Je me fais chier à la boutique, pourtant j’en ai du boulot, mais aujourd’hui j’ai envie de rien foutre. Enfin, j’ai surtout envie de sortir et de faire du skate, mais Jin n’est pas encore arrivé et je ne peux pas fermer la boutique comme je le veux. Moi qui pensais qu’être mon propre patron avait quelques avantage je me trompais lourdement. Je ne peux ni choisir mes horaires, ni les jours d’ouvertures, ni … rien ! Si ce n’est les prix des planches. Maigres consolations. Affalé sur le comptoir je regarde l’heure tourner en soupirant. Les clients n’arrivent jamais avant la fin d’après mide. Je pousse un énième soupir en tentant de parler avec Francky. Mais il a son boulot de flic et à tous les coups il doit être entrain d’arrêter un narcotrafiquant. Ou alors il essaye de marquer des paniers en froissant ses feuilles de rapport en visant la poubelle. Dans tous les cas il est occupé et moi je me fais terriblement chier. Je tente du côté de mon cousin mais même topo. Il doit danser, bosser, manger. Quelque chose du style, si ce n’est les 3 en même temps. Je pousse un râle de frustration en me laissant tomber en arrière sur ma chaise. Jin va me tuer s’il voit que j’ai rien foutu ce matin. Il va devoir se taper le laquage des planches qu’on a dosé à la peinture hier pour leur donner une seconde vie. Je fais un tour sur les réseaux sociaux, mais rien de plus de ce que j’ai vu il y a 30 secondes.  Ah si ! Ma cousine qui affiche un café mocha et sa tête de souris dans un café. Un sourire carnassier ourle sur mes lèvres et je me redresse soudain revigoré. Je sais quoi faire ! J’attends patiemment que Jin arrive et dès qu’il fou un pied dans la boutique je me transforme en tornade en balançant quelques explications à la va vite en filant dans la rue sur mon skate. Ô joie. Ô liberté. Je laisse ma planche me mener au sud de la ville en vissant ma casquette sur l’arrière de ma tête. Le vent me fait sourire et je frissonne de l’air doux. Je ne mets pas plus de dix minutes pour arriver au café et j’espère que ma cousine y est encore. Elle squatte toujours pendant des heures ce n’est pas quelques minutes de plus qui allaient la faire succomber. J’entre dans le café en stoppant brusquement mon skate à l’entrée et d’un geste rapide et habitué je soulève l’avant de ma planche pour la prendre sous mon bras. Je mets quelques secondes à la repérer. Je souris en avançant vers elle. « Yah tête de souris ! » m’écriais-je assez fort pour m’assurer que les regards se tournent vers elle. Elle avait écopé de ce surnom depuis qu’elle était toute petite. Il fallait bien que je lui trouve un quelconque trait physique à taquiner pendant toutes ces années. Et son poids avait été un sujet trop sensible. Je tenais à la vie voyez vous. Et puis c’est mignon une souris. Je m’affale sur la banquette à côté d’elle en coinçant ma planche sous le siège. Je lui adresse un sourire malicieux en plissant si fort les yeux qu’ils ne deviennent qu’une fine ligne. J’affiche une moue rieuse et en profite pour sournoisement lui piquer son deuxième mocha dans le sac. « Merci cousine, fallait pas ! » avant qu’elle n’ait pu protester je viens coller mes lèvres sur sa joue pour lui coller un bisou sonore. Je bois une première presque froide de ce café mais qu’importe ca reste délicieux. Je m’étire, faisant lever le bas de mon t-shirt. Je pousse un soupir las et laissant mes bras retomber lourdement sur la table surprenant quelques regards sur nous. J’affichais un sourire charmeur sur mes lèvres en fixant deux jeunes filles qui se mirent à glousser. «  Alors ca fait quoi d’être en compagnie d’un beau gosse ? » lançais-je à Yun Na mi sérieux, mi amusé.

