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    :: Défouloir :: 2016

I claim you as my family. ☽ yongsun

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I claim you as my family. ☽ yongsun | Mar 6 Sep - 18:55
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I claim you as my family.

- YU YONGSUN & YU CHAEMI -


il faut toujours une cuillère malpropre dans une famille, un vilain petit canard qui permet de laver son linge sale en public.

Ses mains se rejoignent : pauvre enfant névrosée ; et ses doigts entament la danse angoissée, le ballet de l'inconfort, la lutte peinée de l'indésirée. Ses orbes dévient vers la fenêtre à sa gauche, se perdent dans l'immensité du ciel pour en capturer les astres le temps d'un clignement d’œil durant lequel ils repartent s'épancher à la voûte céleste, laissant désespoir et peine dans sa prunelle humide. Alors, prudente, son visage baissé se redresse vers l'homme qui lui fait face ; ses doigts déjà malmenés s'entremêlent. « Oppa, je... » Elle inspire longuement, libère une de ses mains de bambin pour s'éventer inutilement dans l'espoir vain d'assécher ses pupilles noyées, sa gorge s'étrangle pour maintenir les mots captifs. Sa voix roule, presque roque, peu douce, mouillée. Ses épaules tressautent, elle emprisonne ses manches entre ses doigts, plonge ses dents blanches dans sa lèvre pâle. « Pourquoi est-ce qu'on est là ? » Elle craque, surplombée par ses émotions néfastes. Ses joues rosissent de sa honte palpable, alors qu'elle éclate en discrets sanglots qui peignent ses joues d'eau. « Pourquoi avec moi et pas avec ta famille ? » Elle insiste sur ce mot, la malheureuse.

Pourquoi elle ? La gamine se souvient de sa tranquillité, de son calme émotionnel à cet instant. Dans sa chambre, les yeux rivés sur l'écran de sa console portable, les écouteurs vissés à ses oreilles joliment percées, elle soulevait de temps à autre le visage pour affronter le miroir et adresser à son reflet un sourire bancal, peu assuré, dans l'espoir d'apprendre à dompter ses traits. Apprendre à se plaire, à être jolie, dans l'espoir d'enfin lui plaire à lui. Un garçon un peu branque, cryptique ; et elle a son nom au bout des lèvres chaque instant, qui résonne dans sa tête chaque seconde, elle imagine son touché du bout des doigts à chaque palpitation. Chae mi, les jambes croisées, profitait d'un instant sans sombres pensées. Devoirs faits, révisions achevées, douche prise à l'envolée. Et il a ouvert la porte, lui a adressé quelques mots si brefs qu'elle s'en souvient à peine ; et il l'a dérobée à sa sérénité, forcée à le fréquenter dans le charme d'un grill coréen, lui qui la hait. Elle qui est intimidée. Elle qui est emportée par ses questions craintives, naïves.

Elle qui en est là, à hoqueter lamentablement ; encore une fois, pauvre enfant. Son palpitant s'emballe, se renverse, s'écaille. Elle attire les regards, ne s'en sent que plus mal et, inconsciemment, l'importunée cherche à s'enfoncer dans son siège. « Je suis tellement désolée oppa ! » Consciente du mal qu'elle fait, bien qu'elle l'ait presque entièrement imaginé, elle s'incline plusieurs fois tant que la table le lui permet pour appuyer sa sincérité. « Je suis tellement désolée que tu me haïsses... Je te le promets, je me ferais toute petite. Je ferais en sorte que tu ne me vois plus. » Et elle ne peut lui en vouloir, indéniablement. Elle qui, arrivée fraîchement, chamboule leurs vies, impose sa présence sans qu'aucun ne l'ait voulu (pas même elle). Lui qui, pourtant, est plus son frère qu'eux tous. Lui qui, par ses remarques cinglantes, lui tire beaucoup trop de larmes enfantines. Lui qui la hait, sans nul doute.
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Re: I claim you as my family. ☽ yongsun | Jeu 8 Sep - 20:11
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I claim you as my family.

