Jae Rim était dans le centre-ville, dans un restaurant qui avait été loué pour l’occasion. Quelle occasion ? Un cocktail histoire de faire une levée de fond pour l’université. Visiblement les étudiants en art (et plus particulièrement en danse, s’il avait bien comprit) avait besoin d’au moins un nouveau local et de nouveaux équipement. D’ordinaire, il ne se déplaçait pas, ou peu. En fait, d’ordinaire toujours, il n’était pas invité. C’était bien beau d’avoir de l’argent mais parfois ceux qui voulaient les donations se montraient frileux à savoir d’où il provenait. Pas ce soir visiblement. Et c’est peut être parce qu’il avait cru que ce serait amusant que Jae Rim avait fait le déplacement.

Finalement, ça ne l’était pas tant... Quelques étudiants étaient là, probablement les étoiles de leur domaine d’activité, tentant de vendre leur cause auprès de potentiels donateurs et lui-même avait déjà eu l’occasion de parler avec un ou deux d’entre eux, entre deux gorgées dans sa flûte de champagne. La danse n’avait jamais été un sujet qui l’avait passionné si ce n’était de quelques danses lascives et exotiques pratiquées dans l’intimité... ! Mais curieusement, quelque chose lui disait qu’on parlait ce soir plutôt de ballet, d’art contemporain ou de toutes ces choses auxquelles il ne comprenait pas grand chose. Bref.

Le regard de Jae Rim parcours la grande salle de manière ennuyée et finalement il rejoint le buffet, attrapant un petit four qu’il vient croquer d’une seule bouchée. Etre là, Jae Wook lui dirait certainement que la politesse voulait qu’on les mange en deux mais heureusement pour sa santé mentale : son petit frère était occupé ce soir !

Le petit four passe bien, à condition de le noyer finalement dans une nouvelle gorgée de champagne et c’est un peu à ce moment là que son regard croise celui d’une personne qu’il connaissait bien ! Enfin... On ne pouvait pas exactement le dire de cette façon. Ils s’étaient bien connu oui mais pas vraiment à propos de leurs vies personnelles. C’est à dire ? Il fallait peut être d’abord faire les présentations. La femme qui se tenait debout devant lui, à quelques mètres, s’appelait Son Bo Ja. De toutes les étoiles de ce soir elle était probablement la plus brillante. D’ailleurs, n’aimait-elle pas la danse cette jeune femme là ? Elle avait évolué dans le milieu professionnel lui semblait-il même et ses longues jambes justifiaient à elles-seules le mètre soixante-dix-sept de charme et de sensualité qu’elle possédait.

Parlant d’étoile, celle-là avait été filante dans sa vie. Une aventure. Une « liaison » pour dire les choses comme elles étaient. Bo Ja était déjà mariée à cette époque... Avec un homme dont il ne savait rien et d’ailleurs, Jae Rim avait toujours été très clair : il ne voulait pas savoir. Peut être que c’était une faute mais être l’amant n’avait jamais été le rôle qu’il préférait. D’ailleurs, lorsqu’ils s’étaient séparés d’un commun accord (et tacite), ça avait grandement motivé sa propre décision. De toute façon, Bo Ja n’avait jamais semblé vouloir beaucoup s’étendre sur le sujet de son mari non plus.

Jae Rim vient de son index, dans un signe d’habitude, rajuster l’épingle des yakuza qu’il portait à sa boutonnière. Il s’accorde un instant, comme pour être certain qu’il était présentable dans son costume sur-mesure et finalement, il se dirige vers la jeune femme qu’il n’avait plus vu depuis plusieurs mois déjà. Avec bonne humeur, Jae Rim lui offre un sourire entre charme et séduction, parce que s’ils se connaissaient assez peu à propos de leurs vies, ils s’étaient néanmoins connu de manière biblique.


Lady oui. Ca tenait plus de la taquinerie qu’autre chose. Jae Rim a un regard circulaire, comme pour vérifier qu’aucun homme pouvant être le mari de Bo Ja ne les dévisageait... Mais rien. Il en revient donc à la jeune homme, lui offrant un nouveau sourire puis son bras avant de désigner le buffet.


Quoi qu’il en soit, avec amusement :


Il surjouait un peu oui... Mais Jae Rim avait toujours été comme ça ! Peut être cultivait-il ce charme mafiosi que possédaient malheureusement trop peu d’entres-eux à son goût.