C’est trop long. Je texte ça a Nina, c’est ma façon de lui dire qu’elle me manque. Que j’aurai voulu qu’elle soit là, avec moi, dans ce bus, qu’on parte ensemble en Laponie. J’suis sure que ça lui aurait plu - à qui ça ne plairait pas, le pays du père noël ? C’est féérique, exactement comme elle, ma petite soeur. Oh, bien sur, je sais que c’est pas ma vraie frangine - mais depuis que Rivael nous a quittées, j’agis comme tel. Pour moi, aussi, c’est plus simple, de juste nier et de prétendre que tout ok. Les yeux rivés sur mon écran de portable, j’attends une réponse qui ne vient pas quand des exclamations se font entendre dans le bus. Mes pupilles vagabondent jusqu’à l’extérieur, derrière la vitre, là où la neige danse. On avance encore quelques kilomètres, et elle devient furieuse. Tout le monde à l’air émerveillé, moi j’m’inquiète : comment le bus va faire pour rouler jusqu’aux chalets ? Le chauffeur semble anxieux, et pour pas le devenir moi-même, je sors un livre de mon sac et commence à m’y plonger. Je peux m’imaginer les rictus moqueurs de scorpions sans même qu’ils ne soient là ; Kazuya qui se marre en disant que si je pouvais, les livres, je les mangerai ; et puis Kan qui se moque amicalement en me disant que quand je quitterai la fac, d’ici peu de temps, j’aurai plus de raison de vivre. Ça me fait hausser les épaules, toute seule, dans le vide, et le mec assis à mes côtés me coule un regard étonné. Il doit me trouver bizarre, alors je bidouille un sourire d’excuse tandis que mon sms me revient, non expédié à cause du réseau minable.

Positive, Freya, c’est ce que je me dis en descendant du bus, tout en parvenant par je ne sais quel miracle à ne pas me casser la gueule dans la neige à la réception, ce qu’à peu près tout le monde avant moi a fait. Mais c’était sans compter sur le boulet de canon humain (Kwansun) qui vient me percuter de plein fouet, moi et un autre type (Tamaki). On s’étale ensemble tandis qu’il marmonne (hurle) en guise d’excuse : « J'SUIS EN PLS DE LA DÉSOLATION PARDON ! » Il nous tend ses mains, j’en prends une pour me redresser et lui dis, pour rester dans l’esprit vacances : « C’est pas grave, t’en fais pas. T’as rien ? » La voix sort plus dure que je l’aurais voulu, mais heureusement, grâce à la tempête, je crois qu’il ne m’entend pas. Il file en direction d’un chalet et je le suis des yeux pendant un temps, en prenant conscience que ce type vient de déclencher mon instinct maternel, c’est bizarre. Une fois mon sac récupéré, j’prends la suite des autres et débarque dans le troisième chalet.

C’est grand, noir, et déjà plein de neige parce qu’il fait tellement froid que personne n’a pris soin de retirer ses pompes. Certains s’acharnent sur une petite radio, d’autres sont rassemblés devant une cheminée inanimée. Plus attirée par l’idée d’avoir de la chaleur que par celle de communiquer, je m’approche du second groupe et m’accroupi à côté d’eux. Ils sont deux (sungwook + bago), j’en connais aucun, mais je les regarde pendant quelques secondes essayer de démarrer un feu, sans grand succès malgré la maitrise évidente de l’un d’eux (bago). Face à la flamme qui s’éteint aussi vite qu’elle est venue, je rassure : « C’est pas grave, on va tenter une seconde fois. » Et on s’y remet, à trois cette fois.

action réussie : ce putain de feu s'allume enfin  
action échouée : on est vraiment pas doués et on reste dans le froid  :hansa:

Je retiens ma respiration alors que je vois la boule de neige,que je tenais dans ma main, qui s'écrase sur Tamaki. J'écarquille les yeux, me maudissant en quelques secondes. Je n'ai qu'une envie, c'est de sauter dans la neige et me transformer en bonhomme de neige. Ça serait tellement plus facile et moins honteux. Malheureusement je ne ressemble pas encore à Olaf. Et dire que tout ça, c'est à cause de Jung Hwa. Le séjour promet. J'accours comme un crabe qui marche dans de la neige, jusqu'à Tamaki qui est déjà entré à l'intérieur. Et les autres qui l'ont suivi aussi, la rapidité incarnée. « Dé . . . désolée Tamaki. Je ne voulais pas. Vraiment je ne voulais pas te viser. Désolée ! ». Je déglutis difficilement, baissant les yeux et cherchant de l'aide venant de quelqu'un, n'importe qui, mais personne. Tout le monde est trop occupé à trouver le moyen de survivre dans ce chalet qui semble désastreux. C'est vrai qu'il fait tout noir dans ce chalet. J'ai envie de dire une bêtise mais je me retiens, de justesse. J'attrape, par mécanisme, le bout du tee-shirt de Tamaki, pour ne pas me perdre dans cette obscurité et regarde, au loin, les autres qui tentent, en vain, de trouver le moyen d'avoir un peu de chaleur dans ce chalet glacial. On va mourir de froid à cette allure. « Allumer le feu ! Allumer le feeeuuu ! ». C'était trop tentant. Et ma petite chanson a comme conséquence de faire allumer le feu. Je frappe dans mes mains pour féliciter les prodiges du feu. « Woah ! Vous êtes forts, et maintenant, faut s'occuper de la communication ». Je prends la petite radio que Tamaki semble examiner depuis le début, et la tape contre la table. Paraît que ça fonctionne.

