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Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes.
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Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Ven 16 Sep - 17:08 Citer EditerSupprimer
Le brouhaha ambiant l’enveloppait. Le hall du cinéma s’activait un rythme des va-et-vient du public, les séances sortantes et les autres sur le point de commencer. Ou encore celles qui accordaient encore un temps de battements aux intéressés indécis. Perchée sur ses élégants talons mettant gracieusement en valeur le galbe de ses jambes jusqu’à sa jupe aux teintes bordeaux serrée autour de sa taille de guêpe d’autant plus soulignée par son chemisier clair à manche trois quart au tissu quelque peu ample, tout aussi fin que léger, Zhang Hera balaya vaguement l’entrée du cinéma. Ses yeux en rencontrèrent quelques autres, inconnus. Le port déjà fier et noble, elle sentait que d’autant plus flattée par l’admiration qu’elle pouvait lire dans les yeux de ses ombres passagères.
Elle avait pris soin de se faire jolie pour l’occasion. Non pas que la Singapourienne avait perdu l’habitude de soigner constamment son apparence, loin de là. Mais ce jour-ci, Hera s’était habillée avec une forme d’enthousiasme et une once de jubilation niaise inhabituelle. Oh ! Elle ne manqua pas de se rappeler elle-même à l’ordre en pensée ! Il n’y avait pas de quoi faire tout un foin de cette sortie ! Après tout, ce n’était qu’un rendez-vous. Son tout premier rendez-vous ! Après tout, ce n’était que Lui ! Et en même temps, c’était justement Lui ! Son coeur s’emballait pour trébucher et déchanter tout aussi vite. Son esprit ne savait vraiment qu’en penser.
Et tout ses regards qui se posaient sur eux. C’était une certitude, ils allaient bien ensemble. C’était une évidence. Comme un moment attendu depuis de longues années qui se concrétisait enfin. Et pourtant, aussi harmonieux pouvait apparaître leur couple, quelque chose sonnait faux. Les iris de la belle se reportèrent sur son nouveau petit ami debout à côté d’elle, et se relevèrent lentement jusqu’à son visage. Nouveau et si ancien à la fois. Ils avaient été ensemble depuis si longtemps sans l’être. Ils étaient désormais ensemble sans l’être vraiment non plus. Comme une promesse d’antan enfin signé sur un papier alors que leurs coeurs ne savent plus s’ils résonneront à nouveau un jour en choeur ?
Quelques jours auparavant, l’étudiante en seconde année de médecine s’était aussi apprêtée avec raffinement, bien plus encore. Arborant sa longue jupe rose ouverte sur un côté mais avec distinction, escarpins à la main, Hera avait arpenté les couloirs du dortoir Gumiho sur la pointe des pieds. Bien que toujours élégante, la brunette ne les avait pas accoutumés non plus à une apparence aussi synonyme de luxe. Elle avait préféré et fortement espéré ne croiser aucun de ses camarades de fraternité dans cette tenue, histoire d’éviter les questions. Questions auxquelles sur le moment, elle n’aurait guère su que répondre. Elle-même avait été surprise par la soudaine invitation à diner de Lee Hyeon. Tous deux se connaissaient depuis l’enfance. Ils pouvaient même peut-être se considérer comme ayant été proches. Pourtant, depuis son arrivée à la Yonsei au printemps dernier, ils ne s’étaient guère contactés. Hera l’avait évité en tout cas ! Et notamment parce qu’ils avaient été proches ! Elle ignorait si le talentueux pianiste eut l’intention de la côtoyer ou si cette absence de communication entre eux lui convenait, mais la brunette avait bien trop honte de sa condition actuelle pour essayer de renouer avec cet être si précieux du passé. Bon et puis, avouons-le, Hera possédait cette foutue fierté qui faisait qu’elle n’avait nulle envie de lui démontrer à quel point il avait pu garder une place importante dans son esprit sans que lui-même fasse le premier pas vers elle.
Pas qu’il avait finalement franchi avec cette invitation plutôt inattendue ! Parce qu’elle était heureuse à cette perspective et parce qu’il y avait longtemps qu’elle n’avait plus mis les pieds dans un restaurant aussi huppé que celui où il l’a conviait, la singapourienne n’avait absolument aucune raison de refuser. Un léger sourire sincère s’esquissa d’ailleurs sur le bord de ses lèvres lorsqu’elle parvint à sortir du dortoir sans avoir attiré l’attention. Ce même sourire que son coeur lui déroba à la vue du jeune homme en face d’elle à l’entrée du restaurant où le taxi l’avait déposé. Une fois à tablée, ses yeux ne purent s’empêcher d’admirer encore davantage le visage de Lee Hyeon. Cet homme si séduisant était-il vraiment ce petit garçon qu’elle avait rencontré près de quinze auparavant et qui lui avait dérobé son coeur d’enfant ? De manière troublante, Hera savait que la réponse était à la fois oui et non.
Et cette remarque, Hera se la faisait encore aujourd’hui, dans ce hall de cinéma. Lee Hyeon était vraiment beau. Aussi fière pouvait-elle, la jolie brune ne pouvait que reconnaître le charme hypotonique qui se dégageait de lui. Bien sûr, il n’était pas venu le jour où elle le lui avouerait sincèrement ! Quoique, les paroles échappaient souvent un peu vite à sa langue bien trop franche. Cependant, au-delà ce charisme apparent aux yeux de tous, Hera voyait une autre personne. Non plusieurs personnes, l’amour de son enfance et ce garçon devenu si différent en grandissant. Elle mit sa main en mouvement, puis marqua un temps d’hésitation. Elle ne savait pas non plus comment les couples devaient se comporter dans la réalité. Et finalement déposa doucement ses doigts sur la manche de son petit ami :
« Tu as choisi un film qui te plairait, Hy… Oppa ? » se corrigea-t-elle quelque peu mal à l’aise avant d’ôter sa main pour la déposer sur sa propre joue en proie au feu de l’embarras en détournant la tête.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Le brouhaha ambiant l’enveloppait. Le hall du cinéma s’activait un rythme des va-et-vient du public, les séances sortantes et les autres sur le point de commencer. Ou encore celles qui accordaient encore un temps de battements aux intéressés indécis. Perchée sur ses élégants talons mettant gracieusement en valeur le galbe de ses jambes jusqu’à sa jupe aux teintes bordeaux serrée autour de sa taille de guêpe d’autant plus soulignée par son chemisier clair à manche trois quart au tissu quelque peu ample, tout aussi fin que léger, Zhang Hera balaya vaguement l’entrée du cinéma. Ses yeux en rencontrèrent quelques autres, inconnus. Le port déjà fier et noble, elle sentait que d’autant plus flattée par l’admiration qu’elle pouvait lire dans les yeux de ses ombres passagères.
Elle avait pris soin de se faire jolie pour l’occasion. Non pas que la Singapourienne avait perdu l’habitude de soigner constamment son apparence, loin de là. Mais ce jour-ci, Hera s’était habillée avec une forme d’enthousiasme et une once de jubilation niaise inhabituelle. Oh ! Elle ne manqua pas de se rappeler elle-même à l’ordre en pensée ! Il n’y avait pas de quoi faire tout un foin de cette sortie ! Après tout, ce n’était qu’un rendez-vous. Son tout premier rendez-vous ! Après tout, ce n’était que Lui ! Et en même temps, c’était justement Lui ! Son coeur s’emballait pour trébucher et déchanter tout aussi vite. Son esprit ne savait vraiment qu’en penser.
Et tout ses regards qui se posaient sur eux. C’était une certitude, ils allaient bien ensemble. C’était une évidence. Comme un moment attendu depuis de longues années qui se concrétisait enfin. Et pourtant, aussi harmonieux pouvait apparaître leur couple, quelque chose sonnait faux. Les iris de la belle se reportèrent sur son nouveau petit ami debout à côté d’elle, et se relevèrent lentement jusqu’à son visage. Nouveau et si ancien à la fois. Ils avaient été ensemble depuis si longtemps sans l’être. Ils étaient désormais ensemble sans l’être vraiment non plus. Comme une promesse d’antan enfin signé sur un papier alors que leurs coeurs ne savent plus s’ils résonneront à nouveau un jour en choeur ?
Quelques jours auparavant, l’étudiante en seconde année de médecine s’était aussi apprêtée avec raffinement, bien plus encore. Arborant sa longue jupe rose ouverte sur un côté mais avec distinction, escarpins à la main, Hera avait arpenté les couloirs du dortoir Gumiho sur la pointe des pieds. Bien que toujours élégante, la brunette ne les avait pas accoutumés non plus à une apparence aussi synonyme de luxe. Elle avait préféré et fortement espéré ne croiser aucun de ses camarades de fraternité dans cette tenue, histoire d’éviter les questions. Questions auxquelles sur le moment, elle n’aurait guère su que répondre. Elle-même avait été surprise par la soudaine invitation à diner de Lee Hyeon. Tous deux se connaissaient depuis l’enfance. Ils pouvaient même peut-être se considérer comme ayant été proches. Pourtant, depuis son arrivée à la Yonsei au printemps dernier, ils ne s’étaient guère contactés. Hera l’avait évité en tout cas ! Et notamment parce qu’ils avaient été proches ! Elle ignorait si le talentueux pianiste eut l’intention de la côtoyer ou si cette absence de communication entre eux lui convenait, mais la brunette avait bien trop honte de sa condition actuelle pour essayer de renouer avec cet être si précieux du passé. Bon et puis, avouons-le, Hera possédait cette foutue fierté qui faisait qu’elle n’avait nulle envie de lui démontrer à quel point il avait pu garder une place importante dans son esprit sans que lui-même fasse le premier pas vers elle.
Pas qu’il avait finalement franchi avec cette invitation plutôt inattendue ! Parce qu’elle était heureuse à cette perspective et parce qu’il y avait longtemps qu’elle n’avait plus mis les pieds dans un restaurant aussi huppé que celui où il l’a conviait, la singapourienne n’avait absolument aucune raison de refuser. Un léger sourire sincère s’esquissa d’ailleurs sur le bord de ses lèvres lorsqu’elle parvint à sortir du dortoir sans avoir attiré l’attention. Ce même sourire que son coeur lui déroba à la vue du jeune homme en face d’elle à l’entrée du restaurant où le taxi l’avait déposé. Une fois à tablée, ses yeux ne purent s’empêcher d’admirer encore davantage le visage de Lee Hyeon. Cet homme si séduisant était-il vraiment ce petit garçon qu’elle avait rencontré près de quinze auparavant et qui lui avait dérobé son coeur d’enfant ? De manière troublante, Hera savait que la réponse était à la fois oui et non.
Et cette remarque, Hera se la faisait encore aujourd’hui, dans ce hall de cinéma. Lee Hyeon était vraiment beau. Aussi fière pouvait-elle, la jolie brune ne pouvait que reconnaître le charme hypotonique qui se dégageait de lui. Bien sûr, il n’était pas venu le jour où elle le lui avouerait sincèrement ! Quoique, les paroles échappaient souvent un peu vite à sa langue bien trop franche. Cependant, au-delà ce charisme apparent aux yeux de tous, Hera voyait une autre personne. Non plusieurs personnes, l’amour de son enfance et ce garçon devenu si différent en grandissant. Elle mit sa main en mouvement, puis marqua un temps d’hésitation. Elle ne savait pas non plus comment les couples devaient se comporter dans la réalité. Et finalement déposa doucement ses doigts sur la manche de son petit ami :
« Tu as choisi un film qui te plairait, Hy… Oppa ? » se corrigea-t-elle quelque peu mal à l’aise avant d’ôter sa main pour la déposer sur sa propre joue en proie au feu de l’embarras en détournant la tête.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Ven 16 Sep - 20:20 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Le bruit. La foule. Hyeon se sent comme noyé par tant d'agitation autour de lui. Il n'aime pas spécialement cette ambiance si étouffante. Il suffoque quelques secondes mais ferme rapidement les yeux, reprenant le fil de sa respiration. Il tente de se calmer, pour oublier tout ça, tout ce monde, tout ce bourdonnement qui ne cesse de résonner dans le creux de ses oreilles. Il oublie son environnement, il s'oublie. Quelques secondes. Juste le temps de se reprendre en main. Il finit par n'entendre que les palpitations de son cœur qui tambourine dans un rythme cadencé. Bien plus rapide que la normale. Il n'aime pas cette sensation si inconnue et si incompréhensible. Il se sent étranger, étranger à son propre corps. Rien de positif n'en ressort. Il attend. Attend que ça passe. Que ça se termine. Cette sensation si mystérieuse. Et puis tout prend fin, rapidement. Son corps se relâche progressivement, lui permettant de souffler, de nouveau. Tout redevient normal. Il est normal. Il ouvre précipitamment ses yeux et là . . . il la voit, face à lui. Dans sa robe bordeaux, affinant sa silhouette, ses cheveux balayant son visage de porcelaine, un sourire aux lèvres . . . Un cœur qui s'arrête dans un battement d'aile. Prudemment, Hyeon s'avance jusqu'à elle, la saluant de son plus beau sourire, lui offrant un bouquet de roses au parfum envoûtant. « Pour toi, ma chère Hera, en gage de notre . . . . amour ». Son regard glisse jusqu'au sien, s'ancrant dans la prunelle de ses yeux, s'y noyant quelques secondes. Quelques battements de cils, songe d'une nuit d'été.
Les mains posés sur la table, le visage endurci et fatigué, l'air sérieux, Hyeon n'ose croiser le regard de sa partenaire, se trouvant face à elle. Elle est là, vêtue de sa plus belle robe, charmant, inconsciemment, les quelques hommes présents dans cette pièce, désireux de l'avoir pour eux, envieux de sa personne . . . Et lui, il se tient en sa présence, mais n'entreprend rien. Il reste silencieux. Sans un mot à son égard. Il ne sait comment aborder le sujet, par quoi commencer, comment la rassurer. Les mots se perdent au travers de sa gorge. Il n'a pas pour habitude d'entamer une telle discussion. Il ne le fait jamais. C'est toujours à l'autre de venir à lui, toujours à l'autre de lui faire une telle déclaration. Jamais, ô grand jamais, il ne s'est laissé tenter à une telle pratique car il n'en voyait pas l'utilité, la nécessité. Et puis, il n'en a jamais eu besoin. Mais aujourd'hui, la situation se prête au jeu. Il se doit de le lui demander. La situation l'exige. Ses parents l'exigent. Lui, il n'exige rien. Il ne sait même pas ce qu'il désire. Il ne désire sûrement rien car il ne désire pas. Il ne sait même pas ce qu'il doit ressentir en cet instant précis. De l'angoisse ? De la joie ? De la peine ? Comment doit-il se comporter ? Que doit-il dire ? Hyeon ne sait pas. Il ne sait jamais rien. Ce n'est pas de son domaine. Il inspire profondément. Doit-il le lui dire maintenant ? Avant que le repas ne soit servi ? Ou doit-il attendre la fin pour que cela soit plus facile à digérer ? Il n'est pas doué pour ça. Il ne s'y connaît pas. Il aimerait être désolé pour Hera, mais il ne l'est pas car il ne comprend pas. Il aimerait culpabiliser, se sentir mal à l'aise, mais rien. Rien de tout ça. Il ne sait pas. Il ne sait pas ce qu'un homme ordinaire doit penser. Et il ne se pose même la question de ce que lui doit penser. Ça ne lui vient pas en esprit.
Après quelques longues minutes de silence, son regard vient s'implanter dans celui de Hera et, dans un certain automatisme, sans l'ombre d'une émotion, il lui dit, « sortons ensemble ». Il se retient d'écarquiller les yeux, surpris lui-même par cette déclaration, si déconcertante. Son cœur manquant un battement.
Marchant à ses côtés, Hyeon regarde autour d'eux et constate avec un certain embarras, qu'il ne démontre pas, qu'il n'y a que des couples, tous différents les uns des autres. Chacun montrant à l'autre son affection, son amour. Lui n'a pas cette habitude. Il ne montre aucun signe d'affection avec ses partenaires, et se contente de leur sourire, de quelques mots placés à certains moments clés, rien de plus. Mais aujourd'hui, il s'agit de Hera. Et Hera, ce n'est pas n'importe qui. Malgré la distance des années, elle reste ce qu'elle est. Le papillon de ses nuits.
Il sursaute lorsqu'il l'entend l’appeler ''Oppa'', terme qu'elle n'a jamais, auparavant, utilisé. Il ne montre aucun trouble, le cache en tout cas, et se contente de lui sourire. « Je te suivrai Hera . . . ». Il pose son regard sur elle pour glisser jusqu'aux affiches face à lui. Il prendra le film qu'elle choisira car il est venu pour elle et pas pour le film. Sans le savoir, Hyeon ne désire pas faire de ce premier rendez-vous un rendez-vous banal, sans une once de distractivité. Non, au contraire. Il ne veut pas qu'Hera en ressorte frustrée. D'ordinaire, il n'en a que faire et ne prête aucune attention à sa partenaire, mais, encore une fois, il s'agit de Hera. Amour du passé, amour d'enfant, certainement révolu, inconnu et impossible. « Souhaites-tu boire ou manger quelque chose ? Peut-être que du pop-corn sera la bienvenue ? Je vais en chercher pendant que tu pars prendre les places de cinéma du film de ton choix ». Bien sûr, il sait pertinemment que lui ne mange pas de choses sucrées, c'est uniquement pour Hera ou . . . peut-être aussi pour fuir. Qui sait ? Il ne le sait pas, mais il a besoin de fuir cette situation si pesante. Il ne se doute pas, il ne sait pas, mais il est angoissé.
ft. Hyeon & Hera
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Tenue ▬ Le bruit. La foule. Hyeon se sent comme noyé par tant d'agitation autour de lui. Il n'aime pas spécialement cette ambiance si étouffante. Il suffoque quelques secondes mais ferme rapidement les yeux, reprenant le fil de sa respiration. Il tente de se calmer, pour oublier tout ça, tout ce monde, tout ce bourdonnement qui ne cesse de résonner dans le creux de ses oreilles. Il oublie son environnement, il s'oublie. Quelques secondes. Juste le temps de se reprendre en main. Il finit par n'entendre que les palpitations de son cœur qui tambourine dans un rythme cadencé. Bien plus rapide que la normale. Il n'aime pas cette sensation si inconnue et si incompréhensible. Il se sent étranger, étranger à son propre corps. Rien de positif n'en ressort. Il attend. Attend que ça passe. Que ça se termine. Cette sensation si mystérieuse. Et puis tout prend fin, rapidement. Son corps se relâche progressivement, lui permettant de souffler, de nouveau. Tout redevient normal. Il est normal. Il ouvre précipitamment ses yeux et là . . . il la voit, face à lui. Dans sa robe bordeaux, affinant sa silhouette, ses cheveux balayant son visage de porcelaine, un sourire aux lèvres . . . Un cœur qui s'arrête dans un battement d'aile. Prudemment, Hyeon s'avance jusqu'à elle, la saluant de son plus beau sourire, lui offrant un bouquet de roses au parfum envoûtant. « Pour toi, ma chère Hera, en gage de notre . . . . amour ». Son regard glisse jusqu'au sien, s'ancrant dans la prunelle de ses yeux, s'y noyant quelques secondes. Quelques battements de cils, songe d'une nuit d'été.
