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Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Ven 7 Oct - 18:05 Citer EditerSupprimer
Genoux au sol, la poitrine soulevée par sa respiration saccadée, une main posée contre sa gorge comme si elle cherchait désespérément à inspirer cet oxygène que ses poumons semblaient refuser d’absorber, Hera n’entendit le son des pas de Hyeon se rapprochant. Brièvement, elle en oubliait presque où elle se trouvait. Sa vue embrouillée semblaient voir défiler devant elle les sillons des vagues dans un océan agité. Ce n’était que les images à l’écran qui restaient obstinément collées à sa rétine. Cependant, ce n’était pas anodin. C’était là, un appel de détresse à être entendu par ses souvenirs et ses émotions refoulées. Elle avait l’impression de trembler de tout son être. À la fois subjuguée par la fièvre et frissonnante d’effroi. Les mains du pianiste vinrent alors se poser délicatement sur ses épaules. La jeune fille se figea dans un imperceptible sursaut. Du contact des paumes de Hyeon, elle sentit une douce chaleur émanée et envahir tout son corps. Elle ne tremblait plus. Elle n’avait plus ni trop chaud, ni trop froid. Elle se sentait soudainement apaisée, mais inerte. Venait-il vraiment de lui demander si ça allait ? Malgré son état encore très fébrile, Hera ne put retenir un très léger rictus moqueur. Ah, s’il n’était pas Hyeon, comme elle l’aurait envoyé paitre à cet instant. Mais c’était Hyeon. De sa part, c’était…différent. De plus, peut-être fut-ce la force de la colère qui lui manqua, la jeune fille ne parvint à prononcer le moindre mot pour lui répondre. Il la soutenait et jamais, elle n’aurait cru trouver la solidité de ses bras aussi confortable. Etait-ce déjà ainsi lorsqu’il l’avait serré contre lui la toute première fois ? Sans doute oui. Sans doute fut-ce pour cette raison qu’elle trouvait tant de sérénité à sa seule présence à ses côtés. Alors, sans broncher, Hera se laissa guider par son petit ami jusqu’au siège le plus proche. Elle n’aimait pas, non, elle détestait se sentir aussi faible, pourtant, elle ne savait si à ce moment là, elle n’avait nullement la force ou l’envie de tempêter. Attentionné, sincère ou mécanique, il la couvrit de questions. De son visage encore pâle, Hera leva ses yeux brillants faire lui, esquissant un bourgeon de sourire.
« Pardon, Hyeon, tu vas manquer le film à cause de moi… »
Elle prononça ses mots et pourtant, aussitôt après, ses doigts vinrent s’agripper doucement mais sûrement au tissu de la manche du pianiste.
« Nous le verrons une prochaine fois au dortoir si tu le souhaites, » ajouta-t-elle. Elle le connaissait. Elle le connaissait suffisamment bien pour savoir que ses premiers mots aurait pu l’induire dans une réflexion troublée, qu’il aurait pu les interpréter comme un rejet de sa part ou simplement, une invitation à retourner dans la salle sans elle. Or, Hera ne le voulait pas. Peut-être ne voulait-elle juste pas rester tout seule ou peut-être qu’elle souhaitait que lui tout particulièrement soit auprès d’elle.
« J'espère ne pas . . . te répugner du genre masculin »
Cette remarque la surprit. Hera marqua un temps d’arrêt, fixant son interlocuteur de ses grands yeux sombres pétillants. Puis, un large sourire naquit sur ses lèvres roses élégamment maquillées.
« Te crois-tu si puissant pour pouvoir ébranler un tempérament aussi obstiné que le mien ? » rétorqua-t-elle, une once de malice dans la voix. Elle ne devrait pas trop le taquiner de la sorte. Elle savait pertinemment que son inquiétude était sincère et sans doute était-ce qui le rendait encore plus mignon à ce moment-là. Oui, le distingué aussi irréprochable que froid Lee Hyeon se révélait attachant à ses yeux. Peut-être parce qu’elle connaissait en partie ses failles et ses faiblesses. Cette partie de lui qu'elle avait l’impression qu’elle pourrait n’appartenir rien qu’à elle. Et la plaisanterie permettait également de détendre un peu cette atmosphère engoncée qui planait autour d’eux.
« Ne sois pas aussi prétentieux, Lee Hyeon, ajouta-t-elle une dernière fois avant de le rassurer. Ne t’en fais pas, je sais très bien à quoi je m’engage et s’est en pleine conscience que j’ai accepté de devenir ta petite amie. Ne te prends pas trop la tête et apprécions plutôt ce premier repas ensemble, non ?»
Les sombres iris étincelants de la Singapourienne se reposèrent sur ses propres doigts tenant encore précieusement la manche de son petit. À nouveau, comme ce soir-là au cours de leur diner, le souvenir visuel de cette main la retenant lui revint en mémoire. Comme si cette petite voix dans son coeur, celle qui peinait tant à se faire entendre au milieu de ses pairs si convaincues de la véracité de leurs sentiments, de leur évidence inéluctable, parvenait par seul ce biais à se faire entendre dans l’esprit de la jeune fille. Cette petite voix étouffée, si faible, si timide mais qui détenait la force de sa percée de sa conviction. Celle qui savait, celle qui connaissait le secret bien enfoui d’un amour naissant. Celle qui en couvait précieusement le bourgeon, luttant contre la fleur épanouie aux pétales si envahissant. Et le jour où ce bourgeon s’ouvrira à son tour, à son éclat le papillon logé dans le coeur de sa rivale ne pourra résister et viendra s’y lover.
Hera ôta alors lentement ses doigts, libérant le bras du jeune homme de leur emprise.
« Je… Je préférerai aller prendre un peu l’air dehors… » répondit-elle finalement d’une voix songeuse et lointaine tandis qu’elle prenait sa main au coeur de la seconde et les déposaient contre sa propre poitrine.
Quelques minutes plus tard, ils se tenaient tous les deux, à l’extérieur du cinéma, assis sur un banc en bois large et plat, entourant un carré de végétation où se mêlaient élégamment arbustes et fleurs, dans leur dos. Caressée par les rayons du soleil perçant à travers la toison nuageuse automnale recouvrant l’immensité du ciel, Hera conservait sa main au creux de la seconde, reposant sur ses cuisses devant elle. Ses yeux se perdaient légèrement dans le vague, tout comme ses pensées ne savaient plus vers qui se tourner. Elle se rappelait son brusque mal-être. Etait-ce là ce qu’on ressentait en proie à une redoutable frayeur ? Etait-ce ainsi que se manifestaient les fantômes qui hantaient patiemment les esprits ? Ressemblait-ce à cela ce qu’Il pouvait ressentir lorsque ses cauchemars refaisaient surface ? Le coeur de Hera sembla s’arrêter sur cette question. Une petite douleur pinçante dans la poitrine la fit légèrement grimacer. Elle ravala sa salive puis finit par détacher ses mains l’une de l’autre pour reporter son attention sur Hyeon. Si elle restait silencieuse trop longtemps, il risquait de s’inquiéter, n’est-ce pas ? Lorsque son regard rencontra le sien, ce fut ce que la jeune fille crut y déceler, l’ombre de l’inquiétude. Un sourire s’épanouit doucement sur ses lèvres :
« Lorsque notre coeur ne connait plus les mots, nos yeux sont toujours là pour les réciter à sa place, tu ne crois pas ? »
Elle le fixa ainsi encore quelques instants, les pores de sa peau respirant la pureté et la tendresse. Puis, ses iris glissèrent délicatement sur le côté avant de monter en direction des cieux.
« Aurais-je désormais peur de l’océan ? » s’interrogea-t-elle sur ce qui venait de se passer.
Cette éventualité représentait une profonde blessure pour la Singapourienne. Plus que le mari de son enfance, l’océan et ses trésors incarnaient son véritable amour. Celui qu’elle aurait toujours cru inaltérable. Son attention revint sur son interlocuteur, une étincelle plus malicieuse renaissant de ses cendres au fond de ses yeux.
« Que vais-je faire maintenant que mon grand amour m’a trahi, fit-elle référence aux flots qui avaient fait chavirer le navire. N’ai-je donc plus que toi sur qui compter ? »
Elle s’efforça de paraître sérieuse le plus longtemps possible. Juste pour apprécier l’expression sur le visage du pianiste. Hera approcha ensuite sa main du visage de Hyeon, lentement, doucement, puis… Elle lui décrocha une légère pichenette sur le front dans un éclat de rire.
« Ne soit pas si facile à taquiner, Hyeon ! » le rassura-t-elle quant au poids qu’elle n’escomptait pas sincèrement infliger à ses épaules bien moins robustes que bien des personnes ne pouvaient le croire.
« D’ailleurs… » ajouta-elle ensuite en commençant à chercher dans sa petite pochette. Dont la jeune fille sortit finalement un petit écrin. Elle l’ouvrit et dévoila les deux bracelets assortis contenus à l’intérieur.
« C’est une chose que les couples coréens vont souvent de s’offrir et de porter des accessoires assortis. Donne moi ta main, » lui demanda-t-elle doucement mais prenant néanmoins l’initiative de venir la chercher avec la sienne.
Hera ferma ensuite le bracelet qui lui était destiné autour du poignet de Hyeon.
« En principe, ceci est l’expression d’un gage d’amour… »
Avant qu’il ne reprenne sa main, la jeune fille le retint délicatement de ses doigts, plantant son regard dans le sien :
« Mais je sais qu’il en est autrement entre nous, alors j’aimerai… J’aimerai que ces bracelets soient le gage de notre confiance mutuelle. Alors, même si tu as peur de me vexer, de me déplaire ou quoique ce soit d’autre, j’aimerai que lorsque tu sens des paroles te venir du coeur, que tu me les dises quand même, aussi banales et anodines qu’elles puissent être. Si tu as l’impression que des paroles ou des gestes pourraient échappés à ton contrôle, n’ai pas peur de les libérer lorsque tu es avec moi. Je serai patiente, alors s’il te plaît, ne te décourage jamais. »
Hera libéra la main de Hyeon une fois qu’elle eut fini de parler. Elle se saisit de son propre bracelet, le tendant vers lui afin qu’il accepte ou non de l’accrocher à son poignet. Dans cet instant, alors qu’elle maintenait le bijou tendu en l’air devant elle, Hera se rappela brusquement desserrant inconsciemment ses doigts de leur emprise sur le bijou qui tomba dans le vide.
« Les fleurs ! »
Elles étaient restées là-bas, tombées sur le sol de cette salle obscure, délaissées, oubliées… Présage de l’avenir, le bouquet de rose laissé derrière annonçait-il l’inexorable issue de cette romance ? Comme-ci, le destin et la providence se livrait bataille depuis le début, depuis leur toute première rencontre. L’un suit son cours qu’elles qu’en soient les maux et les blessures, l’autre s’attache avec bienveillance. La providence se joua du destin le jour où elle mit ses deux enfants sur le chemin l’un de l’autre. Au regard du destin, ils n’étaient pas fait pour se rencontrer. Ils ne seraient jamais fait pour être réunis. Alors, il les a séparé. Loin des yeux, loin du coeur ? Mais les coeurs des hommes sont imprévisibles. Et il en fut un qui trouva refuge dans cette idylle imaginaire. Parce qu’ainsi, l’illusion d’un amour ne pouvait être brisé. La fin ne pouvait en être qu’heureuse. Mais le duel entre destin et providence n’eut de cesse jusqu’à les conduire à ce jour. Parce que la providence rêve aussi d’une fin heureuse, d’un chemin paisible pour ces deux enfants dont elle s’est épris le jour de leur naissance, elle a tout fait pour qu’enfin, ils se tiennent par la main. S’il existait une entité capable de défier le destin, s’était-elle. Cependant, pourra-t-elle véritablement l’emporter sur son rival ? À ces deux coeurs égarés qui lui ont été dérobé, le destin n’abandonnera jamais pour les ramener sur la voie qui leur a été tracé le jour de leur venue au monde. À celle qui a eu l’audace de n’être sous le chiffe sacré de l’empereur choisi par les dieux, la route ne peut être que sinueuse et emplie de souffrance afin de prouver sa valeur…
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Genoux au sol, la poitrine soulevée par sa respiration saccadée, une main posée contre sa gorge comme si elle cherchait désespérément à inspirer cet oxygène que ses poumons semblaient refuser d’absorber, Hera n’entendit le son des pas de Hyeon se rapprochant. Brièvement, elle en oubliait presque où elle se trouvait. Sa vue embrouillée semblaient voir défiler devant elle les sillons des vagues dans un océan agité. Ce n’était que les images à l’écran qui restaient obstinément collées à sa rétine. Cependant, ce n’était pas anodin. C’était là, un appel de détresse à être entendu par ses souvenirs et ses émotions refoulées. Elle avait l’impression de trembler de tout son être. À la fois subjuguée par la fièvre et frissonnante d’effroi. Les mains du pianiste vinrent alors se poser délicatement sur ses épaules. La jeune fille se figea dans un imperceptible sursaut. Du contact des paumes de Hyeon, elle sentit une douce chaleur émanée et envahir tout son corps. Elle ne tremblait plus. Elle n’avait plus ni trop chaud, ni trop froid. Elle se sentait soudainement apaisée, mais inerte. Venait-il vraiment de lui demander si ça allait ? Malgré son état encore très fébrile, Hera ne put retenir un très léger rictus moqueur. Ah, s’il n’était pas Hyeon, comme elle l’aurait envoyé paitre à cet instant. Mais c’était Hyeon. De sa part, c’était…différent. De plus, peut-être fut-ce la force de la colère qui lui manqua, la jeune fille ne parvint à prononcer le moindre mot pour lui répondre. Il la soutenait et jamais, elle n’aurait cru trouver la solidité de ses bras aussi confortable. Etait-ce déjà ainsi lorsqu’il l’avait serré contre lui la toute première fois ? Sans doute oui. Sans doute fut-ce pour cette raison qu’elle trouvait tant de sérénité à sa seule présence à ses côtés. Alors, sans broncher, Hera se laissa guider par son petit ami jusqu’au siège le plus proche. Elle n’aimait pas, non, elle détestait se sentir aussi faible, pourtant, elle ne savait si à ce moment là, elle n’avait nullement la force ou l’envie de tempêter. Attentionné, sincère ou mécanique, il la couvrit de questions. De son visage encore pâle, Hera leva ses yeux brillants faire lui, esquissant un bourgeon de sourire.
