i'm just a sucker for pain ~#MINRA
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i'm just a sucker for pain ~#MINRA | Dim 14 Aoû - 21:42 Citer EditerSupprimer
i'm just a sucker for pain
Hera & Min Kyung
Je suis dans la rue. Il fait nuit, c'est pas bien éclairé et un parfum de beuh plane dans l'air avec une autre odeur. Le genre qui fait plisser le nez et que je déteste. L'odeur du feu. Je me retourne lentement, même si je sais déjà ce qu'il y a derrière moi. Mes mains tremblent tellement que c'est tout mon corps qui est comme pris de spasmes. Le craquement du bois qui se faisait bouffer par les flammes crisse à mes oreilles comme une craie contre un tableau. Mes yeux s'écarquillent quand je me retrouve face à cette maison à étage qui se transforme petit à petit en un petit tas de cendres et en une fumée épaisse et noire comme l'enfer qui s'envole au grès du vent. La chaleur semble carboniser mon visage et le cri que j'entends au loin manque de me rendre complètement dingue. Y'a quelqu'un là dedans, faut que j'aille l'aider, je peux pas laisser cette femme coincée à l'intérieur de la maison finir brûlée vive ! J'essaie de courir en direction de la maison mais mes pieds refusent de quitter le sol comme si les semelles de mes pompes avaient fusionnées avec le bitume. Et là, alors que je baisse la tête, je réalise que l'allumette elle est dans ma main. C'est moi qui ai cramé cette maison. C'est moi qui ai tué cette femme. Non non non c'est pas comme ça que ça s'est passé c'est pas comme ça C'EST PAS COMME CA
« C'EST PAS COMME CA ! »
Je me réveille en sursaut, trempé de sueur et tremblant de la tête aux pieds. Putain putain putain. Je respire comme si je venais de faire un marathon sans boire une goûte d'eau et sans m'être entraîné avant. Je connais cet état, et je sais déjà que ça pue.
Quand Bobae m'a mis de côté à l'époque ou on vivait à l'orphelinat – et encore c'est la façon sympa de dire qu'elle m'a pas juste abandonné comme ma mère – j'ai dû apprendre à me démerder tout seul. Et ça a pas été une vraie réussite. J'ai fait que des conneries, j'suis devenu aussi pourri de l'intérieur que les gens que je détestais avant. Jusqu'au moment où j'ai fait l'irréparable, où j'ai participé au meurtre d'une pauvre femme qui s'est faite brûlée vive. La nuit souvent je l'entends hurler alors que je regarde sa maison partir en flamme tout seul sur le pavé pendant que les autres connards qui ont craqué l'allumette se cassent en courant derrière. Dans ces moments, soit je suis chez Bobae et elle me calme en me serrant contre elle, soit je suis au dortoir et je dois prendre sur moi. Je déteste ces moments. J'suis obligé de courir me planquer dans les chiottes le temps que les tremblements se calment. Et le pire c'est que parfois je pleure.
Je faisais déjà des petites crises comme ça quand j'étais môme en arrivant à l'orphelinat. Je m'en souviens pas super bien parce que que j'avais que 5 ans, mais Bobae et Shin m'ont raconté que c'était des vraies crises d'angoisse que je leur faisais. Mais ça a fini par se calmer. Faut croire qu'aujourd'hui ça me revient en pleine gueule.
J'suis dans mon lit tout habillé et il fait encore jour dehors. J'ai dû m'endormir en rentrant du basket. Ça veut dire qu'à tout moment y'a quelqu'un qui peut entrer ici et me voir dans cet état mais ça, c'est hors de question. Je dois me tirer le plus vite possible d'ici. Je tente de sortir du lit mais mes jambes se dérobent sous moi et je tombe la gueule dans la moquette. Bordel c'est pire que ce que je pensais. Je peux même plus bouger. J'essaie de prendre des grandes inspirations par le nez et d'expirer par la bouche mais ça marche même pas. On dirait que je fais une crise d’épilepsie tellement mon corps tremble. A l'aide d'un effort qui me fait grincer des dents, je me redresse pour m’asseoir le dos contre le mur à côté de mon plumard et plaque mes mains contre mon visage pour faire le vide et pas réfléchir à ce qu'il s'est passé, à mon cauchemar, à ce que j'ai fait. Mais ça marche pas PUTAIN. Ma respiration devient de plus en plus hachée, j'ai l'impression que je vais étouffer. Mes mains deviennent moites, je transpire comme un porc. J'crois que je vais vomir, j'ai peur de m'évanouir, j'ai peur de mourir avec ce secret sur la conscience, j'ai peur j'ai peur...
