Tenue | Un rapide coup d’œil dans le miroir sale et usé du couloir, Eun Bi replace l’une de ses mèches de cheveux rebelles, ses yeux admirèrent sa robe. Sa peau légèrement halée lui plaisait, au contraire des standards de beauté coréenne, elle ne voulait pas être blanche et squelettique. Eun Bi aimait ses formes, elle n’était pas la seule à les apprécier de toute évidence et cette robe lui rendait plus que justice. Elle tourna le regard vers ses amis, elle avait raté beaucoup de choses depuis deux mois et après un après-midi à discuter pour rattraper tous ce retard, elle reprenait ses bonnes vieilles habitudes de clubbeuse séoulienne. Faire la fête à Los Angeles et Séoul n’était pas la même chose, mais elle appréciait chacun des deux. Pourtant, si elle était autant excitée par cette sortie après tous ce temps, la boule de nervosité coincée dans son ventre ne voulait pas s’en aller. Eun Bi savait qu’elle allait le revoir ce soir après des mois sans l’avoir vu ni entendu. Alors même qu’ils s’étaient quittés sur une mauvaise note. Elle avait même pensée à refuser cette sortie, puis elle s’était dit qu’elle n’avait pas à se priver pour lui, après tout, lui aussi s’amusait bien dans son coin. I've been here all night. I've been here all day. Let them hoes know. L’ambiance du club n’avait pas changé, toujours cette odeur de cigarette mélangé à l’alcool et la chaleur humaine, Evan n’était pas au bar, elle avait appris pour l’incendie et s’était promis de lui rendre visite à l’hôpital. Pas de shot gratuit ce soir, où alors elle pouvait toujours tenter de faire du charme au nouveau barman. Ses yeux dévièrent finalement vers les platines, prise d’un élan de courage qui fut rapidement balayé par un sentiment à la fois de déception et de soulagement, il n’était pas là bas. Être déçue ou soulagée, son esprit et son cœur ne savait vraiment pas quel sentiment choisir. Elle soupira de sa propre bêtise avant de sourire aux autres qui se dirigeaient vers leur table. Elle ne s’y assit pas, son corps bougeait déjà au rythme de la musique, elle n’avait pas fait la fête depuis longtemps et on lui servit rapidement une coupe de champagne. Eun Bi trinqua et la bu d’une traite, elle en avait besoin. Après avoir posée son verre, elle voulut tenter d’aller soudoyer le petit barman pour avoir ses shots, mais à peine fut-elle retourné qu’elle le regretta amèrement. Il était là, pas très loin d’elle, pas certaine qu’il ne l’ait vue, mais elle s’en fichait. Si elle s’attendait à ressentir de la colère ou l’envie de vengeance, Eun Bi ne s’attendait pas à flancher aussi vite. See you standing over there with your body. Il avait changé, plus bronzée, mais ça, elle ne savait que trop bien pourquoi. Sa corpulence n’était pas la même, elle pouvait le voir même au travers de ses vêtements, elle connaissait son corps par cœur. Il était plus imposant. Ses grands yeux de chat étaient toujours aussi beaux et intense à regarder, ses grandes oreilles qu’elle affectionnait n’étaient pas recollées et elle en était soulagée. Ses fesses moulées dans son jean, toujours aussi grand, ses énormes mains retombant de sa chemise. Eun Bi s’auto insulta intérieurement pour avoir faiblit aussi vite, elle pensait qu’après tous ce temps et Los Angeles elle serait devenu un peu plus détaché de lui. I'm comin' at ya. Doesn't matter, cause you give me temptation. Ses jambes bougèrent toutes seules, se dirigeant vers lui avant de réaliser que c’était loin d’être la meilleure idée du monde, alors elle se dirigea vers le bar qui se trouvait dans la même direction. Passant assez près pour qu’il la remarque, mais sans donner l’impression qu’elle l’avait vu. Bon au final, ce n’était pas une idée aussi mauvaise que ça, si on oubliait son cœur qui avait décidé de faire concurrence au rythme de la musique.

