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    :: Défouloir :: 2014

Pandora Box.

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Pandora Box. | Lun 15 Sep - 15:41
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
And I run, run, run, run, run. I run, run, run, run. I just run, run, run. Aussi vite que mes jambes le supportent, aussi loin que mon corps le supporte. Puis je m'effondre, épuisé, à bout de souffle, le cœur battant la chamade, la vue brouillée par les pleurs. Je ne sais pas où je suis, je suis incapable de dire si j'ai réellement couru longtemps ou si mon corps est trop faible pour accepter de longues distances.  Tout ce que je peux dire c'est que là où je suis, il ne me trouvera pas. Je suis entre un muret et une rangée de buisson, c'est tout ce que je suis en mesure d'observer. Machinalement, je remonte mes jambes contre mon torse jusqu'à ce que mes cuisses soient contre celui-ci, mes bras passent autour d'elles et mon front se pose sur mes genoux. Mon corps est secoué de sanglots alors que la peur est encore présente dans chacun de mes pores. La peur, accompagné de sa si bonne amie la douleur. Cette douleur physique mais également mentale et avec elle, tous les souvenirs. J'ai à peine eut le temps de m'habiller avant qu'il ne frappe encore, plus fort et puis j'ai fui. Tant pis pour l'argent, tant pis je ne mangerais pas demain, ce n'est pas comme si c'était si inhabituel. Certains clients, sous prétexte qu'ils paient, pensent qu'ils peuvent tout faire, sans exception. Je supporte si ce n'est que quelques coups légers, certains trouvent leurs plaisirs dans la douleur des autres. Cette fois, ce n'était pas léger, ce n'était pas que quelques coups.

Ma respiration se fait plus saccadée, j'ai l'impression que deux énormes mains se referment autour de mon corps telles un étau sans merci. Mes poins se resserrent, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes alors que je tente de penser à tout et n'importe quoi. Je ne sais que trop bien ce qui arrive lorsque je me focalise sur mes peurs, la crise d'angoisse, celle dont seul mon frère peut me calmer, celle dont plus personne ne peut m'apaiser désormais. Il y a plus effrayant encore que la peur, c'est la peur de celle-ci. Si j'en avais la force, je crierais sans doute, pour qu'on m'aide, pour qu'on me libère, pour qu'on fasse n'importe quoi.  Je voudrais qu'on m'aide et je voudrais aussi que personne ne me voit jamais ainsi. De quoi ai-je l'air à me terrer ainsi? La rue principale n'est qu'à quelques mètres, des dizaines de personnes aussi. Il y a toujours du monde, même au milieu de la nuit. Un hoquet m'échappe, un sanglot plus fort que les autres et mon sang se glace lorsque j'entends soudainement des pas bien trop près de moi. M'a-t-il retrouvé? Je serais incapable de m'enfuir désormais. Mon corps est épuisé et il ne bouge plus que pour me rappeler ma peur. J'ai mal et l'impression de ne plus savoir respirer. L'air se fait rare, irrespirable. Vais-je mourir ici ce soir? Est-ce cela que l'on appelle mourir de peur?
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Re: Pandora Box. | Mar 16 Sep - 0:10
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
Des éclats de rire, des verres clinquant les uns contre les autres, la musique battant son plein dans nos tympans. Des lumières aveuglantes dans une obscurité pénétrante, les gens dansant, se mouvant, se collant, se séparant pour mieux se retrouver au rythme de la musique. La chaleur me tournait la tête tout comme l'alcool en trop que j'avais bu. J'aurais pu parier que je marchais droit, que je racontais des choses intéressantes ou qu'on pouvait me prendre comme modèle pour danser. Mon esprit me jouait des tours et je riais. Je me sentais serein, apaisé, sur un nuage, j'oubliais, je vivais. Des rires, des sourires, des soupirs. J'étais lucide, je pensais savoir ce que je faisais. Je me sentais observé parfois mais mon attention ne s'y portait pas. De longs moments, de longues heures. Une bonne soirée. Au fond, je savais que je n'allais plus rien assumer le lendemain mais quitte à ne pas dormir, quitte à passer une insomnie interminable, autant bien le faire. Déjà plusieurs jours de cours que je passais exténué, étourdi, distrait. Je ne savais ce qui me trottait en tête mais ça continuait d'hanter mes nuits et le seul remède que j'avais trouvé ce soir-là était l'alcool et la fête. J'oubliais, j'avais oublié, un instant, un seul petit instant. Un instant si précieux que je me devais de profiter. Au diable le désinfectant et le savon, je m'en sentais libéré. Des rires, encore, des regards. Je sentais la chaleur prendre possession de mes pores toujours un peu plus à chaque instant. Un douce chaleur étouffante. Il fallait que je prenne l'air.

