outfit ⏤ Ton casque de moto sous le bras, ton sac sur l'épaule, tu marches en compagnie de tes "amis", vous sortez d'une salle d'arcade où vous avez passé la matinée, ditchant vos cours comme si ça n'avait aucune conséquence. Avec eux, tu joues au mec cool, que rien n'atteint, tu hausses les épaules et tu méprises les règlements, mais tu sais qu'une fois dans ta chambre de dortoir, la culpabilité de ruiner ainsi les économies de ta mère te feront t'asseoir à ton bureau et charbonner les cours que tu as loupés, tout ça pour maintenir tes notes et ne pas la décevoir. Mais en attendent, tu ris à gorge déployée, ignorant sciemment le fait qu'ils sont de la mauvaise graine et qu'ils t'entraînent dans leur vrille, parce qu'avec eux tu te sens bien, tu te sens libre.

Quelques pas dans le parc et on te file un coup de coude dans les côtes qui te fait râler. « Quoi encore ? » Rires gras et regards appuyés, ton regard suit le doigt pointé, et ta moue râleuse se métamorphose immédiatement en sourire satisfait. Oh. Ooh. Mais ne serait-ce pas là une Cutie, le bel objet de votre dernier pari en date ? Pari qui tarde un peu à être gagné, d'ailleurs, puisque la demoiselle se montre bien plus réfractaire à ton charme que tu ne l'avais prévu. Sa résistance fait bien rire tes potes, et le petit jeu de séduction que tu tisses lentement autour d'elle est clairement leur nouvelle série préférée. Combien de temps encore avant qu'elle ne craque, voilà comment votre pari a évolué, puisque cela fait désormais quelques mois que tu lui tournes autour. Et tu dois admettre que si au départ tu as été agacé qu'elle ne se laisse pas faire, tu as finis par apprécier son petit caractère bien trempé.

Tu salues donc ta horde d'imbéciles et te sépares du groupe, marchant d'un pas confiant vers Minjoo. Tu repères assez vite les livres et notes sur lesquels elle semble si concentrée. Oh, elle risque bien de ne pas apprécier que tu l'interrompes au milieu de ce qui ressemble à une session d'étude, mais elle est clairement trop sérieuse... comme si elle avait besoin d'autant bosser ! À mi-chemin, tu sors de ta poche ton paquet de cigarettes, en allumant rapidement une alors que tu continues ton chemin jusqu'à elle.  « Et donc, même par ce beau temps, tu as le nez plongé dans tes notes de cours, Cutie ? tu lances quand tu arrives à sa hauteur. » Même si tu as déjà entraperçu le fait qu'elle ne soit pas le rat de bibliothèque que tu imaginais, tu as l'impression de ne la croiser que quand elle bosse. Te plantant devant elle, tu lui sors ton plus beau sourire charmeur. « Ferme donc tes bouquins un instant, profite du soleil ! Une petite pause ne te fera pas de mal. » Puis une pause en ta compagnie, que peut-on vouloir de plus, mmh ? Non, ne répondez pas, question rhétorique ! Tu sais qu'elle te dirait un truc du genre "la paix" ou "toi hors de mon champ de vision" si avais l'outrecuidance de formuler la question à voix haute.

Posant ton casque pour te libérer une main, tu tends les doigts pour attraper une feuille coincée dans ses mèches. « Ça fait combien de temps que t'es là ? Regarde, tu as commencé à fusionner avec la nature... il ne faudrait pas que tu t'enracines, ma Cutie. » Comment ça tu ferais mieux de la fermer parce que tu racontes des conneries ? Mais non, voyons.

outfit ⏤ Journée typique où le soleil se faisait présent et te laisser l’opportunité de faire tes révisions dans un parc non loin de la fac. Il faisait bon, alors tu ne pouvais pas rater l’occasion de profiter d’un environnement aussi sain pour ta lecture. Néanmoins, tu n’avais pas mis longtemps à mettre tes écouteurs afin d’écouter de la musique et ne pas être dérangé par un quelconque bruit autour de toi. Tes leçons n’étaient pas compliquées, certainement parce que ton nez était toujours dedans et que tu avais cette faculté à retenir très rapidement beaucoup de choses… peut-être à cause de ton statut de HPI ? C’était bien l’excuse typique des personnes de ta classe qui ne supportait pas le fait que tu sois major de promo, juste parce que tu avais un avantage sur eux en quelque sorte. Ton stylo entre les doigts, tu le faisais tourner à plusieurs reprises en te concentrant sur ce que tu étais en train de lire, écrivant des notes de temps à autre quand tu trouvais cela pertinent. Comme le fait que le soleil venait de passer un nuage puisque tu n’avais plus ce dernier sur tes feuilles… ou est-ce que c’était quelqu’un ?