- YU YONGSUN & YU CHAEMI -


il faut toujours une cuillère malpropre dans une famille, un vilain petit canard qui permet de laver son linge sale en public.

Elle était bruyante, cette famille. Il en était certainement le plus illustre représentant en la matière, cet énergumène. Pourtant, Yu Yong Sun savait également observer les siens. Il avait ce don de discrétion au milieu du propre chaos qu’il avait semé. Le turbulent et son ombre. L’expression sur son visage évinçait le véritable reflet de ses pensées aux de ses prunelles. Et ce regard, il se posait régulièrement, discrètement sur cette silhouette qui était venue hantée leur maison. Un fantôme parce qu’elle ne vivait pas mais qu’elle se mouvait encore. Un esprit qui l’obsédait parce que sa seule présence l’empêchait d’effacer ces souvenirs qu’il avait mis presque vingt années à oublier. Piètre illusion du déni. Voile du mensonge né de l’envie de se convaincre qu’il était enfin parvenu à renier ce sang qui coulait dans ses veines, le ventre de cette femme qui lui avait donné la vie. Mais quelle vie ? Lui qui n’avait jamais été désiré ni par son père, ni par sa mère, il la voyait se pavaner sous ses yeux, dans un mal-être criant, un appel de détresse inconscient en quête d’attention et de tendresse. Cette fille, ce trésor si fragile, éveillait en lui les flammes contradictoires de la colère et de l’affection. Son coeur voulait répondre à cet appel, mais cette douleur qui transperçait son organe à chaque fois que ses yeux sur cette silhouette de dos si fébrile, ravisait son geste.

L’idiot insouciant au coeur meurtri, tel était le véritable visage de Yu Yong Sun. Parce qu’il se refusait de se morfondre sur son sort, qu’à sa façon chaque jour il perpétuait cette lutte incessante qu’était la vie, il ne supportait pas de la voir si faible. La seule pensée du deuil qu’elle portait le révulsait. Leurs regards sur cette même femme divergeaient tant. Parviendraient-ils un jour à se comprendre ? Ce n’était point une mère qu’il avait enterré en cette journée de printemps où la nature se riait du chagrin des hommes au son des chants d’oiseaux. Et tandis que la vermine revêtait ses habits de deuil, la nature accueillant en sein le corps de la défunte en son cercueil se pâmait de ses plus vives couleurs. Festival du cycle de la vie. Ce n’était pas sa mère mais l’espoir d’un geste tendre, d’un simple mot de sa part qui s’était éteint. Le temps et l’amour de sa fille n’avait en rien radoucit le coeur de cette femme à son égard. Peut-être avait-elle réussi à les duper, Chaemi et Jasun, mais durant la seule entrevue partagée avec son fils maudit, ses yeux parlaient pour elle. Et ses mots bien que plus subtiles que d’antan le prouvèrent. Chae Mi avait besoin d’une famille : les Yu. Chae Mi avait besoin d’un grand frère pour la protéger : Jasun. Chae Mi n’avait pas besoin d’être exposé au mauvais sort : lui. « Tu es assez grand pour voler de tes propres ailes sans ne plus être un fardeau pour les autres désormais, n’est-ce pas ? » Les dernières paroles que sa mère lui avait adressées résonnaient encore dans sa tête.

Ironie du hasard, Yong aurait beau fuir sa maison, Chae Mi se trouvait désormais dans la même fraternité que lui. La précieuse enfant ne semblait pouvoir échapper à la malédiction. Sinistre lien du sang dont elle ne pourra jamais se détacher. Lui non plus. Il avait beau la fuir et la rejeter, une partie de son être l’avait déjà adopté comme sa petite soeur. Alors, ce soir-là, lorsqu’il passa devant la porte de sa chambre, son instinct lui dicta de s’arrêter. Il fixa un temps la matérialisation de cette frontière qui semblait infranchissable entre eux. Pourtant, ses doigts effleurèrent la poignée. Le garçon demeura immobile durant plusieurs instants, son geste suspendu dans les airs et dans le temps. Le sombre rideau de ses paupières s’abaissa sur ses iris. Son coeur palpitait douloureusement dans sa poitrine. Et puis, d’un coup, il débarqua dans la chambre de sa petite soeur qui vint dérober à son alcôve de quiétude afin de l’entrainer avec lui sous une assurance feinte au aspect d’autorité maladroite.

