreilles que le verbiage coréen il devait l’admettre. Pourtant il s’améliorait fallait pas croire ! Quoi qu’il en soit, après un trop long moment à bavarder en squattant la devanture d’une rangée de bouquin ils s’étaient échangés leurs numéros de téléphone. Peut être qu’à ce moment Raphael n’avait pas réellement pensé qu’ils se recontacteraient… Et il avait eu tort de le penser, la preuve !
Le regard de Raphael est attiré par son gobelet à nouveau et le gribouillis sensé représenter son prénom. Le pauvre garçon de café, déjà débordé par l’affluence des clients avait renoncé à utiliser un alphabet latin et « Raphael » n’était pas le prénom le plus aisément retranscriptible en coréen. De fait, rieur :
« Je pense qu’ils ont horriblement écorché mon prénom, et toi ? »
Mais bon, beau joueur :
« Je le mérite bien au nombre de règles d’orthographe, de conjugaison et de grammaire que j’assassine sauvagement tous les jours. »
Peut être qu’il n’accordait pas tout le temps qu’il s’était promit à l’apprentissage du coréen… Mais on ne pouvait pas non plus l’accuser de le négliger : il essayait vraiment, ne serait-ce que parce qu’il était ambitieux et qu’il voulait que son cabinet fonctionne. L’anglais était peut être la langue des affaires mais il n’en était pas moins vrai qu’il respectait l’adage « A Rome, fais comme les Romains ». Du moins dans la mesure du possible quoi.
« Alors ? On a beaucoup parlé la dernière fois et finalement je réalise qu’on ne se connait pas du tout malgré tout. »
Ils avaient plaisanté sur des trucs qui leur semblaient aberrant ou juste totalement dépaysant. En tout cas en majorité. Le sujet de leur propre vie avait été laissé un peu de côté et sans demander à Ivy de se raconter de ses premières couches à ses derniers instants avant de mettre les pieds au Starbuck, il était curieux d’en apprendre plus sur elle.
« C’est un retour au pays ou pas du tout ? »
Sait-on jamais. Ivy n’avait pas le prénom et l’attitude qui collait toujours au mieux aux lieux mais elle en avait forcément les traits. C’était peut être un cliché mais c’était aussi légitime de soupçonner un lien de cause à effet.
« En tout cas c’est un sacré changement. Tu es venue pour vivre en Corée ou ça a un côté plus touristique ? »
L’un et l’autre se valaient, sans manquer d’intérêt.
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Re: Coffee Break | Mer 25 Nov - 20:30 Citer EditerSupprimer
Wearing. | Des fois il y avait des rencontres complètement liées au hasard. Du genre, se retourner dans la librairie et tomber sur un gars avec un look d'enfer, lui lancer un « nice beard dude » et ensuite on se retrouvait à parler pendant un bon bout de temps de tout et de rien. C'était exactement le genre de rencontres que Ivy adorait. C'était le genre de rencontres qu'elle devait à son caractère spontané et au fait qu'elle aimait les gens qui sortaient du lot, comme elle. Et c'était ce genre de rencontres qui l'amenait devant un café mocha fumant assise en tailleur au Starbucks à côté du dortoir de la fraternité. Sans vraiment savoir d'où lui était venue l'envie, elle avait envoyé un message à Raphael après son cours de littérature anglaise. Elle avait eu une soudaine envie de caféine et de parlait en une autre langue que le coréen et toutes ces formes de politesse qui l'agaçaient plus que de raison.
Elle attacha ses cheveux rouges flamboyants dans un chignon fait à la va vite, histoire d'avoir la paix alors qu'elle allait se consacrer à siroter son café. « En même temps y a trop de consonnes dans ton prénom, et toutes imprononçables pour les coréens ! » Dit-elle pour répondre à la plaisanterie du canadien. « Enfin regarde, trois lettres et ils se plantent ! » Elle tourna son gobelet qu'il puisse regarder la tragédie qu'avait subit l'orthographe de son prénom. Il faut dire que le prénom Ivy n'était pas courant, pas même dans les pays anglo-saxons. Chez les asiatiques qui tentaient de donner un nom un peu à l'américaine par contre... Mais finalement, elle avait l'impression que ce prénom peu commun était le seul bon choix qu'avaient fait ses parents, et ces trois lettres avaient entièrement façonné sa personnalité.
Plaçant ses mains autour de son gobelet, elle s'assura que la boisson avait refroidit un minimum avant d'en boire une gorgée. Le goût de café était complètement occulté par le goût sucré du mocha, laissant une sensation de bouche pâteuse. « C'est vrai ! Je sais quel est ton hauteur préféré mais même pas ce que tu fais réellement ici ! Pour le boulot c'est vague comme explication. » Et pourtant, elle avait eu le temps de lui parler de son amour d'Edgard Allan Poe et du poète français Rimbaud. « Non pas vraiment un retour au pays. Comme je t'ai dis je suis de Nouvelle Zélande, je suis née et j'ai grandi là bas. Ce sont mes parents qui sont nés et ont grandit en Corée mais pas moi. » Et bien qu'elle ait parlé le coréen depuis l'enfance et soit souvent venue retrouver ses grands-parents et ses oncles et tantes, elle n'avait jamais identifié la Corée comme son pays. Il était trop froid et trop coincé dans ses principes pour séduire et correspondre aux idées et à la personnalité de la jeune femme. « En fait, je suis venue il y a quatre ans pour rejoindre ma sœur que mes parents ont envoyé ici pour les affaires. » Et la pauvre n'avait même pas eu son mot à dire. Et il était impensable pour Ivy de faire un an de plus sans Lily à ses côtés. « Et toi, pourquoi la Corée ? On te l'a imposé ce choix ou t'as été assez malade pour venir ici de ton plein gré ? » Qu'est ce qui avait amené cet homme dans un tel pays ? A part que les coréennes devaient lui manger dans la main et qu'il avait envie de s'en serrer quelques unes, mais sinon, elle avait dû mal à comprendre ce choix.
