Faim des nuances de tes yeux. ☽ desyr.
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Faim des nuances de tes yeux. ☽ desyr. | Mar 13 Sep - 0:00 Citer EditerSupprimer
- AHN DEWEI & HWANG TASYR - On fait des choses terribles quand l' amour et la haine se confondent, des choses que l' on se reproche plus tard, que l'on regrette de ne pas avoir faites. L'épaule endolorie crie sa souffrance muette à son organisme gelé, échos répercuté à ses lèvres closes qui ne s'entrouvrent que d'un soupire lourd. Le garçon pousse la porte qu'il devine ouverte à ces heures tardives (à ces heures où les chiens rentrent et les loups sortent ; à ces heures où il est là) et s'engouffre dans le bâtiment non sans longer les murs, non sans laisser ses orbes dévorants détailler la pièce pour en apprendre les détails du bout des doigts. Les mèches sombres barrant la peau d'opale de son front, il glisse ses doigts à sa tignasse pour déloger les audacieuses, aiguiser sa vue à la noirceur des lieux, la noirceur de leurs blasons, la noirceur d'eux. Impudent imprudent, il tord son cou à inspecter les couloirs inconnus, fuir les éclats de rire, les éclats de vie ; il cherche l'éclat mortuaire. Voleur étranger rasant le béton vertical et ses peintures bancales, poussant les portes multiples en silence, ricanant de sa propre médisance. Enfin Tasyr le trouve (plus tôt qu'il ne l'aurait juré, plus tôt qu'il ne l'aurait aimé) dans un entrebâillement créé, imprime sur ses lèvres la courbe narquoise de sa découverte fructueuse. Et son épaule crie toujours. Et ses lippes sont toujours closes. Et son cœur est toujours à vif. Il s'enfonce dans la chambre sans préavis (qui l'aurait fait) pour artificier la surprise, ne pousse qu'un bruyant soupire lorsque son sac gorgé d'affaires fracasse le sol. « Tu me dois de l'argent, je viens les récupérer. Ou plutôt, je viens m'installer le temps que tu donnes assez de ta personne pour que je me juge remboursé. Ouais, faisons comme ça. » Il y a des histoires qui ne commencent jamais, d'autres qui refusent de voir la fin arriver. Certaines que l'on pense achevées, qui survivent aux vents et marées pour s'étendre jusqu'à l'infini ; qui arrêtent le temps pour ancrer leurs sentiments dans un présent éternel. De cette façon (qui est la leur, l'aveugle verrait l'évidence), les mois s'écoulent sans qu'il n'en ait cure, sans qu'il n'en soit curatif. Tasyr et ses vêtements moulants, syrien perdu dans les méandres d'une profession-chienne, d'une obcurité certaine ; aujourd'hui droit et soigné, presque apaisé (mais le monstre ne dort que tout au plus). Deux étrangers fâchés, les mots-poisons qui ont fusé ; son arrivée brutale à la raison simulée (parce que lui, il est las de s'en passer). Il le toise du haut de ses pupilles moqueuses, ricane sans attendre. « Ça fait longtemps, non ? D'autant plus qu'on a pas vraiment pu finir, la dernière fois. Ecoute mec, j'ai vraiment besoin d'argent en ce moment. » L'eau houleuse glisse sous les ponts mais les habitudes ont la vie dure ; la provocation étincelle au fond de ses yeux plissés par le sourire vicieux. Il ne ment pourtant pas tant. Il a besoin d'argent pour toutes les illicites qu'il recommence à prendre (à contre cœur, de bon esprit). Ses mains blanches se lèvent jusqu'à la fermeture de sa veste qui l'étouffe pour ôter la barrière ; s'abaissent jusqu'à son jean de triste matière pour l'en délester. « J'te propose un extra pour moins cher que d'habitude, cette tenue-là, elle les fait tous craquer. » Soubrette soft à la teinte d'abysse, et son sourire qui fend son visage moins creux, l'attention à la recherche de la sienne. Il se moque de piétiner seul sa fierté, paradoxalement fier de la laisser de côté, pour peu qu'il puisse le gêner et le malmener autant qu'il le fut. Il aime ça, ses folies, ses colères et ses éclats (et la nuance de ses yeux dans ces moments-là). code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 657 WORDS. |