Action Réussie : Après le feu, voilà que la radio fonctionne. Des vrais professionnels de la science.
Action Loupée : Olympe a tapé, peut-être, un peu, trop, sur la table, et la radio est cassée désormais. Impossible de l'utiliser.

« Tu crois qu’on verra un Yéti ? J’sais que c’est pas ici qu’il est normalement mais il fait froid tout pareil pis y’a de la neige tout pareil alors p’tète que y’a un Yéti tout pareil ! ». Avec mon frangin, depuis qu’on est gosses, on a toujours rêvé de rencontrer des bêtes étranges genre le monstre du Loch Ness, le Yéti ou le Chupacabra. Bon à part mon père au réveil, on en a jamais rencontré. Alors j’compte bien profiter de ce séjour au pays de Rudolphe pour rencontrer une bête bizarre ! (Tant que j’finis pas dans un de ces estomacs). J’compte bien aussi m’amuser, mitrailler tout c’que j’trouve, notamment mon frère et ma cousine. Mais j’ai l’impression que c’est mal barré quand j’vois même pas le bout d’mon nez en foutant les pieds dehors. J’ai l’impression qu’mes yeux sont deux poissons panés collés entre eux tellement on s’gèle les miches bordel ! J’m’accroche à mon frère tellement fort qu’on pourrait finir congelés l’un à l’autre ! Jusqu’à c’qu’on finisse la gueule entartée dans la poudreuse. J’me sors direct de là en secouant toute la neige de ma tronche, mes dents claquent furieusement avec le froid. J’ai grandi sous l’équateur bordel, pas au pôle nord !! J’ai perdu mon frère et ma cousine de vue et j’me rend compte que y’a un truc qui a disparu : MON BONNET ! Ah, c’pour ça que j’sens plus mes cheveux …

J’le cherche frénétiquement autour de moi mais c’est comme être un aveugle dans le noir, on y voit QUE DALLE ! « Tamaaaaaaaaa ? ». J’appelle mon frère mais il a disparu. Oh shit, me dites pas qu’j’suis la seule pauvre débile à être dehors, genre perdue en pleine tempête ? « Y’a quelqu’un ?! ». Pas de réponse. Bah tu t’attendais à c’qu’un renne te réponde Fuuko ?! Si au moins j’pouvais prendre des photos s’en risquer d’abimer mon appareil, j’mitraillerai le coin. « BON ! ». J’me relève en décidant que congelée pour congelée, autant chercher mon bonnet ! N’est pas Yang qui veut ! (Puis il m’a coûté une blinde ce putain de bonnet). PUIS FINALEMENT comme si le père Noël m’avait entendu, j’tombe dessus après avoir creusé comme une damnée. J’attends pas trois secondes avant de courir vers le chalet pour me mettre bien au chaud et retrouver mon frère et ma cousine. Faut que j’aille faire fondre toute ma neige ! J’en ai collé dans les cils …

Action réussie : rentrer bien au chaud sans se casser la gueule.
Action ratée : rentrer bien au chaud en s’étalant par terre comme une pauvre gueuse histoire de faire une entrée fracassante

Le corps emprisonné dans la neige, je ne parviens pas à me relever, entraînant quelqu’un dans ma chute. D’ailleurs, je ricane doucement quand  je reconnais ma meilleure amie à terre. « T’es trop gentille de me tenir compagnie, Oly. » Mon rire s’accentue dès que je la vois mettre ses mains dans la neige. Action qui me fait comprendre de me dépêcher et c’est notamment pour cette raison que je finis par me relever, tant bien que mal. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je parviens à éviter l’attaque de ma camarade sango. Et non ce n’est pas une question mais de pure maladresse ! Je me marre  alors une nouvelle fois et guette la réaction de cette victime, qui se croit trop précieux, pour réagir. « C’est ce que j’appelle un vent glacial, ma petite. » Remontant mon sac à dos, j’imite un des 101 Dalmatiens qui tentent d’avancer dans ce froid. Toutefois, j’ai du mal à me concentrer, surtout quand j’entends la voix moqueuse de Na Young. « Tu es jalouse parce que tu n’es pas fichue de faire une cascade digne des plus grands ! » Et pour cette raison, quand je capte son attention, je décide de mimer une chute mais évidemment, j’ai juste plutôt l’air d’un con qui tient juste à avoir la forme de son corps. Le nez rougi par mes conneries, je lâche un gros soupir et passe un coup sur mes vêtements, remarquant ensuite que je suis l’un des derniers à arriver à hauteur du chalet. Malheureusement pour moi, impossible de rentrer puisque je suis face à un énorme embouteillage – embouteillage nommé Fuuko -. J’arque un sourcil et la regarde complètement à terre. « Yahhh Fuuko, ne me dis pas que je dois frotter mes chaussures sur toi ? »