« Pardon, Hyeon, tu vas manquer le film à cause de moi… »
Elle prononça ses mots et pourtant, aussitôt après, ses doigts vinrent s’agripper doucement mais sûrement au tissu de la manche du pianiste.
« Nous le verrons une prochaine fois au dortoir si tu le souhaites, » ajouta-t-elle. Elle le connaissait. Elle le connaissait suffisamment bien pour savoir que ses premiers mots aurait pu l’induire dans une réflexion troublée, qu’il aurait pu les interpréter comme un rejet de sa part ou simplement, une invitation à retourner dans la salle sans elle. Or, Hera ne le voulait pas. Peut-être ne voulait-elle juste pas rester tout seule ou peut-être qu’elle souhaitait que lui tout particulièrement soit auprès d’elle.
« J'espère ne pas . . . te répugner du genre masculin »
Cette remarque la surprit. Hera marqua un temps d’arrêt, fixant son interlocuteur de ses grands yeux sombres pétillants. Puis, un large sourire naquit sur ses lèvres roses élégamment maquillées.
« Te crois-tu si puissant pour pouvoir ébranler un tempérament aussi obstiné que le mien ? » rétorqua-t-elle, une once de malice dans la voix. Elle ne devrait pas trop le taquiner de la sorte. Elle savait pertinemment que son inquiétude était sincère et sans doute était-ce qui le rendait encore plus mignon à ce moment-là. Oui, le distingué aussi irréprochable que froid Lee Hyeon se révélait attachant à ses yeux. Peut-être parce qu’elle connaissait en partie ses failles et ses faiblesses. Cette partie de lui qu'elle avait l’impression qu’elle pourrait n’appartenir rien qu’à elle. Et la plaisanterie permettait également de détendre un peu cette atmosphère engoncée qui planait autour d’eux.
« Ne sois pas aussi prétentieux, Lee Hyeon, ajouta-t-elle une dernière fois avant de le rassurer. Ne t’en fais pas, je sais très bien à quoi je m’engage et s’est en pleine conscience que j’ai accepté de devenir ta petite amie. Ne te prends pas trop la tête et apprécions plutôt ce premier repas ensemble, non ?»
Les sombres iris étincelants de la Singapourienne se reposèrent sur ses propres doigts tenant encore précieusement la manche de son petit. À nouveau, comme ce soir-là au cours de leur diner, le souvenir visuel de cette main la retenant lui revint en mémoire. Comme si cette petite voix dans son coeur, celle qui peinait tant à se faire entendre au milieu de ses pairs si convaincues de la véracité de leurs sentiments, de leur évidence inéluctable, parvenait par seul ce biais à se faire entendre dans l’esprit de la jeune fille. Cette petite voix étouffée, si faible, si timide mais qui détenait la force de sa percée de sa conviction. Celle qui savait, celle qui connaissait le secret bien enfoui d’un amour naissant. Celle qui en couvait précieusement le bourgeon, luttant contre la fleur épanouie aux pétales si envahissant. Et le jour où ce bourgeon s’ouvrira à son tour, à son éclat le papillon logé dans le coeur de sa rivale ne pourra résister et viendra s’y lover.
Hera ôta alors lentement ses doigts, libérant le bras du jeune homme de leur emprise.
« Je… Je préférerai aller prendre un peu l’air dehors… » répondit-elle finalement d’une voix songeuse et lointaine tandis qu’elle prenait sa main au coeur de la seconde et les déposaient contre sa propre poitrine.
Quelques minutes plus tard, ils se tenaient tous les deux, à l’extérieur du cinéma, assis sur un banc en bois large et plat, entourant un carré de végétation où se mêlaient élégamment arbustes et fleurs, dans leur dos. Caressée par les rayons du soleil perçant à travers la toison nuageuse automnale recouvrant l’immensité du ciel, Hera conservait sa main au creux de la seconde, reposant sur ses cuisses devant elle. Ses yeux se perdaient légèrement dans le vague, tout comme ses pensées ne savaient plus vers qui se tourner. Elle se rappelait son brusque mal-être. Etait-ce là ce qu’on ressentait en proie à une redoutable frayeur ? Etait-ce ainsi que se manifestaient les fantômes qui hantaient patiemment les esprits ? Ressemblait-ce à cela ce qu’Il pouvait ressentir lorsque ses cauchemars refaisaient surface ? Le coeur de Hera sembla s’arrêter sur cette question. Une petite douleur pinçante dans la poitrine la fit légèrement grimacer. Elle ravala sa salive puis finit par détacher ses mains l’une de l’autre pour reporter son attention sur Hyeon. Si elle restait silencieuse trop longtemps, il risquait de s’inquiéter, n’est-ce pas ? Lorsque son regard rencontra le sien, ce fut ce que la jeune fille crut y déceler, l’ombre de l’inquiétude. Un sourire s’épanouit doucement sur ses lèvres :
« Lorsque notre coeur ne connait plus les mots, nos yeux sont toujours là pour les réciter à sa place, tu ne crois pas ? »
Elle le fixa ainsi encore quelques instants, les pores de sa peau respirant la pureté et la tendresse. Puis, ses iris glissèrent délicatement sur le côté avant de monter en direction des cieux.
« Aurais-je désormais peur de l’océan ? » s’interrogea-t-elle sur ce qui venait de se passer.
Cette éventualité représentait une profonde blessure pour la Singapourienne. Plus que le mari de son enfance, l’océan et ses trésors incarnaient son véritable amour. Celui qu’elle aurait toujours cru inaltérable. Son attention revint sur son interlocuteur, une étincelle plus malicieuse renaissant de ses cendres au fond de ses yeux.
« Que vais-je faire maintenant que mon grand amour m’a trahi, fit-elle référence aux flots qui avaient fait chavirer le navire. N’ai-je donc plus que toi sur qui compter ? »
Elle s’efforça de paraître sérieuse le plus longtemps possible. Juste pour apprécier l’expression sur le visage du pianiste. Hera approcha ensuite sa main du visage de Hyeon, lentement, doucement, puis… Elle lui décrocha une légère pichenette sur le front dans un éclat de rire.
« Ne soit pas si facile à taquiner, Hyeon ! » le rassura-t-elle quant au poids qu’elle n’escomptait pas sincèrement infliger à ses épaules bien moins robustes que bien des personnes ne pouvaient le croire.
« D’ailleurs… » ajouta-elle ensuite en commençant à chercher dans sa petite pochette. Dont la jeune fille sortit finalement un petit écrin. Elle l’ouvrit et dévoila les deux bracelets assortis contenus à l’intérieur.
« C’est une chose que les couples coréens vont souvent de s’offrir et de porter des accessoires assortis. Donne moi ta main, » lui demanda-t-elle doucement mais prenant néanmoins l’initiative de venir la chercher avec la sienne.
Hera ferma ensuite le bracelet qui lui était destiné autour du poignet de Hyeon.
« En principe, ceci est l’expression d’un gage d’amour… »
Avant qu’il ne reprenne sa main, la jeune fille le retint délicatement de ses doigts, plantant son regard dans le sien :
« Mais je sais qu’il en est autrement entre nous, alors j’aimerai… J’aimerai que ces bracelets soient le gage de notre confiance mutuelle. Alors, même si tu as peur de me vexer, de me déplaire ou quoique ce soit d’autre, j’aimerai que lorsque tu sens des paroles te venir du coeur, que tu me les dises quand même, aussi banales et anodines qu’elles puissent être. Si tu as l’impression que des paroles ou des gestes pourraient échappés à ton contrôle, n’ai pas peur de les libérer lorsque tu es avec moi. Je serai patiente, alors s’il te plaît, ne te décourage jamais. »
Hera libéra la main de Hyeon une fois qu’elle eut fini de parler. Elle se saisit de son propre bracelet, le tendant vers lui afin qu’il accepte ou non de l’accrocher à son poignet. Dans cet instant, alors qu’elle maintenait le bijou tendu en l’air devant elle, Hera se rappela brusquement desserrant inconsciemment ses doigts de leur emprise sur le bijou qui tomba dans le vide.
« Les fleurs ! »
Elles étaient restées là-bas, tombées sur le sol de cette salle obscure, délaissées, oubliées… Présage de l’avenir, le bouquet de rose laissé derrière annonçait-il l’inexorable issue de cette romance ? Comme-ci, le destin et la providence se livrait bataille depuis le début, depuis leur toute première rencontre. L’un suit son cours qu’elles qu’en soient les maux et les blessures, l’autre s’attache avec bienveillance. La providence se joua du destin le jour où elle mit ses deux enfants sur le chemin l’un de l’autre. Au regard du destin, ils n’étaient pas fait pour se rencontrer. Ils ne seraient jamais fait pour être réunis. Alors, il les a séparé. Loin des yeux, loin du coeur ? Mais les coeurs des hommes sont imprévisibles. Et il en fut un qui trouva refuge dans cette idylle imaginaire. Parce qu’ainsi, l’illusion d’un amour ne pouvait être brisé. La fin ne pouvait en être qu’heureuse. Mais le duel entre destin et providence n’eut de cesse jusqu’à les conduire à ce jour. Parce que la providence rêve aussi d’une fin heureuse, d’un chemin paisible pour ces deux enfants dont elle s’est épris le jour de leur naissance, elle a tout fait pour qu’enfin, ils se tiennent par la main. S’il existait une entité capable de défier le destin, s’était-elle. Cependant, pourra-t-elle véritablement l’emporter sur son rival ? À ces deux coeurs égarés qui lui ont été dérobé, le destin n’abandonnera jamais pour les ramener sur la voie qui leur a été tracé le jour de leur venue au monde. À celle qui a eu l’audace de n’être sous le chiffe sacré de l’empereur choisi par les dieux, la route ne peut être que sinueuse et emplie de souffrance afin de prouver sa valeur…
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Ven 14 Oct - 1:08 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Démuni de tout pouvoir, Hyeon ne sait où il doit se mettre, il ne sait pas quoi dire ni quoi faire. Il se retrouve face à une situation singulière qui le trouble au plus profond de son être. En règle générale, il se serait contenté de rester auprès de sa partenaire, appelant si besoin les secours, posant quelques questions de manière mécanique, faisant mine d'être inquiet pour la personne alors qu'il n'en ait généralement rien de tout cela. Sauf que dans cette situation-ci, il s'agit de Hera. Et chaque fois que cela la concerne, la donne change. Gestes immatures, il tente du mieux qu'il peut de la rassurer, mais il a le sentiment de ressembler plus à un abruti qu'à un véritable petit ami prenant soin de sa copine. Il s'éloigne puis se rapproche d'elle lorsqu'il aperçoit sa main sur les plis de sa chemise, celle-ci semblant réclamer sa présence incommodante. « Ce n'est pas grave Hera. Le film n'est pas important à l'heure actuelle et puis, il ne semble pas si intriguant que la caissière avait semblé le dire » dit-il en haussant simplement des épaules, perdu dans ses pensées confuses. Peut-être désire t-elle qu'il la laisse seul ? Peut-être qu'elle ne souhaite pas l'avoir à ses côtés ? Ses gestes et ses paroles rentrant en contradiction. Il ne sait pas réellement ce qu'elle souhaite qu'il fasse et cela l'ébranle. Il n'est pas doué Hyeon, vraiment pas doué, alors forcément, lorsqu'il ne sait pas comment se comporter en société, il panique, un peu. Il ne le montre pas, son visage restant imperturbable, aussi lisse qu'une poupée en porcelaine. Son visage inexpressif cache bien ses tourments, donnant l'impression d'être inaccessible et sans émotion alors que son être intérieur est ébranlé.
