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impression de déjà vu.

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impression de déjà vu. | Mer 20 Avr - 15:37
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impression de déjà vu.
nam yeong mi & ito nobu

Arrivée depuis un moment déjà, j’étais contente d’être rentrée chez moi, dans mon pays. Pourtant, tout me paraissait encore si nouveau, et j’en découvrais tous les jours. C’était peut-être parce que j’avais toujours vécu à Daegu, et j’étais seulement venu à Séoul pour certaines vacances. Alors j’avais cette impression d’être rentrée à la maison, de vivre avec ma culture, mais j’étais encore impressionnée par la grandeur de Séoul et tout ce que l’on pouvait y faire. J’avais cependant déjà trouvé mes petites habitudes dans des lieux magnifiques. En effet, j’avais déjà élu comme domicile à Librairie World Cheak. Une petite libraire familiale où je me sentais vraiment à l’aise. Vu la fréquence à laquelle je passais, je commençais à bien connaître les gérants. Donc, comme à mon habitude, je décidais d’y retourner une énième fois cette semaine pour acheter un nouveau bouquin. Je n’étais parti avec aucune idée en tête mais j’étais convaincu que j’allais y trouver la petite perle rare qui n’allait pas me décevoir. Une fois arrivée dans l’enceinte de la petite boutique, je salua le caissier et me dirigea vers les étagères. J’étais délibérément venue assez tôt ce jour-là, pour ne pas croiser trop de monde. L’ambiance de cette librairie était clairement plus appréciable avec le moins de clients possibles. Je ne savais pas trop quoi prendre, alors je lisais les résumés un à un des bouquins dont la couverture m’avait interpelé. Après quelques bonnes minutes d’hésitation, mon choix s’était porté sur deux livres bien différents l’un de l’autre. Soucieuse de faire les bons choix, je n’avais à peine remarqué l’entrée d’un nouveau client. Il avait l’air d’être à la recherche de quelque chose de précis, je pouvais entre-apercevoir ses traits soucieux que révélaient les trous entre plusieurs bouquins, à travers l’étagère face à moi. Ayant fini ma recherche, je décidai de le rejoindre ; c’était aussi ça l’esprit de cette libraire, l’entraide entre les clients et c’était un aspect qu’essayait de bien faire valoir le gérant. En y repensant, j’y avais quelques rencontres bien sympathiques depuis mon arrivée à Séoul. Arrivée à sa hauteur, sortant un peu de nulle part, je me permis de lui adresser la parole au risque de lui surprendre. « Excusez-moi, je peux vous aider peut-être ? » Avec ce ton, on aurait dit que je travaillais ici. Enfin, maintenant que je pouvais observer son visage de visu, sans avoir de livres en barrage, je me rendais compte que ses traits me disaient quelque chose. Je n’avais jamais été très bonne niveau mémoire, mais j’étais persuadé de l’avoir déjà croisé quelque part. Pas à Séoul, car je m’en serai forcément souvenu, et j’étais restée tellement longtemps à Daegu que j’y connaissais bien trop de monde. Par élimination, ça ne pouvait être qu’aux Etats-Unis, bien que je doutais encore de ce raisonnement presque infaillible. Le fait qu’il me réponde en anglais ne fit cependant  que me conforter dans cette impression. Je décidais alors de m’adresser à lui de nouveau dans la langue de Shakespeare. « Je vous demandais si vous aviez besoin d’aide. Je connais bien la boutique alors je pourrais peut-être vous être utile. » Je fis une pause avant de reprendre. « Ca n’a aucun rapport mais vous me rappelez étrangement quelqu’un... enfin je suis quasiment sûre d’avoir déjà eu affaire à vous. Vous avez vécu aux Etats-Unis n’est-ce pas ? ». Maintenant ça me revenait ; c’était un client à qui j’avais eu à faire dans le cadre du travail. Je n’en dis pas plus, c’était toujours difficile d’aborder quelqu’un avec l’intime conviction de le connaître mais aussi la hantise de se tromper. Je me demandais juste si lui aussi avait un souvenir de moi.  


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Re: impression de déjà vu. | Sam 23 Avr - 19:06
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impression de déjà vu.
nam yeong mi & ito nobu

