La porte ouverte à toutes les fenêtres ! ~ Hwang Tasyr.
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La porte ouverte à toutes les fenêtres ! ~ Hwang Tasyr. | Sam 6 Aoû - 12:46 Citer EditerSupprimer
La porte ouverte à toutes les fenêtres !
ft. Hwang Tasyr
Le rendez-vous avait été fixé dans une des salles d’études réservée la veille. Cours d’introduction aux évolutions de la médecine à travers les siècles et les continents. Un sujet pas inintéressant du tout mais atrocement dense et complexe. Loin de la « science pure », il fallait revisiter les cours d’histoire par la même occasion. Les différents élèves de bachelor en médecine inscrits à ce cours disposaient de deux semaines pour rendre un dossier complet à présenter à l’oral. Les groupes avaient été imposé ainsi que les sujets. Au sein d’un groupe de quatre personnes, trois garçons, Zhang Hera s’était vu attribué un sujet portant essentiellement sur les anciennes pratiques médicinales de l’Asie orientale. L’idée n’était pas de se contenter d’une simple présentation mais bien évidemment d’établir une réflexion sur la mise en parallèle avec la médecine moderne, les influences, les travers et avantages apportés ou non par cet héritage.
L’étudiante n’était sortie d’un autre cours qu’une poignée de minutes auparavant. Elle avait juste pris le temps de passer par la bachotte commandée du café. En principe, Hera évitait le plus possible de consommer de la caféine, mais par moment, cela devenait une question de survie ! Plusieurs heures de travail s’annonçaient devant elle et les membres de son groupe. La jeune fille ne connaissait guère ces derniers. Elle savait que l’un d’eux avait la fâcheuse réputation d’être un tir-au-flanc de première, et qu’un autre s’avérait être nul autre que le Président de sa fraternité. Hwang Tasyr. Ce fut bien pour cette seule raison, et non un pur élan de générosité, que Hera prit quatre cafés à la machine. Un pour chacun de ses collègues. En temps normal, elle n’aurait jamais eu une telle idée. Cependant… Le Président de sa fraternité la laissait perplexe. Par définition, du fait de son statut, elle se sentait un peu obligée de lui témoigner ne serait-ce qu’une once de respect. Et en même temps, après l’avoir observer au dortoir des Gumiho notamment… Disons que l’admiration et la subordination n’étaient pas les premiers sentiments que le personnage suscitait en elle. Pas du tout. De plus, il était son aîné en âge. Là aussi, en théorie, les coréens étaient attachés au respect d’ainesse. Il était même plus ancien qu’elle au sein de l’université. Et pourtant, il était en première année et elle en deuxième. Qui devait le respect à qui ? Cette situation déboussolait quelque peu Hera. Quoi qu’il en soit, la priorité serait de travailler efficacement pour une obtenir une bonne note. Non ! La meilleure note ! Ils n’étaient pas là pour enfiler des perles ! Et quand même, elle se retrouverait dans un groupe de fainéant, la jeune fille comptait les booster quitte à les botter le derrière si nécessaire !
Déterminée à faire du bon boulot aujourd’hui, support à gobelets en main, sac chargé de livre sous le bras, Hera poussa la porte de la salle réservée à l’usage de son groupe. Lorsqu’elle en franchit le seuil, ce fut la désillusion. Elle qui redoutait d’être en retard de quelques minutes et de s’être fait attendre, elle découvrit que seul le président des Gumiho était déjà présent dans la pièce. Sous l’effet de ce constat, les muscles de son épaule se relâchèrent, désabusée. La anse glissa alors de son perchoir et son sac tomba sur le sol dans un sourd fracas témoignant de son poids excessif pour la silhouette si gracile de la demoiselle. Hera n’eut que le temps d’ôter son pied avant que celui-ci ne se fasse écraser, tout en maintenant l’équilibre des gobelets de café de son autre main afin de ne pas en renverser partout.
