❥ Avec un coup pareil, c’était pas le moment de s’éterniser autour de l’auto-filante parce que vu la tête que Fuuko elle tirait, Miran elle craignait que le choc plus l’histoire du lama, bah ça lui coûte très cher dans les secondes à venir. En plus ils étaient deux dans une grande voiture pendant qu’elle était seule dans la sienne. Mathématiquement, ils pesaient plus lourd qu’elle et elle avait joué à Mario Kart suffisamment souvent pour anticiper le sale retour dans la face qu’elle allait se prendre en combinant leurs forces de fous furieux du volant. Non mais vous avez vu comment ils ont foncé sur elle comme des bourrins ? Et comme Miran elle était coincée sur un coin de la piste à négocier un virage après s’être faite catapultée par une pauvre gamine à qui elle prévoyait déjà de mettre la misère, bah elle avait pas vu venir le duo – par contre elle les avait entendu pas de doute possible – qui lui rentrait dans la carrosserie comme quand Ron et Harry ils ont essayé de choper le quai 9 ¾ et qu’ils se sont mangés sévère le mur de la gare. Ca secouait grave de chez grave, y’avait tout son corps qui criait alerte au tremblement de terre. Heureusement que c’était une dure à cuire la Miran, elle savait donner des coups et mieux encore elle savait les encaisser. « Si je retrouve le tien sur la piste j’te fais signe, on voit déjà les dégâts que ça fait. » Elle se remettait de ses émotions la pauvre, elle allait pas tout à fait droit sur la piste. Mais quand l’autre se mit à la chauffer avec ses aliens, elle retrouva miraculeusement ses esprits. « Ca t’a pas servi de leçon à toi, tes conneries de la dernière fois ? Je les connais tes martiens, espèce d’imposteur ! Illuminé va ! » Et d’ailleurs rien que pour ça elle se sentait de lui en remettre une couche ; mais avant fallait qu’elle rende œil pour œil dent pour dent le coup bas que lui avait fait l’autre gamine. Elle ricocha contre minimum deux voitures avant de se planter dans un coin duquel elle n’arrivait pas à sortir, bon vent !

A l’autre bout de la piste, ces cibles principales ne lui prêtaient plus beaucoup d’attention à papoter avec deux personnes qu’elle ne connaissait pas. Elle en profita pour faire de grands signes au couple qui s’était retrouvé dans le décor à cause de Fufu et Jay pour passer une alliance avec eux. En fait ils étaient loin et Miran avait beau leur expliquer le truc, le gars était con comme ses pieds et captait rien. Du coup elle abandonna et lui ordonna simplement, avec des gestes, de taper l’auto-filante de toutes ses forces. Et quand la voiture vola une première fois, Miran s’en donna à cœur joie pour taper une seconde fois en contresens, de quoi sérieusement les amocher, parce qu’elle y avait mis toutes ses forces et même l’impulsion de son corps pour donner plus d’élan à son auto vert paillette. DOUBLE CHOC BIIIIIM ! S’ils arrivaient pas à choper des étoiles avec ça, plus rien n’y ferait. « Si t’es encore en état de me poursuivre ! Regarde... tu feras attention, je crois qu’y a ta dignité et ton amour propre qui se font la malle sur la piste ! »

