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Froid.

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Froid. | Sam 20 Fév - 15:22
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F r o i d

Le garçon leva le poing, l'abattant sur la porte plusieurs fois avant de croiser à nouveau les bras. Tremblant, gelé : mortifié. Il baissa la tête, ravalant sa salive, ravalant sa peine, mais surtout et plus que tout, ravalant sa douleur. Il savait que d'ici peu, les rumeurs fuseraient. Il venait de traverser le couloir du dortoir comme un fantôme, ne se souciant ni des regards, ni de son accoutrement. Il avait d'autres choses à penser, quoi que les regards étrangers puissent en penser. Tasyr sursauta. Le gel avait à nouveau gagné sa peau. D'un geste lascif, il essuya le filet de sang qui pendait lamentablement à ses lèvres, puis porta ses paumes à ses épaules pour les réchauffer. pitié, qu'il soit là.
Presque nu, les jambes couvertes d'un unique boxer, le torse réchauffé par un haut ample mais débraillé, le syrien baissa le menton pour éviter les passants. Son cœur palpitait tristement. Ce soir avait été chaotique. Ils avaient essayé de faire l'amour, une fois de plus, mais comme toujours, la passion tournait au drame. Un combat de chaque instant, des coups, de la soumission et de la rébellion. La tendresse avait duré les premiers mois, le temps que la surprise ne s'en aille, que l'inattendu ne déserte ; puis la haine avait fait son retour, forçant les deux garçons à se livrer une lutte sans merci dans chaque action du quotidien. Taz était celui qui en souffrait le plus bien qu'il n'en ait jamais rien dit. Toutefois, cette soirée avait été la fois de trop, la dernière. Ils avaient essayé de faire l'amour, de raviver la douceur. Tasyr avait essayé, il avait tenté de toutes ses forces. Mais seuls les coups avaient répondu à ses attentes, et son corps marqué par les hématomes, et sa lèvre fendue, et ses cuisses griffées indiquaient la déchéance, la fin. Ça avait été la fin. La rupture. Douloureuse, empoisonnée. Il avait quitté Dewei avant de ne mourir sous ses doigts, lui qui s'affaiblissait de jours en jours. Et comme bien souvent, il venait se plaindre dans les bras de Bago, c'était ainsi chaque fois. Mais ce soir, il avait ses raisons. Plus que jamais. Il avait mal.
Il avait froid.  
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Re: Froid. | Sam 20 Fév - 15:53
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Cela allait faire une semaine que Bago était revenu de son fructueux périple à Tokyo. Il était encore en train de réaménager sa chambre commune dans le dortoir, encore en train de déballer ses affaires, ses cadeaux, ses souvenirs dans quelques photos imprimées. Installé sur les genoux, seul dans cette chambre d’habitude si bruyante, il avait monopolisé l’espace exprès pour avoir le temps. Le temps, c’est toujours de temps que le garçon a manqué. Il était sans cesse en retard, trop lent, si bien qu’il en souffrit plusieurs fois. Il avait été trop long oui, et trop faible pour se manifester à temps auprès de lui, mais qu’importait. Ce souvenir-là, il avait bien envie de l’effacer au lieu de se voir dans l’ombre d’un autre. Il y avait toujours eu quelqu’un dans son esprit, la même personne depuis près de trois ans, et aujourd’hui, le sango savait cette personne heureuse. Un bruit de porte interrompit le jeune adulte dans ses mémoires ternes et malheureuses. Il se redressa, se dit simplement qu’il s’agissait de Phil ou de Ami ou encore Booja qui avait certainement oublié quelque chose. Le philosophe laissa trainer un soupir sur les images qu’il rangea précieusement. Il dépoussiéra son short avant d’ouvrir la porte et de se stopper maladroitement face à ce qu’il vit. C’était certainement comme vivre un cauchemar éveillé, pour lui : il voyait son prince frigorifié, blessé, la couronne à ses pieds, et surtout il n’était pas heureux, cela allait sans dire. Bago attrapa sa main sans poser de questions, et le tira à l’intérieur de la chambre où il l’installa sur le lit, l’emmitouflant d’une couverture, la plus chaude qu’il puisse posséder. Un silence s’installa alors, le sango voulait laisser le temps au syrien de reprendre ses esprits. « - Tasyr.. ? » l’interpella le tatoué qui frottait délicatement ses mains à ses bras pour le réchauffer. Ses gestes étaient volontairement doux, il ne voulait pas le briser, pas l’abimer davantage, pas lui, pas cette brindille qui pourtant en elle soulevait le poids d’une forêt entière. « - tu veux quelque chose à manger, quelque chose de chaud à boire ? ». Les sourcils du garçon se froncèrent malgré lui, intérieurement révolté que l’on puisse faire du mal à un être aussi précieux que lui, lui qui avait déjà tant souffert.