Les mains posés sur la table, le visage endurci et fatigué, l'air sérieux, Hyeon n'ose croiser le regard de sa partenaire, se trouvant face à elle. Elle est là, vêtue de sa plus belle robe, charmant, inconsciemment, les quelques hommes présents dans cette pièce, désireux de l'avoir pour eux, envieux de sa personne . . . Et lui, il se tient en sa présence, mais n'entreprend rien. Il reste silencieux. Sans un mot à son égard. Il ne sait comment aborder le sujet, par quoi commencer, comment la rassurer. Les mots se perdent au travers de sa gorge. Il n'a pas pour habitude d'entamer une telle discussion. Il ne le fait jamais. C'est toujours à l'autre de venir à lui, toujours à l'autre de lui faire une telle déclaration. Jamais, ô grand jamais, il ne s'est laissé tenter à une telle pratique car il n'en voyait pas l'utilité, la nécessité. Et puis, il n'en a jamais eu besoin. Mais aujourd'hui, la situation se prête au jeu. Il se doit de le lui demander. La situation l'exige. Ses parents l'exigent. Lui, il n'exige rien. Il ne sait même pas ce qu'il désire. Il ne désire sûrement rien car il ne désire pas. Il ne sait même pas ce qu'il doit ressentir en cet instant précis. De l'angoisse ? De la joie ? De la peine ? Comment doit-il se comporter ? Que doit-il dire ? Hyeon ne sait pas. Il ne sait jamais rien. Ce n'est pas de son domaine. Il inspire profondément. Doit-il le lui dire maintenant ? Avant que le repas ne soit servi ? Ou doit-il attendre la fin pour que cela soit plus facile à digérer ? Il n'est pas doué pour ça. Il ne s'y connaît pas. Il aimerait être désolé pour Hera, mais il ne l'est pas car il ne comprend pas. Il aimerait culpabiliser, se sentir mal à l'aise, mais rien. Rien de tout ça. Il ne sait pas. Il ne sait pas ce qu'un homme ordinaire doit penser. Et il ne se pose même la question de ce que lui doit penser. Ça ne lui vient pas en esprit.
Après quelques longues minutes de silence, son regard vient s'implanter dans celui de Hera et, dans un certain automatisme, sans l'ombre d'une émotion, il lui dit, « sortons ensemble ». Il se retient d'écarquiller les yeux, surpris lui-même par cette déclaration, si déconcertante. Son cœur manquant un battement.
Marchant à ses côtés, Hyeon regarde autour d'eux et constate avec un certain embarras, qu'il ne démontre pas, qu'il n'y a que des couples, tous différents les uns des autres. Chacun montrant à l'autre son affection, son amour. Lui n'a pas cette habitude. Il ne montre aucun signe d'affection avec ses partenaires, et se contente de leur sourire, de quelques mots placés à certains moments clés, rien de plus. Mais aujourd'hui, il s'agit de Hera. Et Hera, ce n'est pas n'importe qui. Malgré la distance des années, elle reste ce qu'elle est. Le papillon de ses nuits.
Il sursaute lorsqu'il l'entend l’appeler ''Oppa'', terme qu'elle n'a jamais, auparavant, utilisé. Il ne montre aucun trouble, le cache en tout cas, et se contente de lui sourire. « Je te suivrai Hera . . . ». Il pose son regard sur elle pour glisser jusqu'aux affiches face à lui. Il prendra le film qu'elle choisira car il est venu pour elle et pas pour le film. Sans le savoir, Hyeon ne désire pas faire de ce premier rendez-vous un rendez-vous banal, sans une once de distractivité. Non, au contraire. Il ne veut pas qu'Hera en ressorte frustrée. D'ordinaire, il n'en a que faire et ne prête aucune attention à sa partenaire, mais, encore une fois, il s'agit de Hera. Amour du passé, amour d'enfant, certainement révolu, inconnu et impossible. « Souhaites-tu boire ou manger quelque chose ? Peut-être que du pop-corn sera la bienvenue ? Je vais en chercher pendant que tu pars prendre les places de cinéma du film de ton choix ». Bien sûr, il sait pertinemment que lui ne mange pas de choses sucrées, c'est uniquement pour Hera ou . . . peut-être aussi pour fuir. Qui sait ? Il ne le sait pas, mais il a besoin de fuir cette situation si pesante. Il ne se doute pas, il ne sait pas, mais il est angoissé.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Sam 17 Sep - 10:45 Citer EditerSupprimer
« Je te suivrai… » Ses mots résonnèrent à ses oreilles et pénétrèrent jusqu’à son coeur. Ils n’avaient aucun sens particulier, aucune profondeur et pourtant ils résonnèrent comme un écho. Souvenirs d’enfance, la toile du passé se tissa autour d’eux. Jour de son anniversaire, le son des notes du piano planait encore dans les airs. Les doigts du pianiste loin de son clavier, logés au creux de cette main qui l’emmenait avec elle, mais sa mélodie se jouait encore dans leur oreille. Douce mélancolie. La petite princesse au coeur jaloux l’emportait avec elle, loin de cette foule, loin de ses esprits avides et désireux. Il était à elle et rien qu’à elle. Sa fierté se refusait déjà à l’avouer mais son coeur ne pouvait supporter de le partager. Enfant gâtée. Capricieuse princesse. Ensemble, ils avaient trouvé refuge dans un coin isolé de l’immense demeure de Zhang Tsai Shen. Main dans la main, doigts entrelacés, assis par terre contre un mur ils s’étaient adossés. Ils n’étaient déjà plus ces deux petits enfants qui autrefois avaient fait voeu de mariage et de fidélité. Ils avaient déjà changé, mais une voix inaudible leur soufflait encore le murmure d’une promesse. Fil du destin noué autour de leurs poignets…
Ses fleurs à la main, Hera les reprocha de son visage afin d’en humer l’effluve délicat, afin d’accorder un instant de répit à son coeur et à son esprit confus par cette situation. Ses iris se figèrent sur les roses. Vague sentiment de lassitude dévoilait dans un léger soupir imperceptible. L’intention était belle. L’intention était là. Mais le coeur n’y était pas. Des roses. Juste des roses. Un classique. Un choix conventionnel. Un choix digne de Lee Hyeon. Or, elle, elle avait appris le langage des fleurs. Elle apprécia le geste assurément, sincèrement. Cependant, pour deux personnes qui se connaissaient depuis si longtemps, ce bouquet manquait cruellement de personnalité. Soudainement, elle y voyait beaucoup plus clair à travers et ses mots, et ses gestes. Elle se résignait accepter la vérité, à comprendre la raison de son mal être qui lui donnait l’impression que tout ceux-ci sonnait faux.
Hera s’était égarée dans la contemplation du visage de son amour d’enfance. Le destin semblait digne d’un conte de fée. Qu’elle jeune fille ne rêverait pas de voir le héros de son enfance devenir un prince charmant ? Lee Hyeon semblait être l’incarnation même de ce rêve. Mais, par définition, le rêve ne peut devenir réalité et c’était le cas. Il semblait. Le silence perdura entre eux. Hera prit conscience qu’elle était en train de le fixer et réciproquement. Son regard se détourna alors pour balayer vaguement la salle du restaurant. Elle essaya d’attacher son intention sur la décoration, mais au fond, son esprit cherchait seulement un échappatoire. Pourquoi se sentait-elle intimidée de la sorte ? Etait-ce l’intensité du regard du pianiste qu’elle ressentait à fleur de peau qui la mettait si mal à l’aise ? Et puis, soudain les mots de Hyeon claquèrent comme un coup de fouet en l’air à ses oreilles. « Sortons ensemble » Sa tête se tourna de nouveau face à lui, plongeant son regard incrédule dans le sien. Il paraissait si serein dans son attitude, mais cette lueur qui se reflétait sur ses iris le trahissait. Elle comprit alors. Elle put le lire dans ses yeux. Abaissant légèrement les paupières et reprenant une posture calme et sereine. Parfaitement maitresse de son corps, de son coeur et ses mots, Hera lui répondit :
« D’accord. »
C’était une sorte d’arrangement, n’est-ce pas ? La question n’était pas celle des sentiments mais de la conformité aux codes de cette société, n’est-ce pas ? L’important était qu’ils avaient confiance l’un en l’autre malgré toutes ces années qui les avaient séparés, n’est-ce pas ?
Comme si cela n’était pas suffisant de se contenter de lui laisser la charge du choix, Lee Hyeon tenta également de prendre la fuite. Ce fut bien ainsi que Hera interpréta le fait que le pianiste s’en aille si présentement lui acheter quelque chose à grignoter qu’elle en désirait pas. D’ailleurs, il semblait si presser qu’il ne lui avait pas laissé le temps de répondre. Avait-il oublié à qui il avait à faire ? S’il croyait qu’il pouvait échapper aussi facilement à Zhang Hera ! Roulant des yeux dans un soupir tandis qu’il s’éloignait, sa petite amie ne tarda pas à le rattraper et le retint doucement par le bras.
« Où crois-tu aller comme ça ? »
Elle lui fit face et secoua la tête avec désapprobation tandis qu’un léger sourire se peignait sur les lèvres, car au fond l’attitude de Hyeon qui voulait faire le galant homme sans vraiment savoir si prendre avec sincérité l’amusait.
« Es-tu vraiment déjà sortie avec une femme auparavant ? Attends ! interrompit-elle toute réponse éventuelle en déposant son doigt sur les lèvres du pianiste. Je ne veux pas savoir ! »
Elle ôta son doigt et reprit :
« Tu ne peux pas te contenter de faire comme c’est écrit dans les livres ou comme dans les dramas. »
D’accord, elle non plus, elle n’avait pas de meilleure référence mais ça, elle n’était pas obligée de lui avouer et au moins, elle était encore doté d’un tant soit peu de sentiments.
« Premièrement, avant de jouer les galants hommes essaye d’enregistrer ce qui ferait sincèrement plaisir à ta partenaire. Oh… C’est un peu étrange de parler de moi de la sorte… Enfin bref, je reprends ! D’après mes souvenirs, je ne suis guère plus friandes de sucreries que toi. Si moi je m’en souviens, tu devrais en faire autant. Alors, on oublie les popcorns ! Deuxièmement… »
Elle le reprit par le bras et le conduisit jusqu’à la file d’attente des caisses d’entrée.
« Comme je suis la plus adorable des petites amies, j’ai envie d’aller voir le film qui te ferais plaisir ! Alors, tu as doute la file d’attente pour méditer sur ton choix ! »
Hera sortit une brochure du cinéma de sa pochette.
« Tiens, tu trouveras les résumés des films là-dedans. »
ft. Hyeon & Hera
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« Je te suivrai… » Ses mots résonnèrent à ses oreilles et pénétrèrent jusqu’à son coeur. Ils n’avaient aucun sens particulier, aucune profondeur et pourtant ils résonnèrent comme un écho. Souvenirs d’enfance, la toile du passé se tissa autour d’eux. Jour de son anniversaire, le son des notes du piano planait encore dans les airs. Les doigts du pianiste loin de son clavier, logés au creux de cette main qui l’emmenait avec elle, mais sa mélodie se jouait encore dans leur oreille. Douce mélancolie. La petite princesse au coeur jaloux l’emportait avec elle, loin de cette foule, loin de ses esprits avides et désireux. Il était à elle et rien qu’à elle. Sa fierté se refusait déjà à l’avouer mais son coeur ne pouvait supporter de le partager. Enfant gâtée. Capricieuse princesse. Ensemble, ils avaient trouvé refuge dans un coin isolé de l’immense demeure de Zhang Tsai Shen. Main dans la main, doigts entrelacés, assis par terre contre un mur ils s’étaient adossés. Ils n’étaient déjà plus ces deux petits enfants qui autrefois avaient fait voeu de mariage et de fidélité. Ils avaient déjà changé, mais une voix inaudible leur soufflait encore le murmure d’une promesse. Fil du destin noué autour de leurs poignets…
Ses fleurs à la main, Hera les reprocha de son visage afin d’en humer l’effluve délicat, afin d’accorder un instant de répit à son coeur et à son esprit confus par cette situation. Ses iris se figèrent sur les roses. Vague sentiment de lassitude dévoilait dans un léger soupir imperceptible. L’intention était belle. L’intention était là. Mais le coeur n’y était pas. Des roses. Juste des roses. Un classique. Un choix conventionnel. Un choix digne de Lee Hyeon. Or, elle, elle avait appris le langage des fleurs. Elle apprécia le geste assurément, sincèrement. Cependant, pour deux personnes qui se connaissaient depuis si longtemps, ce bouquet manquait cruellement de personnalité. Soudainement, elle y voyait beaucoup plus clair à travers et ses mots, et ses gestes. Elle se résignait accepter la vérité, à comprendre la raison de son mal être qui lui donnait l’impression que tout ceux-ci sonnait faux.
Hera s’était égarée dans la contemplation du visage de son amour d’enfance. Le destin semblait digne d’un conte de fée. Qu’elle jeune fille ne rêverait pas de voir le héros de son enfance devenir un prince charmant ? Lee Hyeon semblait être l’incarnation même de ce rêve. Mais, par définition, le rêve ne peut devenir réalité et c’était le cas. Il semblait. Le silence perdura entre eux. Hera prit conscience qu’elle était en train de le fixer et réciproquement. Son regard se détourna alors pour balayer vaguement la salle du restaurant. Elle essaya d’attacher son intention sur la décoration, mais au fond, son esprit cherchait seulement un échappatoire. Pourquoi se sentait-elle intimidée de la sorte ? Etait-ce l’intensité du regard du pianiste qu’elle ressentait à fleur de peau qui la mettait si mal à l’aise ? Et puis, soudain les mots de Hyeon claquèrent comme un coup de fouet en l’air à ses oreilles. « Sortons ensemble » Sa tête se tourna de nouveau face à lui, plongeant son regard incrédule dans le sien. Il paraissait si serein dans son attitude, mais cette lueur qui se reflétait sur ses iris le trahissait. Elle comprit alors. Elle put le lire dans ses yeux. Abaissant légèrement les paupières et reprenant une posture calme et sereine. Parfaitement maitresse de son corps, de son coeur et ses mots, Hera lui répondit :
« D’accord. »
C’était une sorte d’arrangement, n’est-ce pas ? La question n’était pas celle des sentiments mais de la conformité aux codes de cette société, n’est-ce pas ? L’important était qu’ils avaient confiance l’un en l’autre malgré toutes ces années qui les avaient séparés, n’est-ce pas ?
Comme si cela n’était pas suffisant de se contenter de lui laisser la charge du choix, Lee Hyeon tenta également de prendre la fuite. Ce fut bien ainsi que Hera interpréta le fait que le pianiste s’en aille si présentement lui acheter quelque chose à grignoter qu’elle en désirait pas. D’ailleurs, il semblait si presser qu’il ne lui avait pas laissé le temps de répondre. Avait-il oublié à qui il avait à faire ? S’il croyait qu’il pouvait échapper aussi facilement à Zhang Hera ! Roulant des yeux dans un soupir tandis qu’il s’éloignait, sa petite amie ne tarda pas à le rattraper et le retint doucement par le bras.
« Où crois-tu aller comme ça ? »
Elle lui fit face et secoua la tête avec désapprobation tandis qu’un léger sourire se peignait sur les lèvres, car au fond l’attitude de Hyeon qui voulait faire le galant homme sans vraiment savoir si prendre avec sincérité l’amusait.
« Es-tu vraiment déjà sortie avec une femme auparavant ? Attends ! interrompit-elle toute réponse éventuelle en déposant son doigt sur les lèvres du pianiste. Je ne veux pas savoir ! »
Elle ôta son doigt et reprit :
« Tu ne peux pas te contenter de faire comme c’est écrit dans les livres ou comme dans les dramas. »
D’accord, elle non plus, elle n’avait pas de meilleure référence mais ça, elle n’était pas obligée de lui avouer et au moins, elle était encore doté d’un tant soit peu de sentiments.
« Premièrement, avant de jouer les galants hommes essaye d’enregistrer ce qui ferait sincèrement plaisir à ta partenaire. Oh… C’est un peu étrange de parler de moi de la sorte… Enfin bref, je reprends ! D’après mes souvenirs, je ne suis guère plus friandes de sucreries que toi. Si moi je m’en souviens, tu devrais en faire autant. Alors, on oublie les popcorns ! Deuxièmement… »
Elle le reprit par le bras et le conduisit jusqu’à la file d’attente des caisses d’entrée.
« Comme je suis la plus adorable des petites amies, j’ai envie d’aller voir le film qui te ferais plaisir ! Alors, tu as doute la file d’attente pour méditer sur ton choix ! »
Hera sortit une brochure du cinéma de sa pochette.
