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Good mornin' ! (ft. Nora)

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Re: Good mornin' ! (ft. Nora) | Lun 9 Nov - 18:56
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Au fil des secondes, ma main finit par progressivement lâcher le visage de la jeune femme, se serrant à la place en un poing ferme pendant encore un instant. Je ne sais pas exactement ce que j'essayais de nous prouver, mais tout ceci me rendait un peu confus... la question de tout à l'heure concernant les hommes m'avait énervé plus que je le pensais et je n'avais pas tellement envie que quelqu'un pense que j'étais de ce bord-là, surtout pas elle. C'était peut-être la raison de ma réaction à l'instant, tiens. Nora s'était-elle vexée parce que je n'avais pas réagi, l'autre jour ? J'aurais peut-être du... mais c'était pas venu et à quoi bon se forcer ? C'est fou, tout de même... on avait passé un long moment sans éprouver le moindre souci relationnel et voila que depuis quelques mois, tout devenait flou, compliqué et fatiguant. Une sorte de lourdeur s'était installée, mais pourtant, nous faisions quand même comme si de rien n'était, ce qui n'avait aucune logique.

Un peu comme ce que je venais de faire.

Enfin si. Ma logique, c'était peut-être de montrer que je ne m'en fichais pas de tout et que j'avais un peu conscience des choses, sans pour autant savoir comment m'y prendre pour le faire. Les... relations humaines et moi, disons qu'on n'était malheureusement pas très à l'aise, l'un avec l'autre. Tenez, la preuve : je n'avais pas vraiment d'ami intime, pas de confident, aucune personne à qui je disais presque tout de ma vie, rien. Si j'en ressentais le besoin ? Non. Si je le vivais mal ? Non plus. Du moment qu'il y avait quelqu'un pour me faire rire la journée, le reste m'importait peu... je ne ressentais pas le besoin de parler. Enfin si, parfois, un peu, mais après quelques minutes à me concentrer sur une tâche spécifique, ça passait. Ce n'était pas tellement ce que les gens normaux avaient comme mode de vie, n'est-ce pas ?

Pendant plusieurs longues secondes, mon regard resta donc accroché à celui de Nora, après que je me sois un peu décollé de son visage et tout doucement, je relâchais alors le poing en retrouvant une respiration un peu plus calme, laissant place à un silence dans la pièce et dans ma tête. Pendant juste quelques instants, il y eut donc : rien. Le vide total, j'en entendais même mon coeur battre (bizarrement, je dirais), ce qui n'était pas arrivé depuis... non, en fait, ça n'était juste jamais arrivé et lorsque mon esprit reprit les commandes, je me rendis compte que j'avais ma main libre sur la joue de mon aînée. « ... »

En même temps, nous finîmes tout de même par nous redresser chacun de notre côté et je détournais enfin les yeux pour me mettre à masser mon poignet un peu beaucoup douloureux, tout à coup. Okay... ce qui venait de se passer, c'était juste... je ne sais pas, c'était... « C'est rien, ne t'en fais pas. » Je me forçais à sourire pour ne pas en venir à lui préciser que j'allais quand même passer à l’hôpital tout à l'heure pour m'assurer que le craquement que j'avais entendu un peu plus tôt n'était pas dû à une brisure de phalanges. Tiens, en parlant de cacher des choses, au fait... « Nora ? » Je détournais un peu la tête en fronçant les sourcils, histoire de combattre ma gêne. « J'ai pas envie que tu partes. » Allez savoir pourquoi je disais ça maintenant, j'en savais trop rien, mais je sentais que le temps allait m'être long, sans elle et sa manière de totalement me clasher quand on était avec les autres, bien qu'elle se montrait sous un tout autre jour lorsqu'il n'y avait que nous deux. C'était pour bientôt, non ? Après avoir lancé un air presque méchant vers la fenêtre, juste parce que je commençais à la ressentir, cette petite détresse et appréhension de la séparation à venir, je finis donc par m'approcher à nouveau de la jeune femme, puis la tirais dans mes bras en soupirant.
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Re: Good mornin' ! (ft. Nora) | Lun 7 Déc - 14:37
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Aucun mot n'aurait été assez fort pour décrire l'état dans lequel j'étais actuellement. Cet état dans lequel Hansoo venait de me plonger et dont il ne semblait pas vouloir me ressortir. Au contraire. Je fixai le Coréen durant plusieurs secondes. Secondes qui semblèrent durer des minutes. Je voulais recommencer. J'en étais arrivée à un point où j'avais besoin de sa présence physique auprès de moi. C'était le seul moment où je le sentais réellement avec moi. Le matin, juste nous deux, dans la cuisine. Le soir sur les toits, juste nous deux, encore. En réalité on avait que ces moments pour nous. Et je me devais d'en profiter. Je partais bientôt. Bientôt il se retrouverait seul, ou bien avec Kwansun mais pas sûre que Kwansun soit la meilleure des solutions. Ilsu pourrait peut-être le tenir.  Hansoo était un peu comme un petit frère que j'allais abandonner et que je voulais faire garder. Ne parle pas aux inconnus, fais confiance à personne, mange sainement, fais du sport, continue la danse, sois heureux. Ouais. Je sentais déjà ma détresse quant au fait que j'allais devoir m'éloigner de lui et de ses habitudes. Je ne le contrôlais pas mais j'avais ce besoin permanent de m'occuper de lui. Et même en groupe c'était dur. C'était dur de faire semblant de ne pas m'intéresser à lui. C'était presque dur de le voir avoir une vie sociale. Et pourtant c'est ce que je voulais. Je voulais qu'il s'ouvre aux autres. Et c'est ce qu'il faisait tant bien que mal. Même s'il le faisait maladroitement, même si je devais me prendre des remarques désobligeantes lorsqu'on était entourés, je sais qu'il faisait quand même des efforts. Et je crois que c'est aussi pour ça que je l'aimais. Car ces efforts, je les voyais. Ouais... Aimer. Ça devait être ça le mot. Ce putain de mot que j'aurai amplement préféré utiliser avec un autre prénom que le sien mais non. Non non et non. Dieu ou plutôt mon coeur en avait décidé autrement. Le coeur. Quelle pourriture.