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Re: Froid. | Sam 20 Fév - 16:05
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Le temps avait paru long, une éternité. Il avait même failli partir, dépité ; s'en aller pleurer ailleurs, dans des bras qui auraient voulu de lui quand bien même ils n'auraient pas été aussi rassurants que ceux de son ami de longue date. Le temps, une éternité. Et pourtant, il ne s'était agit que de quelques secondes, tout au plus. Juste l'instant nécessaire pour glacer ses bras un peu plus, briser ses cuisses davantage, révulser ses prunelles. « Je suis désolé de te d- » Taz n'eut pas même le temps de s'excuser platement qu'il fut entraîné à l'intérieur, vers la chaleur ; le coin de ses lèvres esquissa un sourire. C'était ainsi, toujours. Il n'avait pas à parler, il avait à ouvrir les yeux, et il était compris. Compris au plus profond de son âme par un philosophe amateur d'une vingtaine d'années. Il avait trouvé son Verlaine, lui qui prônait le Rimbaud. Un petit soupire échappa au blessé dont le corps se réchauffait peu à peu sous les efforts tendres de son hôte. Il ferma par ailleurs les yeux, se laissant aller à ce réconfort bénin. « tout ce que tu veux. Je meurs de froid. » Le froid. partout, absolument partout. Le gel sur sa peau, le givre dans son cœur, la glace dans ses yeux, il se sentait perdre pied à chaque instant. La voix faible, rauque, et la gorge sèche, il n'avait pas encore posé les yeux sur Bago. Il en avait encore trop honte. Et il tremblait, inlassablement, le filet de sang pendant à sa lèvre comme un convive placé depuis trop longtemps. 
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Re: Froid. | Sam 20 Fév - 16:22
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Bago n’avait jamais touché des mains aussi glacées. Toute la mine de son ami était blanche, se coller contre lui, c’était comme, plonger dans de la neige mousseuse. Deux doigts se glissèrent sur sa joue alors qu’il le dévisageait sans comprendre. Il ne pensait pas le revoir ici, le revoir maintenant et surtout pas le revoir ainsi. Le sango pensait qu’ils allaient se recroiser dans l’université et se parlaient comme deux frères l’auraient fait, rapidement et pleinement. Mais quelqu’un en avait décidé autrement. Pourtant, ça n’était pas la première fois que le sango secourait le syrien et inversement. Ils venaient toujours se consoler l’un chez l’autre quand leurs crânes leur faisaient mal, quand leurs cœurs saignaient, quand leurs esprits étaient embrumés sous la souffrance. Bago se leva alors sous sa requête et ouvrit un des placards, ne pouvant lui préparer que ces chocolats en poudre dans du lait brûlant. Il fit chauffer le liquide dans une bouilloire et revint à son invité lui tend de quoi manger : de simples fruits comprimés dans une barre. « - mange ça, ta boisson arrive. » le ton de sa voix montrait à quel point l’étudiant était anéanti de voir son ami dans cet état. « - on soignera tes plaies après. » oui, parce que les griffures, les balafres, le sang qui coulait de cette bouche soyeuse, ces heurts n’étaient pas passés inaperçus chez le requin qui posa un regard inquiet sur ses cuisses. « - qu’est-ce qui s’est passé mon grand .. ? » mon ange, qui t’a fait ça, qui a osé lever la main sur toi, encore une fois ? Le coréen avait tant d’estime pour son camarade qu’il transmettait toute cette amitié dans les surnoms qu’il pouvait lui donner, si effacés pouvaient-ils être, il n’en avait cure : il savait que Tasyr ne venait pas le voir par hasard, il savait qu’il avait sa confiance et ça, c’était le plus important.
