Page 2 sur 2 • 1, 2
Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Sam 8 Oct - 10:42 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l’air…
ft. Choi Rae Won
Alors qu’elle s’était sentie embarrassée par la proximité de ses doigts avec les lèvres du danseur, celui-ci ne trouva rien de mieux que de lui ébouriffer les cheveux. Hera en grimaça. Non satisfait de l’embêter de la sorte, il ajouta :
« Tu sais que tu peux être mignonne quand tu le veux et bon . . . »
Hera serra les dents, se retenant de tourner la tête afin de le darder du regard. Il n’aurait pas été entrainé dans cette bagarre par sa faute, elle l’aurait sans doute menacé de le frapper. Étrangement, la Singapourienne qui si elle se voulait toujours belle, n’appréciait pas particulièrement d’être qualifiée de mignonne. Elle avait l’impression que ce qualificatif rapportait à quelque chose de faible et de vulnérable. Alors oui, c’était là l’un des charmes de la femme dans les moeurs sud-coréens notamment. Oui, sa mère lui avait inculqué que la fragilité était une arme pour asservir les hommes. Oui, sa soeur aînée qui avait gagné le coeur de leur frère répondait davantage à ces critères de douceur. Mais Hera n’était pas ainsi. Elle ne le supportait guère, ce sentiment d’infériorité. La cadette suivait davantage les empreintes de son autre ainé au caractère bien trempé – et qui ironiquement était fiancé à l’incarnation même du machisme narcissique soit dit en passant. Oh même à Singapour, on avait déjà su lui dire que son visage était beau mais qu’à se la jouer aussi forte, elle perdait tout charme. Évidement, ces remarques l’avaient préoccupés. Cependant, Zhang Hera ne pouvait se résoudre à courber l’échine. Alors, malheur à quiconque avait osé lui déplaire, elle s’évertuait à faire de sa vie un enfer.
« Qui a dit que je m’inquiétais pour toi… » marmonna-t-elle d’une voix presque inaudible en guise de réponse. Cela non plus ne correspondait pas à la Princesse Zhang Hera. Accorder de l’attention ? Se faire du mouron pour une personne qui n’était pas de son sang ? La déesse était-elle en passe de devenir mortelle ? Force était de le reconnaitre, les gens à qui elle avait accepté d’ouvrir la porte de son esprit y prenaient de plus en plus de place. La jeune fille découvrait comme la solitude pouvait être bien plus paisible et pourtant, elle n’avait pas non plus envie de refermer cette porte.
Après avoir relié le mouchoir de compression, Hera avait ravalé toute sa culpabilité pour oser se confronter à nouveau au regard de Rae Won. Celui-ci la fixa, inspira profondément et…
« Aïe ! gémit-elle légèrement en montant les mains à son front sur lequel il venait de lui asséner une pichenette. Yah ! » ôta-t-elle aussitôt ses mains en râlant.
Elle n’en jeta pas plus tandis que son compagnon continua de s’exprimer. Leurs assaillants ? Impressionnés par sa beauté ? Hera s’avérait être une piètre menteuse et notamment parce qu’elle n’avait pas pour habitude de cacher ce qu’elle pensait vraiment – sauf situations très particulières. À ce moment-là, son dédain et son absence totale de crédulité face au propos de son interlocuteur ne firent par l’ombre d’un doute. Cette expression désabusée sur son visage parlait pour elle.
« N’en jette pas plus, Oppa, tu te fais du mal, » décrocha-t-elle finalement dans un soupir. Certes, il n’était pas désagréable à regarder, mais à ses yeux, Rae Won était loin d’être un apollon. Oui, il était musclé mais… Non, ce n’était pas du tout son type. Elle s’en retourna ramasser tranquillement son vélo gisant par terre, tout en grommelant dans sa moustache – qu’elle n’avait pas.
« C’est tout de même un comble, pour une fois que je m’excuse, il me dit d’arrêter. Et la prochaine fois que je ne le ferais pas, on me le reprochera encore… »
La jeune fille tourna néanmoins à nouveau la tête vers son interlocuteur lorsque celui-ci reprit la parole :
« Et ça va, arrête de t'inquiète. J'ai connu pire alors franchement ça . . . ce n'était rien. »
Cette dernière phrase lui pinça soudainement le coeur. Le teint de sa peau pâlit brièvement avant que le feu de l’agacement ne lui monte aux joues :
« Yah ! Je t’ai dit que je n’étais pas inquiète ! » se défendit-elle afin de masquer maladroitement le trouble qui l’avait brusquement envahi. La raison de son agacement s’avérait nullement être l’insistance de Rae Won au sujet de son inquiétude. Ce fut une toute autre douleur qu’elle avait ressenti. Une souffrance qu’elle ne parvenait pas encore à assumer. Alors pour la dissimuler, Hera avait usé de son échappatoire le plus instinctif : la colère.
« Remettons-nous un peu en marche, je suis fatiguée de pédaler, » dit-elle d’un ton à la fois un soupçon morne et néanmoins autoritaire.
Ils se mirent tranquillement à suivre le chemin, marchant à côté de leur vélo tandis que la jeune fille répondit à son ultime question :
« Disons que je me suis un peu jouée de lui en… En feignant de le séduire, hésita-t-elle honteuse en déglutissant, pour parvenir à lui emprunter sa moto… sans permission, avoua-t-elle d’une voix de plus en plus basse. Mais c’est à cause d’un ami qui a douté que je sois capable de le faire alors je me devais de lui prouver le contraire ! » s’exclama-t-elle sur la défensif en haussant à nouveau soudainement le ton.
Hera accéléra un peu le pas comme pour fuir cette conversation. Elle ne tarda néanmoins pas à ralentir derechef, ses jambes épuisées. Rae Won n’eut donc aucune difficulté à la rattraper. Discrètement, les iris sombres de la jeune fille se posèrent sur lui, sur sa silhouette. Ces paroles résonnaient encore dans sa tête. Ses yeux se détournèrent sur le côté opposé, redressant la tête, observant vaguement la nature qui défilait autour d’eux, le coeur lourd et pensive :
« Oppa, demanda-t-elle d’une douce, songeuse, empreinte d’une once de peine. Il existe vraiment une facette de ce monde où les gens doivent user de leurs poings pour subsister ? »
Cette réalité, la princesse qui avait toujours grandi dans un cocon d’or et de soie, elle n’arrivait guère à la concevoir. D’autant plus que l’envers du monde que Hera croyait connaitre ravivait une profonde blessure infligée à sa famille. Tandis qu’elles vivaient comme des princesses dans leur château enchanté, leur frère avait vraiment dû vivre ainsi ? Il avait dû se battre et s’enfuir pour conserver le misérable quignon de pain qu’il avait pu s’acheter avec l’argent gagnant en chantant dans café-chantant aux pratiques illégales au fin fond des ruelles de Shanghai ? Ce n’était pas juste un mauvais conte raconté aux enfants pour les effrayer ? La réalité pouvait vraiment être ainsi ?