Tu levais les yeux pour tomber sur une personne en enlevant tes écouteurs de tes oreilles. Bien que la terre était peuplée d’un bon nombre de personnes, tu n’avais clairement pas envie de croiser l’individu en face de toi. Abruti par excellence, monsieur qui pense réussir à mettre toutes les femmes dans ses poches avec un sourire et un accent venant d’un pays asiatique du sud. Foutaise, toi qui avais connu les pires raclures pour une question de pouvoir, ce n’était pas un nouveau dans la liste qui allait t’impressionner. Comme si sa voix était une douce mélodie à ses yeux, tu n’avais qu’une envie : qu’il s’enfuit loin de ton champ de vision ou le cerveau sur tes feuilles finirait par être le sien, en réalité. « À mon humble avis, Hélios ou encore Râ n’ont pas besoin de tes conseils pour me laisser profiter du soleil et vont s'en remettre tout autant. Écouter ton discours de Don Juan low cost est pour moi une pause. », tu lui souriais un instant, mais de manière forcée avant de laisser échapper un soupir et de reposer ton regard sur les feuilles en face de toi. Comme si tu allais faire quelque chose comme il le souhaitait. Alors que ton esprit te faisait reprendre l’activité que tu avais mise en place, tu le voyais faire un mouvement vers toi, assez pour te faire réagir en quelques secondes. La main autour du poignet qui venait à toi, tu posais ton regard sur sa personne avant de faire en sorte qu’il tombe d’un seul coup à terre. Une chute que tu venais admirer en étant debout, regard très franc. « La prochaine fois, on demande le consentement d’une personne avant d’entrer dans son espace personnel, Stupid. », tu venais t’assoir de nouveau contre l’arbre où tu étais auparavant, remettant tes écouteurs au passage et reprenant tes feuilles.  

outfit ⏤ Ce qui est amusant avec Minjoo, c'est que même si son visage reste impassible, son langage corporel est tellement puissant que tu sais que tu la déranges. Elle a toujours cet air mi-pincé mi-"je viens de mordre dans un citron" quand elle te voit, mais il n'empêche qu'elle a un tu ne sais quoi qui t'empêche de détourner les yeux. Un peu superficiel sur les bords, tu l'admets, tu aurais drop le pari depuis belle lurette si tu n'étais pas persuadé qu'un sourire d'elle (un sincère, bien entendu) en valait la chandelle.

Ton sourire ne bouge pas d'un iota quand elle te renvoie à la figure ta non-importance face au soleil et aux dieux anciens. « Don Juan low cost ? Aah, tu me blesses... » C'est sûr que, étant la fille d'un politicien, tu dois lui paraître bien démuni. Et tu l'es, tu ne te voiles pas la face : tu bosses pour permettre à ta mère de ne pas noyer son salaire dans ton éducation, et ne pas culpabiliser quand tu claques ta thune en alcool et cigarettes.

Malgré sa froideur et sa réticence plus qu'apparente face à ta présence, tu continues, osant même tenter de lui ôter une feuille des cheveux. Mais tu n'as même pas le temps d'atteindre ses mèches qu'elle t'attrape le poignet... et sans comprendre comment, la Terre pivote soudainement sur son axe et tu te retrouves complètement étalé au sol, telle une crêpe humaine. Tu clignes des yeux, clairement confus alors qu'elle te toise, debout à côté de toi. Tu te relèves sur les coudes quand elle libère ton poignet, retenant une grimace. Ton dos a clairement pas apprécié l'atterrissage brutal, mais tu ne lui feras pas le plaisir de lui faire savoir. « En général je ne dis pas non à me faire allonger par une fille sexy, mais d'ordinaire ça implique plus de draps et moins de racines d'arbre... » Si tu t'en prends pas une après celle-là, tu seras chanceux. « Promis, promis, la prochaine fois je te demanderai l'autorisation pour retirer l'adorable chenille qui explore tes cheveux. » Non la feuille n'est pas devenue une chenille, mais quitte à faire le chieur, autant le faire jusqu'au bout hein. Les filles détestent les insectes, non ?

