J'avais peut-être bien un peu trop bu. Je m'étais peut-être bien un trop aventure en terre inconnue. J'avais peut-être un peu trop de mal à parler un coréen correct. Toujours était-il que j'étais adossée contre le mur arrière du xs night club, après avoir rendu à peu près l'entièreté du kfc qu'on avait été mangé vers minuit "ça nous évitera d'être trop vite bourrés" tu parles. Fallait déjà être sacrément torchés pour aller se bouffer du poulet frit à cette heure. D'ailleurs, en parlant de "on", pourquoi j'étais toute seule ? Putain, j'en savais foutrement rien. J'essayais de retrouver le cours de mes pensées, celui de mes souvenirs également, mais c'était loin d'être chose aisée. Tout à coup, des bruits attirent mon attention. Je relève la tête, plisse les yeux et repère une bande de mecs au loin. Sous la lumière des réverbères, ils ont l'air menaçants. J'ai le réflexe de prendre la direction opposé, mais ils me repèrent. Propos obscènes et dégradant au programme. « Lâchez-moi la grappe, bande de porcs. » Je crache plus que je ne parle. Visiblement, ça ne leur plait pas. Le premier, le plus gros, celui qui m'avait inspiré le surnom, se jette vers moi. Mon genou rencontre ses parties génitales non sans une certaine violence. Je prends la fuite, comme je peux. J'attrape mon téléphone, "00:30", ça va, il est encore temps d'appeler quelqu'un à la rescousse. Genre pour venir me chercher. Sauf que c'était le jour de congé de mon chauffeur, et ce depuis trente minutes. J'ai pas le temps de réfléchir, je choppe le premier nom qui me tombe sous la main "Hyo Rin" Nickel. Je l'appelle, lui demande si elle sait venir au xs night club, lui fait comprendre l'urgence de la situation. J'ai plus qu'à me terrer dans un coin jusqu'à ce qu'elle se pointe. Nickel.

Il était minuit passé et ne voulant pas me coltiner la présence de mes colocataires, aujourd'hui encore j'avais pris le large et je me baladais seule dans la rue adjacente au dortoir. A dire vrai, je cherchais une occupation, je n'étais pas au plus grand de ma forme et j'avais réellement besoin d'un petit verre pour relâcher la pression. Comme sauvés par le gong, mon portable vibra à l'intérieur de ma poche, chose qui n'arrivait que très rarement. Kanon se trouvait apparemment être dans de beaux draps, quoi de mieux pour s'occuper que d'aller à la rescousse d'une de ses amies les plus mauvaise. Je raccrochais alors et continuais mon ascension jusqu'à la boite de nuit non loin de l'endroit où je me trouvais déjà. Une fois sur place, je cherchais Kanon du coin de l’œil et je tombais finalement sur elle en faisant le tour de la boite, elle était seule et tentait apparemment de se faire discrète, en vain... «Je crois bien que tu t'es perdue, t'as l'air mal en point... Allez on y va. » Je prenais l'un de ses bras que j'enroulais autour de mon cou pour l'aider à se relever, et j'entrepris de la ramener chez elle. Une fois sur le trottoir pour appeler un taxi, quelques mecs dont j'avais vu le visage en arrivant s'approchèrent. L'un d'eux se tenait douloureusement l'entrejambe, je devinais instantanément que c'était certainement le fruit de ma très chère amie. Rien de mieux qu'une embrouille improvisée pour pimenter un peu ma soirée. A une remarque sur ma personne que l'un des gus m'avait jeté pour faire marrer ses potes, je riais à mon tour. Je lâchais Kanon m'assurant qu'elle pouvait rester lever avant de me diriger vers le gus, je lui souriais de manière enjôleuse et alors qu'il ne s'y attendait pas le moins du monde, je lui assignais un coup de genou en plein dans les côtés et retourner auprès de Kanon comme si de rien n'était. Je connais les hommes, c'est pas le genre à vouloir en rester là surtout à 00:30 avec des proies aussi faciles que nous.