J’étais arrivé hier dans ce pays aux coutumes bien étranges. J’allais avoir du mal à m’y accommoder, moi qui avait été élevé à l’américaine, ou globalement, à l’occidentale. Je ne me pliais pas en deux pour m’excuser. Je n’enlevais pas mes chaussures avant d’entrer chez quelqu’un pour ne pas salir le parquet propre. Quand j’aimais, je ne me retenais pas de retenir mes preuves d’affection en publique. Non, moi, je me tenais au garde à vous pour montrer mon respect. Je me roulais dans la boue et la saleté pour survivre. Je n’avais pas peur de me salir ni de mettre la main à la patte. J’embrassais ma fiancée quand il me plaisait. Ma fiancée… une époque du passé bien lointaine maintenant. Je tournais machinalement la bague que j’avais autour d’un de mes doigts. Seul effigie de mon passé dont je n’avais su me séparer. Pourtant, je m’enlevais le droit de la porter à l’index. J’avais perdu ce droit à la seconde près où je l’avais abandonné. Je secouais la tête, ne voulant pas me laisser penser à elle. J’étais arrivé hier soir sur un petit bateau de pêche. Je n’avais pas assez d’argent pour embarquer sur un paquebot et le pécheur qui avait accepté de m’emmener avec lui avait simplement demandé un peu d’aide en échange de la traversée. Je n’allais pas refuser une tel don de générosité. J’avais néanmoins appris que mon corps n’aimait pas être balancé de gauche à droite, et que j’avais malencontreusement le mal de mer. Sans doute une raison qui m’avait poussé à faire mes missions sur la terre ferme et non pas sur les océans. Apres quelques semaines de navigation, j’étais bien content d’arriver sur un sol dur et stable sous mes pieds. Je l’avais remercié en anglais, car le coréen et moi c’était encore loin de ne faire qu’un. Il m’avait souri puis j’avais repris ma route. La ville était bien lumineuse avec ses lampadaires artificiels et ses grands panneaux publicitaires. Ce n’était pas si différent que New York au final, mais ca changeait de l’Europe. Ca me rendait nostalgie. Des passants avaient vite fait de me sortir de ma rêverie en grimaçant et se pinçant le nez. Sans m’en rendre compte, j’en pestais le poisson. Rien de plus normal quand on leur avait tenu compagnie depuis des jours. A force, l’odeur ne m’accommodait plus, mais ce n’était pas le cas de tous. J’avais fini par trouver une laverie encore ouverte malgré l’heure tardive. Une heure plus tard, je sentais nettement meilleur. Il était malheureusement trop tard pour que je me trouve un logement décent, et j’avais atterri dans un spa. L’astuce m’avait été donnée par l’homme qui m’avait pris sur son bateau. Sa femme le mettait souvent à la porte de chez lui, et c’était là-bas qu’il trouvait refuge. Son information m’avait bien été utile, car grâce à lui, je n’avais pas dormi sous un point cette nuit-là. J’avais même pu prendre une douche, un vrai luxe. Propre comme un sous neuf, j’avais quitté mon nouveau logement à la conquête d’une librairie qui pourrait m’aider à trouver des livres pour m’apprendre cette langue de ce pays encore inconnu. J’étais entré dans cette petite librairie où je pensais être le seul client en saluant les propriétaires d’un sourire. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour trouver les livres en anglais. Je farfouillais un peu avant de tomber sur un livre que je comprenais plus ou moins quand une voix féminine m’interpelait. Je relevais la tete avant de regarder en tous sens pour être certain que c’était à moi qu’elle s’adressait. Je la fixais sans comprendre un seul mot qu’elle prononcait. Qu’est-ce qu’elle me voulait ? Je l’aurais aidé avec plaisir, mais je ne comprenais pas. Je lui montrais le livre de traduction avant de répondre dans la langue de Shakespeare : « Je suis désolé, mais je ne comprends pas le coréen… » Ajoutais-je avec un sourire penaud. Mon cœur ne fit qu’un bond quand je l’entendis me répondre avec des mots que je comprenais. Mon sourire s’élargit et un soulagement m’envahit. « Je recherche des bouquins qui pourraient m’apprendre à parler la langue de ce pays. » Je la détaillais un peu mieux alors qu’elle me demandait si on ne se connaissait pas. Je fronçais les sourcils, cherchant dans mes souvenirs. Et quand elle m’apprit avoir vécu aux Etats-Unis, je reculais d’un pas comme si elle venait de me gifler et la mémoire me revint. Cette femme était celle qui travaillait dans cet hôtel là où j’avais réservé une chambre pour ma lune de miel futur. La peur me contractait le ventre avant que je ne me reprenne. « Je suis désole, je ne crois pas vous avoir déjà croisé. » lâchais-je sur un ton faussement décontracté. Il était hors de question que mon passé me rattrape alors que j’avais tant d’efforts pour le fuir … mais tout était sur le point de changer…  