Un orgasme buccale. Un véritable délice pour ses papilles, bien plus goûteux que tout les légumes et céréales qu'elle se devait de manger chaque jour. Bien plus calorique aussi, mais ça elle s'en moquait. Parce qu'elle savait comme cela finirait. A genoux, appuyée contre la cuvette des toilettes, une brosse à dents au fond de la gorge. C'était le prix à payer pour un tel écart, cependant elle n'était pas d'humeur à y songer. Elle voulait profiter du moment présent. Agir comme la fille normale qu'elle n'était guère. Boire son petit mocha tout en regardant la vie qui se déroulait de l'autre côté de la fenêtre. Apprécier la chaleur des rayons du soleil qui arrivait à percer la fine couche de glace des fenêtres pour venir caresser sa peau blanche neige. Elle se sentait bien, agréablement bien même si elle aurait aimé partager ce moment en charmante compagnie. Elle n'avait jamais fréquenté, jamais. Elle était directement passé à l'étape de la copulation. Elle n'avait jamais marché dans la rue aux bras d'un beau jeune homme, jamais partagé un café avec sa moitié, posté une photo de couple sur les réseaux. Rien de tout cela. Avec yunna c'était seulement du sexe, elle avait bien trop peur de se poser. Parce qu'entretenir une relation sérieuse impliquait l'honnêteté. Elle avait bien trop peur de se voir rejeter une fois avoir avoué son passé, bien trop peur de ne redevenir pumba, la jeune fille dont personne ne voulait. Les choses étaient tellement plus simples lorsqu'elles n'étaient pas sérieuse, il fallait voir sa relation avec Takeru. Pas d'obligation, aucune responsabilité, d'un plaisir à l'état pur, rien de plus, rien de moins. Portant délicatement son mocha à ses lèvres, elle buvait une nouvelle gorgée, fermant les yeux pour savourer de nouveau celle-ci. « Yah tête de souris ! »

Un sursaut. Elle manquait de s'étouffer, rouvrant les yeux, ses joues s'empourprant face aux regards désormais posés sur elle. Il n'y avait qu'une personne pour l'appeler ainsi, qu'une personne pour aimer se donner en spectacle et encore une fois, qu'une personne pour s'incruster à son après-midi délice. Son très cher cousin. Park In Su. Se mordillant la lèvre inférieure, elle plissa les yeux tout en l'observant s'installer à ses côtés. Elle était contente de le voir, bien qu'il était rare qu'elle ne le laisse paraître. Elle était ainsi, changer de corps avait été un tout nouveau départ, hors insu avait connu la grosse yunna et le voir lui rappelait sans cesse l'immondice qu'elle avait été. Pourtant elle l'aimait son cousin, comme l'on pouvait aimer un membre de sa famille. Qui ne pouvait pas l'aimer d'ailleurs ?  Elle lâcha un léger grognement lorsqu'elle se rendit compte qu'il s'était emparé de son second mocha. malpropre. D'un côté cela lui éviterait de ne s'empiffrer plus en rentrant chez elle et bien qu'elle eût rêver d’engloutir ce doux nectar, cela ne pouvait qu'être une bonne chose de se le voir volé. Ses pommettes rougirent de plus belles lorsqu'il déposa un baiser sur ses lèvres. Ses mains sur le buste du jeune homme, elle le repoussa légèrement tentant de lui faire comprendre à quel point son geste pouvait être gênant d'autant plus dans un lieu public. Sa tasse toujours en main, elle y plongeait le nez tout en scrutant son cousin. Il lui rappelait un peu minho, dans sa manière de regarder les femmes, toujours à chercher une potentielle future conquête. Ces hommes. beau gosse ? quel beau gosse ? faudrait que tu me le présentes dis moi. enfin faudrait-il qu'il y ai un bel homme dans ces lieux pour cela. elle aimait rentrer dans son jeu, pour dire vrai elle raffolait de cela. Le contredire, se moquer de lui, lui envoyer des piques. Sur ce point elle n'avait guère changée toujours répondante, toujours très franche voir parfois vulgaire. Elle avait conscience de ce qu'elle avait pu infliger à ses proches, le peu de personnes qui avaient été là pour elle. Il fallait avouer qu'elle n'avait pas changé que physiquement, au plus grand déplaisir de certains dont probablement insu. Mais c'était ainsi qu'était faite la vie. Elle ne pouvait plus se comporter comme la fille incertaine qu'elle avait été, elle n'avait plus de quoi être incertaine. Elle