Septembre. Fin de l'été. Début de rentrée. Rencontre avec l'automne. C'était le temps de prendre un nouveau chemin. Chemin que j'avais particulièrement bien suivi depuis juin. Et bizarrement je ne  m'étais jamais senti aussi épanoui qu'en ce moment. La liberté. Juste. La liberté de faire ce que je vais. Ajoutons à ça que je venais d'être élu vice président des pyobeom et que j'avais validé mon premier semestre avec une moyenne qui me représentait bien. Oui j'étais tout simplement heureux. Ah et n'oublions pas ces merveilleuses vacances. D'abord la suisse avec mon frère et kwansun puis la colonie avec ce dernier. Lieu où je me suis senti vraiment utile. Encore plus qu'à Séoul. (Bon sauf quand j a fallu expliquer à une gosse de dix ans qu'elle était pas en train de mourir et qu'elle avait juste ses règles, et à une autre de 9 ans que non j'étais pas amoureux d'elle. Ou du moins pas encore. Oui m'ayant fait un peu de peine j'avais tout simplement dit que dans dix ans je l'epouserai car elle serait majeure.)
Les vacances ont donc pris fin a Rio. Chez la Nora. Et dieu ce que c'était bien. La chaleur, les bonnes meufs,l'alcool et la bouffe. Le paradis sur terre. Et putain qu'est ce que j'y ai goûté.  Je suis même revenu avec un livre de cocktails spéciaux pour embraser encore plus la piste des prochains mois.

En parlant de piste,  ce soir je n'étais pas aux platines. Tout simplement parce que le vendredi ce n'était pas mon jour de travail. Mais en tant que fidèle serviteur je restai là, près de mes potes a discuter. Et pour l'heure ca parlait de nos exploits durant l'attaque des pyobeom. Qui on le sait s'était mal terminé mais justice avait été faite. "Bro je déconne pas t'aurais du venir ! Avec un marteau ! J'ai tout défoncé!  Non mais j'en pouvais plus de ces toilettes de merde ! Faut que t'appuies quinze fois pour que ta merde passe gros ! Canalisations en béton mon gars! Maintenant avec nos toilettes jap on va avoir de la qua-li-dad" dis-je en prononçant le dernier mot avec un "accent" latino. J'en profitai que mon pote parle pour terminer de rouler ma clope en coupant discrètement mon tabac avec un peu de mon ami bibis. "Hein ? Du pq panthère?  Bro je suis vice pré pas décorateur d'intérieur j'en sais rien moi où ca se trouve ton truc ! déjà je suis même pas encore rentr..." je m'arretai soudainement en apercevant Eunbi passer près de moi et s'en aller un peu plus loin vers le bar. Je repris ma conversation avec mon pote, remontant machinalement les manches de ma chemise. Et meme en continuant ma conversation, je ne pu m'empecher de jeter un coup d'oeil toutes les trois secondes en direction de la demoiselle. Vivante . Je la pensais morte moi depuis le temps qu'elle avait disparu. Un noeud se fit au niveau de mon ventre lorsque je repensai à la dernière fois où je l'avais vu. Pourquoi elle débarquait maintenant que tout allait mieux ? Elle voulait remuer le couteau dans la plaie non ? Venir exprès sur mon lieu de travail c'était fait exprès pas vrai ? Avec toutes les boîtes qui courraient les rues de Séoul je n'avais aucun doute sur le fait quelle l'air fait exprès. Ou alors elle était encore plus débile que ce que je pensais. Hein? Oui oui je t'écoute...mais je la mate pas ! Mais non c'est pas eunbi t'es beurré gros ! Omg mais  pourquoi tu veux que je la mate , tain t'es deter à me saouler toi ce soir ! fis-je a mon pote qui pour le coup m'enervait vraiment. Bien sur que je la matais. Elle était toujours aussi sexy, ca y avait pas à dire. Mais cest bien le seul charme qui lui restait ou qu'elle n'ait jamaus eu. J'attrapais mon verre de vodka et le bu d'une traite. Pure la vodka ouais. J'avais besoin d'être bourré ce soir. Peut-être quelle disparaîtrait pour le coup. Je fixai plus ou moins  le décolleté de l'étudiante  avant de reporter mon attention sur son visage. Mais c'est au même moment que nos regards se croiserent. J'arquai un sourcil puis annonçai a mon acolyte que j' allais le quitter quelques secondes. Je placai ma cigarette derrière mon oreille qui n'arrivait toujours pas à être cachée malgré mes cheveux qui avaient poussé tout l'été. D'ailleurs y avait pas que les cheveux qui avaient poussé. Mes muscles,et surtout ma taille. Non sans dec. J'étais passé de 1m89 a 1m89,5 maintenant. J'attrapai ma veste posée sur un des tabourets puis je pris le chemin de la sortie avant de m'arrêter devant Eunbi et de la regarder dans les yeux. Je fermai un instant les yeux le temps que l'alcool qui m'était monté à la tête me laisse l'esprit clair pour quelques secondes. Je rouvris rapidement mes yeux qui devaient déjà être bien injectés de sang vu l'heure tardive qu'il était et l'alcool que je m'étais enfilé durant la soirée. écoute je sais pas trop ce que toi... je commencai à lui dire en la pointant du doigt mais moi je pointait mon pouce vers moi je...je sais pas ce que tu fous ici ou si tu attendais quelque chose ou...je sais pas mais je me frottais un peu le front avant de me reculer de quelques pas, me sentant étouffer par l'endroit. J'avais besoin de sortir maintenant. Pourquoi ça faisait si mal de la voir? Elle devait etre encore plus souillée qu'avant maintenant. Et je serai encore plus ravi de l'apprendre. Voyage en Amérique mon cul. Ça se dit amoureuse et ça nique à l'autre bout du globe. j'ai plus envie de te voir ici...ou autre part et...tu vois j'etais bien...avant...quand t'étais pas la. C'était....y avait pas tout ce... tout ce remue menage dans mon ventre, ni même un peu plus haut. Y avait rien de tout ça. J'etais juste libre de tout. Si t'es venue pour moi c'est... pas la peine. Je deglutissais avant de me mordre l'intérieur de la joue n'arrivant pas vraiment a terminer ma phrase. Elle m'enervait. Tous chez elle m'enervait. Elle avait beau être belle et bien foutue et gentille. Ça s'arrêtait la. Pour le reste elle n'était qu'une petite conne égoïste qui pensait qu'à son cul. Dans tous les sens du terme. Elle m'enervait et me rendait triste. Ouais c'était ca le mot : triste.