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Ven 14 Oct - 0:59 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l'air
Feat Hera
Je ris, amusé par les paroles de la jeune femme, comprenant rapidement qu'elle n'apprécie guère le fait que je sache qu'elle s'est inquiétée pour moi, même si elle n'ose l'avouer ou même se l'avouer. Certes, Hera et moi, nous apprenons à nous connaître, nous nous apprivoisons, progressivement, mais cela n'empêche pas une certaine inquiète de la part de l'un comme de l'autre. Ce n'est pas parce que je ne suis qu'un ami qu'elle n'a pas le droit de ne pas se sentir angoissée et puis, au vu des circonstances, il semble normal qu'elle le soit. Elle n'aurait sûrement pas été très humaine de ne pas l'être ou alors aurait manqué de considération vis à vis de ma personne. Je lève les bras, clamant toute innocence, « ok, ok. Je n'ai rien dit. Tu ne t'inquiètes pas pour moi, il n'y a pas de quoi s'inquiéter n'est-ce pas ? Je ne vois pas du tout pourquoi tu aurais du mouron pour moi, n'est-ce pas ? ». J'insiste sur chaque fin de phrase, un sourire espiègle dessiné sur les lèvres. Je ne me moque pas d'elle mais je trouve la amusant de la voir nier l'évidence. Je ne vais pas lui en vouloir de s’inquiéter pour moi ou même m'imaginer autre chose, qu'elle ne s'en fasse pas trop. Je garderai cette inquiète pour moi, si elle le désire. Je tente donc d'atténuer toute inquiétude de sa part, mais celle-ci ne semble pas forcément bien le prendre, en tout cas, pas lorsque je lui donne une petite tape sur le front. Je gonfle mes joues, et la regarde d'un air hautain, ce qui, avouons-le, ne va pas forcément avec le gonflement des joues. « Heol ! Je ne vois pas en quoi je me fais du mal en disant juste la vérité. Je ne dis que la vérité, juste la vérité. Tu ne sais pas apprécier la beauté des choses, avoue-le. Il y a des centaines de femmes qui aimeraient être à ta place. Je ne sais juste pas où elles sont ». Je rigole de ma propre sottise. Sincèrement, je ne suis pas un homme qui se trouve merveilleusement beau, et je reste quand même modeste mais il m'arrive de vouloir plaisanter là-dessus. Je ne dis pas que je suis désagréable à voir, je n'irai pas jusque là, mais je n'irai pas non plus dire que je suis hercule. Il ne faut pas abuser et puis, toutes les femmes n'ont pas le même goût, fort heureusement. Je souris en la voyant marmonner des mots, sûrement en colère. J'inspire profondément, ressentant une envie de la protéger et d'être le meilleur des, potentiels grands frères, de cœur bien sûr, pour elle. Je vois vraiment Hera comme le miroir de ma petite sœur, celle que je n'ai pas vu depuis au moins 6 ans.
Je me lève pour faire comme elle, en prenant mon vélo, prêt à reprendre le chemin du retour. « Mais oui, je t'ai dit que je te crois quand tu dis que tu ne t'inquiètes pas, promis, je ne le dirai plus» dis-je avec un sourire au coin, la trouvant tellement mignonne à essayer de ne pas dire ce qu'elle pense réellement. Je ne sais pour quelle raison elle est gênée par un tel fait, mais qu'importe, les femmes sont parfois bien trop complexes pour que je puisse, moi, les comprendre. Je marche donc à ses côtés, jetant parfois quelques regards inquiets sur son pied, pour vérifier son état et savoir si elle est en capacité ou non de marcher. J'écarquille les yeux lorsqu'elle m'explique le pourquoi du comment et comprends alors la colère du jeune homme, précédemment, me mettant alors à sa place. Je passe une main désespérée sur mon visage. « Aish ! Tu sais que tu n'as rien à prouver Hera. Tant que tu sais qui tu es, tu n'as pas besoin de le montrer aux autres. Tu sais que ce que tu as fait aurait pu être plus dangereux que ça. Il aurait pu vraiment te prendre en chasse et se venger de toi. Tu ne sais pas de quoi certaines personnes sont capables, surtout que tu l'as humilié, touché son ego, et ça, ça paie le prix fort». Il est souvent plus facile d'agir que de réfléchir mais il est souvent préférable de réfléchir avant d'agir. Chaque acte peut avoir une conséquence plus tard et parfois, elle peut être dramatique. Je l'ai vaincu, maintes et maintes fois. Je tente de la rattraper, elle qui est déjà si loin et m'arrête brusquement alors qu'elle me pose une question quelque peu perturbante. Il est vrai que Hera et moi, nous ne sommes pas du même milieu, absolument pas. Elle ne connaît donc sûrement pas les difficultés d'être pauvre, ce destin tout tracé qui t'amène souvent sur la mauvaise route. Moi j'ai eu de la chance, pas mes amis. J'aimerai lui dire que non, que tout est exagéré, mais c'est faux. Il faut parfois user de poings, de hargne pour vivre dans ce monde. « Hum . . . j'aimerai te dire que non, mais ça serait te mentir et au vu de ce que je t'ai dit juste avant, je doute que tu puisses croire en mes mots. Alors oui malheureusement dans certaines vies, il faut utiliser les poings, sa force physique, pour survivre dans ce bas monde. Tu es écrasé, piétiné par les autres et parfois tu fais des choses regrettables . . . ». J'ai même volé, plus jeune, dans une épicerie avec mes amis, à cause du manque d'argent, mais j'ai regretté, amèrement, car au final, je ne faisais que suivre le groupe. Je me suis battu aussi, maintes fois, car à la sortie de l'école il y en avait toujours qui attendait, pour se battre. Il fallait donc savoir se défendre, au risque de se voir disparaître. Quand on ne naît pas dans une bonne famille, la vie est soudainement plus compliquée, physiquement parlant. « On peut même faire des choses regrettables, voir des choses que l'on aurait aimé ne pas voir. La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, il faut savoir survivre ». J'inspire profondément, repensant à ce passé, ce passé dont je ne suis pas toujours fier. « Mais on peut s'en sortir, il faut juste avoir la motivation. La danse m'a sauvé et je pense que certaines personnes sont sauvées par d'autres choses, il faut juste trouver sa source de motivation, de réussite ». Je lui fais un sourire, rassurant, « et puis bon, désormais je sais me battre, c'est l'essentiel ». Finalement dans le mauvais il peut y avoir du bon. Je continue de marcher, reprenant un bon rythme, « je suppose que les personnes riches doivent aussi se battre, mais d'une autre manière ». Chacun sa bataille, chacun sa guerre.