Sa lèvre s’entrouvre légèrement, ses yeux s'abaissant soudainement et rapidement sur son assiette pour remonter jusqu'au visage de la jeune femme. Ce n'est pas ce qu'il a voulu dire. Certes, Hyeon est un être hautain, imbu de sa personne, égoïste, qui ne pense qu'à lui, mais ce n'est qu'une illusion. Il ne sait pas prendre ses propres décisions, il ne sait pas lui-même ce qu'il pense, ni ressent et est souvent maladroit avec les mots lorsqu'il essaie, malgré lui, d'avoir une once de sincérité. Mais encore une fois, il ne dit rien, se contente d'inspirer profondément et d'affirmer indirectement les propos de la jeune femme. Ses lèvres s'élargissent légèrement, un semblant de sourire espiègle se dessinant sur celles-ci. Lui s'inquiétait juste de la blesser à cause de son inaptitude à être avec une personne, à prendre en compte ses pensées, ses envies, ses humeurs. Il ne veut pas qu'elle se base justement sur lui, son être si atypique, pour avoir une idée des relations de couple. C'est tout. « Très bien, alors si tu sais dans quoi tu t'engages, je n'ai aucune inquiétude à avoir. Profitons donc de ce premier repas en tant que couple », Hyeon utilise un ton plus sec qu'il ne l'aurait souhaité, se rendant compte d'un certaine malaise de sa part. Il commence alors à couper délicatement sa viande, la portant jusqu'à sa bouche, mâchant plusieurs secondes, pour y apprécier chaque saveur, lui faisant oublier quelques secondes ce moment si indélicat. « Hera . . . », sa bouche s'arrête brusquement de mâcher, désireuse de parler, « me diras-tu toujours ce qui ne va pas ? Pourras-tu me faire part de tes mœurs ? De tes pensées ? ». Il sait que chaque individu a son jardin secret, a besoin de son intimidé, mais étant peu doué pour comprendre autrui, Hyeon s'inquiète de ne pas toujours la comprendre.
Il reste silencieux plusieurs secondes, l'amenant dehors, la tenant fermement par le bras, craignant qu'elle ne s'effondre à tout moment. Une pensée surgit alors de l'esprit de Hyeon, le terrorisant et le faisant trembler juste un peu. Sa gorge se noue et devient pâteuse. Souvenir refoulé qui tente de refaire sans surface, sans y parvenir totalement. Un certain émoi l'anime. L'engloutissant peu à peu, un goût d'amertume dans la bouche. Et si elle mourrait . . . Il sort de l'obscurité de ses pensées en entendant la voix claire de Hera, le rassurant sur sa santé. Il fronce des sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle essaie de lui dire. « Quoi ? », ses cils battent rapidement, restant dans l'incompréhension totale. Il se sent encore plus désarmé lorsqu'elle parle de l'océan. Que s'est-il passé pour qu'elle pense ainsi ? A t-il le droit de lui demander ? N'est-ce pas faire de curiosité mal placée en posant une telle question ? Va t-elle mal le prendre s'il lui pose une telle question ? Il reste cependant silencieux, ne préférant pas s’immiscer dans sa vie. Si elle veut lui en parler alors elle le fera. Ce n'est pas qu'il n'est pas curieux, au contraire, il a la terrible envie de la questionner là-dessus mais il n'y arrive pas. Sa raison lui interdisant un tel acte. Hyeon sursaute, de surprise. Son grand amour ? Qui est son grand amour ? Elle ne lui a jamais parlé de cet être ? Pourquoi ? Est-elle d'accord d'avoir une telle relation avec lui ? Et en quoi celui-ci la trahit ? Hyeon est de plus en plus personne, ne comprenant aucun mot de la jeune femme, restant les yeux légèrement écarquillés par l'incompréhension. « Qu . . . », il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'elle le frappe, « outch ». Il se relève et frotte son front, surpris par un tel geste. Qu'a t-il fait pour mériter une telle punition ? Il comprend de moins en moins la jeune femme et cela l’inquiète. Il ne sait pour quelle raison mais sa poitrine ne cesse de battre plus rapidement contre sa poitrine. Angoisse de ne pas savoir ou jalousie cachée ? « Je . . . Hera . . . . ». Il se sent soudainement frustré car il a le sentiment qu'elle se moque de lui mais en même temps il ne comprend pas. Il n'a pas compris ses mots, ce qu'elle voulait dire. Pourquoi n'arrive t-il autant pas à la comprendre ? Pourquoi semble t-elle être une énigme pour lui ? Lui si intelligent, si vif d'esprit, pourquoi n'arrive t-il pas à interpréter ses mots ? Pourquoi se sent-il étouffé par cette sensation de mal-être ? D’insouciance ? D'embarras ? « Hera . . . peux-tu arrêter s'il te plaît ». Les mots s'en vont seuls de sa bouche, étonné lui-même d'avoir dit une telle chose, « enfin . . . . je veux dire que je ne comprends pas, c'est tout ». Il détourne le regard, et chasse tout ça de son esprit, mettant cette sensation étrange de côté, désireux d'oublier ce sentiment inconfortable qu'il ne peut expliquer.
Il fixe le bracelet qu'elle vient tout juste de mettre sur son poignet. Engagement de leur amour. Ou plutôt engagement de leur confiance respective. Le cœur de Hyeon se serre soudainement, pris par une petite nausée, un sentiment étrange venant s’immiscer au creux de son âme. Il ne sait pas ce qu'il se passe, mais il ne se sent pas bien. Pourtant, ce n'est pas si désagréable que ça. Ce n'est pas un mal être profond qui détruit progressivement c'est quelque chose de plutôt doux, de chaleureux qui se loge en lui. Il se sent dans un autre monde, différent de celui qu'il connaît, avec comme présence, Hera. Sa seule et unique présence. Le temps s'arrête. Juste pour elle. Juste pour lui. Juste pour eux. Ses mots le touchent, le consolent. Il se sent brusquement apaisé. Apprécié. Peut-il réellement se laisser aller ? Peut-il réellement se laisser emporter par la vague d'émotions et de pensées qui peuvent le traverser ? Doit-il cesser de se restreinte à ses côtés ? Doit-il essayer d'être lui, oubliant le jouet de la société qu'il est ? Ce n'est pas facile pour lui. Il ne sait pas s'il en est capable. Il aimerait. Sincèrement. Mais il ne sait pas s'il est en capacité de faire tout ce qu'elle lui demande. Et c'est bien pour cette raison qu'il s'en veut, car il ne peut répondre à ses exigences. « Hera . . . je ». Il rattrape le bracelet qui tombe de sa main, le récupérant de justesse, avant qu'il ne s'effondre au sol. Signe du destin ? Menace de la vie ? Personne ne peut le savoir. Il l'attrape avant qu'elle ne s'en aille. « Ce n'est pas grave Hera, ce ne sont que des fleurs. Elles vont mourir dans quelques jours. Leur vie est éphémère alors ce n'est pas grave si tu les as oublié ». Est-ce là des paroles ayant indirectement un sens ? Est-ce que cela ne signifie t-il pas que leur amour est éphémère aussi ? Que leur relation plutôt ne peut durer ? Qu'elle va prendre fin ? Que chacun va mourir pour vivre en compagnie d'autres ? Personne ne le sait, et surtout pas eux. Il lui tend alors le bracelet et vient le placer sur son poignet, glissant ses doigts contre sa peau, son bracelet s'entrechoquant au sien. « Je ne peux rien te promettre Hera. Je ne peux pas te dire que ça sera un succès, que je pourrai te dire ce que je pense, ce que je ressens, sans contrôle. Ce n'est pas aussi simple que ça et je pense que tu t'en doutes, mais . . . je vais essayer de faire des efforts ». C'est déjà un pas vers l'avant pour le jeune homme, « laisse moi du temps Hera. Le temps de . . . m'habituer à tout ça, d'agir ainsi. Je n'ai jamais dit ce que je pensais, et encore moins dit mes émotions. Faut-il que j'en ai déjà ». Il en a, mais ne le sait juste pas, ne les comprend juste pas. « Alors peut-être que si j'y arrive, peut-être que si j'avance, un nous peut être véritablement possible ». Ses doigts s'éloignent totalement de la chair de la jeune femme, ses yeux s'ancrant dans les siens, une nouvelle lueur se reflétant dans ses iris.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ Démuni de tout pouvoir, Hyeon ne sait où il doit se mettre, il ne sait pas quoi dire ni quoi faire. Il se retrouve face à une situation singulière qui le trouble au plus profond de son être. En règle générale, il se serait contenté de rester auprès de sa partenaire, appelant si besoin les secours, posant quelques questions de manière mécanique, faisant mine d'être inquiet pour la personne alors qu'il n'en ait généralement rien de tout cela. Sauf que dans cette situation-ci, il s'agit de Hera. Et chaque fois que cela la concerne, la donne change. Gestes immatures, il tente du mieux qu'il peut de la rassurer, mais il a le sentiment de ressembler plus à un abruti qu'à un véritable petit ami prenant soin de sa copine. Il s'éloigne puis se rapproche d'elle lorsqu'il aperçoit sa main sur les plis de sa chemise, celle-ci semblant réclamer sa présence incommodante. « Ce n'est pas grave Hera. Le film n'est pas important à l'heure actuelle et puis, il ne semble pas si intriguant que la caissière avait semblé le dire » dit-il en haussant simplement des épaules, perdu dans ses pensées confuses. Peut-être désire t-elle qu'il la laisse seul ? Peut-être qu'elle ne souhaite pas l'avoir à ses côtés ? Ses gestes et ses paroles rentrant en contradiction. Il ne sait pas réellement ce qu'elle souhaite qu'il fasse et cela l'ébranle. Il n'est pas doué Hyeon, vraiment pas doué, alors forcément, lorsqu'il ne sait pas comment se comporter en société, il panique, un peu. Il ne le montre pas, son visage restant imperturbable, aussi lisse qu'une poupée en porcelaine. Son visage inexpressif cache bien ses tourments, donnant l'impression d'être inaccessible et sans émotion alors que son être intérieur est ébranlé.
Sa lèvre s’entrouvre légèrement, ses yeux s'abaissant soudainement et rapidement sur son assiette pour remonter jusqu'au visage de la jeune femme. Ce n'est pas ce qu'il a voulu dire. Certes, Hyeon est un être hautain, imbu de sa personne, égoïste, qui ne pense qu'à lui, mais ce n'est qu'une illusion. Il ne sait pas prendre ses propres décisions, il ne sait pas lui-même ce qu'il pense, ni ressent et est souvent maladroit avec les mots lorsqu'il essaie, malgré lui, d'avoir une once de sincérité. Mais encore une fois, il ne dit rien, se contente d'inspirer profondément et d'affirmer indirectement les propos de la jeune femme. Ses lèvres s'élargissent légèrement, un semblant de sourire espiègle se dessinant sur celles-ci. Lui s'inquiétait juste de la blesser à cause de son inaptitude à être avec une personne, à prendre en compte ses pensées, ses envies, ses humeurs. Il ne veut pas qu'elle se base justement sur lui, son être si atypique, pour avoir une idée des relations de couple. C'est tout. « Très bien, alors si tu sais dans quoi tu t'engages, je n'ai aucune inquiétude à avoir. Profitons donc de ce premier repas en tant que couple », Hyeon utilise un ton plus sec qu'il ne l'aurait souhaité, se rendant compte d'un certaine malaise de sa part. Il commence alors à couper délicatement sa viande, la portant jusqu'à sa bouche, mâchant plusieurs secondes, pour y apprécier chaque saveur, lui faisant oublier quelques secondes ce moment si indélicat. « Hera . . . », sa bouche s'arrête brusquement de mâcher, désireuse de parler, « me diras-tu toujours ce qui ne va pas ? Pourras-tu me faire part de tes mœurs ? De tes pensées ? ». Il sait que chaque individu a son jardin secret, a besoin de son intimidé, mais étant peu doué pour comprendre autrui, Hyeon s'inquiète de ne pas toujours la comprendre.