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Re: Froid. | Mer 20 Avr - 14:39
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F r o i d

Il avait été un monstre de cruauté dans ses années les plus glorieuses, un être si noir qu'il en dominait le monde, son monde du moins. Un petit prince d'égoïsme et de fierté, un individualiste profiteur et malhonnête. Un avait appris à connaître ses limites, à se montrer toujours droit, le regard hautain. Et maintenant ? Le dos voûté sous un poids trop important, le cœur écrasé par une tristesse honteuse, les plaies de son corps trop nombreuses, le syrien ravala et son sanglot, et le filet rougeâtre qui pendait de sa lèvre ouverte. Il attrapa la barre de ses doigts noircis par la crasse, la fit tomber par sa prise trop faible, et la ramassa aussitôt pour la porter à ses lèvres comme un animal affamé. Il n'en était pas si loin, après tout. Il avait joué, il s'était aventuré dans un domaine qui ne lui était pas destiné, et il avait été écrasé sans autre forme de procès. Il était tombé amoureux, mais avant tout, tombé. Tasyr sursauta au nouvel éclat de voix du requin ; sa résistance vola en un million d'éclat comme le miroir de sa vie, 7 ans de malheur à son chevet. Avouer ? Ne rien en dire ? Pleurer, grogner ? Se taire, oublier ? Risquer de recommencer ? L'enfant de givre détourna le regard, le sel liquide accroché à ses cils inférieurs, refusant de glisser. « Dewei. » Un mot qui le retournait, un nom qui lui faisait mal, qui le fit grimacer et hoqueter de nouveau. Il en avait été dingue, il en était toujours fou. Ils avaient juste été trop loin, et le plus jeune avait perdu, avait été battu. Portait encore les hématomes de sa violence, de ses heurts. Sur les joues, dans le cou. Sur les hanches, dans le dos, au bout des doigts, sur les lèvres. « J'ai quitté Dewei. » Et seulement là, il réalise. Il a peur de la nouveauté, il a peur de voir tout le chemin qu'il a fait, qui s'efface derrière lui. Il a peur de devoir faire comme si rien n'avait existé. Le gamin remonte ses genoux contre son torse et y cache son visage pour sangloter, la couronne de papier abandonnée au pied de son égo renversé.
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Re: Froid. | Mer 20 Avr - 18:13
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Lorsque bago avait quitté tasyr pour partir au japon, il ne s’était contenté que d’un sourire de la part du syrien qui lui avait souhaité bon voyage. Le cœur serré, le coréen avait pris le large. S’il était parti si loin c’était évidemment pour découvrir un peu les alentours mais surtout pour s’éloigner de ce bourreau qui ne l’aimerait jamais plus qu’un ami. Le sango avait tellement aimé le jeune homme qu’il avait fait toutes les concessions du monde jusqu’à accepter cette histoire d’amour périlleuse et passionnée que le gumiho entretenait avec dewei. An avait revu ce dernier sur les quais de la gare et ils s’étaient retrouvés comme des frères, cachant un certain mal-être qui empochait sa poitrine un peu plus chaque jour. Cet homme qui possédait celui qu’aimait le bébé requin. Il avait toujours trouvé la situation injuste. Je l’aime plus que lui, et lui, il le dérobe à mes bras pour lui faire du mal. Certes, le tatoué n’avait pas la fougue quotidienne, mais il possédait le désir à un niveau surdimensionné. On ne lui laissait jamais sa chance et ça n’était pas maintenant que cela allait changer. Bago avait offert son cœur sur un plateau de cristal à tasyr et ce dernier s’était contenté de donner quelques caresses dessus avant de le refuser et de faire tomber malencontreusement l’assiette. Oui. Cet organe s’était brisé il y a bien longtemps, aussi fragile que du crystal et c’était dans l’ombre et le silence que le coréen s’était replié. Aujourd’hui, il se montrait encore patient, doux, accueillant avec son empereur exotique et dieu seul savait qu’il voulait plus que tout au monde lui faire comprendre à quel point il avait souffert. Mais le serviteur n’était pas égoïste, et aujourd’hui, il devait venir au secours de celui qui retournait sans cesse son esprit. L’enfant aurait pu se réjouir de cette rupture, considérer que désormais le renard était sa possession, qu’il ne laisserait plus jamais personne lui faire de mal. Non. Le pantin déchu se contenta de baisser la tête sans savoir que penser. « - allons…si tu l’as quitté de toi-même, c’est qu’il était dangereux pour toi… » je suis là moi tasyr et tu sais que je suis le seul qui ne t’ai jamais laissé tomber seul ou même tomber tout court. La main abimée vint plonger dans les cheveux du prince qui s’était fait aussi petit que possible. « - ça ira. » ça ira oui, nous sommes réunis, tu te souviens ? les personnes qui s’aiment vraiment finissent toujours par être réunis. « - je ne te demanderai pas d’en parler. Je vais m’occuper de toi ne t’en fais pas. » le gosse fixa soudainement le mur et tira le syrien dans ses bras en le serrant de toutes forces contre son cœur avant d’être contraint de le lâcher pour aller chercher sa boisson brûlante. « - tiens. Ne bois pas maintenant, c’est trop chaud encore. » un soupir passa les lèvres du coréen alors qu’il continuait de constater les dégâts sur le corps de son amant rêvé.