Me faufilant hors de la foule, tentant un pas devant l'autre, j'atteignis enfin la porte de sortie, une bouffé d'air frais m'abrutissant. Le vent frais se faufilait sur mon visage rougi par la chaleur et me procurait le plus grand des biens. Je me sentais revivre. Encore un instant et j'enfouis les mains dans les poches de mon jeans, marchant le long du trottoir. Je profitais. Profitais encore de la soirée qui s'allongeait alors que le sommeil me faisait de nouveau faux bon. Je profitais d'un semblant de silence, d'un coin plus sombre pour lever la tête vers le ciel. Les étoiles manquaient, la lumière de la Lune éclairait certains coins de rue et j'avançais, encore. Un long soupir passa mes lèvres, je m'éloignais peut-être trop mais l'alcool descendait doucement. Je me sentais bien, je me sentais mieux. La musique ne torturait plus mes oreilles, la fraîcheur de la nuit m'apaisait et, une seconde, je fermai les yeux. Un semblant de silence perturbé et je tendais davantage l'oreille. Je crus entendre des pleurs. Je me retournai alors, fronçant les sourcils en me demandant pourquoi des pleurs viendraient des buissons. Silencieusement, je m'avançais vers ces bruits, y apercevant un amas sombre assis contre le mur. Le bruit du vent dans les feuilles, les quelques pas des passants et je m'accroupissais devant ce corps frêle, recroquevillé sur lui-même. Il pleurait et je ne savais pas pourquoi j'étais là. Sans geste brusque, j'hésitais à lui tendre la main, en réalité, je ne savais pas quoi faire. Je posai alors doucement, simplement, ma main sur ce que je distinguais être son épaule, l'invitant à prendre l'aide que je lui offrais.
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Re: Pandora Box. | Mar 16 Sep - 11:24
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
Les pas se font de plus en plus proches puis cessent, me donnant l'impression de faire stopper mon coeur au même moment. Un temps qui me semble être infini passe et puis je sens une légère pression sur mon épaule. Une main, une présence et aucun coup ne tombe. Un sanglot plus fort me reprend et je relève la tête, suppliant presque pour que l'on m'aide. Je n'ai pas l'habitude de me débrouiller seul, en deux ans je n'ai pas appris, il y avait toujours quelqu'un pour me surveiller, pour prendre soin de moi mais ce soir je suis seul et je ne saurais appeler personne que je connais, personne en qui j'ai suffisamment confiance pour lui révéler ma vrai personnalité. Étrangement, mon premier réflexe est de repousser cette main posée sur mon épaule, comme si je ne voulais plus qu'on me touche, comme si malgré son geste amical, j'avais peur qu'il frappe ensuite. La vue brouillée, quelques mèches de mes cheveux blonds me barrant la vue, je ne distingue qu'à peine l'homme qui se tient près de moi. Tout ce que je peux dire c'est qu'il est grand et qu'il sent l'alcool.