« Tiens, tu trouveras les résumés des films là-dedans. »
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Dim 18 Sep - 14:37 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Mensonge ou bien vérité cachée. Hyeon se perd dans ses propres gestes, délicats ou indélicats. Il sait pourtant comment agir dans une telle situation, il doit juste rester éloigner, tout en extirpant quelques sourires fabuleux, quelques mots mélodieux, rien de plus. Néanmoins, en présence de sa partenaire, prénommée Hera, ce n'est pas aussi aisé qu'auparavant, qu'avec les autres. Cette fois-ci est différente. Son cœur, scellé, vole d'images en images, souvenirs du passé, amour égaré. Peut-il simplement rester auprès d'elle, sans pour autant y être totalement investi ? Peut-il juste la regarder au loin sans acte de tendresse ? Peut-il éloigner son cœur des battements d'hirondelle ? Et si son cœur, abîmé par le temps, retrouve âme qui vive ? Et si la présence de Hera, à ses côtés, bouscule de nouveau sa vie si insipide ? N'a t-il pas peur des retentissements que cela peut avoir sur lui ? N'a t-il pas la crainte de voir son cœur de nouveau épris ? Un amour passé, c'est un amour ancré. Il peut se conjuguer à tout temps et retrouver le chemin du présent. Désarçonné, Hyeon préfère fuir, furtivement, voie plus rapide. Mais dans son agonie, Hera le retient. Retenant sa fuite. Son regard, d'un brun profond, se pose sur elle, avec un soupçon d'amertume. Il ne sait pour quelle raison elle l'arrête, mais il n'aime pas. Ce fait si frustrant. « Bien . . . .», Hyeon commence sa phrase d'une voix ferme mais Hera vient poser ses doigts sur ses lèvres, l'interrompant avant même d'avoir pu finir. Ce qui le perturbe grandement. Elle n'a jamais, ô grand jamais, posé ses doigts sur ses lèvres, ressentant cela comme une intrusion brusque. Aucune femme auparavant n'a pu avoir un tel contact avec lui, avoir tant de proximité. Pourtant, ce n'est rien. Juste des doigts contre des lèvres. Rien de plus, rien de moins. Et pourtant, si peu peut devenir beaucoup lorsqu'il s'agit de Hyeon. Oubliant cette soudaine préoccupation, Hyeon repense à ce que la jeune femme lui a dit précédemment. En tant que pianiste renommé, il a une certaine renommée auprès des femmes, et des hommes. De ce fait, il a une grande possibilité de choix en terme de femme. Il peut avoir celle qu'il souhaite, même s'il ne souhaite aucune. Il a donc eu l'occasion, de nombreuses fois, d'être auprès de femmes, mais juste auprès d'elles. C'est tout. Mais Hera . . . Hera c'est différent. C'est tout.
Hyeon retient sa respiration, sans même s'en rendre compte. Lui qui ne sait pas ce qu'est que la peur, la crainte. Lui qui ne connaît pas ce type de situation, si particulière. Le passé ressurgit, brutal et amer lorsque les lèvres de Hera lui donnent sa réponse, si attendue, le rendant si fiévreux. Il s'arrête quelques secondes. Le temps se stoppe net, dans sa trajectoire, s'amusant à lui faire repasser ce moment si imparfait. Comment sont-ils arrivés à ce stade ? Comment ont-ils fait pour n'être que des âmes éperdues ? Pourquoi eux ? Pourquoi comme ça ? Hyeon aurait voulu éviter cette situation à Hera. Il aurait voulu que le cours de leur chemin soit différent, mais ainsi soit-il. Ils n'ont guère de choix, pris par les obligations sociales. Il aurait souhaité éviter cela à Hera, sa Hera. Hera, amour d'enfance, du passé, amour brûlant, platonique, amour perdu mais retrouvé, amour douloureux et viscéral. « Alors faisons comme ça. Tu es désormais ma . . . petite amie ». Les mots sonnent faux, légèrement douloureux. Il souhaiterait s'excuser, lui demander pardon pour tant de froideur, mais il n'y arrive pas, il ne le ressent pas, pas directement, mais au plus profond de lui, c'est le cas. Il n'est pas le petit ami idéal. Il ne va rien lui apporter, juste désillusion et désespoir. Le serveur arrive, prenant alors leur commande, rompant cette atmosphère si austère. Hyeon commande pour eux deux, et se tourne ensuite vers Hera, essayant de déceler la moindre déception, le moindre ressenti. Est-ce que cela changera quelque chose entre eux ? Ils ont déjà trop changé. Leur relation a changé. Alors qu'adviendront-ils avec tout ça ? Des inconnus ? Des étrangers ? L'un pour l'autre, que seront-ils ? « Il faudra officialiser tout ça, autour d'un rendez-vous ? ». Que ça manque cruellement de romantisme.
« Mais nous sommes dans la réalité Hera » dit-il après avoir entendu de tels mots. Quand il repense à sa demande, qui n'avait rien d'idéaliste, il se dit qu'elle a dû être déçue, blessée par ses paroles. Hyeon écoute, attentivement, les paroles de Hera, celle-ci semblant vouloir lui apprendre comment il doit se comporter lors d'un rendez-vous. Inconsciemment, il enregistre chacune de ses paroles, malgré le fait qu'il ne montre aucune expression, le visage froid, manquant totalement d'expression. Cela lui semble bien compliqué, d'être en couple, d'avoir un rendez-vous concret, réel, avec une partenaire. Ça ne lui plaît pas. Il ne connaît pas tout ça, cela lui échappe et il n'a sûrement pas envie d'apprendre. Il n'a pas besoin de ce genre d'informations, si futiles. C'est ce qu'il pense, ou du moins, tente de penser. Car il écoute. Dans un coin de son esprit, il enregistre. « Pardon. Je dois avouer que cette information a échappé à mon esprit. J'ai tendance à me souvenir des détails me concernant, principalement ». Il n'est pas égocentrique, c'est juste qu'il n'a jamais été attaché à quiconque et que de ce fait, il ne retient les informations sur la personne que lorsque c'est nécessaire. Par exemple, il va se souvenir du parfum d'une femme quand temps voulu, ses préférences en temps voulu. C'est tout. Mais Hera il la connaît depuis tant d'années . . . Il sait certaines informations la concernant mais avec son esprit tourmenté, étant dans une situation délicate et incommode, il les oublie, peu à peu. Il est surpris lorsque Hera le pousse jusqu'à la queue, l'intimant de choisir le film. Mais, d'ordinaire, ce n'est pas comme ça. Dans les couples, c'est l'homme qui laisse choisir la femme, pas le contraire. « Hera . . . L'homme ne peut pas choisir. Ça ne fonctionne pas comme ça ». Hyeon fronce légèrement des sourcils et l'attrape par le bras, la retenant de force. « Je refuse Hera. Tu es ma petite amie, alors tu dois choisir, je dois te faire plaisir ». Il la regarde, intensément. En vérité, Hyeon n'a jamais choisi, on ne le lui a jamais demandé, alors il ne sait pas choisir. Il a besoin de Hera, mais il ne le dira pas, car il ne sait pas qu'il a besoin d'elle. « S'il te plaît Hera, reste et choisis ». Il abaisse son bras, la lâchant, lui laissant finalement le choix de rester ou de partir, ses yeux lui suppliant presque de rester à ses côtés.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ Mensonge ou bien vérité cachée. Hyeon se perd dans ses propres gestes, délicats ou indélicats. Il sait pourtant comment agir dans une telle situation, il doit juste rester éloigner, tout en extirpant quelques sourires fabuleux, quelques mots mélodieux, rien de plus. Néanmoins, en présence de sa partenaire, prénommée Hera, ce n'est pas aussi aisé qu'auparavant, qu'avec les autres. Cette fois-ci est différente. Son cœur, scellé, vole d'images en images, souvenirs du passé, amour égaré. Peut-il simplement rester auprès d'elle, sans pour autant y être totalement investi ? Peut-il juste la regarder au loin sans acte de tendresse ? Peut-il éloigner son cœur des battements d'hirondelle ? Et si son cœur, abîmé par le temps, retrouve âme qui vive ? Et si la présence de Hera, à ses côtés, bouscule de nouveau sa vie si insipide ? N'a t-il pas peur des retentissements que cela peut avoir sur lui ? N'a t-il pas la crainte de voir son cœur de nouveau épris ? Un amour passé, c'est un amour ancré. Il peut se conjuguer à tout temps et retrouver le chemin du présent. Désarçonné, Hyeon préfère fuir, furtivement, voie plus rapide. Mais dans son agonie, Hera le retient. Retenant sa fuite. Son regard, d'un brun profond, se pose sur elle, avec un soupçon d'amertume. Il ne sait pour quelle raison elle l'arrête, mais il n'aime pas. Ce fait si frustrant. « Bien . . . .», Hyeon commence sa phrase d'une voix ferme mais Hera vient poser ses doigts sur ses lèvres, l'interrompant avant même d'avoir pu finir. Ce qui le perturbe grandement. Elle n'a jamais, ô grand jamais, posé ses doigts sur ses lèvres, ressentant cela comme une intrusion brusque. Aucune femme auparavant n'a pu avoir un tel contact avec lui, avoir tant de proximité. Pourtant, ce n'est rien. Juste des doigts contre des lèvres. Rien de plus, rien de moins. Et pourtant, si peu peut devenir beaucoup lorsqu'il s'agit de Hyeon. Oubliant cette soudaine préoccupation, Hyeon repense à ce que la jeune femme lui a dit précédemment. En tant que pianiste renommé, il a une certaine renommée auprès des femmes, et des hommes. De ce fait, il a une grande possibilité de choix en terme de femme. Il peut avoir celle qu'il souhaite, même s'il ne souhaite aucune. Il a donc eu l'occasion, de nombreuses fois, d'être auprès de femmes, mais juste auprès d'elles. C'est tout. Mais Hera . . . Hera c'est différent. C'est tout.
Hyeon retient sa respiration, sans même s'en rendre compte. Lui qui ne sait pas ce qu'est que la peur, la crainte. Lui qui ne connaît pas ce type de situation, si particulière. Le passé ressurgit, brutal et amer lorsque les lèvres de Hera lui donnent sa réponse, si attendue, le rendant si fiévreux. Il s'arrête quelques secondes. Le temps se stoppe net, dans sa trajectoire, s'amusant à lui faire repasser ce moment si imparfait. Comment sont-ils arrivés à ce stade ? Comment ont-ils fait pour n'être que des âmes éperdues ? Pourquoi eux ? Pourquoi comme ça ? Hyeon aurait voulu éviter cette situation à Hera. Il aurait voulu que le cours de leur chemin soit différent, mais ainsi soit-il. Ils n'ont guère de choix, pris par les obligations sociales. Il aurait souhaité éviter cela à Hera, sa Hera. Hera, amour d'enfance, du passé, amour brûlant, platonique, amour perdu mais retrouvé, amour douloureux et viscéral. « Alors faisons comme ça. Tu es désormais ma . . . petite amie ». Les mots sonnent faux, légèrement douloureux. Il souhaiterait s'excuser, lui demander pardon pour tant de froideur, mais il n'y arrive pas, il ne le ressent pas, pas directement, mais au plus profond de lui, c'est le cas. Il n'est pas le petit ami idéal. Il ne va rien lui apporter, juste désillusion et désespoir. Le serveur arrive, prenant alors leur commande, rompant cette atmosphère si austère. Hyeon commande pour eux deux, et se tourne ensuite vers Hera, essayant de déceler la moindre déception, le moindre ressenti. Est-ce que cela changera quelque chose entre eux ? Ils ont déjà trop changé. Leur relation a changé. Alors qu'adviendront-ils avec tout ça ? Des inconnus ? Des étrangers ? L'un pour l'autre, que seront-ils ? « Il faudra officialiser tout ça, autour d'un rendez-vous ? ». Que ça manque cruellement de romantisme.
« Mais nous sommes dans la réalité Hera » dit-il après avoir entendu de tels mots. Quand il repense à sa demande, qui n'avait rien d'idéaliste, il se dit qu'elle a dû être déçue, blessée par ses paroles. Hyeon écoute, attentivement, les paroles de Hera, celle-ci semblant vouloir lui apprendre comment il doit se comporter lors d'un rendez-vous. Inconsciemment, il enregistre chacune de ses paroles, malgré le fait qu'il ne montre aucune expression, le visage froid, manquant totalement d'expression. Cela lui semble bien compliqué, d'être en couple, d'avoir un rendez-vous concret, réel, avec une partenaire. Ça ne lui plaît pas. Il ne connaît pas tout ça, cela lui échappe et il n'a sûrement pas envie d'apprendre. Il n'a pas besoin de ce genre d'informations, si futiles. C'est ce qu'il pense, ou du moins, tente de penser. Car il écoute. Dans un coin de son esprit, il enregistre. « Pardon. Je dois avouer que cette information a échappé à mon esprit. J'ai tendance à me souvenir des détails me concernant, principalement ». Il n'est pas égocentrique, c'est juste qu'il n'a jamais été attaché à quiconque et que de ce fait, il ne retient les informations sur la personne que lorsque c'est nécessaire. Par exemple, il va se souvenir du parfum d'une femme quand temps voulu, ses préférences en temps voulu. C'est tout. Mais Hera il la connaît depuis tant d'années . . . Il sait certaines informations la concernant mais avec son esprit tourmenté, étant dans une situation délicate et incommode, il les oublie, peu à peu. Il est surpris lorsque Hera le pousse jusqu'à la queue, l'intimant de choisir le film. Mais, d'ordinaire, ce n'est pas comme ça. Dans les couples, c'est l'homme qui laisse choisir la femme, pas le contraire. « Hera . . . L'homme ne peut pas choisir. Ça ne fonctionne pas comme ça ». Hyeon fronce légèrement des sourcils et l'attrape par le bras, la retenant de force. « Je refuse Hera. Tu es ma petite amie, alors tu dois choisir, je dois te faire plaisir ». Il la regarde, intensément. En vérité, Hyeon n'a jamais choisi, on ne le lui a jamais demandé, alors il ne sait pas choisir. Il a besoin de Hera, mais il ne le dira pas, car il ne sait pas qu'il a besoin d'elle. « S'il te plaît Hera, reste et choisis ». Il abaisse son bras, la lâchant, lui laissant finalement le choix de rester ou de partir, ses yeux lui suppliant presque de rester à ses côtés.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Dim 18 Sep - 21:40 Citer EditerSupprimer
Elle l’avait mis face à l’une des choses qui le tourmentait le plus, et elle en avait conscience. Lee Hyeon n’avait pas l’habitude de prendre des décisions par lui-même, Hera le savait pertinemment.
« Je refuse Hera. Tu es ma petite amie, alors tu dois choisir, je dois te faire plaisir »
Ses paroles se voulaient galantes pourtant, l’entrave qu’il lui imposa en la retenant par le bras démontra qu’il semblait davantage chercher un secours pour lui-même face à ce dilemme que la jeune fille lui avait imposé. Et ses mots résonnèrent, se faisant écho dans sa mémoire :
« Alors faisons comme ça. Tu es désormais ma . . . petite amie »
Sa petite amie…Le coeur de Hera se serra douloureuse. Son visage demeura pourtant impassible alors qu’elle réprimait un rictus engendré par cette sensation désagréable. Sous la table, ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa jupe. Ce moment, au fond de son coeur, la jeune fille l’avait sans doute attendu toute sa vie, depuis leur toute première rencontre. Il était ce garçon dans les bras duquel elle avait trouvé refuge, apeurée par les battements des ailes si fragiles et pourtant capable de soulever des tornades à ses yeux d’enfants. Il était celui à qui elle avait donné son coeur, il y a si longtemps. Coeur qu’en vérité, elle n’avait jamais vraiment récupéré. Tout ce temps, lui, Lee Hyeon, il était resté celui qu’elle aimait. Dans son coeur d’enfant, mais aussi de collégienne et même de lycéenne, Hera avait trouvé refuge face à sa solitude, face à son célibat dans le souvenir de ce garçon. Parce qu’aussi prétentieuse et sûre d’elle que la Singapourienne avait pu être, elle n’avait jamais su séduire, ni accepter les sentiments des autres garçons. Elle n’avait pas confiance. Elle avait trop peur de se livrer, de s’exposer. Alors pour se rassurer, elle pensait à lui. Et secrètement, elle avait si longtemps continuer à espérer que cette promesse d’enfant, un jour se réaliserait.
Alors pourquoi ? Pourquoi, alors qu’elle effleurait enfin son rêve du bout de ses doigts, avait-il son goût aussi amer ? Parce qu’à l’instant où elle s’apprêtait à l’atteindre, le rêve s’estomper. Ses yeux se rouvraient sur la réalité. Pantins de la société, ils interprétaient une scène dénuée de sincérité. Mauvais acteurs qui ne savaient mimer la chaleur des sentiments. Un rendez-vous ? Oui, il le faudrait. De ses yeux qui fixaient la nappe depuis plusieurs instants, Hera évinça le voile de déception qui recouvrait ses iris. Elle redressa la tête et planta son regard dans celui de son interlocuteur, lui adressa un doux sourire sincère :
« Oui, faisons ainsi, acquiesça-t-elle paisiblement. J’ai toujours voulu aller au cinéma avec mon petit ami. Qu’en penses-tu ? »
L’espoir n’était peut-être pas vain après tout. Elle ne sentait pas l’amour de le désirer, mais il restait néanmoins Lee Hyeon. Ce qu’elle éprouvait pour lui demeurait indescriptible. Ils se donneraient cette chance et Hera fera tout la saisir. L’amour des deux enfants peut-être un jour s’épanouira-t-il à nouveau ?
Ses yeux aux iris sombres étincelantes le fixèrent, troublés. L’espace de quelques instants, elle ne sut que lui dire. Elle ne sut comment interpréter les signaux envoyés par son propre coeur. Elle sourit finalement et baissa la tête en réfrénant un éclat de rire qui s’avérait en vérité une parade à son propre émoi.
« Aigo, le taquina-t-elle d’une voix discrète en lui assénant un très léger coup de coude dans les côtes. On dirait presque que tu as vu un serpent ! Qui a dit que j’allais partir ? Ne crois pas que tu puisses te débarrasser de moi aussi facilement ! »
Elle lui adressa, son plus délicieux sourire, celui qui venait du coeur. Et radieuse, des ses doigts fins et délicat, elle sortit son téléphone portable de sa pochette :
« Tu as dit que tu retenais essentiellement les informations qui te concerne, mais rappelle-toi que tu es aussi capable de penser aux autres parfois… »
Hera brandit son téléphone sous le nez de son petit ami, auquel pendait cette petite décoration en forme de papillon taillé dans la pierre de jade qu’il lui avait offert près de sept années auparavant.
