dr feel good

Un soupir. Un sourire. Puis plus rien.


Je venais de raccrocher, suite à une petite conversation téléphonique avec Dong Gun. On était jeudi soir, et je savais juste que je le verrai dimanche, avant de lui dire à nouveau au revoir lundi. Il était fatigué, j'avais senti une part de lassitude en l'écoutant parler.  Je me demandais des fois, si il n'aimerait pas lâcher prise, abandonner tout ça. Et c'est triste à dire mais même si il le voulait, il n'en serait pas capable.  Moi j'ai eu la chance de pouvoir faire ce que je veux. Lui n'a pas eu cette opportunité. Ses jours sont consacrés aux trafic d'armes, de drogues, à recueillir l'argent des bains turcs.  Jamais il ne me dira quoi que ce soit mais c'est ça qui est splendide avec Dong Gun ; il n'a pas besoin de parler pour me faire des aveux. Tout est implicite, codé.   Et j'ai pris le temps de déchiffrer tout les codes pour aujourd'hui, le comprendre à merveille.


Depuis je me suis laissée tomber comme un pierre sur le sofa. Ce foutu cancer me lâchait pas, et je n'avais plus d'herbes pour rendre la douleur presque imaginaire, voir délicieuse comme ça pouvait arriver.  Les vertiges et les difficultés à marcher me reprenait,  et je savais jamais quoi faire. J'crois que c'est possible que j'ai la trouille de tout ça.  En passant un gant d'eau fraîche sur mon front, j'ouvris les yeux pour poser mon regard sur le téléphone fixe. Je savais qui appeler.. et j'espère égoïstement qu'il pourra, ou voudra prendre la peine de se déplacer pour moi. En plus de me sentir fiévreuse, je me sentais un peu seule ce soir.  Je me disais que j'avais qu'à tenir jusqu'à dimanche et j'aurais de la compagnie toute la journée, et une bonne partie de la nuit. Mais là, je pense juste à un regard à croiser, un sourire à échanger, à des éclats de rires qui pourraient s'entre choquer.    Ca aller autant égayer ma soirée qu'un cylindre de marijuana.  


Tout doucement, je penche le bras en clignant d'un œil pour atteindre le téléphone. Une fois celui-ci entre mes mains je m'arrête quelques secondes... Merde. J'avais pas le numéro en tête. J'l'avais peut-être enregistré dedans, vu que c'est loin d'être la première fois que je l'appelle... BINGO.


«  Ciao, Hyuk Jin ? C'est Bo Ja. Oh oui, ca va et toi ?   Dis moi, je crois que mes vertiges me reprennent et mes difficultés à marcher aussi. Ca te dérangerait de passer me voir ? J'aurais aimé que tu me rende visite de toute façon...

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

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Un long soupir passa mes lèvres, le sol était propre mais je ne pouvais m’empêcher de passer et repasser la serpillière sur celui-ci. Comme obsédé, il fallait que tout soit parfait. L’hôpital était silencieux, les infirmières se faisaient rares dans ce couloir et beaucoup de patients s’étaient laissés tenter par les bras de Morphée. Je devais passer dans quelques chambres, m’assurer que tout allait bien pour certains cas particuliers avant de nettoyer le sol une nouvelle fois. Je n’en étais pas obligé mais je savais que si je ne le faisais pas, j’y penserais toute la soirée, toute la nuit et le lendemain jusqu’à ce que je revienne et que je reprenne mon travail. Je n’en pouvais plus, je m’épuisais pour un rien, physiquement comme moralement et le pire dans tout ça, c’est que j’en étais conscient mais que je ne pouvais rien y faire. J’ai déjà essayé de faire des efforts mais en vain, c’était plus fort que moi, j’énervais mon entourage et je m’énervais moi-même. Pourtant, encore et encore, je passais la serpillière sur ce sol plus lustré que jamais.

Mes tâches étaient enfin terminées et j’étais lessivé. Un passage aux vestiaires et j’enfilai les vêtements que je portais en arrivant, que j’avais portés toute la journée. La seule chose que je voulais était de prendre une douche, me sentir propre et enfiler des affaires propres et qui sentent bon. Mon sac entre mes doigts et je saluais mes collègues de l’hôpital et certaines infirmières. Je me sentais bien ici, je n’avais aucune envie de rentrer au dortoir où un vacarme m’entendrait, où des vêtements sales traîneraient sur le sol et certainement une nouvelle dispute entre Tasyr et Dewei parce que l’un ou l’autre aurait passé l’après-midi trop longtemps loin de l’autre. Ce sont des perdus, ces deux-là. Ils se détestent et ne peuvent pourtant pas se passer l’un de l’autre. Mais soit, il fallait que je prenne mon courage à deux mains et bientôt, j’étais dans mon lit à essayer de trouver le sommeil qui me filerait encore entre les doigts.