Il commence à reculer sa main, rien de plus logique après mon geste de rejet mais je ne le laisse pas faire, attrapant son poignet, murmurant un « Pardon » à peine prononcé, un pardon en anglais. Le coréen est ma langue maternelle mais pendant des années j'ai refusé de le parler, parce que c'était la langue de mes parents et que je ne voulais rien à voir à faire avec eux. J'ai pris l'habitude de m'exprimer principalement en anglais et ce n'est que depuis deux ans que je suis forcé de parler coréen à longueurs de journées. Seulement mes angoisses ramènent mes habitudes et l'anglais est un réflexe. C'est comme si je m'entendais parler dans la mauvaise langue mais ne pouvais le contrôler. Les larmes continuent de rouler sur mes joues et je peine toujours à respirer. Ma cage thoracique bouge rapidement et avec elle, les douleurs se font plus présentent. Mon torse doit lentement se recouvrir de bleus répugnants, comme s'il ne l'était pas déjà assez. J'ai besoin d'aide, je ne suis pas stupide. J'ai besoin que quelqu'un me calme et cet homme inconnu est la seule personne présente. Je ne le connais pas, je ne crois pas l'avoir déjà vu, alors je peux en profiter puis l'oublier ensuite. Mes doigts se resserrent un peu sur son poignet et je tire légèrement dessus, comme une supplique pour qu'il vienne plus près de moi. Yeo Jin me prenait dans ses bras et me disait de respirer lentement, de me focaliser sur les battements de son cœur et de me calmer. Alors je tire l'étranger pour qu'il soit à ma hauteur et lentement, je passe mes bras autour de son corps, le mien tremblant toujours. Je suis ridicule, il doit me prendre pour un fou, un drogué, un saoul ou quelconque autre folie.  
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Re: Pandora Box. | Jeu 18 Sep - 20:10
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
D’un geste, mon aide fut brusquement repoussée et ce n’était pas pour me surprendre. Au fond, je ne m’attendais pas à meilleure réaction. Je n’étais qu’un inconnu à ses yeux, il faisait nuit et je ne pouvais que l’apeurer plus qu’autre chose avec mon haleine trahissant ma beuverie de la soirée. Bien que ses cheveux eussent caché son regard, il semblait à l’affut, terrorisé. Je ne savais ce qu’il redoutait et peut-être m’étais-je mis dans une mauvaise situation alors que mon instinct m’avait guidé jusqu’à lui. Je n’eus pas le temps de retirer ma main de son épaule qu’il attrapa mon poignet pour me demander pardon. Il me fallut quelques secondes pour comprendre ce qu’il se passait, le jeune homme venait de me parler en anglais et l’effet de l’alcool ne m’aidait pas tant que ça à la compréhension et encore moins lorsque l’inconnu vint se caler contre mon torse après m’avoir doucement tiré vers lui. Je restai immobile pendant un moment, ne sachant comment réagir à cette soudaine étreinte. Je ne savais plus quoi penser, je ne savais plus quoi faire. J’avais pour habitude de réconforter mes proches, d’être là pour eux, les écouter et les étreindre pour qu’ils se sentent un tant soit peu mieux mais ce soir-là, j’avais été pris au dépourvu. Après un léger instant, je passai mes bras autour de son corps mince camouflé sous ses couches de vêtements. Je ne savais plus comment je devais faire, je n’arrivais plus à réfléchir et tout se brouillait dans ma tête mais, instinctivement, ma main se laissa glisser dans ses cheveux, le serrant doucement contre moi. La situation restait tout de même des plus étranges.

