Tu serai accro à l'héroïne depuis quelques mois (vrai, c'est ce qui te permet de tenir et d'oublier un peu tes problèmes). + Tu aimerais passer du temps en compagnie de femmes matures pour te faire de l'argent (vrai et faux, tu te fais entretenir par une bourgeoise quinquagénaire mais tu n'apprécie en aucun cas jouer le sextoy)+ Tu serais le responsable de l'accident qui a plongé ton frère dans le coma et tuer ton père (vrai, l'alcool et la conduite n'ont pas fait bon ménage). + Tu serais atteint du sida (totalement faux). + Tu aurais fais quelques mois de prison (faux, t'as passé une nuit en garde à vue, pas plus). + Tu aurais des dettes impayés à cause des nombreux jeux d'argent que tu as pu faire (faux, tu n'as plus aucunes dettes depuis longtemps). + Tu posséderais cinq tatouages au total (vrai). + Tu serais un gros dormeur (faux, encore moins maintenant que la drogue écourte tes nuits). + Tu ne posséderais plus ton permis depuis que tu as eu un accident (faux, tu n'as plus de voiture mais tu possèdes toujours le permis). + Ton chien s'appellerait Flash (vrai, c'est ton petit frère qui l'a appelé comme ça avant qu'il perde la mémoire). + T'aurais une sœur et un frère (faux, deux petits frères pour qui tu donnerais ta vie). + On dit que tu sais jouer de la guitare (vrai, ta mère t'as appris quelques notes et toi, tu as continué de ton côté. Malheureusement ta guitare prend la poussière depuis quelque temps). + Il est rare qu'on voit tes bras nus (vrai, tu les cachent par peur que les gens voient les nombreuses piqûres qui recouvrent tes bras).

Des conneries t'en a fais. T'as même fais que ça. Pendant ton adolescence t'as toujours été te fourré dans des trafics pas nets. Des trucs illégaux. T'as pas mal joué aux jeux d'argents dans les casinos avec l'argent que tu trouvais. Tu faisais ça pour aider tes parents. Même s'ils te demandaient pas, ils avaient besoin de fric. Les voir dans la merde à chaque fin de mois, ça te tuais. Ton père il te le répétait souvent, trop souvent que tu devais pas faire tout ça pour eux. Que même s'ils s'en sortaient de justesse, c'était toujours mieux que de devoir du fric à des mafieux. Mais toi, t'en as fais qu'à ta tête. T'as eu des dettes, pas très importantes, mais assez pour que tes parents réagissent. Ils ont payés tes dettes avant que tu puisses plus t'en sortir. Tes parents ils étaient comme ça, ils voulaient s'en sortir dignes, sans l'aide des autres. Il était hors de question pour eux que leurs fils payent pour leur problèmes de fric. Mais toi, t'étais bien trop entêté pour le comprendre, alors après les jeux d'argents, t'as dealé de la weed. Ce que tu rapportais, aux yeux de tes parents, c'était de l'argent propre parce que tu leur avaient fait croire que tu avais un petit boulot dans un restau les week-end. Tout ça, ça a duré quelques mois jusqu'au jour où ta mère est tombé sur un sachet rempli de cannabis dans ta chambre. Difficile de lui mentir quand t'es pris a main dans le sac.

T'as stoppé tes trafiques. T'as fais ce que tes parents te hurlaient de faire: rester à ta place. Sauf que toi, t'es trop borné pour rester là, dans l'inaction. Alors t'as fuis la maison, tu passais ton temps dehors et quand tu rentrais, tes parents, inquiets, te demandais où t'étais. Tu répondais pas. Tu fuyais tout ça. Tu fuyais ta famille et ses problèmes. T'étais mieux en dehors du foyer.

