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Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan

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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mer 9 Aoû - 12:39
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 Step One : Food Adventure
ft. Ji Hwan
La tournure de la situation pouvait laisser penser à s’y méprendre que la jeune femme eut l’intention dès le départ de trouver un confident en la personne de Ji Hwan. Alors bien loin d’elle une telle idée avant de constater que ses mots lui avaient échappés sans qu’elle ne puisse se l’expliquer. Si elle cherchait en lui certes, un allié pour forger sa place dans la famille Lee-Lim, en rien la singapourienne n’avait aspiré à se reposer sur l’épaule du cousin. Tout au contraire, elle était faite de cette fierté qui franchement, ne lui autorisait nul aveu à quiconque ou presque – son meilleur ami Hye Yeon faisait exception – sur ses inquiétudes et surtout pas concernant son couple. La compréhension qu’elle reçut de la part de son interlocuteur la décontenança également quelque peu. Ses paupières papillonnèrent brièvement, étonnée. Non pas que Hera considérait Ji Hwan comme un homme insensible au cœur de pierre. Dans la catégorie esprit froid peu chaleureux, en ajoutant Hyeon, ils formaient un trio pouvant difficile jeter la pierre l’un aux autres. Peut-être pouvait-elle paraître la plus démonstrative, la plus extravertie du fait de sa spontanéité et de son aplomb, cependant, Hera se connaissait bien aussi. Certainement s’avérait-elle au fond la plus dure, la plus intransigeante et vindicative. Tout dépendait de quel côté de la ligne on se trouvait dans son esprit. Le venin de sa morsure s’avérait mortel dès lors que la jeune femme venait à user. Probablement se révélait-elle la plus sans pitié d’entre eux, alors non, malgré ses traits parfois durs, son expression sérieuse, voire dédaigneuse, la singapourienne ne voyait pas en son professeur un être dénué de sensibilité. Elle s’attendait juste à ce que cette conversation imprévue ne l’incommode et qu’il ne s’en cache pas. Sa réaction fut autre. Ses paroles effleurèrent ses oreilles, se transformant un instant, en courant d’air cinglant lui cisaillant la chair. La proximité, la permanence d’être ensemble dans un couple, inexorablement cette image la ramena à son premier amour, le seul qu’elle n’eut jamais connu avec celui de Hyeon. Hera n’avait jusqu’à lors aimer que deux garçons, et pas des moindres. Si Hyeon avait toujours été un amour rêvé, condamné à la distance, peut-être même à ne jamais se revoir si la singapourienne n’avait été exilé à la Yonsei. Iwan, lui, avait toujours été omniprésent dans sa vie, toute son enfance, son adolescence. Même après leur terrible et déchirante rupture, sa présence dans sa vie demeurait inexorable. Ils avaient grandi ensemble. Il lui avait collé aux basques pendant plus de dix ans avant que la jeune fille qu’elle était concède à déposer son cœur entre ses mains. Alors, forcément, de par sa seule expérience précédente, Hera avait une conception de l’amour, du couple, très proche. Et avoir pu partager quelques jours avec Hyeon à Singapour, quelques mois auparavant, où ils furent presque inséparables, l’avait conforté dans le bonheur apporté par ce mode de vie. Cependant, peut-être que Ji Hwan avait raison. Ces précieux moments ne sont-ils pas que d’autant plus agréables du fait de leur rareté ?