Je n’aurais pu dire combien de temps nous étions restés comme ça, lui contre moi et mes bras pour le réconforter, mais une chose était sûre, à aucun moment je n’avais eu envie de le lâcher. Je ressentais ses sanglots et son corps frêle me peinait. Je n’aurais pu exprimer les sentiments qui se battaient en moi à ce moment précis. Tout était beaucoup trop confus. La compassion me gagnait alors que je ne connaissais même pas les causes de ses larmes. Les causes auraient pu être idiotes mais tout cela me passait bien au-dessus. De longues minutes et peut-être même des heures s’écoulaient tandis que je murmurais de légers mots, tentant d’être rassurant. Me comprenait-il? Je n’en savais rien, je ne savais même pas s’il parlait coréen. Enfin, je me décalai doucement de lui, regardant son visage inondé de larmes, les yeux remplis de chagrin. Il avait les joues rougies, et malgré la pénombre, je pouvais distinguer toute la tristesse du monde dans ses yeux. Je ne savais quoi dire, j’avais le cœur gros mais après un moment de réflexion, me concentrant pour arriver à sortir quelque chose de compréhensible, j’ouvris la bouche pour sortir une phrase bateau dont la réponse était la plus évidente « … how are you? » je me frappais mentalement mais le moment était mal choisi pour que je puisse parler plus aisément anglais.
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Re: Pandora Box. | Sam 20 Sep - 15:05
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
Les mots de réconfort emplissent mon esprit et il me semble que je n'entends plus que cela. Je n'entends plus mes sanglots, je ne sens plus mon corps secoué par ceux-ci et je n'ai plus l'impression d'étouffer. Ma main se referme sur le tee-shirt de l'homme qui me tient contre lui et tente de me réconforter alors qu'il ne me connaît même pas et bien qu'il sente l'alcool, j'ai l'impression que c'est moi qui suis saoul. Je suis conscient de mes gestes, de ce que je fais et pourtant, je n'arrive pas à cesser. Je me sens ridicule, à pleurer ainsi, à m'accrocher à un homme que je ne connais pas, qui a simplement eut la malchance de passer par là. Ce pourrait tout aussi bien être un tueur en série, je n'en sais rien. Mes sanglots se calment très légèrement mais la peur, elle, ne s'atténue pas. L'homme était plutôt agréable, lui aussi, avant de frapper. J'ai l'air si faible à cet instant qu'il serait aisé de me prendre comme victime encore une fois et je serais bien incapable de m'enfuir cette fois. Mes côtes me brûlent, j'ai mal à chaque inspiration, à chaque sanglot. J'espère que ce n'est que superficiel, qu'il n'a pas eut le temps de frapper assez fort pour faire de réels dégâts, c'est tout ce que je demande, j'ai besoin de travailler.

Je me sens bien contre cet inconnu, si bien que j'en oublierais presque que je ne le connais ni d'Eve, ni d'Adam. C'est lorsqu'il se recule légèrement et que mon visage se retrouve face au sien que je réalise à nouveau, que mon frère n'est pas là, qu'il ne sera plus jamais là et que cet homme est un parfait étranger, contre lequel je me suis blottit comme si ma vie en dépendait. Je le regarde d'une manière que l'on pourrait sans doute qualifier de pitoyable, gratitude et regrets se mêlent. Et puis soudain, de l'anglais parvient à mes oreilles et je n'ai jamais été aussi heureux d'entendre ma langue natale. Comment je vais? A-t-il réellement besoin d'une réponse à cela? « I... It hurts... » Dans une situation des plus normales, jamais je n'aurais répondu, encore moins la vérité mais comme je l'ai dis, je n'ai plus l'impression d'avoir le contrôle de mon corps et de ce fait, plus de barrières, plus d'armure.