Je me lève pour faire comme elle, en prenant mon vélo, prêt à reprendre le chemin du retour. « Mais oui, je t'ai dit que je te crois quand tu dis que tu ne t'inquiètes pas, promis, je ne le dirai plus» dis-je avec un sourire au coin, la trouvant tellement mignonne à essayer de ne pas dire ce qu'elle pense réellement. Je ne sais pour quelle raison elle est gênée par un tel fait, mais qu'importe, les femmes sont parfois bien trop complexes pour que je puisse, moi, les comprendre. Je marche donc à ses côtés, jetant parfois quelques regards inquiets sur son pied, pour vérifier son état et savoir si elle est en capacité ou non de marcher. J'écarquille les yeux lorsqu'elle m'explique le pourquoi du comment et comprends alors la colère du jeune homme, précédemment, me mettant alors à sa place. Je passe une main désespérée sur mon visage. « Aish ! Tu sais que tu n'as rien à prouver Hera. Tant que tu sais qui tu es, tu n'as pas besoin de le montrer aux autres. Tu sais que ce que tu as fait aurait pu être plus dangereux que ça. Il aurait pu vraiment te prendre en chasse et se venger de toi. Tu ne sais pas de quoi certaines personnes sont capables, surtout que tu l'as humilié, touché son ego, et ça, ça paie le prix fort». Il est souvent plus facile d'agir que de réfléchir mais il est souvent préférable de réfléchir avant d'agir. Chaque acte peut avoir une conséquence plus tard et parfois, elle peut être dramatique. Je l'ai vaincu, maintes et maintes fois. Je tente de la rattraper, elle qui est déjà si loin et m'arrête brusquement alors qu'elle me pose une question quelque peu perturbante. Il est vrai que Hera et moi, nous ne sommes pas du même milieu, absolument pas. Elle ne connaît donc sûrement pas les difficultés d'être pauvre, ce destin tout tracé qui t'amène souvent sur la mauvaise route. Moi j'ai eu de la chance, pas mes amis. J'aimerai lui dire que non, que tout est exagéré, mais c'est faux. Il faut parfois user de poings, de hargne pour vivre dans ce monde. « Hum . . . j'aimerai te dire que non, mais ça serait te mentir et au vu de ce que je t'ai dit juste avant, je doute que tu puisses croire en mes mots. Alors oui malheureusement dans certaines vies, il faut utiliser les poings, sa force physique, pour survivre dans ce bas monde. Tu es écrasé, piétiné par les autres et parfois tu fais des choses regrettables . . . ». J'ai même volé, plus jeune, dans une épicerie avec mes amis, à cause du manque d'argent, mais j'ai regretté, amèrement, car au final, je ne faisais que suivre le groupe. Je me suis battu aussi, maintes fois, car à la sortie de l'école il y en avait toujours qui attendait, pour se battre. Il fallait donc savoir se défendre, au risque de se voir disparaître. Quand on ne naît pas dans une bonne famille, la vie est soudainement plus compliquée, physiquement parlant. « On peut même faire des choses regrettables, voir des choses que l'on aurait aimé ne pas voir. La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, il faut savoir survivre ». J'inspire profondément, repensant à ce passé, ce passé dont je ne suis pas toujours fier. « Mais on peut s'en sortir, il faut juste avoir la motivation. La danse m'a sauvé et je pense que certaines personnes sont sauvées par d'autres choses, il faut juste trouver sa source de motivation, de réussite ». Je lui fais un sourire, rassurant, « et puis bon, désormais je sais me battre, c'est l'essentiel ». Finalement dans le mauvais il peut y avoir du bon. Je continue de marcher, reprenant un bon rythme, « je suppose que les personnes riches doivent aussi se battre, mais d'une autre manière ». Chacun sa bataille, chacun sa guerre.
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Dim 23 Oct - 17:27 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l’air…
ft. Choi Rae Won
La réponse de Rae Won avait un sens troublant pour Hera, sans doute bien plus profond qu’il ne pouvait l’imaginer. Bien sûr, elle aurait préféré entendre un tout autre discours, en même temps, elle se doutait de cette réponse et n’aurait pas voulu non plus que son aîné biaise la vérité pour la ménager. Elle avait seulement besoin de se l’entendre dire pour parvenir à accepter peut à peu cette réalité. Il existait un tel fossé entre les nouvelles qu’on pouvait voir aux informations ou lire dans la presse et le fait de rencontrer des gens qui avaient pu connaitre une partie de l’envers du monde. Ce qui paraissait si lointain devenait alors palpable.
Elle continuait à marcher, d’un pas lent, songeur, tandis que les paroles de son interlocuteur l’enveloppaient. Son coeur se faisait si lourd. Il chancela face à l’optimisme dont Rae Won fit preuve pour relativiser cette réalité, la réalité de son passé. Et les yeux brillants d’un voile presque bordé de larmes de Hera le fixait. Elle éprouvait alors une profonde affection. Par-delà la silhouette du danseur, elle entrevoyait celle de son propre frère. Non pas qu’ils se ressemblaient physiquement, mais ils avaient dans leurs parcours et leurs tempéraments de telles similitudes. À la différence que Jae Hwa était né riche pour devenir pauvre et s’élevé à nouveau. Il avait trouvé une voie salvatrice notamment par le biais de la chanson et Rae Won par le biais de la danse. Ils auraient pu si bien s’entendre. Mais de cette étrange et complexe famille qu’était la sienne, ce n’était le chemin du fils qui avait croisé celui de Rae Won mais celui de la cadette. Nombres l’en aurait plein, et assurément, ils n’auraient pas eu tort. Zhang Hera avait à son effectif bien des travers passés. Si leurs chemins s’étaient croisés plus tôt, elle princesse dans toute sa splendeur et lui sans doute en train de se débattre pour se dépêtrer de la boue dans laquelle il était né, jamais ils n’auraient pu devenir amis certainement. Hera l’aurait regardé avec tant de mépris et de dégoût, comme elle l’avait fait avec son propre frère, bête de foire entré dans sa maison.
Ne tenant plus le guidon que d’une seule main, la jeune fille hésita. Puis, doucement, presque avec l’innocence d’une enfant, sa main libre vint chercher celle de son aîné sur laquelle elle posa ses doigts si fins et délicats en comparaison à la main si forte du garçon. Tenant ainsi cette main, Hera incita légèrement Rae Won se pencher vers elle en tirant de manière presque infime sur son bras. Sur la pointe de ses pieds, elle se hissa afin que ses lèvres puissent atteindre la joue du jeune homme sur laquelle elle déposa un baiser. Hera n’avait pas vraiment réfléchi. Elle avait laissé son coeur lui dicté ce geste qui ne lui était guère habituel, une intention tendre, réconfortante et encourageante d’une petite soeur envers son grand frère.
