MASQUE

Tout est parfait. Vraiment parfait. Répété à la seconde près. Ça va être … le plus grand show de leur vie. J’aimerais bien les entendre paniquer et hurler tien. Ça me ferait bien marré et ma journée aurait été plus que réussis. Je pourrais foutre autre chose de ma vie. Dormir ou encore réviser le devoir sur table qui compte pour la moitié de ma note pour la validation de mon année. Mais avec Bok on avait une bien meilleure idée. J’avais filé de l’appartement en début de soirée sans un mot pour mon cousin et mon gros sac sur l’épaule je m’étais faufilé jusqu’au point de rendez-vous. Arrivé là-bas je check rapidement Ji Bok avant de sortir de mon sac deux tenues multicolores et deux masques. Je tendais une paire à mon comparse en lui murmurant « Tiens, ça te rendra peut-être beau. » J’enfilais déjà la mienne en me cachant derrière une rangé d’arbre. On avait total la classe je vous jure. Je lui lançais une perruque pour parfaire la tenue et éclate de rire avant de me jeter au sol en entendant des passants … J’attirais Bok dans ma chute et m’accroupis un peu plus en lui intimant de se taire. Si on nous grille maintenant ce n’est pas marrant. Je sors mon téléphone et allume le Bluetooth pour le connecter à mon enceinte Bose que j’avais spécialement ramené pour l’occasion. Je lançais une chanson de Justin Timberlake en bougeant le haut de mon corps de façon trop souagie. Mais putain qu’est-ce qu’il faisait chaud derrière ce masque. Répétant une dernière fois le plan avec Bok je l’aidais à trainer notre cadavre en travers de la petite allée et alla me planquer rapidement dans mon coin. Téléphone ne poche, prêt à lancer la musique quand le bon moment me semblait venu. Après plusieurs minutes j’aperçu un couple qui marchait vers nous. Le mec semblait rougir plus souvent que la fille ce qui rien que ça était comique. Une musique lugubre et forte s’éleva de nulle part et j’avais déjà envie de rire, mais il fallait que je me contienne. Quand ils furent à un mètre ou deux de moi je sortie lentement de ma cachette en faisant trainer ma grosse massue. Elle racla le sol dans un son aigu et désagréable, comme le bruit d’une craie sur un tableau. Je m’arrête devant eux, les fixe un instant, puis reprends ma route comme si de rien n’était. Le côté impassible de mon masque rendait la scène carrément flippante, s’ils savaient eux à quel point je souriais comme un abruti sous mon masque. Je disparus juste à peine derrière un arbre en riant de façon exagéré. De l’impro total putain. Je suis sûr que Bok était trop fier de moi … Si avec ça ils ne me suivaient au moins juste assez par curiosité je ne sais pas ce qu’ils leur faut …

MASQUE

Sérieux j’étais à fond. J’avais tout prévu dans ma tête, à tel point que j’entendais déjà leur cri d’effroi et je les voyais déjà repartir en courant. J’ai mis plusieurs secondes à réaliser qu’il s’agissait du demi-frère de Mikan. Merde, s’il me grille je suis dans la merde, ma meilleure amie allait me passer le savon du siècle. Mais c’était trop marrant et surtout trop tentant … Je m’approche de Bok pour lui lance le signal et lui dire d’exploser cette fausse tête remplie de sang poisseux … acheté au rabais dans une boutique de farce et attrape. Ça à goût de fraise je crois ! Mais je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, je ne regarde pas, mais j’entends en tout cas, la musique qui se met à sauter, perturbée par son Bluetooth. Putain ! Bok commence à me gueuler dessus et j’ai envie de lui de se taire, c’est lui qui fait tout foirer. Faut faire genre l’air de rien qu’on peut le buter le cadavre. « Mais c’est ma mère ! » lui criais-je en agitant mon téléphone devant lui. C’est vrai quoi merde, on peut buter personne tranquille dans ce pays ! C’est quoi ça ! Je relance la musique du début. On repassera pour l’effet de surprise, mais l’ambiance est franchement trop glauque. Le vent dans les arbres, la nuit noir et les voitures qu’on entend au loin. Plongé dans l’obscurité de la nuit tous nos sens sont décuplés et en alerte. Je m’accroupis derrière le muret pour répondre au sms que j’avais reçu. C’est peut-être pas le moment c’est vrai, mais ça ferait louche si je ne répondais pas au sms. Genre en cas d’inculpation, je pourrais toujours prouver mon innocence en montrant un prélèvement de mon compte mobile. Vous avez affaire à un pro en serial killing. Soudain j’entendis Bok se débattre avec je ne sais quoi alors je bondis d’un coup de derrière le mur et eut une crise cardiaque en le voyant le visage tourné vers moi … IL EST DE DOS BON SANG !!! Comment il peut me fixer alors que je vois son cul !! Putain il s’est tordu le cou, possession LEVEL MAX là !! J’ai un mouvement de recul avant de me précipiter vers lui. J’hésite deux seconde à lui coller un coup de massue, mais depuis notre pacte du sac, je ne peux pas me résoudre à le laisser tomber comme ça. Je dois le soutenir. Je m’accroupis devant la tête pour tenter de tirer un peu dessus histoire de débloquer l’air qui permet de faire éclater la tête. Je me relève en attrapant ma massue et usant de toute ma force je tente de la soulever au-dessus de ma tête. Sans grand succès. PUTAIN. CONNERIE DE MASSUE TROP LOURDE. Je suis sûre que celle de Bok est moins lourde, il la soulève facilement. Question de fierté, je donne tout ce que j’ai, et miracle, dans mon élan je la soulève au-dessus de la tête, avant de me sentir partir en arrière. FUCK. Je lâche la massue avant de tomber avec et choppe le mannequin au sol pour le monter devant moi. « VAS Y FRAPPE LE » hurlais-je a Bokal en secouant le mannequin. Il ne lui aura fallu qu’un coup de poing pour que ce truc explose en pleine face. MERDE CEST DEGUEULASSE. Je relâche le cadavre qui tombe mollement à mes pieds et me tourne vers Bok en imitant le bruit de gorge à la the grudge. « haaaaaaa » je fais un pas vers lui tel un zombie avant de me tourner vers Lana et Seung Ho en espérant pouvoir leur faire peur encore. Mais c’est une petite fille et sa mère qui nous croise qui se mettent à hurler. Elles ont hurlés. J’ai pas compris. J’ai hurlé aussi. Et j’ai attrapé Bok pour qu’on se barre en courant. C’est trop flippant ici. Je récupère nos affaires en quatrième vitesse et je pars sans demander mon reste.