avait à présent confiance en soi, elle se savait belle et ne voulait guère s'en cacher, dix-neuf à essayer de se cacher du regard d'autrui ayant était amplement suffisant. la prochaine fois évites le baiser en public, les gens vont croire qu'on est ensemble et je suis sûre que tu ne veux pas de cela right ? reposant sa tasse sur la table, elle s'essuyait le bout des lèvres à l'aide d'un tissu avant de venir s'emparer du bas du t-shirt de son cousin. et caches moi ce gros ventre de vieil alcoolique tu veux ? elle tira légèrement le t-shirt de sorte à cacher les abdominaux du jeune homme avant de se concentrer de nouveau sur son café. insu n'était pas gros, il ne l'avait jamais été. un bel homme, encore un de plus, le genre d'homme après qui toutes les filles courraient. le genre d'homme qui ne s'intéressait jamais aux filles comme yunna bien qu'en l'occurrence cela fut logique puisqu'ils étaient de la même famille. qu'importe qu'elle eût changé de corps par le biais de la chirurgie esthétique, elle continuait à ressentir ce fossé entre les personnes comme insu et elle, parce qu'elle ne serait jamais eux, elle ne serait jamais naturellement belle et aimé. elles sont moches, comment tu peux avoir des goûts aussi bidons ? tu ferais mieux de porter ton attention sur la seule belle femme soit moi, ta merveilleuse et sublime cousine. yunna avait toujours un certain complexe d'infériorité qui la poussait à critiquer toutes femmes qui tournaient autour ou pouvaient potentiellement intéresser les hommes qui lui était proche. elle ne supportait pas cela, sûrement trop possessive. dans tout les cas, elle disait la vérité, ces deux jeunes femmes étaient banales certes pas réellement moches mais banales. trop banale pour son cousin.

Elle avait changé ma cousine. Pas forcément en bien, enfin, pas forcément en quelque chose que j’aimais … Je sais que la fille que j’ai connu petite, qui s’amusait à jouer dans la boue avec moi, celle qui courait après le chat du voisin avec moi pour qu’on lui accroche un nœud papillon autour du cou était toujours quelque part, mais parfois elle me manquait. Cette petite fille pleine de vie qui riait toujours. Puis un jour elle a arrêté de sourire. Elle est devenue distante. Triste. En colère. Bien trop occupé à me regarder le nombril j’ai pas vu qu’elle sombrait. Je n’ai pas compris ce qu’elle vivait. Je ne pensais que c’était possible, pas à elle, pas alors qu’elle était plus gentille et plus douce que la plus part des gens autour d’elle. C’était peut-être là son seul défaut. Je m’en veux. Je suis coupable de toutes les façons. J’aurais du être là. J’aurais du comprendre. J’aurais du la protéger. Parce que c’est qu’on fait avec sa famille, avec ses proches. On les protège. On leur épargne la dureté du monde. J’ai fait tout sauf ça. J’étais le premier à la taquiner, sans mauvais fond, mais ça devait être dur pour elle … Je me suis détesté pour ça si elle le savait. Je retiens un soupire à cette pensée. J’aurais aimé être là pour elle … Au lieu de ça … J’ai fait que de la merde. Quand je regarde aujourd’hui je n’arrive pas à voir une jeune fille épanouie et bien dans sa peau. Elle est belle, ça on ne peut pas en douter, elle est vraiment belle, mais il y a quelque chose dans son regard qui me fait mal au cœur. Elle est dure, elle est sarcastique, elle est parfois arrogante et même si elle n’est pas imbu d’elle, il y a cette distance qu’elle met toujours entre les gens et elle. Est-ce qu’elle se vexerait si je lui disais qu’elle me manque. Que la Yun Na que j’ai connu me manque ? Je suis patient avec elle, tolérant, même si je passe le plus clair de mon temps à la taquiner. Je lève mon regard vers elle en riant doucement à sa remarque. Faussement surpris je me montre avec mon index comme si c’était l’évidence même que le beau gosse qu’elle ne voit pas c’est moi ! Je passe une main dans mes cheveux en soulevant ma casquette et la replace d’un geste assuré et habitué. Je bois une gorgée de mon café en oubliant déjà les deux jeunes filles à qui j’ai fait un sourire plein de sous entendu. « la prochaine fois évites le baiser en public, les gens vont croire qu'on est ensemble et je suis sûre que