« Aiiish ! » pesta-t-elle.
L’envie de shooter dans son sac ne lui manqua pas mais elle se ravisa au dernier moment. Elle n’y gagnerait qu’à s’y faire mal. La jeune fille se tourna alors plutôt vers son collègue de travail. Elle se força légèrement à sourire et le salua poliment, sans aller jusqu’à se montrer chaleureuse bien entendu. Elle ne sentait pas de le prendre de haut pour le moment, mais l’esprit de franche camaraderie, c’était pas encore la tasse de thé de Zhang Hera. Et à propos de boissons chaudes, la jolie brune à la chevelure attachée en queue de cheval, s’avança jusqu’au table d’étude organisé en un large rectangle et y déposa les cafés qu’elle avait apporté.
« Tenez, Sunb… »
Non, décidément, Hera ne savait vraiment pas comment s’adresser à lui. Il était techniquement pas son Sunbae, mais quand même son aîné. C’était trop complexe pour elle. D’autant plus qu’elle n’avait vraiment pas envie de se tordre l’esprit pour ce genre de chose. L’étudiante de deuxième année tourna donc les talons pour retourner récupérer son sac qu’elle avait laissé près de l’entrée.
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Re: La porte ouverte à toutes les fenêtres ! ~ Hwang Tasyr. | Sam 3 Sep - 17:45 Citer EditerSupprimer
La porte ouverte à toutes les fenêtres !
ft. Zhang Hera
Il ne sait pas lui-même à quel moment la métamorphose a opéré, à quel moment le papillon a dévoré sa chrysalide pour s'adonner à ses devoirs éphémères (bien qu'il se considère bien trop impur pour se comparer à un insecte porteur de grâce et d'élégance). Le moment précis où l'enfant en lui s'est évaporé au profil de l'adolescent (de l'homme peut-être) l'a rendu meilleur si ce n'est pire, il ne peut pertinemment juger son propre changement de cette façon. En tous les cas, les études sont revenues au sommet de sa liste de priorités, si bien qu'il s'y adonne non plus avec mépris et agacement, mais dans un mélange excitant d'envie et de moralité nouvelle. Ses redoublements à répétition n'ont fait qu'enfoncer le couteau dans la plaie, l’amphithéâtre rempli de jeunes le fait grogner, il aspire à mieux. Tasyr rattrape chaque incompréhension sur les notes des plus aimables de ses aînés ou de ses amis, ceux qui n'iront pas jusqu'à retranscrire dix pages de sottises pour le plaisir de le voir échouer et éliminer la concurrence. Il est si engagé que l'annonce des travaux de groupe lui ont tiré un œil brillant, un sourire discret, et une envie d'apprendre des deuxièmes années. Les anciennes pratiques médicales orientales. Il ne peut se vanter de maîtriser le sujet, mais peu y aller de sa dose de connaissances. Dans son pays (jugé oriental pour la moitié du peuple seulement, mais tout de même), certaines pratiques ont été longuement conservées, et il a eu la chance de feuilleter de nombreux livres sur le sujet. Bien qu'il soit trop jeune pour s'en souvenir en détails, il en garde des souvenirs clés.
Premier arrivé au lieu de rendez-vous, il s'empresse d'occuper le fond de la salle avant que certains premières années, encore dans l'optique lycéenne, ne s'empresse de l'élire domicile pour leurs bavardages incessants. Le président déballe ses affaires, pose sa tablette sur la table et étale quelques feuilles avant de s'emparer de l'une d'elle pour y graver quelques mots qu'il lui reste de ses très anciennes lectures. Un brainstorming solitaire pour ouvrir quelques pistes de recherche le temps que ses comparses ne daignent pointer le bout de leur nez. Cependant, l'heure tourne en son sens habituel et l'aiguille se déplace sur le cadran qui lui fait face ; ses lèvres se pincent dans un rictus nonchalant et le garçon émet un grognement afin de pester son mécontentement. Où se trouvaient les trois autres ? Pris d'un doute, il pose ses coudes sur la table, enfouit sa tête dans ses mains et s'ébouriffe les cheveux. En d'autres termes, il n'aurait pas été contre l'idée de mener seul le projet, mais le réalisme le rattrape. La charge de travail dans son cursus choisi, soit la médecine, était bien trop imposante pour qu'il ne puisse seul remplir toutes ces fonctions.