Tenue | L’ambiance était sympa, le Dj était bon, il y avait un peu de monde, des beaux mecs un peu partout et le barman lui-même n’était pas désagréable à regarder. Pourtant, le seul qui l’obsédait en ce moment, c’était Jae In. Leur regard c’était croisé et en l’espace de quelques secondes, tous ce qu’elle avait construit pour l’oublier fut réduit en cendre. Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas revu et l’adage loin des yeux loin du cœur ne pouvait qu’être bien vrai. Lorsqu’elle ne l’avait pas vu pendant de long mois, il lui avait manqué bien sûr, surtout lorsqu’elle était en Corée, mais une fois à l’autre bout, elle avait eu moins mal. Un tout petit peu, puis de moins en moins, malgré la curiosité toujours présente. Que faisait-il ? Est-ce qu’il pensait à elle ? Est-ce qu’il avait quelqu’un d’autre ? Bien souvent cette derrière question ravivait sa peine et elle se faisait violence pour ne pas aller fouiller sur les réseaux sociaux. Elle avait tenu bon jusqu’ici, elle ne savait pas exactement ce qu’il avait fait durant l’été, malgré les rumeurs persistantes qui étaient arrivé jusqu’à ses oreilles. Des rumeurs qui en soit ne l’étonnait pas, elle ne savait pas si elles étaient vrais ou fausses, mais mettre Jae In au Brésil et espérer qu’il ne fasse rien c’était comme demander à un chat de s’assoir, de se coucher et de faire le mort. Impossible. Pourtant, depuis tout ce temps, elle avait réfléchis et passer des heures à analyser leur ancienne relation ainsi que sa lettre. Peut être que si elle avait été au Brésil avec lui comme prévue, peut être qu’il n’aurait rien fait et elle non plus. Peut être qu’avec encore un peu de patience de sa part, peut être qu’il aurait pu l’aimer comme elle l’aimait. Elle pensait l’avoir oublié, être passé à autre chose, mais le voir ce soir aussi heureux et beau, cela lui faisait un drôle d’effet. Comme si pour la deuxième fois, elle retombait pour lui. Pourtant, ce n’était plus comme la première fois, ce n’était pas aussi simple. La simplicité de pouvoir aller le voir, de lui parler, de faire valoir qu’elle avait sa place auprès de lui, tout ça lui manquait. Pourquoi c’était devenu si compliqué maintenant ? La patience, elle n’en avait jamais eu et pourtant avec Jae In, elle avait dû apprendre à la connaître, mais cette lettre ce fut de trop pour elle. Accepter ses propres sentiments fut compliqué, mais comprendre que même s’il tenait à elle, il n’était pas prêt, qu’elle devrait encore attendre et encore souffrir, Eun Bi n’était pas prête à ce moment là. Probablement, parce qu’à mesure que le temps avançait, son esprit s’imaginait de plus en plus de choses qui finalement s’étaient révélés être éloigné de la réalité.