Alors, pour une fois, la jeune femme ne chercha pas à le contredire. Sans être pleinement convaincu par la vision des choses de Ji Hwan, Hera reconnaissait qu’il n’avait peut-être pas tort. Que tout du moins était-ce mieux ainsi pour certaines personnes. Cependant, la distance, l’absence pouvaient aussi asphyxier une flamme, si celle-ci n’était pas assez forte. Or, la singapourienne avait foi en celle de son couple. Une flamme éternelle qui perdurerait à travers le temps, malgré les épreuves. A travers les vies s’il le fallait, si elle était trop forte pour ne pas les brûler dans une seule vie, car ils étaient tous deux, des flammes jumelles. Et l’étincelle ravivée dans ses yeux ne cilla légèrement que lorsqu’elle entendit Ji Hwan évoquer la capacité de compréhension de son cousin. Hera entrouvrit la bouche prête à rappeler que malheureusement, ce fameux diner où Hyeon lui avait demandé de devenir sa petite amie – une requête dénuée de sentiment et par pur asservissement à ses parents aux desseins intéressés – la jeune femme n’était encore rien de tout ceci. Ce ne fut que peu après qu’elle devint égérie. Elle n’était même pas encore vice-présidence. L’automne dernier ne correspondait qu’aux prémices de son ascension fulgurante. Cependant, un tel parcours s’avérait également le reflet de sa personnalité. D’une certaine façon, il en serait toujours ainsi avec elle : aller de l’avant, repousser ses limites, marcher d’un pas déterminé sur le chemin de la réussite, le tout au rythme effréné de l’évolution de sa cité natale. Reconnaissant la justesse de son raisonnement, Hera se contenta de répondre posément :
« Etre en mesure de comprendre ne signifie pas pour autant que la situation soit agréable, ni de cautionner. »
Ses yeux se baissèrent légèrement. Son visage demeurait clair, juste empreint d’une légère once de regret.
« Je veux juste… lui infliger le moins de désagrément possible. »
La tête de nouveau redressée, elle souriait avec douceur et sincérité. Au fond, tout ce que la renarde souhaitait était de faire de son mieux, autant en amour que dans tout le reste. La différence étant que le domaine des sentiments représentaient un terrain incertain où elle ne pouvait détenir aussi bien les rênes du contrôle que dans le reste. Ses iris vinrent rencontrer et s’accrocher à ceux de son interlocuteur, puis elle prononça ce mot :
« Merci… »
Il était rare dans sa bouche et devait en conséquence être apprécié en tant que tel. Ce petit interlude plus intime engendra une atmosphère nouvelle planant autour d’eux qui, une fois la conversation retombée, mis presque la renarde mal à l’aise. Cette dernière ne tarda pas alors à rebondir pour dissiper ce flottement :
« La prochaine fois que nous dinerons ensemble nous le ferons au dortoir des Gumiho ! Je te cuisinerais quelques spécialités de mon pays qu’on ne saurait trouver dans nul restaurant de Séoul ! »
Aussi fiers que les singapouriens pouvaient être de leur gastronomie, elle n’était pas des plus répandues à travers les pays plus éloignés. Et souvent considéré comme pâle imitation. Peut-être était-ce pour cette raison que peu de restaurateurs se laissaient dans une telle aventure, le patriotisme de la Cité du Lion était tel que jamais ils ne jugeaient étrangers à leur hauteur de leur patrimoine culturel ? Indiscernable Etat constitué de contrariétés.
« Je ne suis pas mauvaise cuisinière, anticipa-t-elle le doute dans l’esprit de son vis-à-vis. Disons que j’ai toujours été curieuse de savoir tout faire pas moi-même malgré les domestiques à ma disposition. »
Et aussi parce que Hera avait toujours voulu tout savoir faire mieux que ses sœurs, alors si l’une ne s’était jamais essayée à la cuisine car trop attachée à se faire servir, l’autre en avait exprimé la curiosité. Donc immanquablement, la cadette de la fratrie était entrée dans un rapport de concurrence avec son aînée pour la surpasser. L’égérie se pencha ensuite légèrement au-dessus de la table pour intimer plus discrètement à son interlocuteur :
« Et maintenant, je me fais la main en me servant des Zeus comme cobayes. »
Il ne fallait pas l’imaginer si charitable non plus. Oui, Hera apportait régulièrement des plats aux membres du groupe d’idoles dont elle était personnellement particulièrement proche, néanmoins, ses efforts avaient surtout pour finalité de l’entrainer afin de surprendre son petit ami en lui confectionnant elle-même un délicieux repas. La jeune femme voulait exceller dans tous les domaines !