Un bruit cependant lui parvient et le syrien redresse la tête rapidement, posant ses yeux alors rieurs sur la silhouette qui se dessine. Il réprime un rire sous la chute du sac (s'il pouvait ne pas la froisser, le travail n'en serait que plus efficace) et tire la chaise à ses côtés pour lui faire signe d'avancer. Il ignore s'il est déconcerté, ou bien soulagé, mais penche ouvertement vers la deuxième option. Hera est une gumiho, et chaque membre de cette fraternité sont pour lui de véritables trésors, peu importe leur tempérament. Cette femme, lionne à ses heures, le fascine : il retrouve en elle la hargne des autres qui l'a animé un temps, et subsiste toujours en flamme éternelle dans sa poitrine. « Sun...? T'allais m'appeler Sunbae ? » Taz fronce les sourcils, avant de cacher un rire contre la paume de sa main. « Oublie les formules de politesse, et merci pour le café. » Il attrape le gobelet et le fait tourner entre ses doigts, avant de s'occuper avec la touillette. Puis désire mettre les choses à plat. « Je ne sais pas où sont les autres, mais je suis vraiment content que ce soit avec toi que se passe le projet. Ça sera plus facile pour se retrouver, au besoin. D'ailleurs, contrairement à eux visiblement, j'aimerai vraiment qu'on bosse le plus efficacement possible. J'ai déjà commencé à noter deux trois choses, pas grand chose certes, mais qui peuvent servir de piste. Quand j'étais petit, j'allais souvent à la bibliothèque et il y avait beaucoup de livres sur notre thème, je me rappelle de deux trois choses que j'y ai vu sans les comprendre : c'est peut-être pas inutile. » Il laisse tomber le masque du président excentrique et infernalement enfantin pour se livrer à ses envies studieuses, et pousse la feuille vers sa comparse.
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Re: La porte ouverte à toutes les fenêtres ! ~ Hwang Tasyr. | Mer 7 Sep - 19:13 Citer EditerSupprimer
La porte ouverte à toutes les fenêtres !
ft. Hwang Tasyr
Son attitude naturelle un soupçon hautaine, Hera prit place sur la chaise à côté du président de sa fraternité. Tandis qu’il lui parlait, elle sortit quelques affaires de son sac. Peut-être donnait-elle l’impression de ne lui accorder qu’une oreille très distraite, pourtant, son attention ne laissa pas s’échapper la moindre de ses paroles. Il était content de travailler avec elle ? La Singapourienne ne pouvait que douter en dire autant. Elle était des plus septiques à son égard. Hwang Tasyr ne lui inspirait aucunement un étudiant averti et consciencieux. Pis, elle doutait de sa capacité à affronter son oratoire lors de la présentation orale. Néanmoins, Hera se résigna à lui accorder le bénéfice du doute. Paraissait-il qu’il ne fallait pas juger trop rapidement les gens qui nous entourait. À cette pensée, un subtil rictus se nicha au coin de ses lèvres légères teintées de roses. Qui aurait cru qu’un jour Zhang Hera commencerait à penser de la sorte ? Son expérience à la Yonsei ne se passait certainement pas comme sa famille l’avait imaginé, cependant, la jeune fille apprenait effectivement à vivre différent, et surtout à penser différemment. Ironiquement, si ses parents et grand-parents venaient à avoir vent des derniers évènements liés à l’université, la brunette n’aurait assurément plus qu’à faire ses valises. Retour à Singapour ! Les enseignements de l’Université Nationale ne seraient pas pour lui déplaire, au contraire. Pourquoi diable moisir dans une université sud-coréenne qui n’apparaissait même pas dans le Top 10 asiatique, alors