Elle se souvenait à présent pourquoi elle avait tant idolatré cet homme, pourquoi quelques années auparavant elle avait frôlé la cise cardiaque lorsque l'opportunité de lui parler c'était présenté et pourquoi encore une fois, le souvenir du jeune homme ne s'était jamais effacé. il était tout ce dont elle rêvait lorsque pesant 120kilos, elle se laissait à rêver du prince charmant. à l'époque elle ne supportait guère les grandes gueules, les lycéens qui se la jouaient persuadé d'avoir toutes les minettes à leur pieds mais il y avait une chose qu'elle supportait encore moins. sûrement trop caractérielle pour cela. les hommes moelleux, les jeunes garçons fleurs bleu, ceux qui étaient trop doux, trop collants, qui avaient pitié et faisaient passer cela pour de la gentillesse. elle se savait complexe, même lorsqu'elle n'avait pas les attributs pour plaire, elle n'en restait pas moins exigeantes. mieux valait être seule que mal accompagnée et ça, du haut de ses 16ans, elle l'avait bel et bien compris. inha, elle l'avait tout d'abord admiré pour sa musique, et son physique, ne nous mentons pas. elle l'avait admiré comme toutes jeunes adolescentes le feraient aujourd'hui devant les one direction. elle se souvient encore le jour où elle avait eu l'occasion de lui parler, se souvenait encore d'avoir ris aux larmes et de s'être pour la première fois sentie, normale. parcequ'il avait été le premier à lui parler comme à toutes autres. parce qu'elle n'avait pas ressentis une quelconque différence dû à son poids, parcequ'il avait su accepter cette fan, tel qu'elle était avec l'amour qu'elle avait su lui porter, ni plus ni rien. alors même si il ne se souvenait guère d'elle, même si ses paroles étaient parfois complétement barrées et que l'embrasser ne changerait rien au fait qu'il ne se souviendrait de rien, elle lui était reconnaissante. reconnaissante d'avoir été l'une des personnes à lui donner le courage de faire un pas en avant, et plus encore, reconnaissante qu'il n'ai guère changé après toutes ces années.  Il était toujours aussi drôle, ses paroles taquines n'ayant rien de déplacé pour autant, il avait la bonne balance entre le sérieux et la plaisanterie. à la voir, on aurait limite pu la prendre pour la petite groupie 6 ans auparavant, un grand sourire dessiné sur ses fines lèvres alors qu'elle buvait les paroles du jeune musicien, absorbée. il ne lui manquerait plus que son chevalet, une toile et ses pinceaux et elle se ferait un réel plaisir à le peindre sur la toile. elle aimait capturer l'expression de l'être humain, les sentiments, les émotions. Généralement elle se complaisait à peindre le corps humain, nu, sans aucun artifice. elle aimait capturer cette beauté naturelle que trop méconnu, montrer que les courbes d'un corps étaient sublimes, et que la nudité n'avait rien de vulgaire. mais pour inha, elle pourrait très bien se contenter de peindre son visage, avec ce magnifique sourire qu'il n'avait de cesse de lui adresser.