Il reste silencieux plusieurs secondes, l'amenant dehors, la tenant fermement par le bras, craignant qu'elle ne s'effondre à tout moment. Une pensée surgit alors de l'esprit de Hyeon, le terrorisant et le faisant trembler juste un peu. Sa gorge se noue et devient pâteuse. Souvenir refoulé qui tente de refaire sans surface, sans y parvenir totalement. Un certain émoi l'anime. L'engloutissant peu à peu, un goût d'amertume dans la bouche. Et si elle mourrait . . . Il sort de l'obscurité de ses pensées en entendant la voix claire de Hera, le rassurant sur sa santé. Il fronce des sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle essaie de lui dire. « Quoi ? », ses cils battent rapidement, restant dans l'incompréhension totale. Il se sent encore plus désarmé lorsqu'elle parle de l'océan. Que s'est-il passé pour qu'elle pense ainsi ? A t-il le droit de lui demander ? N'est-ce pas faire de curiosité mal placée en posant une telle question ? Va t-elle mal le prendre s'il lui pose une telle question ? Il reste cependant silencieux, ne préférant pas s’immiscer dans sa vie. Si elle veut lui en parler alors elle le fera. Ce n'est pas qu'il n'est pas curieux, au contraire, il a la terrible envie de la questionner là-dessus mais il n'y arrive pas. Sa raison lui interdisant un tel acte. Hyeon sursaute, de surprise. Son grand amour ? Qui est son grand amour ? Elle ne lui a jamais parlé de cet être ? Pourquoi ? Est-elle d'accord d'avoir une telle relation avec lui ? Et en quoi celui-ci la trahit ? Hyeon est de plus en plus personne, ne comprenant aucun mot de la jeune femme, restant les yeux légèrement écarquillés par l'incompréhension. « Qu . . . », il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'elle le frappe, « outch ». Il se relève et frotte son front, surpris par un tel geste. Qu'a t-il fait pour mériter une telle punition ? Il comprend de moins en moins la jeune femme et cela l’inquiète. Il ne sait pour quelle raison mais sa poitrine ne cesse de battre plus rapidement contre sa poitrine. Angoisse de ne pas savoir ou jalousie cachée ? « Je . . . Hera . . . . ». Il se sent soudainement frustré car il a le sentiment qu'elle se moque de lui mais en même temps il ne comprend pas. Il n'a pas compris ses mots, ce qu'elle voulait dire. Pourquoi n'arrive t-il autant pas à la comprendre ? Pourquoi semble t-elle être une énigme pour lui ? Lui si intelligent, si vif d'esprit, pourquoi n'arrive t-il pas à interpréter ses mots ? Pourquoi se sent-il étouffé par cette sensation de mal-être ? D’insouciance ? D'embarras ? « Hera . . . peux-tu arrêter s'il te plaît ». Les mots s'en vont seuls de sa bouche, étonné lui-même d'avoir dit une telle chose, « enfin . . . . je veux dire que je ne comprends pas, c'est tout ». Il détourne le regard, et chasse tout ça de son esprit, mettant cette sensation étrange de côté, désireux d'oublier ce sentiment inconfortable qu'il ne peut expliquer.
Il fixe le bracelet qu'elle vient tout juste de mettre sur son poignet. Engagement de leur amour. Ou plutôt engagement de leur confiance respective. Le cœur de Hyeon se serre soudainement, pris par une petite nausée, un sentiment étrange venant s’immiscer au creux de son âme. Il ne sait pas ce qu'il se passe, mais il ne se sent pas bien. Pourtant, ce n'est pas si désagréable que ça. Ce n'est pas un mal être profond qui détruit progressivement c'est quelque chose de plutôt doux, de chaleureux qui se loge en lui. Il se sent dans un autre monde, différent de celui qu'il connaît, avec comme présence, Hera. Sa seule et unique présence. Le temps s'arrête. Juste pour elle. Juste pour lui. Juste pour eux. Ses mots le touchent, le consolent. Il se sent brusquement apaisé. Apprécié. Peut-il réellement se laisser aller ? Peut-il réellement se laisser emporter par la vague d'émotions et de pensées qui peuvent le traverser ? Doit-il cesser de se restreinte à ses côtés ? Doit-il essayer d'être lui, oubliant le jouet de la société qu'il est ? Ce n'est pas facile pour lui. Il ne sait pas s'il en est capable. Il aimerait. Sincèrement. Mais il ne sait pas s'il est en capacité de faire tout ce qu'elle lui demande. Et c'est bien pour cette raison qu'il s'en veut, car il ne peut répondre à ses exigences. « Hera . . . je ». Il rattrape le bracelet qui tombe de sa main, le récupérant de justesse, avant qu'il ne s'effondre au sol. Signe du destin ? Menace de la vie ? Personne ne peut le savoir. Il l'attrape avant qu'elle ne s'en aille. « Ce n'est pas grave Hera, ce ne sont que des fleurs. Elles vont mourir dans quelques jours. Leur vie est éphémère alors ce n'est pas grave si tu les as oublié ». Est-ce là des paroles ayant indirectement un sens ? Est-ce que cela ne signifie t-il pas que leur amour est éphémère aussi ? Que leur relation plutôt ne peut durer ? Qu'elle va prendre fin ? Que chacun va mourir pour vivre en compagnie d'autres ? Personne ne le sait, et surtout pas eux. Il lui tend alors le bracelet et vient le placer sur son poignet, glissant ses doigts contre sa peau, son bracelet s'entrechoquant au sien. « Je ne peux rien te promettre Hera. Je ne peux pas te dire que ça sera un succès, que je pourrai te dire ce que je pense, ce que je ressens, sans contrôle. Ce n'est pas aussi simple que ça et je pense que tu t'en doutes, mais . . . je vais essayer de faire des efforts ». C'est déjà un pas vers l'avant pour le jeune homme, « laisse moi du temps Hera. Le temps de . . . m'habituer à tout ça, d'agir ainsi. Je n'ai jamais dit ce que je pensais, et encore moins dit mes émotions. Faut-il que j'en ai déjà ». Il en a, mais ne le sait juste pas, ne les comprend juste pas. « Alors peut-être que si j'y arrive, peut-être que si j'avance, un nous peut être véritablement possible ». Ses doigts s'éloignent totalement de la chair de la jeune femme, ses yeux s'ancrant dans les siens, une nouvelle lueur se reflétant dans ses iris.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Sam 22 Oct - 11:40 Citer EditerSupprimer
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
S’il était un art dans lequel Lee Hyeon excellait outre la musique, sans doute était-ce dans celui de lui dérober un sourire. Ses réactions, aussi imperceptibles, infimes qu’elles pouvaient être, amusaient tant la singapourienne. Une moquerie affectueuse. L’esquisse d’un sourire peint sur ses lèvres aux pinceaux de la tendresse. Peut-être se trompait-elle, peut-être sur-interprétait-elle le moindre de ses mouvements des yeux, son moindre geste, néanmoins, Hera était pratiquement certaine de déceler ses fragments d’instants où la sérénité d’apparence si inébranlable de Hyeon fléchissait, un soupçon. Le voir si fébrile face à ses mots malicieux lui procurait une douce joie espiègle. Différemment, certes, mais déjà enfants, il lui était si facile de le faire chanceler au son de ses paroles. Pauvre Lee Hyeon, son coeur survivrait-il à fréquenter cet esprit aussi fort et intrépide ? Hera savait qu’elle ne devrait peut-être pas abuser du pouvoir de ses mots avec lui, mais elle était cependant encore loin de se douter de l’ampleur du trouble qu’ils provoquaient réellement chez le pianiste. Comment le pourrait-elle ? N’était-il pas juste ce jeune homme un peu plus fébrile qu’il ne le laissait paraître ? Mais, si elle l’ignorait véritablement, pourquoi ressentait-elle ce léger pincement de culpabilité ? Comme si la jeune fille savait qu’elle ne devrait « se jouer » de lui de la sorte. Cependant, pourrait-elle seulement un jour apprendre à tenir sa langue avec de parler avec trop de spontanéité ?
Ses yeux continuaient de le fixer avec une certaine tendresse. Alors qu’elle réfléchissait vaguement à l’impact de ses mots sur son petit ami, ceux de ce dernier se répercutèrent sur elle. Si froid. Si formel. Son coeur et son esprit se perdaient dans le brouillard. Sentiments contradictoires de la joie et de la peine. Etait-ce à cause de son tempérament si capricieuse et éternellement insatisfaite qu’elle ne parvenait pas à savourer simplement l’allégresse de ce diner partagé ? Son attention redescendit alors sur son assiette. Songeuse, du bout de ses couverts, la singapourienne tria délicatement et inconsciemment le contenu de son plat. L’ambiance dans ce restaurant était si calme. Lorsqu’ils se taisaient, il lui semblait que seul le bruissement des couverts et des pas légers des employés parvenait à ses oreilles. Oui, c’était ainsi dans les grands restaurants prestigieux. L’avait-elle presque oublier durant les derniers mois où elle avait été coupé de son univers luxueux ? Non, à la réflexion, le calme n’était jamais parvenu à s’installer durablement lors des sorties familiales chez les Zhang-Choi-Park. Ce n’était pourtant pas faute que leur mère s’efforce de les briefés au préalable, mais avec une telle fratrie, le moindre diner tournait rapidement à la débandade. Liwei ne manquait jamais de renverser au mieux son verre et dans son intention de rattraper sa maladresse provoquait toujours une catastrophe de plus grande ampleur. Un repas en famille n’en aurait pas été un sans que Eun Sun et Hera ne se disputent. Quand à Jae Hwa… Où avaient-ils encore bien pu le perdre celui-là ?
Le nez baissé vers son assiette, la singapourienne rit silencieusement aux souvenirs de cette famille peu ordinaire, et cassant les codes de la haute société. Le son de la voix de Hyeon l’interrompit brusquement. Brusquement car si la voix du garçon se fit calme, elle résonna avec force dans la poitrine de sa petite amie. Les battements de son coeur s’accélérèrent. Son visage se redressa vers lui, son regard empli d’une douce interrogation et d’un fol espoir. Quel espoir ? Elle l’ignorait.
« Me diras-tu toujours ce qui ne va pas ? Pourras-tu me faire part de tes mœurs ? De tes pensées ? »
Elle continua de le regarder, surprise, décontenancée. Ce n’était pas là une demande habituelle. La réponse semblait couler de source. N’était-elle pas légitime au sein d’un couple même ? À tel point qu’en principe, il ne serait pas nécessaire de la formuler ? Et en même temps, pourquoi semblait-ce si difficile d’y répondre ? De prononcer cet acquiescer qui marqua un temps d’hésitation au moment de franchir la barrière de ses lèvres. Bien sûr que Hera souhaitait se montrer des plus sincères et honnêtes avec lui. Bien sûr, elle n’avait nulle intention de lui mentir et en même temps… En acceptant cet engagement, le concept d’être « en couple » dévoilait une facette dont elle n’avait pas mesurer l’importance. Lui accorder ce souhait signifiait pour elle de s’ouvrir, de se confier pleinement à lui.
« Je n’aime pas la viande. »
Telle fut la première réponse qui finalement émana inconsciemment de sa bouche. Lee Hyeon avait pris soin de leur commande. Hera ne savait pas trop pour quelle raison elle ne l’avait pas arrêté, prêtant à peine l’oreille au menu qu’il avait choisi, même quand l’assiette avait été posé devant-elle son contenu avait été son dernier sujet de préoccupation. Seul son inconscient avait bien pris soin de trier les aliments que la demoiselle portait à sa bouche. La singapourienne ne lui en tenait pas pour autant rigueur. En l’occurence, le pianiste ne pouvait savoir.
« Je suis végétarienne, l’en informa-t-elle. Inutile de t’excuser, anticipa-t-elle sa réaction. Tu ne pouvais pas savoir, mais tu sauras pour la prochaine fois désormais. »
Ses yeux admiraient le visage de son interlocuteur. Décidément, elle ne parvenait guère à détacher son regard de lui, de son magnétisme naturel. Cependant, ses pensées, elles s’avéraient plus difficile à capturer. Pour preuve, la demoiselle laissa s’échapper un peu soudainement un éclat de rire juste avant de monter sa main devant sa bouche. Elle l’ôta ensuite, se redressa avec dignité et demanda à Hyeon :
« Tu ne trouves pas que j’ai gagné en maturité ? se flatta-t-elle avec une pointe d’humour et de sincérité également. Fut un temps où je t’aurais jeter ma viande à la figure pour avoir commis un tel impair… »
Elle se tut, consciente que sa dernière remarque pouvait suffire à préoccuper son interlocuteur.
« Mais c’est du passé, » ajouta-t-elle avec moins d’assurance.
Hera reporta à nouveau son attention sur son assiette, montant une bouchée de légumes à sa bouche. Elle avait bien conscience d’avoir d’une certaine façon esquiver la demande de Hyeon. Elle y avait répondu, à sa façon. Une subtilité que le jeune homme n’était certainement pas en possibilité de saisir. Hera posa alors ses couverts, monta sa serviette au coin de sa lèvre avant de la reposer également, puis affronta le regard de son petit ami :
« Il se peut que… Que certains mots peinent parfois à franchir mes lèvres malgré ma franchise qu’on me reproche plus souvent qu’on ne m’encourage à l’exprimer… Mais… Si tu es prêt à en supporter leurs impacts, à toi, je souhaite ne rien vouloir cacher. Je serais heureuse de ne pas avoir peur de mes mots, de pouvoir te les confier sans crainte. »
À travers cette réponse, Hera déposait alors son coeur entre les mains de Hyeon.