« Je ne suis pas une experte mais je suis une femme, et un simple détail peut faire toute la différence, Lee Hyeon. »
Elle échangea alors le processus et le téléphone qu’elle déposa dans la main du jeune homme, sans détacher ses yeux de son visage. Sans que l’éclat de son visage à elle ne s’éteigne.
« Choisissons ensemble. »
La singapourienne examina donc les films au programme. Après quelques instants de réflexion, elle trancha en présentant le dépliant ouvert devant son petit ami :
« J’hésite entre ces deux films-là ! Ils me plairaient tous les deux. Qu’en penses-tu ? »
Elle était obstinée, cette Zhang Hera. Le pianiste ne devait que trop le savoir. En l’occurence, elle n’était pas décidée à lâcher le morceau si facilement.
« Au pire, tu sais quand tu n’arrives pas à faire un choix, il existe aussi une solution très simple : le hasard ! Choisis-en un des deux, sans réfléchir, à l’instinct ! Et puis comme ça, si le film s’avère ennuyeux, à la sortie, je n’aurais pas à endosser la responsabilité et je pourrais te le reprocher. »
Un clin d’oeil complice et un petit bout de langue tirée entre ses lèvres, elle le prit par le bras et l’entraina à sa suite un peu plus en amont dans la file d’attente. S’ils restaient plantés là indéfiniment, ils allaient finir par rater toutes les séances. Dire qu’autrefois, jamais la princesse n’aurait eu la patience de faire la queue et aurait doublé tout le monde sans la moindre gêne. Inconsciemment, elle avait décidément déjà bien changé depuis son adolescence…
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Elle l’avait mis face à l’une des choses qui le tourmentait le plus, et elle en avait conscience. Lee Hyeon n’avait pas l’habitude de prendre des décisions par lui-même, Hera le savait pertinemment.
« Je refuse Hera. Tu es ma petite amie, alors tu dois choisir, je dois te faire plaisir »
Ses paroles se voulaient galantes pourtant, l’entrave qu’il lui imposa en la retenant par le bras démontra qu’il semblait davantage chercher un secours pour lui-même face à ce dilemme que la jeune fille lui avait imposé. Et ses mots résonnèrent, se faisant écho dans sa mémoire :
« Alors faisons comme ça. Tu es désormais ma . . . petite amie »
Sa petite amie…Le coeur de Hera se serra douloureuse. Son visage demeura pourtant impassible alors qu’elle réprimait un rictus engendré par cette sensation désagréable. Sous la table, ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa jupe. Ce moment, au fond de son coeur, la jeune fille l’avait sans doute attendu toute sa vie, depuis leur toute première rencontre. Il était ce garçon dans les bras duquel elle avait trouvé refuge, apeurée par les battements des ailes si fragiles et pourtant capable de soulever des tornades à ses yeux d’enfants. Il était celui à qui elle avait donné son coeur, il y a si longtemps. Coeur qu’en vérité, elle n’avait jamais vraiment récupéré. Tout ce temps, lui, Lee Hyeon, il était resté celui qu’elle aimait. Dans son coeur d’enfant, mais aussi de collégienne et même de lycéenne, Hera avait trouvé refuge face à sa solitude, face à son célibat dans le souvenir de ce garçon. Parce qu’aussi prétentieuse et sûre d’elle que la Singapourienne avait pu être, elle n’avait jamais su séduire, ni accepter les sentiments des autres garçons. Elle n’avait pas confiance. Elle avait trop peur de se livrer, de s’exposer. Alors pour se rassurer, elle pensait à lui. Et secrètement, elle avait si longtemps continuer à espérer que cette promesse d’enfant, un jour se réaliserait.
Alors pourquoi ? Pourquoi, alors qu’elle effleurait enfin son rêve du bout de ses doigts, avait-il son goût aussi amer ? Parce qu’à l’instant où elle s’apprêtait à l’atteindre, le rêve s’estomper. Ses yeux se rouvraient sur la réalité. Pantins de la société, ils interprétaient une scène dénuée de sincérité. Mauvais acteurs qui ne savaient mimer la chaleur des sentiments. Un rendez-vous ? Oui, il le faudrait. De ses yeux qui fixaient la nappe depuis plusieurs instants, Hera évinça le voile de déception qui recouvrait ses iris. Elle redressa la tête et planta son regard dans celui de son interlocuteur, lui adressa un doux sourire sincère :
« Oui, faisons ainsi, acquiesça-t-elle paisiblement. J’ai toujours voulu aller au cinéma avec mon petit ami. Qu’en penses-tu ? »
L’espoir n’était peut-être pas vain après tout. Elle ne sentait pas l’amour de le désirer, mais il restait néanmoins Lee Hyeon. Ce qu’elle éprouvait pour lui demeurait indescriptible. Ils se donneraient cette chance et Hera fera tout la saisir. L’amour des deux enfants peut-être un jour s’épanouira-t-il à nouveau ?
Ses yeux aux iris sombres étincelantes le fixèrent, troublés. L’espace de quelques instants, elle ne sut que lui dire. Elle ne sut comment interpréter les signaux envoyés par son propre coeur. Elle sourit finalement et baissa la tête en réfrénant un éclat de rire qui s’avérait en vérité une parade à son propre émoi.
« Aigo, le taquina-t-elle d’une voix discrète en lui assénant un très léger coup de coude dans les côtes. On dirait presque que tu as vu un serpent ! Qui a dit que j’allais partir ? Ne crois pas que tu puisses te débarrasser de moi aussi facilement ! »
Elle lui adressa, son plus délicieux sourire, celui qui venait du coeur. Et radieuse, des ses doigts fins et délicat, elle sortit son téléphone portable de sa pochette :
« Tu as dit que tu retenais essentiellement les informations qui te concerne, mais rappelle-toi que tu es aussi capable de penser aux autres parfois… »
Hera brandit son téléphone sous le nez de son petit ami, auquel pendait cette petite décoration en forme de papillon taillé dans la pierre de jade qu’il lui avait offert près de sept années auparavant.
« Je ne suis pas une experte mais je suis une femme, et un simple détail peut faire toute la différence, Lee Hyeon. »
Elle échangea alors le processus et le téléphone qu’elle déposa dans la main du jeune homme, sans détacher ses yeux de son visage. Sans que l’éclat de son visage à elle ne s’éteigne.
« Choisissons ensemble. »
La singapourienne examina donc les films au programme. Après quelques instants de réflexion, elle trancha en présentant le dépliant ouvert devant son petit ami :
« J’hésite entre ces deux films-là ! Ils me plairaient tous les deux. Qu’en penses-tu ? »
Elle était obstinée, cette Zhang Hera. Le pianiste ne devait que trop le savoir. En l’occurence, elle n’était pas décidée à lâcher le morceau si facilement.
« Au pire, tu sais quand tu n’arrives pas à faire un choix, il existe aussi une solution très simple : le hasard ! Choisis-en un des deux, sans réfléchir, à l’instinct ! Et puis comme ça, si le film s’avère ennuyeux, à la sortie, je n’aurais pas à endosser la responsabilité et je pourrais te le reprocher. »
Un clin d’oeil complice et un petit bout de langue tirée entre ses lèvres, elle le prit par le bras et l’entraina à sa suite un peu plus en amont dans la file d’attente. S’ils restaient plantés là indéfiniment, ils allaient finir par rater toutes les séances. Dire qu’autrefois, jamais la princesse n’aurait eu la patience de faire la queue et aurait doublé tout le monde sans la moindre gêne. Inconsciemment, elle avait décidément déjà bien changé depuis son adolescence…
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Mar 20 Sep - 21:05 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Contrairement aux apparences, Hyeon ne sait pas ce qu'est que le fait de choisir. Il n'en a aucune idée. Depuis sa tendre enfance, plus précisément depuis la mort de son frère aîné, il a perdu tout libre arbitre, toute capacité à se prononcer pour telle ou telle chose. Hyeon, il n'a pas choisi de faire du piano, ses parents le lui ont imposé, il n'a choisi d'être mondialement connu, c'est arrivé de son plein gré, il n'a pas décidé de changer de prénom pour prendre celui de son frère, le cours des événements ont engendré une telle situation, il n'a pas non plus fait le choix de demander la main de Hera, en tant que petite amie, les normes sociales l'ont contraint à le faire. Alors oui, Hyeon ne sait pas faire de choix puisqu'on ne le lui a jamais posé une telle question, on ne lui a jamais demandé ce qu'il voulait réellement. Et de toute manière, Hyeon ne pourrait faire de choix, n'étant pas habitué à une telle circonstances. Il préfère que les autres fassent le choix, s'éloignant de cette obligation contraignante. Il ne peut donc être qu'apeuré, que douteux, lorsque sa partenaire le questionne, exigeant de lui un choix. Il en ressent une certaine angoisse, certes cachée, mais bien présente. Il écarte les yeux lorsque Hera se met à rire, de ce rire si cristallin, si léger, sonnant plus comme une douce mélodie à ses oreilles qu'une satire. Le coin de ses lèvres s'étire légèrement, repensant au passé, au souvenir de leur première rencontre. Si seulement il avait la capacité de revenir à ce moment, cette rencontre fortuite, marquant sa vie à jamais. Elle est là, à l'encre indélébile. Hyeon chasse cette pensée, fantôme du passé. Le passe doit rester passé. C'est tout. Il se recentre sur le présent, fronçant des sourcils lorsqu'elle lui rappelle qu'il peut penser à autrui, qu'il n'est pas seul. Comment peut-il penser aux autres lorsqu'il ne parvient même pas à penser lui, à penser ''je'' ? Qui est ''je'' ? Comment faire lorsque sa propre identité est méconnue ? Hyeon n'est que le pantin de la société, de ses parents. Ils l'ont créé, façonné. Mais lui, qui est-il réellement ? En tant que personne à part entière ? « Tu as raison, je dois penser à ma petite amie avant tout, et non pas à moi ».
Cinéma ? Hyeon ne sait pas s'il a réellement envie d'y aller. Il n'aime pas vraiment le cinéma, à cause de la foule, des rires qui résonnent dans ses oreilles, le bruit du pop corn alors qu'il est concentré sur l'écran, essayant de ne rien manquer. Il aime regarder des films, il trouve cela apaisant parfois mais il n'aime pas les salles de cinéma. La foule le dérange. Pourtant il en connaît des foules, il passe son temps entouré de personnes, mais le cinéma c'est différent. Ce n'est pas son élément. « Très bien. Je t'invite alors au cinéma, dans trois jours ». Pourquoi trois jours ? Bonne question. Hyeon ne le sait lui-même pas. Serait-ce indirectement pour se préparer psychiquement à ce premier rendez-vous aux bras de sa nouvelle petite amie ? Serait-ce le temps nécessaire pour digérer le nouveau statut de Hera sans sa vie ? Dans tous les cas, ce laps de temps semble nécessaire. Il ne veut pas que les choses se fassent trop précipitamment, il ne veut pas que tout aille trop vite. Chaque chose a son temps, chaque chose a sa place. S'il fait tout trop vite, alors ça ne fonctionnera pas. En général, il propose à la femme un rendez-vous, dès le lendemain, pour officialiser tout ça, mais aujourd'hui est différent et ce n'est pas n'importe quelle femme. Hyeon n'en a que faire des autres, mais Hera . . . Il a beau ne pas le savoir, nier l'évidence, elle a une place bien plus importante qu'il ne semble le croire et qu'elle ne semble le croire aussi. Malgré sa froideur vis à vis de la jeune femme, malgré ses pensées arrêtées, manquant cruellement d'émotions, au fond, l y a autre chose. Inconsciente soit-elle. « 16h30 ? Penses-tu pouvoir te libérer à cette heure-là ou doit-on reculer l'heure ? ». Hyeon pose son regard sur Hera, hésitant. Peut-être qu'elle a d'autres choses à faire ? Peut-être qu'elle est occupée ailleurs ? Il ne sait pas. Lui, il peut se rendre disponible pour elle, à tout moment.
Hyeon est surpris de voir qu'elle a toujours cet objet. Mémoire du passé. Il pensait qu'elle l'avait oublié, perdu. « Oh . . . que vois-je ! Tu l'as gardé depuis tout ce temps ?! ». Dans ce vaste monde, il n'y a qu'elle pour avoir un souvenir de lui, souvenir de son enfance, de son passé. Elle est aussi la seule à avoir reçu un tel cadeau de sa part. Il n'en a jamais plus fait, pas ayant une telle valeur, sentimentale. Les femmes sont des êtres complexes et bien trop attachées à certaines choses, certains objets. Mais Hyeon est touché. Il ne sait pas comment, pourquoi, mais il ressent un petit pincement, même subtil, au niveau de sa poitrine. Il serre dans sa paume l'objet qu'il tient en main et se concentre sur le programme que Hera lui présente. Il la laisse au début faire, la regardant juste, se contentant d'écouter, ne pouvant, encore une fois, choisir. Il ne sait pas. Sincèrement, il ne peut pas faire de choix. Néanmoins il est coincé par Hera, qui insiste et qui ne semble pas vouloir démordre. Elle le pousse même jusqu'à la caisse où la caissière le regarde, attendant une réponse à sa question, à savoir quel film ils ont choisi. Hyeon la fixe, quelques secondes, les yeux écarquillés, ses mots se perdant. « C'est que . . . je ne souhaite pas faire le mauvais choix, voyez-vous. Je ne veux pas que ma petite amie passe un mauvais moment pour notre premier rendez-vous. Entre ces deux films, lequel me conseillerez-vous ? ». L'art de trouver une solution à tout problème. Surprise la femme finit par comprendre, envieuse de ce couple si singulier et si beau à la fois. Hyeon parvient alors à faire son choix, enfin, prend l'avis de la caissière en compte. Satisfait il la remercie, posant le bras de Hera sur le sien et s'avançant jusqu'à l'entrée. « J'espère que tu es satisfaite et que le film va te convenir ? ». Hyeon regarde autour de lui, les couples se tiennent par la main, se font des câlins, semblent très proches, tandis qu'eux . . . Il ne sait pas, il ne peut décrire ce sentiment si étrange. Il ne peut qualifier son couple. Il y a une certaine froideur, distance, quelque chose de conventionnel mais en même temps . . . Il y a autre chose. Quelque chose de profond. D'ancrer. Ils entrent dans la salle et s'installent ni trop devant, ni trop derrière. Au milieu. C'est Hyeon qui s'est dirigé vers ces places, sans même s'en rendre compte, par habitude. A peine est-il assis qu'il fixe Hera, d'un air paniqué, « oh pardon, tu voulais peut-être te place autre part ? Nous pouvons changer si cela ne te convient pas ». Les lumières s'éteignent. L'angoisse le gagne.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ Contrairement aux apparences, Hyeon ne sait pas ce qu'est que le fait de choisir. Il n'en a aucune idée. Depuis sa tendre enfance, plus précisément depuis la mort de son frère aîné, il a perdu tout libre arbitre, toute capacité à se prononcer pour telle ou telle chose. Hyeon, il n'a pas choisi de faire du piano, ses parents le lui ont imposé, il n'a choisi d'être mondialement connu, c'est arrivé de son plein gré, il n'a pas décidé de changer de prénom pour prendre celui de son frère, le cours des événements ont engendré une telle situation, il n'a pas non plus fait le choix de demander la main de Hera, en tant que petite amie, les normes sociales l'ont contraint à le faire. Alors oui, Hyeon ne sait pas faire de choix puisqu'on ne le lui a jamais posé une telle question, on ne lui a jamais demandé ce qu'il voulait réellement. Et de toute manière, Hyeon ne pourrait faire de choix, n'étant pas habitué à une telle circonstances. Il préfère que les autres fassent le choix, s'éloignant de cette obligation contraignante. Il ne peut donc être qu'apeuré, que douteux, lorsque sa partenaire le questionne, exigeant de lui un choix. Il en ressent une certaine angoisse, certes cachée, mais bien présente. Il écarte les yeux lorsque Hera se met à rire, de ce rire si cristallin, si léger, sonnant plus comme une douce mélodie à ses oreilles qu'une satire. Le coin de ses lèvres s'étire légèrement, repensant au passé, au souvenir de leur première rencontre. Si seulement il avait la capacité de revenir à ce moment, cette rencontre fortuite, marquant sa vie à jamais. Elle est là, à l'encre indélébile. Hyeon chasse cette pensée, fantôme du passé. Le passe doit rester passé. C'est tout. Il se recentre sur le présent, fronçant des sourcils lorsqu'elle lui rappelle qu'il peut penser à autrui, qu'il n'est pas seul. Comment peut-il penser aux autres lorsqu'il ne parvient même pas à penser lui, à penser ''je'' ? Qui est ''je'' ? Comment faire lorsque sa propre identité est méconnue ? Hyeon n'est que le pantin de la société, de ses parents. Ils l'ont créé, façonné. Mais lui, qui est-il réellement ? En tant que personne à part entière ? « Tu as raison, je dois penser à ma petite amie avant tout, et non pas à moi ».