Après avoir aidé mes deux amis quilles échoués au sol, Jaein m'agrippe dans ses bras pour me faire sa déclaration d'amour. J'ai trop envie de pleurer tellement c'est beau mais j'ai peur que mes larmes elles gèlent et que mes yeux ils finissent tout collés. « Oui mon pd, pas d'abandon ! T'es mon sang, les roues de ma voiture et le sirop d'érable de mes pancakes, jamais toi sans moi ! » On se câline comme des siamois de l'amour avant d'enfin rentrer dans le chalet, je tâtonne mes poches et je réalise deux trucs. J'ai pensé à ramener mon super plan des vacances mais j'ai oublié mes valises, ah la galère quand même... Jae tombe sur une radio, pendant qu'il partage ses craintes concernant le wifi je lui parle du monstre que j'ai vu dehors. « Je te jure il faisait au moins cinq mètres de haut et il était poilu de fou ! J'espère qu'il a pas trop froid dehors... Et s'il lui arrive quelque chose à cause de la tempête ? Tu crois que ça existe sos monstres ? Y'a bien des sos pour les animaux, je vais regarder sur internet ! » En allant check je réalise que y'a pas de réseau, je suis plus dépité que le jour où j'ai prié que le prof de math il reste à sa maison et qu'au final il a quand même ramené sa fraise. « OMG DU FEU ! FIREEEEE ! » J'imite la petite danse des BTS parce que je sais trop bien la faire, fin juste le refrain pour le reste j'avais la flemme d'apprendre j'avoue. D'ailleurs la bgance c'est la fille de tout à l'heure ( freyabb ) ! En plus d'être l'amour c'est une magicienne des cavernes ! « Broh je reviens. » Je m'accroupis à la hauteur des gens qui ont fait le feu et je les applaudis encore un peu. « Bravo les gens, vous êtes les mieux. Moi je vais aller chercher à manger, peut-être que dans la cuisine il y'a des trucs. Qui veut venir avec moi ? » Et pis là Fuuko fait son entrée fracassante, je me retourne subitement. J'espère qu'elle s'est pas encore casser le nez la pauvre ! Je me précipite pour l'aider à se relever. « FUUUKOOO ! » Puis je lui fais le câlin du « hello bonjour trop heureux que tu sois la survivance du  dehors putain    !!!!!!! »

Bon je suis content que des mecs des vrais et....oooh une étrangère. Belle la madame. Très belle même. "Bravo pour le feu les champions!" Dis-je tout en allant ramasser mon snowboard. La lumière marche toujours pas alors je m'arme quand même de mon portable. En vrai je suis à la recherche de quelqu'un qui voudra bien m'accompagner aux toilettes mais vu que tout le monde à l'air occupé je vais y aller seul et triste. Et si je reviens pas ça sera à cause du monstre dont Kwansun arrête pas de me parler. Le pire c'est que je sais quil existe le monstre. Kwansun il dit toujours toujours toujours la vérité. Même quand il ment son mensonge devient réel.

"Je reviens vous aider je vais pisser les gars ! Sungwook et numéro 12 la (Junghwa*)  faudra qu'on aille vérifier si tout est ok dans les chambres si vous le voulez !" Je m'empresse d'aller chercher les toilettes et croise une fille  (olympe) avec la fameuse radio en main. "Ah ca marche ? Attend je te l'emprunte ! C'est quoi ton joli nom ? Moi c'est Jaein! " Je lui pique la radio et trouve enfin les toilettes après avoir ouvert je ne sais combien de portes. Vu que jai trop froid j'ouvre en premier le robinet du lavabo pour me laver les mains après avoir bien galéré tellement le truc est congelé. Je tourne en premier celui de l'eau froide. L'eau coule. La pression est pas super mais ça coule. J'essaye avec le robinet d'eau chaude. Rien. Que dalle. A part deux gouttes qui tombent toutes les je ne sais combien de temps et qui sont froides elle aussi. "alors j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle les gars !" Criai-je pour que les autres m'entendent. "On a de l'eau ! Hehehehe mais pas d'eau chaude..." je refermais le robinet et rentrai alors dans les toilettes avant de fermer la porte. Posant la radio près de la chasse d'eau. "Pisser dans le noir qu'est ce qu'il faut pas faire put....AAAAAAAH !!!! Bordel de merde la radio !" Finissant ca que je faisais,  le coeur battant alors que la réception de la radio venait de se faire je pris a mon tour la parole. "Chalet numéro 2 ??? Hey!  Vous m'entendez ?? Ici jae in!  On est dans le chalet numéro je sais pas combien. Y a pas d'eau chaude les gars je suis en train de pisser dans le noir et je crois quon a réussi à faire du feu ! Vous avez des allumettes ? Y en a pas un de vous qui fu..." bordel ca a coupé!! Je me rhabille et trifouille la radio en appuyant sur tous les boutons en espérant que je serai toujours en contact avec le chalet numéro 2 et pas un autre. "Allô ! Chalet numéro 2 ? HEY LES GARS LA RADIO MARCHE JE CROIS !"