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Technology | Dim 22 Nov - 13:07
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Raphael était devant le Kurss. Un bâtiment plus petit que ce qu’il avait supposé lorsque ses quelques contacts coréens lui en avaient parlé. A ce qu’ils en disaient, l’endroit était favorable au jeu, à l’alcool, à la bonne compagnie… Entre autres choses quoi. Un lieu qui cumulait à la fois tout ce qu’il avait pu aimer par le passé et tout ce dont il avait essayé de se ranger par la même occasion. Est-ce que Raphael voulait remettre le couvert ? Pas nécessairement. Des bars, il en avait vu d’autres depuis quelques mois qu’il était en Coréen. Il avait prit ses petites habitudes si l’on peut dire et le style de l’établissement n’était pas exactement celui dans lequel Raphael passait le plus inaperçu. Disons que la tendance gruge tolérait difficilement les complets trois pièces et sur mesure… Alors même s’il avait laissé tomber le petit gilet entre sa chemise et sa veste, Raphael n’était pas dans le thème.

Qu’à cela ne tienne, il ne venait pas forcément pour y mettre les pieds dès ce soir. Une autre fois peut être s’il était d’humeur. Les bureaux de son nouveau cabinet étaient tous proches et c’était là le principal point fort du Kurss. Ce qui l’avait amené jusqu’ici pour jeter un œil. Raphael pouvait passer des nuits blanches à son bureau lorsqu’il s’y trouvait et qu’il ne décidait pas de les faire à son domicile ! Ce genre d’établissement pouvait avoir son charme à chaque heure indue de la nuit. Bref.

Il est sur le point de quitter les lieux en renonçant même à entrer pour jeter un œil à l’intérieur. Il reviendrait plus tard boire un verre éventuellement. En « civil » d’abord pour tester la température et si ça lui semblait bien, Raphael reviendrait en complet voir la chaleur ou la froideur avec laquelle il était accueillit ! L’indifférence serait encore mieux : il venait dans ce genre d’endroit pour décompresser et lorsque ce n’était pas le cas, il faisait un effort pour ne pas être en costume quoi. Toujours est-il qu’il est sur le point de quitter donc lorsque son regard accroche une longue silhouette qui s’extirpe du bâtiment par la sortie de service. Grand même si pas autant que lui, fin mais pas sans carrure (la Corée lui inculquait tout un nouveau modèle de stature depuis son arrivée, homme comme femme) et dont les enjambées longues le font passer devant lui sans même s’arrêter. L’inconnu a un bref regard pour lui en passant tout proche, regard sombre contre regard clair. Une différence notable bien que leur chevelure mi-longue leur avait avant ça donné un point commun.

Le type avait l’un un peu sévère sur la tronche qui ne motive pas grand monde à lui dire spontanément bonjour sûrement. Du coup Raphael s’abstient lui aussi. Du moins jusqu’à ce qu’il entende quelques jurons –ou ce qui y ressemblait- derrière lui. L’avocat s’arrache donc une bonne fois pour toute à la contemplation de l’endroit pour se retourner sur l’inconnu qui s’était arrêté de marcher près du trottoir, secouant son cellulaire comme si ça avait pu arracher l’énergie de la batterie qui se serait agglutinée ça et là dans les coins histoire de tout rediriger vers le centre nerveux de l’appareil. Parce que oui : il semblait définitivement mort. L’écran d’habitude si scintillant de ce genre d’appareil restait résolument noir entre les mains du jeune homme.

Pendant un instant Raphael songe simplement à quitter sans rien dire ni faire. D’ailleurs il en prend un peu ce chemin, se dirigeant vers sa voiture –luxueuse mais sans outrance- clef en mains. Et puis sans trop savoir pourquoi, peut être pour éviter une quelconque culpabilité, l’Américain bifurque un peu pour se rapprocher du type qui s’énervait toujours un peu sur son appareil même s’il semblait résolu à ne plus le faire fonctionner. D’une poche il tire son propre cellulaire, en déverrouillant l’écran avant de le tendre à l’homme.

« Si ça peu… »

Bug. Comment on disait « dépanner » en coréen ? Bah… Raphael néglige la question pour utiliser un mot passe partout :

« ...Aider. »

De toute façon à son avis, il s’agissait purement et simplement d’une expression qui n’avait pas forcément de sens une fois passer dans cette langue. Et montrant d’un petit mouvement de tête le Kurss :

« Ils n’ont pas le téléphone ? »

Il devait être un employé vu d’où il venait non ? Peut être que c’était juste la prochaine étape et qu’il était arrivé pendant la transition. En tout cas :

« La batteries sont toujours trop petits. »

Oui, il savait qu’il avait des lacunes dans la langue mais il faisait des efforts pour la parler au moins. Et puis la pratique, il n’y avait que ça de vrai pour s’améliorer n’est-ce pas ? Alors à côté de ça, le féminin et le pluriel, pour le moment...

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Re: Technology | Mar 24 Nov - 7:33
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Les journées savaient être longues depuis que Ryuhei avait commencé à se reprendre en mains et parfois, il se demandait s’il faisait vraiment bien... C’était plus simple de se laisser aller et d’éviter autant que possible les conséquences qui suivaient. Ce soir était justement un de ces soirs où il songeait à laisser tomber les cours, à trouver quelque chose de plus fort que les deux joints qui traînaient dans le fond de la poche de son jeans... Là, ce qui l’empêchait d’en sortir un, c’est qu’il était présentement au boulot. Le Kurss, un bar très branché que la jeunesse coréenne appréciait tout particulièrement. Lui n’y faisait rien de très glam, néanmoins. Il était là pour s’occuper de la maintenance de l’endroit et dieu sait qu’il ne chômait pas. Drains bouchés, contenu d’estomacs régurgités, prises de courant hors service... Il était femme de ménage, électricien, plombier et plus si affinité. C’était épuisant parce qu’ils étaient en sous-effectifs, comme souvent pour les boulots payés une misère.  Et qu’il devait être partout à la fois. Dire qu’avant, ça avait été son univers. Maintenant, il voyait l’autre facette de la médaille et ça ne lui plaisait guère ! Au moins, ça ne lui donnait plus envie de sortir dans les bars non plus.