Je pose ma main sur mes côtes, sans doute l'endroit le plus douloureux de mon anatomie à cet instant, je ne sais même pas si je pourrais me redresser. « He.. He's coming, he's gonna kill me, I.. I need to run away. » La panique reprend peu à peu sa place et mes propos se font à mon avis de plus en plus incohérent. Je tente de me relever et y parvient, mais cela me fait grimacer, la douleur augmentant.  Je regarde autour de nous mais ne sais toujours pas me repérer, je me tourne vers l'homme à nouveau, l'implorant presque du regard. « Where is this place? I need to know... I have to go... » Mes jambes me supportent à peine, il faut dire qu'avant de commencer à frapper, il a apprécié mon corps d'une autre façon et il n'a pas été des plus tendres. Pourtant j'avance, c'est une question du survie, du moins c'est ce dont je suis persuadé à cet instant. Je ne dois pas rester là, je dois bouger. 
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Re: Pandora Box. | Mer 24 Sep - 19:06
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
We ride or die tonight. Son visage entre mes doigts, ce regard perdu et larmoyant, pendant un court instant, je ne voyais plus cet inconnu près de moi. Cet inconnu que je gardais contre moi pour le réconforter, ce même inconnu que je ne connaissais pas il y avait quelques minutes de cela. Pendant un court instant, ce n’était pas son visage que j’avais entre mes mains mais un visage plus féminin, plus enfantin et pourtant, tout aussi meurtri. Un corps mince caché, des joues creusées, des traits tirés par la fatigue mais aussi par le courage incessant d’une vie sans merci. Sa manière d’agir et de me regarder m’était familière et je crus apercevoir ma petite sœur près de moi. A cette illusion, mon cœur se remplit d’une étrange sensation. Bien que conscient de cette idée délirante, mon désir le plus profond était de serrer ce garçon contre moi, bien plus fort qu’auparavant. Sans peur de le casser, mon envie insensée me mit à l’épreuve de la réalité. Mon erreur aurait été de croire cette apparence et j’eus beau me dire que c’était impossible, la persistance de mon illusion ne s’expliquait pas. Son malheur me donna un semblant d’espoir et j’aurais bien pu accuser l’effet de l’alcool encore présent dans mes veines mais tout n’était que souvenirs. Certains moments passés avec cet ange qui a embelli ma vie tournaient dans mes pensées et pour qui, pour quoi, je me fis la promesse de ne pas le laisser tomber. Je n’avais pas le droit de réitérer une telle expérience. Mon cœur et ma conscience étaient bien trop lourds depuis déjà tant d’années. Son regard et son malheureux courage me firent réaliser que je n’avais pas le droit de commettre deux fois la même erreur. Le destin voulut que je tombe sur cet étranger par hasard et je pris l’occasion comme une seconde chance.

Sa voix retentit alors de nouveau à mes oreilles comme pour me faire redescendre sur Terre après ces quelques secondes. Ma question semblait bien dérisoire mais c’était bien la seule chose que je pouvais sortir à ce moment même mais sa réponse était bien moins attendue. Préparé à une réponse négative voire aucune, son mal-être n’était pas que moral mais aussi physique et je ne pus sortir un mot en retour. Pris encore une fois au dépourvu, je n’arrivais à saisir tout ce qu’il disait. Il me fallait de la concentration pour comprendre chaque mot et surtout pour que je me rende bien compte de ce qu’il se passait. Il voulait partir, fuir, et j’avais peur, à cet instant, de réellement comprendre ce qu’il m’avouait. L’ironie du sort voulait que je comprenne ce que j’aurais préféré ne pas savoir. Cependant, je me trouvais en position de faiblesse face à l’aide dont il avait besoin. Je ne savais ce que je pouvais faire et c’est bien cela qui m’attristait le plus, simplement par le fait que nous soyons inconnus. Et c’était peut-être ça le plus étrange, mon envie oppressante de vouloir l’aider, de vouloir le sauver alors qu’il m’était étranger. Étais-je franchement normal? Voyant sa souffrance déformer les traits de son visage si pur, contrastant avec l’âme que ses yeux reflétaient, c’était d’un mutisme déconcertant que je l’aidais à se relever, lui permettant de s’appuyer sur moi. Je n’osais dire mot, comme si ma voix pouvait le briser rien qu’à son entente. Son regard me fendait toujours un peu plus le cœur et, inconsciemment, je ne pus lâcher l’emprise que j’avais sur lui, ne voulant pas qu’il parte sans que je puisse m’assurer de sa sécurité.