Cette situation, elle a durée jusqu'à ce fameux soir. Jusqu'au soir où t'as fais la connerie de ta vie. T'as pris le volant, après avoir bu quelques verres de trop au mariage de ta tante. Ce soir là, ton père était incapable de vous conduire à la maison. Alors toi, t'as voulu le faire, pensant que t'avais l'esprit assez clair et lucide pour faire la route sans problème. Putain, qu'est-ce que t'as pu être con ce soir-là ! Les premiers kilomètres, tu gérais, t'avais peut-être la tête qui tournait légèrement, la route se déformait sous tes roues mais tu gérais très bien. Enfin c'est ce que t'as pensé. T'as continué, le pieds appuyé sur l’accélérateur. Puis t'as suivi cette route qui prenait un virage à 90 degrés et ensuite, c'est le trou noir. Tu t'es réveillé, la tête dans le volant avec, comme première image, le corps de Kin, ton petit frère, inconscient sur le capot de la voiture. Cette image, la mort elle-même ne pourrait pas l'effacer. T'as détruis ta famille. Tes frères tu les as brisés. Et ton père, ton père tu l'a tué. Tout ça parce que tu t'es pensé assez sobre pour ramener tout le monde à la maison. Au final, ton père, la maison, il l'a jamais revu, ni même ta mère, ni même ses fils. Il est parti sans avoir pu leur dire au revoir.

Aujourd'hui, tu vis avec la culpabilité d'avoir foutu en l'air la vie de tes deux frères et celle de ta mère. Tout ça, ça te ronge, te dévore, te consume un peu plus chaque jours. Tu fais ton possible pour te racheter mais tes erreurs tu dois les payés. T'es à l'écoute et présent pour ton frère, Kin. S'il a perdu la mémoire, c'est de ta faute, à toi de l'aidé à recoller les morceaux. Et puis, Hiro t'as mérité la manière dont il te traite. Sa colère tu la comprend puisque tu te déteste autant qu'il te déteste. Tu dis rien toi, tu gardes les choses pour toi. Quand on te demande comment tu vis tout ça, tu restes vague. Tu préfères éviter le sujet. Pour oublier, tu te réfugies dans la drogue. Elle est devenue ton allié. Elle te permet de porté un masque. De montrer aux autres que ta vie elle est belle pour toi. Que tu vis pas avec la pression de faire vivre ta famille. Ouais, les problèmes de frics sont toujours là. Ta mère se crève à l'usine, tandis que toi tu deales et troque ton corps à une vieille pour un peu de fric. Tu fais ça pour pouvoir te payer tes études et celle de ton frère. C'est ta responsabilité, ta manière à toi de payer tes dettes.


A la mort de ton père, t'as repris son rôle sans le vouloir. T'es devenu le pilier central de la famille, celui en qui on a espoir, celui en qui on a confiance. Tu sais que si tout s'écroule, c'est vers toi qu'on se tournera. T'as la lourde responsabilité de faire vivre ta famille.

Ta relation avec Hiro, ton plus jeune frère, te bouffe. Tu te sens impuissant face à ses reproches. Tu les méritent, tu les encaissent mais tu en souffre. Tu voudrais voir la situation s'arranger. Mais c'est de ta faute, et uniquement de ta faute si les choses sont comme ça.

Ta première dose d'héroïne, tu la prise quand t'as su que ton petit frère Kin se souvenait plus de rien. Quand t'as appris ça, t'as su que tu t'en sortirais pas seul, que t'avais besoin d'un allié pour t'aider à faire face à tout ce qui allait te tomber sur la gueule.

Durant ton adolescence, t'étais un fonceur, borné. T'en faisais qu'à ta tête. Ton père te le reprochait souvent. Et depuis l'accident, tu t'es calmé. Tu prends plus facilement sur toi. La drogue t'aide parfois à éviter des catastrophes.

Personne ne sait dans ta famille que tu es l'objet sexuel d'une quinquagénaire. Et personne ne sait non plus que tu deales et consomme de l'héroïne. C'est des secrets que tu préfères garder pour toi.

T'as essayé de gagné ta vie honnêtement. Des petits boulots merdiques t'en a fait mais t'es très vite retourné dans l'illégalité quand tu t'es rendu compte que ça rapportait plus.

La drogue, elle t'aide à porter le masque d'un homme pour qui tout va bien. Avec elle, les autres -et toi aussi- ont l'impression que t'es un type banal qui a comme seul problème, le stress de ses exams. Tu sais que sans elle, tu t'écroulerais.