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Re: Coffee Break | Sam 28 Nov - 14:22 Citer EditerSupprimer
Peut être mais bon. De toute façon, le coréen aussi possédait des sons imprononçables pour l’américain qu’il était. Mais c’était un peu le deal de chaque langue et trois fois rien pouvait tout changer comme la façon de placer le bout de notre langue ou le degré d’ouverture de notre bouche. On ne réalisait ce problème de prononciation que lorsqu’on entamait avec motivation et efforts une langue. Sur le long terme plus facilement d’ailleurs. Avant ça on se satisfaisait de moins et donc la prononciation était quasi secondaire. Le regard de Raphael se posa sur le gobelet d’Ivy et de fait sur le prénom de la jeune fille lui aussi écorché. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Ils étaient un peu dans le même bateau. A ceci près qu’avec trois syllabes il décourageait sûrement plus rapidement ses interlocuteurs qu’Ivy !
Quoi qu’il en soit, l’heure est à de plus amples informations histoire de mieux lier connaissance. Raphael avait des contacts au pays du matin calme mais il n’avait malgré tout pas un cercle d’amis très élargit encore. De fait, malgré son apparente jeunesse et le fossé générationnel qu’il pouvait créer entre eux sur certains sujets, Ivy et lui se retrouvaient dans des similitudes d’un autre genre, comme la langue et des bouts de cultures éparses.
« Je suis avocat. Enfin c’est mon métier premier. Je suis en train d’ouvrir un cabinet dans le centre-ville. Mais il faut encore que je régularise quelques aspects de cette nouvelle implantation et en attendant je donne des conférences, qu’on pourrait assimiler à des cours, à l’université. »
Et puisqu’Ivy avait déjà pu constater que son coréen n’était pas encore optimum, loin s’en faut, il ajoute :
« Conférences dans la langue de Shakespeare uniquement. »
S’aurait été stupide de sa part de faire autrement, surtout qu’il devait communiquer de manière concrète sur un sujet qu’il connaissait sur le bout des doigts… Ce n’était pas vraiment le moment le mieux choisit pour se mettre à trouver des synonymes ou des reformulations pour éviter de dire un mot dont il avait un doute quant au sens ou à la prononciation. Bref.
Ivy elle-même éclaire un peu sa lanterne à propos de son arrivée en Corée… Et aussi de la migration de ses parents au passage. Ca laisse Raphael songeur un instant avant qu’il ne constate :
« Tes parents ont dût vivre un vrai déracinement. C’est peu commun qu’ils aient immédiatement prit la décision de te donner un prénom sans aucune racine coréenne. »
Est-ce que ça témoignait d’une volonté farouche de renier ce tout petit pays ? S’aurait été impoli que de demander probablement et Raphael ne dit rien à ce sujet. De toute façon ça ne le regardait pas et l’information n’était pas si importante en soit tant qu’il n’y avait aucun problème du côté d’Ivy et qu’elle ne désirait pas en parler.
« Quatre ans ça fait déjà un bon bout. Tu as prit de nombreux repères déjà j’imagine. L’intégration s’est bien passée ? »
De son côté il y avait deux ordres de pensées. Ceux qui étaient curieux et emballés à l’idée qu’un étranger les côtoie… Et ceux plus nationalistes que cela dérangeait un peu (ou beaucoup). Raphael, entre sa tignasse blonde, ses yeux bleus et sa peau bien blanche n’était pas tout à fait le genre à passer inaperçu et c’était sans parler de son gabarit peu commun chez les coréens.
Raphael rigole alors qu’Ivy lui pose une nouvelle question sur sa motivation à quitter l’Amérique. Il prend le temps d’y réfléchir cependant… Puis soupire.
« Une envie de changement. Un divorce aussi. Alors un gros envie de changement dira-t-on ! »
Il a un petit clin d’œil pour la jeune femme avant de reprendre :
« J’ai la double nationalité. Etats-uniennes et Canadienne. Ma mère et mon ex-femme étaient francophones alors c’est une corde de plus à mon arc qui m’aurait certainement permis de vivre un changement dans un pays anglophone comme francophone mais… »
Nouveau soupire alors qu’il a un petit haussement d’épaules, preuve qu’il n’y avait pas de raison coulée dans le béton en réalité.
« J’ai saisit une opportunité. J’avais quelques contacts ici. Et puis l’Asie reste globalement une curiosité dans le monde occidental. Tu dois en savoir quelque chose même si la Nouvelle-Zélande est peut être moins touché par ce phénomène de part sa situation géographique. »
Chez eux le Japon avait fait un gros « boum » après le Chine. A présent la Corée se taillait une belle part du gâteau. C’était encore plus fort en Europe d’ailleurs. En tout cas… ! Et pour en revenir à Ivy :
« Quatre ans ce n’est plus des vacances donc. C’est rejoindre ta sœur définitivement. »
Il ne touchait pas trop la corde du « que mes parents ont envoyés » parce que le rapport à la famille et aux parents en particulier était un concept très différent dans sa culture et dans celle de ce pays ! Il avait encore du mal à le comprendre.
« Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »
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Re: Coffee Break | Lun 30 Nov - 19:16 Citer EditerSupprimer
Wearing. | Ivy écoutait Raphael avec attention. Parce qu'ils avaient parlé littérature et cinéma lorsqu'ils avaient discuté à la librairie, mais elle n'en savait pas beaucoup plus. A part qu'il était plutôt sympa évidemment. Il était donc avocat... Elle essaya de l'imaginer dans une robe d'avocat et trouva l'image assez triste. Elle avait un soucis avec tout ce qui était uniforme et compagnie, comme si on sapait la personnalité des gens. Elle l'imagina ensuite en costard dans son cabinet, c'était un peu plus classe mais toujours surprenant. Elle n'aurait jamais imaginé ça de lui. De prime abord, il n'en avait pas du tout l'allure. Était-ce parce qu'à chaque fois qu'elle l'avait vu il avait l'air d'être un type plutôt « à la cool » plutôt qu'un type à passer des heures dans des bureaux en costard cravate. « Avocat ?! Whoah... Je n'aurais jamais deviné ! T'as pas la tête à être avocat, te vexe pas hein, mais j'aurais jamais parié sur ça. » Elle était vraiment surprise et amusée et elle ne s'en cachait pas.