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Re: Faim des nuances de tes yeux. ☽ desyr. | Mar 13 Sep - 21:40 Citer EditerSupprimer
- AHN DEWEI & HWANG TASYR - On fait des choses terribles quand l' amour et la haine se confondent, des choses que l' on se reproche plus tard, que l'on regrette de ne pas avoir faites. Allongé en étoile sur ce lit emprunté depuis plusieurs jours déjà, les draps sont propres et frais, tout juste changés, Moeko était passée par là. Les yeux dans le vague, à demi clos, il fixe de plafond. La petite fenêtre qui laisse entrer le jour dans la pièce est ouverte. Le léger vent de dehors s'infiltre dans ses cheveux, les faisant virevolter de part et d'autre de son visage. Ses mèches rebelles le chatouillent, son nez se fronce mécaniquement . Il semble mignon, presque reposé. Pourtant intérieurement, Dewei se force, avec hargne, et il tente de la visualiser cette plage de sable fin. Cette eau transparente et cette chaleur étouffante à plusieurs kilomètres de Seoul. Les Philippines lui semblent loin à présent, Manille et ses folies aussi. Les problèmes occultés, les soucis éradiqués étaient revenus aussi vite qu'ils ne c'étaient enfuit. Le frappant sauvagement de plein fouet, l’assommant presque tant le chinois avait presque oublié à quel point ils étaient imposant. Pendant ces quelques mois de répis, loin de tout, il c'était ressourcé, à présent le train-train reprenait et tout l'engloutissait. Ô mon beau pays, Ô mon paradis, Ô mon utopie, que tu me semble si loin. Depuis son entrevue avec Satan, dans cet appartement pourtant si neutre, mais emprunt d'une atmosphère pesante, Dewei ne pouvait se résigner à y songer. A longueur de journée. De ses mots-venin à ses gestes peu anodins. Son sourire diaboliquement malicieux, à la lueur de rage étincelant au fond de ses orbes ténèbres. Et puis bien sur ses baisers, surtout le dernier.. Passant une main dans ses cheveux encore mouillés par sa douche passée, il souffle, las de se torturé à nouveau. Et il grogne en entendant cette maudite porte s’ouvrir, s’apprêtant à pester sur celui qui osait le déranger. Mais la silhouette que son regard rencontra lui ôta toutes paroles tandis qu'il restait stoïque, alors que le Syrien se débarrassait de son baluchon sur un soupir soulagé. Au creux de son ventre, une fine chaleur se dégage, mais il ne laisse rien transparaître. Il était venu finalement. Son expression pourtant neutre d'origine se déchire en un rictus amusé, alors qu'il se redresse sur le matelas laissant se découvrir son corps initialement sous les couvertures, habillé d'un simple bas de jogging. « Parce que tu crois que les choses fonctionnent ainsi ? Qui t'a laissé entrer même ? J'ai pas mon mot à dire ? Jusqu'ici tu viens m'emmerder, c'est pas possible.» Le ton de sa voix n'était pas énervé, juste bien amusé par son arrivée inopinée. Il l'avait bien entendu sonner cet interphone, quelques minutes avant que le président Gumiho n'entre dans la chambre, mais pas une seule seconde il ne se serait douté que c'était lui. Il y a de ses personnes qui, qu'importent leurs actions, bonnes ou mauvaises, nous marquent à vif. Inscrivent leur trace de manière indélébile dans notre vie. Tasyr l'avait marqué au fer chaud. « La dernière fois que j'tai proposé du fric, tu m'as clairement envoyé me faire foutre et dans ma grande bonté j'tai quand même laissé l'argent. Aujourd'hui tu viens m'en réclamer ? J'suis pas Crésus. » Ces derniers temps le Scorpion ne manquait pas d'argent, merci