Se relevant délicatement, elle le remerciait d'un doux sourire avant de ne venir malaxer ses mollets. cette position avait été de loin la moins confortable qu'elle eût l'idée de choisir jusque là mais c'était encore une fois pour la bonne cause. et les mouvements soudain du jeune homme lui arrachèrent un énième rire alors qu'elle tentait de deviner à quelle fratrie il pouvait bien appartenir. il n'était certainement pas un sango, elle avait beau ne pas réellement fréquenter ses camarades, elle savait tout de même qui dormaient dans le même dortoir. pour ce qui était de faire partis des pyobeoms, elle en doutait fortement, il n'avait rien d'une panthère, disons que l'aura qu'il dégageait était différente beaucoup plus barge que les roses ne l'étaient. il ne lui restait donc que les bleu ou les jaunes. portant ses doigts à son menton, elle faisait mine de réfléchir, l'observant assis sur le banc., quelque peu nostalgique du temps passé. " tu tiens vraiment pas sur place toi ! et je vois qu'un animal qui puisse te correspondre , un singe bien excitée et incapable de ne pas bouger le temps d'une fraction de seconde je me trompe ? " elle pouvait très bien se tromper, après tout les apparences étaient souvent trompeuses mais son tempéramment joyeux, excentrique et relativement bavard la poussait à le voir chez les singes plutôt que chez les renards. " une pyobeom ? moi ? tu m'as bien regardé j'espère ! " faisant la fille faussement outrée, elle plaçait ses mains sur ses hanches tout en affichant une moue boudeuse. elle n'était pas chez les pyobeoms et à l'origine elle ne faisait partie d'aucune fratrie pour la simple et bonne raison que cela lui avait rappelé pendant longtemps les persécutions qu'elle avait subis. elle ne voulait guère juger les panthères mais elle était persuadé que nombreuses étaient les filles dans cette fratrie qui ressemblaient caractériellement parlant et physiquement parlant à la lycéenne qui l'avait si longtemps maltraitée. alors non, elle n'était pas une rose, et n'en serait jamais, sûrement par instinct de préservation, par peur que les choses ne recommencent encore et encore. " come on ! regardes moi, j'ai pas l'air un peu féroce, genre bien vicieuse et dangereuse ? " elle voulait bien croire qu'elle faisait douce et mignonne mais tout de même ce n'était pas bien dur de deviner à qui elle appartenait, quoique. " mmh je viens dans le parc seulement si tu devines à quelle fratrie j'appartiens et que tu promets de ne rien me faire ! " lâchait-elle tout en riant avant de ne lui tendre la main pour qu'il ne se relève du banc. " ô et je m'appelle yun na, jang yun na ! je suis sûre que ça ne te dis rien haha "  aucune chance qu'il ne se souvienne d'elle et quand bien même yunna lui semblerait familier jang ne lui rappellerait probablement rien puisqu'à l'époque elle portait le nom de famille de sa mère soit kang !

il était probablement bien plus tard qu'elle ne le pensait, une fine brise d'air frais balayant sa douce chevelure, lui arrachant quelques grelottements. elle se sentait bien, elle s'amusait, elle riait. pour une fois, elle n'avait pas à jouer les faussement amusées en discothèque dans l'unique but de faire plaisir à ses amies. elle se sentait nostalgique, à regretter le temps passé. elle en viendrait presque à regretter cette période où le peu d'amis qu'elle possédait ne la fréquentait guère pour son apparence, son métier ou sa popularité mais bien pour ce qu'elle était réellement. elle se sentait joueuse, elle était amusée de le voir chercher avidement à quelle fratrie elle appartenait. à l'origine elle n'avait jamais souhaité rejoindre une quelconque fratrie, ceci n'était que très récent peut-être six mois ou un peu plus. l'image qu'elle avait jusque là des fratries n'était guère positive, bien trop inspirée par les films et séries américaines. durant ses premières années à l'université, elle s'était imaginé devoir revivre l'enfer de ses années au lycée, les moqueries, les jalousies, les persécutions, les coups bas. le simple fait que le système de fratrie sous entende une possible compétition entre celles-ci avait su la réconforter dans son choix de ne guère en rejoindre une. mais elle s'était faite embobinée, pas ses amies, son cousin, par les événements entre fratries auxquels elle ne pouvait guère participer sans avoir au préalable rejoins l'une d'entre elle. le choix avait été complexe, elle n'était guère douée pour choisir ce genre de chose et chaque fratries possédaient de bons arguments. cependant l'idée de rejoindre les panthères l'avaient vite quitté, de par le descriptif qui se faisait de la fratrie, des préjugés certes, mais des préjugés dont elle ne voulait guère