(( you are a disaster))  —  Minjun n'était pas là, c'était très probablement le cadet de mes soucis. Tout ce qui m'intéressait, à cet instant précis, c'était l'énervement qui me gagnait à chaque fois que je voyais notre crétin de président. Ah, il avait fière allure, le Namsun, à penser qu'envoyer notre fraternité au casse-pipe chez les Sangos était une bonne idée. À quoi s'attendait-il ? Le rose lui était montré au crâne ? L'attaque que nous venions de faire était puérile, et j'aurais préféré ne pas y prendre part, si on m'avait laissé le choix. Cependant, entre être victime d'une attaque dans ma tranquillité ou participer à celle qui avait eu lieu, le choix avait été vite fait.

« Je te préviens, la prochaine fois qu'une brillante idée comme celle là te vient, tu iras te faire foutre. » Je savais parfaitement que les fraternités s'adonnaient à ce genre de manifestation tribales et primitives, mais c'était profondément ridicule, et je détestais ça. On ne m'y reprendrait pas à deux fois. Occupé à changer le pansement qui couvrait la plaie que j'avais dans la paume, je fronçai les sourcils. Si j'avais été malchanceux, je perdais toute capacité d'opérer. Je ne sais pas s'il réalisait l'importance des mains, pour un métier comme celui auquel j'aspirais ? Un chirurgien sans main, c'était comme un oiseau sans plumage : ça ne pouvait pas fonctionner correctement. Heureusement, ce n'était qu'une petite entaille. Le seul problème, c'est que main était un endroit assez sollicité. Mais ma blessure avait déjà commencé à cicatriser.

(( you are a disaster))  —  On avait fini par rentrer, plus ou moins indemne de cette attaque. Malgré les nombreux raté, ça avait été amusant de raviver cette esprit la au seins de la Yonsei. Je venais de sortir de la douche, une très longue douche pour réussir à me débarrasser de cette horrible odeur. Enfin je sentais entièrement le savon. Torse nu, encore entrain de me sécher les cheveux j’étais revenu dans la chambre, tout ça pour que Sawyer râle.

« Oh ça va c’était amusant quand même, t’es pas très marrant comme mec »

Il était trop strict avec lui. Il ne s’amusait donc jamais. J’étais venu me poster devant lui, une main sur ma hanche.

« Et surveille ton langage, t’es contrarié c’est pas une raison pour mal me parler »

Je voulais bien être gentil mais il ne fallait pas abuser non plus. Par contre au de la de l’insulte, sa phrase m’avait rappeler que mon lit était bien vide depuis bien trop longtemps. Arf c’était pas vraiment le moment.

« Qu’est-ce que tu compte faire maintenant c’est fait, tu va me hurler dessus pendant les prochaines heures ? Te venger sur moi? »

J’avais encore le sang chaud après tout ça.

(( you are a disaster))  —  Mais évidemment, c'était amusant. Très amusant, même. Hilarant. Que dire face une inconscience aussi flagrante.

« Amusant ? On a eu des blessés, Mei s'est évanouie. Je suis peut-être pas très marrant, mais on n'a pas trop la même définition de ce qui est amusant, si tu veux mon avis. »

On s'était fait pourchasser par un chien, par une mygale, frapper à coup de coussins et il s'était presque fait jeter dehors par une des sangos. Sans compter les dégâts matériels que nous avions occasionnés. Le pire, c'est que j'y avais participé, ce qui me mettait encore plus hors de moi.

« Je te parle comme je veux, jusqu'à preuve du contraire. »

Je levai les yeux une fois mon pansement terminé. Et qu'il soit maudit, celui qui avait décidé de me faire cohabiter avec un type pareil.

« Peut-être bien ? Si ça me défoule ? Tu comptes m'en empêcher ? » Je me redressai avant de pousser un soupir agacé. « T'es un irresponsable, Namsun. T'as eu de la chance qu'on ai seulement un évanouissement et des blessures bénignes. On aurait pu avoir bien plus grave. Tu le réalises ça, ou ça te passe totalement au-dessus de la tête ? »

(( you are a disaster))  —  « Personne n’a été blessé gravement, alors arrête de parler comme si on était des rescapés de guerre »

Cette il y avait eu quelques blessures, mais rien de grave, Mei avait fini par se réveillé. C’était pas la première attaque dans les dortoirs. Et personnellement je n’avais jamais prévu d’en venir en main et être violent. Ce n’était pas ma faute si les Sango c’était mis à nous frapper.

