La petite vie de Dong Joo commença tranquillement dans un hôpital où avait déjà vu le jour son grand frère trois ans plus tôt. Elle est née dans une famille tout à fait normale et aimante, qui ne roulait pas sur l'or, certes, mais qui avait suffisamment à offrir à ses enfants. Elle avait rapidement été interpellée par la dévotion que ses parents mettaient dans leur travail afin de donner le meilleur à leurs enfants, ce qui l'avait rapidement concerné. Une jeune enfant prise de compassion pour des adultes qui rentraient épuisés par le travail, elle avait vite appris ce que les autres jeunes de son âge appelaient des corvées et les faisaient avec plaisir pour aider ses parents, avec son grand frère, et plus tard une petite paire de mains qui était venue s'ajouter à cette brochette de garnements. Dong Joo n'avait que quelques années de différence avec sa petite sœur mais elle aimait se conduire d'abord comme un modèle, puis une petite maman avec elle pour éviter à leur vraie maman d'avoir du travail en plus. Elle admirait d'ailleurs cette femme qui se tuait à la tâche, à son travail de femme de ménage et qui rentrait le soir fatiguée mentalement et physiquement. C'est en voyant ça qu'elle s'était toujours dit que plus tard elle ferait un métier qui rapporte beaucoup d'argent pour pouvoir le partager avec ses parents afin qu'ils prennent du repos. Elle eut un sens des responsabilités bien plus avancés et plus tôt que les jeunes de son âge. Mais ce n'était pas un fardeau pour elle car elle aimait sa famille telle qu'elle était.

La petite Dong Joo eut rapidement une passion pour la natation. Elle sut nager peu de temps après qu'elle ait appris à marcher. Dans l'eau, tout ses problèmes s'effaçaient. Elle ne pensait plus à rien, c'était si calme et apaisant que ça en devint presque une drogue. Malgré le fait qu'ils ne puissent pas se permettre des extras, les parents de Dong Joo s'inscrivirent très tôt dans des clubs de natation, ce qui fut un investissement plutôt rentable puisqu'elle y passait au minimum une heure tout les soirs. Ils n'étaient pas comme les autres parents coréens qui laissaient leurs enfants avec des professeurs particuliers jusque tard dans la nuit, au contraire ils misaient plus dans son excellence dans le sport que les études. Elle n'était pas mauvaise à l'école, mais elle se reposait trop sur ses acquis et si elle étudiait plus, elle aurait pu être facilement première de sa classe. Au lieu de ça, elle avait une bande d'amis bien soudés, c'était la jeune fille populaire qui avait deux sous acolytes qui la suivaient partout. Elle était celle qui défendait ses camarades harcelés, celle qui organisait des sorties, celle que tout le monde voulait en amie, en fait. Avec les années, et grâce au sport, son esprit de compétition commença à apparaître, et elle se pencha sur ses études pour être toujours la première de sa classe, puis de son école. Cependant, jamais elle ne réussit à l'être au niveau de sa ville. Dong Joo participa à plusieurs activités extrascolaires, en plus de l'étude à laquelle elle resta plusieurs heures le soir et de la natation, les journées de la jeune fille commencèrent tôt à se rallonger et ses nuits à se raccourcir. C'est pourquoi la natation était plus que bénéfique pour elle car cela lui permettait de se détendre. Elle fit des compétitions dès son plus jeune âge, c'était la révélation du monde de la natation. Elle gagnait sans cesse, augmentant son esprit compétitif et sa confiance en elle, faisant d'elle une jeune fille très épanouie.

La vie de Dong Joo changea du tout au tout en 2017 lorsque leur père perdit son travail. Une famille de trois enfants sur le seul faible salaire de leur mère, c'était très difficile. Leur père cumula beaucoup de petits travails, mais ce n'était jamais assez long et assez rémunéré pour leur permettre de garder leur rythme de vie. Ils durent se serrer la ceinture et ce fut difficile. La jeune fille se sentait impuissante face à cette situation et voyait petit à petit leur père commencer à boire, un peu trop. Elle avait beau se triturer les méninges, elle ne pouvait que se rendre à l'évidence : à son jeune âge elle ne pouvait rien faire. Son père avait perdu son emploi, sans raison valable à son goût, et sa haine des petits riches se la coulant douce et jouant de la vie des pauvres gens comme eux grandit. Elle se jura de prendre leur place un jour, et n'avait plus pour simple objectif de vivre assez aisément pour partager avec ses parents mais de simplement devenir riche. Elle se jura aussi de se venger un jour de ces personnes qui avaient ruiné la vie de leur famille. La situation des Yi se calma lorsque son grand frère put prendre un emploi en parallèle de ses études. Dong Joo s'en voulait de le voir sacrifier les plus belles années de sa vie à se tuer à la tâche entre ses études et les emplois qu'il assurait, alors que de son côté elle ne pouvait rien faire. C'est à ce moment qu'elle commença à voir grand. Rêver d'une vie de luxe qui ne nécessiterait pas à ses parents, son frère et sa sœur de travailler. Elle travailla encore plus dur afin de s'ouvrir toutes les portes possibles dans tout les domaines. Ne pouvant pas se permettre des cours particuliers, elle apprit tout grâce aux livres et internet. La clé était l'international pour elle, et c'est pourquoi elle apprit à parler couramment anglais, chinois, japonais, espagnol et russe. Le problème, c'était qu'elle n'avait pas vraiment d'idée des études qu'elle voulait faire. La médecine, la banque et le droit étaient les possibilités les enrichissantes, mais pas les plus facile et bien qu'elle aimait les challenges, Dong Joo ne voulait pas être comme son frère à avoir toujours le nez dans les livres et le travail.

Pour elle, faculté était synonyme de fêtes, de débauches et de vie sociale. Elle choisit le cursus en marketing afin de pouvoir se spécialiser dans le luxe. Dong Joo ne voulait pas être comme ses parents à faire un travail par défaut pour avoir de l'argent, et le luxe étant l'une de ses passions, elle se disait que même si elle ne devenait pas millionnaire elle travaillerait au moins dans un domaine raffiné. Parce qu'en parlant de passion, elle avait totalement délaissé la natation. La petite réputation qu'elle s'était forgée avait été évincé par le manque de moyen de ses parents et elle avait oublié les biens faits de l'eau qui, ironiquement, lui permettaient d'avoir des pieds sur terre. Alors immédiatement lorsqu'elle eut sa majorité, la première chose qu'elle fit était de supplier ses parents de ne pas lui faire une surprise d'anniversaire parce qu'elle les connaissait trop bien, prétextant ne pas avoir envie de le fêter, pour prendre la plus grosse cuite de sa vie avec ses amis dans un nightclub, et la seconde était de chercher un travail pour les week-end. C'est comme ça qu'elle se retrouva à être étudiante la journée, sirène en fin de journée - son travail lui permettant de revenir dans un club de natation, fêtarde entourée d'amis la nuit et employée d'une salle d'arcade le week-end.