❥ L’alliance était tellement puissante que le double choc amorti par l’auto-filante avait grondé sous la tente de l’attraction comme un soir d’orage. Faut dire qu’ils n’y étaient pas allés de main morte avec le couple et lorsqu’elle a vu la tête de Jay faire un trois cent soixante en free ride et le corps de Fuuko s’échouer comme une algue à moitié morte en dehors de la voiture, Miran elle a eu un peu peur. C’était pas de sa faute s’ils avaient décidé de changer de place au moment où elle lançait sa vive attaque ! Heureusement ils avaient le crâne dur ses copains et même s’ils lâchaient des jurons à faire pâlir les plus jeunes – et hérisser les poils de leurs parents – ils étaient vivants. Et le temps qu’ils reprennent leurs esprits, Miran elle avait intérêt à se faire la malle en vitesse si elle voulait pas finir en tapis de sol sur la piste. Sauf que problème, tel qu’elle se trouvait, elle était coincée. Et quand Fuuko lança l’attaque avec la tête qu’un castor enragé, la verte elle ricocha comme une feuille morte contre une rangée d’auto-tamponneuses libres sur le côté de la piste. « AIIIISHHH » Elle tourna le volant violemment mais Jayden en remit une couche qui la propulsa dans le décor ; toute tentative d’évasion était impossible. La Miran elle voyait trente-six chandelles alors si en plus le gumiho il lui parlait en langage codé. « Hein, quoi ? C’est qui Patruche et Marmelade ?! »
Bon fini les bêtises maintenant. Si elle ne reprenait pas rapidement la situation en main, elle courrait droit au game over et ça, c’était même pas imaginable. Mais le truc c’est qu’elle arrivait pas à bouger parce qu’à chaque fois que Fufu et Jay reculaient, c’était pour mieux lui foncer dedans ; comme là, à l’instant, ils venaient de le refaire putain ! « Laisse tomber, je vais t’en montrer des satellites et des étoiles moi... » Elle appuya sur la pédale d’accélération et fonça dans le tas. Les deux voitures étaient au coude à coude, ou plutôt au face à face, à fond les ballons mais rien ne se passait. « Bougez. De. Là. » Miran elle desserrait pas les dents, le pieds enfoncé sur la pédale en essayant de les repousser, mais comme ils avaient adoptés la même technique qu’elle – bah purée, bonjour l’action.

Sauf que sans prévenir, elle leur lança un super regard hyper confiant, elle tourna son volant. Du coup non seulement elle se libéra mais en plus elle laissa Jayden et Fuuko s’encastrer au bord de la piste. Elle en profita pour accrocher l’arrière de leur voiturette pour leur faire un tour complet sur eux même. Dans tout ça, elle trouva même l'audace de feindre un petit « oups » faussement empathique. Puis elle recula pour les pousser bien à l’horizontal dans un petit trou entre deux voitures inutilisées et leur fit un petit signe de main en retournant au cœur de la piste. « Booon débarras ! Amusez-vous bien ! » Et surtout bonne chance pour sortir de là.

« Attention aux mains dans les auto tamponneuses ! Je voudrai pas avoir à faire le petit Poucet avec vos bouts de doigts alors on les garde à l'intérieur, d'accord ? » Les petits hochent la tête en riant et je leur souris en attachant leurs ceintures. La fête foraine a une popularité que je n'aurai jamais osé rêver ! Ça fait du bien de voir tous ces étudiants heureux après l'incendie d'il y a quelques mois, je suppose que c'est une façon de tourner la page sur toute cette mauvaise période, de se dire que malgré tout, la vie continue ! Lorsque les enfants sont bien attachés, je poursuis mon petit tour pour m'assurer que c'est le cas pour tout le monde, puis je me tourne vers Sati qui m'aide dans la cabine des commandes pour qu'elle appuie sur le bouton censé activer les bumpers. Elle hoche la tête et aussitôt, les petites voitures se mettent à parcourir la piste en se fonçant les unes dans les autres au rythme des rires des petits et des grands. Je pose mes mains sur mes hanches en les regardant s'amuser comme des fous, le sourire aux lèvres. Je crois que ça me plairait d'être forain, si c'est pour voir des personnes heureuses comme ça tous les soirs. Quand je suis sûr qu'aucune auto n'a de problème, je retourne dans la cabine où Sati est occupée à lire un livre de philosophie, comme les ¾ du temps. « C'est intéressant ? » je lui demande en m'installant à côté d'elle, sans pour autant m'arrêter de surveiller la piste. « Holala ouais carrément ! C'est le premier bouquin que Nietzsche a écrit, c'est la deuxième fois que je le lis parce que la semaine dernière, j'ai terminé de bouquiner le tout dernier qu'il ait rédigé et je voulais voir à quel point sa pensée à pu évoluer entre les deux ! » Elle relève la tête vers moi et grimace en s'excusant « Pardon, je parle trop... Et tu dois trouver ça un peu chiant... » « Mais non, pas du tout ! » je la rassure en lui ébouriffant les cheveux. « J'aime beaucoup t'entendre parler de tes recherches sur le monde de la philosophie ! Et puis franchement, qui je serai pour me permettre de trouver ce que tu dis chiant alors que toi tu m'écoutes tout le temps quand je joue du djembé ? » Elle me rend mon sourire avant de tourner la tête pour poser les yeux derrière moi en me disant : « Tiens, c'est pas ta sœur là bas ? »