Cinéma ? Hyeon ne sait pas s'il a réellement envie d'y aller. Il n'aime pas vraiment le cinéma, à cause de la foule, des rires qui résonnent dans ses oreilles, le bruit du pop corn alors qu'il est concentré sur l'écran, essayant de ne rien manquer. Il aime regarder des films, il trouve cela apaisant parfois mais il n'aime pas les salles de cinéma. La foule le dérange. Pourtant il en connaît des foules, il passe son temps entouré de personnes, mais le cinéma c'est différent. Ce n'est pas son élément. « Très bien. Je t'invite alors au cinéma, dans trois jours ». Pourquoi trois jours ? Bonne question. Hyeon ne le sait lui-même pas. Serait-ce indirectement pour se préparer psychiquement à ce premier rendez-vous aux bras de sa nouvelle petite amie ? Serait-ce le temps nécessaire pour digérer le nouveau statut de Hera sans sa vie ? Dans tous les cas, ce laps de temps semble nécessaire. Il ne veut pas que les choses se fassent trop précipitamment, il ne veut pas que tout aille trop vite. Chaque chose a son temps, chaque chose a sa place. S'il fait tout trop vite, alors ça ne fonctionnera pas. En général, il propose à la femme un rendez-vous, dès le lendemain, pour officialiser tout ça, mais aujourd'hui est différent et ce n'est pas n'importe quelle femme. Hyeon n'en a que faire des autres, mais Hera . . . Il a beau ne pas le savoir, nier l'évidence, elle a une place bien plus importante qu'il ne semble le croire et qu'elle ne semble le croire aussi. Malgré sa froideur vis à vis de la jeune femme, malgré ses pensées arrêtées, manquant cruellement d'émotions, au fond, l y a autre chose. Inconsciente soit-elle. « 16h30 ? Penses-tu pouvoir te libérer à cette heure-là ou doit-on reculer l'heure ? ». Hyeon pose son regard sur Hera, hésitant. Peut-être qu'elle a d'autres choses à faire ? Peut-être qu'elle est occupée ailleurs ? Il ne sait pas. Lui, il peut se rendre disponible pour elle, à tout moment.
Hyeon est surpris de voir qu'elle a toujours cet objet. Mémoire du passé. Il pensait qu'elle l'avait oublié, perdu. « Oh . . . que vois-je ! Tu l'as gardé depuis tout ce temps ?! ». Dans ce vaste monde, il n'y a qu'elle pour avoir un souvenir de lui, souvenir de son enfance, de son passé. Elle est aussi la seule à avoir reçu un tel cadeau de sa part. Il n'en a jamais plus fait, pas ayant une telle valeur, sentimentale. Les femmes sont des êtres complexes et bien trop attachées à certaines choses, certains objets. Mais Hyeon est touché. Il ne sait pas comment, pourquoi, mais il ressent un petit pincement, même subtil, au niveau de sa poitrine. Il serre dans sa paume l'objet qu'il tient en main et se concentre sur le programme que Hera lui présente. Il la laisse au début faire, la regardant juste, se contentant d'écouter, ne pouvant, encore une fois, choisir. Il ne sait pas. Sincèrement, il ne peut pas faire de choix. Néanmoins il est coincé par Hera, qui insiste et qui ne semble pas vouloir démordre. Elle le pousse même jusqu'à la caisse où la caissière le regarde, attendant une réponse à sa question, à savoir quel film ils ont choisi. Hyeon la fixe, quelques secondes, les yeux écarquillés, ses mots se perdant. « C'est que . . . je ne souhaite pas faire le mauvais choix, voyez-vous. Je ne veux pas que ma petite amie passe un mauvais moment pour notre premier rendez-vous. Entre ces deux films, lequel me conseillerez-vous ? ». L'art de trouver une solution à tout problème. Surprise la femme finit par comprendre, envieuse de ce couple si singulier et si beau à la fois. Hyeon parvient alors à faire son choix, enfin, prend l'avis de la caissière en compte. Satisfait il la remercie, posant le bras de Hera sur le sien et s'avançant jusqu'à l'entrée. « J'espère que tu es satisfaite et que le film va te convenir ? ». Hyeon regarde autour de lui, les couples se tiennent par la main, se font des câlins, semblent très proches, tandis qu'eux . . . Il ne sait pas, il ne peut décrire ce sentiment si étrange. Il ne peut qualifier son couple. Il y a une certaine froideur, distance, quelque chose de conventionnel mais en même temps . . . Il y a autre chose. Quelque chose de profond. D'ancrer. Ils entrent dans la salle et s'installent ni trop devant, ni trop derrière. Au milieu. C'est Hyeon qui s'est dirigé vers ces places, sans même s'en rendre compte, par habitude. A peine est-il assis qu'il fixe Hera, d'un air paniqué, « oh pardon, tu voulais peut-être te place autre part ? Nous pouvons changer si cela ne te convient pas ». Les lumières s'éteignent. L'angoisse le gagne.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Dim 25 Sep - 14:48 Citer EditerSupprimer
Bien sûr qu’elle l’avait gardé depuis tout ce temps. Ce petit ornement représentait l’un de ses plus précieux trésors, notamment avec ce collier au pendentif en or serti de petits diamants en forme de clé de fa qu’elle portait à son cou. Le troisième étant une petite peluche porte-clé à l’identité douteuse entre le lion et le chien, souvenir d’une douce amitié remontant à la même année que celle de sa rencontre avec Hyeon. Indéniablement, les valeurs matérielles de ses trois trésors n’étaient en rien comparables. À la suite du naufrage, Hera avait été horrifié à la perspective d’avoir éventuellement perdu son téléphone portable au fond de l’océan. Ce n’était pas tant pour l’appareil qu’elle s’était sentie si affectée, mais pour ce petit papillon. Par miracle, ils furent retrouvés par les affaires et bagages qui dérivèrent jusqu’à la plage. Le petit chien-lion lui s’en était allé. Dans son coeur de Singapourienne, elle lui avait alors souhaité de devenir Merlion, mythique créature de sa ville natale. Le plus précieux des trois demeuraient néanmoins son pendentif. Pièce unique au monde, qui pourrait certes être commandée à nouveau si elle venait à le perdre probablement, mais sa valeur ne serait plus la même. Bijou estimable, hors de prix, derrière sa discrétion et son raffinement se cachait une somme indécente. Pourtant, il aurait pu être en toc que la jeune fille l’aimerait tout autant. Ce présent avait été celui qui après son père, incarnait l’homme le plus cher à son coeur. D’un musicien à l’autre, Hyeon ne pouvait qu’être évincé par son frère dans l’esprit de Hera. Ironiquement, elle connaissait le pianiste depuis plus longtemps que son aîné. Mais ce frère qu’elle avait regardé avec tant de méfiance et de dégoût aux premiers jours, représentait désormais une entité intouchable. Sans être pleinement idéalisé non plus car, la demoiselle continuait de le définir comme un extraterrestre en guise de qualification première. Quoi qu’il soit, comme si ce pendentif incarnait un portail qui la ramenait vers lui, qui lui rappelait la présence rassurante et protectrice de Jae Hwa, comme chaque fois qu’elle était pensive ou contrariée, les doigts de Hera vinrent effleurer ce fameux pendentif pendant à son cou.
Ce soir-là aussi, inconsciemment, ses doigts étaient venus chercher le contact froid du bijou. Face à Hyeon, face à cet accord qu’ils venaient de contracter, l’étudiante en médecine était songeuse. Elle ne l’aurait pas dû. Pas avant d’être retourner dans sa chambre et de rêvasser à son prince charmant et serrant son oreiller contre sa poitrine. N’était-ce pas comme cela que les choses de passaient dans les fictions ? La réalité était donc si différente ? Car elle était songeuse, mais pas de cette façon. Elle se demandait si c’était toujours ainsi dans la vraie vie. Si froid. Si mécanique. Ne devraient-ils pas être en train de sourire naturellement ? De rire d’une manière intimidée et sincèrement enjouée ? Voire, ne devrait-il pas essayer d’effleurer sa main du bout de ses doigts, même discrètement ? Et pourtant, ils demeuraient si inexpressifs, si solennels, à distance l’un de l’autre. Se regardant presque les yeux dans les yeux sans la moindre émotion. Presque. Parce qu’au fond, croiser le regard de l’autre n’était pas si anodin. Parce qu’au fond, leurs coeurs n’étaient pas si froids. Simplement égarés, peut-être un peu sourds, ne sachant quel chemin prendre, impressionnés par ce brouillard de l’inconnu qui s’étendait devant eux. Cependant, Hyeon ne représentait-il pas la plus rassurante des compagnies pour traverser cette brume opaque ? Pour qu’elle apprenne, elle aussi, la nature des sentiments ? Alors, ce fut-elle qui eut ce geste.
« Non, c’est parfait. Dans trois jours, à 16h30, je t’attendrais. »
Et sa main vint se déposer sur celle de son nouveau et premier « véritable » petit ami. Du moins, elle en eut l’intention. Car lorsque sa peau fut sur le point d’effleurer celle de Hyeon, Hera hésita. Elle n’osa pas aller jusqu’au bout de son geste et s’apprêta à retirer sa main…
Et elle était à la fois quelque peu pensive et contrariée alors qu’elle avait suivi son petit ami sans un mot jusqu’à l’intérieur de la salle de projection. D’ailleurs, tandis qu’il s’était assis, Hera demeura debout, immobile une poignée d’instant à le fixer. Sans doute l’expression sur son visage trahissait-elle vaguement son mécontentement.
« Oh pardon, tu voulais peut-être te place autre part ? Nous pouvons changer si cela ne te convient pas »
La voix du pianiste l’extirpa de ses pensées. Ses doigts lâchèrent son pendentif.
« Non, c’est parfait, » répondit-elle d’un ton froid en prenant place à côté de lui à son tour.
Les lumières s’éteignirent au même moment, cependant, la luminosité de l’écran commençant diffuser le panel de publicités interminable ne tarda pas à éclairer à nouveau leurs visages. Sur celui de la Singapourienne, on pouvait aisément lire qu’elle faisait bel et bien la gueule ! Ah ça ! Hormis lorsqu’elle franchissait la limite d’un certain seuil de méchanceté et de rancoeur, Hera ne savait guère dissimuler ses ressentis. Sa langue était franche mais les traits de son visage, voire son corps tout entier n’était pas en reste non plus.
Les yeux rivés sur l’écran, l’air renfermé, elle ne dit plus mot pendant plus minutes. Puis soudain, parce que sa bouche n’aimait guère rester muselée, elle se tourna vers son petit ami et s’exprima sans détour, d’une voix néanmoins chuchotée :
« Alors, non je suis pas satisfaite. Plutôt que de t’impliquer, tu as préféré demandé à cette caissière de choisir pour toi. Crois-tu donc que l’avis d’inconnu soit plus pertinent que le tien ? Cela aurait pu être mignon, mais non, pas à mon goût. On aurait dit un homme d’affaire qui demande à sa secrétaire d’acheter un cadeau pour sa femme à sa place. La prochaine fois, je préférerai encore que tu t’en remettes au hasard.
Et oui, tu dois penser à ta petite amie mais cela ne doit pas être une contrainte. D’une certaine manière, c’est en pensant à toi et donc à ton envie de faire plaisir à ta petite amie que tu dois penser à elle. Enfin, je crois… »
Elle monta une main devant sa bouche, la tête légèrement inclinée, les yeux glissant vers le bas en signe de réflexion.
« Et puis, je ne suis pas une experte non plus, » se plaignit finalement en râlant toujours à voix basse.
Hera se rassit bien au fond de son siège et croisant les bras devant elle, fixant de nouveau l’écran.
« En plus, je suis certaine que j’ai fréquenté beaucoup moins d’hommes que tu n’as fréquenté de femmes, » bougonna-t-elle. Elle pouvait émettre cette affirmation sans douter puisqu’elle, elle n’était jamais véritablement sorti avec quelqu’un. Tout au plus des premiers rendez-vous autour d’un repas, et encore, ils se comptaient sur les doigts de la main. D’une seule main.
« Enfin, je te félicite, tu as choisi spontanément nos sièges. J’imagine que c’est un bon début… »
Ces paroles s’avérèrent sincères, cependant, Hera ne pouvait évincer sa déception dans le ton de sa voix.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Bien sûr qu’elle l’avait gardé depuis tout ce temps. Ce petit ornement représentait l’un de ses plus précieux trésors, notamment avec ce collier au pendentif en or serti de petits diamants en forme de clé de fa qu’elle portait à son cou. Le troisième étant une petite peluche porte-clé à l’identité douteuse entre le lion et le chien, souvenir d’une douce amitié remontant à la même année que celle de sa rencontre avec Hyeon. Indéniablement, les valeurs matérielles de ses trois trésors n’étaient en rien comparables. À la suite du naufrage, Hera avait été horrifié à la perspective d’avoir éventuellement perdu son téléphone portable au fond de l’océan. Ce n’était pas tant pour l’appareil qu’elle s’était sentie si affectée, mais pour ce petit papillon. Par miracle, ils furent retrouvés par les affaires et bagages qui dérivèrent jusqu’à la plage. Le petit chien-lion lui s’en était allé. Dans son coeur de Singapourienne, elle lui avait alors souhaité de devenir Merlion, mythique créature de sa ville natale. Le plus précieux des trois demeuraient néanmoins son pendentif. Pièce unique au monde, qui pourrait certes être commandée à nouveau si elle venait à le perdre probablement, mais sa valeur ne serait plus la même. Bijou estimable, hors de prix, derrière sa discrétion et son raffinement se cachait une somme indécente. Pourtant, il aurait pu être en toc que la jeune fille l’aimerait tout autant. Ce présent avait été celui qui après son père, incarnait l’homme le plus cher à son coeur. D’un musicien à l’autre, Hyeon ne pouvait qu’être évincé par son frère dans l’esprit de Hera. Ironiquement, elle connaissait le pianiste depuis plus longtemps que son aîné. Mais ce frère qu’elle avait regardé avec tant de méfiance et de dégoût aux premiers jours, représentait désormais une entité intouchable. Sans être pleinement idéalisé non plus car, la demoiselle continuait de le définir comme un extraterrestre en guise de qualification première. Quoi qu’il soit, comme si ce pendentif incarnait un portail qui la ramenait vers lui, qui lui rappelait la présence rassurante et protectrice de Jae Hwa, comme chaque fois qu’elle était pensive ou contrariée, les doigts de Hera vinrent effleurer ce fameux pendentif pendant à son cou.
Ce soir-là aussi, inconsciemment, ses doigts étaient venus chercher le contact froid du bijou. Face à Hyeon, face à cet accord qu’ils venaient de contracter, l’étudiante en médecine était songeuse. Elle ne l’aurait pas dû. Pas avant d’être retourner dans sa chambre et de rêvasser à son prince charmant et serrant son oreiller contre sa poitrine. N’était-ce pas comme cela que les choses de passaient dans les fictions ? La réalité était donc si différente ? Car elle était songeuse, mais pas de cette façon. Elle se demandait si c’était toujours ainsi dans la vraie vie. Si froid. Si mécanique. Ne devraient-ils pas être en train de sourire naturellement ? De rire d’une manière intimidée et sincèrement enjouée ? Voire, ne devrait-il pas essayer d’effleurer sa main du bout de ses doigts, même discrètement ? Et pourtant, ils demeuraient si inexpressifs, si solennels, à distance l’un de l’autre. Se regardant presque les yeux dans les yeux sans la moindre émotion. Presque. Parce qu’au fond, croiser le regard de l’autre n’était pas si anodin. Parce qu’au fond, leurs coeurs n’étaient pas si froids. Simplement égarés, peut-être un peu sourds, ne sachant quel chemin prendre, impressionnés par ce brouillard de l’inconnu qui s’étendait devant eux. Cependant, Hyeon ne représentait-il pas la plus rassurante des compagnies pour traverser cette brume opaque ? Pour qu’elle apprenne, elle aussi, la nature des sentiments ? Alors, ce fut-elle qui eut ce geste.
« Non, c’est parfait. Dans trois jours, à 16h30, je t’attendrais. »
Et sa main vint se déposer sur celle de son nouveau et premier « véritable » petit ami. Du moins, elle en eut l’intention. Car lorsque sa peau fut sur le point d’effleurer celle de Hyeon, Hera hésita. Elle n’osa pas aller jusqu’au bout de son geste et s’apprêta à retirer sa main…
Et elle était à la fois quelque peu pensive et contrariée alors qu’elle avait suivi son petit ami sans un mot jusqu’à l’intérieur de la salle de projection. D’ailleurs, tandis qu’il s’était assis, Hera demeura debout, immobile une poignée d’instant à le fixer. Sans doute l’expression sur son visage trahissait-elle vaguement son mécontentement.
« Oh pardon, tu voulais peut-être te place autre part ? Nous pouvons changer si cela ne te convient pas »
La voix du pianiste l’extirpa de ses pensées. Ses doigts lâchèrent son pendentif.
« Non, c’est parfait, » répondit-elle d’un ton froid en prenant place à côté de lui à son tour.
Les lumières s’éteignirent au même moment, cependant, la luminosité de l’écran commençant diffuser le panel de publicités interminable ne tarda pas à éclairer à nouveau leurs visages. Sur celui de la Singapourienne, on pouvait aisément lire qu’elle faisait bel et bien la gueule ! Ah ça ! Hormis lorsqu’elle franchissait la limite d’un certain seuil de méchanceté et de rancoeur, Hera ne savait guère dissimuler ses ressentis. Sa langue était franche mais les traits de son visage, voire son corps tout entier n’était pas en reste non plus.
Les yeux rivés sur l’écran, l’air renfermé, elle ne dit plus mot pendant plus minutes. Puis soudain, parce que sa bouche n’aimait guère rester muselée, elle se tourna vers son petit ami et s’exprima sans détour, d’une voix néanmoins chuchotée :
« Alors, non je suis pas satisfaite. Plutôt que de t’impliquer, tu as préféré demandé à cette caissière de choisir pour toi. Crois-tu donc que l’avis d’inconnu soit plus pertinent que le tien ? Cela aurait pu être mignon, mais non, pas à mon goût. On aurait dit un homme d’affaire qui demande à sa secrétaire d’acheter un cadeau pour sa femme à sa place. La prochaine fois, je préférerai encore que tu t’en remettes au hasard.
Et oui, tu dois penser à ta petite amie mais cela ne doit pas être une contrainte. D’une certaine manière, c’est en pensant à toi et donc à ton envie de faire plaisir à ta petite amie que tu dois penser à elle. Enfin, je crois… »
Elle monta une main devant sa bouche, la tête légèrement inclinée, les yeux glissant vers le bas en signe de réflexion.
« Et puis, je ne suis pas une experte non plus, » se plaignit finalement en râlant toujours à voix basse.
Hera se rassit bien au fond de son siège et croisant les bras devant elle, fixant de nouveau l’écran.
« En plus, je suis certaine que j’ai fréquenté beaucoup moins d’hommes que tu n’as fréquenté de femmes, » bougonna-t-elle. Elle pouvait émettre cette affirmation sans douter puisqu’elle, elle n’était jamais véritablement sorti avec quelqu’un. Tout au plus des premiers rendez-vous autour d’un repas, et encore, ils se comptaient sur les doigts de la main. D’une seule main.