Elle était plus à l'aise à parler de lui, que de parler d'elle. Pas qu'elle n'aimait pas parler de la Nouvelle-Zélande et de son enfance là-bas, mais parler de ses parents et des raisons pourquoi elle était venue en Corée était compliqué. Parce que la colère qu'elle éprouvait à ce sujet n'attendait qu'un petit déclic pour exploser à chaque fois. « En fait si, on a des noms coréens, mais on ne les utilise pas. Je ne me sens pas vraiment coréenne... Ce sont mes origines, mais je m'estime à 90% néo-zélandaise et à 10% coréenne. Et Ivy c'est entièrement moi, même si je sais que ce prénom ne court pas les rues. » Elle prit sur elle pour en parler en plaisantant mais affichait quand même une petite moue boudeuse. Quant à son intégration en Corée... « Oui quatre ans... L'intégration... C'est pas encore ça. » Elle fronça le nez comme si elle venait de mordre dans un citron. « J'ai des amis, ma sœur et tout ce qu'il faut mais... » Elle pointa ses cheveux, et ses vêtements du doigt. « Ca, ça ne passe pas trop ici. Je passe pour la yankee qui ne sait pas se tenir et fait honte à sa famille un peu...Ouais l'intégration c'est pas encore ça. » Et elle haussa les épaules car il n'y avait rien de plus à faire, vu qu'elle n'avait pas prévu de changer dans l’immédiat.
« Un divorce ?! » Elle ne l'avait pas vu venir celle là non plus. Donc Raphael était un avocat et avait été marié, il ne cessait de la surprendre. Elle était contre le mariage, et le fait que l'homme en face d'elle ait déjà divorcé ne venait que la conforter dans son idée. « En effet un grand besoin de changement, tu dois être complètement dépaysé ici ! Vous ne cessez de me surprendre Maître Bennet ! Enfin, on dit bien maître pour un avocat hein ? » Elle avait un doute sur le terme exact. « Ca te plait pour le moment ou tu te dis que t'aurais mieux fait de prendre un pays avec un gouffre culturel moins important ? Tu devrais essayer la Nouvelle-Zélande. » Et elle lui fit un clin d'oeil, arrêtant là la promotion de son propre pays parce qu'elle pourrait en parler des heures.
« Moi ? Je bosse à la salle d'arcade de Digital City ! » Elle sortit une petite carte de la boutique qu'elle tendit à Raphael. « Passe un de ses quatre, je te donnerai des jetons gratuits et je t'explose à Street Fighter au passage ! » Dit- elle en riant. « Et accessoirement je suis étudiante en Lettres à Yonsei, mais je sais pas trop ce que je veux faire de ma vie, à part être libre évidemment. » Conclut-elle en buvant une grande gorgée de son café. « Tu fais quoi pour passer le temps ici ? Tu as trouvé des amis, des passe temps ? Ca a pas dû être facile tu es vraiment arrivé dans l’inconnu contrairement à moi. » Elle se redressa sur sa chaise ayant soudainement une idée. « Hey si ça te dit un de ces jours je te fais faire un tour de la ville ! Pas les coins attrapes touristes, mais les endroits que tu dois vraiment connaître pour t'amuser, te détendre, ou trouver tout ce que tu as vraiment besoin ! » Et là dessus, elle maîtrisait parfaitement son sujet.
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Re: Coffee Break | Jeu 3 Déc - 7:01 Citer EditerSupprimer
Raphael avait eu un éclat de rire un peu fort lorsqu’après une réflexion qui lui était passée sur le visage, les traits de ce dernier s’étaient agrandis pour former une certaine surprise ! La spontanéité de sa réponse l’avait brièvement prise au dépourvu avant d’effectivement le faire rire ! Il ne s’était pas attendu à ça et reprenant son calme pour ne déranger personne, entre deux gorgées de sa boisson, Raphael se renseigne :
« Alors j’ai l’air de faire quel métier madame l’experte ? On ne sait jamais, j’aurais peut être besoin d’une reconversion plus tard ! »
Il a un petit clin d’œil pour elle, joueur. Il passait un bon moment à présent. Pas qu’il y en ait eu peu depuis son arrivée en Corée bien au contraire mais il était en mode détente et ça valait bien qu’il se fasse la réflexion, lui qui avait une activité qui pouvait être stressante voir terriblement pesante par moment. Raphael s’en sortait bien parce qu’il était doué dans ce qu’il faisait mais parfois il marchait un peu sur la ligne quoi.
Ivy défend un peu ses origines et Raphael a un sourire en acquiesçant. Il pouvait comprendre qu’à avoir vécu toute sa vie ailleurs, la jeune femme se sente justement étranger dans ce pays. Mais ça lui donnait une petite valeur ajoutée qui faisait une partie de son charme naturel.
« Peu courant oui, mais c’est un joli prénom. »
Son regard bleu passe ensuite rapidement sur la tenue de la jeune femme. A New-York ce genre de look sur une jeune femme de l’âge d’Ivy passait relativement inaperçu. On pouvait même trouver du travail en se présentant la tête rose et le jean découpé. Voir même travailler comme ça. Certains endroits y étaient forcément fermés question de standing différent mais quand même. Ici, la rigueur était un peu plus de mise. On n’était pas au Japon ou l’excentricité extrême pouvait presque représenter un mouvement d’art contemporain.
« Aller à contre-courant n’est jamais évident. Mais c’est parce qu’il y a des gens comme toi que le pays s’ouvrira un jour. Parce que la génération qui gouverne les grandes entreprises et l’état, un jour ce sera la tienne. »
Il avait faillit dire « la notre » parce que malgré tout peu d’années les séparait, à l’échelle d’une génération. Mais dans le fond, une demi-génération c’était quand même une étape importante lorsqu’il s’agissait de parler de changement.