Il venait de terminer, il était rompu de fatigue et il se sentait tout juste bon pour aller s’écraser chez lui et dormir... un gros quatre heures s’il avait un peu de chance. Il avait un cours incroyablement tôt demain. Sortant son portable de la poche de sa veste, Ryuhei baisse le nez dessus. Il avait promis d’appeler un copain à sa sortie du Kurss, une longue histoire. Sauf que la batterie est morte et là, il pousse un petit juron bien senti en portugais. Quelle merde ! Rien ne fonctionnait jamais dans sa vie, bordel. Enfin, jusqu’au moment où une belle voix bien masculine se fait entendre. Et quel accent à couper au couteau ! Lui-même en avait forcément un en coréen, puisque ce n’était ni sa langue maternelle, ni celle de son père qu’il avait appris en même temps que le portugais. Mais jamais à ce point ! Il se retourne vers le type... et ouch, quoi. De ça, on n’en faisait clairement pas au pays du matin calme. Ni dans celui du soleil levant, si vous vouliez son avis. Grand, plus que lui ce qui était terriblement rare ici. Blond, barbu, taillé comme un mannequin et à la peau blanche. Il devait avoir un succès fou ici. Parce que non, la Corée n’était pas si fermée qu’on l’eût cru. Il y avait énormément de curiosité envers les étrangers puisqu’on en voyait peu.

Il n’y avait pas que l’accent qui peinait, hein... L’homme avait vraiment du mal avec son coréen, ce qui fait fatalement arquer un sourcil à Ryuhei. Ok, oui. Il jugeait et c’était super mal. Cet homme faisait l’effort d’apprendre une langue étrangère et même de venir dans le pays concerné ! Mais, il avait lui-même tant de facilité en langues... Enfin, peu importe. Il prend finalement le cellulaire sans dire mot, composant le numéro de son ami. Il le porte à son oreille. Son regard bridé ne quitte pas une seule seconde le visage agréable de l’étranger alors qu’il parle brièvement à son copain, en japonais puisque ce dernier n’était pas Coréen lui non plus. Puis, il raccroche et rend le téléphone à son propriétaire. Voilà une bonne chose de faite.

« Oui, mais si je remet les pieds là-dedans, je hurle. », déclare d’abord simplement Ryuhei dans un anglais irréprochable. Peut-être avait-il jugé à tort que c’était la langue maternelle de l’homme mais généralement les gens qui se fendent d’apprendre le coréen parlent au moins l’anglais, non ? Toutefois, son accent dans cette langue est plus marqué qu’en coréen, puisque les sons y sont beaucoup plus durs. Un accent bien portugais qui lui fait rouler les « r » avec passion et pose quelques accents toniques où il ne devrait pas y en avoir. « Je ne suis pas ici pour m’amuser. Je travaillais et là, j’ai bien mérité de ne pas y remettre les pieds, je crois. »

Il a un rire bref, pas sans joie mais pas non plus très engageant à la suite. D’ailleurs, il ne prend pas des gants inutiles à la suite.

« Trop petites. Des batteries trop petites. Pas petits. », reprend Ryuhei sans non plus être railleur. Cet homme voulait s’améliorer, non ? Il a un regard pour les vêtements fort chics. Tiens donc... ça lui donnait une idée. Tendant une main, il se présente. « Ryuhei Hasegawa. Moi non plus je ne suis pas fan de mettre le nom de famille devant le prénom. Tu es ? »

Et parce que l’habillement de l’homme le laissait croire, il demande directement :

« Tu es venu en voiture ? Je ne cracherais pas sur un peu d’aide supplémentaire si tu n’es pas attendu. Et en même temps à cette heure, laisse-moi en douter. »

Un sourire étire finalement les lèvres du jeune homme, qui se fait malgré tout un peu plus amical finalement. Oui, il savait ! Il mettait un peu l’homme au pied du mur pour qu’il le raccompagne mais on a rien sans forcer un peu la note, dans la vie !
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Re: Technology | Mar 24 Nov - 15:33
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Difficile de ne pas comprendre qu’il avait écorché la langue tandis que l’homme en face de lui lui sert un petit regard qui en dit long à ce sujet. Bon. Mais Raphael ne se dégonfle pas, gardant une contenance qui lui est toute naturelle. Il était à peu près certain que même si le message était passé de manière bancale il avait quand même été comprit et dans l’état… C’était le principal ! Quoi qu’il en soit, celui-là aussi semblait venir d’ailleurs. Ou au minimum il était bilingue d’une autre langue asiatique, vu comme ce coup de fil sonnait à ses propres oreilles. Bon, en espérant quand même qu’il n’ait pas appeler au Japon ou en Chine. Pas que l’argent était un problème et que donc un appel à l’international lui coûtait un bras mais dans un pays si respectueux de la politesse et de certaines traditions et vertus (dépassées ailleurs dans le monde) s’aurait été briser le mythe !

La surprise qui suit est cependant beaucoup plus intéressante et agréable ! C’est un anglais parfait qui était venu à ses oreilles ! Bon, parfait grammaticalement et tout ça… Mais avec un accent tout droit sortit d’un pays latin, il reconnaissait là un accent peut être espagnol… Il n’était pas expert mais c’était une impression tenace quoi. Quant à l’information qui suit, elle n’est en revanche pas une surprise ! Vu l’endroit par où ce type était sortit, il y avait peu de chance pour qu’il soit simplement client de l’établissement !

« Hé bien, la curiosité me pousserait bien à te demander combien de langues tu maîtrise ? »

Lui-même ne se trouvait pas à plaindre avec son anglais et son français parfait ! Son coréen pêchait mais il faisait des progrès à vue d’œil ! En même temps il baignait dedans à présent et le reste n’était qu’une question de motivation à l’instant T. En tout cas c’était bon de pouvoir se faire comprendre et comprendre les autres sans devoir ruser ou trop y réfléchir !

Raphael se fait corriger sur les quelques fautes de langages qu’il avait eu et il répète une fois ou deux. D’abord avec application puis de manière un peu plus songeuse tandis qu’il essai simplement de caser ça dans un coin de sa mémoire. Le système du perroquet était encore un truc qui faisait ses preuves de toute façon.

L’autre se présente et Raphael vient saisir la main tendue pour la serrer. Il a un sourire amusé tandis que Ryuhei profite des présentations pour lui signaler subtilement quel était son prénom. Qui plus est, c’était un peu comme lui dire ouvertement « moi non plus je ne viens pas d’ici » hein ! Mais vu le prénom et le nom :

« Japonais ? Non… »

Il y avait toujours cet accent et au Japon, pour autant qu’il sache, on plaçant également le patronyme en premier. Bah… Histoire d’être poli, donc :

« Raphael Bennett. »

Ryuhei lui demande ensuite carrément un lift, ce qui lui fait arquer un sourcil ! Hé bien ! Ce type là était plutôt cash dans son genre hein ! Ca lui semblait super bizarre, dans ce pays où les gens avaient une pudicité naturelle niveau interactions sociales. Pas tous… Mais une majorité quoi. En fait, ils faisaient rarement dans la demi-mesure ici et étaient souvent ou bien très réservés ou complètement débridés, sans mauvais jeu de mots !

« Dit donc tu n’as peur de rien. »

Il était un étranger rencontré au milieu de la nuit et Ryuhei était prêt à monter en voiture avec lui ! Et pour taquiner :

« Tu es voleur de voiture pour arrondir tes fins de mois peut être ? »

Raphael a un petit sourire amusé, montrant finalement sa voiture. Il ne craignait pas trop une attaque, par excès de confiance, stupidité ou instinct, peu importe.