tu ne veux pas de cela right ? » Et pourquoi pas ? Je ris légèrement en me penchant vers elle et lui dit « Why Not ? » Enfin plutôt ouaille not. « Qu’est-ce que ça peut faire, t’es une vraie bombe, ça serait idiot de ma part d’avoir honte d’être avec toi. » Je lui fais un clin d’œil amusé en me redressant. Je bois mon café alors qu’elle se charge de baisser mon t-shirt. Pire qu’une mère poule. Je la laisse faire en passant une main dans ses cheveux « Tsss le seul truc qui ressemble à de l’alcool sur mon ventre sont mes six pack ! » Je n’aime pas spécialement la bière mais j’aime mes abdos. Je me laisse glisser sur la banquette en souriant et le fixe du coin de l’œil avant de lui dire, sans savoir que je tapais aussi juste, « J’ai toujours aimé mon autodérision tête de souris. » J’arquais un sourcil amusé en buvant une nouvelle gorgée. « C’est vrai bon ce truc. J’ai bien fait de venir ! » Je ris doucement. « D’ailleurs tu fais quoi ici toute seule ? Je t’ai vu sur ton GNS du coup je me suis pointé. Si ce n’est pas adorable de ma part. » Je ne sais pas comment elle pouvait interpréter ma phrase. Peut-être qu’elle penserait qu’elle m’avait fait pitié ? Moi je voulais juste un café gratuit. Mon regard glissa vers les deux jeunes filles et j’ajoutais dans une moue boudeuse qui n’était que l’expression de mon humour « N’empêche je suis sûre que celle de gauche suce bien ! »

Elle ne montrait pas réellement ses sentiments, du moins pas comme il l’aurait fallu, pas comme avant. Cela n’avait rien de volontaire, pour tout dire elle n’avait aucune rancune envers qui que ce soit. Les choix, elle les avait fait seule, comme une grande fille. Parce que c’était ainsi que fonctionnaient les choses, elle n’en voulait à personne mais savait parfaitement qu’elle ne pouvait que compter sur elle-même. L’être humain était fait ainsi, elle-même ne se souciait que très rarement des problèmes d’autrui, tout bonnement parce qu’elle avait mieux à faire des siens. Elle aimait son cousin, énormément, tellement qu’elle en avait longtemps été jalouse, pas de lui, enfin peut-être un peu, juste parce que lui, avait eu la chance d’avoir un physique plaisant. Cependant là n’est guère la question. Elle était jalouse, c’est ainsi qu’elle montrait à présent son attachement envers autrui. Pour tout dire yunna ne fréquentait quasiment que des hommes, sûrement parce qu’elle avait du mal à s’entendre avec les femmes, trop de concurrences, trop de jalousie, trop de coups bas. La jeune asiatique avait cette manie de se comparer sans cesse aux autres femmes, elle ne supportait tout bonnement pas l’idée d’être moins bien, moins jolie, moins bien habillé … Avant, elle s’en moquait royalement, simplement parce qu’il n’y avait rien à comparer, elle n’était pas comparable à toutes ces jolies jeunes femmes aux silhouettes menues. Mais cela avait changé. Elle s’était donné corps et âme pour atteindre l’objective qu’elle s’était fixé, celui de ne plus être une victime, de ne plus se faire persécuté, d’être admiré, enviée, désirée. Les quelques interventions chirurgicales qu’elle avait subie n’avait été que les conséquences de son agression, des interventions réparatrices bien qu’ayant relativement améliorée son apparence, mais la perte de poids n’avait rien de superficielle, elle n’avait pas faite de liposuccion, elle n’avait pas triché pour devenir mince. Alors oui, elle était jalouse, jalouse de voir qu’il y avait malgré tout cela, toujours meilleure qu’elle. Lorsque l’on y pensait, elle ne pouvait tout bonnement pas être la numéro un, aux yeux de tous les hommes qui l’entouraient. Aurait-il déjà fallut qu’elle soit numéro un pour un homme. Cela n’avait rien à voir avec les relations amoureuses, elle n’en voulait tout bonnement guère, elle voulait d’abord profiter des délices que lui offrait son corps, découvrir différents partenaires, s’amuser et ne pas se prendre la tête. Enfin tout était relative, elle avait beau travailler sur elle-même, sa jalousie et sa possessivité n’avait de cesse d’accroître de jour en jour. Parce qu’au fond, elle avait tout bonnement peur de les perdre, qu’une femme débarque et s’empare du peu de personne auxquelles elle tenait. Parano.

