Hojoo était assise à sa place. Les filles ne cessaient de s’agiter autour d’elle. certaines retouchaient leur maquillage prononcée voire vulgaire. D’autres se plaignaient du patron insistant qui désirait davantage de provocation. La notoriété du club se tenait entre les mains de ses danseuses, qui, tous les soirs, mettaient une part de leur dignité de côté afin de satisfaire le boss et de gagner des sommes plutôt confortables. La brune était des favorites ici d’ailleurs. Sa chevelure ocre, et ses airs insolents avaient su conquérir un large public. certains d’entre eux avaient tenté la carte de la fausse nouveauté en prétextant vouloir simplement discuter ou se lier d’amitié avec la belle. Mais ça ne prenait pas vraiment avec la coréenne ; elle voulait danser, et oublier. Elle avait seulement laissé, jusqu’à maintenant, noma l’aborder d’une approche un peu plus courtoise dissimulée dans un jeu d’enfant. mais le jeune homme n’était pas revenu après leur discussion, ils préféraient tous deux se fréquenter à l’extérieur. Puis ici, hojoo n’était pas elle-même ; elle enfilait ce masque, le déguisement de celle qui était en train de dévorer son âme un peu plus à chaque instant : alice. C’était tant de réflexions que la jeune femme n’avait pas le temps d’énumérer ce soir. Elle avait été réservée très tôt pour quelque chose de plus festif. Le patron l’avait prévenu du type de garçon qu’il s’agissait : un timide, pour qui toucher une femme ne semblait pas une évidence. Jaein le connaissait plutôt bien d’ailleurs, c’était lui qui avait carrément demandé à hojoo de coucher avec lui, s’il s’en montrait impatient. Le dj lui avait également révélé certains penchants que son sang pouvait avoir. Ça avait amusé la lionne, qui, sachant déjà de qui il s’agissait, ne s’inquiéta pas cette fois-ci de savoir si elle avait envie ou non de se donner à lui car, ça promettait d’être intéressant. Puis au moins, ce n’était pas un de ses vieux grisonnants qui, malgré l’interdiction de palper la peau pêche de hojoo, ne se gênaient pas pour le faire, avant de s’endormir sous l’âge. C’était pour cette raison que ce soir, devant son miroir, retouchant son maquillage appuyé sur les lèvres, la danseuse arborait un certain sourire : un jeune étudiant qui voulait assouvir son secret, elle n’en était plus que ravie. La chose prenait tout de suite une tournure plus privée. la coréenne était prête à dissimuler en elle ce qui pourrait être une honte pour d’autres.

La musique encourageait sa démarche certaine. Elle allait montrer un peu de son tempérament pour ne rendre le moment que plus agréable. Et ce fut ainsi qu’elle enfila une simple combinaison de latex noir brillant qui se séparait finement à la taille. Ses cheveux étaient attachés férocement en une longue queue de cheval haute et elle portait toujours ce ruban troué sur les yeux. Un homme l’appela alors, et elle emprunta les escaliers derrière la scène pour monter dans une des salles privatisées où le jeune homme devait être certainement déjà en train de l’attendre, épris de stress ou au contraire d’une certaine hâte. Ses bottes à talons claquaient sur le marbre avant de s’éclipser sous la moquette. Elle poussa finalement la porte de la chambre, observant la chevelure corbeau qui se dressait un peu plus loin devant elle.