Lorsque Hyeon lui avait demandé d’arrêter, Hera s’était sentie quelque peu déstabilisée. Elle était surprise. Certes, il y avait cette part de son être égocentrique qui vacilla à l’interrogation de savoir si elle pourrait être elle-même avec lui alors que ses taquineries le mettaient mal à l’aise. Mais aussi, et surtout, Hyeon l’avait exprimé. Il ne s’était pas contenté de faire bonne figure, de faire semblant. Il ne la comprenait, cela pouvait l’affecter un peu, cependant, l’impression qu’il se déliait, un peu, un tout petit peu, balaya ce pincement négatif.
Alors que le bouquet de fleurs lui était soudainement revenue en mémoire, condamnant le second bracelet à une chute funeste qui lui fit épargné par la main salvatrice du pianiste, Hera fut retenue par ce dernier de s’en retourner les chercher. En vérité, elle ne savait pas si elle avait vraiment eu l’intention de revenir sur ses pas. Une fois encore, sa bouche n’avait fait qu’exprimer sa pensée sans réfléchir au-delà. Que des fleurs ? Une vie éphémère ? Une condamnation à l’oubli ? Une réponse lui vint à l’esprit, mais son intention de l’exprimer fut interrompue par le contact des doigts de Hyeon sur sa peau. Sur son poignet auquel il accrochait le second bracelet. Elle l’écouta, attentivement. Troisième don qu’il semblait posséder : celui d’obtenir son silence et son attention. Un « nous » ? Hera non plus n’était pas réellement en capacité de concevoir ce mode de vie. D’autant plus qu’une voix dans sa tête pouvait lui prédire qu’importe leurs sentiments mutuels, nombres d’obstacles se dresseraient devant eux. La famille Lee était peut-être respectable, honorable, fréquentable, mais la jeune fille savait pertinemment que ses grands-parents finiraient par se rire des intentions sérieuses d’une telle union. Son père la laisserait sûrement choisir l’homme qui partagerait sa vie, cependant, elle savait qu’il pourrait en souffrir. Cette idée de peinait le coeur de son père, de lui causer des torts si jamais il devait entrer en conflit avec ses grands-parents, la meurtrissait. Aussi égoïste puisse-t-être la princesse, l’amour pour son père dépassait son égo. Alors pouvait-elle vraiment demander à Hyeon de lui ouvrir son coeur, d’avancer pour elle, tandis que sa famille finirait par le rejeter ? Elle avait l’impression d’être cruelle, mais elle ne pouvait se résigner à abandonner cet espoir, celui de vivre heureuse à ses côtés.
« Même si c’est égoïste, ai-je le droit de vouloir que tu restes près de moi ? »
Il lui avait demandé de lui exprimer toutes ses pensées, ses sentiments. Certes, sa question risquait de lui paraître bien obscure, mais Hera ne se sentait pas de se perdre dans un long discours qui semblait de surcroit tout à fait déplacer pour un tout premier rendez-vous. Néanmoins, elle ne dérogeait ainsi pas à sa promesse.
« Si tu essayes, alors je serais là pour t’encourager, lui assura-t-elle. Et je ne doute pas que tu aies des émotions, Hyeon. Elles sont justes plus timides que celles de la plupart des gens. Peut-être que les miennes qui sont un peu trop extraverties auront aussi à apprendre des tiennes ? » ajouta-t-elle un ton léger.
Hera tourna légèrement la tête vers la végétation qui ornait leur banc décoratif. Que des fleurs ? L’éphémère et l’oubli ? Sa remarque de tout à l’heure qu’elle avait tue revint à ses lèvres :
« Hyeon, n’était-ce qu’un papillon ce jour-là ? Peut-être s’est-il éteint dans l’heure où nous avions croisé son chemin, et pourtant, je ne l’ai jamais oublié. »
Ses yeux continuaient de le fixer avec une certaine tendresse. Alors qu’elle réfléchissait vaguement à l’impact de ses mots sur son petit ami, ceux de ce dernier se répercutèrent sur elle. Si froid. Si formel. Son coeur et son esprit se perdaient dans le brouillard. Sentiments contradictoires de la joie et de la peine. Etait-ce à cause de son tempérament si capricieuse et éternellement insatisfaite qu’elle ne parvenait pas à savourer simplement l’allégresse de ce diner partagé ? Son attention redescendit alors sur son assiette. Songeuse, du bout de ses couverts, la singapourienne tria délicatement et inconsciemment le contenu de son plat. L’ambiance dans ce restaurant était si calme. Lorsqu’ils se taisaient, il lui semblait que seul le bruissement des couverts et des pas légers des employés parvenait à ses oreilles. Oui, c’était ainsi dans les grands restaurants prestigieux. L’avait-elle presque oublier durant les derniers mois où elle avait été coupé de son univers luxueux ? Non, à la réflexion, le calme n’était jamais parvenu à s’installer durablement lors des sorties familiales chez les Zhang-Choi-Park. Ce n’était pourtant pas faute que leur mère s’efforce de les briefés au préalable, mais avec une telle fratrie, le moindre diner tournait rapidement à la débandade. Liwei ne manquait jamais de renverser au mieux son verre et dans son intention de rattraper sa maladresse provoquait toujours une catastrophe de plus grande ampleur. Un repas en famille n’en aurait pas été un sans que Eun Sun et Hera ne se disputent. Quand à Jae Hwa… Où avaient-ils encore bien pu le perdre celui-là ?
Le nez baissé vers son assiette, la singapourienne rit silencieusement aux souvenirs de cette famille peu ordinaire, et cassant les codes de la haute société. Le son de la voix de Hyeon l’interrompit brusquement. Brusquement car si la voix du garçon se fit calme, elle résonna avec force dans la poitrine de sa petite amie. Les battements de son coeur s’accélérèrent. Son visage se redressa vers lui, son regard empli d’une douce interrogation et d’un fol espoir. Quel espoir ? Elle l’ignorait.
« Me diras-tu toujours ce qui ne va pas ? Pourras-tu me faire part de tes mœurs ? De tes pensées ? »
Elle continua de le regarder, surprise, décontenancée. Ce n’était pas là une demande habituelle. La réponse semblait couler de source. N’était-elle pas légitime au sein d’un couple même ? À tel point qu’en principe, il ne serait pas nécessaire de la formuler ? Et en même temps, pourquoi semblait-ce si difficile d’y répondre ? De prononcer cet acquiescer qui marqua un temps d’hésitation au moment de franchir la barrière de ses lèvres. Bien sûr que Hera souhaitait se montrer des plus sincères et honnêtes avec lui. Bien sûr, elle n’avait nulle intention de lui mentir et en même temps… En acceptant cet engagement, le concept d’être « en couple » dévoilait une facette dont elle n’avait pas mesurer l’importance. Lui accorder ce souhait signifiait pour elle de s’ouvrir, de se confier pleinement à lui.
« Je n’aime pas la viande. »
Telle fut la première réponse qui finalement émana inconsciemment de sa bouche. Lee Hyeon avait pris soin de leur commande. Hera ne savait pas trop pour quelle raison elle ne l’avait pas arrêté, prêtant à peine l’oreille au menu qu’il avait choisi, même quand l’assiette avait été posé devant-elle son contenu avait été son dernier sujet de préoccupation. Seul son inconscient avait bien pris soin de trier les aliments que la demoiselle portait à sa bouche. La singapourienne ne lui en tenait pas pour autant rigueur. En l’occurence, le pianiste ne pouvait savoir.
« Je suis végétarienne, l’en informa-t-elle. Inutile de t’excuser, anticipa-t-elle sa réaction. Tu ne pouvais pas savoir, mais tu sauras pour la prochaine fois désormais. »
Ses yeux admiraient le visage de son interlocuteur. Décidément, elle ne parvenait guère à détacher son regard de lui, de son magnétisme naturel. Cependant, ses pensées, elles s’avéraient plus difficile à capturer. Pour preuve, la demoiselle laissa s’échapper un peu soudainement un éclat de rire juste avant de monter sa main devant sa bouche. Elle l’ôta ensuite, se redressa avec dignité et demanda à Hyeon :
« Tu ne trouves pas que j’ai gagné en maturité ? se flatta-t-elle avec une pointe d’humour et de sincérité également. Fut un temps où je t’aurais jeter ma viande à la figure pour avoir commis un tel impair… »
Elle se tut, consciente que sa dernière remarque pouvait suffire à préoccuper son interlocuteur.
« Mais c’est du passé, » ajouta-t-elle avec moins d’assurance.
Hera reporta à nouveau son attention sur son assiette, montant une bouchée de légumes à sa bouche. Elle avait bien conscience d’avoir d’une certaine façon esquiver la demande de Hyeon. Elle y avait répondu, à sa façon. Une subtilité que le jeune homme n’était certainement pas en possibilité de saisir. Hera posa alors ses couverts, monta sa serviette au coin de sa lèvre avant de la reposer également, puis affronta le regard de son petit ami :
« Il se peut que… Que certains mots peinent parfois à franchir mes lèvres malgré ma franchise qu’on me reproche plus souvent qu’on ne m’encourage à l’exprimer… Mais… Si tu es prêt à en supporter leurs impacts, à toi, je souhaite ne rien vouloir cacher. Je serais heureuse de ne pas avoir peur de mes mots, de pouvoir te les confier sans crainte. »
À travers cette réponse, Hera déposait alors son coeur entre les mains de Hyeon.
Lorsque Hyeon lui avait demandé d’arrêter, Hera s’était sentie quelque peu déstabilisée. Elle était surprise. Certes, il y avait cette part de son être égocentrique qui vacilla à l’interrogation de savoir si elle pourrait être elle-même avec lui alors que ses taquineries le mettaient mal à l’aise. Mais aussi, et surtout, Hyeon l’avait exprimé. Il ne s’était pas contenté de faire bonne figure, de faire semblant. Il ne la comprenait, cela pouvait l’affecter un peu, cependant, l’impression qu’il se déliait, un peu, un tout petit peu, balaya ce pincement négatif.
Alors que le bouquet de fleurs lui était soudainement revenue en mémoire, condamnant le second bracelet à une chute funeste qui lui fit épargné par la main salvatrice du pianiste, Hera fut retenue par ce dernier de s’en retourner les chercher. En vérité, elle ne savait pas si elle avait vraiment eu l’intention de revenir sur ses pas. Une fois encore, sa bouche n’avait fait qu’exprimer sa pensée sans réfléchir au-delà. Que des fleurs ? Une vie éphémère ? Une condamnation à l’oubli ? Une réponse lui vint à l’esprit, mais son intention de l’exprimer fut interrompue par le contact des doigts de Hyeon sur sa peau. Sur son poignet auquel il accrochait le second bracelet. Elle l’écouta, attentivement. Troisième don qu’il semblait posséder : celui d’obtenir son silence et son attention. Un « nous » ? Hera non plus n’était pas réellement en capacité de concevoir ce mode de vie. D’autant plus qu’une voix dans sa tête pouvait lui prédire qu’importe leurs sentiments mutuels, nombres d’obstacles se dresseraient devant eux. La famille Lee était peut-être respectable, honorable, fréquentable, mais la jeune fille savait pertinemment que ses grands-parents finiraient par se rire des intentions sérieuses d’une telle union. Son père la laisserait sûrement choisir l’homme qui partagerait sa vie, cependant, elle savait qu’il pourrait en souffrir. Cette idée de peinait le coeur de son père, de lui causer des torts si jamais il devait entrer en conflit avec ses grands-parents, la meurtrissait. Aussi égoïste puisse-t-être la princesse, l’amour pour son père dépassait son égo. Alors pouvait-elle vraiment demander à Hyeon de lui ouvrir son coeur, d’avancer pour elle, tandis que sa famille finirait par le rejeter ? Elle avait l’impression d’être cruelle, mais elle ne pouvait se résigner à abandonner cet espoir, celui de vivre heureuse à ses côtés.
« Même si c’est égoïste, ai-je le droit de vouloir que tu restes près de moi ? »
Il lui avait demandé de lui exprimer toutes ses pensées, ses sentiments. Certes, sa question risquait de lui paraître bien obscure, mais Hera ne se sentait pas de se perdre dans un long discours qui semblait de surcroit tout à fait déplacer pour un tout premier rendez-vous. Néanmoins, elle ne dérogeait ainsi pas à sa promesse.
« Si tu essayes, alors je serais là pour t’encourager, lui assura-t-elle. Et je ne doute pas que tu aies des émotions, Hyeon. Elles sont justes plus timides que celles de la plupart des gens. Peut-être que les miennes qui sont un peu trop extraverties auront aussi à apprendre des tiennes ? » ajouta-t-elle un ton léger.