Les deux inconnus liés par le sang se retrouvèrent autour d’une petite table dans un restaurant des plus simplistes comme il en pullulait dans les rues de Séoul. Yong aimait bien cet établissement et puis, il l’avait choisi non pas par soucis d’économie – il n’était pas aussi radin que son aîné – mais plutôt afin que Chae Mi puisse s’y sentir le plus à l’aise possible. Un repas convivial sans exubérance à l’instar de ceux partager par nombre de coréens, entre amis ou en famille. L’insaisissable garçon avait commandé de la viande de boeuf qu’il retournait à présent sur le grill. C’était à peine s’ils avaient prononcé un mot. Yong avait conscience que ce silence ne faisait qu’incommoder davantage sa « soeur ». Cependant, il avait beau réfléchir encore et encore, le jeune homme ne savait comment s’adresser à elle. Chaque fois qu’il ouvrait la bouche à son intention, le son de sa voix donnait naissance à une rivière de larmes. Ce soir-là, il eut la preuve que même en se taisant, il avait décidément un don pour la faire pleurer.

Pourquoi ils étaient là ? Elle n’était donc pas contente qu’il essaye de faire un effort ? Yong lâcha la pince qui lui servait à se retourner la viande et releva la tête afin de la regarder en face en sifflant d’agacement. L’instant suivant, il se figea. Les perles cristallines roulaient sur les joues de sa soeur. Il n’avait encore rien dit. Le détestait-elle donc tant pour que le fait de partager un simple repas avec lui la fasse fondre de la sorte ?  Ta famille ?  Ne pensait-elle pas différemment de sa mère à ne pas pouvoir supporter d’avoir le même sang que lui ?

« Yah ! Toi et moi, on fait partie de la même famille maintenant ! Que ça te plaise ou non ! » s’exclama-t-il spontanément avec mécontentement.

Encore une fois, il s’était laissé emporter trop vite. Il s’en rendait compte toujours trop tard. Lorsque les paroles qui lui avaient échappées résonnaient encore dans les airs. Il détourna légèrement la tête sur le côté, orienté vers le bas, désabusé de lui-même. Bien joué Yong ! Les sanglots n’éclataient que de plus bel ! Les regards désapprobateurs autres clients se concentraient vers eux. « Je suis tellement désolée oppa ! » L’air embarrassé, adressant des regards d’excuses à leurs voisins de table, Yong essaya de la calmer d’une voix mal assurée :
« Là, là ! Arrête de pleurer, s’il te plaît… Chaemi, tout le monde nous regarde, s’il te plait… »
Rien n’y faisait.
« Je suis tellement désolée que tu me haïsses… »
Les yeux écarquillés, tous les muscles de son corps se contractèrent à ses mots. Lui ? Il la haïssait ?
« Je… »
Que pouvait-il répondre à ça ?
« Yah ! Arrête de dire des bêtises pareilles ! Des frères et soeurs, ça se chamaille mais ça ne se déteste pas pour autant ! »
Il reprit la pince entre ses doigts et avec laquelle il se saisit d’un morceau de boeuf qu’il tendit vers la bouche de Chae Mi :
« Au lieu de dire de telles âneries, sèche tes larmes et mange ! »
Il se rassit au fond de sa chaise et attrapa ensuite une petite pièce de viande pour lui-même.
« Tu n’as pas intérêt à te faire toute petite comme tu dis, si tu veux survivre dans cette maison. Dans la vie aussi d’ailleurs,  bougonna-t-il. Franchement, tu as des drôles d’idées parfois. T’es sûr que tu es une Yu ? »
Et bingo ! La boulette de plus ! Yong s’affligea de sa propre idiotie. Bon sang mais quand arriverait-il à cesser de parler avant de commettre une bourde ?

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