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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mer 9 Aoû - 17:26
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Zhang Hera & Lim Ji Hwan
Step One : Food Adventure
Une nouvelle fois, je guettais sa réaction d’un regard curieux, sans m’imaginer une seule seconde que l’observer avec une telle insistance pouvait produire une certaine gêne chez elle. Il me fallut plusieurs minutes pour le réaliser et de suite, je détournai brusquement le regard vers mon verre d’eau et le portai à ma bouche. Bien que je me demandais sévèrement à quoi elle pensait dans sa tête pour que son visage prenne une telle expression. Je n’arrivais pas à décerner exactement si mes paroles avaient bien été reçues ou si elle trouvait déplacé de ma part d’oser lui donner des explications sur la vie de couple quand, moi même, je n’étais pas en couple et que je continuais de rentrer dans les filets de mon premier amour qui ne voulait ni lâcher prise, ni m’avoir. Bien entendu, elle n’était pas au courant pour la deuxième partie et j’espérais que ça ne serait le cas. C’était suffisamment fatigant et embarrassant de se faire avoir ainsi comme un adolescent, je n’avais pas besoin que les gens autour de moi le savent. D’autant plus que ça n’irait pas du tout avec l’image que j’essaie de donner aux autres de moi.
Lorsqu’elle releva les yeux vers moi, mon regard s’attarda de nouveaux sur les traits de son visage. Par rapport aux phrases qu’elle venait de prononcer, j’étais désormais certain qu’elle n’avait pas mal pris mes conseils mais elle ne semblait pas forcément être convaincue qu’ils s’appliquaient à son couple aussi. Je mis cependant plus de temps pour comprendre qu’elle venait de me remercier. Je ne la connaissais pas depuis des années, je n’étais pas non plus quelqu’un qui étais très proche d’elle mais je l’avais assez côtoyée pour savoir que les remerciements, chez elle, étaient un phénomène plutôt rare. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle se confie à moi tout comme je ne prévoyais pas qu’elle me remercie pour des mots de consolation que je trouvais moi-même plutôt maladroits, bien que je pensais ce que je disais. Une nouvelle fois, je venais d’être pris de court par sa spontanéité. Malgré ses phrases et mots parfois élaborés, elle n’avait pas l’air de réfléchir plusieurs minutes à ce qu’elle disait, autrement je pourrais prévoir ses réactions.
Le silence retomba à la table et je me rendis compte que nous venions d’atteindre un point de non-retour. Après avoir parlé ainsi d’un sujet plutôt personnel, c’était délicat de retrouver un thème de conversation neutre sans paraître trop impoli ou maladroit. N’étant pas très doué pour discuter en dehors des sujets de riches, je ne savais pas trop quoi dire pour casser ce silence et ce n’était pas l’expression plutôt embarrassée de Hera qui m’aidait dans cette tâche. Je cherchais un sujet à aborder à grande vitesse dans ma tête mais je fus interrompu par la même personne qui avait paru mal-à-l’aise il y a quelques secondes. Bien que le changement me parut assez brutal, je ne relevais pas. J’avais moi aussi envie de ne pas m’attarder dans cette atmosphère un peu lourde. Malgré tout, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me parle de cuisine et encore moins, qu’elle m’invite indirectement pour un jour futur chez les Gumiho.  