Nouvelle exclamation qui lui vient du cœur ensuite et toujours un peu rieur, Raphael lève les yeux au ciel. Il avait un peu moins envie de rire à plein poumons cette fois parce que bon, cet échec dans sa vie sentimentale n’était pas non plus son fait le plus glorieux quoi. Ce n’était pas « douloureux » à proprement parler mais quand même.
« Ce n’est pas ma plus grande fierté mais quand même, est-ce que ça mérite tant de surprise ? »
Il acquiesce toutefois à propos du « maître » qui s’ajoutait devant son nom de famille. C’était bien comme ça que ça se disait. Quant à se plaire ici et à essayer ailleurs, Raphael assure :
« Ca me plaît. C’est parfois difficile mais je suppose que je suis un homme de défi. J’irais en Nouvelle-Zélande un jour, surtout que ce n’est pas SI loin. »
Disons qu’il en était davantage proche aujourd’hui qu’il ne l’avait jamais été à New-York ou Montréal. Il vient saisir la petite carte de la salle d’arcade qu’Ivy lui tend ensuite, pas tellement surprit de la retrouver dans ce genre d’univers qui semblait pour le moins approprié à son caractère et son look. Et puis bon, pour la boutique ça devait bien présenter d’avoir une très jolie fille au milieu de quelques nerds.
« Je passerais, mais tu risques d’être déçue si tu crois que tu vas me faire mordre la poussière. »
Et pour taquiner :
« Ne pleure pas quand j’en aurais finit avec toi hein. »
Quant aux études de lettres :
« C’est la beauté du jeune âge que de pouvoir toucher un peu à tout. Après les lettres si tu trouves ta voie et qu’elle demande de faire d’autres études, il sera encore le temps. Ca fait combien de temps que tu étudies ? »
Parce que les études de lettres, à moins d’aller extrêmement loin, ce qui impliquait souvent d’avoir une idée de ce qu’on voulait faire, ce n’était que quelques années. Quant on voyait des carrières demander presque dix ans parfois, on se permettait de relativiser ! Pour en revenir aux passes temps :
« Je fais du sport. Mais je suis un bourreau de travail alors… Je sors parfois, j’ai fait des rencontres intéressantes ici et là. Je regarde beaucoup de hockey à la télévision aussi, je suis un énorme fan ! »
Et montrant la petite carte qui finit dans sa poche il ajoute, amusé :
« Et une salle d’arcade visiblement. Toi ? »
En tout cas la proposition qui conclu tout ceci lui fait plaisir et Raphael acquiesce. C’est vrai qu’il avait assez peu tourné dans les coins et recoins de la ville. Ca pourrait être amusant. Et même :
« On devrait le faire en plusieurs fois, histoire d’avoir le temps d’en profiter et de s’amuser. Si tu ne devais donner qu’un seul endroit, ce serait lequel ? »
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Re: Coffee Break | Ven 4 Déc - 20:12 Citer EditerSupprimer
Wearing. | Ivy n'avait pas d'idée précise de ce à quoi ressemblait un avocat, mais définitivement pas à Raphael. Elle avait en tête une idée plus rigide, elle était tellement habituée à voir ces business men courir partout et se tuer à la tâche dans ce pays ingrat. « Je sais pas... Mais un truc beaucoup plus à la cool quoi. T'as le style du gars qui te donne des conseils du feu de dieu chez le disquaire du coin quand on est en rade de bon son. » Oui, elle trouvait que ce genre de boulot correspondait au style de Raphael et à sa personnalité qu'elle trouvait plutôt ouverte et joviale qu'à cette carrière d'avocat qui lui paraissait beaucoup plus rigide. Mais en tout cas, sa réaction avait l'air de beaucoup amuser l'homme en face d'elle, ce qui fit rire également la jeune femme. Elle ne se sentait pas bête, elle assumait pleinement sa surprise et son incrédulité. Elle continuait de siroter son café en papotant avec lui. Elle afficha un grand sourire lorsqu'il complimenta son prénom. C'était peut être ce qu'elle aimait le plus chez elle, et toutes les moqueries de l'enfance n'y avait rien changé. Alors pour une fois entendre un compliment à ce sujet, c'était plaisant.
Son intégration à elle était compliquée, Raphael avait beau dire qu'il y avait besoin de personnes comme elles pour aider le pays à changer, elle n'y croyait pas trop. Le Confucianisme couchait trop avec le Qu'en Dira-t-On pour que ce pays ne parvienne à avancer. A moins que toutes les nouvelles générations aillent faire une cure d’ouverture d'esprit à l'étranger, Ivy allait ramer encore longtemps. « Je sais pas... Si cette génération me ressemble vraiment, ils préféreront la liberté aux grandes entreprises. » C'est le choix qu'elle avait fait en envoyant bouler son père. Reprendre cette grande machine qu'était la marque familiale ne l'intéressait pas, elle ne serait pas celle qui ferait bouger les choses, Lily peut-être... Mais elle préférait ne pas parler de ça, et de s'intéresser au canadien qui avait son lot de surprise. « Oui excuse moi, c'est pas le genre de truc qui demande autant de surprise, mais je crois que je t'imagine tellement pas en costume que j'arrive pas à t'imaginer en costard de marié. » Elle le dit sur le ton de la plaisanterie car elle préférait plaisanter plutôt que de s'enfoncer dans les discussions gênées.