Rae Won n’était pas Jae Hwa, mais en cet instant, il lui avait tant rappelé sa présence que la jeune fille n’avait pu réfréné cet élan de tendresse. Son coeur se faisait plus léger d’avoir libéré cette question qui la préoccupait réellement depuis bien longtemps. Ces interrogations qu’elle n’avait jamais osé exprimer à son véritable frère. Non pas qu’il aurait refusé d’y répondre, au contraire, lui semblait parfaitement en paix avec tous les évènements de son passé – à l’exception de l’incarcération de son père. Ce tabou avait plutôt été imposé par la peur de savoir des trois soeurs, et aussi de sa mère.
Ses douces lèvres roses se détachèrent ensuite tout aussi délicatement qu’elles avaient offert ce baiser de sa joue. Hera ne rougit pas cette fois-ci. Elle assumait parfaitement son geste. Puis talons à nouveau au contact du sol, elle préféra néanmoins esquiver toute interrogation en s’apprêtant à reprendre sa marche paisible. Une nouvelle interrogation émana alors de sa bouche, née de sa réflexion suite aux paroles de son ainé :
« Cette chimère nommée liberté vaut-elle la peine de tant de sacrifices ? »
Elle qui avait une telle soif de liberté, elle se le demandait néanmoins sincèrement. Peut-être, et sans doute était-ce son regard de jeune fille née du bon côté de la barrière, cependant, il y avait bel et bien des choses qu’elle ne comprenait pas. Une opinion qui pouvait parfois être choquante.
« Est-ce que la lutte misérable vaut-elle mieux qu’un asservissement paisible, au nom de cet orgueil qui prône : Liberté ? Aucun homme ne peut être libre, riches ou pauvres. La société nous entrave et nous dicte ses codes quelques soient notre fortune. Et la richesse peut même devenir le geôlier de son possesseur. Les affaires de mon père ne servent pas seulement à remplir son compte en banque, elles permettent des milliers d’emplois, participent au fonctionnement de l’économie de toute la cité-état, influent sur l’ensemble du trafic maritime de l’Asie orientale. Sa succession n’est pas seulement une question de conservation du patrimoine et du capital familiale… »
Elle se tût, prenant conscience qu’elle était peut-être partie un peu trop loin. Que son compagnon ne comprendrait peut-être pas la logique de sa réflexion finale. Elle avait pensé à la lutte quotidienne de son père pour faire fleurir ses affaires, à sa préoccupation future de qui lui succèderait à la tête de la société. Cet individu devrait être son mari, à elle. Son tempérament capricieuse et égoïste lui donnait peut-être des airs immatures, néanmoins Hera était en vérité suffisamment intelligente pour avoir déjà pris pleinement conscience de tout cela. Elle préférait juste continuer à faire celle qui l’ignore encore un temps.
Elle s’arrêta finalement et observa la nature autour d’eux.
« Oppa ? l’interpela-t-elle. Tu sais où nous sommes ? »
L’étudiante en médecine sortit son téléphone portable de sa poche dans le même temps. La batterie de celui-ci sombrant dans l’obscurité de son écran lui fit cependant comprendre qu’ils ne devront pas compter sur application gps pour leur donner la réponse.
« Si ce n’est pas le cas, j’espère que tu as un bon sens de l’orientation ? »
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Lun 24 Oct - 22:32 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l'air
Feat Hera
Alors que nous marchons tous les deux côte à côte, sans forcément rajouter autre chose, plongés dans nos propres réflexions, Hera s'arrête soudainement et de manière surprenante vient poser sa main contre la mienne, me faisant écarquiller les yeux. J'ai le sentiment que par ce contacte elle tente de me transmettre un message, de me rassurer peut-être ou de simplement me dire qu'elle comprend. Mais qu'elle ne s'inquiète pas, cette vie de délinquance est désormais terminée, cette vie mauvaise, autant le dire, n'est plus que le fruit de mon passé, un souvenir lointain. La danse m'a sauvé, c'est tout ce que je retiens de cette expérience et encore aujourd'hui elle me sauve, elle m'oxygène, me fait respirer. Je pense que dans la société actuelle, nous avons besoin, tous, d'activités qui nous permettent de prendre un bol d'air frais, qui nous permettent de sortir de ce quotidien oppressant et parfois de réussir à survivre dans ce monde de requins. Je suis encore plus surpris lorsqu'elle vient poser ses lèvres contre ma joue, signe d'une profonde affection. Je souris brièvement, touché par ce léger contact, anodin, mais représentant énormément pour moi. J'ai l'impression de revoir ma petite sœur qui, inquiète, tente de me consoler, de me donner de l'affection, qui essaie de comprendre ce que j'endure. Ça fait longtemps, peut-être trop, que je n'ai pas croisé son regard, que je n'ai pas senti son odeur réconfortant, que je ne l'ai pas eu dans mes bras. Elle me manque et chaque fois que je vois Hera, je la vois elle. Elles sont différentes, clairement différentes, mais quelque part il y émane la même aura, la même impression. C'est pour cette raison que je souhaite aussi protéger Hera, que je souhaite la préserver, comme je l'aurai fait vis à vis de ma petite sœur. Je caresse légèrement ses cheveux, lorsqu'elle me pose une question concernant la liberté. Existe t-elle réellement cette liberté ou n'est-ce qu'une illusion créée par la société ? Est-on réellement maître de son destin ? Peut-on demander à être libre ? Voler de ses propres ailes ? Nous sommes tous prêts à tout pour avoir l'impression d'y goûter, nous sommes prêts à de nombreux sacrifices pour avoir juste l'impression de toucher à cette fameuse liberté, alors ce n'est pas que la liberté mérite autant de sacrifices, c'est juste qu'elle est devenue essentielle à notre survie. « Tu te poses des questions bien trop complexes Hera. Et je pense que tu détiens la réponse à ta question. Ce n'est pas que tout ça est mérité, que les sacrifices sont utiles, c'est juste une nécessité. Parce qu'ainsi on a la sensation de vivre. Et pour vivre on doit faire des sacrifices ». Et on continuera d'en faire, à jamais.