Je n’avais jamais goûté les spécialités singapourienne, hormis peut-être quelques plats que j’ai dû manger sans en connaître le pays d’origine, alors ça me paraissait intéressant – cependant, je ne m’imaginais pas que nous reprendrions, un de ces jours, les expéditions pour « m’ouvrir à de nouvelles choses » (parce que j’imaginais que tel en était le but). Bien qu’elle ait laissé sous-entendre, quelques fois, qu’il y aurait plusieurs éditions, je n’y avais pas réellement donné d’importance. Je me disais qu’elle devait dire ça pour plaisanter, afin de présenter ça comme une série de télé-réalité à plusieurs épisodes, mais visiblement, elle avait été sérieuse tout ce temps-là et ça me paraissait un peu tard pour lui expliquer que ce n’était pas tout-à-fait nécessaire. Non pas que l’idée me déplaisait mais je ne voulais pas avoir l’impression d’être traité comme un petit enfant à qui on montrait de nouvelles choses, ce n’était pas la position dans laquelle j’avais l’habitude d’être. J’étais, depuis toujours, celui qui faisait découvrir à mes petits sœurs plus jeunes, à mes amis plus jeunes et non pas moi-même à la place de l’explorateur.
Elle se mit à se justifier sur ses capacités culinaires comme si j’’en avais douté. Je n’avais aucun éléments pour remettre en question sa cuisine, je ne la connaissais pas réellement en dehors des finances et si elle n’était pas un génie dans ce cadre-là – bien que pas paumée non plus – ça n’avait rien à voir avec le reste. Alors que je venais de regarder ailleurs pour lui répondre quelque chose, elle se rapprocha de moi afin de me murmurer quelque chose et mon regard intrigué se posa de nouveau sur elle. Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre qui était Zeus ; j’avais entendu le nom de ce groupe plusieurs fois dans l’université mais, ne m’intéressant pas particulièrement à tout ça, je n’y avais pas pensé de suite. Cependant, le fait qu’elle puisse donner ses plats à des dieux me parut trop farfelue et insensée pour y donner une quelconque importance. L’idée que je devrais peut-être aller les voir pour leur demander leur avis sur la nourriture de Hera me traversa l’idée mais les rencontrer risquait peut-être d’être légèrement plus compliqué que ce que je pensais. Je n’avais aucune idée de l’étendue de leur popularité ni de leur statut actuel – peut-être n’étaient-ils encore que des débutants. Je devrais peut-être me renseigner la prochaine fois afin de ne pas paraître trop perdu si quelqu’un commence à me parler d’eux, bien que je ne voyais personne à part Hera engager ce genre de sujets avec moi.