« C'EST PAS COMME CA ! »
Je me réveille en sursaut, trempé de sueur et tremblant de la tête aux pieds. Putain putain putain. Je respire comme si je venais de faire un marathon sans boire une goûte d'eau et sans m'être entraîné avant. Je connais cet état, et je sais déjà que ça pue.
Quand Bobae m'a mis de côté à l'époque ou on vivait à l'orphelinat – et encore c'est la façon sympa de dire qu'elle m'a pas juste abandonné comme ma mère – j'ai dû apprendre à me démerder tout seul. Et ça a pas été une vraie réussite. J'ai fait que des conneries, j'suis devenu aussi pourri de l'intérieur que les gens que je détestais avant. Jusqu'au moment où j'ai fait l'irréparable, où j'ai participé au meurtre d'une pauvre femme qui s'est faite brûlée vive. La nuit souvent je l'entends hurler alors que je regarde sa maison partir en flamme tout seul sur le pavé pendant que les autres connards qui ont craqué l'allumette se cassent en courant derrière. Dans ces moments, soit je suis chez Bobae et elle me calme en me serrant contre elle, soit je suis au dortoir et je dois prendre sur moi. Je déteste ces moments. J'suis obligé de courir me planquer dans les chiottes le temps que les tremblements se calment. Et le pire c'est que parfois je pleure.
Je faisais déjà des petites crises comme ça quand j'étais môme en arrivant à l'orphelinat. Je m'en souviens pas super bien parce que que j'avais que 5 ans, mais Bobae et Shin m'ont raconté que c'était des vraies crises d'angoisse que je leur faisais. Mais ça a fini par se calmer. Faut croire qu'aujourd'hui ça me revient en pleine gueule.
J'suis dans mon lit tout habillé et il fait encore jour dehors. J'ai dû m'endormir en rentrant du basket. Ça veut dire qu'à tout moment y'a quelqu'un qui peut entrer ici et me voir dans cet état mais ça, c'est hors de question. Je dois me tirer le plus vite possible d'ici. Je tente de sortir du lit mais mes jambes se dérobent sous moi et je tombe la gueule dans la moquette. Bordel c'est pire que ce que je pensais. Je peux même plus bouger. J'essaie de prendre des grandes inspirations par le nez et d'expirer par la bouche mais ça marche même pas. On dirait que je fais une crise d’épilepsie tellement mon corps tremble. A l'aide d'un effort qui me fait grincer des dents, je me redresse pour m’asseoir le dos contre le mur à côté de mon plumard et plaque mes mains contre mon visage pour faire le vide et pas réfléchir à ce qu'il s'est passé, à mon cauchemar, à ce que j'ai fait. Mais ça marche pas PUTAIN. Ma respiration devient de plus en plus hachée, j'ai l'impression que je vais étouffer. Mes mains deviennent moites, je transpire comme un porc. J'crois que je vais vomir, j'ai peur de m'évanouir, j'ai peur de mourir avec ce secret sur la conscience, j'ai peur j'ai peur...
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Re: i'm just a sucker for pain ~#MINRA | Lun 15 Aoû - 12:28 Citer EditerSupprimer
I'm just a sucker for pain
ft. Koo Min Kyung
Enfin ! Enfin une journée calme sans embûche ou revirement de situation improbable, une journée sans guère croiser d’autres gumis en somme ! À l’exception de ceux qui suivaient les mêmes cours que moi mais bon durant ces heures-là même les gumihos savaient se tenir à peu près tranquille. Ou du moins, si bazar il y avait c’était loin de moi. Le premier qui me déconcentrait en cours risquait fort de se retrouver avec un stylo planté dans l’oeil ! Déjà que je me laissais de plus en plus souvent entrainer dans de nombreuses virées le plus souvent nocturne au lieu de réviser, je n’allais pas en plus prendre du retard dans ma prise de note. Il ne manquerait plus que je me tape une année supplémentaire ici !