« Et il faut déposer sa seigneurie dans quel coin ? »

C’était bien la première fois qu’on le prenait pour un taxi mais bon ! La situation jouait en la faveur de Ryuhei : il trouvait ça craignos de laisser quelqu’un sur le bord du chemin au milieu de la nuit !

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Re: Technology | Lun 30 Nov - 5:15
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Ryuhei a un petit sourire en coin alors que le cellulaire passe de sa main à celle de l’étranger. Leurs deux épidermes se frôlent par le fait même, révélant une chaleur agréable du côté de l’homme alors que lui-même avait les extrémités déjà fort fraîches de par la températures extérieure. Visiblement, il avait piqué la curiosité de l’Américain... ou Européen ? Il la lisait dans les beaux yeux bleus. Ici, c’était une couleur prisée. Plusieurs ne se gênaient pas pour porter des lentilles qui donnaient un résultat identique à celui qui était pourtant naturel chez l’homme qui se tenait devant lui. Son propre regard devait présentement être un peu trop soutenu, mais ce genre de considération n’étaient pas de celles qui affectaient vraiment la timidité quasi inexistante de Ryuhei. Et visiblement, l’homme n’était pas vraiment gêné non plus quoi qu’il ait de belles manières. Ce n’était pas pour déplaire à Ryuhei sur le papier. Et pourtant, ça lui rappelait un monde dans lequel il n’avait plus mis les pieds depuis longtemps et qu’il méprisait.

Pas assez pour ne pas se faire une idée par lui-même néanmoins et l’amusement se peint sur ses traits alors que la question lui est posée.

« J’ai eu un peu de chance à ce niveau. J’ai été aidé par la génétique. », commente d’abord simplement l’homme qui malgré plusieurs défauts, savait malgré tout rester assez modeste en règle générale ! Mais il connaissait sa juste valeur et c’était quelque chose de précieux, non ? « Quatre. Mais l’anglais et le coréen ne sont pas mes langues maternelles. Tu le parles... »

Il a un moment de silence, haussant les épaules.

« ...Correctement. Ça fait longtemps ? », demande-t-il finalement, s’intéressant aussi à l’homme en face de lui. « D’où est-ce que tu viens ? Les yeux bleus sont généralement artificiels ici, tout comme les cheveux blonds. Tu dois être dévisagé allègrement dans la rue. »

Il savait déjà que c’était le cas. Les Coréens étaient terribles pour ça. Ils n’avaient même pas honte de prendre des photos ou de pointer du doigt. Mais c’était une autre culture et ce n’était pas de l’irrespect de leur part, juste de la fascination. Le pays était encore très fermé. Lui-même avait pu le remarquer alors qu’il n’avait pourtant pas les traits de sa nationalité principale sur le visage si ce n’est un teint plus doré que la majorité japonaise. Quoi qu’il en soit, cet étranger-là mettait du coeur à l’ouvrage et répétait déjà avec application les quelques mots qu’il avait corrigé. Mignon. Quant à être Japonais, il a un rire bref.

« Tu es assez futé. Ça change des gens qui traînent habituellement dans le quartier à cette heure. », fait remarquer Ryuhei. Il humidifie ses lèvres, tic nerveux alors qu’il songe au fait que lui-même appartenait généralement aux gens louches qui traînaient dans les rues à pas d’heure. Mais finalement, il explique brièvement : « Je suis Brésilien. Mon père est Japonais et j’ai hérité de ses traits et de son nom. Généralement, ça suffit à confondre les gens. »

De toute façon, la voiture lui est montrée au milieu de quelques moqueries sans méchanceté. Mais ça lui fait lever les yeux au ciel ! Le jeune homme va rapidement jusqu’à la sublime voiture. Eh bien... cet homme avait les moyens, hein... Il glisse ses doigts contre la carrosserie en la contournant, puis tire sur la poignée, mais la portière ne bronche pas d’un centimètre.

« Eh bien, tu l’ouvres ? », s’impatiente Ryuhei en poussant un petit soupir ! Il avait hâte d’être au chaud et d’entendre cette petite beauté ronronner. De voir la ville défiler sous ses yeux sans que ce soit dans un habitacle partagé par une cinquantaine de personnes. Bref, à chacun son petit plaisir. Raphael, puisque c’est son nom, déverrouille et Ryuhei entre rapidement. Il boucle sa ceinture, puis se calle contre le siège en cuir. Et lorsque le caucasien est là lui aussi, il fait remarquer : « Monsieur se permet de belles choses. Qu’est-ce que tu fais dans la vie pour avoir ce genre de luxe ? La voiture, le complet... et visiblement le gym. »

Il avait remarqué la silhouette parfaite de cette petite beauté, hein ! Il observe un moment le paysage, puis tourne finalement la tête vers le bel homme, admirant son profil olympien.

« Pas de femme, par contre. Ou alors tu as des choses à cacher quand tu sors à des heures impossibles. », déclare soudainement Ryuhei. Pas timoré, non... Mais il n’y avait pas d’alliance à ce doigt-là. Quoi qu’il en soit, à propos de sa destination, rien de plus simple : « L’Université de Yonsei. Tu connais ? Attends... »

Ce disant, il se penche pour commencer à pianoter habilement sur le GPS. C’était le talent inné des jeunes maintenant, sûrement...! La technologie n’était pas un mystère pour eux .
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Re: Technology | Jeu 3 Déc - 6:37
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Le moins qu’on puisse dire c’est que Ryuhei avait les mains froides. Il venait pourtant tout juste de sortir non ? Peu importe, certaines personnes étaient comme ça et dans le cas présent ça l’encourageait juste à ce pas laisser ce joli minois se les geler dehors en rentrant à pieds ou en allant attendre un bus qui passerait dieu sait quand. En revenant au regard du jeune homme, Raphael peut constater qu’il est l’objet d’un certain détail dont il avait une relative habitude. Il n’était pas vraiment taillé dans le même bois que les gens d’ici et si pour lui tout ce pays était exotique, pour le pays en question c’était lui qui portait la marque de l’exotisme. De fait il se contente de sourire, amusé parce que réaliser qu’il s’était fait prendre la main dans le sac ne semblait pas troubler l’homme outre mesure !

Quoi qu’il en soit il finit par avoir une réponse à propos des langues parlées par Ryuhei et une surprise agréable se peint sur son visage ! Ce n’était pas rien de maîtriser quatre langues, surtout que dans le cas de Ryuhei « maîtriser » semblait être le mot juste. Et avec les précisions qui suivent à propos de cette question de génétique, Raphael se renseigne :

« Anglais, coréen, japonais et… Portugais c’est bien ça ? »

Honte à lui, il devait admettre n’être pas certain de la langue officielle du Brésil. En tout cas il fallait admettre que cette partie de sa génétique n’était pas celle qui sautait le plus aux yeux effectivement ! Quoi qu’il en soit, vu l’accent, c’était elle la langue maternelle. Ryuhei compliment de manière légère son coréen et Raphael rigole.