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Re: impression de déjà vu. | Sam 23 Avr - 20:28
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C’était assez étrange de me retrouver là à parler anglais. Avant d’arriver aux Etats-Unis, j’étais très peu à l’aise avec la langue, mais après y avoir vécu pendant 5 ans, j’ai fini par me perfectionner jusqu’à en adopter presque l’accent. Néanmoins, parler anglais à Séoul restait une nouveauté, mais je m’en accommodais très bien. Il cherchait un bouquin pour apprendre le coréen... il était venu dans la bonne boutique et il y avait de très forte chance qu’il y trouve son bonheur. Je restais néanmoins surprise qu’il dise ne m’avoir jamais croisé sur un air assez désinvolte. Plus je le regardais et plus j’étais certaine qu’il avait bien été un des clients du palace. Pourtant, cette certitude était teintée d’un doute persistant. En cinq ans, j’en avais vu défiler des clients, des américains, des européens, des africains, des asiatiques... je n’excluais pas la possibilité de me tromper aussi. J’essayais de m’en convaincre ainsi, car pour moi, il n’y avait aucune raison qu’il me mente. Et quand bien même il y en aurait une, il devait peut-être avoir ses raisons. Enfin, je ne lui voulais aucun mal, je ne voulais même pas l’importuner. Je voulais juste peut-être l’aider à trouver ce dont il avait besoin, le saluer s’il s’agissait bien d’un de mes anciens clients, et s’il n’en voulait pas plus, j’allais reprendre le cours de ma vie. Rien de bien méchant. Ma certitude de l’avoir déjà croisé ainsi que la sienne de ne m’avoir jamais vu me troublait. J’essayais néanmoins de garder bonne figure. « Bien, je dois surement me tromper. Je travaillais dans l’hôtellerie aux Etats-Unis, et j’ai vous ai pris pour un de mes anciens clients. Je m’occupais des repas pour les grandes occasions comme des anniversaires, des lunes de miel, des baptêmes...  » Je fis une légère pause avant de reprendre. « Vous savez, on a affaire à tellement de personnes différentes dans ce métier qu’on fini par mélanger tous les visages. » Il était vrai que je ne pourrai même pas compter le nombre de nouvelles personnes que j’avais rencontré et pour qui j’avais travaillé pendant toutes ces années. Le visage de cet homme me parlait, mais il pouvait très bien ressemblé à quelqu’un d’autre en fin de compte. Bref, je cherchais peut-être à me raccrocher à une page que j’avais trop rapidement fermée. « En tout cas, vous ressemblez beaucoup à la personne que j’ai en tête. » Je n’en dis pas plus, ne voulant pas m’attarder sur le sujet. Je me tournais ensuite vers l’étagère, et après avoir parcouru deux ou trois livres, je trouvais finalement celui que je cherchais. « Si vous voulez apprendre le coréen, c’est le meilleur pour commencer. » dis-je un sourire bienveillant aux lèvres, en le lui tendant. « Il est plutôt bien illustré, et ça vous permettra d’avoir les bases en quelques semaines. » C’était bien une grande aventure dans laquelle il se lançait. Je me demandais s’il vivait depuis longtemps ici et qu’est-ce qui le poussait à vouloir apprendre la langue. Je ne voulais pas être trop intrusive non plus, je l’avais déjà pas mal été tout à l’heure. « En tout cas il va vous en falloir du courage, le coréen n’est pas une langue facile. Enfin ça change de l’anglais. » Je ne pouvais m’empêcher d’avoir cet aire bienveillant et intéressé, c’était dans ma nature. Son air décontracté, voir quasiment désinvolte, me poussait d’ailleurs à agir d’avantage de la sorte.  


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Re: impression de déjà vu. | Mar 3 Mai - 13:57
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nam yeong mi & ito nobu

 J’étais entré dans cette petite librairie un peu par hasard. Il devait en avoir une petite centaine dans la grande ville de Séoul, et pourtant, j’étais parvenu dans la seule où se trouvait au même moment une jeune femme qui appartenait à mon passé. Comme quoi, le destin parfois. J’avais bien évidemment menti en disant que je ne l’avais jamais vu auparavant. Son visage m’était familier et je me souvenais l’avoir déjà rencontré en Amérique. Dans ce grand hôtel dans lequel j’étais venu réserver une chambre pour ma lune de miel futur. Un hôtel qui affichait complet en permanence et où il fallait s’y prendre des moins à l’avance pour espérer avoir une chambre. Je me souvenais d’elle à l’accueil, car elle s’était occupé de moi, j’avais même blagué avec elle sur le mariage et après coup, elle m’avait félicité. Elle m’avait fait bonne impression. Même que je m’étais dit que séjour à l’hôtel serait magique. Mais entretemps, certaines choses avaient fait que tout avait changé pour moi et ma vision de voir les choses. Déjà mentir avec désinvolture, j’en étais incapable autrefois, et pourtant, j’avais appris à mes dépends qu’il était bon parfois de lâcher un petit mensonge pour pouvoir s’en sortir sans dommages collatéraux. Suivre les ordres n’était pas toujours la solution. Et ce mensonge, il me permettait de me préserver moi-même, de me voiler la face sur ce que j’avais abandonné, mais surtout, de tout oublier et de me laisser le choix de fuir encore ou d’y faire face. Et mon passé, c’était un doux rêve qui s’était transformé un cauchemar. Je n’étais pas encore prêt à l’affronter. Je préférais me perdre dans le monde plutôt que d’y retourner. C’était cela maintenant, ma vie. Celle d’un vagabond. Je souris poliment alors qu’elle faisait allusion à ce souvenir sans même en avoir conscience. « Vous devez être une excellent cuisinière si vous vous occupiez de si grand évènement ! Peut été qu’un jour je ferais appelle à vous ! » Je faisais semblant de ne pas comprendre qu’elle était l’organisatrice et non le chef coq des cuisines, détournant doucement le sujet vers sa personne. Le mot lune de miel me fit tiquer, mais je ne laissais rien paraitre. « L’avantage est que vous avez la chance de rencontrer beaucoup de personne ! c’est ce que j’aime aussi dans le voyage que j’ai entrepris ! On n’a pas le temps de s’ennuyer et les jours ne se ressemblent pas. » je ris doucement pour détendre l’atmosphère, refermant le livre que je tenais toujours en main. Je me détournais de la jeune femme pour le remettre en place, et surtout pour me reprendre alors qu’elle insistait sur le fait qu’on se connaissait. Je lui laissais entrevoir mon visage que quand mon sourire revint. « J’adorerais rencontré mon sosie. J’espère qu’il avait la chance d’être riche lui au moins ! » Si quelque chose me manquait de mon ancienne vie, ce n’était surement pas le confort des richesses. J’avais l’habitude des champs de bataille et de dormir à même le sol. J’attrapais le livre qu’elle me tendait, le feuilletant avec beaucoup de concentration avant de la remercier. « Je ne sais pas trop ce qui m’a pris de venir ici, je ne parle pas un mot de coréen malgré mes origines. » Je ris avant d’essayer de lire un des premiers mots proposes dans la liste. « Nouuuna ? » Je relevais la tête pour lui demander du regard si la prononciation était bonne. Le mot en lui-même n’avait pas l’air bien dur, mais le lire dans sa tête et tout haut, c’était complètement diffèrent. « L’anglais m’a l’air bien plus facile à côté de tous ces symboles. Je suis bien habitué au Japonais, mais ceux-ci sont encore diffèrent. » Mon périple ne faisait que commencer, et je le sentais déjà parcouru d’obstacles. Alors que j’étais quelqu’un qui se laissait porter par le vent, elle avait l’air d’être quelqu’un de bienveillant et de patient. Je culpabilisais déjà de lui avoir menti. Je tendis soudain une main vers ma sauveuse, faisant glisser le livre dans ma main libre. « Je m’appelle Nobu, enchanté. » Je risquais d’être découvert en lui donnant mon nom, mais j’avais fait la réservation à l’époque sous le nom d’Ito. Mon prénom lui restait donc étranger. Espérons que ca serait suffisant.