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Re: Froid. | Mer 20 Avr - 18:54
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F r o i d

Il ne devrait pas songer ainsi au hongkongais, dont la simple mention faisait redoubler ses larmes infantiles. Tasyr redressa la tête pour respirer, étala l'eau sur ses joues d'un geste de poignet visant initialement à l'effacer. Dans sa monstruosité inégalée, pourtant insoupçonnée, il ne prenait pas même conscience qu'il n'était pas seul dans sa misère amoureuse. Dans sa perpétuelle complainte d'enfant, il ignorait les autres partisans pour se morfondre seul sur une piteuse destinée qui allait -probablement d'après ses propres mots- l'enterrer.  Les aléas de la vie, sans nul doute ; personne ne lui avait cependant annoncé que les maux seraient si rudes. Et s'il avait su, aurait-il prit le risque, malgré tout, de ces quelques moments d'extase, de plaisir, de douceur, de tendresse, de partage ? Aurait-il pris le risque de tout donner, de tomber amoureux, de s'abandonner, de communier, de s'oublier, de changer, de tout céder ? La blessure encore trop récente lui hurlait que, sans nul doute, il aurait parcouru le même chemin : son cœur à vif réclamait Dewei à grandes clameurs, haïssant cette raison trop sage pour s'en être éloigné. « T'as même pas idée, Bago. Tu peux même pas imaginer. » Une évidence : lui-même n'aurait pu imaginer tous le mal dont il serait victime, et maintenant encore, peinait à le réaliser. Pourtant, dieu sait comme ils avaient pu se haïr, se blesser. Mais l'enfant des neiges apprenait à ses dépends que ce sont les blessures du cœur qui faisaient les plus belles défaillances.  Une fois dans ses bras, il n'hésita plus à se complaire contre son cœur, osant même calquer le rythme de sa respiration contre ce palpitant trop enflammé dont il ne remarqua pas même la frénésie.  Il poussa un soupire, tandis que ses lèvres gonflées vinrent imprimer la marque d'un sang encore frais sur son vêtement. « Me laisse pas ! » Il haussa la voix, dans un cri du cœur. Et son être se mis à trembler à l'idée d'être à nouveau délaissé, effrayé de ces quelques pas qui les séparaient déjà. Un tremblement qui ne s'estompa pas même lorsqu'il revint, lorsque la tasse brûlante fut logée entre ses doigts. Et le regard fuyant, et les joues meurtries d'un rose-tristesse, il sanglote de nouveau sans en prendre conscience. Mais le plus triste, c'est que quand bien même le monstrueux petit prince pourrait être malheureux, une fois encore, il ne songe qu'à lui, qu'à son bonheur. Il en oublie sa cour fidèle, loyale, qui souffre de son indifférence magistrale. Il joue des émotions pour calmer ses propres maux, et lorsqu'il redresse le visage, c'est deux orbes déterminés qui cherchent les astres de Ba Go. « Regarde ce qu'il a fait.. » Il papillonne des cils en approchant son faciès, trop loin pour tenter quoi que ce soit, trop proche pour être incompris, tandis qu'il pose un regard léger mais vorace sur la bouche pulpeuse du requin. « Regarde à quoi j'en suis réduit.. » Les mots blessent inévitablement, il est blessé, mais combien de battants au cœur embroché  par sa propre lance laissera-t-il sur sa route ?