« Je parle anglais et français. Mais je suis un peu flemmard je suppose sur le coréen. Au moins cette immersion me permet d’améliorer ce point précis. »

Difficile de faire autrement ! Et c’était d’autant plus vrai que parfois, ses interlocuteurs coréens qui voulaient bien faire en lui parlant anglais le prenaient vraiment au dépourvu tant il avait du mal à comprendre ! Raphael se demandait parfois s’il était aussi incompréhensible en coréen !

« Ca fait environs un an que je l’apprend. Je suis canado-américain. »

Quant à se faire dévisager, Raphael ricane en acquiesçant, admettant :

« Parfois c’est un peu gênant, d’autres fois c’est plutôt flatteur. Ca dépend des circonstances. »

Mais puisque de toute évidence Ryuhei n’était pas coréen de souche ni rien, il lui renvoi sa question :

« Ca fait longtemps que tu es en Corée toi ? »

Raphael rattrape son retard sur Ryuhei qui bougonne un peu pour qu’il ouvre la centralisation des portes et Raphael lève les yeux au ciel en appuyant sur son clip, ouvrant lui-même la portière avant de sa voiture pour s’installer derrière le volant. Il ne manquait pas d’air celui-là ! Encore qu’il préférait ça à certains caractères trop timorés, sans aller jusqu’à prétendre qu’il aimait les grognon, parce qu’il avait ses limites quoi.

C’était quand même amusant d’avoir lié connaissance avec ce type là. Ils ne se ressemblaient pas vraiment mais avaient assez de points communs pour que ça accroche semblait-il. Et puis il n’était pas désagréable à regarder lui non plus hein ! Il n’avait pas cette espèce de gaine qui enserrait la plupart des coréens. Oui bon… Peut être que c’était juste parce qu’il ne l’était pas, justement… ! Ryuhei remarque ses efforts en salle de sport et répondant d’abord à ceci, Raphael explique :

« C’est un hobby en plus d’une façon de garder une belle image. J’ai de la chance. »

Parce que lorsqu’on n’était pas amoureux du sport, en faire pour maintenir la forme pouvait se transformer en torture !

« Je suis avocat. Je suis en train d’ouvrir mon cabinet un peu plus haut. Je suppose que je ne suis pas mauvais dans mon genre. »

Il était modeste mais savait reconnaître ses valeurs lui aussi ! Nouveau point commun sans doute ! Encore que parfois il arborait une attitude beaucoup plus narcissique mais c’était souvent pour impressionner de manière toute stratégique au milieu d’une affaire.

Ignorant un instant le fait que Ryuhei soit venu regarder son annulaire, Raphael demande à propos de l’université :

« Tu es étudiant alors ? En quoi ? Tu as du mérite de travailler si tard. Demain tu as cours ? Ca va manger du zombi au p’tit dej’. »

Vu la brute de travail qu’il pouvait être, il ne pouvait pas vraiment faire la moral à ce sujet mais au pire ce n’en était pas une ! Et pour en revenir à une quelconque alliance manquante :

« Plus de femme. »

Il se devait de préciser de cette façon. Non pas qu’il ait honte de son divorce pour ne pas l’appeler comme ça mais ce n’était pas son sujet préféré forcément. Ca restait un échec dans sa vie et même s’il s’était bien relevé de ça et malgré tout son aplomb, il avait quand même mit des tas de kilomètres entre elle et lui, un peu à cause de ça. Du moins en partie.

« C’était une information très importante ? »

Et rieur :

« Tu as peur que je t’agresse ? »

Il en rigolait parce que c’était Ryuhei qui s’était invité alors même si leurs deux gabarits n’avaient rien de semblables (mais Ryuhei était d’une silhouette différente d’ici, en quelques sortes) il avait plus le profil de l’agresseur sur le papier !!


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Re: Technology | Ven 4 Déc - 5:09
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Ryuhei acquiesce brièvement à la demande de précisions. Il savait qu’on confondait souvent la langue officielle au Brésil avec l’espagnol et ça l’énervait quand même assez quand les gens insistaient à ce sujet. Alors c’était tout à l’honneur de Raphael de ne pas s’être planté et surtout d’avoir manifesté un petit doute plutôt que d’affirmer tout de go qu’il parlait une autre langue ! Par contre, son intérêt est aussitôt piqué. Le français, c’était vraiment une belle langue. Il ne distinguait pas de difficultés dans la façon de parler anglais de l’homme mais pour le coup, il n’était plus trop certain de sa langue maternelle.

« J’adore le français. », mentionne brièvement Ryuhei tout en glissant ses mains dans les poches de son jeans. Il avait toujours l’air décontracté, même quand on essayait de lui faire enfiler un complet sur mesure. C’était vraisemblablement tout le contraire de Raphael, mais il n’avait pas l’air coincé des hommes venant d’un milieu aisé non plus et ça aussi c’était un bon point pour lui. Bref...! Ryuhei se fait donc un peu curieux. « Le français, c’est ta langue maternelle ? »

Quant au coréen, ça ne faisait malgré tout pas si longtemps que ça et il le parlait assez pour être compréhensible, quoi ! C’était quand même un peu étonnant qu’il ait décidé d’ajouter cette corde à son arc, d’ailleurs. Mais il ne pouvait pas vraiment parler à ce sujet puisque lui-même l’avait fait pour des raisons certes bien présentes, mais assez aléatoires malgré tout !

« De toute façon, le coréen n’est pas une langue qu’on apprend sans immersion. Ce n’est pas comme l’anglais... l’aspect culturel est bien plus important. », convient finalement Ryuhei tout en haussant un peu les épaules. « J’ai toujours l’impression que c’est davantage le cas des langues asiatiques d’ailleurs. Quand j’allais au Japon, on se moquait souvent de moi en prétendant que j’avais la façon de parler d’un gamin de cinq ans à cause d’expressions ou de formulations simplistes que j’utilise. Pourtant, je comprends tout et même que j’ai appris à la lire... »

Vu son air grognon, ce n’était pas nécessairement dans ses meilleurs souvenirs ! Mais bon, ça avait été très important pour son père alors il avait dût s’y mettre en même temps que le portugais. Ça aurait pu être pire si le vieux avait eu une bulle pendant son adolescence... Il comprenait à propos des Coréens parfois pas assez timorés sur certaines choses. Ils s’installent dans la voiture et Ryuhei se contente d’observer un peu le paysage qui défile un moment tout en soutenant la conversation. Habituellement, il s’ennuyait rapidement à discuter avec les gens. C’était comme ça... ils ne captaient pas vraiment son attention, ni ne piquaient sa curiosité. Mais Raphael, oui.