Je fronce légèrement des sourcils alors qu'elle s'engage dans un discours bien complexe mais compréhensible. Je souris, comprenant très certainement de quoi elle parle, même si je ne fais pas partie de cette société où la richesse emprisonner, « on est tous prisonniers Hera. Dans notre richesse ou même dans notre pauvreté. Mais on ne peut sortir de ce système car il y a un coût et des conséquences, des conséquences auxquelles nous ne sommes pas seuls, ça se répercute sur d'autres. Tu l'as bien compris Hera, nous sommes prisonniers de notre propre système, de nos propres fondations et malheureusement nous ne sommes pas les seuls dans l'histoire, nous ne serons jamais seuls, c'est pour cela que cette liberté n'est qu'une illusion, un sentiment pour nous rassurer mais au fond on le sait tous, nous sommes tous dans le même bateau ». Parce que chaque acte joue un rôle sur le futur mais pas que notre futur, celui des autres aussi. Chaque décision est cruciale pour l'avenir de tous. Certaines semblent être faciles, aisées, alors qu'elles impactent considérablement sur l'avenir d'un ensemble. Je sors alors de mes pensées profondes lorsqu'elle me demande si je sais où nous nous trouvons. J'avoue que je ne cesse de marcher sans savoir réellement où je vais. Je l'avais déjà emprunté, ce chemin, mais juste une fois. Je regarde autour de nous, quelque peu inquiet de ne reconnaître aucun arbre, aucun détail. « Bien sûr que je sais où nous nous trouvons, et puis tous les chemins mènes à Rome ». J'essaie de relativiser mas en vérité je ne sais pas où nous nous trouvons, de toute manière je ne crains rien. Sur le moment, j'ai eu une montée d’adrénaline mais ça ne sert à rien de paniquer si nous sommes perdus, autant suivre nos instincts. « Ces sentiers mènent forcément quelque part, donc pas de craintes à avoir. On va bien retrouver la route ». Je continue quelques mètres plus bas, observant quand même les alentours, nous enfonçant dans une forêt de plus en plus verdoyante. C'est vrai que ça ne ressemble pas au chemin habituel mais aucune panique à avoir. Je gère, à peu près, la situation. « Oh regarde, c'est l'endroit où l'on a traversé au début et où j'ai cassé ma chaîne » dis-je avec un sourire sur le coin. C'est bizarre que nous sommes arrivés à cet endroit quand même, parce que c'est l'exact opposé et dans mes souvenirs, le chemin était bien plus long. A croire que je n'ai aucun sens de l'orientation. « On aura qu'à revenir sur nos pas et le tour est joué. Tu vois qu'il n'y a pas besoin d'angoisser », les femmes alors, toujours à s'inquiéter, mais peut-être que nous les hommes on relativise trop aussi.
Je fronce légèrement des sourcils alors qu'elle s'engage dans un discours bien complexe mais compréhensible. Je souris, comprenant très certainement de quoi elle parle, même si je ne fais pas partie de cette société où la richesse emprisonner, « on est tous prisonniers Hera. Dans notre richesse ou même dans notre pauvreté. Mais on ne peut sortir de ce système car il y a un coût et des conséquences, des conséquences auxquelles nous ne sommes pas seuls, ça se répercute sur d'autres. Tu l'as bien compris Hera, nous sommes prisonniers de notre propre système, de nos propres fondations et malheureusement nous ne sommes pas les seuls dans l'histoire, nous ne serons jamais seuls, c'est pour cela que cette liberté n'est qu'une illusion, un sentiment pour nous rassurer mais au fond on le sait tous, nous sommes tous dans le même bateau ». Parce que chaque acte joue un rôle sur le futur mais pas que notre futur, celui des autres aussi. Chaque décision est cruciale pour l'avenir de tous. Certaines semblent être faciles, aisées, alors qu'elles impactent considérablement sur l'avenir d'un ensemble. Je sors alors de mes pensées profondes lorsqu'elle me demande si je sais où nous nous trouvons. J'avoue que je ne cesse de marcher sans savoir réellement où je vais. Je l'avais déjà emprunté, ce chemin, mais juste une fois. Je regarde autour de nous, quelque peu inquiet de ne reconnaître aucun arbre, aucun détail. « Bien sûr que je sais où nous nous trouvons, et puis tous les chemins mènes à Rome ». J'essaie de relativiser mas en vérité je ne sais pas où nous nous trouvons, de toute manière je ne crains rien. Sur le moment, j'ai eu une montée d’adrénaline mais ça ne sert à rien de paniquer si nous sommes perdus, autant suivre nos instincts. « Ces sentiers mènent forcément quelque part, donc pas de craintes à avoir. On va bien retrouver la route ». Je continue quelques mètres plus bas, observant quand même les alentours, nous enfonçant dans une forêt de plus en plus verdoyante. C'est vrai que ça ne ressemble pas au chemin habituel mais aucune panique à avoir. Je gère, à peu près, la situation. « Oh regarde, c'est l'endroit où l'on a traversé au début et où j'ai cassé ma chaîne » dis-je avec un sourire sur le coin. C'est bizarre que nous sommes arrivés à cet endroit quand même, parce que c'est l'exact opposé et dans mes souvenirs, le chemin était bien plus long. A croire que je n'ai aucun sens de l'orientation. « On aura qu'à revenir sur nos pas et le tour est joué. Tu vois qu'il n'y a pas besoin d'angoisser », les femmes alors, toujours à s'inquiéter, mais peut-être que nous les hommes on relativise trop aussi.
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Sam 5 Nov - 9:31 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l’air…
ft. Choi Rae Won
Peut-être qu’elle se posait trop de questions en effet. Ce n’était pas son genre. Ce n’était pas dans ses habitudes. À fond, Hera n’était qu’un oisillon qui apprenait à voler loin de son nid fait d’or et de soie. Plus que survoler ce monde qu’elle découvrait, elle avait dû s’y poser, et inconsciemment, il semblerait que la Singapourienne ait commencé à essayer de le comprendre. Sa perception devait être si différente de celle du jeune homme qui l’accompagnait. Malgré que sa langue se soit égarée dans une longue et profonde réflexion orale, Hera n’osait pas partager non plus le véritable fond de sa pensée. Peut-être parce qu’elle commençait à en douter de la véracité ? Dans sa conception du monde, non les hommes n’étaient pas tous égaux. Ils y avaient ceux qui dominaient et ceux qui étaient soumis, qui travaillaient pour les dominants. Elle n’y voyait pas le mal. Cela lui apparaissait comme l’ordre naturel des choses. Évidemment, elle n’aimerait pas vivre de la servitude, mais elle, elle faisait partie des êtres supérieures il était donc logique qu’elle ne puisse vivre de cette façon. Mais les êtres inférieurs ? N’étaient-ce pas tout aussi naturels pour eux de renoncer à leur fierté et à leur liberté contre le minimum vital, voire un confort de vie des plus acceptables si leur maitre est bon ? Cela fit longtemps partie des convictions de Hera et pourtant, aujourd’hui, elle n’osa évoquer son point de vue devant Rae Won. Pourquoi ? Redoutait-elle de l’offenser ? Appréhendait-elle le regard qu’il pourrait porter sur elle par la suite ? Ou doutait-elle juste désormais de cette façon de penser ? Ce n’était pas agréable. Cette sensation qui l’enveloppait un peu plus chaque jour depuis qu’elle avait commencé à s’intégrer à la Yonsei. Cette impression de devoir refouler qui elle avait été. Qui elle était encore ? C’était paradoxale, elle qui n’avait pas la langue dans sa poche et qui fut un temps si imbue d’elle-même de douter à présent d’elle-même. Se pourrait-il qu’au fond, Hera puisse avoir un peu honte de qui elle a été ? En tout cas, elle avait la quasi-certitude d’être rejetée par certaines personnes. D’ordinaire, la singapourienne s’en contre-ficherait, mais il y avait quelques personnes qu’elle ne voudrait plus perdre à présent. Même Haewon qui l’appréciait pour toutes les facettes de sa personnalité, que penserait-elle si elle découvrait à quel point Hera avait pu méprisé les gens de son milieu dans son enfance ?