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Re: Froid. | Mer 20 Avr - 21:48
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Bago voyait bien la détresse de son ami et il se trouvait être le mieux placé pour le comprendre. Le garçon cachait une souffrance qui avait duré deux dizaines d’années et il avait envie de rire jaune en entendant le syrien lui faire savoir qu’il ne pouvait pas sentir ce qu’il éprouvait. Il ferma les yeux et serra sa gorge avant de secouer la tête. Il ne fallait que son amour s’en fasse, il allait s’occuper de lui et lui restituer une véritable couronne cette fois. Les doigts anguleux du coréen avaient une envie affreuse de caresser cette peau meurtrie d’une passion qui l’avait sans doute dévorée mais il ne pouvait pas. il n’en était pas capable pour le moment. il lui tendit sa boisson et continuait de le fixer avec toujours ce même regard qui exprimait, colère, amour, peine, désir. Les joues du sango devinrent cramoisies alors que tasyr approchait un peu plus son visage du sien. Si seulement il savait de quelle manière l’asiatique souhaitait le soigner, il ne ferait sans doute pas ça. Ses yeux noirs se plantèrent dans les siens avant de froncer le nez face à sa réflexion. Pardon ? alors il venait sonner à la porte de bago pour lui chiffonner à nouveau le cœur ? pour lui faire rappeler qu’il n’était pas à la hauteur ? Les lippes du requin se pincèrent sous la peine et il se recula aussitôt avant de se lever. « - je vais te laver. Viens. » ordonna-t-il toujours de son ton soyeux alors qu’une main revitalisante se tendit vers ce corps déchu de toute fierté. Quand il constata à nouveau son état, toujours aussi outré, An baissa le bras pour venir entourer le corps de son amour en détresse et le souleva pour l’emmener à la salle de bain et l’installer dans la baignoire. C’était une lourde constatation que de sentir le poids plume de cet empereur alors que bago était déjà lui-même si faible et si mince. Il était en danger et il le savait, mais il était aussi persuadé qu’il était véritablement le seul qui avait la force nécessaire pour l’aider et lui faire remonter la pente. Le problème était : à quel prix ? est-ce que le sango allait y laisser une fois de plus son cœur ? est-ce qu’il allait y laisser la vie ? courber l’échine pour que l’enfant roi puisse piétiner son dos et se tourner vers d’autres hommes ou même d’autres femmes ? ces pensées firent frémir la peau du tatoué d’effroi alors qu’il laissa couler de l’eau chaude pour immerger le syrien et le détendre au maximum, restant alors assis au bord de la baignoire. « - t’en es réduit à rendre visite à la seule personne qui s’est toujours préoccupé de toi hein c’est triste, je dois être vraiment pitoyable à souhaits… »
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Re: Froid. | Ven 22 Avr - 13:42
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La tête penchée avec indécence, mais le souffle s'échouant sur des lèvres trop ingénues, le syrien peine à trouver ce qu'il cherche en la présence légère de son ami de toujours. Pauvre enfant-prince au royaume qui se découd jour après jour, au sol meuble qui s'effondre, à la vie ravagée par le déluge. Du moins, c'est ainsi sa conception des choses, aussi rocambolesque soit-elle. Tasyr est malheureux, alors Tasyr s'imagine un monde plus sombre encore qu'il ne l'est réellement, et pleure à des misères presque factices. Il fait une montagne de bien peu, cherche la protection et la douceur en chacun. Mais pouvait-il seulement être, l'instant présent, qualifié d'un simple bien peu, le corps ainsi désuet et blessé, les cheveux collés aux tempes par la pluie et la sueur d'un combat perdu d'avance, l’œil morne et vide de tous ces amoures ? Cauchemar ambulant d'un homme dont il ignore les moindres peurs, il s'ignore être ainsi bourreau. Il a toujours vu en Ba Go un homme, presque frère, presque amant, toujours vaillant, souriant ; un soutien qui n'avait pas besoin d'être soutenu. Un homme là pour l'écouter, le conseiller, dont il se moquait pourtant presque. Faux. Il a toujours, dans son cœur, porté une place particulière à cet être à la fois de glace et de feu, si étrange qu'elle l'en eut