« S’ils n’ont jamais subi d’ingestion après avoir goûté des plats, je n’ai aucune raison de dire non. »

Je fis un léger sourire afin de montrer que je ne faisais que plaisanter et que, en réalité, je ne m’inquiétais pas du tout de ce qu’elle pourrait me cuisiner. Je réfléchis quelques secondes à qui je connaissais chez les Gumiho que je n’aimerais pas voir mais, personne ne me venant à l’esprit, rien ne rendit son idée mauvaise. Je n’avais aucune raison de refuser.

« Malheureusement, la cuisine n’étant pas un de mes talents, je ne pourrais pas te rendre la pareille. »

Je finis de dire cette phrase et posa mon regard sur le verre d’eau près de moi. Je doutais qu’il y avait autre chose à dire pour éviter le silence, désormais..
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mar 15 Aoû - 19:20
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Oratrice entrainée, spontanéité rarement réprimée ou seulement pour se transformer en sournois procédé lorsqu’elle en avait décidé ainsi, bien que d’apparence peu bavarde, en réalité, Hera n’échouait guère rarement à mener une conversation. Elle ne pipait mot qu’à condition d’imposer sa froideur et sa distance de son propre chef. Si son interlocuteur ne lui paraissait pas digne d’intérêt, elle ne perdait pas de sa salive à dialoguer avec lui. A moins de quelques provocations et qu’alors, la singapourienne s’engage plus ou moins de sa volonté – car il fallait bien reconnaitre qu’elle prenait toujours plaisir à manier les mots dans un écrin à l’étoffe empoisonnée – dans une joute verbale. Cependant, là encore Hera choisissait qui lui apparaissait comme opposant à la hauteur. Il lui fallait quelques adversaires vraiment convaincants, subtils ou au contraire persévérants pour la satisfaire. La victoire, l’égérie ne l’envisageait jamais comme optionnelle et à raison jusqu’à présent. Ô combien son cœur avait pu s’apaiser et s’épanouir au cours de la dernière année, sans doute jamais ne peut-on chasser pleinement ses démons, les siens se repaissant de la saveur de venin qu’elle était capable d’injecter aux proies imprudentes qui s’étaient aventurer à attiser son mépris et déclencher sa morsure. Mais loin de la véhémence, Hera savait aussi entretenir des conversations aimables, voire presque chaleureuses parfois avec les personnes qui ne lui étaient ni hostiles, ni proches. Le statut de connaissances s’avérait encore plus approprier pour définir son stade relationnel avec son présent interlocuteur. Un pas avait certes été franchi par le biais de cette confession inopinée. Cependant, ni l’un ni l’autre n’était prédisposé à s’engager momentanément plus loin sur la voie du rapprochement aussi formel soit-il. Rebondissant d’une occasion en une autre, la singapourienne avait tenté de dissiper le vague mal être ambiant par la projection d’une invitation. D’une certaine façon, la réponse de Ji Hwan la fit rire intérieurement. Décidément, heureusement qu’elle était bien entrainée à tenir, rebondir, détourner, renverser une discussion car par moment, l’éloquence de Ji Hwan lui rappelait bien celle de son cousin. Non pas qu’ils ne savaient pas manier les mots, au contraire éduqués et cultivés comme ils étaient, mais ils manquaient, à ses yeux, de dynamisme dans leur usage. Et peut-être d’une once de naturel dans la sincérité pour Ji Hwan aussi. Impression de surface à laquelle la renarde ne savait si elle devait se fier. Après tout, ils apprenaient seulement à se connaitre, et la jeune femme était bien placée pour savoir comme les premières impressions pouvaient être trompeuses.