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Re: impression de déjà vu. | Mar 3 Mai - 16:25
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L’impression douteuse que j’avais au début me dissipa rapidement. Au fil de la question, je commençai à le trouver sympa et plutôt abordable. Peut-être qu’après tout je me trompais réellement. Comme je l’avais dit, j’avais vu tellement de visages pendant ses quatre dernières années qu’ils finissaient par se mélanger et tous se mélanger. Personne n’était à l’abri d’une erreur, et j’en étais parfaitement consciente alors je préférais ne pas insister plus que ça. Peut-être qu’en me torturant moins l’esprit j’arriverai à mettre cette situation un peu plus au clair, si un jour j’en ai l’occasion. En tout cas pour le moment, je riais à chacune de ses remarques. Je n’avais jamais vraiment pensé être une excellente cuisinière mais force est de constater que ma cuisine plaisait. « Ca serait avec plaisir ! » lâchai-je dans un rire, sachant très bien que je n’aurai surement plus l’occasion de recroiser le charmant jeune homme. « J’ai cru reconnaître un ancien client mais en fait j’en ai gagné un. » continuai-je ensuite. Ce que j’avais adoré aux Etats-Unis, c’était d’avoir rencontré plein de personnes par pur hasard dans des situations similaires. Les Américains étaient assez ouverts et leur état d’esprit rendait propice ce genre de situation. En Corée, j’ai moins eu la chance de faire de rencontres fortuites aussi agréables, mais aujourd’hui je ressentais de nouveau cette vibe américaine qui m’avait quelque peu manquée. J’écoutais ce qu’il me disait, et je fus surpris d’apprendre qu’il était en plein voyage. D’un coup, il m’avait rendu encore plus curieuse ; les gens en voyage avaient toujours beaucoup d’anecdotes intéressantes à raconter. De plus, j’ai toujours rêvé de faire un tour du monde, alors j’enviais tellement les gens qui avaient la chance d’entreprendre une telle expédition ou de visiter plusieurs pays. « Ah donc la Corée n’est qu’un pays de passage parmi tant d’autres ? C’est énorme, je parie que vous devez avoir des anecdotes incroyables sur tous les pays que vous avez visité. » On pouvait sentir tout le grand intérêt que je lui portais dans mon regard, mais il avait vraiment suscité ma curiosité. Je me demandais quels pays il avait pu visiter, s’il es avait aimé, quels pays ils comptaient visiter ensuite, pourquoi il était venu ici... Enfin, d’après ce qu’il me dit, il avait l’air de ne pas trop savoir lui-même pourquoi il était là, ce qui me faisait d’autant plus rire. C’est vrai que la Corée était un très beau pays, mais il allait avoir quelques problèmes avec la langue. Son essai de prononciation n’était pas si mal que ça, mais il n’avait pas choisi le mot le plus difficile. « Le Japonais est aussi très difficile mais ça n’a rien à voir avec le Coréen.  Mais niveau prononciation c’est pas mal pour un début. »  lui dis-je un sourire bienveillant et très amusé aux lèvres. « Noona, c’est si vous voulez vous adresser aux femmes plus âgées que vous avec qui vous vous entendez bien. » Quit à ce qu’il se souvienne de ce mot, il valait mieux qu’il en ait aussi le bon usage. On était tellement tatillon nous les coréens... Enfin, je lui serrai la main avec plaisir lorsqu’il me tendit la sienne. Ca avait commencé d’une manière un peu bizarre, mais j’étais bien contente de la tournure que notre conversation prenait. « Enchantée, moi c’est Yeong Mi. » On aurait peut-être dû commencer par là, c’est beaucoup plus logique. Enfin, là n’était pas vraiment le plus important, ne pas connaître son nom ne m’avait pas empêcher de rire à ses remarques et de l’aider à trouver le bouquin qui lui correspondrait le mieux. « Vous avez l’air assez débrouillard n’empêche, je pense que vous allez avoir les bases rapidement. » Maintenant qu’il avait ce qu’il voulait, je me disais qu’il ne fallait pas que je le retarde trop, il avait surement d’autres choses à faire. « Enfin, si besoin, je serai ravie d'aider. J’ai donné des cours de coréen à mon arrivée aux Etats-Unis, alors je sais un peu comment m’y prendre avec les esprits anglophones. » Je lui faisais cette proposition sur un coup de tête, alors que nous nous dirigions vers la caisse de la bibliothèque. Je ne savais pas vraiment ce qui m’avait pris, mais sur le coup, je m’étais juste dit qu’il aurait surement besoin d’aide et moi, j’aurai du temps à lui accorder. Et puis le courant était plutôt bien passé, alors cela m’incitait encore plus à lui proposer mon aide même si je venais de le rencontrer.  