« Enfin, je te félicite, tu as choisi spontanément nos sièges. J’imagine que c’est un bon début… »
Ces paroles s’avérèrent sincères, cependant, Hera ne pouvait évincer sa déception dans le ton de sa voix.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Lun 26 Sep - 18:28 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Hyeon, pour une raison inconnue, se sent profondément inconfortable dans ce siège, pourtant si moelleux, sentant sa nuque se raidir au fil des secondes. Il a un mauvais pressentiment. Le sentiment d'avoir échoué. Quelque part. Il regarde rapidement le visage de Hera, semblant figé, exprimant aucune émotion, rien. Il détourne ensuite son regard jusqu'à l'écran, tentant d'oublier cette étrange et désagréable sensation qui s'abat sur lui de manière si brusque. Le film commence, mais avant même de pouvoir suivre le le début, Hera se tourne vers lui, sa langue se déliant. Se tournant vers elle, pour lui faire face, il écarte, en grand, les yeux, surpris par tant de mots. Il ne sait pas quoi dire et se contente de l'écouter, fronçant légèrement des sourcils à certaines reprises. Comment peut-elle comparer son acte à celui d'un homme qui aurait demandé à sa secrétaire le cadeau pour sa femme ? Pour Hyeon, ce n'est pas du tout le même contexte, la même situation. Ce n'est qu'un banal film, que le choix d'un film, alors pourquoi doit-elle tant aller dans l'extrême ? Hyeon ne comprend, pourquoi elle est tant vexée. Il n'a rien fait de mal, il n'a juste pas pu choisir. Pourtant il lui a demandé de le faire, mais elle a rejeté le choix sur ses frêles épaules qui n'ont pu le supporter. C'est tout. Hyeon est perdu. Perdu dans le flot de paroles qu'il a du mal à saisir. Il tente, maintes et maintes fois, de les répéter, de les analyser, de les décortiquer, mais il a du mal. Il ne l'a pas blessé ? N'est-ce pas ? Lui a t-il fait du tort en demandant à quelqu'un d'autre de choisir le film ? Il ne voit pas comment il peut faire plaisir à son actuelle petite amie en faisant son propre choix. S'il choisit, il se fait plaisir, il ne lui fait pas plaisir. C'est être égoïste que de vouloir choisir. Et puis, il n'en a pas l'habitude. Elle ne peut pas lui demander d'agir ainsi, alors qu'il ne l'a jamais encore fait. C'est difficile.
Hyeon la voit venir, au loin. Il constate que sa main se rapproche dangereusement de la sienne, un frisson le parcourant quelques secondes à peine. Sa main frôle la sienne. Sentiment étrange de proximité. De contact. Effleurement doux, empaumant son cœur. Mais rapidement, avant même qu'elle ne puisse le toucher davantage, il s'éloigne. Son regard s'en allant sur la fenêtre à leur côté, l'air ailleurs. « Mangeons » dit-il simplement, le cœur lourd. Il ne veut pas la rejeter mais c'est trop tôt. Trop tôt pour avoir ce type de contact. Il n'est pas encore habitué à tant de proximité. Il a besoin de temps. Juste un peu de temps. Il espère juste qu'elle ne va pas lui en tenir rigueur. A t-il peur ? Peur de la perdre ? Peur que toute leur relation ne devienne qu'un doux mirage ? Il ne sait pas. Pour ne pas changer. Il s'attaque à l'entrée en face de lui, dégustant les St Jacques avec une précision digne des grands bourgeois. Il n'ose plus parler, et tente d'apprécier au mieux son assiette, mais . . . « Prenons notre temps ». Ses yeux glissent de nouveau vers Hera, s'ancrant dans son brun envoûtant. « Pas à pas. Ne brûlons pas les étapes. Tu es ma véritable . . . petite amie ». Hyeon déglutit et replonge dans son assiette, honteux de telles paroles.
Hyeon ouvre la bouche, mais la referme, gêné par cette scène. Il essaie, réellement, de penser à elle, et elle ne se doute pas à quel point il fait des efforts, à quel point ses gestes sont déjà plus doux, à quel point il est différent avec elle. Il ne peut pas lui dire car lui-même ne se doute pas une seconde qu'il est plus humain en sa présence, qu'il est plus attentionné. N'est-ce pas une manière de penser à elle ? Hyeon fronce des sourcils, liant ses doigts entre eux. Même s'il a une certaine expérience féminine, cela ne l'empêche pas de n'avoir aucune connaissance là-dessus. Il en a eu des femmes à son bras, qui l'ont maintes fois accompagnées, mais pour lui, ce n'était que des partenaires, de quelques jours. Rien de plus. Il n'a jamais agi comme un petit ami, se contentant juste de respecter les normes sociales, d'être chaleureux, accueillant, mais la moindre émotion, sans le moindre geste tendre. Alors qu'il continue à parler, il dépose soudainement son doigt sur ses lèvres. Geste fourbe, incontrôlable. Désir inconscient. Il retire immédiatement son doigt de ses lèvres, surpris lui-même par cet acte déplacé. « Pa . . . pardon. Je ne voulais pas ». Il détourne son regard d'elle, et fixe l'écran quelques secondes, reprenant progressivement son souffle et la maîtrise de son corps. « Tu sais Hera, l'expérience ne forge pas. Je te l'ai dit, tu es ma première véritable petite amie ». La gorge nouée, il essaie de continuer sur sa lancée, ses mots se perdant dans les profondeurs de son esprit, « j'en ai connu des femmes. C'est une vérité. Mais . . . pour moi elles ne représentaient rie. Juste des partenaires du moment, pour me faire respecter, pour acquérir de la notoriété, pour me conformer ». Hyeon insinue indirectement qu'elle, c'est différent. Qu'elle n'est pas comme les autres. Mais que ce n'est pas pour autant qu'il est plus adroit. Il découvre ces étranges sensations d'un premier rendez-vous. Il lui faut du temps. Un temps d'adaptation. « Je ne suis pas le meilleur partenaire qui soit, et encore moins le meilleur petit ami. Mais je suis comme ça. J'ai toujours été ainsi. Je ne peux pas changer si facilement. Je vais échouer, maintes et maintes fois, dans ce rôle de petit ami. Je vais te faire souffrir Hera . . . car je ne suis pas doté d'une bonne capacité de compréhension. Je ne sais pas ce qu'est que faire plaisir, selon mes propres envies, en pensant à l'autre. J'ai toujours suivi le chemin de la société, le chemin qu'on amène jusqu'à moi. Alors . . . je ne peux pas répondre à tant d'attentes . . . . pas encore. Pas maintenant ». Il aimerait, vraiment. Mais le changement, ça fait aussi peur, bien trop peur. Il a vécu 15 ans comme ça, à suivre les autres, la société, la norme, sans jamais penser de lui-même, sans jamais ressentir réellement, sans jamais s'exprimer. Il est ainsi, Hyeon.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ Hyeon, pour une raison inconnue, se sent profondément inconfortable dans ce siège, pourtant si moelleux, sentant sa nuque se raidir au fil des secondes. Il a un mauvais pressentiment. Le sentiment d'avoir échoué. Quelque part. Il regarde rapidement le visage de Hera, semblant figé, exprimant aucune émotion, rien. Il détourne ensuite son regard jusqu'à l'écran, tentant d'oublier cette étrange et désagréable sensation qui s'abat sur lui de manière si brusque. Le film commence, mais avant même de pouvoir suivre le le début, Hera se tourne vers lui, sa langue se déliant. Se tournant vers elle, pour lui faire face, il écarte, en grand, les yeux, surpris par tant de mots. Il ne sait pas quoi dire et se contente de l'écouter, fronçant légèrement des sourcils à certaines reprises. Comment peut-elle comparer son acte à celui d'un homme qui aurait demandé à sa secrétaire le cadeau pour sa femme ? Pour Hyeon, ce n'est pas du tout le même contexte, la même situation. Ce n'est qu'un banal film, que le choix d'un film, alors pourquoi doit-elle tant aller dans l'extrême ? Hyeon ne comprend, pourquoi elle est tant vexée. Il n'a rien fait de mal, il n'a juste pas pu choisir. Pourtant il lui a demandé de le faire, mais elle a rejeté le choix sur ses frêles épaules qui n'ont pu le supporter. C'est tout. Hyeon est perdu. Perdu dans le flot de paroles qu'il a du mal à saisir. Il tente, maintes et maintes fois, de les répéter, de les analyser, de les décortiquer, mais il a du mal. Il ne l'a pas blessé ? N'est-ce pas ? Lui a t-il fait du tort en demandant à quelqu'un d'autre de choisir le film ? Il ne voit pas comment il peut faire plaisir à son actuelle petite amie en faisant son propre choix. S'il choisit, il se fait plaisir, il ne lui fait pas plaisir. C'est être égoïste que de vouloir choisir. Et puis, il n'en a pas l'habitude. Elle ne peut pas lui demander d'agir ainsi, alors qu'il ne l'a jamais encore fait. C'est difficile.
Hyeon la voit venir, au loin. Il constate que sa main se rapproche dangereusement de la sienne, un frisson le parcourant quelques secondes à peine. Sa main frôle la sienne. Sentiment étrange de proximité. De contact. Effleurement doux, empaumant son cœur. Mais rapidement, avant même qu'elle ne puisse le toucher davantage, il s'éloigne. Son regard s'en allant sur la fenêtre à leur côté, l'air ailleurs. « Mangeons » dit-il simplement, le cœur lourd. Il ne veut pas la rejeter mais c'est trop tôt. Trop tôt pour avoir ce type de contact. Il n'est pas encore habitué à tant de proximité. Il a besoin de temps. Juste un peu de temps. Il espère juste qu'elle ne va pas lui en tenir rigueur. A t-il peur ? Peur de la perdre ? Peur que toute leur relation ne devienne qu'un doux mirage ? Il ne sait pas. Pour ne pas changer. Il s'attaque à l'entrée en face de lui, dégustant les St Jacques avec une précision digne des grands bourgeois. Il n'ose plus parler, et tente d'apprécier au mieux son assiette, mais . . . « Prenons notre temps ». Ses yeux glissent de nouveau vers Hera, s'ancrant dans son brun envoûtant. « Pas à pas. Ne brûlons pas les étapes. Tu es ma véritable . . . petite amie ». Hyeon déglutit et replonge dans son assiette, honteux de telles paroles.
Hyeon ouvre la bouche, mais la referme, gêné par cette scène. Il essaie, réellement, de penser à elle, et elle ne se doute pas à quel point il fait des efforts, à quel point ses gestes sont déjà plus doux, à quel point il est différent avec elle. Il ne peut pas lui dire car lui-même ne se doute pas une seconde qu'il est plus humain en sa présence, qu'il est plus attentionné. N'est-ce pas une manière de penser à elle ? Hyeon fronce des sourcils, liant ses doigts entre eux. Même s'il a une certaine expérience féminine, cela ne l'empêche pas de n'avoir aucune connaissance là-dessus. Il en a eu des femmes à son bras, qui l'ont maintes fois accompagnées, mais pour lui, ce n'était que des partenaires, de quelques jours. Rien de plus. Il n'a jamais agi comme un petit ami, se contentant juste de respecter les normes sociales, d'être chaleureux, accueillant, mais la moindre émotion, sans le moindre geste tendre. Alors qu'il continue à parler, il dépose soudainement son doigt sur ses lèvres. Geste fourbe, incontrôlable. Désir inconscient. Il retire immédiatement son doigt de ses lèvres, surpris lui-même par cet acte déplacé. « Pa . . . pardon. Je ne voulais pas ». Il détourne son regard d'elle, et fixe l'écran quelques secondes, reprenant progressivement son souffle et la maîtrise de son corps. « Tu sais Hera, l'expérience ne forge pas. Je te l'ai dit, tu es ma première véritable petite amie ». La gorge nouée, il essaie de continuer sur sa lancée, ses mots se perdant dans les profondeurs de son esprit, « j'en ai connu des femmes. C'est une vérité. Mais . . . pour moi elles ne représentaient rie. Juste des partenaires du moment, pour me faire respecter, pour acquérir de la notoriété, pour me conformer ». Hyeon insinue indirectement qu'elle, c'est différent. Qu'elle n'est pas comme les autres. Mais que ce n'est pas pour autant qu'il est plus adroit. Il découvre ces étranges sensations d'un premier rendez-vous. Il lui faut du temps. Un temps d'adaptation. « Je ne suis pas le meilleur partenaire qui soit, et encore moins le meilleur petit ami. Mais je suis comme ça. J'ai toujours été ainsi. Je ne peux pas changer si facilement. Je vais échouer, maintes et maintes fois, dans ce rôle de petit ami. Je vais te faire souffrir Hera . . . car je ne suis pas doté d'une bonne capacité de compréhension. Je ne sais pas ce qu'est que faire plaisir, selon mes propres envies, en pensant à l'autre. J'ai toujours suivi le chemin de la société, le chemin qu'on amène jusqu'à moi. Alors . . . je ne peux pas répondre à tant d'attentes . . . . pas encore. Pas maintenant ». Il aimerait, vraiment. Mais le changement, ça fait aussi peur, bien trop peur. Il a vécu 15 ans comme ça, à suivre les autres, la société, la norme, sans jamais penser de lui-même, sans jamais ressentir réellement, sans jamais s'exprimer. Il est ainsi, Hyeon.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Lun 3 Oct - 19:22 Citer EditerSupprimer
Le doigt de Hyeon vint se déposer sur ses lèvres. Le corps de Hera tout entier se figea à ce contact. Son coeur bondit dans sa poitrine. Le sang lui monta aux joues. Un instant de plus et s’il n’avait ôté son doigt tout aussi vite, l’étudiante en médecine le lui aurait mordu. Geste de défense instinctif, besoin de se préserver de la confusion qui l’envahissait. Hera non plus ne savait guère gérer ses sentiments, ses émois. Parce que l’inconnu effrayait tout être humain, elle aussi, inconsciemment, elle cherchait souvent à échappatoire à ce genre de situation. Elle avait beau vouloir faire la leçon au pianiste, elle ne valait pas beaucoup mieux que lui.
Ce mot, ce « pardon » qui émana d’entre les lèvres de son petit ami, lui serra le coeur. Ses intenses iris sombres se posèrent sur son visage désormais tourner face à l’écran. Comme il était beau. Elle devait le reconnaître. Comme son embarras aurait pu le rendre irrésistiblement craquant aux yeux de bien des femmes. Comme ce petit geste spontané et maladroit aurait pu la subjuguer d’une joie discrète et silencieuse, trahie seulement par l’esquisse d’un sourire s’épanouissant au coin de ses lèvres. Et pourtant, si elle le ressentait ce petit grain de bonheur, il était étouffer par cette sensation d’inconfort. Comme une douleur inexpliquée, inexplicable. Vague pressentiment dans le lointain, trouble et troublant. Etait-ce normal ? Etait-ce l’appréhension implicite à tout premier rendez-vous qui l’empêchait de savourer pleinement la félicitée qu’aurait dû représenter ce moment ?
Hera crut trouver la réponse dans les propos du pianiste. Que voulait-il dire par « première véritable petite amie » ? Les autres femmes ne représentaient rien ? Des partenaires momentanées ? Un gain de notoriété ? Avait-il seulement conscience de la terrible signification de ses propos ? Probablement pas. Parce qu’il était Hyeon. Un coeur pur emprisonné dans la glace. Hera le savait pertinemment. Cela n’empêchait pas son coeur d’en ressentir une certaine souffrance. Se conformer aux normes de la société ? Au fond, n’était-ce pas ce qu’ils faisaient aussi tous les deux ensemble ? Les parents de Lee Hyeon avait dû l’encourager à la fréquenter. Et elle, elle avait accepté afin de répondre à son embarras d’être célibataire ? Parce qu’elle craignait cet écart de sentiments, ce fossé dans leur attachement au passé, Hera préférait se rassurer en pensant ainsi.
Son geste resté en suspend, la main de Lee Hyeon se déroba avant qu’elle ne puisse sincèrement envisager de la toucher. Son coeur se serra. Mais soudain, un flash lui revint en mémoire. Le souvenir de cette autre main qui, elle, avait retenu la sienne alors qu’elle s’apprêtait à s’éloigner. La situation était complètement différente. Le contexte était différent. Alors pourquoi y avait-elle repenser à ce moment-là ? Pourquoi la sensation de ce contact moite et fiévreux, à la fois brûlant et glacé, s’était-elle rappelée à sa mémoire ? Peut-être le destin avait-il essayé de lui faire passer un message à cet instant. Un message que la jeune fille n’était pas encore à même de comprendre.
La voix ferme, dissimulant sa maladresse, de Hyeon l’extirpa de son trouble. Hera ramena sa main vers et la logea au creux de la seconde sous la table, légèrement fébrile, tandis qu’elle acquiesçait d’un hochement de tête. Elle attendit néanmoins une poignée d’instant que sa main cesse de trembler avant de s’emparer de ses couverts.
Somptueuse peinture, parfaits pantins de la société, ils dégustèrent leurs entrées avec élégance presque risible sans doute aux yeux des individus non accoutumés aux uses de la haute société. Concentrée sur le moindre de ses gestes, soucieux de ne pas commettre un seul faux pas devant son nouveau petit ami, la jeune fille demeura également silencieuse. Ce fut le pianiste qui le premier reprit la parole, interpelant ainsi son attention. Ses intenses iris sombres se relevèrent donc jusqu’à rencontrer ceux de Hyeon. Indéniablement, Hera ne pouvait se prétendre indifférente à son charme. Il avait un certain don pour l’hypnotiser. Cependant, ce n’était pas que ce beau visage irrésistible qu’elle voyait en lui, mais toujours ce garçon qu’elle avait connu auparavant. Oui, elle devait attendre. Oui, elle devait être patiente. Ne pouvait-elle pas déjà s’estimer heureuse que lui dont elle avait fini par croire à l’indifférence, voire à l’oubli à son égard du fait de l’absence de communication entre eux malgré qu’ils fréquentaient désormais la même université depuis le printemps, finalement, il se souvenait tout de même un peu d’elle. Vraisemblablement, il n’avait pas oublié non plus leur promesse puisqu’il s’était adressé à elle pour incarner le rôle de sa petite amie dans le théâtre de la vie. Sans doute ne pouvait-il pas imaginer l’importance qu’il avait eu dans le coeur de Hera, non seulement après leur toute première rencontre, mais surtout depuis le jour où il avait jouer du piano à cette fête d’anniversaire. Il avait bien changé déjà entre ces deux époques. Et certainement, l’adolescente qu’elle était avait trouvé satisfaction dans le fait de connaitre une facette de sa personnalité que les autres ignoraient. Néanmoins, l’idée de partager une sorte de secret avec lui, lui avait également procurer un sentiment de proximité, de complicité. Un lien auquel, en cachette, Hera s’était rattachée durant toutes ces années, dans ces moments de solitude.