Le silence, le voile de l’embarras aurait alors pu se répandre à nouveau au-dessus d’eux, c’était sans compter sur la subtile facétie crépitant dans l’esprit de la renard, discret reflet des étincelles à la surface de ses iris. Réprimant un sourire révélateur, elle fit mine au contraire de froncer les sourcils.
« Tu maitrises presque aussi bien l’humour que ton cousin. »
Sa maitrise des expressions de son faciès se faisait si parfaite que le masque de la vexation ne présentait aucune fausse note. Elle se jouait, oui, encore une fois un peu de son interlocuteur, prétendant avoir été vexé sur son propos quant à la possibilité d’intoxication des Zeus. L’allusion à l’humour de Hyeon faisait indubitablement référence à la maladresse de celui-ci qui s’y essayait que depuis peu. Malheureuses tentatives avec lesquelles sa petite amie s’amusait parfois à le tourmenter quelque peu. Cette dernière soupira ensuite en détendant les traits de son visage :
« Je n’en offusquerais pas parce que c’est toi. »
Peu à peu, la malice s’étira discrètement sur ses lèvres. Elle feignit de regarder sur le côté, tout en continuant à observer les réactions de son interlocuteur du coin de l’œil. Oui, la demoiselle ne manquait pas une occasion de faire tourner ses vis-à-vis en bourrique. L’effet prenait d’autant plus de sa spontanéité naturelle. Si elle le pensait vraiment, elle serait tout autant capable de l’énoncer.
« A croire que je suis prédisposée à la tolérance envers les membres de votre famille. »
A l’exception de Ji Hye indéniablement, mais s’il y avait un sujet à ne pas aborder ce soir afin de préserver un minimum de bonnes entendes entre eux assurément était-ce celui-ci, quitte à laisser le silence l’emporter si jamais un tel choix venait à s’imposer. En termes de choix d’ailleurs, sans doute celui de rendre la pareille dans la bouche de Ji Hwan ne fut pas le plus judicieux. Hera savait suffisamment bien créer de toutes pièces des perches pour ne pas avoir besoin qu’on le lui en tende une.
« Eh bien, si tu m’es redevable, je trouverais une occasion afin de te faire mon complice et rembourser cette dette. »
Ces invitations à diner auraient tout simplement pu faire office de remerciements pour les quelques cours financiers prodiguer, mais si le professeur tenait à s’acquitter d’un quelconque retour, l’élève ne lui ferait pas l’affront de refuser. Elle garderait bien en mémoire ce « ticket pour une dette » de la part de Ji Hwan. Ses yeux se reportèrent ensuite sur le grill de viande et le plat de son vis-à-vis, qui peut-être sans grande délectation avait néanmoins semblé moins réfractaire à ces aliments qu’au menu du fast-food américain.
« Ton appétit a-t-il été satisfait cette fois ? »
L’atmosphère extérieure s’était assez nettement rafraichie et imprégnée d’humidité. Une averse ne saurait probablement tardée. Peut-être était-ce le moment avisé pour rentrer ?
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mer 16 Aoû - 11:43
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Zhang Hera & Lim Ji Hwan
Step One : Food Adventure
En entendant la remarque sur mon humour, je ne pus retenir un sourire sur mon visage. Plusieurs fois, les gens me faisaient cette remarque et pourtant, je savais que j’avais de l’humour, il était simplement très différent de celui que les autres utilisent. D’autant plus que je préférais moi-même lancer des piques aux autres qu’en recevoir, alors je préférais mimer de ne pas comprendre lorsque j’étais la cible de l’humour d’autrui. Sûrement à cause de ma fierté et je l’admettais parfaitement. J’ignorais réellement pourquoi le fait que ce soit moi changeait quelque chose ; honnêtement, nous n’étions pas si proches que ça. Je savais qu’elle voulait faire une bonne image à la famille de Hyeon mais, puisque j’en avais déjà une pour elle, elle devrait peut-être réserver ces belles phrases à ceux qui n’approuvaient pas encore ce mariage ; Ji Hye, par exemple. Bien que je doutais que de beaux mots flatteurs aient un quelconque pouvoir sur elle, en y pensant. Ça faisait longtemps que je n’en avais pas utilisé pour elle, de toute manière. Non pas que je me faisais une réelle mauvaise image d’elle mais c’était toujours plus fort que moi de lui en donner cette impression. Puis, c’était un peu voulu aussi. Elle faisait parti des nombreuses filles avec qui je mettais une distance afin d’être sûr de ne pas la blesser, bien qu’au final, c’était sûrement la plus blessée des personnes avec qui j’essayais de m’éloigner. C’était bien trop tard maintenant, j’avais été violent avec elle plus d’une fois et je continuais alors c’était sans aucun doute stupide de ma part de vouloir m’éloigner d’elle, maintenant.

« C’est quand tu veux, je suis plus à l’aise quand je ne dois rien à personne, honnêtement. »

Je savais, par observation, que les dettes, financières ou non, étaient toujours mauvaises à garder. Bon nombre de gens se trouvaient embarqués dans des histoires qui n’étaient pas les leurs sous la demande de quelqu’un qui avait utilisé le prétexte de remboursement d’une ancienne bonne action pour leur faire faire quelque chose de plutôt illégal. Bien entendu, Hera n’était pas quelqu’un qui ferait des choses de ce genre-là alors je n’avais aucune inquiétude à me faire – et, quand bien même cela se passait, je n’étais pas manipulable. Jamais je ne ferai quelque chose qui puisse porter préjudice aux Lim et ce, peu importe la raison. Aucun argument ne me semblait valable pour attirer la honte sur la famille. La famille était la chose la plus importante à mes yeux, après tout.

