« Mais pourquoi tu pars vivre en Corée ? » Cette question, elle revenait tout le temps et peu de monde comprenait le choix de Bella. Elle avait pourtant tout à Palerme, de l’argent, une belle maison, une vie de famille stable et même des liens de parenté avec la famille royale du côté de sa mère. Pourtant, ce n’est pas sous ce beau soleil qu’elle avait envie de continuer sa vie. Cette question, Bella répondait toujours par un petit sourire, sachant pertinemment que même avec une réponse détaillée, il serait toujours difficile pour autrui de la comprendre. Pourtant, la jeune femme savait que son choix était le bon et cela même si rien de l’y prédisposait. Son père est un homme d’affaire chinois qui s’est basé en Sicile à Palerme après avoir rencontré sa mère, une franco-italienne qui dirige l’un des plus grands musées de la ville depuis plusieurs années maintenant. Avec un tel métissage, Bella s’est naturellement ouvert aux différentes cultures du monde, en commençant par ses origines. Elle a déjà voyagé plusieurs fois en Chine et en France, parlant les deux langues, mais c’est en suivant son père lors d’un voyage d’affaire, quand elle avait 18 ans, que tout a changé. Il l’avait emmené en Corée, un pays dont elle avait vaguement parlé, un bout de terre perdu entre la Chine et le Japon. Elle est rapidement tombée amoureuse de l’endroit : le contraste entre le traditionnel et le moderne, la complexité de sa société, sa gastronomie culinaire dont elle ne pouvait plus se passer. Dès son retour à Palerme, Bella a commencé à apprendre le coréen en autodidacte et à prendre des cours de civilisation à l’université en parallèle de ses études. A chaque vacance, elle se rendait sur le sol coréen pour en découvrir un peu plus sur la beauté que ce pays avait à lui offrir. Avec le temps, elle a pu également expérimenter les mauvais côtés de la Corée et découvrir que tout n’était pas rose, pourtant elle s’en est accommodé et elle s’est finalement décidée à venir y vivre à la fin de ses études. Un choix qui n’a pas vraiment plus à ses parents, ne comprenant pas pourquoi leur fille voulait absolument vivre en Corée plutôt qu’en Italie, en France ou en Chine. Ils ont alors décidé de lui couper les vivres dans l’espoir de lui faire changer d’avis, mais ce fut l’effet contraire qui se produisit. Bella ne leur en voulait pas, elle comprenait bien que son choix pouvait les blesser, mais le fait de devoir se débrouiller seule fut également une expérience qui lui a permis de mûrir et de forger son caractère. Pendant son master, elle a enchainé plusieurs boulots durant les week-ends et après les cours pour économiser. Travaillant comme guide touristique pour des touristes coréens, chinois ou français, jouant les serveuses dans des restaurants, les femmes de chambre de dans des hôtels ou même caissière dans des supermarchés. Après avoir suffisamment économisé, Bella est parti en PVT pendant un an à Seoul. Si au début, elle bossait comme serveuse dans un bar d’Itaewon, son physique a rapidement attiré l’attention des coréens. Bella s’est alors retrouvé à faire du mannequinat, à être figurantes dans des drama et à participer dans des émissions coréennes sur les étrangers. Au même titre que Sam Okeyre ou Ida Daussy, Wang Bella a commencé à se faire une place dans le cœur des coréens. Si elle s’est d’abord fait connaitre pour sa beauté et sa personnalité lumineuse, c’est finalement sa grande connaissance pour l’histoire de Corée et son amour pour la culture qui lui ont permit de se faire une place dans le cœur des coréens. Dès lors, Bella a rejoint la Yonsei pour y étudier l’histoire et la culture coréenne dans l’espoir de pouvoir faire découvrir ce pays aux autres étrangers, il lui arrive d’organiser des conférences et de donner des visites guidées en français, italiens et chinois au musée national de Séoul, tout en continuant d’arpenter les émissions coréennes.  Ses parents ont fini par accepter son choix après plusieurs années et font leur possible pour lui rendre visite souvent ou en lui payant l’avion pour la faire revenir à Palerme pendant les vacances.