Tu te relèves en position assise alors qu'elle se réinstalle contre son arbre, replongeant le nez dans ses feuilles comme si tu n'étais pas là, comme si tu n'avais été effectivement qu'une petite pause dans son étude intensive, écouteurs sur les oreilles. Eh beh. C'est donc ça qu'on appelle une douche froide ? Tu cherches des yeux ta cigarette, que tu as lâchée quand elle t'a flip down. Ah bah, elle s'est éteinte et est pleine de terre. Aucune chance pour que tu la récupères et la rallume. Avec un soupir -tu détestes le gaspillage- tu sors ton paquet de ta poche pour en tirer une nouvelle. « J'espère que ça te dérange pas que je m'en rallume une ? tu demandes sur un ton un peu railleur, puisqu'elle a ses écouteurs et le son probablement assez fort que pour t'ignorer. » Dégainant ton briquet, tu l'allumes, approchant la flamme de ton cancer en stick, faisant un bouclier de ta main contre la brise. « Ça a l'air sympa ce que t'étudies dis donc. C'est quoi le gribouillis, là ? Un cerveau ? tu demandes en zieutant ses feuilles, tirant sur ta cigarette entre deux phrases. »

outfit ⏤ Ton impatience pouvait se montrer quand le jeune homme était dans ton champ de vision, juste parce que tu connaissais ce type de personnage bien trop imbu d’eux-mêmes qui pensait avoir la main sur toutes les femmes autour d’eux. Foutaise, certainement pour ça qu’il avait déjà eu bon nombre de refus de ta part depuis qu’il a commencé sa quête de t’avoir dans ses poches. Tu avais déjà assez vécu à cause de ton père et de son envie de te marier contre ton avis, ce n’était pas un autre abruti qui allait te faire changer d’avis. Puis, le voilà en train de faire tout un cinéma devant tes yeux quand tu venais encore lui envoyer une pique à ta manière, probablement la centième depuis qu’il avait décidé de foutre le bordel dans ta vie. « Comme si ça allait changer quelque chose à ma vie de te blesser. », le mot blesser entre guillemets comme tu lui montrais sans lui partager un quelconque sourire de ta part. Il n’était plus présent dans ta vie, ce sourire. Tu ne cherchais même plus après, surtout avec tout ce que tu avais pu voir dans ta vie. Humain, homme, femme, peu importe. Tous les mêmes finalement.

Tu le regardais de ta hauteur alors qu’il venait de tomber suite à ton enchainement, tu laissais par la suite échapper un soupir, tu aurais pu lui en mettre une directement, mais tu n’avais pas envie d’utiliser ton énergie pour ce type d’énergumène. Alors, tu le laissais parler, faire son coq fier quand il parlait des filles qu’il laissait le mettre dans un lit. Puis il se mettait à parler d’une chenille, toi qui venais alors à faire semblant d’avoir peur pendant quelques secondes avant de lever les yeux au ciel et d’attraper la fameuse… qui n’était qu’une simple feuille. « 3 sur 10, peu mieux faire. », parce qu’il n’était pas capable de mieux faire juste pour faire un pseudo homme qui allait te sauver d’une chenille qui n’allait rien te faire. Ce n'étaient pas les insectes qui te faisaient le plus peur après tout.

Visiblement, ce n’était pas dans son langage de laisser tranquille quelqu’un alors que tu venais à reprendre place tranquillement pour continuer ta séance de révision. Tu n’écoutais pas ce qu’il disait, après tout, tu n’entendais même pas ce qu’il pouvait te raconter. Alors, au début, tu n’avais pas fait attention à ce qu’il était en train de faire… jusqu’à ce que ton propre corps se mette en auto-défense quand ton regard avait eu la bonne idée de se poser de nouveau sur lui. Pire idée au monde, surtout quand ton corps venait à traduire ce que tu étais en train de vivre en quelques secondes. Tu n’avais même pas pris le temps de te retenir quand le coup était parti pour qu’il lâche son briquet avant que la cigarette ne soit allumée. Tu retirais d’un seul coup tes écouteurs avant de le regarder. « Jamais. Tu m’entends ? Jamais tu n’allumes quelque chose devant moi ! », la panique pouvait se lire dans ton regard, parce que ce n’était pas l’idée de la cigarette qui te faisait peur… c’était l’idée d’avoir une flamme sous tes yeux, comme les flammes quand tu étais plus petite. Alors, tu n’attendais pas longtemps avant de commencer à récupérer tes affaires dans une tentative de t’échapper du danger.
 

outfit ⏤ N'empêche, la vue est sympa d'en bas, c'est pas si dérangeant de voir Minjoo de là où tu es.