les conneries recommençait, mais jamais le Syrien n'était venu lui faire une telle demande. Sur son front se forma des plis, alors qu'il fronçait un peu les sourcils. « Il t'arrive quoi ? » La curiosité, ce vilain défaut. Mais c'était ainsi, quand il s'agissait de lui, inconsciemment, il voulait tout savoir. Vestiges d'une vie partagé, d'un passé commun, bien trop présent. Et sans broncher ses yeux le parcourent alors qu'il retire sa veste. Dewei ne comprend pas tout de suite, c'est en lui voyant ôter son jean qu'instinctivement son regard s'assombrit, puis le fou rire tombe, aussi lourd qu'est l'absurdité de sa tenue. « C'est pas sérieux.. » C'est la seule chose qu'il parvint à prononcer. Mais dans ses éclats de rire, il les distingue, tout de même ses longues jambes fines élancées. « Quand il s'agit de toi, c'est pas pseudo fille dont j'ai envie, tu devrais pourtant le savoir ~ » Sa langue claque contre son palet, laissant planer sa phrase dans l'air comme si c'était la chose la plus normal du monde. Massant sa nuque, sans le quitter du regard, il s'installe en tailleur devant lui. « Dans qu'elle merde tu t'es encore foutu ? Tu serais jamais venu me trouver moi, si t'avais pas des problèmes. » code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 799 WORDS. |
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Re: Faim des nuances de tes yeux. ☽ desyr. | Mer 14 Sep - 10:09 Citer EditerSupprimer
- AHN DEWEI & HWANG TASYR - On fait des choses terribles quand l' amour et la haine se confondent, des choses que l' on se reproche plus tard, que l'on regrette de ne pas avoir faites. Jeudi. C'était un jeudi que la constatation malsaine l'avait frappé au visage au détour d'un regard porté à la fenêtre ; l'évidence avait perforé sa peau pour se mêler à son sang, bloquer ses artères, faire bourdonner ses tempes. Ses doigts avaient creusé l'intérieur de ses poignets, désireux d'ôter à sa peau la sensation des siens qui persiste et s'éveille chaque nuit tombée ; maladie incurable. Il avait pourtant refusé de décrocher ses astres tristement pétillants du carreau sali, le corps courbé vers l'avant pour s'adonner pleinement à son observation indiscrète. Taille féline au bassin frétillant, pupilles verticales lacérant l’Obscurité, babines narquoises que seuls les habitués-compagnons peuvent distinguer ; le chat errant sur la courbure du toit vestige d’antan. L'aboiement brutal et dévorant, répétitif, du chien fou qui gratte au pied du mur chaque soir dans l'espoir d'y planter les crocs, sans défaillir un jour seulement à leurs rendez-vous nocturnes. Le syrien, sans le remarquer, avait apposé sur ses lèvres un sourire bancal, l'estomac retourné par deux vagabonds vivant pour la haine de l'autre sans comprendre que cet autre représentait la raison même de leur routine, quotidien, existence. Les questions ont heurté le barrage de sa fierté, retourné la houleuse vague de ses incertitudes, ébranlé les fondations de ses acquis ; tourné la page vers l'arrière d'un livre déjà bien avancé, forçant à la relecture du chapitre précédent sous un nouvel angle. Puis elle est venue ; il a sursauté lorsque ses mains ont effleuré ses bras. Il a su que les choses ne suivaient plus leur cours lorsque, captif de la tendresse-douceur, il a soupiré par regret de la criminelle douleur sulfureuse. La tempête fait déborder le ruisseau, conduit l'eau à s'évader, mais la sécheresse reviendra forcer la routine ; sans doute. Les bras croisés sur son buste ridiculement caché par un tissu trop féminin, Tasyr pince ses lippes, arque un sourcil. Il n'a pas su refréner le débordement, les pulsions ; ni le présent souvenir de leurs baisers passés. Les raisons justifiant son besoin de le voir