« Oui, c’était bien mieux qu’avant. Bien sûr, ça ne vaut pas la haute gastronomie mais il me semble avoir compris qu’il n’était pas question de ça en ta présence. »

Par habitude, j’avais appris à déchiffrer les phrases des autres et il me semblait bien qu’elle exprimait un désir sous-entendu de mettre fin à notre entrevue maintenant. Son regard vers l’extérieur n’était qu’un indice de plus parmi les autres et je souris doucement, me demandant si elle se rendait compte de ce qu’elle laissait paraître ou si ce n’était pas voulu. Peut-être était-elle plus maladroite qu’elle ne le laissait paraître ? Cette pensée était amusante, mais je ne préférais pas la partager. Ça pouvait être vexant, après tout.
Je jetais moi-même un regard vers la fenêtre et je compris ce qu’elle observait avec un tel regard. Le ciel se faisait légèrement menaçant et nous ne devions pas être les seuls à le penser, puisque certaines personnes se baladaient avec un parapluie à la main. Je n’en avais prévu aucun et c’était la même chose pour elle, c’était donc sûrement pour ça qu’elle voulait se dépêcher. Me prendre la pluie n’était pas un gros problème mais je préférais ne pas humidifier mes vêtements. Je me levai doucement.

« Je vais payer. »

Je ne savais pas trop si les serveurs donnaient une note habituellement mais c’était, de toute évidence, bien plus rapide de se rendre au comptoir. Je m’accoudai là-bas et attendis calmement que quelqu’un vienne. Je n’aimais pas énormément ce genre d’endroits mais c’était nettement mieux que le fast-food précédent. Je devinai qu’elle devait être sur son téléphone, en train de prévenir son arrivée chez les Gumiho, mais je ne la connaissais pas suffisamment pour être certain. Quelqu’un vint finalement et je lui tendis ma carte bleue sans prononcer énormément de mots. Je pris moi-même mon téléphone le temps que l’opération soit effectuée.
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Re: Step One : Food Adventure ~ ft. Jihwan | Mer 16 Aoû - 17:25
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 Step One : Food Adventure
ft. Ji Hwan
Le sourire qui naquit sur le visage de Ji Hwan à sa fausse réflexion vexée fit remarquer à Hera que malgré des ressemblances, les deux jeunes restaient néanmoins bien différents l’un de l’autre. Ji Hwan savait en partie mieux reconnaitre la plaisanterie et dégageait une assurance autre. Il ne s’était ni renfrogné, ni troublé au doute d’une bévue commise malgré lui.
« Disons que pour la grande gastronomie, il faudra attendre une réelle officialisation de nos fiançailles et ensuite, sans doute pourrons-nous un jour diner à quatre. »
Elle sous-entendait là, Hyeon, Ji Hwan et la fiancée de celui-ci. Certes, Hera n’était pas une fervente adepte des mondanités et encore moins des faux-semblants, néanmoins elle connaissait bien les rituels de bienséance tel que le partage d’un repas guindé entre personnes unis par des liens familiaux. Etre princesse en son royaume n’était pas non plus pour lui déplaire, temps qu’elle pouvait l’exhiber à sa guise et non devoir faire profil bas pour éviter quelques rumeurs infondées et compromettantes. Quant à ce diner, il prenait vraisemblablement fin et non pas que la compagnie de son interlocuteur lui était désagréable, Hera avait quelques hâtes de rentrer pour régler les problèmes et agitations régnant comme d’accoutumer au dortoir. Tandis que Ji Hwan se leva pour aller payer. Elle hocha légèrement de la tête en gage de son consentement. Elle savait les hommes de cette famille de la vieille école, et honnêtement, ce n’était pas pour la bouchée de pain que représentait le prix d’un tel repas que l’un ou l’autre en sentirait son portefeuille délesté. Bien que le sien soit périodiquement moins fourni puisque l’égérie avait décidé de ne plus vivre que sur son salaire en tant que telle, et qu’en parallèle, toujours un peu fâchée dans les proportions de ses dépenses, elle tendait en verser les trois quarts pour les associations animales, bénéficiant notamment à la fameuse ferme des Gumiho. Dans un léger soupir d’apaisement, ses yeux se baissèrent sur l’écran de son téléphone, sans y toucher. Les renards étaient épuisants certes, mais en vérité, ô combien elle pouvait aimer l’effervescence de cette fraternité. Savoir qu’en y rentrant, rien ne serait calme lui rappelait le début de son adolescence. Ces quelques années où sa fratrie entièrement réunie vivait sous le même toit, engendrant l’inévitable agitation qui allait avec. Ces quatre là dénotaient assurément de portrait de la famille de riches guindées, snob et coincé, ennuyeux à mourir… Ah ça, il y avait de tous tempéraments et nombre de tornade sillonnaient l’incroyablement luxueuse et sophistiquée demeure familiale équatoriale. Entre les folles idées de son frère, la maladresse incurable de l’une de ses sœurs, ses querelles mémorables avec l’autre, sans oublier Iwan, son petit ami de voisin, qui squattait quotidiennement et ne manquait pas d’ajouter son grain de sel au remue-ménage ambiant… Et puis, en quelques semaines tout avait pris fin. En quelques semaines, ils étaient tous partis et l’immense demeure s’était faite bien vide. Hera avait passé cinq années dans une solitude aussi sourde que muette, insoupçonnée. Elle l’avait en conséquence, désormais en horreur, et tout autant qu’elle pourrait pester après les gumiho, elle aimait profondément cette fraternité. Sinon, malgré ses prédispositions indéniables à assurer les responsabilités inhérentes, la singapourienne n’aurait jamais accepté la charge de présidente.