Bon, tu notes, Minjoo n'a pas peur des insectes. Zut. Tu étais si sûr qu'elle aurait hurlé, comme la majorité du sexe féminin, à l'idée qu'un petit truc grouillant et rampant faisant sa vie dans ses cheveux. Bon, après, depuis le temps que tu lui tournes autour, tu devrais savoir que Minjoo n'est pas exactement "comme la majorité". Ce qui est très challengeant avec elle, et une des raisons pour lesquelles tu n'as pas encore abandonné ton stupide pari, c'est que tu es incapable de prédire comment elle va réagir. C'est aussi amusant que frustrant parce que tu n'as fait aucun progrès avec elle. Enfin, si, techniquement... un progrès négatif. « Ooh, donc tu me notes maintenant ? On progresse ! » Avant elle t'ignorait royalement, donc c'est un sacré pas en avant.

Assis dans l'herbe, ton casque posé entre tes jambes, tu dégaines donc une cigarette, puisque l'autre a fini dans la terre et que tu as quand même un peu de dignité. Ton briquet entre les doigts, tu actionnes le silex, le petit clic presque inaudible. Et pourtant... et pourtant...
La flamme n'atteint pas le bout de ta cigarette que tu sens une vive douleur à ton poignet, et tu tournes la tête si vite que tu entends tes cervicales craquer. L'objet t'échappe des mains, alors que tu lances un regard incrédule à Minjoo. « Hey ? Mais qu'est-ce que j'ai f... » Et voilà que tu te fais engueuler, sans trop comprendre ce qui se passe. Ne rien allumer devant elle ? Tu fronces légèrement les sourcils, scrutant son visage. Quelque chose ne va pas. Et quand elle se remet en mouvement, ça te réveille un peu, et tu jures profusément à voix basse en thaï, ton réflexe depuis tout jeune -ce qui t'a valu plus d'une claque de ta mère, qui râlait sur le fait qu'elle ne t'apprenait pas ta langue paternelle pour que tu l'utilises de cette manière.
Désolé maman, mais les habitudes ont la vie dure.

Elle est en panique. En totale panique. Tu vois ça à ses gestes saccadés, sa respiration erratique. Avec un temps de retard, tu comprends qu'elle est en train de ranger ses affaires. Fight or flight, elle a clairement choisi son option. « Cutie, attend... » C'est le briquet qui lui as fait peur ? T'as rien fait, pourtant, à part essayer d'allumer ta cigarette (que tu ranges d'ailleurs dans son étui, histoire de ne pas en gâcher une deuxième). Tu sais que ta horde de "potes" traîne encore dans le coin, la honte que ce serait s'ils la voyaient partir même pas cinq minutes après que tu te sois incrusté auprès d'elle. Attrapant ton briquet, tu le fourres dans la même poche que ton paquet, loin de sa vue. « Minjoo... hey, Cutie, regarde, tout est rangé. Pas de briquet, pas de cigarette, pas de problème. » Tu ouvres grand les mains, lui montrant tes paumes vides.

Mmh. Mouais. T'as pas l'impression qu'elle t'écoute pour un sou, toujours en train de rassembler ses affaires avec un empressement un peu vexant. Et t'aimes pas la voir comme ça. T'es un connard, certes, mais t'es pas insensible non plus. Alors tu l'interceptes, attrapant sa main. Oui, oui, tu sais, espace personnel, tout ça tout ça, et ton dos ne va définitivement pas apprécier une deuxième prise de... tu ne sais même pas quel art martial, mais qu'importe. « Respire, Cutie. Relax. Je suis désolé, ok ? Je voulais pas t'effrayer. » La distraire, c'est la seule chose qui te vient à l'esprit. Lui faire oublier l'état de panique dans lequel elle a plongé. Ton sourire charmeur (estampillé Don Juan low cost) revient fleurir sur tes lèvres. « Tu vas pas déjà partir, tout de même ? T'as pas fini ton chapitre... je pensais pas que t'étais du genre à abandonner au milieu d'une leçon ? » Quoi de mieux pour la garder en place et lui changer les idées que de la provoquer, mmh ?