« Le Canada... J’y suis allé une fois. J’avais six ans. Je me souviens juste que c’était dans une station de ski dans l’ouest. », murmure lentement Ryuhei, songeur. Finalement, il répond aussi à l’homme quant à la durée de son séjour. « Ça fait seulement trois mois... Au départ pour la musique. Mais finalement l’industrie ici est trop malsaine. Alors j’ai décidé de... je sais pas... »

Il y a un moment de silence. D’hésitation aussi, peut-être.

« Me reprendre en mains, je suppose. »

C’était un sujet un peu délicat. On ne pouvait imaginer à quel point tant qu’on ne savait pas ce par quoi il était passé et ce qu’il continuait de faire encore. Mais finalement, son regard en revient au superbe profil de l’Américain. Il a un petit sourire en coin à propos du sport qui serait un hobby, convenant du fait que ça lui permettait de soigner son esthétique, hein !

« Ça te réussi bien. », convient simplement Ryuhei, spontané, mais étonnamment aussi posé dans sa façon d’amener ce genre de propos. En même temps, ça ne devait plus surprendre Raphael d’avoir ce genre de compliment, non ? Quant au métier de l’homme, il a un petit soupir. C’était quand même étrange de soudainement quitter le ghetto pour renouer avec un milieu qui l’avait vu grandir... « Avocat... Ça explique le charisme. Et le complet, je suppose. »

Du bout des doigts, Ryuhei pianote un peu contre la boîte à gants, au rythme de la musique qui passe à la radio. Musique assez basse puisqu’il l’avait à peine remarquée. C’était plus un geste spontané, cliché de ces batteurs qui utilisaient leurs couverts au resto pour créer une petite mélodie et qui énervaient si souvent leurs copains avec ça ! Il était un peu ce genre-là aussi ! L’homme lui pose quelques questions sur lui. C’était agréable d’avoir une conversation à double-sens, ce qui était somme toute assez rare de nos jours.

« Mathématiques appliquées. », répond Ryuhei sans grande émotion. Il aimait les maths comme il aimait les langues, mais bon... Il ne savait même pas ce qu’il allait faire de ça. « Ça va. J’ai fait pire que ça ces dix dernières années. En comparaison, je suis sage maintenant. »

Ce qu’il n’était pas toujours bien sûr. Parfois un cachet d’ecstasy se posait contre sa langue. D’autres fois, une ligne de poudre blanche créait son enfer. Mais... c’était peut-être un peu mieux ces temps-ci. Encore que les choses lui échappaient un peu cette dernière semaine. Ryuhei en revient à l’homme qui parle un peu de son divorce. Forcément, il pense à ses parents. Et c’est songeur quoique sans juger que Ryuhei pose à nouveau une question relative à ce fameux divorce.

« Tu as des enfants ? », demande-t-il, parce que ça aurait pu être le cas. Raphael semblait avoir l’âge pour ça, non ? Il espérait quand même que ça ne soit pas le cas. Il se rappelait encore de son père qui décidait de repartir au Japon, le laissant entre le choix déchirant de rester au Brésil et de le perdre ou de le suivre et de perdre tout ce qu’il avait toujours connu. Ça le frustrait. « À ce stade-ci, je suppose que ce n’est pas très important. Et je suppose que ça ne le deviendra même pas, mais ne sait-on jamais. »

Parce que les hommes comme Raphael Bennett ne traînaient pas avec la racaille. Quant à cette peur de l’agression, étonnamment, ça fait rire le si sérieux Ryuhei ! Il observe son vis-à-vis, se sentant soudainement plus détendu. Et ça se lisait sur ses traits. C’est rare qu’on arrive à le dérider de la sorte. Ce type était vraiment unique.

« Habituellement, c’est moi qu’on considère comme de la mauvaise graine. », fait-il remarquer. Ça faisait changement et ce n’était pas désagréable ! Mais bon, franchement : « Non. J’ai déjà cassé la gueule de mecs aussi balèzes que toi. Ça me fait pas peur. »

Et il ne se vantait pas, ça devait être apparent. Il ne faisait que mentionner des faits avérés. Il y a un petit silence... mais finalement, Ryuhei s’ouvre étonnamment un peu.

« Ça parait pas, mais je viens d’un milieu comme le tiens. Les complets, les BMW, les cocktails... j’ai grandit là-dedans. », admet-il finalement, à nouveau sérieux. « C’est tellement superficiel. Mais finalement, la rue, les bagarres et la drogue, ça l’est tout autant... Quand on fuit, ce qu’on cherche à fuir nous rattrape toujours. J’espère que t’es pas ici pour fuir, toi aussi. »

Ça ne fonctionnait jamais. Et ce n’était peut-être pas plus mal, dans le fond. Parce que ça permettait de grandir...
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Re: Technology | Mar 8 Déc - 7:04
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Lui aussi. Ca leur faisait un nouveau point en commun sans doute. En revanche lorsque Ryuhei pousse sa chance jusqu’à lui demander s’il s’agissait de sa langue maternelle, ça amène un peu de réflexion chez Raphael !

« On peut dire ça comme ça. »

Il a un petit rire amusé avant d’expliquer :

« Ma mère est québécoise francophone. Mon père New-Yorkais de souche. »

Du coup c’était sa langue « maternelle » au sens le plus littérale quoi. Mais Ryuhei ayant des origines multiples lui aussi il devait un peu comprendre ce que c’était. Raphael avait un niveau de français et d’anglais quasi équivalent. Il aurait pu en perdre un peu mais d’avoir épousé une francophone l’avait sans doute aidé à en garder, au contraire !

Quant aux langues asiatiques qui avaient un aspect très culturel, Raphael grimace en acquiesçant, bien d’accord avec ça ! Il avait plein d’exemple en tête pour illustrer ce fait mais Ryuhei s’en charge tout seul, en rapport avec le Japon. Lui qui parlait français ne devrait pas se permettre d’en placer une à propos des langues difficiles à apprendre certainement mais le fait était que les subtilités des langues asiatiques (ou parlons simplement du coréen dans son cas) lui causaient parfois de vrais maux de tête ! Les différents niveaux de politesse, les terminaisons qui changeaient selon à qui on s’adressait, la façon de parler pour les hommes…

« Par chance les gens sont plus indulgents avec moi. Toi en revanche on doit en attendre un peu plus de toi j’imagine. »

Parce qu’il était typé asiatique.

« Pour être honnête la plupart des gens pensent que je ne parle pas du tout coréen. Alors au lieu de remarquer que je le parle mal, ils s’étonnent plutôt de constater que je le parle tout court ! »

Mais bon, Raphael aspirait à plus que ça forcément. Ca allait devenir une langue d’affaire pour lui. Il ne pourrait pas éternellement traiter en anglais même si par chance elle était très fréquente dans le droit international. Ce n’était juste pas son domaine de prédilection… Disons que ça ferait la job en attendant.