Elle s’efforça alors à esquisser un sourire dont la sincérité semblait réelle, et répondit noblement :
« Tu as raison. Nous avons tout le temps devant nous. Tu es… mon véritable petit ami, » ajouta-elle en écho à ses mots.
Hera baissa à son tour les yeux vers son assiette, mais ce ne fut que pour mieux dissimuler le sourire bien plus spontanée qui s’étirait sur ses lèvres, empiétant sur ses joues empourprées. Comme si ces paroles lui avait enfin laissé le droit d’y croire, elle sentit son coeur s’envoler, porté par l’allégresse. Peut-être tout ceci n’était qu’une mascarade, néanmoins, à cet instant, la jeune fille en fut sincèrement des plus heureuses.
Au fond, étaient-ils si différents l’un de l’autre ? Sur certains points, oui. Ils étaient même terriblement opposés. Mais sur d’autres, ils se ressemblaient. Ils avaient grandis en suivant cette voie dictée par la société. Si elle prétendait être plus émancipée que lui, n’était-ce pas en partie qu’illusion ? Certes son esprit était bien plus libre et impétueux. Cependant, son voeu d’indépendance et de délivrance véritable s’avérait n’être encore que chimère. Elle était juste parvenue à s’y engager plus loin que lui. Et les paroles de Hyeon l’ébranlèrent, profondément. En son for intérieur, Hera se sentit bouleversée. Elle ne savait comment contenir le flot d’émotion qui montait en elle. Elle ne saurait le manifester non plus, ce profond attachement, cette affection grandissante alors que ses iris ne pouvaient se détacher de lui. À tel point que ses yeux en venaient à briller sous le reflet des larmes gardées prisonnières. Ces larmes, elle ne pouvait les lui montrer. Par fierté peut-être mais surtout par peur qu’il ne pense avoir pu encore la blesser malgré lui. Peut-être y avait-il une once de peine à l’origine de ces perles d’eau qu’elle refoulait, cependant, elles témoignaient plutôt de toutes les émotions qui l’envahissaient et faisaient chavirer son coeur dans l’océan inexploré de ses véritables sentiments.
« Lee Hyeon… » murmura-t-elle.
Elle ne pouvait pas le toucher. Elle ne pouvait pas l’atteindre. Ces mots eux-même en seront peut-être incapable. Sans doute fut-ce ce doute qui la troubla le plus à cet instant. Puis, comme elle le fit ce soir-là lors du dîner, Hera s’efforça finalement à sourire comme si de rien n’était. N’était-ce pas son rôle d’incarner le pilier inébranlable de leur « couple » ? N’était-elle pas là juste pour l’aider à s’épanouir un peu ? S’il y avait quelqu’un pour qui elle pouvait renoncer à son égocentrisme, quelqu’un qu’elle pouvait faire passer avant elle-même, n’était-ce pas lui ? Hera en était alors persuadée. Elle ignorait encore que son coeur avait sincèrement commencer à s’ouvrir, à se préoccuper des êtres chers en conséquence d’une autre rencontre. Mais la vie est joueuse, la vie est cruelle. Deux jeunes coeurs ne peuvent imaginer l’avenir qui les attend.
« Je crois que nous sommes tous les deux aussi irrécupérables l’un que l’autre. J’ai toujours été trop impatiente, n’est-ce pas ? Mais si nous essayons ensemble, alors peut-être parviendrons-nous à nous améliorer ? »
Elle lui tendit le petit doigt en signe de promesse. Celle de se soutenir mutuellement quoi qu’il arrive. Celle qui signifiait que malgré les barreaux qui emprisonnait le coeur de Hyeon, elle souhaitait sincèrement rester à ses côtés. Avait-elle seulement véritablement envisagé de se tenir auprès d’un autre homme ?
Un individu dans la rangée derrière eux grommela, faisant comprendre qu’il serait souhaitable aux deux tourtereaux de la fermer ou d’aller roucouler ailleurs. Hera baissa légèrement la tête en haussant les épaules, comme pour se faire discrète. Un sourire espiègle sur ses lèvres roses, elle monta son index devant sa bouche, adressant ainsi un signe complice à Hyeon avant de se rasseoir correctement dans son siège face à l’écran. Se pensant à l’abri du regard de son petit ami, le sourire s’éteignit. Du revers de la main, elle vint essuyer délicatement la larme qui avait fini par échapper à la prison de son oeil gauche, du côté opposé à Hyeon, de telle sorte qu’il ne put la voir, et qu’il, l’espéra-t-elle, ne remarqua pas non plus.
La singapourienne tacha ensuite de se concentrer davantage sur le film. De quoi était-il question déjà ? Mauvais moment, sournoiserie du hasard, il ne s’agissait là que d’une scène introductrice à l’intrigue de l’histoire, cependant, elle n’avait pas été évoqué dans le synopsis. Séquence anodine pour nombres autres spectateurs, Hera se sentit prise d’une horrible sensation de mal être à la vue de cette mer houleuse. Navire balloté, chaviré. Un frisson parcouru son échine. Passagers basculés par-dessus de la rambarde. Sa gorge se noua. Canaux de sauvetage renversés. Naufragés emportés par les vagues. Caméra submergée pour donner une impression de noyade. Violente nausée, Hera se leva brusquement de son siège et s’enfuit en dehors de la salle. Elle avait besoin de s’éloigner, de sortir, de prendre l’air… Mais ses jambes ne la portèrent que quelques mètres au-delà de la porte de la salle de diffusion. Si bien qu’elle se laissa choir à genou dans le couloir, une main reposant contre le mur. Elle ne s’en était pas préoccuper jusqu’à présent. Elle ne l’avait pas vraiment envisagé non plus, mais le traumatisme du naufrage auquel la singapourienne n’avait accordé aucune attention depuis leur retour, semblait s’avérer bien plus important et profondément ancré qu’elle en l’aurait cru. Il était vrai que depuis leur retour, les gumihos naufragés n’en avaient guère parler, pas entre eux, pas elle en tout cas. Pourtant, elle ne l’avait pas oublié. Et toute cette peur qu’elle avait tu aussi bien sur l’île qu’à son retour, venait subitement d’être ravivée à la vue de cette image. Elle en tremblait encore. Parce que son corps et son esprit n’avait rien oublié de cette épreuve.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Le doigt de Hyeon vint se déposer sur ses lèvres. Le corps de Hera tout entier se figea à ce contact. Son coeur bondit dans sa poitrine. Le sang lui monta aux joues. Un instant de plus et s’il n’avait ôté son doigt tout aussi vite, l’étudiante en médecine le lui aurait mordu. Geste de défense instinctif, besoin de se préserver de la confusion qui l’envahissait. Hera non plus ne savait guère gérer ses sentiments, ses émois. Parce que l’inconnu effrayait tout être humain, elle aussi, inconsciemment, elle cherchait souvent à échappatoire à ce genre de situation. Elle avait beau vouloir faire la leçon au pianiste, elle ne valait pas beaucoup mieux que lui.
Ce mot, ce « pardon » qui émana d’entre les lèvres de son petit ami, lui serra le coeur. Ses intenses iris sombres se posèrent sur son visage désormais tourner face à l’écran. Comme il était beau. Elle devait le reconnaître. Comme son embarras aurait pu le rendre irrésistiblement craquant aux yeux de bien des femmes. Comme ce petit geste spontané et maladroit aurait pu la subjuguer d’une joie discrète et silencieuse, trahie seulement par l’esquisse d’un sourire s’épanouissant au coin de ses lèvres. Et pourtant, si elle le ressentait ce petit grain de bonheur, il était étouffer par cette sensation d’inconfort. Comme une douleur inexpliquée, inexplicable. Vague pressentiment dans le lointain, trouble et troublant. Etait-ce normal ? Etait-ce l’appréhension implicite à tout premier rendez-vous qui l’empêchait de savourer pleinement la félicitée qu’aurait dû représenter ce moment ?
Hera crut trouver la réponse dans les propos du pianiste. Que voulait-il dire par « première véritable petite amie » ? Les autres femmes ne représentaient rien ? Des partenaires momentanées ? Un gain de notoriété ? Avait-il seulement conscience de la terrible signification de ses propos ? Probablement pas. Parce qu’il était Hyeon. Un coeur pur emprisonné dans la glace. Hera le savait pertinemment. Cela n’empêchait pas son coeur d’en ressentir une certaine souffrance. Se conformer aux normes de la société ? Au fond, n’était-ce pas ce qu’ils faisaient aussi tous les deux ensemble ? Les parents de Lee Hyeon avait dû l’encourager à la fréquenter. Et elle, elle avait accepté afin de répondre à son embarras d’être célibataire ? Parce qu’elle craignait cet écart de sentiments, ce fossé dans leur attachement au passé, Hera préférait se rassurer en pensant ainsi.
Son geste resté en suspend, la main de Lee Hyeon se déroba avant qu’elle ne puisse sincèrement envisager de la toucher. Son coeur se serra. Mais soudain, un flash lui revint en mémoire. Le souvenir de cette autre main qui, elle, avait retenu la sienne alors qu’elle s’apprêtait à s’éloigner. La situation était complètement différente. Le contexte était différent. Alors pourquoi y avait-elle repenser à ce moment-là ? Pourquoi la sensation de ce contact moite et fiévreux, à la fois brûlant et glacé, s’était-elle rappelée à sa mémoire ? Peut-être le destin avait-il essayé de lui faire passer un message à cet instant. Un message que la jeune fille n’était pas encore à même de comprendre.
La voix ferme, dissimulant sa maladresse, de Hyeon l’extirpa de son trouble. Hera ramena sa main vers et la logea au creux de la seconde sous la table, légèrement fébrile, tandis qu’elle acquiesçait d’un hochement de tête. Elle attendit néanmoins une poignée d’instant que sa main cesse de trembler avant de s’emparer de ses couverts.
Somptueuse peinture, parfaits pantins de la société, ils dégustèrent leurs entrées avec élégance presque risible sans doute aux yeux des individus non accoutumés aux uses de la haute société. Concentrée sur le moindre de ses gestes, soucieux de ne pas commettre un seul faux pas devant son nouveau petit ami, la jeune fille demeura également silencieuse. Ce fut le pianiste qui le premier reprit la parole, interpelant ainsi son attention. Ses intenses iris sombres se relevèrent donc jusqu’à rencontrer ceux de Hyeon. Indéniablement, Hera ne pouvait se prétendre indifférente à son charme. Il avait un certain don pour l’hypnotiser. Cependant, ce n’était pas que ce beau visage irrésistible qu’elle voyait en lui, mais toujours ce garçon qu’elle avait connu auparavant. Oui, elle devait attendre. Oui, elle devait être patiente. Ne pouvait-elle pas déjà s’estimer heureuse que lui dont elle avait fini par croire à l’indifférence, voire à l’oubli à son égard du fait de l’absence de communication entre eux malgré qu’ils fréquentaient désormais la même université depuis le printemps, finalement, il se souvenait tout de même un peu d’elle. Vraisemblablement, il n’avait pas oublié non plus leur promesse puisqu’il s’était adressé à elle pour incarner le rôle de sa petite amie dans le théâtre de la vie. Sans doute ne pouvait-il pas imaginer l’importance qu’il avait eu dans le coeur de Hera, non seulement après leur toute première rencontre, mais surtout depuis le jour où il avait jouer du piano à cette fête d’anniversaire. Il avait bien changé déjà entre ces deux époques. Et certainement, l’adolescente qu’elle était avait trouvé satisfaction dans le fait de connaitre une facette de sa personnalité que les autres ignoraient. Néanmoins, l’idée de partager une sorte de secret avec lui, lui avait également procurer un sentiment de proximité, de complicité. Un lien auquel, en cachette, Hera s’était rattachée durant toutes ces années, dans ces moments de solitude.
Elle s’efforça alors à esquisser un sourire dont la sincérité semblait réelle, et répondit noblement :
« Tu as raison. Nous avons tout le temps devant nous. Tu es… mon véritable petit ami, » ajouta-elle en écho à ses mots.
Hera baissa à son tour les yeux vers son assiette, mais ce ne fut que pour mieux dissimuler le sourire bien plus spontanée qui s’étirait sur ses lèvres, empiétant sur ses joues empourprées. Comme si ces paroles lui avait enfin laissé le droit d’y croire, elle sentit son coeur s’envoler, porté par l’allégresse. Peut-être tout ceci n’était qu’une mascarade, néanmoins, à cet instant, la jeune fille en fut sincèrement des plus heureuses.
Au fond, étaient-ils si différents l’un de l’autre ? Sur certains points, oui. Ils étaient même terriblement opposés. Mais sur d’autres, ils se ressemblaient. Ils avaient grandis en suivant cette voie dictée par la société. Si elle prétendait être plus émancipée que lui, n’était-ce pas en partie qu’illusion ? Certes son esprit était bien plus libre et impétueux. Cependant, son voeu d’indépendance et de délivrance véritable s’avérait n’être encore que chimère. Elle était juste parvenue à s’y engager plus loin que lui. Et les paroles de Hyeon l’ébranlèrent, profondément. En son for intérieur, Hera se sentit bouleversée. Elle ne savait comment contenir le flot d’émotion qui montait en elle. Elle ne saurait le manifester non plus, ce profond attachement, cette affection grandissante alors que ses iris ne pouvaient se détacher de lui. À tel point que ses yeux en venaient à briller sous le reflet des larmes gardées prisonnières. Ces larmes, elle ne pouvait les lui montrer. Par fierté peut-être mais surtout par peur qu’il ne pense avoir pu encore la blesser malgré lui. Peut-être y avait-il une once de peine à l’origine de ces perles d’eau qu’elle refoulait, cependant, elles témoignaient plutôt de toutes les émotions qui l’envahissaient et faisaient chavirer son coeur dans l’océan inexploré de ses véritables sentiments.
« Lee Hyeon… » murmura-t-elle.
Elle ne pouvait pas le toucher. Elle ne pouvait pas l’atteindre. Ces mots eux-même en seront peut-être incapable. Sans doute fut-ce ce doute qui la troubla le plus à cet instant. Puis, comme elle le fit ce soir-là lors du dîner, Hera s’efforça finalement à sourire comme si de rien n’était. N’était-ce pas son rôle d’incarner le pilier inébranlable de leur « couple » ? N’était-elle pas là juste pour l’aider à s’épanouir un peu ? S’il y avait quelqu’un pour qui elle pouvait renoncer à son égocentrisme, quelqu’un qu’elle pouvait faire passer avant elle-même, n’était-ce pas lui ? Hera en était alors persuadée. Elle ignorait encore que son coeur avait sincèrement commencer à s’ouvrir, à se préoccuper des êtres chers en conséquence d’une autre rencontre. Mais la vie est joueuse, la vie est cruelle. Deux jeunes coeurs ne peuvent imaginer l’avenir qui les attend.
« Je crois que nous sommes tous les deux aussi irrécupérables l’un que l’autre. J’ai toujours été trop impatiente, n’est-ce pas ? Mais si nous essayons ensemble, alors peut-être parviendrons-nous à nous améliorer ? »
Elle lui tendit le petit doigt en signe de promesse. Celle de se soutenir mutuellement quoi qu’il arrive. Celle qui signifiait que malgré les barreaux qui emprisonnait le coeur de Hyeon, elle souhaitait sincèrement rester à ses côtés. Avait-elle seulement véritablement envisagé de se tenir auprès d’un autre homme ?
Un individu dans la rangée derrière eux grommela, faisant comprendre qu’il serait souhaitable aux deux tourtereaux de la fermer ou d’aller roucouler ailleurs. Hera baissa légèrement la tête en haussant les épaules, comme pour se faire discrète. Un sourire espiègle sur ses lèvres roses, elle monta son index devant sa bouche, adressant ainsi un signe complice à Hyeon avant de se rasseoir correctement dans son siège face à l’écran. Se pensant à l’abri du regard de son petit ami, le sourire s’éteignit. Du revers de la main, elle vint essuyer délicatement la larme qui avait fini par échapper à la prison de son oeil gauche, du côté opposé à Hyeon, de telle sorte qu’il ne put la voir, et qu’il, l’espéra-t-elle, ne remarqua pas non plus.