« Tu es censé respecter un minimum tes aîné même si tu les aimes pas! »

Je haussais le ton, il me cherchait un peu trop depuis le début, à croire que c’était toujours pour m’emmerder. On était pas fait pour s’entendre à ce point ? Qu’une tension peignait constatent lorsqu’on devait communiquer, même pour un truc tout bête.

« Qu’est-ce que t’attend alors ?! J’ai pas peur »

Non même pas du fait qu’il était légèrement plus grand que moi, j’en avait rien à foutre. J’avais juste encore plein d’adrénaline dans les veines et la folle envie de le provoquer une bonne fois pour toute.

« C’est pas le cas alors pourquoi tu m’emmerdes ?! J’y peux rien si il se sont mis à être violent envers nous. Tu veux te venger sur moi? C’est pas moi qui me suis mis à frapper les autres, j’ai fais que me défendre! »

(( you are a disaster))  —  C'était précisément à cause de comportements comme celui-là que des accidents arrivaient. Les gens pensaient que tout allait bien, qu'ils n'avaient aucun souci à se faire, et quelque chose de très grave se produisait, avec des conséquences malheureuses. Je ne parvenais pas à comprendre, malgré tous mes efforts, comment il était possible d'être à ce point aveugle.

« Je parle pas comme un rescapé de guerre, j'essaie de te faire réfléchir, bordel. »

Était-ce trop demander que réclamer qu'il allume deux secondes ce qui lui servait de cervelle ? Il m'agaçait. Tout chez lui m'agaçait, jusqu'à sa présence même. C'était physique. Je gardai les yeux posés sur lui un instant.

« Je t'emmerde parce que t'es censé être le président de cette putain de fraternité, et que tout ce que tu fais, c'est nous pousser à faire des choses déraisonnables. Et ça m'énerve, tu vois. T'as l'air de croire que tu peux faire tout ce que tu veux parce que t'as une belle gueule et que les gens boivent tes paroles. T'aurais fait quoi si Mei s'était pas réveillée, hm? T'aurais dit quoi ? "Pardon, on faisait que se défendre?" » Ce type n'avait vraiment aucune conscience... Ou alors c'était simplement moi qui devenait fou en repensant à tout ce qu'il s'était passé. Oui, je devenais probablement fou. « Tu m'énerves tellement putain. J'ai l'impression que tout ce que je dis ça rentre et ça sort et tu t'en branles totalement. »

(( you are a disaster))  —  Je serrais les poings, parce qu’il m’énervait, mais aussi parce qu’il avait pas entièrement tort. Je faisais de mon mieux pour gérer cette frat. Je trouvais cool qu’on puisse s’associer aux pyo pour reprendre les attaques de frat. Non je n’aurais jamais penser que ce serait aussi violent. Mais rien de grave n’était arrivé, rien, alors oui au final ça avait été amusant parce que il n’y avait pas eu de grave conséquence à tout ça.

« On parle pas de ma belle gueule, mais merci pour le compliment. Je pensais pas que ce serait aussi violent! Qui aurait pu le prévoir. Le but était juste de foutre un peu le bordel là-bas pas de se taper dessus. J’ai voulu faire bien en nous faisant participer à ce genre d’activité, pour faire revivre cette frat. Au final personne n’a rien eu de grave, alors arrête de me hurler dessus comme si j’étais le seul réponsable de tout ça! »

Je n’avais forcé personne. J’avais proposer de se joindre aux pyo et on avait fini par accepter. Je ne pensais pas que ça en viendrai au main de cette manière. Ça devait juste être un jeu, des plaisanteries où l’on mettait le bordel chez eux. Et au final il n’y avait pas eu de blessures grave, alors il fallait qu’il arrête de me hurler dessus.

« Et moi j’ai l’impression que tu veux juste TOUJOURS trouver le moindre truc à me reprocher, à moi et QUE à moi! »

(( you are a disaster))  —  J'étais buté, insupportable quand je m'y mettais. Je savais que nous avions beaucoup de différences et que la cohabitation était difficile, dans ce genre de situations. Mais Namsun avait le don de me mettre hors de moi en ne faisant pratiquement rien. Il était là, vivait sa vie, et cela parvenait à m'énerver. Mais le plus énervant, dans tout cette histoire, c'est que parfois, je n'avais rien à ajouter. Parfois... il me fermait la gueule. C'est vrai : il n'était pas le seul responsable de ce qu'il s'était passé. C'était nous tous, les Cheonglyong et les Pyobeom. On avait tous participé à cette attaque, pas seulement lui... L'entendre me mettait encore plus hors de moi.