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Re: impression de déjà vu. | Ven 6 Mai - 2:02
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 Je m’en voulais déjà de l’avoir roulé dans la farine pour ce tout petit mensonge qui faisait qu’elle pouvait penser que sa mémoire lui jouait des tours. C’était une demoiselle plutôt charmante, et je trouvais dommage de devoir en arriver là. Et pourtant, mon passé me faisait bien plus peur que le présent. Et je ne laisserais rien pour lui permettre de me rattraper. Si je l’avais fui, c’était pour une bonne raison. Elle était sympathique et chaleureuse, au fond, j’aurais facilement pu devenir son ami. Et peut-être que le destin nous poussera dans cette voie ou dans une autre. Il n’y avait que le futur qui pourrait nous le dire. J’étais curieux et assoiffé d’aventure, je ne savais où le vent me porterait demain. Je vivais le jour le jour à présent. Je souris de toutes mes dents et de petites pattes d’oie sur formaient au coin de mes yeux, me donnant un air plus bienveillant encore. Elle venait de gagner un client, ce n’était peut-être pas faux, mais ce n’était pas pour l’immédiat. Et sur ma lancée, j’avais laissé comprendre que j’étais en voyage, parcourant le monde au hasard à la recherche d’un but que je ne connaissais pas moi-même. Je parlais sans doute de trop, et je laissais filer bien trop d’information sur ma personne. Plus qu’il n’aurait fallu. Autant un mystère pesait sur mon passé et j’en parlais très peu, autant je discutais avec plaisirs de mon voyage, des rencontres que j’avais fait, et des anecdotes qui en découlaient. En réalité, j’étais quelqu’un de très sociable et qui avait besoin de chaleur humaine. Je pouvais bien jouer les vagabonds quelques jours, mais je n’aimais pas la solitude. Il fallait toujours que je trouve quelqu’un pour me tenir compagnie. Ca pouvait être un clodo ou un chien errant comme une grand-mère assise dans le parc ou une femme enceinte dans le métro. N’importe qui pouvait faire l’affaire, même si il ne m’écoutait pas, j’avais juste besoin de me confier. Les mots devaient sortir d’une façon ou d’une autre, et il était toujours plus facile de tenir une discussion avec un étranger. La Corée était-elle une destination parmi tant d’autres ? Pas si sûr. Je n’avais pas fait tout ce chemin uniquement pour la découverte du monde. C’était principalement parce que ce pays faisait partie de mes ancêtres et je voulais en savoir plus. « Pas vraiment. J’ai des origines coréennes. Ma mère était coréenne et mon père japonais. » Mes parents … ils me manquaient souvent dans les moments de solitude et de mélancolie que les ténèbres de la nuit offrait, mais je préférais ne pas y penser. « Je voulais donc connaitre un peu plus sur les coutumes dans lesquelles je n’avais pas été élevé. » je me passais une main dans les cheveux pour cacher ma gêne. Je n’aimais pas parler de mes parents, penser à eux étaient encore douloureux. Et mon histoire me faisait peur. Je me repris en rebondissant sur les anecdotes qui avaient bien pu m’arriver. « Oh ca oui ! Et plus deux fois qu’une. J’en ai tellement que je ne saurais laquelle raconter. » J’en avais une tonne à raconter. En deux ans, on en rencontrait des gens sur la route, et les souvenirs qu’ils vous laissaient, pouvaient être de tout genre. Triste ou heureux. Peur ou inquiétude. Amour ou haine. Drôle ou amusante. J’en avais tellement en stock que je pourrais y passer des heures à tenir une discussion seul la dessus. « Il me faudrait au moins deux jours entiers pour raconter toutes les anecdotes intéressantes que j’ai vécu. » riais-je rien qu’en repensant à certains souvenirs. Je tentais un mot en coréen pour montrer ma volonté d’apprentissage. Je souris, fière de toi en l’entendant me dire que ce n’était pas si mal pour une première fois. « J’apprends vite ! » Je ris à nouveau avant de l’observer un moment alors qu’elle parlait. « Le Japonais ne m’a jamais vraiment paru difficile, mon père m’a baigné dedans dès ma plus tendre enfance en même temps que l’anglais. Je n’ai donc jamais eu de véritable problème de compréhension dans cette langue. » Ce n’était pas si mal d’avoir un parent qui vous forçait à vous dépasser. C’était ennuyeux sur le coup, mais avait le temps, vous comprenez que c’était pour votre bien et que ca vous facilité l’existence, et vous le remercier d’avoir été si strict. Je penchais la tête légèrement sur le côté alors qu’elle m’expliquait la définition de Noona et je fis mine de réfléchir. « Ce mot de s’applique donc pas à vous. Vous avez l’air bien plus jeune que moi. » Je souris en m’excusant mentalement d’avoir utilisé ce mot, me disant déjà que j’avais commis une gourde monumentale. Heureusement qu’elle n’était pas susceptible et qu’elle n’avait pas pris la mouche face à mon erreur. J’étais content de connaitre enfin son prénom et de savoir avec qui j’avais l’honneur de discuter. Nous nous dirigions vers la caisse, et avec le maigre salaire qu’il me restait, je payais le livre. Il allait vraiment falloir que je trouve un job dans le coin, car l’argent qu’il me restait, n’allait pas pouvoir me tenir dans un certain confort encore longtemps. Je comptais la money qu’il stagnait toujours au fond de ma bourse. Juste assez pour deux cafés parfaits. Je me retournais vers la jeune femme lui faisait signe de venir. « Ca vous dirait qu’on prenne un café ? Je pourrais vous parler de mes anecdotes de voyage, et vous, vous pourriez me donner quelques bases de Coréen plus tranquillement ? » Je savais que c’était inconscient et que je ne devrais pas faire ce genre de folie alors que je n’en avais pas les moyens, mais je voulais me racheter pour ce mensonge que j’avais promu envers elle. Et offrir un café pour faire connaissance, ce sera une facon de laver mon karma de ces légers péchés.