Hera tourna légèrement la tête vers la végétation qui ornait leur banc décoratif. Que des fleurs ? L’éphémère et l’oubli ? Sa remarque de tout à l’heure qu’elle avait tue revint à ses lèvres :
« Hyeon, n’était-ce qu’un papillon ce jour-là ? Peut-être s’est-il éteint dans l’heure où nous avions croisé son chemin, et pourtant, je ne l’ai jamais oublié. »
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Lun 24 Oct - 22:41 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ L'inquiétude n'est pas quelque chose que Hyeon connaît et surtout pas face à une femme. Personne n'a jamais été inquiet pour lui ou alors il n'en a plus souvenir, tout cela faisant partie du passé. Ce sentiment le perturbe et semble avoir un goût quelque peu amer au creux de sa bouche. Il n'en sait pas les raisons, mais il se sent brusquement soumis à une certaine nostalgie. Nostalgie d'un passé certainement plus heureux que le présent. Hyeon n'avait que 5 ans lorsque le drame est arrivé mais auparavant il avait une vie plus joyeuse, remplie de doux souvenirs, de tendresse, une affection venant principalement de son grand frère, son défunt frère. Malheureusement il ne s'en souvient plus, et pour lui sa vie a toujours été un chaos, un gouffre sans fin, une obscurité permanente. Pourtant il y a eu quand même quelques moments heureux malgré cet incident, mais là encore il ne s'en souvient plus. Il n'a plus revu le visage inquiet de sa mère lui posant des centaines de questions sur l'endroit où il se trouvait juste avant, il ne se souvient plus de l'avoir vu pleurer dans ses bras alors qu'il avait le genou en sang à cause de ses nombreuses sottises d'enfant intenable. Tout ça n'est que passé. Alors forcément, en cet instant précis, en voyant le visage de Hera blêmir, il se sent mal, inquiet, et retrouve cette source étrange si longtemps perdue.
Ses yeux se ferment et s'ouvrent, fixant la jeune femme à ses côtés, tout en noyant ses paroles dans son assiette. Il ne sait pas pour quelle raison il lui a dit ça, pourquoi il a prononcé ses mots sans même trop réfléchir. Il ne se sent pas à l'aise et ressent, inconsciemment, une petite angoisse. Crainte d'avoir dit des mots qu'il ne fallait pas dire, crante d'avoir la réponse de sa partenaire. Et c'est aussi soudainement qu'elle lui répond qu'elle n'aime pas la viande. Il écarquille les yeux, se sentant subitement idiot à avoir commandé un plat qui ne lui convient, malheureusement, pas. Après tout, selon les nombreuses émissions et livres, un homme se doit de connaître les goûts de sa partenaire et lui, il ne sait rien. Il reste là, le regard égaré, se perdant dans l'assiette de sa vis à vis et se sentant brusquement incapable. Il n'a pas honte de lui-même, ou alors ne le sait pas, mais il ne se sent pas forcément très à l'aise vis à vis de cette situation à laquelle il ne s'y attendait absolument pas. Pourtant, Hera est une femme qu'il connaît depuis des années, peut-être même trop, et il ne sait même pas qu'elle est végétarienne. A t-il simplement omis cette information, celle-ci étant bien trop loin dans ses souvenirs ou ne le savait-il réellement pas ? Il se tait, ne dit pas un mot et se contente de hocher de la tête. « Je ne peux que m'excuser de cette terrible erreur, tu peux commander un autre plat. Je ne souhaite pas mal nourrir ma petite amie » dit-il d'un ton presque lassé. Lassé de lui-même. Il inspire profondément et se promet de retenir cette information cruciale. Il ne peut se permettre une autre erreur, pas comme celle-ci. Ce n'est pas socialement pas acceptable, et puis, il se doit se savoir un minimum les goûts et les préférences de sa bien aimée Hera. Il doit juste apprendre, progressivement. Il est d'autant plus surpris quand elle se met à rire, ne comprenant absolument pas la situation qui se déroule sous ses yeux. Il ne voit pas en quoi cela est amusant. Il la laisse donc rire, essayant de comprendre ce qu'il se passe, regardant autour de lui pour essayer d'y trouver un indice. Il se sent, tout de même, étrangement, rassuré de voir qu'il peut la faire sourire, au lieu de l'attrister, même s'il ne sait pas les raisons de ce rire. Est-ce nerveux ? Ironique ? Ou rigole t-elle réellement ? Il ne sait pas et n'ose la questionner là-dessus préférant la laisser, la commissure de ses lèvres s'élevant juste un peu en la voyant ainsi. Il comprend ensuite la source de son rire et fronce les sourcils, imaginant soudainement la scène qui aurait pu se dérouler. Elle n'a pas de chance Hera parce qu'avec lui, elle risque de se retrouver souvent devant un tel cas de figure. Il ne sait rien d'elle et encore moins ses habitudes alimentaires. Fort heureusement elle n'a pas agi de la sorte, à ses risques et périls, car devant un tel public, il ne l'aurait sûrement pas bien pris, pour son statut social. « Et bien, si tel est le cas, je pense que tu as réellement gagné en maturité. Ça n'aurait pu se faire dans un lieu si . . . bondé. Les murs ont des oreilles et les yeux sont un peu partout ». Il dit ça car il sait pertinemment, aussi, que si elle avait agi de la sorte, les oreilles de ses parents auraient sifflé et ils auraient découvert la scène. Juste à cette pensée, il se sent nauséeux. Hyeon inspire profondément, se sentant alors pris par la gorge, une certaine angoisse le prenant. S'il comprend bien, il a entre ses mains les pensées, les sentiments de Hera, c'est à lui de savoir s'il peut être responsable ou s'il n'est pas apte à avoir tant de responsabilités. « Je vais m'y habituer et ta franchise ne peut être que positive pour mon propre développement et pour ma connaissance sur tes préférences. Alors je suis apte, je pense, à tenir entre mes mains ta franchise, au risque d'être blessante. Je préfère que tu me le dises au lieu de cacher tout cela en toi, car je doute pouvoir deviner tes pensées. Alors essayons et nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve ». Il tente tant bien que mal de lui offrir un sourire sincère, et commande un autre plat végétarien, cette fois-ci, pour la jeune femme.
Hyeon revient à lui, empêchant la jeune femme de faire un pas de plus vers la salle. Ça ne sert à rien, dans cette obscurité elle risque de ne rien voir et puis, pour Hyeon ce n'est que matériel, rien de bien symbolique. Des fleurs, il en a offert, et des fleurs abandonnés, il en a connu. Pour lui, ça n'a donc aucune importance. Il explique alors que oui, il va essayer. Essayer de s'exprimer même si cela semble plus que complexe pour lui, mais peut-être peut-il le faire, pas à pas. Il le fait déjà même si ni lui ni elle ne s'en rend encore compte. Ses yeux s'en vont jusqu'à la jeune femme lorsqu'elle lui demande de rester à ses côtés. Son cœur s'arrête pendant quelques secondes, son souffle se coupant soudainement. Autour de lui, le temps semble s'être arrêté, juste un peu, juste le temps de respirer de nouveau. Quelque chose de doux et de chaleureux naît en lui, un sentiment délicat qui le transporte vers un univers encore méconnu. Il ne sait pas quoi dire, ses mots se perdant au travers de sa bouche, les yeux pétillants d'un nouvel éclat. Personne ne lui avait encore jamais fait une telle demande, ou alors si . . . mais il préfère refouler ce souvenir qui l'attriste bien plus que ne le rend heureux. « Hera . . .je . . . ». Hyeon est, sans le savoir, touché par la profondeur de ses mots mas il ne sait comment s'exprimer car il ne comprend même pas que cela lui fait un certain effet. Que ses yeux semblent chercher une réponse dans ceux de sa partenaire. « Je ne sais pas. Je ne crois pas et de toute manière Hera, ne t'en fais pas. Je ne peux que rester près de toi ». Ses lèvres s'étirent légèrement dans un sourire sincère reflétant la profondeur de ses mots, ne sachant pas réellement comment agir ni quoi dire. Comment peut-il la rassurer sur ce point alors qu'il sait pertinemment que le destin est bien trop bancal et fragile. Peut-il rester à ses côtés autant qu'elle le souhaitera ? Peut-il être présent chaque fois qu'elle en aura besoin ? Il ne sait pas et il ne le saura jamais, pas dans le présent en tout cas. Il s'en veut déjà s'il doit, un jour, briser cette promesse de rester à ses côtés. « Alors nous nous complétons, comme un couple doit se compléter » dit-il tout en levant les yeux vers l'horizon, se perdant vers cette étendue si terrifiante. Il sait qu'il a tout à apprendre aux côtés de la jeune femme et qu'il va lui enseigner beaucoup aussi. Tandis que lui restreint ses sentiments, ses pensées, elle, elle n'hésite pas une seule seconde à les faire part aux autres, à lui faire part, à s'exprimer. Un jour, il y arrivera, il ne sait pas quand, mais il va y arriver. Il a juste besoin de temps. Un temps qui peut paraître long ou court.
Il regarde le visage si innocent et pur de Hera, observant sa beauté si époustouflante. Quel homme ne serait pas heureux d'être aux côtés de cette femme aux courbes si parfaites, au visage si lisse, telle une poupée en porcelaine. Sa poupée en porcelaine. Il se plonge alors dans ce souvenir qu'il n'a jamais pu oublier. Seul souvenir de ses 5 ans. Ses pensées s'en vont jusqu'à ce jour. Ce fameux jour où son chemin a croisé le sien, où ses yeux se sont portés sur elle et où il est resté à ses côtés, pour la protéger. Il se souvient aussi de ce papillon qui a marqué leur vie. Et qui semble encore la marquer. « Moi non plus, je ne l'ai jamais oublié Hera », ce papillon qui étrangement reste dans sa mémoire, dans ses souvenirs, le poussant parfois vers le bonheur, désireux d'y goûter encore. « Ce n'était pas qu'un papillon Hera, c'était notre papillon ». Il ne sait pour quelle raison il le dit, mais il le dit, les mots s'en allant plus vite que sa réflexion. « Même si un papillon n'est qu'éphémère, même s'il ne dure pas longtemps, il apporte, pendant ses quelques instants de vie, un certain bonheur, une certaine extasie. Et même s'il sait qu'il va bientôt mourir, il profite avant de tout voir s'effacer ». Il inspire, et regarde Hera, tout en la tournant vers lui, « profitons du temps que l'on a ensemble sans avoir d'autres préoccupations. Découvrons nous au fil du temps, apprenons à se comprendre, apprends moi à être plus humain, à exprimer mes émotions, mes pensées. Essayons ensemble et voyons où tout ça nous mène ».
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ L'inquiétude n'est pas quelque chose que Hyeon connaît et surtout pas face à une femme. Personne n'a jamais été inquiet pour lui ou alors il n'en a plus souvenir, tout cela faisant partie du passé. Ce sentiment le perturbe et semble avoir un goût quelque peu amer au creux de sa bouche. Il n'en sait pas les raisons, mais il se sent brusquement soumis à une certaine nostalgie. Nostalgie d'un passé certainement plus heureux que le présent. Hyeon n'avait que 5 ans lorsque le drame est arrivé mais auparavant il avait une vie plus joyeuse, remplie de doux souvenirs, de tendresse, une affection venant principalement de son grand frère, son défunt frère. Malheureusement il ne s'en souvient plus, et pour lui sa vie a toujours été un chaos, un gouffre sans fin, une obscurité permanente. Pourtant il y a eu quand même quelques moments heureux malgré cet incident, mais là encore il ne s'en souvient plus. Il n'a plus revu le visage inquiet de sa mère lui posant des centaines de questions sur l'endroit où il se trouvait juste avant, il ne se souvient plus de l'avoir vu pleurer dans ses bras alors qu'il avait le genou en sang à cause de ses nombreuses sottises d'enfant intenable. Tout ça n'est que passé. Alors forcément, en cet instant précis, en voyant le visage de Hera blêmir, il se sent mal, inquiet, et retrouve cette source étrange si longtemps perdue.