« J’avais juste envie de boire un café, c’est mon cheatday aujourd’hui donc j’ai le droit à une petite gourmandise. Fais gaffe à tes abdos mon chou, ça serait dommage qu’ils disparaissent. » Insu, son cousin avait beau être simple d’esprit cela ne lui enlevait en aucun cas son charisme. Souriant délicatement, elle léchait d’un rapide coup de langue la chantilly de son café. Elle lui était reconnaissante, reconnaissante d’avoir déboulé dans le café pour la rejoindre et ce sans la prévenir. C’était ce genre d’attention qui faisait  de lui, un être extrêmement cher. «  N’empêche je suis sûre que celle de gauche suce bien ! » Elle aurait aimé lui balancer son café au visage, juste histoire de rendre ses idées un peu plus claire. Pourquoi tous les hommes de son entourage ne pouvaient-ils guère s’empêcher de constamment lui faire part de leurs désirs sexuels, ou de toutes pensées déplacées qui leurs traversaient l’esprit ? Reposant sa tasse, la jeune mannequin, s’essuyait de nouveau le bout des lèvres avant de répliquer sur un ton relativement sarcastique. « Je suis sûre qu’elle ne serait même pas capable de te faire une gorge profonde sans rendre son repas. Ce n’est pas avec une aussi petit bouche que tu satisfais un homme, crois en mon expérience. » Haussant les sourcils, elle affichait un sourire fière d’elle, fière de ses propos relativement déplacées, parce qu’il n’y avait aucune raison de se retenir, après tout il lui faisait part de son opinion, pourquoi pas elle. « tu dois d’ailleurs être vachement en manque pour mater ce genre de meuf, faudrait que tu penses à te vider chou. » Ouh, ce vocabulaire ne collait vraiment pas avec son jolie petit minois, c’était limite si cela ne lui brûlait pas les lèvres de parler ainsi. Mais elle aimait se la jouer provocatrice, juste histoire de faire réagir son cousin au quart de tour.

Quoiqu’à bien y regarder celle de gauche n’était pas de ce qu’il y a des plus attirants. Un brin vulgaire et des yeux bien trop grossis par des lentilles lens qu’elle a du avoir au rabais sur un site chinois. Oui, non décidemment elle n’était pas du tout à mon goût, mais comprenez qu’avec ces mois d’abstinences j’avais du mal à ne pas frétiller devant une fille potentiellement sautable. Buvant un café que ma cousine avait acheté je me délectais du goût avec un sourire en coin. Je détournais finalement mon regard de ces deux filles pour me concentrer sur ma jolie Yun Na à mes côtés. Je détaillais son visage que je trouvais encore plus fin que d’habitude. C’est fou à quel point elle a changé. Mais il y a ce quelque chose … ouais, ce truc qui me rappelle la jeune fille qu’elle était. Une certaines innocence teinté d’une pointe de défiance. Comme si elle se méfiait de tout le monde et que le monde qui l’entourait la faisait vomir. Je croise mes doigts derrières ma tête pour la soutenir en souriant à Yun Na avant de prendre un air outré en l’entendant parler comme ça. Mais … c’est quoi ce vocabulaire si affable qui sort de la bouche de cette princesse ! J’écarquille les yeux et pince mes lèvres  après avoir gardé ma bouche ouverte pendant plusieurs secondes. Et la voilà qui continue. Bon certes, elle marque des points et elle a raison. Mais quand même. Je fronce les sourcils comme un papa guère content. « Yah ! Yun Na-yah ! C’est pas des mots qui doivent sortir de ta bouche princesse ! » J’agite mon index sous son nez avant de lui tapoter la bouche pour qu’elle se taise. Nan mais c’est vrai, ma cousine est