outfit ⏤ Tu pouvais cacher bon nombre de choses sur ta personne Minjoo, assez pour que les autres ne viennent pas t’utiliser sans que tu ne le veuilles. C’était bien quelque chose que tu gardais au fond de toi, comme un secret que seul ta famille était au courant, mais visiblement ce secret avait décidé de se montrer devant l’une des personnes que tu détestais pour le moment. Alors, quand tu avais vu une flamme sortir de son briquet, c’était un reflexe que tu avais eu. Une protection pour ce qui te revenait à l’esprit dans ce corps de petite fille qui n’avait pas pensé un seul instant que les flammes allaient brûler sa maison. Tu aurais pu encore lui donner un coup, comme tu l’avais fait plus tôt pour t’avoir énervé en quelques secondes, mais là c’était surtout la source de ta peur que tu voulais éloigner au plus vite de toi. Non, tu n’avais pas envie que ça t’approche, tu n’avais pas envie de sentir de nouveau l’odeur atroce qui t’étais restée en mémoire pendant des mois et des mois. Ton corps était maintenant l’interprète de ce qui était en train de se passer dans ton esprit après tes cris vers lui, tu ne serais même pas étonnée si quelqu’un venait à vous voir pour savoir ce qui était en train de se dérouler.

Tu ne faisais même plus attention à l’homme qui était en face de toi, c’était surtout ta sécurité et le danger que tu voulais fuir absolument. Tu posais ton regard pendant un instant sur ses mains qu’il se mettait à te montrer pour te dire que plus rien n’était là, mais tu continuais malgré tout à ranger tes affaires. Il pouvait très bien tenter de rallumer à nouveau sa cigarette et tu aurais encore plus peur de la suite des choses. Tu ne pouvais pas revivre un événement pareil, pas maintenant. Alors que tu allais presque finir de tout ranger, tu sentais sa main sur ton poignet, te faisant alors sursauter et presque reculer d’un seul coup pour qu’il ne continue pas à te toucher. Tu étais en pleine crise de panique après tout, et tu lui avais demandé de te demander l’autorisation avant qu’il ne te touche. Sauf, qu’en entendant ses paroles, tu comprenais que ce n’était pas encore un coup pour pouvoir te mettre dans sa poche. Tu fronçais les sourcils pendant un instant avant de retirer sa main de ton poignet, tu n’avais pas envie qu’il en profite. Puis, c’était encore une fois ses paroles qui venaient te remettre sur terre. Il n’allait pas faire brûler le parc, il n’allait pas te faire brûler non plus. Ensuite, tu devais continuer à réviser même si tu connaissais déjà tes leçons sur le bout des doigts. De là, tu posais ton regard sur l’une des feuilles présentes entre tes mains avant de reprendre une respiration de plus en plus normale. Tu regardais tes mains en essayant de te concentrer sur ta respiration petit à petit.

« Plus… plus jamais tu n’utilises un briquet sous mes yeux. Ou n’importe quoi qui peut faire du feu. », même si ta voix était tremblante, même si tu n’avais pas le cœur à te battre avec lui, cette information devait lui rentrer dans le crâne s’il avait encore l’envie de t’embêter. Tu sortais de nouveau tes feuilles de ton sac avant de te remettre contre l’arbre. Puis, tu posais ton regard sur le jeune homme. « Qu’est-ce que tu fous là ? Sors tes propres affaires si tu comptes rester à côté de moi. »
 

outfit ⏤ Il y a un côté assez déstabilisant à voir cette reine des glaces subitement perdre de sa superbe et s'enfoncer dans une panique évidente. Clairement, tu ne t'attendais pas à voir ça un jour, tu avais même presque renoncé à l'idée de lui tirer une quelconque émotion. Pour autant, tu n'es pas satisfait de ce que tu as involontairement causé. Ton but c'est la draguer, l'embrasser, pas la terrifier. Tu ne voudrais pas entacher ta réputation de séducteur avec un cas de terreur.

Attrapant son poignet dans une tentative de la retenir et d'attirer son attention, tu la sens reculer encore plus, sa panique grimpant d'un cran. Okay, pas toucher, tu notes. Néanmoins, tes mots semblent enfin pénétrer le brouillard de sa panique et elle cesse de s'agiter, assez longtemps que pour te regarder et.... oooooh, voilà qu'elle retire ta main de son poignet. On progresse à nouveau, cette fois tu ne t'es pas pris une claque.