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Re: impression de déjà vu. | Jeu 12 Mai - 17:01
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Je me rendais compte que finalement je finissais par en apprendre un peu plus sur cet homme que j’avais rencontré il y a quelques minutes. Il a des origines coréennes, un nom japonais et il s’emblait avoir beaucoup voyagé. Je trouvais ça très courageux de sa part d’être venu en Corée pour connaître un peu plus les coutumes d’un pays qu’il ne connaissait pas et auquel pourtant il était lié. Les racines c’était important, et il ne fallait pas les oublier. De plus, je pensais personnellement qu’il n’allait pas être déçu. La Corée était un très beau pays avec une culture riche, intéressante et parfois surprenante, et je ne dis pas ça seulement parce que je suis coréenne. J’aquiessais donc toujours de la même façon à toutes ses réponses lui apportant toujours le même intérêt. Je n’avais pas l’habitude de rencontrer des personnes avec un parcours qui sortait de l’ordinaire, alors ça me plaisait. Pour la plupart de mes anciens amis, quitter Daegu pour aller à Séoul était déjà un périple que peu envisageaient de faire, alors voyager dans des pays étrangers, n’en parlons pas. En fin de compte, nous nous racontions toujours les mêmes histoires sur les mêmes personnes, alors je fus tout de suite très intéressée quand Nobu évoqua ses anecdotes pendant ses différents voyages. « Eh bien je serai prête à vous écouter pendant ces deux jours s’il le faut. » dis-je pour aller dans son sens. C’était bien sûr impossible mais je me satisferai bien d’une ou deux histoires, ce serait amplement suffisant. Cette rencontre était donc très rafraîchissante et l’utilisation du mot Noona ne m’avait nullement choqué. Il ne pouvait pas vraiment savoir ce que ça impliquait en l’utilisant, et puis à mon âge on avait plutôt envie d’avoir l’air plus vieille que plus jeune. Enfin, sur ce côté là j’avais commencé à m’aligner sur la mentalité américaine, car en ce qui concernait les coréennes, elles cherchaient à avoir un air juvénile à tout prix et en toute circonstance. Je n’étais plus du tout à ce stade là. Alors que nous nous dirigions vers la caisse et qu’il finit par payer son livre, je fus étonnée que par la suite il me propose de prendre un café. Ce fut cependant loin de me déplaire. Si j’avais l’occasion d’apprécier cette rencontre fortuite mais très rafraichissante, je n’allais pas m’en priver. Et puis, comme il le disait, il pourrait me faire part de quelques anecdotes et puis je pourrais lui expliquer un petit plus en détails les subtilités de cette belle langue qu’était le coréen. « Pourquoi pas, il y a un café à quelques mètres en plus. » Nous sortions donc de la libraire avant de marcher très peu et d’arriver devant ce petit café tranquille mais quand même assez fréquenté. Nous prenions place, puis un serveur vint s’occuper de nous et je demandai alors un capuccino. Je n’étais pas une adepte du café, mais le lait adoucissait assez l’amertume pour que ce soit buvable. Nobu avait passé commande mais le serveur avait compris le mot « coffee », très proche de la sonorité du mot que nous utilisions en coréen. « Il y a plein de mots qui sont dérivés de l’anglais et qu’on a adapté un peu avec notre propose prononciation. » C’était une petite liste de mot mais c’était déjà ça de pris. Enfin, vu comment on les prononçait parfois, il était aussi assez difficile de reconnaître une quelconque similarité entre les deux langues. En attendant nos commandes, je décidai de laisser cours à mon flot de questions. « Vous êtes déjà allé en Europe ? Pour moi les pays occidentaux doivent quand même se ressembler assez, mais on m’a dit que ça n’avait rien à voir avec les Etats-Unis. » Lui qui semblait avoir beaucoup voyagé, je pensais qu’il aurait la réponse à mes questions.   