Et le pire, c'est qu'il en rajoutait.

« Oui, c'est à toi que je fais des remarques parce que c'est toi l'aîné, comme tu le dis si bien. Puis à part nous deux, je vois pas grand monde dans ce dortoir. Tu veux peut-être que j'aille râler sur le papier peint du couloir ? » Il pouvait toujours courir, si c'était ce qu'il attendait. « Finis de t'habiller. » C'était tout ce que j'avais à ajouter. Ça m'éviterait au moins de refaire des commentaires regrettables.

(( you are a disaster))  —  Ah il était aussi têtu que moi, bien plus même. A ce rythme on allait s’engluer pendant les prochaines heures. N’empêche que je n’avais pas pu empêcher un petit rire en l’imaginant hurler sur le papier peint du couloir.

« C’est pas une raison pour déverser toute ta colère sur moi, je suis quoi, ton punching ball? »

Fallait qu’il détende son string un peu. Sérieusement à quo ça l’avançait de m’engueuler. Ça le détendait, parce que j’en était pas convaincu.

« Pourquoi? Je suis bien comme ça, la vue de déconcentre, ça te met certaines idées derrière la tête? »

Je m’approchais un peu de lui un sourire en coin. Il avait décidé de m’engueuler comme si j’étais le seul fautif de tout, moi j’avais décidé de le chercher encore un peu. On verrait bien qui allait céder en premier. Mais, je n’aimais pas lâcher l’affaire. Et puis très franchement, malgré la violence là-bas, cette attaque avait augmenter mon adrénaline à bloque. J’étais bien motiver à l’emmerder autant qu’il le faisait à son habitude.

« C’est pour ça que tu passes ton temps à t’énerver contre moi … une certaine frustration de perturbe ? »

Je le cherchais, mais j’en venais à me demander si c’était pas la vérité.

(( you are a disaster))  —  Et il continuait, encore toujours. Avec ce petit sourire insupportable qui me donnait envie de l’encastrer dans le mur voisin. Mais au moment où il répondit à mon dernier ordre, je ne pus m'empêcher de rire doucement, un peu trop amusé par son comportement.

« Joue pas à ce genre de choses avec moi Namsun, tu vas perdre. »

Il pensait peut-être qu'il était plus fort que moi, que j'allais m'avouer vaincu, mais c'était faux. Totalement faux. Je refusais de me laisser abattre par un type qui n'avait d'autre vocation dans la vie que de remettre en question les conseils que je lui donnais. Je ne pensais pas à mal.

« Et toi, si tu passes ton temps à m'énerver, c'est peut-être pour attirer mon attention ? »

Qui avait raison ? Qui avait tort ? Je n'en savais rien moi-même. Une seule chose était sûre : je refusais d'abandonner. Cette foutue fierté. Ce besoin d'avoir toujours raison, de ne pas me trouver pris en défaut... J'étais bien trop têtu pour le réaliser, à cet instant, et c'est très précisément pour cette raison que je continuais à tenir tête à cet idiot, m'approchant à mon tour.

(( you are a disaster))  —  Un vrai combat de coq. Il pensait pouvoir me vaincre, pff il ne me connaissait pas assez. Il jouait peut-être sur le fait qu’on voulait tout les deux avoir raison, ce qu’il ne savait pas c’est que sur ce sujet là, j’étais plus partie dans l’idée de le déstabiliser. D’ailleurs c’était un peu enfantin de me renvoyer ma propre critique à la tronche. Sérieusement il avait quel âge 12 ans ?! Toujours un sourire en coin, je plongeais mon regard dans le sien. Oh j’étais près à jouer à ce petit jeu, et bien plus resistant que ce qu’il pourrait croire.

« Peut-être que c’est le cas …. Et si ça l’est vraiment, tu vas être obligé d’avouer que ça fonctionne plutôt bien »

Je ne lâchait pas son regard et levais un sourcil en posant ma main sur son torse. Il ne savait pas dans quel genre de petit jeu il venait de se lancer.

« Regarde toi, tu es là à me donner toute ton attention, me parler de ma soit disant belle gueule et à me demander de m’habiller, en plein milieu d’une engueulade qui n’a rien à voir avec ça. Alors qu’est-ce que tu vas répondre à ça ? »

Oh j’avais hâte d’entendre comment il allait se défendre à ces petites piques.