furent multiples, mais aucune n'excusa suffisamment son comportement si ce n'est le viscéral besoin d'argent qui suicide lentement l'humanité (et eux, qui sont déjà presque entièrement consumés). Les rires du natif d'Hong Kong glacent son sang pourtant bouillonnant en pleine coagulation, transpercent sa fierté de parts et d'autres pour laisser de discrètes rougeurs diaprer ses joues presque peu creuses désormais. « T'occupes, ça te regarde pas après tout. Je veux juste mon fric. » Taz, la main glissant le long du costume, s'empresse néanmoins de tirer sur l'infâme jupe dans l'espoir vain de couvrir quelques parcelles de peau supplémentaires. Sa voix éclate, courroucée par une estime malmenée, tente avec peine de détourner l'attention du scorpion de son corps outrageusement exposé. « D'ailleurs, avec les intérêts, tu peux préparer un petit paquet de billets. J'en aurais besoin. » Ses pupilles se dilatent, brisant les méandres d'une enfance-innocence remontée à la surface depuis les mois passés, noyant les espoirs d'un futur fructueux par de simples mots flottant à la surface de la pièce. Tasyr, les frissons fleurissant sur ses bras et remontant à son cou pour l'enserrer comme le lierre sournois, plonge ses dents dans sa lèvre impitoyablement déchirée. « Alors laisse-moi enlever ça. » Le gumiho entrouvre sa bouche non-épargnée pour laisser filtrer un discret soupire, preuve immatérielle de ses hormones adolescentes masquées au moyen d'un contrat, d'un travail simulé. Ses doigts attrapent les ficelles, délient les nœuds, libèrent sa peau blanche et striée du noir qui l'étouffait. Nu, le grain frémissant de la morsure du froid imaginaire, le diablotin visse son regard brillant dans les prunelles du Némésis retrouvé ; passe sa langue sous ses dents, la mâchoire suivant délicieusement le geste. Quelques pas pour combler l'espace de son corps remplumé, et finalement l'arrêt définitif, la résorption honteuse du vice non-assumé. « Putain j'peux pas. Au pire file moi des sous, je te rembourserai, mais je peux pas faire ça. » Les gestes rapides, la pudeur recouvrée, le presque-homme retrouve la chaleur de ses vêtements d'un soupire conforté. « Oublie ce qu'il vient de se passer. Je suis plus comme ça, j'ai rompu le contrat, alors oublie. Je veux plus jamais qu'on en parle. » Supplication masquée au timbre de la colère amère, ses fesses rejoignent le lit et, finalement, son dos s'appuie contre l'épaule de celui qu'il s'efforce à fuir depuis toujours ; pour mieux retrouver, toujours. « Je suis pas dans la merde, j'ai juste retrouvé mon ancien dealer et il profite de sa notoriété pour faire grimper les prix, ce fils de pute. » Haussement d'épaule, désintérêt. « J'ai vu un chat, jeudi. J'aime bien les chats, ça rend les chiens complètement dingues sans faire d'effort. » Si tu vois où je veux en venir. Et je sais que tu vois ; tu vois toujours tout. En particulier ce à quoi le reste du monde est aveugle ; tu me vois moi. code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 878 WORDS. |
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Re: Faim des nuances de tes yeux. ☽ desyr. | Mer 14 Sep - 20:47 Citer EditerSupprimer