Ivy se félicita d'avoir toujours des cartes de la salle d'arcade sur elle, tout en buvant une gorgée de son café qui refroidissait au fil de la conversation. Elle lança un regard en biais à Raphael, comme s'il pouvait la battre à Street Fighter, elle était imbattable, ce n'était pas de la vantardise, mais un fait. « Faudra t'accrocher alors, j'ai des années de pratique derrière moi. » Elle répondait à sa taquinerie sans se laisser démonter. Ce qui la mit plus mal à l'aise par contre fut de parler de ses études, parce qu'elle ignorait vraiment ce qu'elle voulait faire de sa vie, elle enchaînait année après année sans savoir où tout ça la mènerait. « Cinquième, deuxième année de master... Je ne sais pas trop quoi faire ensuite je dois bien l'avouer. Si je pouvais vivre chez moi entourée de bouquins... » Elle avait un petit sourire, cette idée était pour elle l'avenir parfait. Elle chassa ces idées en se moquant gentiment de Raphael une nouvelle fois, elle adorait ça déjà. « Un canadien fan de hockey ? Oh my god, je n'aurais jamais imaginé ça ! » Elle fit une petite moue moqueuse avant de se mettre à rire franchement. « T'as plutôt intérêt la salle d'arcade maintenant ! » Elle pointa son doigt vers lui pour appuyer ses propos. « Moi ? Je lis, je lis, je vais à des concerts et je lis encore. Ah et je fais un jogging deux à trois fois par semaine. » C'était son activité sportive de la semaine il ne faudrait pas l'oublier. « D'ailleurs si un jour tu as envie de faire un jogging avec de la compagnie hésite pas. Mes petites jambes arriveront à te suivre ne t'en fais pas. » Elle anticipait le genre de moqueries qu'il pourrait faire sur la différence de leurs longueurs de jambes et donc d'allure. « Pas de problème. Je sortirai de mes bouquins pour t'emmener te balader, sens toi flatter ! » Elle sourit avant de réfléchir, un seul endroit dans Séoul ? Ça dépendait ce qu'il voulait faire. « Ça dépend... Un seul endroit pour quoi ? Te détendre ? Faire tes courses ? Écouter le musique ? Boire un verre ? Dans Digital City et Séoul il y a un endroit pour tout et c'est un des points positifs ici ! » Et ses découvertes de petits coins atypiques étaient ce qui lui avait permis d'apprécier la vie ici.
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Re: Coffee Break | Mer 9 Déc - 6:55 Citer EditerSupprimer
Hé bien Raphael était flatté qu’Ivy ait cette image de lui. Elle-même était une personne sympathique et qu’on avait spontanément envie de démarcher pour bavarder un peu. Le fait qu’ils aient une attirance mutuelle –sans perversité aucune- était plutôt bénéfique en soit. Voir même deux fois plus dans leur cas puisqu’ils subissaient quelques difficultés d’adaptation, que la cause de ce problème soit eux-mêmes ou bien les autres ! Parce que dans une situation de ce genre, il fallait souvent un petit mélange des deux malgré tout.
« Ecoute, grâce à toi je sais que je peux me reconvertir et dans quel domaine, je n’aurais pas tout perdu ! »
C’était une plaisanterie évidemment. Il aimait mille fois trop son travail. Raphael était un passionné et un homme dont l’intelligence devait être stimulée souvent. Le droit lui permettait cette stimulation cérébrale à satiété en général. Il avait même planté sa famille derrière lui pour y avoir accès et forcément ce n’était pas aujourd’hui qu’il y renoncerait.
Par contre Ivy fait un amalgame ensuite, semblant dubitative à ses mots. C’est vrai qu’il lui avait parlé de génération qui change, de sorte d’exemple pour que ces choses arrivent… Mais il ne voyait pas le changement comme quelque chose qui arrivait comme une averse. D’ailleurs pour faire l’analogie avec le climat :
« Tu sais le changement c’est pas comme passer de la pluie au beau temps. Ca ne prend pas si peu de temps. C’est plus… Comme le réchauffement climatique. Ca peu prendre très très longtemps avant qu’on en voit les effets. »
Ce n’était ni bon ni mauvais. Il fallait le temps aux choses, même si ça ne nous arrangeait pas toujours malheureusement. Et Ivy n’était pas « unique » dans sa façon de penser, même ici. Elle était très atypique et remarquable mais elle pouvait trouver du monde pour la conforter dans ses choix de vie, il en était plus que convaincu. Puis si la Corée attirait tant de personnalités diverses et parfois extravagantes, les choses ne pouvaient que changer.
Raphael n’en rajoute pas à propos de son mariage, de son divorce et de tout ce qui gravitait un peu autour. Il se contente d’un petit clin d’œil à la jeune femme par-dessus son gobelet, se laissant retomber un peu contre le dossier de sa chaise.
« Et toi alors ? Les amours ? »
Il se permettait quand même de demander parce que la conversation était bon enfant quoi ! Par contre, histoire de l’asticoter encore un peu histoire de rire, à cette histoire de Street Fighter il signale :
« Mais tu étais même pas née lorsque le jeu est sortit alors que moi… ! »
Bon en réalité il avait pas été très branché jeux vidéos à l’adolescence ni rien. Ivy lui mettrait fort probablement la misère s’ils faisaient effectivement une partie. Encore qu’il en gagnerait peut être une, des parties, avec la chance du débutant !
Raphael ne s’émeut pas spécialement alors qu’Ivy semble un peu gênée de lui admettre que son cursus scolaire était en route depuis un moment. Personnellement, il était du genre à penser qu’il n’était jamais trop tard pour faire un changement de cursus ou une reprise d’étude, même à 50 ou 60 ans. C’est juste que c’était plus simple lorsqu’on était plus jeune que ça quoi !
« Mais ça te plaît ? Si oui c’est quand même un bon début. Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce cursus ? »
Etudier un auteur ? Un titre en particulier ? Sa toile de fond… Avoir l’occasion de décortiquer de la poésie peut être ? Ca devait être assez large niveau éventail des cours.
« Tu as déjà songé à un diplôme de bibliothécaire ? Ou à coupler ton diplôme avec un autre de restauratrice d’ouvrages anciens ? Quelque chose du genre ? »
C’était une petite piste. Bien sûr ça pouvait tout aussi bien ne pas être du tout dans ses cordes mais tant qu’à en parler entre hein ! Une suggestion ne coûtait rien et n’était en rien une directive de sa part !
L’Américain s’étouffe ensuite légèrement avec sa gorgée de boisson chaude alors qu’il se fait taquiner sur ses origines et son goût immodéré pour le hockey ! Oui bon, prit la main dans le sac ! Il devait admettre qu’à ce niveau là il était plus cliché qu’il ne voudrait bien l’avouer ! Il avait ce sport dans le sang et avait toujours un petit budget jersey et produits dérivés pour ça, chaque année !