Eun Bi ne l’avait pas vraiment vu s’approcher d’elle, son regard avait quitté le sien à l’instant où le barman l’avait appelé pour lui préciser que son mètre de shot était servi. A l’origine, ce mètre était pour ses amis et elle, mais là tout de suite, elle était prête à tous se les enfiler, si cela pouvait lui donner du courage et lui faire oublier. Elle s’empara d’un verre, puis d’un deuxième et elle voulut en prendre un troisième, mais elle le garda dans sa main, levant les yeux vers lui. Il avait bu, ça se voyait, il était déjà bien fait, mais ce ne fut pas ça qui l’a surpris. Jae In n’avait aucune assurance dans la voix, il semblait être aussi stressé qu’un élève lors d’une interrogation orale. Elle ne l’avait jamais vue comme ça, lui qui était toujours aussi fier et sûr de lui, c’était la première fois qu’il semblait être aussi fragile et désarmée. Eun Bi bu son verre de shot, pourquoi cette merde mettait-elle autant de temps à monter ? Elle aurait pris deux verres de vodka redbull et elle les aurait bu cul sec, là au moins, elle aurait oublié la douleur. Cette douleur provoquée par les mots de Jae In, aussi tranchant que des sabres, venant réduire ce qui restait de son cœur. Lui aussi avait souffert. Elle en avait toujours douté, mais ne l’avait jamais vérifié. Jae In ne montrait que rarement ses sentiments, à tel point qu’elle avait finit par se convaincre qu’elle était la seule à souffrir entre eux deux. Mais lui aussi n’était pas bien, elle le voyait et le sentait, la tristesse se lisait dans son regard. Elle l’avait déjà vu comme ça, lors du tremblement de terre, lorsqu’il était inquiet pour son frère jumeau. Mais cette fois, c’était elle qu’il regardait, c’était d’elle qu’il parlait. Sa présence le rendait triste, il ne voulait pas la voir, il était heureux sans elle. Ces mots qu’elle avait tant redoutés étaient maintenant prononcés. De simples venaient qui avaient pourtant eu effet de l’anéantir. Six, sept, huit. Son dernier shot. Elle ne l’écoutait même plus, elle avait besoin de s’enivrer, afin de ne plus l’entendre, afin de s’évader dans un autre monde où elle pourrait être heureuse. « Pas la peine ? » souffla-t-elle, terminant sa phrase incomplète. Elle avait deviné ce qu’il voulait dire. « Je vais y aller, fais comme si tu ne m’avais pas vue. » dit-elle. Ses yeux fuyaient son regard. La lumière des spots l’aveuglait, pourquoi ne voyait-elle plus rien ? Elle sentit quelque chose de mouiller couler le long de sa joue. Figée sur place, elle passa rapidement sa main dessus pour essuyer cette larme. Elle pleurait, mais elle ne devait pas le faire devant lui. C’était pourtant plus fort qu’elle, comprendre qu’elle n’était plus rien dans la vie de Jae In lui faisait mal, parce que même si elle l’avait niée jusqu’ici, si elle était revenue, c’était pour recommencer. Eun Bi se leva de son siège, alarmée, elle cherchait la sortie. Elle ne voyait plus rien, pouvait à peine respirer, elle devait sortir, c’était devenu trop étouffant ici. Ses jambes tremblaient, son corps répondait à peine à ses demandes. Eun Bi se dirigea vers la sortie de service, le vigile n’était pas là, étrange, mais elle n’y prêta pas plus d’attention. Elle poussa la porte de toutes ses forces, prenant une grande respiration avant de se mettre à pleurer en constant que presque un an auparavant, ils s’étaient rencontrés ici.

Ah le sexe féminin. Pourquoi tout était toujours compliqué avec elles ? Pourquoi elles pouvaient pas être juste gentilles et sages et calmes et pas prise de tête ? Pourquoi fallait-il toujours qu'elles...vous chauffent, qu'elles vous fassent tourner la tête et qu'elles tombent dans mmh...ce que j'appelais le panneau. Et par panneau j'entendais celui en forme de cœur. Pourquoi fallait-il toujours qu'elles espèrent plus ? Peut-être qu'un contrat entre deux personnes s’apprêtant a passé une nuit ou plusieurs nuits ensemble devrait être mis en place. Un peu comme les contrats de mariage. Mais là, ça serait un contrat de juste....un contrat pour interdire un quelconque franchissement de limites. Cette limite qu'elle avait franchit bien trop tôt. Je lui avais rien demandé moi.