Et comme Ryuhei semblait un peu renfrogné, ce qui était assez drôle en soit même s’il comprenait sa frustration, Raphael ajoute de manière sincère :

« Moi j’admire beaucoup les polyglottes. Puis ceux qui font des réflexions sont généralement ceux qui ne parlent que la langue dont ils ont hérité à la naissance, paradoxalement. »

Alors leur opinion était finalement moindre à ses yeux. Ils embrayent cependant sur le Canada et lorsqu’il est question de ski à l’ouest, la première station qui vient en tête de Raphael c’est :

« Whistler ? »

C’était un endroit magnifique. Il y était plusieurs fois allé lorsqu’il s’était octroyé (ou qu’on l’avait forcé à en prendre) quelques vacances. Skieur aux heures perdues mais surtout randonneur finalement. Ryuhei fait un aparté sur ce qu’il fait et visiblement c’est en rapport avec la musique !

« Chanteur ? Musicien ? Les deux ? »

Par contre :

« Changer de voie c’est te reprendre en main ? C’est une drôle de façon de voir les choses non ? »

Cependant il ne pouvait qu’approuver le côté un peu malsain du système musical ici. Si ça ne tenait qu’à lui il y aurait une grosse révolution à ce niveau ! C’est vrai qu’il trouvait le domaine un peu abusif ailleurs dans le monde parfois… Mais ici c’était… Dérangeant. Et il était heureux de croiser un asiatique (même s’il trichait puisqu’il était brésilien) qui pense comme là.

« Je dois avouer que la célébrité ici me laisse un peu mal à l’aise. »

Et après une seconde d’hésitation :

« Je ne suis pas habitué non plus aux canons de la beauté. »

Raphael ne prétendait pas que tous les coréens et les coréennes entraient dedans de pied ferme… Mais l’image de la perfection lui était un peu dérangeante. Trop maigre, trop blanche (et pourtant le teint pâle trouvait grâce aussi à ses yeux sur le principe). La peau trop luisante et cette dernière mode des cernes apparentes le laissaient dubitatif.

Quelques compliments suivent justement sur sa propre apparence physique, entre le résultat du sport en salle et l’attitude qu’il dégageait. C’était toujours bon à prendre ! Mais justement :

« Tu es un peu atypique aussi, sans non plus paraître excentrique au milieu d’une foule quoi. Je l’ai remarqué lorsque tu es passé. Je trouve ça vraiment bien. Plus dans mes goûts si je peux le dire comme ça. »

Parce que c’était vraiment bizarre à dire et Raphael lève les yeux au ciel en précisant :

« Plus dans ce que je suis habitué à voir et apprécier. »

Grand, pas maigre et avec une petite longueur d’épaule. Sans parler de la coupe de cheveux qui changeait de cette coupe au bol que beaucoup trop de coréens semblaient apprécier… ! Quoi qu’il en soit, Ryuhei lui parle de son cursus et Raphael s’exclame :

« Les mathématiques ! J’ai eu de l’avance toute ma vie à l’école mais les matières scientifiques ont systématiquement été ma bête noire ! »

Ca avait ruiné une partie de son enfance, sans mentir ! Etre en avance mais être catalogué comme un enfant moyen parce qu’il ne savait pas résoudre une équation, ça l’avait toujours beaucoup frustré. Il avait l’impression qu’on avait jugé son talent et son esprit sur une seule discipline. Qui avait décidé qu’un talent en math valait mieux que dans une autre discipline ?

« Décidément, je t’admire et je t’envie… ! »

Par contre à propos des enfants, un peu direct :

« Dieu m’en préserve. En tout cas pour l’instant. »

Il en aurait peut être un jour hein… Mais c’était pas dans ses plans dans l’immédiat. Sa famille n’était pas une référence pour lui, parce qu’ils ne se parlaient plus depuis très longtemps… Et ça conditionnait peut être sa vision des choses pour le moment.

« Tu te vois patriarche d’une famille nombreuse toi peut être ? »

La suite lui est un peu énigmatique et Raphael taquine :

« C’est une vraie devinette, cette réflexion. »

Il ne donne toutefois pas suite pour s’arrêter à hauteur de l’université, à l’endroit indiqué sur le GPS très précisément. Raphael rigole un peu au sujet de la mauvaise graine, feignant :

« Tu es une vraie terreur alors. Je n’en ai pas l’air mais j’éprouve un extrême malaise. »

L’avocat à cependant un clin d’œil complice pour l’homme près de lui, n’en pensant pas un traître mot. Là-dessus, Ryuhei lui parle un peu de qui il était au-delà de l’apparence première. Il évoque même certains affres comme la drogue et ça ne fait plus vraiment rire Raphael. Un moment de silence s’impose donc dans l’habitacle de la voiture avant qu’il assure :

« Toutes les fuites ne débouchent pas sur quelque chose de négatif. C’est à mon tour d’espérer que tu puisses en prendre conscience. On ne fuit pas toujours en arrière. Parfois on le fait en avant aussi. »

Bien sûr qu’il avait sans doute un peu fuit son divorce et sa vie sur bien des aspects… Mais ça ne l’empêchait pas d’être heureux, de fonder de nouveaux projets et tutti quanti. Il fallait juste savoir doser, en sommes. Raphael sort finalement une carte de la boîte à gant pour la donner à Ryuhei.

« Mon numéro, si jamais. »


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Re: Technology | Mer 16 Déc - 3:44
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Ça avait l’air un peu plus compliqué qu’un « oui » ou un « non », mais Ryuhei est attentif à la réponse, curieux. Il l’était rarement à propos des gens, surtout ceux qu’il venait tout juste de rencontrer. Il fallait vraiment que Raphael pique sa curiosité ! Le fait qu’il soit non seulement un étranger en Corée, mais en plus un étranger caucasien, ça devait malgré tout jouer beaucoup. Quoi qu’il en soit, même si ça ne paraissait pas, on pouvait dire de Raphael qu’il était métis, comme lui. C’était amusant, non ? Quelles chances pour qu’il rencontre un étranger métis ? C’était déjà une pure coïncidence de rencontrer ici un étranger qui ne soit pas Chinois ou Japonais.

« Et tu as toujours habité à New York ou tu es resté un moment au Canada francophone aussi ? », demande finalement Ryuhei, parce qu’il lui semblait que la question méritait d’être posée. Ah et aussi... « Et maintenant, la demande la plus chiante de l’univers mais je ne peux pas y résister : tu peux me dire un truc en français ? »

Ryuhei a un rire bref, faisant un petit clin d’oeil taquin à Raphael. Il se pose ensuite tout contre la portière à nouveau, observant la ville défiler alors que le conducteur accélère. Et quel chauffeur privé, hein ! Ryuhei devait être prince cette nuit. Quant aux différences de comportement des locaux avec eux, le jeune homme hausse brièvement les épaules. Il donnait raison à Raphael sur ce point, volontiers. C’était logique. Et c’est vrai que de son côté, on s’impatientait parfois. Maintenant moins. Il s’était vite fait à la langue. Mais ça, c’était une bénédiction en quelques sortes. Un talent.