Je me retourne et découvre, ravi, qu'effectivement il s'agit bien de Nuo ! Je m'apprête à demander à Sati de s'occuper de surveiller la piste pour moi mais elle me fait déjà un salut militaire en déposant son bouquin à plat sur la chaise que je viens de quitter d'un bond « T'inquiète chef, je veille au grain ! » « Merci ma grande, je te revaudrai ça ! » Et là dessus, je me précipite hors de la petite cabine pour rejoindre ma sœur en m'écriant : « Nuo ! Qu'est ce que je suis content de te voir ! » A peine arrivé près d'elle, elle se jette dans mes bras et je ris en la serrant tendrement contre moi, trop heureux de la revoir après tout ce temps. « Tu es rayonnante ! Tu as fait quelque chose à tes cheveux ? Ils sont plus blonds que la dernière fois non ? » J'attrape l'une de ses mèches entre mes doigts pour l'inspecter avant de me rendre compte qu'elle n'est pas seule : ma sœur est avec un garçon, et ce n'est pas Min Kyung, chose plutôt surprenante. Mais je n'ai même pas le temps de demander à ce fameux garçon son identité que déjà, ma petite sœur m'annonce qu'il s'appelle Nawei et que tous les deux sortent ensemble. Je ne cache pas ma surprise, ni le sourire qui l'accompagne : « Eh ben ça pour une nouvelle ! Ma Nuo en couple, et suffisamment confiante pour me présenter l'heureux élu... Il t'a déjà demandé de l'épouser ? » Je ris en regardant de nouveau Nawei qui n'a toujours pas décroché un mot. En fait il est tellement statique que je me demande même si il est respire. Il est peut être malade ? La constipation ça fait des ravages ces derniers temps, chez nous Chung Su n'a pas été épargné et maintenant que j'y pense, il tirait un peu la même tête que le mec de ma sœur en ce moment. Son air totalement inexpressif est cependant loin de me démonter et je m'approche de lui en disant : « Loquace comme j'aime en plus. Enchanté Nawei, je suis Yuki. Et je suppose que je dois te souhaiter la bienvenue dans la famille si Nuo s'est décidée à te présenter à moi ! » Je me tourne alors vers ma sœur, une mine interrogatrice sur le visage : « Tu as prévenu le reste de la familia ? J'imagine même pas la tête de Cami quand elle saura ! » De nouveau, je souris avant de rassurer Nawei – qui n'a pas l'air plus inquiet que ça en réalité, mais puisqu'il est aussi expressif qu'un cailloux ce garçon c'est plutôt difficile de savoir ce qu'il peut bien penser : « Elle peut être un peu difficile à approcher quand on appartient à la gent masculine mais en dehors de ça c'est une crème ! » La sonnerie stridente de la fin de session des auto-tamponneuses me coupe dans ce que je m'apprêtais à dire et je me tourne vers la cabine où Sati me fait signe qu'elle a la situation en main. « Le tour est terminé, vous volez participer au prochain ? C'est cadeau de la maison ! » je propose aux deux jeunes qui me font face, mais en m'adressant plus spécifiquement à Nawei. C'est que j'aimerai bien entendre le son de sa voix quand même. A supposé évidemment qu'il n'est pas muet, ce qui expliquerait beaucoup de choses mais qui serait également plutôt dommage pour lui et pour Nuo qui aime bien quand on répond à ses questions.