Me grattant l'oreille, je la regardais alors s'effondrer sur place et boire ses petits shots. Je lui avais fait mal c'est ça ? Elle savait que je ne mâchais pas mes mots. Et même si j'aurai pu sortir tous les désolé du monde ce que j'avais dis, je le pensais. En fait je ne sais même plus ce que je lui avais dis à celle-là. Elle me rendait malheureux quand elle était là. Parce que quand je la voyais c'est comme si ma prison dorée réapparaissait. Comme si elle ouvrait sa porte et qu'elle me disait «viens à moi, t'es à moi ». Et peut-être que c'était ça dont je ne voulais pas. Je ne voulais pas de tout cet emprisonnement. Je ne voulais pas de tout ce qu'elle avait à me donner parce que c'était pas pour moi. C'était pas fait pour les mecs comme moi. C'était ça la règle non ? Le gentil garçon qui donnait son cœur à la gentille fille. Mais la gentille fille elle cassait le cœur du gentil garçon et elle donnait son propre cœur à un méchant garçon qui lui cassait le cœur. Et qui était le méchant garçon dans l'histoire ? C'était moi. Je cassais le cœur des gentilles et jolies filles parce que j'avais pas leur notion. J'étais pas fait pour ça. J'étais pas fait pour les calins, pour les mots d'amour, pour les cadeaux, pour les choses de couples. C'était pas mon truc.

Mais ça avec son cerveau de nana elle pouvait pas le comprendre pas vrai ? La voilà qui pleurait. Je supportais pas quand une fille pleurait. Je supportais pas quand elle pleurait. Ça me donnait envie de tout plaquer pour la prendre dans mes bras. Mais je pouvais pas la réconforter. C'était moi qui lui faisait mal pas vrai ? Pourquoi ça pouvait pas être simple comme bonjour ces conneries ? Si la rancune et le souvenir n'existaient pas beaucoup de choses seraient plus simple, mais je repensais à tout ce qu'on avait vécu, et à toutes nos disputes. Toujours pour la même chose. «Eunbi arrête de dire ç... » j'attrapais son bras pour la retenir mais je me rendis bien vite compte que c'était pas son bras à elle. Bordel de merde. « hum...scuze me ! » dis-je à je ne sais quelle fille de la boîte avant de sortir du club pour rejoindre la coréenne à l'extérieur. Je tournais la tête à droite puis à gauche avant de me tenir le front. Un mal de tête venait de débarquer. J'avais les yeux qui piquaient grave. Un petit pétard et je serait prêt pour mes leçons de physiques quantique. Mais niveau équation quantique l'une était plus compliquée que les autres. Elle était là en train de pleurer, sûrement frigorifiée par le froid. Fallait que je lui donne ma veste ? Oui. Parce que les filles aimaient ça. Je m'approchais d'elle et passait ma veste autour de ses épaules avant de relever son visage du bout de mes doigts. «... » Je m'apprêtais à dire quelque chose puis finalement je fixai le sol, un petit sourire au  visage, ne voulant pas trop affronter ses larmes. On était exactement au même endroit où on s'était rencontré il y a un an. «J'vais la faire courte...J'aime pas les filles qui pleurent » dis-je avant de venir essuyer ses larmes de mes pouces. «Et... » j'essayai de trouver mes mots, et de les placer dans l'ordre, malgré l'alcool dans mon sang qui faisait obstacle. «j'ai pas envie d'être le mec qui fait pleurer les filles. Un mec qui fait pleurer une fille n'est pas fait pour elle, tu me suis ? On est pas dans un film et j'ai pas un truc à cacher ou un dur passé ou je sais pas quelle connerie qui m'empêche de ressentir ce que toi tu ressens...C'est juste qu'à l'heure qu'il est...j'en suis simplement incapable » Je l'avais prévenu. Que je lui ferai mal. Parce que j'étais comme ça. J'étais pas un mec à aimer. J'étais un mec à baiser ou à admirer. Mais pas un mec à aimer. Juste ma famille en était capable. Mais c'était pas le même amour.

Je me détachai de Eunbi et sorti ma clé de voiture avant d'attraper la main de la jeune femme et de l'emmener jusqu'à la caisse de mon père. J'ouvris celle-ci à distance et marchais un peu en zigzaguant mais sans rien dire, vérifiant simplement que l'étudiante me tenait toujours bien la main. Si j'allais conduire ? Oui ! J'étais en état. J'étais bourré mais pas trooooop. Mais avant on parlerait. Il fallait qu'on parle. Qu'on parle de tout ça. Je m'installai du côté conducteur et fermai un instant les yeux. «T'as fait quoi là bas ? » a entendre par là t'as baisé qui mais ça peut-être qu'elle comprendrait pas. Je voulais savoir oui. Je voulais savoir si elle était pareille que moi. Si on était juste deux traînées incapable de se tenir. Parce que c'est ce que j'étais mais j'aimais ça. J'aimais que les filles m'admirent. Et l'amour de Eunbi. Non. C'était pas de l'amour. J'y croyais pas. Si elle m'aimait. Elle ferait des trucs de meufs qui aiment. Si elle m'aimait elle serait pas partie la bas. Elle serait partie avec moi. Car c'est ce que font les meufs qui aiment. Elle s'est barrée par fierté c'est tout. Je lui ai jamais dis de partir moi. Je lui ai juste dit que j'étais pas fait pour elle ça a RIEN avoir.