Durant la courte absence de son compagnon, ses doigts finirent par se remettre en mouvement sur l’écran tactile de son téléphone. Elle vérifia rapidement les expéditeurs de chaque message reçu, puis en appela un. La communication dura un peu plus longtemps que le retour de Ji Hwan se fit attendre, Hera s’excusa d’un geste ne pouvant se permettre de raccrocher et lui signifia de s’engager hors du restaurant où leur table ne tarderait pas être prise aussitôt débarrassée. Après quelques instants de marche, la jeune femme fit par pouvoir mettre fin à son appel.
« Le chauffeur de mon grand-père va faire un crochet pour passer me chercher, » expliqua-t-elle. « Mon grand-père souhaite profiter de cette courte occasion pour me voir ne serait-ce qu’un peu, » ironisa-t-elle légèrement au ton de sa voix, bien que sa relation avec son aïeul masculin soit bien plus positive qu’avec son égal féminin. « Nous pouvons te déposer si tu veux, mon grand-père te fera la conversation aimablement mais il n’est pas de ces pernicieux intrusifs qui mettent mal à l’aise, tout au contraire. »
Elle laissa à Ji Hwan loisir de choisir par quel moyen il désirait rentrer. Un autre homme n’aurait pas été invité à monter dans la voiture sans risquer d’attirer de la suspicion mais puisqu’il était le cousin de Hyeon, cela ne poserait aucun inconvénient. D’autant plus que Choi Jae Ki s’il avait quelques pensées réfractaires à cette union, en tout cas, il ne les exprimait pas.
« Quoi qu’il en soit, ce fut une soirée plutôt sympathique même si je pense que la prochaine fois nous nous retrouverons dans un cadre plus classique pour une leçon de finance. »
Ainsi se clôturait effectivement une expérience peu banale, ni pour l’un, ni pour l’autre, car trainer les restaurants de secondes zones ne rentraient pas dans ses normes non plus. Elle avait juste l’âme un peu plus aventureuse au quotidien bien que peu le soupçonnait…

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