faire partie. la majorité des membres étant des femmes, elle avait aussi préféré l'éviter. les femmes avaient longtemps était l'objet même de ses soucis, la poussant à préférer la compagnie des hommes. les requins lui avaient parus être une fratrie beaucoup plus calme, une fratrie sans trop de responsabilités au sein de laquelle il lui serait bon d'évoluer sans pour autant se sentir oppresser par ce qu'ils appelaient une seconde famille. yunna avait encore du mal avec cette manie qu'avaient les étudiants de se dissocier par fraternité comme si le simple fait de fréquenter quelqu'un d'une autre fraternité puisse être un pêché, mais elle commençait doucement et sûrement à s'y faire. cela avait quelque chose de plaisant, faire partie d'une "famille", pouvoir compter sur autrui, savoir vers qui se tourner si nécessaire ou même ne serait-ce que pour se confier. alors, elle avait beau ne pas réellement le montrer, elle aimait cette fratrie qui lui donnait de nouveau confiance en autrui. elle rit de plus belle face à sa pseudo promesse de ne rien lui faire, en soit elle s'en doute bien, si il l'avait voulus, cela ferait bien longtemps qu'il aurait pu s'en prendre à elle et quand bien même peut-être se serait-elle laissé faire. à cette pensée, elle ne put s'empêcher de rire. cet homme avait si longtemps était son idéal, que la situation en elle même était hilarante. plutôt mignonne ? son regard se pose soudainement sur lui, curieuse mais surtout avide d'en savoir plus. pour tout dire elle ne s'était jamais imaginé qu'on puisse la qualifier de mignonne à l'époque, ce terme lui paraissant bien trop doux, bien trop gentil, bien trop irréel pour la femme qu'elle était, à moins qu'il n'eût s'agit d'un très gros manque de confiance en elle-même. le bracelet dont il faisait mention resurgissait tel un agréable souvenir enfouis en elle. elle s'en souvenait maintenant. c'est fou ce qu'elle avait pu être niaise à l'époque, faisant les magasins à la recherche de cet objet qui pourrait marquer l'esprit de son idole, persuadé que cela lui permettrait de se faire une place dans sa vie. elle n'aurait pu imaginé qu'il l'aurait gardé, des cadeaux il avait du en recevoir, des centaines peut-être même des milliers et pourtant il s'en souvenait encore, du sien. elle était mignonne comment cette fille ? je suis curieuse de connaitre vos goûts môssieur. elle était surtout curieuse de savoir ce qu'il entendait par mignonne, si il s'agissait en soit de son attitude ou de son apparence, parce que c'était probablement la première fois qu'elle entendait dire que l'ancienne yunna était mignonne, et cela avait quelque chose de touchant, au fin fond de son être. ô oui oui une sango. je suis pas sûre de correspondre aux adjectifs que tu as employé mais ils sont surement meilleurs que les miens ! du moins mieux choisis. pour tout dire elle n'avait rien d'une femme bien courageuse, se démontant aux moindres obstacles tout comme elle l'avait fait lorsque son poids étaient devenus bien trop dur à assumer, lorsque l'ignorance n'avait plus suffis, lorsque les persécutions, les insultes et les moqueries avaient finis par enrayer son quotidien. baisser les bras, choisir la solution de facilité. c'est tout ce dont elle avait été capable, tout ce qu'elle savait faire, et ce, depuis toujours. " une crêpe et au nutella biensûr " lançait-elle de sa voix fluette avant de se lancer vers le parc. elle connaissait ce stand, elle passait souvent devant sans pour autant s'y arrêter. pas d'entorses à son régime ou alors que très peu, de sorte à ce qu'elle n'est pas à se forcer à vomir par la suite. parce que yunna n'était toujours pas sortie de sa boulimie, cette manie qu'elle avait de s'empiffrer pour tout vomir par la suite. mais une crêpe devrait passer sans problème, d'autant plus en si bonne compagnie. c'est moi qui paie et tu n'as pas le droit de refuser, c'est ma manière de te remercier pour ton petit coup de main tout à l'heure. un petit clin d'oeil et la voici qui agit un billet sous les yeux du jeune homme. une vraie gamine, c'est ainsi qu'elle agit lorsqu'elle se sent bien en compagnie d'autrui, pourquoi agir autrement d'ailleurs ? et ce bracelet il est où d'ailleurs ? elle en avait presqu'oublié son cadeau, celui qu'elle lui avait fait auparavant et qu'il ne portait guère à son poignet. elle sautille vers le stand, son estomac gargouillant. c'est toujours la même chose lorsqu'elle pense à ce qui finira par atterrir dans son estomac. son regard se repose sur le jeune blondinet et elle se surprend à être nostalgique. cette époque lui manque, cette période lui manque, les moments qu'ils ont partagés lui manque. mais ça, il n'est pas prêt de le savoir.