trop bien pour se mettre à parler comme une pétasse qui se trouve attirante en parlant comme un camionneur. Et puis … « Comment tu sais tout ça toi d’ailleurs ?! » Puis pendant une seconde, je l’imagine faire une fellation à un mec et un haut le cœur que j’exagère en me cramponnant à la table me secoue. « NON ! Je ne veux pas savoir ce que tu fais de ta bouche. » Grimaçais-je avant de tirer la langue. Je bois une gorgée de mon café pour faire passer mon goût acide dans la bouche. Ce n’est pas tant le geste que je trouve dégueulasse, c’est juste que Yun Na est et restera ma princesse. Et que de l’imaginer sucer la queue de je ne sais quel connard ça m’énerve. Elle ne devrait pas s’abaisser à faire ça à n’importe qui. Bien que je ne pense pas la voir le faire à chaque mec qu’elle croise. Mais quand même, je ne peux pas m’empêcher de penser au pire. Et juste parce qu’on a le même sang qui coule dans nos veines j’ai le sentiment qu’elle est douée. Très douée. Je ne peux m’empêcher de lâcher un petit rire en l’attirant à moi taquin. « T’as l’air de t’y connaitre princesse. » Je ris un peu plus avant de lui pincer la joue et dépose un baiser à la suite. La libérant de mon emprise je lui ébouriffe les cheveux histoire de bien l’agacer et attrape mon gobelet que je porte à mes lèvres en buvant une gorgée. « Faudra que tu puisses m’en faire profiter alors. » Lâchais-je le plus innocemment du monde, tellement qu’on pourrait avoir du mal à croire que je venais de proposer à ma cousine qu’elle me fasse une fellation. Entre nous je faisais passer ça pour de l’humour, mais Yun Na est bonne putain. Non, elle est belle. Et c’est seulement ce statut de cousin cousine qui m’empêche de venir la draguer. Alors autant évacuer ma frustration différemment. Puis elle trouverait ça tellement flippant qu’elle me fuirait je crois bien. J’y peux quoi moi si je suis un mec ? Et puis j’ai toujours aimé ses charmes. Ce n’est pas pour rien qu’ado on s’est échangé un petit bisou. Oh de presque rien, mais j’ai quand même touché sa langue de la mienne.  Et ceux, malgré les rondeurs qu’elle pouvait avoir à l’époque. De toute façon je la préférais avant. Au moins avant elle riait avec moi. Elle me souriait. Je pouvais voir dans son regard qu’elle était heureuse de me voir. Aujourd’hui j’avais appris à me faire à son indifférence et cette façon presque blasé et normal qu’elle avait de me regarder. Puis je savais dans le fond qu’elle tenait vraiment à moi et je lui rendais bien. Caressant sa joue amusé j’ajoutais «  Nan mais sérieusement la boutique me prends tellement de temps que le soir quand je rentre j’ai la force de rien faire. Je ne suis même pas sûr que si une fille à poil m’attendait dans mon lit j’aurais la force de la sauter. » Je soupirais comme le pauvre gamin que j’étais. Je m’étirais en remontant mes manches. « Et puis les femmes de maintenant veulent être traitée comme des princesses. Elle marque dans leur profil que ce sont des femmes libres et prêtes à s’amuser, mais elle écarte les cuisses que si tu présentes une bague. J’ai pas de temps à perdre avec ce genre de connerie moi. » Ajoutais-je amèrement. C’est toujours dans ce genre de moment que je repense à mon ex. Cette pute. Elle écartait les cuisses quand elle avait besoin de moi, mais c’est avec un autre qu’elle s’est marié. Jouer aux amants pendant plus d’un an m’a rendu bien … amer avec la gente féminine. Alors trouver des plans culs ce n’étaient plus aussi facile qu’on pourrait le croire.

