Je ne sais pas ce que je veux vraiment. Je ne sais même pas pourquoi je me complais dans cette situation. Je pensais pouvoir gérer et avoir le contrôle mais à vrai dire me retrouver face à ce revirement de situation ne me plait pas. Je me suis toujours persuadée que j’étais celle qui mettrait un terme à tout ça, ou bien qu’on aurait finit par se voir. Je n’attendais pas le prince charmant, je n’attendais pas non plus qu’il soit amoureux de moi, mais je pensais, assez naïvement qu’on voyait au moins cette relation de la même façon. Je ne m’attendais pas à ce qu’il se contente de nos petites parties de plaisir solitaire, mais l’imaginer en couple était plus frustrant et blessant que de l’imaginer se taper la moitié de la ville. Je dirais même que le dernier n’était pas un problème majeur, il faisait ce qu’il voulait après tout … Mais avoir une copine … je me pris cette nouvelle comme une claque en plein visage et j’avais du mal à passer outre cette information. Je sais que je suis de nature possessive mais ce n’est pas seulement ça. Bien sûr qu’au fond de moi je me suis donnée des droits sur mon bel inconnu. Bien sûr qu’au fond de moi j’avais envie qu’il m’appartienne, au moins le temps de nos petits jeux. Mais de savoir qu’il avait une copine …Putain, je bloquais dessus comme une idiote. Nous n’avions qu’à arrêter et puis basta. Pourquoi se prendre la tête. J’allais retrouver mon quotidien et au final rien ne changerait vraiment dans ma petite vie. Je continuerais d’aller en cours. Je sortirais avec Su Ah et je me gaverais de glace en regardant des films sur mon pc. Putain. Ma vie semblait tout à coup pathétique. Retenant un soupire je fermais les yeux prête à l’entendre me dire que oui, nous devrions arrêter. Si bien que pendant une seconde je me maudis d’avoir balancé cette phrase. Mais sa réaction m’arrache un sourire. Putain, c’est quoi mon problème ? Pourquoi faut-il que ça me fasse plaisir ? J’ai un souci je crois. Ouais. Un putain de souci avec mon manque d’affection. Tirant sur mon t-shirt lâche que j’ai enfilé je cache mes genoux dedans et pose ma joue dessus. Je mordille ma lèvre en l’écoutant parler. J’ai envie de le croire. Même s’il ment j’ai envie de croire à ses mots. C’est cons pas vrai … ? Mais cet idiot à prit de l’importance dans ma vie et je n’ai rien vu venir. Parce qu’il a raison … dans le fond on ne parle pas que de cul. Je retiens un soupire quand il me dit ça … parce que … ça me plait et je sais qu’avant d’être celui qui me fait prendre mon pied au tel il est aussi quelqu’un à qui je tiens. Je n’ai pas besoin de long discours pour qu’il me comprenne. Et ça me fait du bien de savoir qu’il est quelque part à m’écouter et à penser à moi, parfois. Il a coupé l’eau de sa douche et je l’imagine assis sur le bord de la baignoire, à chercher ses mots pour me convaincre de pas tout casser. Je fixe mes doigts de pieds que je fais bouger doucement. Il s’excuse, je dois avouer que je ne m’y attendais pas, mais ça me touche. Au moins il a le courage de reconnaitre qu’il m’a blessé et je veux le croire quand il me dit que ce n’était pas ce qu’il voulait … Parce que je sais au fond de moi qu’li n’est pas un connard comme on pourrait le penser. Disons juste que c’est compliqué. Et je serais qui pour le juger … ? Me relevant je vais m’allonger sur le lit de Su Ah par flemme de grimper dans le mien. « Je sais … » lâchais-je dans un soupire avant de me tourner vers le mur. Maintenant on fait quoi … ? Mordillant ma lèvre je lui dis «  Je ne dis pas que je suis amoureuse de toi hein … mais je n’ai quand même pas envie de te perdre … je ne sais pas comment on va … enfin comment ça va évoluer … » Je ne réfléchissais plus à ce que je disais, je le disais juste. J’avais besoin de temps et il me semblait normal q’il le comprenne. «  je ne sais pas si on va recommencer … ça mais … on peut garder contact et … on avisera sur le moment … ? » Je ne devrais même pas dire ça. Pourquoi je fais ça ? Suis-je autant accroc à sa pseudo présence que ça ? Mais je sais, lui comme moi, éprouvions une sorte de … d’attachement. L’absence de l’autre rendait tout ça tellement moins concret, moins interdit … Comme un jeu dont on fixait les règles à notre avantage. Mais ce qui était sûr c’est que je ne voulais pas couper les ponts avec lui. Reste à savoir maintenant si j’acceptais l’idée de recommencer ce petit jeu maintenant que je connaissais l’existence de cette petite amie. Je ne dis pas non, mais je ne dis pas oui. Je suis juste paumée et je n’ai pas envie qu’il me laisse. Pas comme ça.