- AHN DEWEI & HWANG TASYR - On fait des choses terribles quand l' amour et la haine se confondent, des choses que l' on se reproche plus tard, que l'on regrette de ne pas avoir faites. Ouvres tes yeux, cesses donc de te mettre des œillères. Ca va te faire mal, peut-être que tu souffrira à t'en ronger les ongles, à t'en tirer les cheveux, à t'en arracher les tripes. Mais plus tard, lorsque la douleur se sera consumée, que tes maux se seront annihilés, le monde qui s'offrira à toi te semblera tellement plus limpide. Chaque actions est ainsi pour une raison définit, chaque personnes entrant dans ton existence n'est pas non plus arrivée là pour un rien. Alors poses toi Dewei, et regardes. Arrêtes de subir ta vie. Commémore ton passé, ne tente jamais plus de l'oublier et plus tard, dans très longtemps sûrement, quelqu'un sera là pour t'écouter la raconter, l'existence que tu auras mené. Et en le voyant lui, Tasyr, dans cette chambre peu éclairée. Vêtu de cette tenue ridicule, son visage orné de ce faible sourire feintant la sûreté, ses pupilles ébènes c'étaient entrouvertes. Jamais il ne pourrait tirer un trait sur lui. Sur son grain de folie, sa douceur enfouie. Sur les frissons qu'il sait si bien lui provoquer, le sons de sa voix au lever. Ses gestes brusques, mais peu assurés. Sa rage, son mal-être, sa haine, sa folle folie furieuse. Il n'oublierait pas, jamais. Ses doigts triturent les couvertures tandis qu'il le regarde du coin de l'oeil sans perdre son rictus amusé un seul instant. Un faible rire s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'il secoue la tête de gauche à droite. « Ca me regarde pas tu dis ? A partir du moment ou on vient me réclamer du fric, j'aime autant savoir pour qu'elle raison j'vais devoir casquer tu comprends. » Et il n'avait même pas dit non. Parce qu'il n'était pas ainsi, surtout quand ça le concernait. Il le savait à une époque, aujourd'hui il le sait encore. L'e jeune homme chétif face à lui représentait dans la vie sa plus grande faiblesse. Rien n'y personne n'était parvenu à le blesser au même degrés qu'il l'avait fait lui, pour personne Dewei ne c'était déjà rabaissé, sauf pour lui encore une fois. Ca donne le tournis de penser ça, d'assumer ça, mais c'est ainsi, il ne pouvait rien y changer. « T'as pas non plus envie que je vende mon cul pour assouvir tes besoins ? Non parce qu'on sait jamais, je demande au cas ou hn. » Sans la moindre gêne il débarquait chez lui, sans la moindre gêne il lui réclamait de l'argent. Mais le chinois ne s'énerva pas, bien trop concentré encore à assimiler le fait qu'il était revenu. La chose la plus dérangeante dans leur histoire, si c'est comme ça qu'on pouvait appeler la chose qui les reliait, c'était la capacité qu'ils avaient à se détruire, à se réduire en miette. Puis le lendemain à avoir occulté. Y'a pas de haine, y'a pas d'arrière goût dégueulasse. Y'a juste un sourire sur les lèvres du plus âgé, un sourire dont le seul détenteur du secret n'en savait probablement rien. Un sourire qui depuis bien trop de temps n'avait pas rayonné à ce point. Quant il commence à retirer sa robe, le scorpion ne détourne pas les yeux. Il le ressent ce léger trouble, il le perçoit ce voile fin qui se loge devant ses pupilles. Mais il ne détourne pas les yeux, pourtant Dewei soupire. Son enveloppe charnelle est toujours la même, un peu plus maigre, un peu plus chétif, mais dans ses actions il ne reconnaît pas le gamin exécrable qu'il avait adoré. Ce jeu bien trop dangereux auquel il jouait avec connaissance, pourtant ce soir son rôle était bancal, beaucoup moins sûr que l'autre soir. « Tu souris narquoisement, mais tes yeux ne parlent pas le même langage. » En le scrutant, en le détaillant, il parvenait à l'entrevoir, cet autre lui, ce garçon désinvolte qui d'un simple regard, d'une simple parole été parvenu à lui retourner le cerveau. Il n'était pas très loin, juste camouflé sous ce déguisement grotesque, sous ce masque que Tasyr se donnait. Et ça le désole, juste un peu. Le matelas s'affaisse à ses côtés, son visage se penche en arrière et ses yeux se ferme. Alors il était si désespéré que ça ? « Tu penses vraiment que j'vais te donner de l'argent pour que t'aille te tuer à petit feu ? » Y'a un pétard qui fume encore dans un cendrier au