« Y a toujours eut des genres. » assurais-je en m’enfonçant dans la banquette, toujours à côté d’elle. Je la regardais du coin de l’œil en sirotant mon café. Bien sûr qu’il y a des genres. Des étiquettes qu’on peut coller aux gens. Ils ont forcément un trait de caractère dominant et ce n’était pas elle qui allait me faire changer d’avis. Une fille qui sort en minijupe dans la rue et qui montre un décolleté plus que plongeant, est loin d’être le genre de fille qui passe tous ses dimanches à l’église. Puis y a celle qui s’assume et celle qui s’amuse à s’habiller en col roulé mais qui ne disent jamais non pour écarter les cuisses. Il existe une centaine de genre différent de fille. Et j’étais si sûr de moi que j’étais persuadée que Yun Na le savait au fond d’elle. Je ricane à sa remarque et arque un sourcil provocateur qui sous entendait «  Si et alors ? » ça m’amusait de voir l’expression sur son visage, et je savais qu’à ce petit jeu j’allais être le gagnant, parce que jamais elle ne se laisserait faire. Et j’étais quasi sûr qu’elle me repousserait avec ses airs de grandes dames outrées. Alors je m’étais mis en tête de la pousser dans ses retranchements, de la taquiner au point qu’elle quitte ce café en me faisait la gueule, parce que je n’imaginais aucune autre fin possible. Je veux dire, Yun Na a beau se donner des airs de femmes capable de tout, elle restera toujours à mes yeux la Yun Na qui m’a un jour attendu plus d’une heure à la sortie des cours juste pour me donner mon cadeau d’anniversaire. Alors ouais, elle pouvait être bonne, mettre des mini shorts et se taper qui elle voulait, je savais, j’en étais intimement persuadé, jamais elle ne ferait quoique ce soit qui puisse porter à confusion avec moi. Rien que sa réaction le prouve quand je suis arrivée. Elle me repousse, gêner d’un simple baiser sur la joue. Et c’était bien à partir de ce moment-là que je me dis que je pouvais bien la taquiner. Je me redresse pour venir m’accouder sur la table et la fixe, plantant mon menton dans ma paume. « Ma cousine est du genre gourmande ? » Je ris en m’approchant d’elle «  Au moins je vois que ma cousine est une femme qui s’assume. » Je glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille et ajoute « Tant que tu te respectes. » Je ne sais pas pourquoi j’ai ajouté ça. Enfin si je sais, quand bien même le sexe semblait être dans nos gênes comme un jeu, il n’en restait pas moins qu’elle était ma famille et qu’il était hors de question que quelqu’un ne la souille. J’ai tendance à être protecteur depuis son accident. Et j’ai pu voir son changement, presque brutal pour moi. Je la quittais … ado pour retrouver une femme qui mettait des mini short. Y a de quoi se perdre. Je croise son regard avec un sourire joueur quand elle me pose la question. Je me recale contre la banquette en m’étirant et lui dit, après avoir planté mon regard dans le sien « Je pourrais te montrer si tu veux. » Le genre de mec que je suis. Je souris, l’air sérieux, soutenant son regard sans le détourner une seule fois. Je ne sais pas vraiment à vrai dire. Ça dépend des filles. Certaines valent le coup et je prends mon temps. Avec Min RI je prends toujours mon temps, sauf quand on veut juste une partie de baise entre de cours. Mais le plus souvent je ne perds pas de temps après avoir tiré mon coup. Elles savent de toute façon à quoi s’attendre. D’autre mérite un peu plus d’attention. Je fais au feeling. Mais je dois avouer que depuis le temps … je commence à être à l’étroit dans mon pantalon. J’évite de me faire n’importe qu’elle fille dans les bars depuis que je suis tombée sur une hystérique qui voulait se marier avec moi. Puis avec la boutique je n’ai pas trop de temps. Ca fait franchement long deux mois pour un mec. Deux mois d’abstinence putain. Je soupirais en levant mes yeux vers les deux filles qui nous fixaient toujours «  J’ai rien fait depuis plus de deux mois. Le savoir c’est une chose, en prendre conscience s’en est une autre. » chouinais-je faussement malheureux.