Fredonnant discrètement, les doigts pianotant sur l'écran tu répondais aux nombreux commentaires – du moins tu essayais de répondre au maximum de commentaires pendant le temps libre que tu avais. Tu levas le regard un instant, observant ton carnet de croquis ouvert ainsi que les tissus étalés un peu plus loin. Tu avais déjà vérifié et tout était prêt mais tu préférais t'en assurer une nouvelle fois, quittant ta place pour tout contempler, compter et vérifier encore et encore. Rassurée, tu repris ta place, surprise par la nouvelle vague de commentaires alors que tu recherchais là où tu t'étais arrêtée, les sourcils froncés avec concentration. Tu essayais de faire ce genre de choses le plus souvent possible : répondre aux fans était essentiel et tu souhaitais garder la bonne communication entre vous. Tu ignorais certains commentaires mais tu ne pouvais pas t'empêcher de les lire, adoptant alors une frimousse un peu plus perplexe et parfois craintive. Tu n'aimais pas certains mots utilisés, tu n'aimais pas le ton de certaines phrases non plus. C'était gênant – et tu pouvais tout simplement les éviter, heureusement. Tu continuas de répondre, perdant le fil du temps, levant les yeux au bout d'un moment, pas longtemps, sursautant faiblement. « T'es là depuis longtemps ? », demandas-tu, les sourcils levés, la paume sur le cœur. « Désolée j'étais... occupée », tu agitas vaguement ton téléphone avant de le poser plus loin, offrant un sourire à Woong tout en te levant. « Tu vas bien ? La journée a pas été trop dur ? », le questionnas-tu, consultant une nouvelle fois ton carnet de croquis. « Ca te dérange vraiment pas de faire ça hein ? Si tu avais quelque chose de prévu ou... », tu bougeas vaguement la main, l'esquisse légère, ne voulant pas perturber ses plans non plus. « C'est gentil d'être venu en tout cas », susurras-tu dans un air contenté et reconnaissant. « Tu es prêt ? »

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Woong s’était appuyé contre l’encadrement de la porte en silence. Il regardait Lihua, concentrée sur son téléphone et qui n’avait toujours pas capté qu’il était là. Cela dit, le garçon ne s’était pas annoncé et n’avait fait aucun bruit. Il la regardait froncer les sourcils, il observait ses réactions et ses traits changer au fil des commentaires qu’elle lisait et auxquels elle répondait. Car il savait, le koryo, que c’était ce qu’elle était en train de faire. Il suivait le groupe, lui aussi, et recevait les notifications. Il savait qu’elle répondait et finalement, un soupir franchit ses lèvres et se décolla de l’encadrement de la porte. Elle le remarqua enfin, un sursaut la prenant, et l’étudiant esquissa un petit sourire amusé, bien vite remplacé par une moue triste. « Quelques minutes. » Annonça-t-il, la regardant, avançant un peu plus dans la pièce. « Oui, je sais, tu répondais à des commentaires. Même pas le mien, d’ailleurs. » Répondit-il, accentuant sa mine triste, alors qu’il n’avait laissé aucun commentaire. Il vint s’asseoir non loin d’elle, l’observant consulter son carnet. « Oui, ça va. Non, la journée n’a pas été dure, c’était tranquille. Et toi ? » Demanda-t-il en levant les yeux au ciel à sa question. « Il faut que je te le dise en quelle langue, Lihua ? Je vais me répéter pour la millième fois, non, ça ne me dérange pas ! Et non, j’ai rien de prévu ! » Dit-il en se levant, s’avançant vers elle pour regarder son carnet. « Y a pas de quoi. » Souffla-t-il avec un sourire, ravi de pouvoir l’aider. « Oui, je suis prêt. » Affirma-t-il en se redressant. Il ne savait absolument pas ce qu’il devait faire exactement et il resta planté droit comme un i devant elle. « Je dois faire quoi ? » Demanda-t-il. « Enfin, exactement, qu’est-ce que je dois faire ? Tu vas devoir faire des retouches ? Pas que j’aime pas les aiguilles, hein, mais… me pique pas ? »

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« Désolée », vins-tu articuler dans une grimace qui en disait tout autant avant d'essayer de mimer l'innocence. « Comment tu sais ? Oh », tu clignas des paupières avant de rire discrètement, les pupilles glissant vers ton téléphone. Tu te pinças les lèvres, lui jetant un regard. « Tu as laissé un commentaire ? Tu disais quoi ? Désolée j'en avais beaucoup à lire », les mains jointes, tu lui offris le geste en plus de la parole pour t'excuser. Il t'était parfois difficile de suivre entre tous les commentaires, certains se perdant dans les vagues de mots. T'en perdais le fil la moitié du temps, et tu n'arrivais jamais à reprendre là où tu t'étais arrêtée. Car les commentaires ne faisaient que venir. « Ca allait. Les cours, les cours.. et les cours », tu émis un faible son amusé tout en levant les épaules. Une journée ordinaire, pour une fois. Ca changeait des autres journées plus remplies et plus épuisantes. « Mais je préfère te demander pour être sûre », vins-tu chouiner, le nez retroussé. C'était pas de ta faute si tu voulais en être certaine non ? Tu craignais toujours le déranger ou qu'il soit trop gentil pour te dire non alors qu'il était occupé. « Tant mieux alors, je suis soulagée », soufflas-tu doucement, l'esquisse aux lèvres. Tu hochas le visage ensuite, préparant rapidement tout ce dont tu avais besoin, observant brièvement les croquis et les tissus. Tu lui lanças un regard avant de rire, agitant les doigts dans sa direction, lui pinçant délicatement la joue. « T'en fais pas il n'y aura pas d'aiguilles aujourd'hui », normalement. Peut-être plus tard. Tu voulais pas l'effrayer. « Je vais juste reprendre tes mesures et commencer à tracer sur le tissu », que tu indiquas du doigt dans un sourire. « Les aiguilles viendront la prochaine fois », lui annonças-tu alors, les paumes sur ses épaules avant de lever le poing dans un « fighting » muet. « Ca te laisse le temps de te préparer », le taquinas-tu légèrement, lui faisant signe de tendre les bras avant que tu ne prennes tranquillement les mesures. « T'as grandi ?? », le questionnas-tu dans une surprise non dissimulée. « C'était pas du tout ce que j'avais noté », et t'allais mettre ça sur la fatigue.

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