Ses yeux se ferment et s'ouvrent, fixant la jeune femme à ses côtés, tout en noyant ses paroles dans son assiette. Il ne sait pas pour quelle raison il lui a dit ça, pourquoi il a prononcé ses mots sans même trop réfléchir. Il ne se sent pas à l'aise et ressent, inconsciemment, une petite angoisse. Crainte d'avoir dit des mots qu'il ne fallait pas dire, crante d'avoir la réponse de sa partenaire. Et c'est aussi soudainement qu'elle lui répond qu'elle n'aime pas la viande. Il écarquille les yeux, se sentant subitement idiot à avoir commandé un plat qui ne lui convient, malheureusement, pas. Après tout, selon les nombreuses émissions et livres, un homme se doit de connaître les goûts de sa partenaire et lui, il ne sait rien. Il reste là, le regard égaré, se perdant dans l'assiette de sa vis à vis et se sentant brusquement incapable. Il n'a pas honte de lui-même, ou alors ne le sait pas, mais il ne se sent pas forcément très à l'aise vis à vis de cette situation à laquelle il ne s'y attendait absolument pas. Pourtant, Hera est une femme qu'il connaît depuis des années, peut-être même trop, et il ne sait même pas qu'elle est végétarienne. A t-il simplement omis cette information, celle-ci étant bien trop loin dans ses souvenirs ou ne le savait-il réellement pas ? Il se tait, ne dit pas un mot et se contente de hocher de la tête. « Je ne peux que m'excuser de cette terrible erreur, tu peux commander un autre plat. Je ne souhaite pas mal nourrir ma petite amie » dit-il d'un ton presque lassé. Lassé de lui-même. Il inspire profondément et se promet de retenir cette information cruciale. Il ne peut se permettre une autre erreur, pas comme celle-ci. Ce n'est pas socialement pas acceptable, et puis, il se doit se savoir un minimum les goûts et les préférences de sa bien aimée Hera. Il doit juste apprendre, progressivement. Il est d'autant plus surpris quand elle se met à rire, ne comprenant absolument pas la situation qui se déroule sous ses yeux. Il ne voit pas en quoi cela est amusant. Il la laisse donc rire, essayant de comprendre ce qu'il se passe, regardant autour de lui pour essayer d'y trouver un indice. Il se sent, tout de même, étrangement, rassuré de voir qu'il peut la faire sourire, au lieu de l'attrister, même s'il ne sait pas les raisons de ce rire. Est-ce nerveux ? Ironique ? Ou rigole t-elle réellement ? Il ne sait pas et n'ose la questionner là-dessus préférant la laisser, la commissure de ses lèvres s'élevant juste un peu en la voyant ainsi. Il comprend ensuite la source de son rire et fronce les sourcils, imaginant soudainement la scène qui aurait pu se dérouler. Elle n'a pas de chance Hera parce qu'avec lui, elle risque de se retrouver souvent devant un tel cas de figure. Il ne sait rien d'elle et encore moins ses habitudes alimentaires. Fort heureusement elle n'a pas agi de la sorte, à ses risques et périls, car devant un tel public, il ne l'aurait sûrement pas bien pris, pour son statut social. « Et bien, si tel est le cas, je pense que tu as réellement gagné en maturité. Ça n'aurait pu se faire dans un lieu si . . . bondé. Les murs ont des oreilles et les yeux sont un peu partout ». Il dit ça car il sait pertinemment, aussi, que si elle avait agi de la sorte, les oreilles de ses parents auraient sifflé et ils auraient découvert la scène. Juste à cette pensée, il se sent nauséeux. Hyeon inspire profondément, se sentant alors pris par la gorge, une certaine angoisse le prenant. S'il comprend bien, il a entre ses mains les pensées, les sentiments de Hera, c'est à lui de savoir s'il peut être responsable ou s'il n'est pas apte à avoir tant de responsabilités. « Je vais m'y habituer et ta franchise ne peut être que positive pour mon propre développement et pour ma connaissance sur tes préférences. Alors je suis apte, je pense, à tenir entre mes mains ta franchise, au risque d'être blessante. Je préfère que tu me le dises au lieu de cacher tout cela en toi, car je doute pouvoir deviner tes pensées. Alors essayons et nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve ». Il tente tant bien que mal de lui offrir un sourire sincère, et commande un autre plat végétarien, cette fois-ci, pour la jeune femme.
Hyeon revient à lui, empêchant la jeune femme de faire un pas de plus vers la salle. Ça ne sert à rien, dans cette obscurité elle risque de ne rien voir et puis, pour Hyeon ce n'est que matériel, rien de bien symbolique. Des fleurs, il en a offert, et des fleurs abandonnés, il en a connu. Pour lui, ça n'a donc aucune importance. Il explique alors que oui, il va essayer. Essayer de s'exprimer même si cela semble plus que complexe pour lui, mais peut-être peut-il le faire, pas à pas. Il le fait déjà même si ni lui ni elle ne s'en rend encore compte. Ses yeux s'en vont jusqu'à la jeune femme lorsqu'elle lui demande de rester à ses côtés. Son cœur s'arrête pendant quelques secondes, son souffle se coupant soudainement. Autour de lui, le temps semble s'être arrêté, juste un peu, juste le temps de respirer de nouveau. Quelque chose de doux et de chaleureux naît en lui, un sentiment délicat qui le transporte vers un univers encore méconnu. Il ne sait pas quoi dire, ses mots se perdant au travers de sa bouche, les yeux pétillants d'un nouvel éclat. Personne ne lui avait encore jamais fait une telle demande, ou alors si . . . mais il préfère refouler ce souvenir qui l'attriste bien plus que ne le rend heureux. « Hera . . .je . . . ». Hyeon est, sans le savoir, touché par la profondeur de ses mots mas il ne sait comment s'exprimer car il ne comprend même pas que cela lui fait un certain effet. Que ses yeux semblent chercher une réponse dans ceux de sa partenaire. « Je ne sais pas. Je ne crois pas et de toute manière Hera, ne t'en fais pas. Je ne peux que rester près de toi ». Ses lèvres s'étirent légèrement dans un sourire sincère reflétant la profondeur de ses mots, ne sachant pas réellement comment agir ni quoi dire. Comment peut-il la rassurer sur ce point alors qu'il sait pertinemment que le destin est bien trop bancal et fragile. Peut-il rester à ses côtés autant qu'elle le souhaitera ? Peut-il être présent chaque fois qu'elle en aura besoin ? Il ne sait pas et il ne le saura jamais, pas dans le présent en tout cas. Il s'en veut déjà s'il doit, un jour, briser cette promesse de rester à ses côtés. « Alors nous nous complétons, comme un couple doit se compléter » dit-il tout en levant les yeux vers l'horizon, se perdant vers cette étendue si terrifiante. Il sait qu'il a tout à apprendre aux côtés de la jeune femme et qu'il va lui enseigner beaucoup aussi. Tandis que lui restreint ses sentiments, ses pensées, elle, elle n'hésite pas une seule seconde à les faire part aux autres, à lui faire part, à s'exprimer. Un jour, il y arrivera, il ne sait pas quand, mais il va y arriver. Il a juste besoin de temps. Un temps qui peut paraître long ou court.
Il regarde le visage si innocent et pur de Hera, observant sa beauté si époustouflante. Quel homme ne serait pas heureux d'être aux côtés de cette femme aux courbes si parfaites, au visage si lisse, telle une poupée en porcelaine. Sa poupée en porcelaine. Il se plonge alors dans ce souvenir qu'il n'a jamais pu oublier. Seul souvenir de ses 5 ans. Ses pensées s'en vont jusqu'à ce jour. Ce fameux jour où son chemin a croisé le sien, où ses yeux se sont portés sur elle et où il est resté à ses côtés, pour la protéger. Il se souvient aussi de ce papillon qui a marqué leur vie. Et qui semble encore la marquer. « Moi non plus, je ne l'ai jamais oublié Hera », ce papillon qui étrangement reste dans sa mémoire, dans ses souvenirs, le poussant parfois vers le bonheur, désireux d'y goûter encore. « Ce n'était pas qu'un papillon Hera, c'était notre papillon ». Il ne sait pour quelle raison il le dit, mais il le dit, les mots s'en allant plus vite que sa réflexion. « Même si un papillon n'est qu'éphémère, même s'il ne dure pas longtemps, il apporte, pendant ses quelques instants de vie, un certain bonheur, une certaine extasie. Et même s'il sait qu'il va bientôt mourir, il profite avant de tout voir s'effacer ». Il inspire, et regarde Hera, tout en la tournant vers lui, « profitons du temps que l'on a ensemble sans avoir d'autres préoccupations. Découvrons nous au fil du temps, apprenons à se comprendre, apprends moi à être plus humain, à exprimer mes émotions, mes pensées. Essayons ensemble et voyons où tout ça nous mène ».
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Ven 28 Oct - 10:44 Citer EditerSupprimer
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
D’accord en accord, engagement formel peint du pinceau des sentiments d’antan, ils scellèrent leur étrange union. Risible comédie ou affligeant spectacle, qu’importe l’impression qu’ils pouvaient donner à des regards étrangers. Eux seuls savaient. Leurs coeurs savaient. Timides ou silencieux, ils n’éprouvaient pour autant pas moins une douce sincérité à l’égard l’un de l’autre. Deux coeurs qui se cherchent et qui se fuient. Promesse d’un passé bien plus lointain. Vies antérieurs. Amour frappé du sceau de la fatalité. Dans une autre vie, leurs âmes avaient été déchirées par cet amour. Blessure sanglante, dans un dernier soupir, le voeu de ne plus se rencontrer dans une prochaine vie. Et ce soir-là, attablés l’un en face de l’autre, un sourire délicat sur les lèvres roses de l’une, véritable énigme pour l’autre au masque de glace fissuré, jeunes et nobles, coeurs innocents, tandis que le passé criait encore son insoutenable souffrance, sa voix se fit trop lointaine pour que le présent puisse l’entendre…
Princesse de glace au tempérament de feu, le coeur de Hera se révélait en vérité forgé d’innocence. Ses yeux se perdirent quelques instants dans la contemplation de la végétation. Elle effleurait du regard ses dernières touches de verdure dont l’hiver aurait raison, jusqu’au prochain printemps. Avait-elle eu raison de poser cette question ? Etait-elle suffisamment prête à affronter l’insensibilité de Hyeon à ce sujet qui représentait tant pour elle ? Et que le papillon soit resté le symbole de leur rencontre, que la jeune fille l’ait accepté n’était pas anodin. À travers la mystification de ce souvenir, Hera avait ravalé sa fierté. Elle avait accepté l’idée de s’en remettre à la protection des bras du jeune homme. C’était notre papillon Ces mots claquèrent. Du voile le plus soyeux, ils embaumèrent son coeur au sein duquel, les ailes d’un petit papillon se mirent à battre. Un inexorable et léger sourire se dessina sur ses lèvres. Le pianiste continua et la tourna face à lui. Les yeux francs et brillants de Hera se posèrent sur lui, sur son visage, rencontrant sans honte son profond regard. Sans doute n’en avait-il pas conscience. Sans doute ne soupçonnait-il pas toutes les facettes de son charme, même et surtout lorsqu’il ne cherchait pas suivre les codes. Et peut-être était-ce parce qu’elle le voyait différemment ? Quoi qu’il en fut, Hera fut profondément et agréablement touchée par les paroles du jeune homme. Quand, il eut fini, son nom s’échappa inconsciemment, dans un murmure, de la bouche de la singapourienne.
« Hyeon… »
Ses yeux toujours aussi francs, elle prit une douce inspiration.
« Pardonne les mots de mon coeur s’ils vont trop vite pour toi mais… »
Son doux sourire lumineux s’épanouit de plus bel sur ses lèvres, et elle lui avoua :
« Hyeon… J’ai envie de t’embrasser. »
Ses joues rosirent mais ses yeux ne se dérobèrent. Évidemment, elle ressentait une certaine confusion face à un tel aveu. Cependant, elle l’assumait. Hera prit soin néanmoins et rassurer les angoisses de son petit ami d’une voix sereine et douce, relevée d’une once légèreté, baissant finalement son regard avec timidité :
« Ne t’inquiète pas. Je ne le ferais pas. »
Presque aussitôt, un pressentiment lui vint à l’esprit. Elle redressa derechef la tête dans l’instant et vint déposer son index sur les lèvres du pianiste.
« Non ! S’il te plaît, ne t’excuse pas de ne pouvoir le faire. Je n’ai pas besoin d’entendre ce que je sais déjà. Je… Le simple fait de t’avoir avouer mon désir m’offre l’illusion d’y goûter. »
Puisqu’il ne pouvait encore lui donner ce qu’elle aurait souhaité à cet instant, elle lui demandait de ne pas gâcher son plaisir, de ne pas enchainer ces mots qu’elle était heureuse de s’être permise de libérer. Puisqu’elle le savait, il n’avait pas besoin de lui dire. Hera ôta son doigt. Sa tête se baissa légèrement.
« Ne t’en fais, c’est déjà suffisant… »
Sa voix se perdit quelque peu dans le flot de l’émoi, tandis que ses yeux s’étaient posés sur leurs mains, proches l’une de l’autre sans se tenir, mais liées par ces bracelets à leurs poignets.