D’ailleurs, puisque la journée était si paisible et que les cours de l’après-midi n’avaient pas été trop arasant pour une fois – tout était relatif certes, cela restait médecine, mais il y avait des enseignements bien plus pénibles que d’autres – j’avais bien l’intention d’en profiter pour passer la fin de l’après-midi ainsi qu’une bonne partie de la nuit pour travailler à la bibliothèque. Seul bémol ? La chaleur écrasante qui planait au-dessus de nos têtes ! L’air sec de la péninsule sud-coréenne m'était toujours aussi irrespirable en été. Les touristes se plaignaient souvent du climat chaud et humide de ma cité-état natale, Singapour, mais personnellement, j’y étais tellement accoutumée que cette atmosphère s’associait à mon idée de confort. Et encore, je n’aimais pas l’été mais ô combien je redoutais l’arrivée de l’hiver ! L’expérience en Angleterre l’an dernier n’avait déjà pas été une partie de plaisir, alors la Corée avec son climat si particulier ! J’en frissonnais d’avance !
Enfin non, là, j’avais plutôt la désagréable impression de dégouliner de sueur. Sympa la place dans l’amphithéâtre en plein dans l’axe des rayons du soleil pendant trois heures. Que du bonheur ! Peut-être était-ce pour cette raison que tout me semblait si calme ? Surtout alors que j’étais en train de traverser le couloir du dortoir des Gumihos. Je devais être assommée et ne plus vraiment avoir conscience de ce qui m’entourait. C’était l’explication la plus probable à cette absence de débandade au sein de notre fraternité. Du moins était-ce ainsi que je le ressentais.
Ne supportant guère la sensation de ma peau moite, j’étais repassée au dortoir dans l’intention de me rafraichir et prendre une douche avant de me rendre à la bibliothèque. Avec un peu de chance, si ma chambre s’avérait vide peut-être en profiterais-je pour m’allonger une vingtaine de minutes, juste histoire de me reposer brièvement. Arrivée devant la porte, mes doigts se posèrent sur la poignée mais je n’ouvris pas de suite. Je tendis l’oreille. Pas un bruit. Etait-ce vraiment mon jour de chance ? Je poussai alors la porte. Sur le coup, je ne vis personne et entrai en relâchant tous les muscles de mon corps laissant échapper un délicieux soupir de soulagement. Enfin un véritable moment de quiétude rien qu’à moi ? Et puis alors que mon sac tombait sur le sol, mes yeux aperçurent cette silhouette, proscris, recroquevillée sur elle-même. Une lueur d’étonnement traversa mon regard.
« Koo Min Kyung ? » m’étonnai-je dans un souffle, décontenancée.
Je ne connaissais pas très bien mon camarade de chambre. Il ne me semblait pas très ouvert. Et ne l’étant pas moi-même, cela ne facilitait pas la communication. Par contre, c’était une personne que j’aurai plutôt qualifiée de solide, voire rugueux. Alors, le voir dans cet état me troubla fortement.
« Est-ce que ça va ? »
Pourquoi posait-on toujours des questions stupides lorsqu’on essayait de se montrer gentil ? Genre, le gars il irait bien alors qu’on aurait dit qu’il était sur le point de s’évanouir ? C’était sans doute en essayant de les imiter que je me rendais compte pourquoi les gens bien intentionnés avaient autant tendance à m’agacer.
« Désolée, » lâchai-je dans un murmure comme pour m’excuser de la stupidité de ma question.
En tant qu’étudiante en médecine, je me suis rapprochée calmement de lui. Instinctivement, du fait de la chaleur et de l’intensité du soleil, je pensais à une insolation. Je m’agenouillai à côté de lui et déposai une main sur son bras.
« Tu te sens mal ? »
J’avais conscience que la question était toujours dans la catégorie « stupide et inutile », mais déjà, il y avait une certaine amélioration. Cependant, en même temps que je lui parlai, Min Kyung s’était défilé du contact de main. Je gonflai alors légèrement les joues. Aurai-je à faire à un enfant qui refuserait de se laisser soigner ? Sans me démonter, je persévérai en déposant mon autre main sur son front. Il était trempé, presque bouillant.
« Tu as attrapé un coup de chaud ? Il faut faire baisser la température ! Je vais te chercher de l’eau et une serviette, je reviens ! »
Je m’apprêtais alors à me redresser…