pied du lit sur lequel il est installé, ironie du sort, hôpital qui se fout de la charité. « T'as arrêté ? » Il pose son regard sur son dos et scrute la naissance de ses épaules, la chute de sa nuque, sa peau semble douce, son regard papillonne et il frissonne. « Tu me demande d'oublier taz encore une fois, continuellement. » Du bout des doigts, il vient saisir son menton, le faisant pivoter avant d'ôter ses phalange de sa peau bien trop rapidement. « Mais j'en ai pas envie. » J'compte bien conserver tous nos souvenirs Taz, même les plus sombres. « Y'a une enveloppe au fond de mon sac de sport » Il pointe le pas de la porte, un énorme sac dégueulant de vêtements y traîne. « Prends ce que tu veux et vas y. Si t'es là que pour ça, j'suppose que c'est bon non ? Pas besoin de planter ta tente. » Et il espéra, aussi fort qu'il le pouvait qu'il ne s'en aille pas, pas maintenant, pas si vite. code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 965 WORDS. |
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Re: Faim des nuances de tes yeux. ☽ desyr. | Jeu 15 Sep - 12:26 Citer EditerSupprimer
- AHN DEWEI & HWANG TASYR - On fait des choses terribles quand l' amour et la haine se confondent, des choses que l' on se reproche plus tard, que l'on regrette de ne pas avoir faites. L'homme voit le monde de haut, de telle façon à ce qu'il le domine. L'homme voit le monde de haut, de sorte à ne jamais le quitter des yeux ; de si haut toutefois que l'essentiel lui échappe inévitablement. Il cherche à étendre son pouvoir au plus large, néglige les détails ; planifie tant que tout lui échappe. Les fondations sont branlantes, friables, si frêles et chétives qu'un simple zéphyr-douceur pourraient les emporter. Les acquis sont éphémères, reposer dessus semble suicidaire. L'être humain, bipède, avancé, si indécemment évolué, n'a permis son ascension au trône qu'à l'aléatoire. Il stagne depuis qu'il fait dorénavant ses choix reproductifs sur des critères maigrelets plutôt que s'abandonner dans une réflexion faussement aléatoire à la passion des hormones les plus fortes. Tasyr lui, a fait ce choix. Il s'est abandonné (sans doute animal au fond de ses entrailles, il n'y aurait que ça pour justifier) de nombreuses fois à ces passions criminelles qui l'ont malmenées ; il en sort évolué à chaque altercation avec le Diable. Et il le sait. Peu de gens le comprennent, moins encore le suspectent, mais en dépit des apparences, le syrien est un dévorant érudit. Savoir acéré, connaissances aiguisées ; il aime à avoir un avis sur tout, aiment ceux qui ont un avis sur tout. Et il aurait, délicieusement, aimé tendre ses oreilles à l'avis qu'il aurait porté sur les chats. L'avis qu'il aurait porté sur leur métaphore, pour peu qu'il l'eut comprise. Le dos repose sur l'épaule bancale avec l'espoir fructueux qu'elle en supporte le poids d'une vie qui courbe son échine. Les paupières closes, il laisse l'air flirter, danser, au faible espace de ses lèvres, le bout des incisives dévoilé. Les omoplates à nu par l'absence d'un haut, le pantalon si remonté qu'il plie son ventre en plusieurs parts de peau sous sa position, il se moque d'être ainsi exposé aux yeux de l'ennemi-nécessité. « Qui sait ? Je ne pensais pas que c'est ça qui te gênerait autant, toi aussi tu m'as tué à petits feux sans culpabilité. Laisse moi au moins choisir de quelle façon je veux en baver. » L'enfant pâle avait poussé la porte, l'esprit embrumé par les élans de colère, de remords et de tristesse incomprise ; venu pour retourner l'univers de l'autre, hurler des insanités, scalper à vif sa fierté et son égo. Il demeure pourtant étrangement calme, osant étrangement poser sa nuque sur la peau de l'Ombre, obligeant sa gorge