Cette remise en question de la hiérarchie naturelle entre les hommes tels qu’elle l’avait conçu par le passé la rendait perplexe. Elle comprenait un peu mieux pourquoi son père l’avait envoyé faire son expérience de la vie loin de Singapour. Enfin ! Plutôt que toutes ses réflexions existentielles un peu improbables pour une promenade en forêt – bien que cette expédition elle-même avait pris une tournure qu’ils n’auraient su prédire –, il semblait plus important de se concentrer sur l’instant présent. Et présentement, il leur serait bon de trouver leur chemin.
« Oui enfin, j’espère que nous allons retrouver notre chemin avant d’arriver à Rome, » rétorqua-t-elle avec humour mais sur un ton sérieux.
Quelque part ? Ah oui, c’était assurément la destination qu’elle souhaitait atteindre. Rae Won avait bien de la chance d’être dans son coeur, et sans doute aussi qu’elle soit un peu fatiguée, sinon il aurait eu à faire à une Hera bien plus vociférante. La brunette suivit néanmoins son oppa sur quelques mètres sans rien dire de plus. Puisqu’il semblait si sûr de lui, elle n’allait pas le contrarier même si elle s’avérait vaguement septique. Mais sachant que son sens de l’orientation n’était pas des plus fiables non plus. Il n’y avait sans doute que les trois soeurs Eun Sun, Liwei et Hera pour se perdre dans leur propre ville en faisant du shopping. Fallait dire que aussi différentes pouvaient-elles être, il y en avait pas une pour rattraper l’autre. Et quand le frère fut arrivé, ce fut pire. Parce que peut-être lui ne se perdait-il pas – étant donné qu’il semblait toujours paumé, ce n’était que son état normal – mais, elles, elles ont tourné en rond plus d’une fois en le cherchant. Ce qui aboutissait toujours à une engueulade entre l’ainée et la cadette de la fratrie.
Lorsque Rae Won s’exclama reconnaitre l’endroit où sa chaine avait lâché précédemment, Hera en fut tout aussi surprise que lui. Vraiment ? Elle balaya les alentours du regard, incrédule. Elle non plus n’avait absolument pas reconnu le chemin et ne s’attendait pas à atterrir ici. Etait-ce seulement un lieu qui ressemblait fortement ? Après tout, dans une forêt ce ne serait pas improbable. Cependant, le fort dénivelé quelques mètres plus loin correspondait tout à fait à cette pente où elle avait usé de stratégie pour la gravir sans effort, à la force des mollets de son compagnon. Elle haussa les épaules. D’accord, elle devait reconnaitre qu’il avait su gérer la situation. Hera arqua néanmoins un sourcil avec un air profondément désabusé lorsqu’il se tourna vers elle :
« D’angoisser ? » répéta-t-elle. Alors autant pour le coup, tout à l’heure, elle avait nié pouvoir être inquiète, autant là, l’imagination de Raewon le trompait.
« J’ai passé une dizaine de jours paumée sur une île déserte tropical il n’y a pas si longtemps, alors quand même, je ne vais pas me faire du mouron pour si peu. »
Elle enfourcha son vélo.
« Pour autant, je t’avoue que la perspective de renouer avec nos nuits à la belle étoile ne m’aurait pas enchanté. J’ai eu mon quota pour un moment ! » sourit-elle en conclusion.
C’était difficile à admettre mais il n’y avait pas eu que du mauvais au cours de cette expérience. Et certaines nuits étoilées dans ce climat qui lui rappelait celui de sa cité-état natale avaient été des plus douces. Admirer le reflet de la lune sur l’océan avec un ami… Son coeur se fit léger à cette pensée tandis que ses joues se teintèrent délicatement de rose.
« On se refait une petite course dans la dernière ligne droite ? » suggéra-t-elle. Après tout, ils n’avaient pas pu déterminer le gagnant.
« Le vainqueur obtiendra ce qu’il souhaite du perdant ! Ça marche ? »
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Lun 7 Nov - 11:46 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l'air
Feat Hera
Parler d'un tel sujet est toujours délicat, autant pour les personnes d'un certain milieu, aisé, que pour ceux venant du bas de l'échelle. Ce n'est pas toujours facile de s'exprimer, surtout lorsque les personnes ayant cette discussion n'ont pas le même statut social. Mais ce n'est pas pour autant que je n'apprécie pas la jeune femme, ce n'est pas parce qu'elle est plus aisée que moi que je ne peux pas être son ami. Certes, il est toujours difficile d'être ami avec une personne venant de l'autre monde, mais cela n'empêche pas qu'il y ait cette possibilité. Les générations ont évolué et les différents milieux sociaux s'acceptent petit à petit, gardant quand même une certaine distance. Il est rare qu'une famille ait le désir de marier son enfant à une famille d'un statut social plus bas, surtout en Asie. Les mariages arrangés sont toujours d'actualité. Je chasse tout ceci de mon esprit, me concentrant de nouveau sur le chemin emprunté, essayant de ne pas me tromper de destination. Selon des pronostics, les hommes sont plus doués en orientation que les femmes, celles-ci étant plus d'aisance à parler, ceci dit, de nos jours, avec toute la technologie, les hommes sont aussi nuls que les femmes pour s'orienter, malheureusement. On se fie tellement à nos téléphones et autres objets technologiques que l'on en oublie comment s'orienter, comment retrouver son chemin, seul. « Yah ! Ne t'en fais pas, on va trouver le chemin, ce n'est pas comme si nous étions dans une immense forêt, et puis, je doute que l'on puisse revenir sur nos pas à chaque fois, c'est un endroit assez petit », comparé à d'autres endroits, bien sûr. Même si cela peut prendre une heure, je sais pertinemment que nous allons retrouver notre chemin. Je n'ai aucun doute là-dessus. Je continue donc de marcher, trouvant enfin le chemin, bien plus court en se perdant qu'en essayant de le suivre. Je fais un petit sourire à la jeuen femme et ébouriffe gentiment ses cheveux, « aigo ! D'accord, j'avoue que tu es forte et que tu n'angoisses jamais ». Je le dis de manière assez ironique, même si je me doute que pour le coup, elle n'a sûrement pas tant angoissé que ça, pas tant que la nuit n'était pas là. Si le soleil avait disparu je pense que ça aurait été différent, enfin . . . peut-être.