Je la fixai attendant qu'elle dise quelque chose. « Y a...y a des mouchoirs dans la boîte à gants » dis-je en fixant son nez puis ses lèvres. Même quand elle pleurait elle était belle cette conne. Je soupirai un instant et passait mon bras autour de ses épaules avant de la tirer un peu vers moi. «Pourquoi t'es venue ? Je...J'avais pas env...envie de te faire mal ok ? Mais...je suis moi Eunbi. Et t'es toi...et il faut faire avec » prononçai-je avant de retirer finalement mon bras pour venir allumer ma clope qui n'attendait que d'être fumée. J'ouvris la portière de ma voiture et tirai une première fois sur ma clope. Dans quelques minutes tout irait mieux. Ma conscience partirait bien loin. J'aurai plus à me demander pourquoi elle pleure, pourquoi je la rends triste, pourquoi ceci pourquoi cela. «Tu trouves pas...que c'était mieux avant non ? »

Tenue | Sa tête commençait à tourner, petit à petit, son corps semblait être plus léger. Ses larmes coulaient toujours, parce que la douleur était toujours là et que cela lui faisait du bien pour l’évacuer. Elle ne sentait pas le froid de l’extérieur, la température s’était rafraîchie depuis quelques jours, mais elle sentit un étrange tissu doux se poser sur ses frêles épaules. Des chaussures brouillait sa vision du sol et à en juger par la taille de la pointure, elle savait qu’il s’agissait là de Jae In. Elle ferma les yeux, laissant plus de larmes dévaler ses joues, pourquoi l’avait-il suivi ? Après tout, c’était lui-même qui lui avait dit de disparaître parce qu’elle le rendait malheureux, alors pourquoi devait-il la suivre quand elle suivait docilement ses directives ? C’était si amusant et curieux de la voir dans cet état ? Et cette veste sur ses épaules, Eun Bi le connaissait assez qu’il avait fait cela simplement par principe, parce que c’est un truc qu’un mec est censé faire à une fille. Mais ce n’était pas pour elle en particulier. Elle savait très bien comment il fonctionnait et cela avait pour effet de l’agacer, Eun Bi bougea alors légèrement ses épaules pour faire tomber la veste, elle ne voulait pas de sa pitié.

Eun Bi se laissait faire, levant son visage lorsqu’elle sentit ses grandes mains le redresser, ouvrant les yeux pour le fixer alors même qu’il essuyait ses larmes. Elle avait arrêté de pleurer, l’observant juste et écoutant attentivement ce qu’il tentait de communiquer. Il n’aimait pas les filles qui pleuraient, mais son avis, elle s’en moquait « Il ne fallait pas me suivre dans ce cas. » répondit-elle, sans froideur ni méchanceté, sa voix résonnait plus comme un robot lisant son texte. « Un jour, tu m’as déjà dit toutes ces choses  et tu m’as aussi dis que tu me ferais du mal, mais tu ne comprends toujours pas pourquoi je suis partie. » répondit-elle de la même manière qu’avant. Pas dans un film ? Un léger rire sarcastique s’échappa de sa bouche. Elle ne se souvenait pas que sa vie ait un jour ressemblé à un film romantique. C’était plutôt une comédie absurde qui se jouait d’elle. Une nouvelle fois, elle se laissa entrainer par Jae In, qui semblait avoir oublié que ses jambes n’étaient pas aussi grandes que celle de la jeune femme qui en plus portait des talons. « Va moins vite. » demanda-t-elle sans grande force dans sa voix. L’alcool commençait doucement à faire effet et Jae In titubait comme un fou, elle n’avait aucune envie de se briser une cheville maintenant. Il avait décidé qu’il allait conduire, elle ne savait même pas où, toujours est-il que Jae In s’était assis côté conducteur, mais il était hors de question qu’elle monte avec lui. L’étudiante resta un moment debout face à la voiture, levant les yeux au ciel devant l’entêtement de Jae In, il n’avait pas changé, mais il ne conduirait pas ce soir, du moins pas avec elle dans la voiture.