« Mais je me fous de ce que les gens pensent ou disent. Et ça les déstabilisent dans ce pays où l’opinion publique est si importante. Alors ils me laissent vite tranquilles. », explique le Brésilien tout en poussant un petit soupir. Il ne tentait pas de se créer un genre. Il s’en fichait vraiment. Qu’est-ce que ça changeait dans sa vie que des étrangers pensent ci ou ça de lui ? « Mais avouons quand même que le fait que tu sois séduisant dois aider. Les dames n’ont clairement pas envie de t’insulter. »

Ça lui arrache un rire bref, ça aussi. Il y avait sûrement une part de vérité là-dedans, pas vrai ? Quoi qu’il en soit, Raphael avait raison pour les critiques qui ne le faisaient que quand ils avaient peu de culture, semblait-il. Peu importe ! Ca avait été marquant dans son adolescence mais à présent, il se contentait de les envoyer promener. Certes, ça le touchait plus quand on parlait du japonais que du coréen... C’était une de ses langues maternelles, mine de rien et il avait sa petite fierté. Mais il pouvait vivre avec les mauvaises langues. Puis, Raphael montre qu’il connait bien les points touristiques de son pays et Ryuhei acquiesce donc. Whistler, en effet. Le bel homme s’intéresse ensuite à ce qu’il faisait à son arrivée en Corée, soit la musique. C’était malgré tout un sujet qu’il aimait encore et peut-être qu’il s’anime un peu de fait !

« Les deux, mais je m’occupais des choeurs. Je suis batteur. », explique-t-il tout en tournant à nouveau la tête vers son interlocuteur. Et il acquiesce à la suite, n’hésitant pas à ce sujet. « Oui. Me reprendre en mains. C’est bien ce que je voulais dire. »

Il fallait le connaître avant pour comprendre, probablement ! Puis, Raphael semble soudainement un peu mal à l’aise d’appuyer sur ses convictions et franchement, Ryuhei ne voit pas le problème lui !

« Tu veux dire que tu ne trouves pas tous ces squelettes incroyablement sexy ? Eh bien ça, quel hérétique ! », s’exclame soudainement le jeune homme, feignant une mauvaise humeur qu’on ne pouvait toutefois pas prendre au sérieux. « Ici, tu sais que les troubles alimentaires n’existent pas ? L’anorexie, c’est une diète. Du courage. On trouve que les Américains sont étranges et ridicules parce qu’ils vont se faire refaire les dents. Mais on va sous le bistouris pour avoir le même nez que tous les autres qui y sont passés avant. Et on n’a pas honte de dire certaines choses aux autres. Plusieurs filles m’ont dit que j’étais séduisant, mais que je le serais encore plus si je changeais de nez et m’ont même donné des brochures. Ça, c’est un pays malade. T’as le droit de le dire... »

Puis, quelques compliments suivent et là, c’est vrai que ça surprend Ryuhei ! Peut-être même que s’il blague par la suite, c’est pour chasser un malaise pourtant agréable, parce que ça faisait longtemps qu’il n’avait plus plût, il lui semblait.

« Mais avoue-le, ce sont les cheveux longs qui gâchent tout, n’est-ce pas ? », demande Ryuhei dans un faux sérieux qui n’était forcément pas sincère puisque le bel homme près de lui arborait le même genre de coupe que lui ! Quant aux mathématiques, il taquine : « Eh bien si t’as besoin pour tes devoirs, fais-moi signe. »

Quant à l’admiration... dit l’avocat prospère au petit musicien raté, n’est-ce pas ? Puis, Raphael n’a visiblement pas d’enfants... et ne semble pas vouloir en avoir pour le moment, en tout cas ! C’était même assez direct comme réponse, non ? Mais ça ne dérange pas Ryuhei, qui pouvait comprendre ce sentiment. La question lui est en quelques sortes renvoyée... et il grimace un peu.

« J’en sais rien... Dans ma situation actuelle, non, certainement pas. C’est pas une question d’argent. On peut naître avec une cuillère en argent dans la bouche et être malheureux. », marmonne Ryuhei. Il savait de quoi il parlait. Par contre à la suite, il a un petit sourire en coin. Peut-être qu’il savait un peu trop bien être énigmatique, en effet ! « Mais c’est bien de se sentir stable avant de se lancer dans l’aventure et je sais pas si je le serai un jour, donc aussi bien ne rien espérer, non ? »

C’était juste histoire d’être pratique. Par contre la rigolade entre eux laisse place à quelque chose de plus sérieux. Raphael s’arrête... et lorsqu’il se retrouve avec un numéro de téléphone entre les mains, il est surpris une nouvelle fois ! Cet homme était plein de surprises, non ? Mais des bonnes... et ça, c’était une vraie bouffée d’air frais dans sa vie. Alors Ryuhei n’a tout simplement pas envie de laisser cette soirée se terminer prématurément. Il glisse le numéro dans la poche de son jeans, puis ouvre la portière de la voiture tout en invitant Raphael à en faire de même de la sienne.

« Viens. Je vais te montrer un truc. », assure-t-il avant de refermer derrière lui. Il attend que la centralisation soit activée avant de tourner les talons. En silence, il va jusqu’au plus haut bâtiment de l’Université, ce dernier plongé dans le noir. Il attrape la main de Raphael, contournant le bâtiment, puis entrant par une porte qui verrouillait mal. Là, ils se glissent dans l’ascenseur. Rieur, il pousse le bel homme contre un mur avant d’appuyer sur le bouton qui les mènerait au plus haut des étages. « C’est le bâtiment des maths. J’y passe le plus clair de mon temps, mais je préfère quand il n’y a personne. Attends, tu vas voir. »

Il a un petit clin d’oeil pour Raphael. L’ascenseur s’ouvre, ils sortent... et empruntent un petit escalier qui mène jusqu’au toit ! Le Brésilien referme derrière eux avant de s’approcher du bord du toit. La ville, vue d’ici, était magnifique.