Son regard se pose ensuite sur ses feuilles et ça semble la calmer. Duh, qu'elle ose prétendre ne pas être une accro des études après si. Tu as la preuve visuelle que ses notes de cours suffisent à la calmer. « Pas de briquet, rien qui fait du feu, c'est noté. » Tu découvres avec surprise que tu n'aimes pas beaucoup sa petite voix tremblante. Rendez la reine des glaces s'il vous plaît, ça au moins tu sais comment gérer.

Et la voilà qui se réinstalle contre son arbre, sortant à nouveau ses cours et ses notes, comme si elle ne venait pas de te faire une mini crise de panique à la vue de ton briquet. Damn, tu as tellement envie de t'en griller une, mais tu n'as pas envie qu'elle prenne la poudre d'escampette si tu t'éloignes pour l'allumer loin d'elle.

Puis voilà que tu te fais presque engueuler. Ce que tu fous là ? Sortir tes cours si tu veux rester près d'elle ? Whoa, okay, cette histoire de briquet a vraiment dû la secouer pour qu'elle te sorte un truc pareil, c'est pas possible autrement. D'habitude, c'est presque avec un spray au poivre qu'elle te chasse. « Cutie, qu'est-ce que je fais là, à ton avis ? Pas besoin d'affaires, je suis en pleine étude de ma Silla préférée. » Et le tout accompagné d'un petit eyebrow wiggle et d'un sourire plus que satisfait. Mais devant le regard qu'elle te lance, tu lèves vite les mains en signe de reddition. Avec un soupir, tu t'installes en tailleur dans l'herbe, fouillant dans ton sac à la recherche d'un truc pour t'occuper. Comme tu n'avais clairement pas prévu d'aller en cours, tu n'as ni ta tablette ni tes syllabus avec toi, mais tu finis par mettre la main sur le roman que tu es censé lire pour ton cours de littérature thaïlandaise. Tu n'es qu'à la moitié mais le livre a déjà double de volume avec tous les post-its que tu as mis dedans, en accompagnement de tout ce que tu surlignes et annotes. « T'es pas une puriste du bouquin qui va m'in...sulter parce que je note dedans, hein ? » Le mot incendier a failli t'échapper mais tu t'es rattrapé de justesse.

Jamais Hyo ne te lâchera la grappe s'il apprend que Miss Minjoo a réussi à te maintenir en place pour bosser tes cours...

outfit ⏤ Cette information sur ta personne devait rester qu’au plus profond de ton âme, ou encore chez tes proches. Pas révélé devant l’abruti qui ne faisait que de t’embêter dernièrement. Tu n’aurais jamais dû paniquer, tu aurais dû retenir cette crise de panique le plus possible. Bon, tu devais te reprendre, oublier que cette scène avait pu arriver, mais retenir qu’il pouvait fumer par moment et que c’était encore une raison de plus de s’éloigner de cet individu devant tes yeux… alors… alors pourquoi tu lui avais proposé de rester de manière inconsciente en lui disant de sortir ses affaires pour travailler avec toi ? Idiote, tu venais de lui donner l’occasion de rester à tes côtés quand tu n’avais qu’une seule envie : qu’il parte de ton espace personnel et qu’il te laisse respirer dans ton coin. Tu avais envie de t’insulter de tous les noms, d’avoir prononcé ses quelques paroles alors que tu te remettais contre ton arbre avec tes schémas de cerveau sous les yeux. Enfin, au moins, il restait bien lui-même dans sa manière d’être. « Depuis quand tu sais étudier quelqu’un ? À ce que je sache, ton cursus se nomme « comment sécher en une seule étape parce que c’est trop cool ». Je pense qu’il t’en faudrait plus pour avoir ce privilège d’étudier quiconque. », tu levais les yeux au ciel devant son comportement, parce qu’il était vraiment débile quand il le voulait. Mais au moins, avec un simple regard qui lui faisait comprendre que tu n’aurais pas peur de le prendre par la peau des fesses jusqu’à ses potes, il se résigne à t’écouter. Enfin.