Eun Bi se dirigea vers la côté conducteur où se trouvait Jae In, elle ouvrit la portière avant de venir se caler contre elle. Debout face à lui, là elle pouvait discuter sans avoir peur qu’il ne démarre la voiture. Eun Bi lui laissa un moment pour reprendre ses esprits, les yeux de Jae In étaient rouges, mais ses joues aussi. Il avait trop bu ce soir et ça se voyait. Pourtant ça ne l’empêchait pas de se préoccuper d’elle. Mais quel abrutit ce type, elle était censé l’oublier comment lorsqu’il agissait de cette façon ? Faire semblant de se préoccuper d’elle, ça devenait pesant. Eun Bi sortit ses propres mouchoirs de sa pochette pour venir essuyer son nez et ses yeux, très brièvement. Maintenant, il voulait même savoir ce qu’elle avait fait à Los Angeles. Elle savait très bien de quoi il parlait, il se foutait de savoir ce qu’elle avait fait de ses journées, des lieux qu’elle avait visité et des trucs qu’elle avait mangé. Oh non, tous ce qu’il l’intéressait, c’était de savoir combien de mecs elle s’était tapé et il était hors de question pour la brune de le laisser savoir. Ca l’intéressait tant que ça ? Alors il allait devoir prendre son mal en patience et le découvrir par lui-même. Pour l’heure, elle fit simplement semblant de ne pas comprendre « Un stage de secourisme. » Sa voix était toujours aussi vide d’émotion. Elle ne lui demanda même pas ce que lui avait fait, ça ne l’intéressait pas ou plus maintenant.

Par surprise, elle perdit l’équilibre et se retrouva étale sur Jae In alors qu’il avait tenté de la prendre par les épaules, ses yeux ronds le fixaient avec étonnement. Mais après avoir lancé son venin, il retira bien vite sa main pour venir allumer sa clope. Eun Bi l’écoutait toujours silencieusement, elle se redressa, ne voulant pas rester sur lui et s’installa à nouveau contre la portière. « Mieux avant ? C'est-à-dire ?» releva-t-elle avant de soupirer. « Qu’est ce que tu veux exactement Jae In ? Franchement tu me perds complètement, un jour c’est noir le lendemain blanc et après gris. Mettons les choses à plat qu'est ce que tu attends de moi ? » Demanda-t-elle très sérieuse. Elle en avait assez de le voir constamment changer d’avis, sa façon de se comporter ne correspondait jamais à ses paroles et c’était devenu flou dans son esprit. Alors il était temps qu’ils se décident tout les deux sur l’état de leur relation.

Humpf. Je l'avais connu plus bavarde la madame Eunbi. Faut croire qu'elle avait laissé sa langue accrochée aux couilles d'un américain. D'habitude on avait quand même plus de discussion. Mais pour le coup c'est le silence qui régnait. Le silence puis le bruit des clients qui sortaient de la boite en faisant un souk pas possible mais ça restait quand même un brouhaha un peu lointain dans mon esprit. Lui il était un peu bloqué. Et je ne parle pas que du pétard que j'étais en train de m'enfiler qui me décontractait un maximum, non, je pensais aussi à la situation. A Eunbi qui pleure, puis Eunbi qui a froid, puis Eunbi qui dit de la merde. Bientôt on aurait le droit a Eunbi à la ferme puis Eunbi chez Mère-grand.