« Je pense que nous sommes conditionnés à la naissance. Je ne vois que cette explication… ! »
Et parlant de hobby, ils en avaient un en commun. Lui aussi faisait un peu de course à pied. Il faisait beaucoup de sport en salle mais pas que ! De fait, lorsqu’elle lui propose de l’accompagner à l’occasion, Raphael acquiesce, rieur tandis qu’elle s’arrange pour éviter de lui tendre une perche pour se faire battre !
« Je suis rassuré dans ce cas… ! »
Et lorsqu’elle assure qu’elle ferait cet effort pour lui, Raphael vient poser une main sur son cœur, taquinant :
« You made my day. »
Finalement sa dernière question amenait visiblement toute une flopée de possibilité et Raphael prend le temps de réfléchir à la réponse en terminant son verre, haussant légèrement les épaules.
« Je ne sais pas. Si je suis chez moi et que j’ai simplement envie de sortir. Un endroit avec un bar sympa pas loin peut être. »
Il aimait bien s’y poser un peu le temps d’un verre. La preuve, bien qu’ils ne soient pas dans un bar à proprement parler évidemment… !
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Re: Coffee Break | Lun 14 Déc - 23:18 Citer EditerSupprimer
Il est vrai que Raphael avait l'allure de ce gars cool qui pourrait proposer de bonnes musiques dans une boutique de musique branchée. Mais avait il les goût musicaux qui allaient avec, ça c'était une autre question. Ivy se pencha vers lui, comme pour parler sur le ton de la confidence. « Avant de parler de reconversion en disquaire hyper cool, parlons musique. Si tu n'as pas les connaissances qu'il faut, on va devoir trouver un autre plan. » Ivy était très branchée rock, hardrock et métal mais elle avait une culture musicale assez vaste malgré tout. Ce n'est pas parce qu'elle devenait complètement dingue en écoutant Behemoth à s'en faire péter les tympans et qu'elle allait au Hellfest en Europe tous les ans depuis c'est 17 ans, qu'elle n'était pas ouverte à d'autres choses. C'est sans doute ses goûts musicaux et vestimentaires qui faisaient que beaucoup de coréens ne voulaient pas prendre le temps de la connaître. Et ça la rendait amère. Raphael avait raison, il fallait qu'elle laisse le temps au mentalité d'évoluer, elle pouvait y participer, mais elle ne savait pas si elle en avait envie, et si elle avait la patience d'attendre. Elle hocha la tête au propos du canadien, et montra sa presque approbation par un petit « hum... » évasif.
Elle préférait changer de sujet, et le mariage de Raphael était un sujet surprenant. Ce devait être quelque chose de déroutant et de douloureux pour qu'il décide de se déraciner et de venir dans un pays aussi éloigné du Canada. Pas seulement d'un point de vue géographique, mais de toute la culture et les mœurs. Ivy avait eu l'avantage de vivre un déracinement un peu moindre, vu qu'elle était venue retrouver sa sœur, et avait des bases de culture coréenne. Il avait parlé de son divorce, il paraissait presque couru d'avance qu'il lui retourne la question quant à sa vie sentimentale. « Oh moi... C'est un peu compliqué. » Parce que quelques mois avant elle avait rompu avec son ex petit ami beaucoup trop jaloux et que depuis quelques semaines elle sortait avec un intervenant à l'université, ce qui n'était pas vraiment autorisé... Pouvait-elle lui en parler ? Elle ne le connaissait pas vraiment, même s'il lui inspirait confiance. « J'ai rompu il y a plusieurs mois avec un petit ami ultra jaloux. Je pense que s'il nous avait vu en train de boire un café comme ça il t'aurait cassé la gueule. » Elle préférait en plaisanter, mais cette relation n'avait pas été des plus simples. « Je vois quelqu'un en ce moment, mais bon... Je sais pas si ça me mènera bien loin mais pour le moment c'est une relation sympa. » Dit-elle simplement en haussant les épaules. Ivy n'était pas de ces femmes qui ne savent pas rester seules, c'est juste qu'elle était un peu du genre cœur d'artichaut, mais pas d'un point de vu sentimental. Mais quand un homme lui plaisait, elle n'hésitait pas vraiment.
La conversation dévia sur les jeux vidéos, il est vrai que Ivy était un peu jeune lorsque le jeu était sortie, mais elle avait rattrapé son retard assez rapidement en traînant dans les salles d'arcades au collège et au lycée, et encore plus depuis qu'elle travaillait à The Matryx. Mais ça ne l'empêcha pas de vanner Raphael qui avait visé juste plus ou moins. « Ah oui c'est vrai, je dois trembler face à l'ancêtre ? » Elle se mit à rire à sa propre blague, tirant la langue à l'homme en face d'elle en voyant sa mine offusquée. Comme pour contre attaquer il avait enchaîné sur les études de la jeune femme et ses projets d'avenir, c''était là que le bas blesse. Mais il visait juste avec les questions qu'il lui posait. « Oui j'adore. Engloutir des bouquins, les décortiquer pour voir que ce qu'on a lu est encore plus profond ou alors que le sens n'est pas du tout ce qu'on pensait. Prend le livre Madame Bovary par exemple ! Flaubert passe son temps à se foutre de sa gueule, à chaque ligne... J'adorerais être capable de lire la version française. » Bien qu'elle ait quelques bases en langue française, Ivy n'était pas assez douée pour lire un livre dans cette langue, à son grand regret, elle était certaine de manquer beaucoup en lisant les traductions. Elle écouta avec attention ce qu'il lui proposait. Restauratrice d'ouvrages anciens, pourquoi pas... Elle pourrait découvrir des bijoux dont elle n'avait pas idée. Mais elle avait quand même une petite idée... « J'aimerai trouver un poste dans une maison d'édition pour être honnête. Aider des jeunes auteurs à se lancer et à explorer leurs talents. » Oui... Ça ça lui plairait bien. « Je t'aiderai à publier ton autobiographie 'Comment j'ai fait carrière en Corée du Sud.' par le brillant avocat Raphael Bennet. » Plaisanta-t-elle doucement.