Je n'insistai pas pour sa main. Il s'était peut-être pris un coup comme ça. Je hochai simplement la tête en ne lâchant pas ses yeux du regard. Puis finalement il m'annonça qu'il ne souhaitait pas mon départ. Tout ça en m'attirant vers lui. Je ne me fis pas prier et j'entourai sa taille de mes bras. Je ne voulais pas partir non plus. Ou du moins. Je crois que je ne voulais pas partir sans lui. Non en fait j'en étais même très sûre. « On se reverra... » je ne comptais pas partir comme ça. Et puis je comptais revenir, me réinscrire ici. Même si mon diplôme ne me servait à rien... Je voulais juste... Être avec eux. Avec lui. Pour encore quelques temps. Peu importe le prix de cette école. J'étais persuadée que toute cette amitié... Toutes ces rencontres faites en un an perdureraient si j'y mettais du mien. Et puis de toute manière je serai prête à tout pour le revoir. Pour ne pas qu'il m'oublie. Même deux jours... Trois semaines... Un mois. Même si j'avais le droit qu'à ça et bien je prendrais ce qu'on me donnerait. « Ne fait pas de bêtises pendant mon absence hein ?» fis-je en resserrant un peu plus mon étreinte contre lui. Je frottai doucement son dos d'une de mes mains. Il allait horriblement me manquer. Et pourtant cette impression de ne pas avoir tout accompli avec lui était bien présente. Il avait démontré une certaine preuve d'affection il y a quelques secondes. Sûrement la plus belle. Mais j'en allais presque à regretter son geste. Parce qu'il était en train de me retenir. A sa manière. Il me retenait ici. Dans son pays. Dans sa ville. Dans sa chambre. Dans ses bras. Il me retenait dans son monde. Et j'avais tout sauf envie d'en sortir. Attends moi . J'aurai pu le lui dire. Mais qu'il m'attende pour quoi au juste ? Je voulais être certaine qu'il sache que je ne l'oublierai pas. Qu'il était toujours coincé là. Quelque part dans cet endroit plus communément appelé le cœur. Je ne pouvais cependant pas lui demander de m'attendre. Je ne pouvais pas être égoïste à ce point. Je ne pouvais que partir et espérer qu'il reste comme il est.

« Quand je serai partie je veux qu'... » pas le temps de terminer ma phrase que la porte de notre salle commune grinça pour s'ouvrir et laisser passer quelques pyo dont Kwansun et le prez.  Au même instant je me détachai du jeune homme et fixai simplement ses cheveux évitant le plus possible de croiser son regard. Mon coeur battait de plus en plus fort. Comme s'il allait exploser d'une minute à l'autre.  Comme si je venais de faire une connerie et que j'avais peur d'être attrapée. « Bon tu ferais mieux d'aller te laver... tu sens bizarre en plus... » lui lançais-je avant d'attraper mon portable posé sur le fauteuil, prête à quitter le salon. « A plus tard...Bacchalau ». Nora ou l'art de dire au revoir en toute beauté. Nora la seule fille sur terre qui se faisait embrasser par un mec. Qui aimait ça. Et qui trois minutes plus tard le traitait de morue. Bon intéressons nous plutôt au hippie. Kwansun. Il allait pouvoir me sauver lui pas vrai ? Ah qu'il était chou même le matin. Bizarre qu'il se réveille si tôt. En même temps vu qu'on l'avait retrouvé à végéter sur le sol peut-être que son horloge interne s'était déréglée. Ainsi, je passais près de Kwansun pour glisser ma main dans ses cheveux en guise de bonjour puis je sortis de la salle commune,me demandant encore comment j'avais pu être si pitoyable. Tout ça parce que je m'étais retrouvée avec du monde autour de nous. C'était peut-être ça ma vraie phobie après tout. Même jouer au monopoly ça me demandait un effort surhumain pour devoir lui parler. J'avais peut-être peur. Peur qu'il se sociabilise un peu trop. Peur qu'il se fasse une tonne d'amis. Peur qu'il aime. 

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