« Le seul défaut que je peux trouver aux plus beaux moments en Corée, c’est la température... »

Parce que malgré tout, il se les gelait grave, là... Et avoir vécu sous un climat tropical toute sa vie n’aidait guère.
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Re: Technology | Lun 21 Déc - 15:15
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Ryuhei semblait vraiment curieux à présent qu’ils parlaient voyage. Enfin ils ne parlaient pas vraiment voyage mais Raphael se comprenait. Avec une certaine nostalgie, l’avocat se surprend à repenser à son adolescence. Il l’avait en horreur sur le principe parce qu’il s’était sentit beaucoup frustré par cette dernière. L’obligation d’être un enfant « banal » alors qu’il se sentait un peu plus que ça. C’était peu modeste comme vision des choses mais il ne la partageait pas non plus, se contentant de la penser. En tout cas, pour répondre au japonais :

« J’y ai passé toute mon enfance. Une partie de mon adolescence aussi. Jusqu’à mes 16 ans en fait et à ce moment là je suis partit pour l’université. J’y suis parfois retourné mais essentiellement pour les affaires. »

C’était étrange maintenant qu’il y repensait. Le Québec lui manquait et dans le même temps il ne cessait de le fuir. Peut être parce que bien qu’il referait toujours de la même façon les choses s’il pouvait remonter le temps, Raphael éprouvait un peu de culpabilité à l’endroit de ses parents. Le fait qu’il leur en veuille aujourd’hui encore de l’avoir bridé à l’époque rachetait néanmoins une partie de cette culpabilité. Son sourire revient à propos de dire quelques mots en français et ne sachant pas quoi dire, Raphael récite la première chose à laquelle il pense. Un vieux poème que beaucoup d’enfants comme lui avaient apprit à l’école :

« Mignonne allons voir sir la rose, qui se matin avait éclose, sa robe de pourpre au soleil, à point perdu cette vesprée, les plis de sa robe pourprée, et son teint au votre pareil. »

La suite est un peu floue dans son esprit même si elle lui revenait par bribes mais Raphael s’interrompt. Ryuhei voulait quelques mots en français, pas tout un discours ! Puis rieur, l’américain reconnait :

« Le plus triste c’est que c’est un poème dont je ne pourrais pas entièrement traduire le contenu. Non seulement en coréen mais je réalise que même en anglais, je serais embarrassé de savoir comment rendre parfaitement les idées du poème originel. »

Raphael était amateur de belles choses et il ne se serait pas permit de défigurer les beaux mots d’un grand poète. S’il avait été traducteur peut être mais là n’était pas son métier. Toujours à demi rieur il se renseigne à la blague :

« Alors ? Comment j’étais ? »

Ils parlent encore un peu intégration, regard des autres, tout ça… Et Ryuhei lui remet habilement ses atours « séduisant » sous le nez, ce qu’il salue d’un petit signe de la tête pour remercier. C’était un compliment détourné et il l’appréciait quand même, on allait pas se mentir !

« On ne va pas faire semblant : l’apparence ça compte. Et c’est encore plus vrai quand ton métier c’est de convaincre. Il faut convaincre avec tes arguments c’est sûr… Mais si en plus tu peux charmer ton auditoire, je pense qu’il faut saisir l’occasion. »

Raphael était un requin dans son milieu. Il faisait de beaux sourires comme il pouvait prendre un air extrêmement dur et solennel. Tout était souvent une question de timing dans l’attitude et on apprenait un minimum à en jouer lorsqu’on était dans son métier. De toute façon, il fallait cultiver un certain charisme si on voulait réussir. Et Raphael avait toujours eu les dents longues. Il en était même fier, surtout au moment de regarder en arrière pour voir ce qui avait été accomplit.

« Je ne prétend pas que c’est marqué au fer rouge… Mais ça aide. La beauté ou le charisme –et plus encore les deux ensemble- offrent un avantage. On peut trouver ça triste si on veut, je trouve ça juste pratique. Ce n’est pas une question de narcissisme. La Corée sait tout ça déjà. Un peu trop néanmoins si tu veux mon avis. Elle aime ça à l’excès, même moi je suis choqué. »

Et justement, Raphael avait eu un petit clin d’œil pour Ryuhei lorsque ce dernier avait plaisanté sur la minceur qui tournait à la maigreur des asiatiques. Ca lui faisait un peu mal au cœur et malheureusement, c’était un peu trop commun et recherché à son goût, plébiscité par les idoles des jeunes que les maisons de disques et autre poussaient déjà beaucoup.

« Squelettique et avec une coupe au bol pour les hommes, l’air d’avoir 13 ans pour les femmes, c’est ma grande faiblesse. »

Adieu le bon goût surtout ! En tout cas pour en revenir deux minutes à la batterie :

« Tu joues encore ? Dans un groupe ? »

Il n’avait néanmoins pas commenté à propos de la reprise en main. C’était un sujet probablement très personnel et ils ne se connaissaient pas. S’aurait été indélicat de sa part. En revanche puisque Ryuhei parle à son tour des canons de beauté coréen, Raphael soupire.

« C’est un triste héritage… »

Parce que les mœurs avaient bien du mal à changer. En tout cas :

« Il n’y a rien à changer sur toi. »

Ryuhei était bel homme. Ca s’arrêtait là.

« Enfin maintenant que tu en parles oui… Les cheveux longs c’est d’un mauvais goût… On reparle de la coupe au bol ? »

Raphael éclate de rire même si ce n’était pas si drôle. C’est qu’il était vraiment sidéré par ce truc quoi, excusez-le ! Par contre il se contente d’une grimace éloquente à propos de devoir de maths. Oui mais non, merci, il ne signait pas pour ça ! Dieu l’en préserve !

Quant à l’argent qui en gros ne faisait pas le bonheur, l’adage le disait. Il rendait aussi parfois malheureux même. Mais tout était une question d’utilisation et de sagesse. Parfois on avait juste du mal à bien gérer les choses et les situations.

« C’est sage de vouloir prendre son temps en tout cas, c’est tout à ton honneur. »

Raphael pensait que la soirée allait se terminer là-dessus mais Ryuhei n’avait visiblement pas dit son dernier mot. En quelques minutes les voilà sur le toit du bâtiment des mathématiques appliqués. Un temple pour lui, quoi ! Mais ça allait parce que le spectacle de la ville sous leurs pieds était relativement imprenable. Le ciel plutôt dégagé malgré la pollution lumineuse leur offrait tout un spectacle lui aussi. Il retire sa veste à la réflexion de Ryuhei, la laissant tomber sur ses épaules, au moins pour le temps à passer sur ce toit où le vent venait les embrasser un peu fort, faisant rougir leurs joues et leurs oreilles.

« C’est le genre de spectacle qu’on voudrait toujours avoir pour fermer les yeux non ? »

C’était beau et tout grouillant de vie que c’était, depuis leur position c’était aussi incroyablement silencieux.

« C’est aussi effrayant, je trouve. »

Raphael s’accoude à un muret, légèrement penché sur celui-ci, observant de manière un peu fataliste les lumières des voitures qui se perdaient dans les artères lumineuses encadrés de grands bâtiments colorés.

« C’est comme réaliser que nous ne sommes que des fourmis, lorsqu’on ne regarde pas le monde du dessus. »

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