La décision de faire des joggings ensemble fut tacitement prise, Ivy était déjà enthousiaste à l'idée d'avoir maintenant quelqu'un avec qui faire du sport. Ça lui rappellerait ses joggings entre amis lorsqu'elle vivait encore à Auckland. Elle se creusa la tête sur sa question, les coins à voir dans Digital City et Séoul... C'était vaste comme question mais elle était capable d'y répondre. « Alors pour se détendre... Je vais te répondre Hongdae. Là tu vas me répondre mais tout le monde dit Hongdae ! Mais je te parle pas du Hongdae que tout le monde connaît ! » Elle parlait de façon à faire durer le suspense. « Le Hongdae des sous terrains, là où les bars sont des salles de concert et en plus de boire une bonne bière tu découvres des nouveaux groupes dans une ambiance de fou ! » Peu de gens connaissaient ces petits bars, il fallait sortir des grandes artères. « C'est ça le problème ici les gens restent dans les sentiers battus mais il faut en sortir pour découvrir des petites merveilles. » Elle avait découvert des groupes géniaux dans ce genre de bars mais était-ce le genre de Raphael ? Ça restait à voir.
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Re: Coffee Break | Lun 21 Déc - 14:46 Citer EditerSupprimer
C’est sûr. A chaque métier sa base de données en quelques sortes et il fallait admettre que si Raphael pouvait se montrer incollable sur le droit en général, sa culture musicale s’arrêtait sur ce qu’il aimait écouter un peu chez lui. Et ce qu’il était, ce n’était pas ce qui était le plus populaire ici. Ho, il n’était pas contre la musique coréenne. Elle était diversifiée et l’éclectisme pouvait être un vrai trésor pour qui aimait toucher à tout… Mais ce qui pétait l’échelle de la popularité ça oscillait entre le trot et la pop plus moderne quoi. Et c’était un genre à la fois extrêmement semblable mais paradoxalement aussi complètement opposé à son homologue américain.
« En tout cas je suis sûr de manquer de culture musicale coréenne tu as raison. »
Bien du monde lui faisait écouter des choses mais jusqu’à présent il n’y avait que quelques groupes qui avaient réellement su capter son intérêt. De toute façon, ils parlaient de ça mais ce n’était pas comme si Raphael envisageait sérieusement de se reconvertir un jour ! Il avait tout mit dans la carrière qu’il avait actuellement et qui lui permettait d’assouvir ses ambitions moins modestes qu’il ne pouvait l’être en bonne compagnie.
Quoi qu’il en soit ils en viennent un peu à la vie sentimentale d’Ivy après avoir parlé un peu de la sienne et quand une personne commence par « c’est compliqué » c’est qu’en général il n’y a rien de vraiment positif à dire. Ou alors du positif atténué par des « mais » un peu gênant. En tout cas elle sortait d’une rupture visiblement et Raphael a un petit sourire gêné pour la jeune femme, embarrassé lorsqu’elle lui annonce sans réfléchir que son ex-copain lui aurait « cassé la gueule ». Il ne jugeait pas hein… Son ex c’était peut être l’homme fort du pays ou un bodybuilder huilé, allez savoir. Mais bon, Raphael faisait son gabarit, il était extrêmement sportif et sa fierté masculine ne permettait pas qu’on lui dise qu’un coréen moyen pouvait « lui casser la gueule ».
« Si tu le dis. »
Il s’était content de dire ça de manière polie histoire de laisser couler le sujet sans non plus piétiner son orgueil. Mais pour en revenir à l’essentiel à propos de ce type très jaloux :
« La jalousie c’est bien à petite dose. Trop, c’est du poison malheureusement. Je suis désolé que ça n’ait pas marché. »
C’était difficile de trouver « la » personne faite pour nous. Surtout dans cette société qui offrait beaucoup de tentations et de leurres. Raphael ne pensait pas qu’à ce niveau tout était « mieux avant » parce que les mariages arrangés –qui avait encore trop souvent lieu- et les mariages d’apparences ne rendaient pas les gens heureux. Lui ce à quoi il se rapportait c’était plutôt l’idée d’avoir l’amour de sa vie. Un peu nian nian il admettait. Quant à cette nouvelle relation dont la jeune femme ne parlait qu’à mi-mot, Raphael a un petit sourire !
« Attention, encore un peu à y songer et tu vas rougir comme une pivoine… ! »
Il plaisantait ! Mais c’était mignon, cette mesure qu’elle avait prise pour dire les choses l’air de pas trop y toucher, comme pour préserver un secret, une personne, un sentiment… Ca montrait une autre facette de sa personnalité, peut être un peu plus douce, moins assurée… Et loin d’être une faiblesse, c’était une jolie vision.
Le sujet glissant s’éloigne en douceur et Raphael fait mine d’être choqué tandis que la jeune fille le traite « d’ancêtre » ! De fait, posant une main contre son torse, il singe l’outrage, signalant :
« Dans un pays qui prône le respect de ses aînés, je suis profondément choqué par ce que je viens d’entendre ! J’espère que tu as honte, vilaine fille ! »
L’avocat a un rire grave et un peu fort une seconde, se faisait plus discret en levant les yeux au ciel tandis qu’on les regarde avec désapprobation. Ha la la… Il y avait une certaine forme d’hypocrisie en Asie qui le mettait parfois mal à l’aise…
Ivy s’enthousiasme en tout cas à propos de littérature et c’était un terrain sur lequel Raphael était peut être plus en confiance que la musique ! Il n’aurait jamais les connaissances d’Ivy qui étudiait ce sujet et qui semblait être habité par tout ça mais il pouvait au moins comprendre ce qu’elle lui disait, même s’il n’avait pas lu Madame Bovary, se contentant de connaître un peu la trame de l’histoire.
« Travailler en maison d’édition c’est une bonne idée. »
Mais comme elle taquine à propos d’une quelconque biographie, il s’enquiert :
« Tu écris aussi ? »
C’était après tout un autre chemin de la littérature. Et être acteur était tout aussi valorisant si ce n’est plus que d’être simple spectateur !
Pour finir à propos des lieux à visiter Ivy semble avoir l’illumination sur ce qu’il devait absolument voir. A l’entendre, ça semblait être le bijou sale de Corée et à ce titre ça piquait forcément sa curiosité !