Après un instant, je pris le courage d’entrouvrir les lèvres pour lui demander si, par hasard, il parlait ou du moins, comprenait le coréen. Je ne me sentais pas en état, mon esprit était bien trop bousculé pour que je puisse aligner plusieurs mots en anglais pour former une phrase sensée. Et c’est sans attendre une réponse que je l’aidai à sortir de ce coin sombre, passant outre sa peine, le laissant prendre son temps pour qu’il puisse voir la lumière artificielle des lampadaires. Je ne savais ce qu’il fuyait, je ne connaissais rien de lui ou de son histoire et pourtant, j’étais là, à l’aider et à le supporter pour qu’il puisse sortir de cet endroit humide et sinistre, fuyant ce qui le terrorisait « Nous sommes au centre-ville… pas très loin du centre-commercial... qu'est-ce que vous fuyez tant...? Je peux vous amener quelque part? » Mon coréen sortait instinctivement de mes lèvres et même s’il ne me comprenait pas, il fallait que je sorte de ce silence déséquilibrant.
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Re: Pandora Box. | Dim 28 Sep - 8:30
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
C'est un sentiment que je ne peux pas décrire, que je ne peux pas contrôler. C'est comme si je savais que toutes mes pensées étaient fictives mais que j'étais pourtant incapable de me raisonner. Il m'arrivait avant d'être confiant, d'être certain d'avoir échappé à mon père et pourtant, il arrivait toujours à me retrouver et à ces moments-là, il frappait plus fort parce que j'avais tenté de fuir. Désormais, la plupart du temps je ne bouge pas, je reçois les coups en silence et j'attends que cela se termine, c'est l'habitude que j'ai prise, attendre que ça passe. Seulement ce soir, si j'avais attendu alors il m'aurait tué. J'en suis persuadé, si j'ai courut c'est pour sauver ma vie et je me demande encore pourquoi je l'ai fais. Mourir serait une douce consolation mais mourir voudrait dire décevoir mon frère, ne pas réaliser son rêve et le mien et je me refuse à cette idée. Je serais fort, je brillerais, pour lui. Seulement pour parvenir à faire ça je devais fuir, me sauver et c'est ici que j'ai atterrit. Pleurant contre le torse d'un inconnu. Je suis pathétique. J'ai besoin d'aide. Ensuite, je disparaîtrait et ne le verrais plus jamais.

Cet homme m'aide, il me supporte et son regard me montre qu'il est inquiet. Pourquoi? Je ne peux pas comprendre. La peur me ronge et alors qu'il devrait juste me traiter de fou, il m'accompagne et me réponds. Je comprends ce qu'il dit, je comprends et je voudrais qu'il me comprenne également mais mon cerveau refuse de traduire mes mots en coréen. Père et Mère parlent coréen et cet homme que je fuis, ce client auquel je me vendais, il n'est qu'une copie de plus de mon père et je ne veux pas, je ne peux pas accepter de parler la même langue qu'eux. Ils pourraient me comprendre, ils pourraient me suivre.

J'aimerais que l'homme face à moi me comprenne, je voudrais vraiment parler coréen, qu'il sache, qu'il comprenne que je ne peux pas rester là, que c'est une question de survie, qu'il faut que je parte loin, très loin, que je me cache. Je suis encore trop près du quartier où je travaille. « Cacher. Tu... Tu dois cacher moi. » Je suis surpris d'entendre les mots sortir de ma bouche en un coréen précaire, comme si je ne connaissais plus la grammaire, la syntaxe ou même le vocabulaire de ma propre langue. C'est étrange comme le cerveau peut bloquer ce qu'il souhaite. Je regarde partout autour de nous, en état d'alerte, m'attendant à voir la silhouette grande et forte de mon client débarquer au coin de la rue. Ma raison me dit qu'il n'a pas bougé, qu'il n'a pas même tenté de me suivre un instant mais ma raison ne me commande plus à cet instant. Seule la peur, la panique, la paranoïa le font.
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Re: Pandora Box. | Mar 21 Oct - 16:51
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Hyuk Jin ∞ Yeonu
Mon bras entourant ses épaules et l’envie de faire un pas en arrière. Je ne savais même plus pourquoi j’étais là, pourquoi je faisais ça. J’en arrivais à penser que je n’aurais peut-être pas dû me trouver là, à ce moment, et pourtant, je ne pouvais faire marche arrière et ce gars que je te tenais contre moi avait besoin de mon aide. Il ne me l’avait pas demandé et j’étais presque certain qu’il n’en voulait pas mais mon instinct me poussait à continuer. Son visage larmoyant, son regard apeuré, il y a des choses comme celles-ci qui ne s’expliquent pas. Et, en cet instant, je n’avais pas la tête à songer, à réfléchir sur le pourquoi du comment. Je devais fuir avec lui d’une chose dont je ne connaissais même pas l’existence, je devais fuir de son mutisme et le libérer du poids que je portais à présent sur mes épaules. J’avais pris l’initiative de le sortir de cette merde et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Mais que voulez-vous, pouvais-je réellement le laisser là, seul jusqu’à ce que la peur le ronge et consume ? Quelques pas, quelques regards fuyants, je soupirais un instant et m’arrêtai alors que la lumière de la rue me permettait maintenant de voir clairement le visage de l’homme que j’essayais d’aider. Un regard vide, des joues creusées, un corps frêle et des larmes séchées sur ses pommettes. Il donnait peine à voir et tout ce que je ressentais à cet instant était un mélange de compassion et de colère. Je ne savais plus que ressentir, j’étais perdu, perdu autant que l’être que je tenais près de moi. J’avais l’impression d’ingérer son malheur et que ses démons prenaient possession de mon esprit alors que je n’en connaissais pas les causes. Un sentiment étrange et nouveau. Un sentiment étrange que je ne pouvais contrôler. ▬ Where the streets are empty, that’s where we run.