que sa place était toute acquise dans l’établissement numéro 1? Même Todai avait dû céder sa place de leader face à la supériorité des deux universités de prestige de la Cité du Lion. Cependant, la Yonsei lui conférait quelque chose qu’elle avait perdu depuis plusieurs années au sein de sa demeure familiale : le tumulte de la vie. Oh oui, Princesse Hera restait bien trop fière pour le reconnaitre, mais derrière son masque hautain et détaché, des esquisses de sourire lui échappait parfois, l’espace d’un instant, face aux spectacles bruyants, turbulents et souvent grotesques qui se dévoilaient au sein du dortoir des Gumihos. Bien que sa fortune s’avérait peu connue de ses comparses, son attitude trahissait indéniablement une éducation de fille de bonne famille. Libre à ceux qui le souhaitaient de penser que son père put être ruiné. Elle les méprisait toujours autant. Hera était peut-être devenue ce petit chaton bien inoffensif qui ne sortait plus guère les griffes de temps en temps, il ne fallait jamais sous-estimer ce regard du félin qui entend bien attenter à la vie de son maitre afin de dominer le monde. Ses partenaires de fraternité n’imaginaient certainement pas un cadre familiale agité et bruyant, pourtant, le chaos du dortoir lui rappelait avec une douce nostalgie l’inépuisable effervescence qui régnait au sein du foyer Zhang-Choi-Park. Certes, sans pouvoir concurrence les Yu, dans sa famille aussi c’était un joyeux bordel ! Les siens avaient seulement conserver davantage de dignité de leur complexité.
Les yeux sombres de la singapourienne glissèrent sur la feuille que lui tendit son Président. Son regard continua son chemin jusqu’à son visage. Une lueur d’étonnement se reflétait sur ses iris chocolat. Hera ne s’attendait pas à une telle implication sincère de la part de Tasyr. Son attention se décala sur le café qu’il tenait dans sa main. Un discret rictus doté du charme de l’espièglerie se dessina sur ses lèvres. Hera ôta soudainement le gobelet des mains de son interlocuteur et rétorqua non sans une certaine arrogance :
« Pas de formule de politesse, pas de café ! Mais là où tu n’as pas tort c’est que ce n’est pas à moi de t’appeler Sunbaenim mais plutôt l’inverse. Après tout, je suis ton aînée en tant que deuxième année ! »
La jolie brune sortit une lourde pile de livres de son sac qu’elle déposa devant lui. Nombres de post-it et marque-pages annoté en dépassait.
« J’ai également fait quelques recherches, je te laisse en prendre connaissance pendant que je jette un oeil à ce que tu as écris. »
Ses doigts se saisirent de la feuille, elle commença à la lire en biais, puis ajouta finalement :
« Il semblerait que nous soyons déjà tous les deux imprégnés d’une culture médicinale autre que sud-coréenne. Ces ouvrages sont en chinois alors j’ai pris soins de traduire les idées essentielles qui en ressortent car je me doutais que tout le monde dans notre groupe, finalement bien restreint, ne maitriserait pas cette langue. Le dernier livre est en anglais et traite de la culture indienne, j’y ai ajouté quelques annexes grâce aux informations que j’ai pu récolter auprès de quelques personnes d’origines indiennes. Faisons du bon travail, Hoobae ! »
Les yeux pétillants, le sourire aux portes de ses lèvres, Hera se retint presque de lui tirer la langue. L’effet gumiho commençait vraiment à opérer sur elle. Sans perdre ses habitudes de Princesse, la demoiselle se plaisait de plus en plus à en jouer avec allégresse.
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