Le moteur allumé, j’allais pour sortir du parking quand j’entendis mon téléphone sonner. Me penchant alors vers la sonnerie, je le pris pour voir le nom de Bo Ja s’afficher sur l’écran. Pendant un instant, mon cœur rata un battement. Heureux de voir son nom comme inquiet de ce qu’elle avait à me dire d’aussi urgent pour m’appeler. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes si ce n’était pas grave. « Bo Ja? est-ce que ça va? qu’est-ce qu’il se passe? vraiment? je sors de l’hôpital et j’arrive tout de suite ! » la laissant me répondre et finissant par un ‘à tout de suite’, un soupir de soulagement se fit entendre alors que je pris la route pour le centre-ville. Quinze minutes plus tard et je sonnais déjà à la porte de la jolie brune, une certaine inquiétude persistant tout de même malgré moi.

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Je suis une femme qui au fond est très heureuse. Sans mentir, je le suis. J'aimais un homme, peut-être plusieurs qui sait – un cœur n'est jamais réellement plein. Je jouis de ma passion, que je transmets à plus jeunes que moi. Je peux toujours fumer mes cigarettes favorites. En soi rien n'a changé. Je me sens toujours aussi pleine. Ce n'est pas mon genre de m'apitoyer sur mon sort. Un truc de Ha ça, je présume. Les plus malheureux d'entre nous ne l'ont même sûrement jamais avoué. Mais de toute façon moi je n'avais aucune raison de me plaindre. Parce que dans la vie je me suis toujours donner les moyens pour arriver à ce qui me rendrait heureuse. Dans la vie il y a ceux qui en ont le courage, et ceux qui n'en ont pas. La difficulté, ce n'est que du blabla. Rien n'est simple quand on est déterminé. Là est vraiment le problème ; on ne peut pas prétendre l'être. Mais c'est là qu'on reconnaît ceux qui le sont à ceux qui ne le sont pas. Ceux qui le sont agissent, sont acteurs. Ceux qui ne le sont pas, se trouvent des excuses, sont passifs. Et généralement, ils s'inventent des excuses en plus d'en inventer aux autres. Ca c'est être une forme de laxisme que j'ai du mal à comprendre, je le crains.


Tout le monde a connu des heures sombres. Entendons nous, tout est subjectif et jamais je n'insulterai le tourment d'autrui si il est différent du mien. Mais j'ai sûrement ce côté un peu dur qui m'oblige à penser que chacun de nous est assez grand et fort pour se débrouiller seul.

Quand j'ai eu ce foutu cancer – qui m'oblige ce soir à être affalée comme une vache sur mon canapé – je me suis sentie décomposée. Comme si on m'arrachait ma chose, mon truc à moi, ce qui occupait mes jours, et mes nuits quelques fois. Mais puisque j'ai décidé que tout irait bien, tout allait être bien. Quand j'ai eu ce maudit mariage arrangé qui m'a sorti de mes gonds, au point d'en devenir puéril, j'ai pris la même initiative. Je ne me suis pas persuadée que ma vie serait bonne : j'ai fait en sorte qu'elle le soit. Certaines choses se sont faite naturellement, pour le reste j'ai mis la main à la pâte et positivé.




Regardez, j'ai eu assez de force pour aller me prendre un cookie. C'est merveilleux non ? Enfin, blague à part. Mes vertiges me reprenaient vivement. Et je sais que j'aurais du aller directement à l'hôpital. Mais je n'aurais pas eu la divine compagnie, que Hyuk Jin allait m'offrir. Et cela me réjouissait, il est vrai. Soit, c'est un étudiant de la fac, soit je suis professeur. Mais il est de charmante compagnie et c'est surtout de ça dont j'avais besoin ce soir, outre les potentiels médicaments.


Après avoir englouti ma douceur, je voulus me lever pour en prendre une autre. Mon corps avait eu le temps de s'imprégner d'une flemme sans pareille, mais en m'appuyant sur le canapé je commençai à me lever. Mais quand j'entendis la sonnette de la porte, cela me motiva – en plus du cookie qui m'attendait sagement dans la cuisine. Alors en pinçant les lèvres je me déplaçai du plus rapidement que je pouvais en boitant un peu et me dirigeai vers la porte d'entrée que j'ouvris en affichant un tendre sourire. «  Tu as fais vite. Je suis contente de te voir. Entre donc, il fait trop froid dehors. » Je lui laissai la place pour rentrer, sans laisser la place au vent pour le suivre. Je fis doucement volte face, l'air probablement fatigué. « J'espère que cet appel ne t'a pas dérangé. Enfin je veux dire, que tu n'es pas là par obligation. » Je ris un peu en le regardant. «  Tu fais une sacrée tête. Rassure toi, tu n'es pas là en tant que bourreau, mais en tant que bienfaiteur. » Je me déplaçai un peu pour aller vers la cuisine. «  Tu veux boire quelque chose ? Tu as mangé ? »

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.