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Re: impression de déjà vu. | Ven 3 Juin - 23:06
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nam yeong mi & ito nobu

 Je souris, ravi, devant son enthousiasme d’écouter mes anecdotes, quitte à rester deux jours entiers pour les écouter. « Attention, je pourrais vous prendre aux mots. » Et je ne plaisantais qu’à moitié. J’avais tellement de chose à raconter, et personne ne m’accompagnait pendant mon long voyage. J’étais seul sur les routes, et même si ca me permettait de faire de belles rencontres, la solitude était parfois dur à supporter. Alors l’idée de pouvoir raconter ce que j’avais vécu, le partager avec quelqu’un d’autre était une plaisante tentation. Apres nous avoir échangé encore quelques mots, nous nous dirigions vers la caisse et payait mon livre avec le peu d’argent qu’il me restait. et dans la même logique, je lui proposais d’aller boire un café. Et puis, ce n’était pas tous les jours que je pouvais parler avec une si charmante jeune femme. Si on m’avait dit que toutes les coréennes étaient si belles,  il y a bien longtemps déjà que je serais venu dans ce pays. Je repensais un bref instant à mon premier amour qui avait été elle aussi une coréenne. A croire que mes gouts en tant que femme était déjà orientée vers les asiatiques sans même jamais avoir été bercé par cette culture. Je souris d’autant plus, me redressant pour bomber le torse quand elle acceptait ma proposition. « Parfait, allons-y alors. Je vous suis. » Ne connaissant pas encore les lieux, je la laissais me guider jusqu’à son petit café qu’elle recommandait. Il fallut très peu de temps pour y parvenir et de prendre place à une petite place. Quand le serveur vint prendre notre commande, je pris un capuccino tout comme Yeong Mi. Bien entendu, je lui avais demandé en anglais, mais il n’avait pas l’air d’avoir compris la subtilité de ma demande, ayant compris que le mot coffee. Je jetais un coup d’œil vers la jeune femme en hochant de la tête à son explication pour lui signifier que je comprenais. « Comme dans la plupart des langues. » j’avais assez voyagé pour remarquer que le mot coffee était connu parmi la plupart des étrangers. Je m’installais plus confortablement sur ma chaise, déposant mon sac à dos à mes pieds, seul bagage que je trimbalais partout avec moi. Mon sourire refit surface quand elle me posait la première question sur mon tour du monde à pied. « Ces deux dernières années, je les ai passé en Europe, en effet. Les cultures se ressemblent de l’extérieur, mais elles ont toutes leur subtilité à apprécier à leur juste valeur quand on regarde d’un peu plus près. Et d’autant plus avec l’Amérique. »  Je posais mes bras sur la table, croisant mes doigts. « Déjà rien que sur l’ambiance générale. Ce n’est peut-être que mon point de vue, mais si on prend les français, j’ai eu l’impression qu’ils souriaient bien moins facilement que les américains, surtout avec des étrangers qu’ils connaissent peu et qui vivent à la rue. Ce n’est qu’un détail, mais ca en était un qui m’avait marqué. En revanche, la nourriture est bel et bien différente. On ne va pas se mentir, les repas français sont à la hauteur de la réputation mondiale qu’ils ont. » Je ris doucement en repensant à cette cuisine succulente que j’avais eu la chance de gouter à Paris. « Et puis, si il y avait bien quelque chose qui me manque de New York, ce sont les fêtes grandioses qu’ils organisent. On s’amuse tout autant dans les autres pays, mais eux sont assez exceptionnels, inimitable même. Mais je ne vais pas vous faire un dessin, si vous avez vécu en Amérique, vous avez surement du voir cela de vos propres yeux. » avec ma carrière militaire, j’avais eu la chance d’aller dans ce genre d’endroit que très rarement, mais le peu de souvenirs que j’en avais était paradisiaque.  


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Re: impression de déjà vu. | Jeu 9 Juin - 12:24
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La vie réservait parfois des surprises, et aujourd’hui était une de ces journées où l’on pouvait dire que le hasard faisait bien les choses. Si je ne m’étais pas décidée à allée à la librairie à cette heure-là, je n’aurai jamais rencontré cet homme fort sympathique qui pour le moment égayait bien ma journée. J’avais toujours adoré voyager et rencontrer quelqu’un qui avait pu aller dans autant de pays me rendait très curieuse. J’avais énormément de questions à lui poser mais j’essayais de me contenir car après tout ça ne faisait à peine une heure que nous nous étions rencontrés. Ce petit café était néanmoins un cadre propice pour qu’il puisse s’épancher sur ses aventures et moi, pour que je puisse l’écouter voir quasiment boire ses paroles. Et puis si au détour de deux anecdotes je pouvais lui apprendre quelques mots de coréen, c’était bénéfique pour tout le monde. J’écoutais donc ce qu’il avait à me dire sur l’Europe. J’avais presque des étoiles dans les yeux quand il me parlait de la France. Il y avait une telle aura qui régnait autour de ce pays, la tour Eiffel, le chic, la mode, le romantisme, la gastronomie... c’était la pays rêvé pour passer des vacances en amoureux, mais même pour passer des vacances tout court. Enfin, il y avait aussi des stéréotypes qui planaient aussi sur les français. « Oui on m’a dit que c’est très beau mais que les français ne sont pas les plus accueillants. En même temps, il n’y a pas plus sympa que les Américains, ils vous font directement vous sentir comme chez vous. » Je m’appuyais sur mon expérience personnelle car j’avais beau avoir été dépaysé au début, ils m’avaient tout de suite fait me sentir à mon aise. Je le rejoignais sur ce qu’il disait à propos des fêtes à New York. C’était spécial, inimitable, et ça me faisait presque me rendre un brin nostalgique de l’époque où j’y étais. Enfin, Séoul c’était différent mais tout aussi plaisant. Le serveur revint vers nous pour nous servir ce que nous avions commandé. Je le remerciai, en profitant par la même occasion pour expliquer à Nobu comment on disait merci en coréen. Je ressassai alors un moment les paroles de mon compagnon de la journée quand à son expérience en France. Il avait parlé d’étrangers qui vivaient dans la rue et jusqu’alors je n’avais pas vraiment fait fis de sa remarque.  C’est en avançant dans la discussion que ses paroles raisonnèrent de nouveau en moi. « Vous avez rencontrés des voyageurs en France qui vivaient dans la rue ? Ca n’a pas du être facile pour eux de vivre dans de telles conditions qui plus est à l’étranger. » Vivre dans des conditions pareilles dans son propre pays était déjà assez difficile, je n’imaginais pas encore à l’étranger, dans une culture qui nous était inconnue, avec des mentalités et des lois aussi différentes. Je me suis toujours dis que j’aurai adoré faire le tour du monde, mais ce qui me manquait évidemment c’était l’argent. Il y avait des destinations vers lesquelles il était plus facile de vivre à la « roots » que d’autres. Dans les grandes villes, il était difficile de suivre une telle idéologie, surtout que les gens étaient aussi moins accueillants par nature aussi. Bref, je bu quelques gorgées de mon café qui était encore chaud. « J’espère en tout cas que la Corée vous plaira et que vous y trouveriez tout ce que vous cherchez. Vous vous y ferez les meilleurs souvenirs j’en suis sûre. » J’étais un peu chauvine sur le coup mais étant donné le fait qu’il voulait renouer avec sa culture, j’étais sûre que son séjour en Corée serait différent des autres étant donné qu’il y serait plus attaché sentimentalement par cette recherche culturelle.   