Des mots résonnant, une phrase insensée que je tentais de comprendre. Je ne savais plus si l’alcool avait encore effet mais c’en était probablement la cause. Je tentais tant bien que mal de me concentrer et il me fallut plusieurs secondes avant de saisir le réel sens de ces mots perdus. « Mais… de quoi je dois te cacher ? » J’en venais à mal parler, j’en venais à être curieux, j’en venais à oublier ce qu’il me demandait vraiment. Il fallait que je le cache mais de quoi ? Mon inquiétude et mon envie de comprendre devaient se lire dans mes yeux, mais je ne savais guère où l’emmener. Si seulement je savais de quoi le protéger, je pourrais certainement savoir où ne pas l’amener. Et mon cœur battait à vive allure, comme si je ressentais chaque sentiment de cet étranger. Une fusion délirante et incohérente, et l’idée me vint. Une idée farfelue, une idée des plus déraisonnables mais c’était peut-être le seul endroit où il pourrait réellement être en sécurité et où je pourrais garder un œil sur lui. Je le tenais contre moi comme s’il allait s’enfuir. Je le tenais contre moi et commençai à emboîter le pas pour qu’il me suive. « Viens, je sais où l’on peut aller… » Il fallait que je lui parle et que je lui explique, il ne fallait surtout pas qu’il prenne peur. Il devait me faire confiance et c’était très probablement ce que je redoutais. ▬ I know you hear me now, we are a different kind, we can do anything.

J’étais arrivé en voiture mais il aurait été inconscient de ma part de la reprendre maintenant. La confiance que j’essayais d’établir entre nous aurait certainement été peine perdue au moment où j’aurais essayé de le faire entrer à l’intérieur. En plus de cela, je n’aurais pu me laisser tenter par le diable en ne sachant plus si mon taux d’alcoolémie me permettait de conduire. J’en venais alors à prendre la décision d’y aller à pieds et, heureusement, nous étions déjà au centre-ville, la balade sera écourtée. Et en voyant que le jeune homme me suivait doucement, je le serrai un peu plus contre moi. La fraîcheur d’une nuit d’automne le faisait frémir dans mes bras. Je le sentais trembler et je ne pouvais rien faire d’autre que le serrer toujours plus dans mes bras. Quinze minutes ou peut-être vingt étaient passées et la silhouette de cette maison que je n’avais pas vue depuis déjà des années de cela se dessinait devant nos yeux. Les clés dans ma poche, je sortais celle de la barrière, celle que je voyais chaque jour et que je n’utilisais pourtant jamais. Mes parents me les avaient laissées et j’en avais jamais trouvé l’utilité jusque maintenant. Je savais que ce soir-là, ils n’étaient pas présents, que la maison était vide et ce pour une semaine restante. La porte ouverte et je constatais que rien n’avait changé, rien n’avait bougé depuis ma dernière visite et la mélancolie s’empara de moi avant que je ne ferme la porte, faisant entrer l’inconnu dans la maison où j’ai grandi, cette maison que je redoutais, de peur que les souvenirs ne refassent surface et m’assaillent. Je ne m’étais pas trompé. ▬ We could be heroes.
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Re: Pandora Box. | 
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