« Alors faisons ça bientôt si tu as un créneau. Je suis curieux de découvrir la face cachée de Hongdae, qu’on m’a déjà tant vanté effectivement… »
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Re: Coffee Break | Jeu 24 Déc - 12:13 Citer EditerSupprimer
Si quelqu'un osait parler de musique avec Ivy, il serait sans doute choqué. Choqué de savoir que ce petit bout de femme écoutait des musiques aussi violentes que ce qu'elle aimait, et détestait la pop coréenne dans sa presque entièreté. Oui presque, parce que Lily avait réussi à lui faire accepter trois quatre chansons de pop, qu'elle écoutait assez facilement en dodelinant de la tête, un vrai petit miracle. Elle allait boire une gorgée de sa boisson lorsque Raphael avait parlé musique, et elle s'était stoppé dans son mouvement, prenant une pose presque trop dramatique pour le sujet qu'ils abordaient, mais le pauvre allait rapidement se rendre compte qu'on ne plaisantait pas avec la musique. « Whow whow whow je ne parle pas de musique coréenne no no ! » Elle surjouait un peu mais pas de blague. « Je te parle de rock, en particulier rock anglais s'il te plaît. De hard rock, de métal... Après je pourrais aller vers le death metal et black metal, mais je finirais peut être par te choquer. » Elle savait que ce qu'elle écoutait n'était pas vraiment du goût tout le monde, à commencer par ses parents, mais elle était habituée.
Elle aurait d'ailleurs préféré continuer de ses goûts musicaux qui portaient à débat plutôt que de sa vie amoureuse. Repenser à sa relation amoureuse et sa rupture avec Kazuya était encore assez douloureux. Parce qu'elle ne l'avait pas quitter parce qu'elle ne l'aimait plus, mais parce qu'il lui rendait la vie trop dure, elle ne s'imaginait pas rester avec un homme qui n'avait pas confiance en elle et s'en prenait à elle s'il avait le malheur de la voir parler avec un autre. « Un poison oui... Mettre fin à cette relation n'a pas été une décision facile, parce qu'en dehors de sa jalousie maladive et la façon dont il se vengeait si par malheur il m'avait vu avec un ami, c'était vraiment une belle relation... Mais je ne suis pas faite pour être enchaînée. » Elle haussa les épaules avec un petit sourire à la fois triste et amusée, elle allait s'en remettre ce n'était qu'une question de temps. Elle avait d'ailleurs décidé de se lancer dans une autre relation pour laisser ce souvenir derrière elle. « Ah non rougir c'est pas mon genre. Juste... On verra plus tard si je pourrais t'en parler davantage. » Elle lui adressa un clin d’œil complice, mais pour le moment, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance ou non, ils ne se connaissaient pas assez. Et elle ne voulait pas risquer son année en révélant à un intervenant de la fac qu'elle sortait avec un professeur de l'université. Elle appuya sa tête sur sa paume. « Et toi ? Pas de coréenne qui t'a tapé dans l’œil jusque là ? » Ivy trouvait les coréennes toutes très semblables, mais parfois certaines beautés sortaient du lot.
Elle s'était moquée de son âge, et balaya sa remarque d'un petit geste de la main en riant avec lui. Il semblait encore se soucier du regard des coréens sur lui lorsqu'il riait trop fort, Ivy avait depuis longtemps cessé de s'en faire. En tout cas, s'il réagissait ainsi à chaque fois qu'elle se moquait de lui ou le taquinait, elle était loin de s'arrêter. Après avoir parlé de musique avec tant d'entrain, elle se retrouvait à parler de littérature de la même façon. Raphael allait-il finir par se dire qu'elle était un rat de bibliothèque ? Il n'aurait pas vraiment tout à fait tort... Elle réfléchit un instant à sa question, écrivait-elle ? Est-ce que le fait de griffonner ce qui lui passer par la tête pouvait être compté comme de l'écriture ? Elle pinça les lèvres un instant. « Mmh... Je ne sais pas si on peut qualifier ça d'écriture. J'écris quelques rimes de temps en temps, quand elle me passe par la tête. Et des petites nouvelles... Rien qui ne vaille vraiment le détour. » Elle ne se rabaissait pas, mais ses pensées étaient parfois tellement chaotiques que ce qu'elle écrivait l'était tout autant et elle devait être bien la seule à se comprendre.
A la voir s'enthousiasmer comme elle le faisait sur plein de choses, elle se demandait si Raphael allait la voir comme une dingue ou non. Mais quand on parlait des salles de concerts de Hongdae, Ivy était obligée d'être un minimum enjouée. Parce qu'elle adorait ces endroits, qu'elle y avait rencontré beaucoup de monde et y avait d'excellents souvenirs. « Oh je ne sais pas si les gens qui te parlent de Hongdae parlent du même Hongdae que moi, mais ce sera cool tu verras. » Elle réfléchit encore un instant, et claqua des doigts. « Ah aussi ! Si tu veux des trucs qui viennent des chez toi sans que ça te coût un bras, il y a une sorte d'épicerie étrangère sur la ligne Bundang ! C'est un peu loin, mais beaucoup moins cher que si tu achetais ça à l'E Mart ou au Lotte. » Elle y allait souvent quand elle en avait marre de la nourriture coréenne et se prenait à rêver de nourriture occidentale. Elle avait découvert cette boutique par hasard en traînant avec des potes, et il n'y avait pas un mois sans qu'elle n'aille faire le plein là bas. « Ah fuck je me suis donnée faim en pensant à tout ça » Elle se mit à rire, elle bavait à penser aux rayons de l'épicerie. Nutella, fromage, sauces, pains... « A cause de toi je vais être obligée d'y aller dans les jours à venir. » Dit-elle en faisant une moue faussement boudeuse. « J'ai envie de pâtes au pesto en fait... Oui ça n'a rien de Néo-zélandais je te l'accorde. » Elle eut un petit rire, perplexe de ses propres envies, son estomac avait sa propre conscience à croire.
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