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Re: impression de déjà vu. | Mar 12 Juil - 1:27
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 Je ris en repensant aux souvenirs que je m’étais fait lors de mon voyage en Europe. Et la façon dont je le racontais à ma nouvelle amie pouvait paraitre comme un gros stéréotype, et pourtant, c’était ainsi que je l’avais ressenti sur le moment. Pour les vagabonds, à Paris, ils étaient du genre méfiants et distants, comme si c’était mal vu de parler à un étranger qui n’était pas habillé comme eux ou de la même manière. Je levais un doigt en l’air en signe d’attention. « Apres, je ne dis pas. J’ai rencontré des gens formidables qui sont loin de cette image désagréable, et qui m’ont hébergé ou aider à leur manière pour me faire avancer et survivre. Sans eux, je ne serais pas ici. » certains avaient été désagréables, voire insultants et exécrables avec moi, mais alors que d’autres avaient été de véritables ange gardien. Je ne pourrais jamais assez les remercier pour ce qu’ils ont fait pour moi. Et c’est bien pour rencontrer des gens comme eux que j’avais tous lâché il y a deux ans pour entreprendre ce voyage. Me prouver que l’humanité n’était pas perdue, qu’elle avait encore de beaux jours face à elle, que j’étais juste tombé sur les pires ordures du monde concentré dans un même endroit. Je devais me prouver que je n’étais pas devenu fou à croire encore, à espérer toujours. Quand le serveur arrivait pour nous apporter notre commande, je lui souris en guise de remerciement, mais la jeune femme insistait pour m’apprendre à dire merci en Corée. Un mot que j’arrivais assez facilement à répéter pour une fois. le serveur avait l’air compréhensif et me le confirmait par un sourire. « Il me sera bien utile ce mot, merci. » Je souris en le répétant dans la langue du pays dans lequel je me trouvais. Moi qui passais la plus grande partie de mon temps à dire merci, je ne pouvais rêver mieux. Mon premier mot coréen, si ce n’était pas beau. Notre conversation continuait sur un sujet bien plus sensible, bien que personnellement, je ne trouvais pas cela une honte d’habiter dans la rue. Et je ne m’en cachais pas non plus. J’avais juste rarement l’occasion d’aborder le sujet, à croire que les gens préféraient l’éviter pour je ne sais quelle raison. Je hochais la tête. « Je faisais partie. Nous sommes des sortes de vagabonds des rues à la recherche d’un peu de bonheur. » la taquinais-je pour adoucir la vue qu’elle pouvait avoir sur le revers de ma situation de vie. Nous étions des vagabonds, à la différence qu’on ne volait pas les honnêtes gens pour survivre. « La rue rend les autres plus accueillant, car ils savent. Ils savent ce que l’on peut y vivre, et de ce fait, c’était comme nous étions tous une grande famille. Ce n’est pas si désagréable que cela. » je repensais à cette jeune fille avec qui j’avais fait connaissance en nous partageant le même carton la nuit dernière sous ce pont. « J’ai d’ailleurs fait de belles connaissances sous les ponts de Seoul depuis mon arrivée. » déclarais-je fièrement, sans me rendre compte que cette révélation pouvait mettre mal à l’aise. Ne perdant pas de mon sourire, je portais à mes levres ma boisson chaude, faisant la grimace, sentant le liquide bouillant. « Je suis certain que je découvrirais la raison de ma venue ici, surtout. » riais-je à moitié. Apres tout, j’étais venue ici pour mes origines, mais au fond, il y avait-il une autre raison dont je n’avais pas encore conscience ?  


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