Je lève mes bras en guise d'inclinaison, « oh pardon ! C'est vrai que rester sur une île pendant plusieurs jours, c'est certainement pire que se perdre dans la forêt, alors tu as tout mon respect. Je n'oserai plus dire que tu étais angoissée, promis, puisque madame a connu pire », je rigole, et m'éloigne au cas où, si elle en vient à me frapper. Faut dire que j'aime bien la taquiner parfois. Je fronce quand même des sourcils, me demandant si elle va actuellement bien, après avoir subi un tel choc. Il faut dire que faire face à un naufrage, ça ne doit pas être facile et de tout repos. « J'espère que tu vas bien quand même, après ce qu'il t'est arrivé. On ne sort pas forcément indemne de telle aventure », heureusement que je ne l'ai pas su sur le moment, je pense que j'aurai paniqué pour elle. Heureusement qu'elle est là, aujourd'hui, à mes côtés. Je lui fais un grand sourire et lui fais un clin d'oeil alors qu'elle me tente à relever ce stupide défi, de celui qui arrive en premier jusqu'au bout. « Ok, mais attention, cette fois-ci, par de quartier », dis-je en m'élançant immédiatement sur la piste. Je pédale tellement vite, pousser par l'adrénaline et cette sensation si enivrante, que je ne vérifie pas si Hera me suit ou non, de toute manière, je sais qu'elle le fait. Je pousse quelques cris de joie, me sentant tellement bien. Faire du vélo, ça a quelque chose d'enivrant, surtout à cette vitesse. Je ralentis légèrement pour laisser Hera me passer devant et pour qu'elle puisse gagner. Arrivés à destination, je fais mine d'être à fond pour essayer de gagner mais lui laisse la place à quelques secondes près. « Aish ! Jai perdu ! Tu peux me demander ce que tu veux maintenant ! ».
Je lève mes bras en guise d'inclinaison, « oh pardon ! C'est vrai que rester sur une île pendant plusieurs jours, c'est certainement pire que se perdre dans la forêt, alors tu as tout mon respect. Je n'oserai plus dire que tu étais angoissée, promis, puisque madame a connu pire », je rigole, et m'éloigne au cas où, si elle en vient à me frapper. Faut dire que j'aime bien la taquiner parfois. Je fronce quand même des sourcils, me demandant si elle va actuellement bien, après avoir subi un tel choc. Il faut dire que faire face à un naufrage, ça ne doit pas être facile et de tout repos. « J'espère que tu vas bien quand même, après ce qu'il t'est arrivé. On ne sort pas forcément indemne de telle aventure », heureusement que je ne l'ai pas su sur le moment, je pense que j'aurai paniqué pour elle. Heureusement qu'elle est là, aujourd'hui, à mes côtés. Je lui fais un grand sourire et lui fais un clin d'oeil alors qu'elle me tente à relever ce stupide défi, de celui qui arrive en premier jusqu'au bout. « Ok, mais attention, cette fois-ci, par de quartier », dis-je en m'élançant immédiatement sur la piste. Je pédale tellement vite, pousser par l'adrénaline et cette sensation si enivrante, que je ne vérifie pas si Hera me suit ou non, de toute manière, je sais qu'elle le fait. Je pousse quelques cris de joie, me sentant tellement bien. Faire du vélo, ça a quelque chose d'enivrant, surtout à cette vitesse. Je ralentis légèrement pour laisser Hera me passer devant et pour qu'elle puisse gagner. Arrivés à destination, je fais mine d'être à fond pour essayer de gagner mais lui laisse la place à quelques secondes près. « Aish ! Jai perdu ! Tu peux me demander ce que tu veux maintenant ! ».
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Sam 12 Nov - 11:00 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l’air…
ft. Choi Rae Won
Qu’on soit bien d’accord : Il prenait tout de même un doux plaisir à la voir quelque peu fulminer ? Sinon, il ne lui ébourifferait pas les cheveux de la sorte ? – imaginait-il au moins tout le soucis qu’une telle chevelure pouvait engendrer afin de veiller à ce qu’elle ne s’emmêle pas de manière apocalyptique ? parce que oui, Hera y tenait et prenait grand soin de sa belle chevelure. Et en plus, il se moquait d’elle ? Une moue froncée et désapprobatrice, elle tarda son aîné du regard. Oui, elle n’avait pas peur de grand chose ! Non, ce n’était pas mignon, elle le savait. Les hommes préfèrent souvent les femmes fragiles dont la protection peut flatter autant leur égo que leur virilité. Ils n’aiment pas les femmes fortes. Pourtant, la singapourienne avait trop de fierté pour renoncer à cette assurance qui la rendait si courageuse. Néanmoins, il existait une différence entre le fait d’être effrayée et celui d’angoissée. Stressée ? Oh ça oui ô combien Hera pouvait l’être ! Peut-être était-ce pour cela qui démarrait si facilement au quart de tour ? Sous son apparence froide, elle était une boule de nerfs, un noeud d’angoisse qui appréhendait tant de ne pas être parfaite ! Parfaite physiquement, parfaite scolairement, culturellement, parfaite social… Oui bon là, la princesse avait toujours eu des difficultés à rentrer dans les rangs. Du moins dans son quotidien. Du moins selon les cadres de cette société des « gens lambda ». Selon ce que sa mère lui avait appris, il n’y avait pas de mal à toiser ceux qui lui étaient inférieurs. Par contre, mademoiselle la fille du Président Tsai Shen savait parfaitement vers illusion de politesse enjolivée par son joli minois lorsque les circonstances l’exigeaient. Certes, Hera avait les bassesses en horreur. Cependant, elle trouvait satisfaction dans la pensée de les duper. Il en était ainsi auparavant, mais désormais ? Comment se sentira-t-elle le jour où elle devra se replonger pleinement dans cet univers dont son exil lui avait permis de s’échapper ? Princesse qui n’avait toujours connu que ça, elle l’aimait cet univers fait de faux-semblants. Elle ne connaissait rien d’autre. Qu’en sera-t-il à présent que sa perception du monde avait commencé à changer ?