Ensemble, nous n’écrirons pas une histoire d’amour, mais un poème. Sublime poésie à l’encre de nous, rimes en nostalgie, vers en mélancolie, le voile se lèvera enfin au dernier alexandrin. Comme une envie, dans les derniers instants de tenir encore ta main…
Princesse de glace au tempérament de feu, le coeur de Hera se révélait en vérité forgé d’innocence. Ses yeux se perdirent quelques instants dans la contemplation de la végétation. Elle effleurait du regard ses dernières touches de verdure dont l’hiver aurait raison, jusqu’au prochain printemps. Avait-elle eu raison de poser cette question ? Etait-elle suffisamment prête à affronter l’insensibilité de Hyeon à ce sujet qui représentait tant pour elle ? Et que le papillon soit resté le symbole de leur rencontre, que la jeune fille l’ait accepté n’était pas anodin. À travers la mystification de ce souvenir, Hera avait ravalé sa fierté. Elle avait accepté l’idée de s’en remettre à la protection des bras du jeune homme. C’était notre papillon Ces mots claquèrent. Du voile le plus soyeux, ils embaumèrent son coeur au sein duquel, les ailes d’un petit papillon se mirent à battre. Un inexorable et léger sourire se dessina sur ses lèvres. Le pianiste continua et la tourna face à lui. Les yeux francs et brillants de Hera se posèrent sur lui, sur son visage, rencontrant sans honte son profond regard. Sans doute n’en avait-il pas conscience. Sans doute ne soupçonnait-il pas toutes les facettes de son charme, même et surtout lorsqu’il ne cherchait pas suivre les codes. Et peut-être était-ce parce qu’elle le voyait différemment ? Quoi qu’il en fut, Hera fut profondément et agréablement touchée par les paroles du jeune homme. Quand, il eut fini, son nom s’échappa inconsciemment, dans un murmure, de la bouche de la singapourienne.
« Hyeon… »
Ses yeux toujours aussi francs, elle prit une douce inspiration.
« Pardonne les mots de mon coeur s’ils vont trop vite pour toi mais… »
Son doux sourire lumineux s’épanouit de plus bel sur ses lèvres, et elle lui avoua :
« Hyeon… J’ai envie de t’embrasser. »
Ses joues rosirent mais ses yeux ne se dérobèrent. Évidemment, elle ressentait une certaine confusion face à un tel aveu. Cependant, elle l’assumait. Hera prit soin néanmoins et rassurer les angoisses de son petit ami d’une voix sereine et douce, relevée d’une once légèreté, baissant finalement son regard avec timidité :
« Ne t’inquiète pas. Je ne le ferais pas. »
Presque aussitôt, un pressentiment lui vint à l’esprit. Elle redressa derechef la tête dans l’instant et vint déposer son index sur les lèvres du pianiste.
« Non ! S’il te plaît, ne t’excuse pas de ne pouvoir le faire. Je n’ai pas besoin d’entendre ce que je sais déjà. Je… Le simple fait de t’avoir avouer mon désir m’offre l’illusion d’y goûter. »
Puisqu’il ne pouvait encore lui donner ce qu’elle aurait souhaité à cet instant, elle lui demandait de ne pas gâcher son plaisir, de ne pas enchainer ces mots qu’elle était heureuse de s’être permise de libérer. Puisqu’elle le savait, il n’avait pas besoin de lui dire. Hera ôta son doigt. Sa tête se baissa légèrement.
« Ne t’en fais, c’est déjà suffisant… »
Sa voix se perdit quelque peu dans le flot de l’émoi, tandis que ses yeux s’étaient posés sur leurs mains, proches l’une de l’autre sans se tenir, mais liées par ces bracelets à leurs poignets.
Ensemble, nous n’écrirons pas une histoire d’amour, mais un poème. Sublime poésie à l’encre de nous, rimes en nostalgie, vers en mélancolie, le voile se lèvera enfin au dernier alexandrin. Comme une envie, dans les derniers instants de tenir encore ta main…
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Papillon de notre enfance, nos coeurs battent au rythme de tes ailes. | Ven 4 Nov - 17:02 Citer EditerSupprimer
Tenue ▬ Hyeon ferme les yeux et repense à cette époque où la vie semblait beaucoup plus simple, où il n'était pas encore une marionnette, un pantin de la société. Il pensait encore par lui-même, appréciait les personnes par lui-même. Personne, réellement, ne le contrôlait, pas autant que maintenant. Il regrette ce temps, cette douce époque. Désormais, ce ne sont que des souvenirs. Parfois douloureux, parfois heureux. Il se sent brusquement emprunt d'une certaine nostalgie, mais chasse rapidement ses pensées néfastes. Même si le passe lui permet de tenir encore debout, même s'il se sait avoir été heureux, il ne veut plus ressasser le passé car le souvenir de son frère revient souvent, tel un mirage, flouté. Malgré tout, les mots de Hyeon traversent ses lèvres, sans aucun filtre, ne se rendant même pas compte à quel point il peut être sentimental, aimant et chaleureux. Lui qui d'ordinaire est flegmatique, qui réagit en fonction des autres, qui sourit en fonction des autres, qui pense comme ce qu'on aimerait qu'il pense, sans se soucier de lui-même, et bien, là, c'est naturel, d'un naturel presque déconcertant, dont il n'a aucune conscience. Il se tourne vers la jeune femme qui lui fait désormais face, les yeux attendant ses paroles, elle qui vient de l'interpeller. Et pendant que ses mains sont posées contre le banc, et qu'il est presque décontracté, il se redresse subitement en entendant les mots de la jeune femme, les yeux écarquillés, le regard plongé dans celui de Hera. Son cœur manque quelques battements d'ailes, et ses lèvres s'entrouvrent, perturbé par la déclaration de la jeune femme. Il ne s'attendait sûrement pas à ça, et pas ici, pas maintenant. Il ne sait pas si elle est sérieuse ou si elle ne fait que plaisanter, il ne sait même pas ce qu'il préfère. Il est juste confus, ses pensées s'arrêtant soudainement. Il continue de regarder la jeune femme, sans un mot, avalant difficilement sa salive. Ses yeux se perdent quelques secondes sur les lèvres de la jeune femme, se mordant brusquement la joue droite pour contenir ce désir soudain, qu'il ne saisit pas, qu'il ne comprend pas. Il se décontracte aussi rapidement qu'il s'était contracté lorsqu'elle lui annonce qu'elle ne va pas le faire. Il n'est pas prêt. Pas encore. Il n'a encore jamais embrassé. Pas comme ça. A part quelques bises sur la joue, il ne sait pas. Il ne connaît pas. Et ce méconnu l'angoisse, mais pas forcément pour les raisons qu'il pense. « Je . . . », il n'a pas le temps de parler, qu'Hera enchaîne, lui demandant de ne pas s'excuser de ne pas pouvoir le faire. Pas encore. Il va le faire, c'est certain, il ne sait juste pas quand. Cela va prendre du temps, ou moins de temps, qui sait. Hyeon ressent des choses dont il n'a pas toujours conscience et parfois, le corps agit sans que l'on ne puisse avoir le moindre contrôle. Même si elle dit que c'est suffisant, Hyeon ne la croit pas. En tant que petit ami, il se doit d'agir de la sorte, il le sait. Il lui faut juste du temps. « Je sais que tu m'as dit de ne pas m'excuser mais Hera . . . je m'excuse quand même. Je ne peux pas encore t'offrir ce que tu désires parce que . . . je ne sais pas », sa tête bourdonne de pensées contradictoires, il ne sait même pas pourquoi il n'y arrive pas, pas encore, pourquoi est-ce que ça l'angoisse tant. Peut-être parce que cela signifierait tenir à la personne ? Peut-être parce qu'il a peur de l'aimer, trop ? Peut-être qu'il a peur de se lier à elle ? De la blesser ? Ou de se blesser ? « Mais ça viendra. Je te le promets ». Promesse éphémère ou promesse réelle ? Il ne le sait pas, mais en tout cas, il va faire de son mieux pour exaucer son vœu. Parce que lui aussi le désire, mais il ne le sait pas encore, il n'en a pas encore conscience, c'est tout. Il se lève alors, un sourire se reflétant sur ses lèvres, il lui tend tendrement la main, l'intimant à la prendre, « allons-y, rentrons ». Il ne préfère pas s'attarder dessus car il sait que pour le moment il n'est pas encore prêt. Lorsqu'il sera prêt, il lui fera savoir. En tendant sa main il fait signifier, indirectement, qu'elle peut lui faire confiance et qu'il essayera de la rendre heureuse. Il n'est pas sûr de pouvoir le faire, mais il va essayer. Il s'en fait la promesse. A ses côtés, elle sera heureuse . . . Il l'espère. Ils doivent juste essayer, jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus, jusqu'à ce que la papillon cesse de voler.
ft. Hyeon & Hera
Papillon de notre enfance,
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
nos coeurs battent au rythme de tes ailes...
Tenue ▬ Hyeon ferme les yeux et repense à cette époque où la vie semblait beaucoup plus simple, où il n'était pas encore une marionnette, un pantin de la société. Il pensait encore par lui-même, appréciait les personnes par lui-même. Personne, réellement, ne le contrôlait, pas autant que maintenant. Il regrette ce temps, cette douce époque. Désormais, ce ne sont que des souvenirs. Parfois douloureux, parfois heureux. Il se sent brusquement emprunt d'une certaine nostalgie, mais chasse rapidement ses pensées néfastes. Même si le passe lui permet de tenir encore debout, même s'il se sait avoir été heureux, il ne veut plus ressasser le passé car le souvenir de son frère revient souvent, tel un mirage, flouté. Malgré tout, les mots de Hyeon traversent ses lèvres, sans aucun filtre, ne se rendant même pas compte à quel point il peut être sentimental, aimant et chaleureux. Lui qui d'ordinaire est flegmatique, qui réagit en fonction des autres, qui sourit en fonction des autres, qui pense comme ce qu'on aimerait qu'il pense, sans se soucier de lui-même, et bien, là, c'est naturel, d'un naturel presque déconcertant, dont il n'a aucune conscience. Il se tourne vers la jeune femme qui lui fait désormais face, les yeux attendant ses paroles, elle qui vient de l'interpeller. Et pendant que ses mains sont posées contre le banc, et qu'il est presque décontracté, il se redresse subitement en entendant les mots de la jeune femme, les yeux écarquillés, le regard plongé dans celui de Hera. Son cœur manque quelques battements d'ailes, et ses lèvres s'entrouvrent, perturbé par la déclaration de la jeune femme. Il ne s'attendait sûrement pas à ça, et pas ici, pas maintenant. Il ne sait pas si elle est sérieuse ou si elle ne fait que plaisanter, il ne sait même pas ce qu'il préfère. Il est juste confus, ses pensées s'arrêtant soudainement. Il continue de regarder la jeune femme, sans un mot, avalant difficilement sa salive. Ses yeux se perdent quelques secondes sur les lèvres de la jeune femme, se mordant brusquement la joue droite pour contenir ce désir soudain, qu'il ne saisit pas, qu'il ne comprend pas. Il se décontracte aussi rapidement qu'il s'était contracté lorsqu'elle lui annonce qu'elle ne va pas le faire. Il n'est pas prêt. Pas encore. Il n'a encore jamais embrassé. Pas comme ça. A part quelques bises sur la joue, il ne sait pas. Il ne connaît pas. Et ce méconnu l'angoisse, mais pas forcément pour les raisons qu'il pense. « Je . . . », il n'a pas le temps de parler, qu'Hera enchaîne, lui demandant de ne pas s'excuser de ne pas pouvoir le faire. Pas encore. Il va le faire, c'est certain, il ne sait juste pas quand. Cela va prendre du temps, ou moins de temps, qui sait. Hyeon ressent des choses dont il n'a pas toujours conscience et parfois, le corps agit sans que l'on ne puisse avoir le moindre contrôle. Même si elle dit que c'est suffisant, Hyeon ne la croit pas. En tant que petit ami, il se doit d'agir de la sorte, il le sait. Il lui faut juste du temps. « Je sais que tu m'as dit de ne pas m'excuser mais Hera . . . je m'excuse quand même. Je ne peux pas encore t'offrir ce que tu désires parce que . . . je ne sais pas », sa tête bourdonne de pensées contradictoires, il ne sait même pas pourquoi il n'y arrive pas, pas encore, pourquoi est-ce que ça l'angoisse tant. Peut-être parce que cela signifierait tenir à la personne ? Peut-être parce qu'il a peur de l'aimer, trop ? Peut-être qu'il a peur de se lier à elle ? De la blesser ? Ou de se blesser ? « Mais ça viendra. Je te le promets ». Promesse éphémère ou promesse réelle ? Il ne le sait pas, mais en tout cas, il va faire de son mieux pour exaucer son vœu. Parce que lui aussi le désire, mais il ne le sait pas encore, il n'en a pas encore conscience, c'est tout. Il se lève alors, un sourire se reflétant sur ses lèvres, il lui tend tendrement la main, l'intimant à la prendre, « allons-y, rentrons ». Il ne préfère pas s'attarder dessus car il sait que pour le moment il n'est pas encore prêt. Lorsqu'il sera prêt, il lui fera savoir. En tendant sa main il fait signifier, indirectement, qu'elle peut lui faire confiance et qu'il essayera de la rendre heureuse. Il n'est pas sûr de pouvoir le faire, mais il va essayer. Il s'en fait la promesse. A ses côtés, elle sera heureuse . . . Il l'espère. Ils doivent juste essayer, jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus, jusqu'à ce que la papillon cesse de voler.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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