« Et si tu commençais par le début ? » souffle-t-elle avec un sourire en coin. Elle l’avait suivi, appréciant l’idée de pouvoir manger un peu. Ça lui permettrait de ravoir les idées claires. Elle le regarde avec un petit sourire amusée. Elle aimait bien venir dans sa tarterie, c’était aussi chaleureux que douillet. C’était un endroit où on se sentait tout de suite à l’aise, familier et rassurant. Le genre de personnalité qu’avec Andrew au final … elle sourit en attrapant une des cuillères pour la plonger dans la tarte, imitant alors le jeune homme. Elle goûte et pousse un petit soupire d’aise. C’était si délicieux … Elle n’avait pas envie de croire que quelque chose d’aussi bon puisse être mauvais pour ses hanches. Elle n’aura qu’à s’entrainer un peu plus à la salle de pole  dance pour compenser. Elle savourait son plat avec délice et leva son regard de chat curieux vers le garçon, ne pouvant s’empêcher de sourire face à son air nerveux. « Pourquoi est-ce que tu parais aussi … stressé à l’idée de parler de toi ? » Elle marqua une pause et ajouta « Tu n’es obligé de rien tu sais … » même l’esprit enivré Sunah ne manquait jamais de douceur. Trop gentille paraissait-il. Pourtant elle avait bien du mal à changer, parce qu’elle refusait de devenir quelqu’un d’autre. Elle était qui elle était … elle pose son regard doux, dans celui sombre de son ami et le fixe de longues secondes avec cette aura apaisante.

C’était presque étonnant pour lui. D’habitude les gens venaient lui rabâcher les oreilles des mêmes soucis tous les jours. Il écoutait, parfois conseillait mais jamais ne parlait. De lui du moins. Ce n’était pas ce qu’on lui demandait. Il avait été fils unique à sa naissance mais Shinji, le mari de Kaede, l’avait rendu cadet dans sa propre famille. Shinji était comme un grand frère et il traitait Andrew comme son propre petit frère. Il avait eut droit à ce qu’on fait subir aux plus jeunes. C’était la victime de petites moqueries et son avis n’était jamais vraiment légitime. Ca ne l’affectait pas plus que ça mais il avait apprit à se taire. Et finalement ça arrangeait bien tout le monde, on ne lui demandait pas de parler mais d’écouter l’avis des plus âgés, des plus sages. Il s’appuyait sur la table à écouter les histoires des clients bavards. Il trouvait ça intéressant. Il pouvait presque écrire un recueil avec tout ce qu’on lui avait raconté.

Il regarde sa cuillère. Il se demandait comment, pour certains, c’était si facile. Le début… Elle l’avait dit comme si c’était évident. Il y avait tant de choses à dire mais pas assez de temps. Il soupire légèrement. Quels étaient les éléments importants ? Les étaient-ils tous ? Non, il y avait forcément des détails superflus. Il lève la tête vers elle le regard interrogateur. < Stressé ? Tu trouves ? >. Il fit une pause. < C’est plus que je sais pas vraiment par où commencer. Ou plutôt où ça a commencé… > finit-il par lui avouer. Il voulait bien raconter son histoire, on en a probablement tous une intéressante à raconter. Mais Andrew n’était pas un conteur. Il répondait aux questions qu’on lui posait parce que c’était tout ce qu’on lui demandait.