La singapourienne tacha ensuite de se concentrer davantage sur le film. De quoi était-il question déjà ? Mauvais moment, sournoiserie du hasard, il ne s’agissait là que d’une scène introductrice à l’intrigue de l’histoire, cependant, elle n’avait pas été évoqué dans le synopsis. Séquence anodine pour nombres autres spectateurs, Hera se sentit prise d’une horrible sensation de mal être à la vue de cette mer houleuse. Navire balloté, chaviré. Un frisson parcouru son échine. Passagers basculés par-dessus de la rambarde. Sa gorge se noua. Canaux de sauvetage renversés. Naufragés emportés par les vagues. Caméra submergée pour donner une impression de noyade. Violente nausée, Hera se leva brusquement de son siège et s’enfuit en dehors de la salle. Elle avait besoin de s’éloigner, de sortir, de prendre l’air… Mais ses jambes ne la portèrent que quelques mètres au-delà de la porte de la salle de diffusion. Si bien qu’elle se laissa choir à genou dans le couloir, une main reposant contre le mur. Elle ne s’en était pas préoccuper jusqu’à présent. Elle ne l’avait pas vraiment envisagé non plus, mais le traumatisme du naufrage auquel la singapourienne n’avait accordé aucune attention depuis leur retour, semblait s’avérer bien plus important et profondément ancré qu’elle en l’aurait cru. Il était vrai que depuis leur retour, les gumihos naufragés n’en avaient guère parler, pas entre eux, pas elle en tout cas. Pourtant, elle ne l’avait pas oublié. Et toute cette peur qu’elle avait tu aussi bien sur l’île qu’à son retour, venait subitement d’être ravivée à la vue de cette image. Elle en tremblait encore. Parce que son corps et son esprit n’avait rien oublié de cette épreuve.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Mer 5 Oct - 23:38 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Impéritie ou bien simple maladresse de sa part ? Personne ne peut finalement prédire quelle est la vérité de ses mots, de ses comportements. Hyeon est comme un mur froid. Impénétrable. Semblant inexpressif ou ayant seulement pour expression les plus communes, des expressions faussées. Il est donc difficile, pour toute personne qui sait qu'il n'est qu'un pantin de la société, de le sonder, de connaître ses véritables pensées, de savoir ce qui est vrai et ce qui est de l'ordre de l'imaginaire. Bien des personnes semblent perturber par ses réactions, ne comprenant pas toujours, et c'est malheureusement le cas pour Hera. Lui-même ne peut pas lui dire, ce qui est du spontané et ce qui ne l'est pas. Il ne sait lui-même pas. Il tente de ne rien montrer, de rester placide, le visage neutre, mais au fond, il est quelque peu importuné. Il ne sait pour quelle raison il lui a dit tout ça, ni même pourquoi il se sent dans l'obligation de se justifier, de répondre à ses propos. D'ordinaire, il se contente de rassurer la personne en faisant une remarque banale, qu'il a pu lire dans de nombreux livres ou vu dans de nombreux films, sans une once de sincérité. Mais aujourd'hui, c'est différent. Il est légèrement différent du Hyeon habituel. Hera fait ressortir des choses en lui qu'il ne connaissait pas, en tout cas, pas depuis quelques années. Il se sent alors nerveux, perdu dans ses propres paroles, dans ses propres gestes. Il ne se comprend pas et si lui ne se comprend même pas alors qui peut le faire ? Triste destin qui le retient dans cette méconnaissance de lui-même.
Les yeux détournés de sa vis-à-vis, Hyeon semble perdu. Perdu dans les profondeurs de sa conscience. L'embarras le gagne, brusquement, de manière insidieuse. Il tente de ne rien faire transparaître, de ne rien montrer à sa partenaire, lui-même surpris par cet afflux de sensations encore inconnues. Il ne se sent pas à l'aise, à le désir de fuir, au loin. De ne jamais revenir. De tourner les talons. D'oublier. Oublier tout ça. Ce moment si désagréable. Enfin . . . qui ne l'est pas réellement mais il le pense ainsi. Ses yeux volent jusqu'à Hera, un laps de temps, mais assez long pour qu'il se remémore. Qu'il se souvienne de ces quelques doux souvenirs, en sa présence. Il se rappelle encore de la fois où il a posé, pour la première fois, son regard sur sa silhouette, qu'il a vu dans son regard un destin lié, un éclat de vie, une étincelle qui a su ravir son cœur. Il se souvient de ses bras la recouvrant, désireux de la protéger du mieux qu'il le pouvait, ce jour-là, ce jour où sa vie a semblé prendre un autre virage, un tournant décisif dans sa vie. Il se souvient de sa peau soyeuse contre la sienne, de son petit doigt prenant le sien, promesse d'un avenir à deux. Il se souvient de ce papillon volant près d'eux, de cette promenade à deux, main dans la main. Il se souvient de cette petite fille qui a su le rendre heureux, le temps d'une journée. Il se souvient de cette promesse qu'il s'est fait : de toujours la rendre heureuse. Il se souvient . . . de tout. Son cœur est pesant, lourd de remords. Désormais, les choses ont changé. Il n'est plus le même. Il n'est plus ce petit garçon au cœur pur et joyeux. Il n'est que l'ombre de lui-même. Alors peut-il penser encore pouvoir la protéger ? Peut-il penser pouvoir l'aimer, comme il l'a aimé par le passé ? Peut-il, surtout, la rendre heureuse ? Il ne sait pas. Il ne sait plus. Ou alors, il n'a jamais su. Il sort de ses pensées, bien trop lointaines par rapport au présent, et esquisse un fin sourire qu'il dissimule rapidement alors qu'elle affirme qu'il est, lui aussi, son premier petit ami. Son cœur s'allège, quelques secondes. Mais s'alourdit aussi vite. « J'espère ne pas . . . te répugner du genre masculin ».
Sursautant en entendant son prénom être murmuré par la douce voix de Hera, il se tourne doucement vers elle, son regard s'ancrant dans le sien. Échange furtif de quelques souvenirs, heureux. Hyeon continue de la regarder, absorbé par ses iris, son cœur s'alourdissant comme ce jour-là, se sentant coupable. Il a le sentiment d'être un homme infâme mais pour une raison qui lui échappe. Il aimerait alors lui demander si elle est heureuse. Heureuse d'être son actuelle petite amie. Si elle se sent bien à ses côtés. S'il ne blesse pas trop son cœur. Mais les mots restent coincer dans son esprit, ne parvenant pas jusqu'à ses lèvres. Il continue donc de la regarder, tout simplement, s'imprégnant de l'éclat de ses pupilles. Il entrouvre progressivement ses lèvres lorsqu'elle parle, enfin, le mettant face à une impasse. Sa gorge se noue, son cœur se met alors à cogner contre sa poitrine, d'un rythme inhabituel, martyrisant sa poitrine. Peuvent-ils y parvenir à deux ? Peuvent-ils survivre à deux ? Parviendront-ils à surmonter tous ces obstacles qui semblent les éloigner ? Parviendront-ils à être heureux ensemble ? Ou est-ce séparé qu'ils le seront ? Hyeon est-il apte à être le petit ami parfait pour elle ? Peut-il faire son bonheur ou va t-il devoir le laisser à un autre que lui ? Leur amour peut-il se métamorphoser ? Peut-il devenir aussi fort que dans leur enfance ? Ou est-ce juste un amour impossible ? Éphémère ? « Hera . . . ». Il n'a pas le temps d'ajouter quoique ce soit, ni même de prendre son doigt entre le sien, comme par le passé, à cause de quelques individus insupportables derrière qui les reprochent de faire bien trop de bruit. Il s'excuse rapidement auprès des personnes, et reporte de nouveau son attention sur sa partenaire qui semble déjà être passée à autre chose. Il sourit, naïvement, en voyant son regard espiègle, s'amusant de cette situation. Il constate néanmoins cette tristesse qui se dessine sur son visage, signe de quelque chose de bien trop accablant pour la jeune femme. Hyeon inspire profondément, attristé à son tour pour une raison inconnue. Il ne peut faire son bonheur. Il le voit bien. C'est dans d'autres bras qu'elle sera heureuse, mais jusque là, il doit la protéger. C'est certainement la seule chose qu'il peut faire actuellement pour elle : la protéger. Il ne peut la rendre heureuse, pas comme ça, pas tant qu'il est lui. Ce Hyeon si froid, si imperturbable. Ce n'est pas un homme comme lui qui la convient le mieux. Il le sait.
Il la voit alors se lever, soudainement, s'éloignant de lui. Comme leur prochaine destinée. Déconcerté il observe quelques instants le siège vide. Il ne sait pas ce qu'il doit faire, il ne sait pas s'il doit la rejoindre ou bien la laisser seule. Est-ce lui qui a provoqué ce malaise ? Est-ce lui la source principale de ses maux ? Le cœur serré, il hésite. Réfléchit. Il est totalement désemparé, confus. Il finit par se lever, se précipitant jusqu'à la sortie, pour y retrouver Hera, penchée contre le mur. Il s'approche délicatement d'elle et dans un geste automatique, la prend par les épaules, s'approchant d'elle, avec une certaine douceur qu'il ne se connaissait pas. Pas encore. « Hera . . . ça va ? Qu'est-ce qu'il se passe ? ». C'est avec des bras fermes qu'il la retient, semblant être inquiet de sa santé. Il est dépourvu de tout pouvoir. Il ne sait pas ce qu'il se passe. Il ne sait pas pourquoi elle a fui aussi vite, pourquoi elle se sent si mal. Et si tout était de sa faute ? Ne devrait-il pas en finir avant même d'avoir réellement commencé ? Et s'il la blesse de nouveau ? Ne s'est-il pas promis de la protéger, même s'il faut la protéger de lui ? « Tu veux t'asseoir quelque part ? Viens tu seras sûrement mieux sur ce fauteuil là-bas ». Il ne lui laisse pas vraiment le choix et l'amène jusqu'au siège, pour qu'elle puisse s'y installer confortablement. « Est-ce que tu souhaites que je fasse quelque chose pour toi ? Te ramène quelque chose ? Ou . . . », simplement partir a t-il envie d'ajouter. Mais il se tait. Encore une fois. Car il ne peut lui dire de tels mots, préférant les refouler. Son bras s'approche de son visage, comme pour le toucher, le frôler, mais alors qu'il est près du but, près à toucher sa peau, près à lui caresser la joue, sa main change de direction, faisant mine d'attraper quelque chose dans l'air. Si seulement il pouvait la rassurer. La rassurer comme un petit ami le ferait . . . mais il ne peut pas. Ou est-ce juste de la crainte ? La crainte d'échouer dans son rôle.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ Impéritie ou bien simple maladresse de sa part ? Personne ne peut finalement prédire quelle est la vérité de ses mots, de ses comportements. Hyeon est comme un mur froid. Impénétrable. Semblant inexpressif ou ayant seulement pour expression les plus communes, des expressions faussées. Il est donc difficile, pour toute personne qui sait qu'il n'est qu'un pantin de la société, de le sonder, de connaître ses véritables pensées, de savoir ce qui est vrai et ce qui est de l'ordre de l'imaginaire. Bien des personnes semblent perturber par ses réactions, ne comprenant pas toujours, et c'est malheureusement le cas pour Hera. Lui-même ne peut pas lui dire, ce qui est du spontané et ce qui ne l'est pas. Il ne sait lui-même pas. Il tente de ne rien montrer, de rester placide, le visage neutre, mais au fond, il est quelque peu importuné. Il ne sait pour quelle raison il lui a dit tout ça, ni même pourquoi il se sent dans l'obligation de se justifier, de répondre à ses propos. D'ordinaire, il se contente de rassurer la personne en faisant une remarque banale, qu'il a pu lire dans de nombreux livres ou vu dans de nombreux films, sans une once de sincérité. Mais aujourd'hui, c'est différent. Il est légèrement différent du Hyeon habituel. Hera fait ressortir des choses en lui qu'il ne connaissait pas, en tout cas, pas depuis quelques années. Il se sent alors nerveux, perdu dans ses propres paroles, dans ses propres gestes. Il ne se comprend pas et si lui ne se comprend même pas alors qui peut le faire ? Triste destin qui le retient dans cette méconnaissance de lui-même.
Les yeux détournés de sa vis-à-vis, Hyeon semble perdu. Perdu dans les profondeurs de sa conscience. L'embarras le gagne, brusquement, de manière insidieuse. Il tente de ne rien faire transparaître, de ne rien montrer à sa partenaire, lui-même surpris par cet afflux de sensations encore inconnues. Il ne se sent pas à l'aise, à le désir de fuir, au loin. De ne jamais revenir. De tourner les talons. D'oublier. Oublier tout ça. Ce moment si désagréable. Enfin . . . qui ne l'est pas réellement mais il le pense ainsi. Ses yeux volent jusqu'à Hera, un laps de temps, mais assez long pour qu'il se remémore. Qu'il se souvienne de ces quelques doux souvenirs, en sa présence. Il se rappelle encore de la fois où il a posé, pour la première fois, son regard sur sa silhouette, qu'il a vu dans son regard un destin lié, un éclat de vie, une étincelle qui a su ravir son cœur. Il se souvient de ses bras la recouvrant, désireux de la protéger du mieux qu'il le pouvait, ce jour-là, ce jour où sa vie a semblé prendre un autre virage, un tournant décisif dans sa vie. Il se souvient de sa peau soyeuse contre la sienne, de son petit doigt prenant le sien, promesse d'un avenir à deux. Il se souvient de ce papillon volant près d'eux, de cette promenade à deux, main dans la main. Il se souvient de cette petite fille qui a su le rendre heureux, le temps d'une journée. Il se souvient de cette promesse qu'il s'est fait : de toujours la rendre heureuse. Il se souvient . . . de tout. Son cœur est pesant, lourd de remords. Désormais, les choses ont changé. Il n'est plus le même. Il n'est plus ce petit garçon au cœur pur et joyeux. Il n'est que l'ombre de lui-même. Alors peut-il penser encore pouvoir la protéger ? Peut-il penser pouvoir l'aimer, comme il l'a aimé par le passé ? Peut-il, surtout, la rendre heureuse ? Il ne sait pas. Il ne sait plus. Ou alors, il n'a jamais su. Il sort de ses pensées, bien trop lointaines par rapport au présent, et esquisse un fin sourire qu'il dissimule rapidement alors qu'elle affirme qu'il est, lui aussi, son premier petit ami. Son cœur s'allège, quelques secondes. Mais s'alourdit aussi vite. « J'espère ne pas . . . te répugner du genre masculin ».
Sursautant en entendant son prénom être murmuré par la douce voix de Hera, il se tourne doucement vers elle, son regard s'ancrant dans le sien. Échange furtif de quelques souvenirs, heureux. Hyeon continue de la regarder, absorbé par ses iris, son cœur s'alourdissant comme ce jour-là, se sentant coupable. Il a le sentiment d'être un homme infâme mais pour une raison qui lui échappe. Il aimerait alors lui demander si elle est heureuse. Heureuse d'être son actuelle petite amie. Si elle se sent bien à ses côtés. S'il ne blesse pas trop son cœur. Mais les mots restent coincer dans son esprit, ne parvenant pas jusqu'à ses lèvres. Il continue donc de la regarder, tout simplement, s'imprégnant de l'éclat de ses pupilles. Il entrouvre progressivement ses lèvres lorsqu'elle parle, enfin, le mettant face à une impasse. Sa gorge se noue, son cœur se met alors à cogner contre sa poitrine, d'un rythme inhabituel, martyrisant sa poitrine. Peuvent-ils y parvenir à deux ? Peuvent-ils survivre à deux ? Parviendront-ils à surmonter tous ces obstacles qui semblent les éloigner ? Parviendront-ils à être heureux ensemble ? Ou est-ce séparé qu'ils le seront ? Hyeon est-il apte à être le petit ami parfait pour elle ? Peut-il faire son bonheur ou va t-il devoir le laisser à un autre que lui ? Leur amour peut-il se métamorphoser ? Peut-il devenir aussi fort que dans leur enfance ? Ou est-ce juste un amour impossible ? Éphémère ? « Hera . . . ». Il n'a pas le temps d'ajouter quoique ce soit, ni même de prendre son doigt entre le sien, comme par le passé, à cause de quelques individus insupportables derrière qui les reprochent de faire bien trop de bruit. Il s'excuse rapidement auprès des personnes, et reporte de nouveau son attention sur sa partenaire qui semble déjà être passée à autre chose. Il sourit, naïvement, en voyant son regard espiègle, s'amusant de cette situation. Il constate néanmoins cette tristesse qui se dessine sur son visage, signe de quelque chose de bien trop accablant pour la jeune femme. Hyeon inspire profondément, attristé à son tour pour une raison inconnue. Il ne peut faire son bonheur. Il le voit bien. C'est dans d'autres bras qu'elle sera heureuse, mais jusque là, il doit la protéger. C'est certainement la seule chose qu'il peut faire actuellement pour elle : la protéger. Il ne peut la rendre heureuse, pas comme ça, pas tant qu'il est lui. Ce Hyeon si froid, si imperturbable. Ce n'est pas un homme comme lui qui la convient le mieux. Il le sait.
Il la voit alors se lever, soudainement, s'éloignant de lui. Comme leur prochaine destinée. Déconcerté il observe quelques instants le siège vide. Il ne sait pas ce qu'il doit faire, il ne sait pas s'il doit la rejoindre ou bien la laisser seule. Est-ce lui qui a provoqué ce malaise ? Est-ce lui la source principale de ses maux ? Le cœur serré, il hésite. Réfléchit. Il est totalement désemparé, confus. Il finit par se lever, se précipitant jusqu'à la sortie, pour y retrouver Hera, penchée contre le mur. Il s'approche délicatement d'elle et dans un geste automatique, la prend par les épaules, s'approchant d'elle, avec une certaine douceur qu'il ne se connaissait pas. Pas encore. « Hera . . . ça va ? Qu'est-ce qu'il se passe ? ». C'est avec des bras fermes qu'il la retient, semblant être inquiet de sa santé. Il est dépourvu de tout pouvoir. Il ne sait pas ce qu'il se passe. Il ne sait pas pourquoi elle a fui aussi vite, pourquoi elle se sent si mal. Et si tout était de sa faute ? Ne devrait-il pas en finir avant même d'avoir réellement commencé ? Et s'il la blesse de nouveau ? Ne s'est-il pas promis de la protéger, même s'il faut la protéger de lui ? « Tu veux t'asseoir quelque part ? Viens tu seras sûrement mieux sur ce fauteuil là-bas ». Il ne lui laisse pas vraiment le choix et l'amène jusqu'au siège, pour qu'elle puisse s'y installer confortablement. « Est-ce que tu souhaites que je fasse quelque chose pour toi ? Te ramène quelque chose ? Ou . . . », simplement partir a t-il envie d'ajouter. Mais il se tait. Encore une fois. Car il ne peut lui dire de tels mots, préférant les refouler. Son bras s'approche de son visage, comme pour le toucher, le frôler, mais alors qu'il est près du but, près à toucher sa peau, près à lui caresser la joue, sa main change de direction, faisant mine d'attraper quelque chose dans l'air. Si seulement il pouvait la rassurer. La rassurer comme un petit ami le ferait . . . mais il ne peut pas. Ou est-ce juste de la crainte ? La crainte d'échouer dans son rôle.
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