Tu posais de nouveau ton regard sur tes cours alors qu’il avait visiblement commencé à lire un bouquin quelconque qu’il devait avoir dans son sac. Tu l’avais bien deviné, il avait encore séché, comme la plupart du temps où tu le voyais partir en rigolant des amphithéâtres alors que tu savais que les autres y étaient. Comment pouvait-il avoir une place dans cette fac sans avoir le remord que d’autres personnes n’avaient pas eu cette chance ? Il se mettait de nouveau à parler, te faisant lever le regard sur son livre. Puis, comme quelques minutes plus tôt avec l’histoire de l’insecte, tu prenais une mine horrifiée. « Oh quelle horreur ! Je suis scandalisée par ce qu’il y a devant moi ! C’est-à-dire… la foutue faute d’orthographe que tu as faite dans ton annotation là. », livre ouvert sous tes yeux, tu n’avais pas manqué de jeter un coup d’œil rapide sur ce qu’il avait bien pu écrire. Tu prenais le crayon que tu avais avant de barrer sa faute pour la remplacer par le bon mot. « Si en plus, tu fais des fautes et que tu sèches, je prie pour la survie de la personne qui va corriger tes âneries. », tu te faisais un chignon rapide avant de placer ton crayon dedans pour bloquer tout ça. « J’ai déjà lu ce bouquin au passage, ton personnage est atteint de bipolarité de manière romancée, j'ai horreur de ça. »
 

outfit ⏤ C'est plus fort que toi, tu lâches un petit rire quand elle renomme ton cursus. Pas parce que c'est drôle -ça ne l'est absolument pas- mais parce que , quelque part, si elle sait que tu passes ton temps à sécher alors que vous n'êtes pas dans le même cursus, c'est peut-être qu'elle te prête un petit peu d'attention. Probablement bien involontairement, tu n'en doutes pas. « Je vois pas où le mal de sécher ? J'ai toujours réussi mes cours. » Pas brillamment, certes, toujours un peu au ras des pâquerettes sur le correct, mais tu n'as aucun échec à déplorer jusqu'à présent. Le seul qui se profile actuellement à l'horizon est celui de ton pari "kiss the bookworm". « Tu devrais essayer un jour, tu verras, c'est fun. Et si tu te sens coupable après coup, t'inquiète, je t'aiderai à réviser tes cours manqués. » C'est bien ça comme proposition, non ? Bien sûr que non. Tu souris avec malice, tu sais pertinemment qu'elle va t'envoyer bouler, mais la titiller ainsi est bien trop amusant.

Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin et tu finis par sortir ton livre de ton sac. Pas très branché lecture malgré ton cursus en langues et lettres, tu n'as aucun scrupule à surligner et noter directement dans tes bouquins, ce qui a toujours fait hurler ta mère. Sacrilège, disait-elle. Ceci dit, tu es rendu curieux, comprenant que l'étudiante n'est peut-être pas le rat de bibliothèque que tu imaginais.

Tu roules des yeux quand Minjoo fait mine de s'horrifier devant l'état de ton livre, bien qu'amusé par ses réactions. Elle pourrait complètement t'ignorer, mais petit à petit elle rentre dans le jeu, et c'est particulièrement satisfaisant, même si elle est encore très piquante. Tu la laisses s'amuser à corriger ta faute, observant la différence entre vos deux écritures sur ton post-it. « Une simple faute d'inattention, ça, tu remarques. » Cependant, tu admets être piqué par sa réflexion. C'est une simple erreur d'inattention, le lot commun des mortels, pas besoin de monter ça en pugilat. Après... tu vas pas la détromper non plus. Si elle pense que tes notes sont catastrophiques et que tu n'es pas digne de Yonsei, soit. Ça va avec l'image de bad boy que tu essaies de montrer. « C'est une impression ou tu fais vraiment une fixation sur le fait que je sèche les cours ? » Tu la regardes se refaire un chignon avec le crayon qu'elle vient d'utiliser, et l'envie de le lui retirer est particulièrement forte. Ceci dit, tu tiens à ta vie... déjà que ton poignet a pris une jolie teinte rouge, tu aimerais ne pas rentrer à ton dortoir avec un bras dans le plâtre.