en déglutition à la vue du ciel de béton. Le brasier qui les poussait à s'opposer par le passé s'amenuise, il n'en reste que la flamme vacillante d'une bougie, mais ses astres emplis de douce folie savent se faire charbon lorsqu'il le faut. Son calme précède la tempête, il connaît ses points sensibles (peu importe de quel ordre soient-ils) autant que Dewei se souvient des siens ; il le sait, en mettrait sa main à couper. « J'ai arrêté parce que Lei a accepté de sortir avec moi. Depuis qu'on est en couple, j'ai jamais été aussi sage. » souffre. Souffre de me voir à ses côtés, souffre de mon absence d'audace s'il te plaît. Couvre tes yeux du voile de la colère, dilate tes pupilles, donne moi l'impression fugace de retrouver le regard de nos débuts. « J'ai jamais été aussi heureux non plus, en fait. » Vérité si mensongère ; mensonge si véritable. Le bonheur caressé du bout des pulpes, embrassé avec ferveur, étreint d'une forme de candeur ; et c'est pas lui, il s'en sent étranger, indigne. Secrètement la nuit tombée, il réclame, la gorge nouée, ses démons pour qu'ils reviennent. « Je me moque que tu ais envie ou non, tu le feras. On oublie tous. Après tout, j'avais beau promettre, je t'ai bien déjà oublié non ? » Tasyr-venin, prince d'hiver, cœur de glace, esprit givré, sentiments pourtant perce-neiges. Ses mots disent une chose, le propos-même en révèle une autre. La flamme étincelle de façon plus virulente, la bougie s'embrase au creux de ses reins. Et ses lèvres adoptent le sourire narquois, les pupilles noircies par le rire muet de la douleur procurée. Le gumiho se relève rapidement, avec l'entrain de la rancœur, du dégoût (un peu comme si la peau de Dewei le brûlait de parts et d'autres), marque la distance entre leurs corps pour s'accroupir près du sac. Il fouille sans once d'hésitation, paradoxalement passionné par son occupation, déchirant et meurtrissant ses lippes douloureuses en extirpant les souvenirs aussi aisément que des vêtements. « C'est à moi, ça. Je le garde avec moi. » Pull aux mailles fines, col dorsale trop plongeant, tissu sans formes aucune ; son préféré. Celui qu'il portait chaque nuit, qu'il s'est attribué par la force des choses alors qu'il ne lui appartient nullement. Le syrien s'empresse de l'enfiler, découvrant la naissance de ses épaules et une part de ses omoplates sans s'en formaliser ; agrippe enfin l'enveloppe comme le dû de toute une vie. « C'est fou, on dirait presque que tu veux que je te dise merci. N'y compte pas trop, tu mérites pas ce genre de mots. » Le gamin moqueur relevé, il comble néanmoins l'espace entre eux pour empoigner ses mèches de sa main libre, y enrouler ses doigts avec violence, les malmener en les tirant vers l'arrière avec une forme de sauvagerie propre à son imprévisible aliénation. Ses dents plongent dans la peau de son cou, retenue oubliée, ne se satisfaisant que lorsque les tissus annihilés laissent ses papilles danser avec la saveur-rouille sanguine. Laisser sa marque. Partir ensuite. « Bon, parler de tout ça m'a presque foutu la trique alors je vais essayer d'aller me faire Freya avant de partir. » L'ombre de ses mots s'évapore lorsque son corps s'engouffre par la porte ; parti comme il était venu, traînant la surprise derrière lui. Pourtant incapable de quitter les lieux vraiment, déambulant dans les couloirs en se moquant d'être repéré cette fois, le sac sur l'épaule. Au fond, Tasyr aimerait qu'on le remarque, que sa présence monte jusqu'à lui. Que le hongkongais désire l'attraper, l'étriper, l'égorger, le saigner ; qu'il lui court après comme ils l'ont toujours fait. code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 1112 WORDS. |
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