toujours apeuré. Mais jamais pourtant, l'enfant n'aurait pensé répandre le mal ainsi, par ses mots vénéneux et ses regards ignorants. Le chocolat chaud maintenu entre ses mains veinées par le gel, le regard moribond ancré sur le robinet au bruit incessant, le corps nu plongé dans l'eau brûlante, il mit un moment à sursauter, feignant l'innocence la plus complète. « Non. Je voulais dire.. Regarde moi. Toi qui m'as connu avant, t'aurais pensé que je finirais comme ça ? Regarde moi et ose dire que je ressemble encore à quelque chose. J'ai plus rien, même plus ma fierté. J'me suis plié en quatre pour lui, peut-être même en plus. J'ai osé pensé que, peut-être, l'homosexualité c'était pas si effrayant, tant que c'était avec lui, juste avec lui. Et-et p-puis.. De nouveaux sanglots, silencieux mais bégayants, puis j-j'en ai eu marre, de hurler, d'être frap-ppé, et de me dire chaque jour que j-j'étais qu'une tâche. Regarde à quoi j-j'en suis réduit, maintenant. P-p-pauvre Taz, c'est tout ce qu'ils savent dire les gens, m-maintenant. » Il hoche la tête pour confirmer ses propres mots pleins de véhémence, puis ose un regard nouveau sur l'homme, la tête penchée, les yeux inondés d'un océan brillant de nostalgique tristesse. « mais toi, toi tu dis pas ça, hein ? Tu me vois pas comme une tâche, n'est-ce pas ? »  
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Re: Froid. | Ven 22 Avr - 14:43
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C’était désastreux. Comment un garçon aussi puissant jadis avait pu se laisser détruire aussi facilement. Bago aimait dewei comme un frère mais il ne pouvait pas accepter cette dégradation sur le corps d’un gamin aussi fragile. Alors, quand il lui parlait, quand il le blessait même dans ses propos, le sango s’imaginait les scènes de violences abusives qui, petit à petit, retiraient la fierté du syrien. Le regard du coréen couvrait ce visage défait et meurtri, presque même décousu de sens alors que le gosse entrait dans le bain. Ce corps faisait peur à voir, mais il n’avait pas vraiment changé à vrai dire. Le requin était toujours fou amoureux de ce physique désavantageux qui dessinait à lui tout seul une tristesse et une souffrance indescriptibles. Le tatoué avait le même et, de cette honte était née une fierté lorsqu’il avait simplement raconté, à cette femme, son histoire et qu’elle avait marqué sa peau de plusieurs dessins. Ce qui était troublant, et un brin égoïste, c’était que le garçon en face de lui n’avait même pas remarqué ce changement flagrant. Il devait vraiment être perdu pour ne pas faire attention à une chose pareille. Ça n’était pas vraiment grave, étant donné les circonstances, il fallait plutôt se concentrer autour de tasyr. Bago se pencha vers la baignoire et l’écoutait attentivement, le cœur lourd, les doigts serrés, s’accrochant au bord du meuble. Oh oui il l’avait connu avant, il l’avait connu exécrable et puissant, fort et courageux et aujourd’hui, il n’arrivait pas à croire que ce titan s’était réduit à un niveau encore plus bas que sous terre. Il se redressa soudainement et bomba fièrement le torse, le regard tendrement sévère et le ton chaudement dur « - je t’ai connu autrefois oui, tu étais comme un phénix, tu renaissais de tes cendres et à chaque épreuve tu te montrais téméraire. Ce mec que j’ai en face de moi ce n’est pas toi. Ce n’est que ce que les autres voient et que ce que dewei veut certainement voir. Putain je t’aime tellement et je te t’ai trouvé tellement fort que je ne sais même pas ce que je fais là à écouter tes plaintes. » il s’approcha alors davantage et finit enfin par lui dérober un baiser tout sauf doux, plantant une canine dans sa lèvre « - il me manque ce feu, et on ne peut pas te l’avoir pris, il est seulement dissimulé derrière cet enfant qui pleure. » ressaisis toi mon cœur merde ! tu ne peux pas tomber. « - tu as du plomb dans l’aile et maintenant tu dois savoir qu’il n’y a toujours eu que moi pour t’alléger la tâche. » ses sourcils se froncèrent, son regard trahissait cependant l’immense estime qu’il avait pour lui.
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Re: Froid. | 
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