Et Raewon fut bien avisé de s’éloigner aussitôt après s’être moquée d’elle et de son expérience sur l’île. L’envie de lui décrocher un bon coup de pied dans le tibia ne lui manqua pas. Oppa ou pas Oppa ! Mais peut-être cela révélait-il un fond de vérité ? Peut-être que personne ne le croyait vraiment au sujet de leur mésaventure ? Et si les autres étudiants de la Yonsei pensait que le groupe de Gumiho s’était juste perdu en mer, s’arrêtant sur une île touristique faute de carburants, rassemblement de cas désespérés qu’ils formaient. Et leur folle imagination aurait conçu toute cette histoire de naufrage pour justifier la durée anormalement de longue voyage ? Sur certains points, cela pouvait s’entendre. Après tout, avec les Gumihos on pouvait s’attendre à toutes les bourdes possibles et inimaginables. Cependant ! La majorité des renards ne connaissant pas la honte, ils n’auraient jamais cherché à cacher leur incapacité à organiser à une croisière en mer. De surcroit, rares au sein de cette fraternité étaient ceux capables d’élaborer une telle histoire factice et surtout de s’y tenir ! Alors Hera aurait bien repris Raewon à ce sujet qu’il semblait prendre avec tant de légèreté, et en même temps, la singapourienne elle-même n’avait pas franchement envie de s’attarder sur ce sujet ! Puis finalement, ce fut le danseur lui-même qui lui fit comprendre qu’il ne faisait pas que prendre cette mésaventure à la dérision. Les traits froncés de la jeune fille se tendirent. À la fois légère surprise et touchée. Indemne, elle était persuadée de l’être. Peut-être n’avait-elle pas simplement consciences de maux enfouis qui avaient germé dans son esprit. Pas encore. Hera se contenta de hausser les épaules. De toute façon, elle n’avait sincère pas le coeur à ressasser ses souvenirs.
Alors diversion parfaite, la brunette proposa de réitérer leur course interrompue à l’allée. Raewon partit comme une flèche. Bon d’accord, à quel moment avait-elle encore oublié de réfléchir avant de proposer un défi aussi stupide ? Déjà que de base, elle n’avait peut-être pas la capacité de sérieusement rivaliser avec son aîné, mais en plus, l’endurance de ses muscles avait été plus qu’entamer avec les divers incidents précédents. Certes, le danseur ne disposait pas non plus de toute sa fraîcheur. Néanmoins dès les premiers mètres, l’étudiante en médecine comprit qu’elle ne pourrait l’emporter. Oh, elle n’en abandonna pas la course pour autant ! Même si c’était impossible, la brunette persévérait toujours ! Ce trait l’avait toujours caractérisé pour devenir encore plus fort au contact de son frère aîné lorsqu’il était entré dans sa vie. Cette persévérance et cette obstination inébranlable représentait peut-être leur seul point commun. La brunette l’avait exploité à fond afin de devenir de plus en plus proche de son frère. Pédaler dans le dos de Raewon lui rappelait l’image de Jae Hwa. À la seule différence que ce dernier ne l’aurait jamais laissée le dépasser… Parce qu’elle n’était pas dupe. Si elle avait pu gagner du terrain sur son Oppa ce fut bien parce que celui-ci avait ralentit la cadence. À bout de force ? Hera en doutait grandement ! Elle n’en refusa pas pour autant sa victoire :
« Youhou ! J’ai gagné ! » feint-elle de s’exclamer manifestement clairement son incrédulité.
La brunette ne goûta pas moins son plaisir lorsqu’elle se retourna vers son partenaire après avoir arrêté son vélo, sourire malicieux aux lèvres :
« Tu vas t’en mordre les doigts d’avoir laisser t’échapper la victoire de la sorte, Oppa ! »
Maintenant qu’elle avait obtenu le gain de lui demander tout ce qu’elle voulait, Hera n’allait pas s’en priver. Cependant, tel le voeu formulé au génie du la bouteille, il fallait y réfléchir soigneusement.
« Je garde mon droit pour plus tard. Ne t’inquiète pas, je ne l’oublierai pas et je m’en servirai avec grand discernement. »
Elle lui tira discrètement la langue. Puis, puisqu’ils étaient revenus au point de départ et que l’après-midi commençait être bien entamée. Elle lui proposa de rentrer. D’ici qu’ils atteignent le campus de la Yonsei, la nuit ne tarderait certainement plus à tomber.
Invité
Invité
Re: Envie de prendre l'air ~ ft. Oppa | Dim 13 Nov - 14:31 Citer EditerSupprimer
Envie de prendre l'air
Feat Hera
Je me retiens de rire devant la mine déconfite de Hera qui ne semble pas être très satisfaite de sa victoire. Je sais qu'elle n'est pas du genre à savourer sa victoire parce que je lui ai laissé cette chance, mais je n'allais quand même pas la doubler et gagner la partie, quelle image aurai-je eu en cet instant précis ? J'aurai peut-être mieux fait de gagner contre elle pour qu'elle puisse s'énerver ensuite d'avoir échoué. Les femmes, elles sont d'une complexité qui me dépasse parfois. Je hausse donc des sourcils et lui tire rapidement la langue. Je n'ai pas peur des représailles de mes actes, j'assume totalement le fait d'avoir échoué dans cette course, quelles qu'en soient les conséquences. Je suis un homme ou je n'en suis pas un, je dois accepter cette défunte que je me suis donné. Et puis de toute manière Hera ne va pas me donner quelque chose d'horrible, si ? Non ? Je ne sais pas. J'avoue que je commence subitement à douter. « Chose promise, chose faite, même si tu commences à me faire peur avec tes idées. Je sens que tu vas vouloir te venger de tout ce qu'il vient de se passer aujourd'hui ? Je vais essayer de me faire pardonner avant même que tu ne donnes le verdict pour le souhait ». Même si je ne doute pas une seule seconde qu'elle va s'en souvenir. Hera a une bonne mémoire, surtout pour ce type d'information. « Ok, t'as le droit de garder ton droit pour plus tard, je te laisse cette opportunité, parce que je suis un Oppa fort sympathique ». Je rigole en lui faisant un clin d'oeil. On finit par retourner à l'université, le soleil s'abaissant de plus en plus, et nos chemins devant se séparer. « A la prochaine fois Hera ! J'espère que tu ne vas pas oublier ton souhait pour la prochaine fois ». Je la prends rapidement dans mes bras et prends le chemin du retour, jusqu'au dortoir, retournant au sein de ma fraternité, sur mon vélo pour aller plus rapidement. J'espère pouvoir voir de nouveau une telle journée à ses côtés, c'est amusant de partager de tels moments avec Hera. Elle me fait penser à ma petite sœur et je pense que de jour en jour, je la considère comme telle.
Contenu sponsorisé
Page 2 sur 2 • 1, 2
Une petite réponse rapide
|
|