Sans encore avoir lu une ligne de plus, tu poses un regard curieux sur Minjoo, avant de venir appuyer ton coude sur ton genou, et ton menton sur ton poing fermé. « En même temps, si ce n'était pas romancé ce serait un thriller, vu les écarts dans les émotions du personnage. Enfin, ça rendrait la lecture plus intéressante... » Tu lances un regard dépité à ton livre, dont la lecture est aussi fastidieuse qu’assommante. Tu pousses un soupir, observant le nombre de pages qu'il te reste encore à lire. Tu préfèrerais clairement avaler du verre pilé que continuer à t'infliger ça. Wait. Avaler un truc ? MANGER ! Soudain bien plus heureux, tu recommences à fouiller dans ton sac jusqu'à en extraire une large boite que tu ouvres avec un petit fredonnement de contentement quand les arômes de ce qu'il contient viennent réveiller ton nez. Rouleaux de printemps, omelette kai jeow et autres snacks salés sont disposés précautionneusement. Le tout confectionné par tes soins le soir précédent, ayant une fois de plus squatté les cuisines communes une fois ton dortoir endormi. « Sers toi si tu veux, j'ai pas fait gaffe aux quantités. » Vu son estime envers toi et tes capacités, quelles qu'elles soient, aucune chance pour qu'elle croie que tu es effectivement la petite main derrière cette glorieuse nourriture. Attrapant un rouleau de printemps, tu croques dedans en reportant ton attention sur la Silla. « Tu veux pas me raconter la fin du livre ? J'en peux plus de cette lecture obligatoire... nourriture contre info, ça le vaut non ? » Et vu comment tu es fier de tes talents culinaires, clairement ça le vaut. Selon toi.

outfit ⏤ Tu haussais un sourcil quand il se mettait à mettre en avant les bienfaits de sécher ses cours, comme si tout le monde avait ce pouvoir de faire ce genre d’ânerie comme il était en train de le mettre en avant. Et ensuite, il osait te dire qu’il pourrait t’aider pour réviser si c’était nécessaire ? S’il n’était pas assis, ton poing ou ton pied aurait certainement terminé entre ses jambes pour qu’il retourne faire le chien avec ses amis. « Parce que tu te sens capable de m’aider à réviser ? C’est nouveau ça, le bad boy lowcost qui se reconvertit en psychiatre pour le bienfait de la demoiselle pseudo en détresse parce qu’elle a osé braver l’interdit. », tu le regardais de plus en plus méchamment, parce que tu commençais à reprendre tes esprits après tout ce qui venait de se passer entre lui et toi. « Comme si tu avais un surplus d’intelligence qui te donnera ce droit de m’aider. Je pense même que si j’utilise ton cerveau de manière réelle, je n’aurais aucune donnée qui pourrait m’aider pour les cours. Donc oublie ton objectif de faire le mâle alpha qui emporte la douce à ses côtés comme un vieux cliché de Bonnie & Clyde. », tu venais claquer ta langue contre ton palais, parce qu’il commençait à reprendre l’assurance qui venait te taper sur le système, comme si tu allais terminer à ses pieds juste pour quelques compliments et un sourire charmeur.

Tu laissais échapper un rire moqueur à sa faute d’inattention, alors que tu n’avais jamais fait ça comme faute d’inattention… tu oubliais parfois que tu n’étais pas comme lui. Tu l’ignorais quand il venait à soulever ton obsession à ses yeux, parce que ce n’était que la vérité que tu mettais en avant dans tes paroles. Tu reposais ton regard sur tes feuilles en l’écoutant d’une seule oreille, bien sûr qu’il n’était pas capable de remarquer ce genre de choses subtiles. Puis, c’était bien l’odeur de ce qu’il venait de sortir qui te faisait rêver pendant quelques instants, ce n’était pas le moment de se laisser succomber par quelque chose d’aussi facile pour toi. « Comme si j’allais manger quelque chose sans savoir tout ce qui peut compter dedans qui peut être dangereux pour ma personne. Tu sais, ce qu’on appelle les allergies ? Hors de question de te donner encore une fois la cape du chevalier blanc qui sauve une princesse. », bien que tu ne sois pas d’allergie connue, tu ne voulais pas lui donner la satisfaction que tu allais manger quelque chose qu’il aurait pu rapporter. Puis, un autre rire se faisait entendre pendant quelques secondes quand il venait te demander à te raconter la fin du livre qu’il se devait de lire. « Qui te dit que la fin que je vais te raconter est la bonne ? Je pourrais te raconter des conneries en te disant littéralement qu’à la fin le personnage principal tombe sur une jeune femme qui est bien différent de lui, qui se met en quête de la conquérir comme un fou en pensant qu’il a toutes ses chances, tout cela pour avoir un peu plus d’égo. Malheureusement, elle va finir par tomber sous le charme après de nombreuses tentatives et pouf, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant. Ou il a juste fini par se retrouver dans une spirale infernale et qu’il a fini avec des morceaux de son corps en moins. Tu choisis ta fin maintenant. Ou tu lis comme le grand garçon que tu es. »