Tsss alors comme ça elle avait fait du secourisme. Bien entendu. Du secourisme. Genre tu pouvais pas en faire en Corée ? L-O-L du secourisme. Sa vieille phrase me fit ricaner involontairement. C'était un rire gras. Je sais même pas pourquoi je lui avais dis de venir en fait.AH ! Elle l'avait craché le morceau. Ça y est. Enfin. On pouvait parlé. Puisque ma lettre n'avait pas suffit, puisque mes mots n'avaient pas suffit c'est maintenant, au bout de quatre mois, qu'elle me demandait enfin le problème. «Ce que j'attends de toi ? C'est une très très bonne question tiens ! » je hochai la tête en faisant semblant de réfléchir avant de la regarder dans les yeux, cherchant à formuler une phrase convenable malgré tout ce que j'ai pris au cours de la soirée. «Ecoute... » je me pinçai l'arrête du nez en fermant les yeux un instant, sentant une douleur dans la tête qui tambourinait de plus en plus. «Tu vas dire que je raconte n'importe quoi ...Et ceci et cela...mais j'ai juste pas envie que t'ai...mal. Et si on regarde... rétrospectivement tu vois...avant...quand...enfin quand toi et moi...enfin tu vois quoi quand tu m'aimais pas. Bah...enfin...je dis pas que tu peux pas m'aimer...enfin si ; mais non. Fin bref...avant t'avais l'air plus heureuse. Quand on se draguait. Et qu'on avait...une sorte de liberté. Je dis pas que ton corps il me lasse et que je veux aller voir ailleurs heiiin...Ah ça non putain ta chatte elle me fait rêver » dis-je en souriant comme un con, le regard perdu vers les jambes de Eunbi. « Mais disons que...disons que j'étais mieux quand on était sexfriend. Et que j'aurai aimé qu'on reste sexfriend en profitant autant du côté sex que du friend chose qu'on a pas su faire. Et tu vois fin...regarde autour de toi. T'as bien vu notre société non ? Tous ces couples partout partout partout partout. Est-ce qu'ils s'aiment au moins ? Ils sont en couple pour être en couple. Ils se niquent deux fois et paf ça y est ils sont en couple. Et après ? Et après ça s'étonne que dans le pays cinquante pour cent des hommes sont infidèles. Mais y a rien d'étonnant. Ils laissent pas le temps au chose. Tout de suite faut se mettre en couple, tout de suite faut s'aimer, tout de suite faut se marier faut ceci faut cela. Non. Moi je veux m'amuser ok ? J'ai...Ecoute Eunbi je connais rien de toi tu peux comprendre ? Je connais rien ! Je saurai même pas te dire tes goûts musicaux ou même le plat que tu préfères je dis pas que je dois forcément le savoir mais...je sais pas. Je me rends juste compte qu'on est même pas potes. Et moi ça me fait chier.»  ajoutai-je en tirant de nouveau sur ma clope, sentant des sortes de nausées débarquer. Putain pas dans la caisse du vieux il va me tuer... «Si je tenais pas à toi, je te parlerai plus depuis longtemps et pourtant t'as réussi à capter un minimum mon attention. Certaines filles y arrivent, pas toutes, mais toi tu fais partie de celles-ci. Et bref ce que j'attends de toi c'est que tu prennes juste ton temps, si t'as envie d'aller baise à droite à gauche et bah écoute fais-le si t'as envie. Si t'as envie de te faire aimer à ta juste valeur dans les bras de je sais pas qui bah vas-y. Tant que tout ça est bon pour ta santé fais-le. Parce que tu vois, moi avant j'étais heureux, j'ai cru que dans ma lettre tu comprendrais que j'étais pas prêt pour ce genre de trucs....j'ai que 22 ans ok ? J'ai pas envie de me foutre en couple avec je sais pas qui et de finir seul deux semaines plus tard juste parce que j'ai pas été capable de lui acheter un bracelet ou de faire ces sorties débiles de couple. A l'heure qu'il est je suis ni fait pour être aimé ni fait pour être en couple. Alors moi ce que j'attends de toi, c'est juste qu'on redevienne ce qu'on était avant tout ça...Qu'on fasse abstraction de ces derniers mois, qu'on oublie tout ça. J'apprécie les filles que je désire ok ? Et t'avoir pour acquis ce n'est même plus du désir. C'est juste t'avoir. » je finis ces derniers mots en sentant un renvoi un peu plus fort que les autres. Je prie pour ne pas vomir sur les pieds de Eunbi. Putain faut que je crache ! Et ce mal de tête qui me tue. Juré je vais m'évanouir. Je le sens là.

Tenue | Ses yeux étaient posés sur lui, alors même que les images de cette année à demi passé ensemble lui revenaient en tête. C’était comme un rêve qui parfois pouvait se transformer en cauchemar. Il y avait des bons et des mauvais souvenirs entre eux. Une relation en dent de scie qui ne semblait jamais avoir de finalité, quelle soit bonne ou mauvaise. Eun Bi était tout bonnement incapable de complètement lâcher Jae In et elle voulait croire que c’était aussi son cas. Ses sentiments avaient continué de grandir, au début, elle n’y accordait pas d’attention, préférant se dire que c’était simplement parce que Jae In était quelqu’un qui tiquait sa curiosité, que de toute façon, il n’était pas le genre d’homme avec qui elle pouvait entamer quelque chose de sérieux, qu’il n’en était pas capable. Toutes ses choses, elle le savait, pourtant, elle s’était enfoncée un peu plus dans ses sentiments, tirant trop tard la sonnette d’alarme. Elle avait voulut fuir, pour oublier, pour penser à autre chose et même lorsqu’elle pensait avoir réussit, la réalité l’a rattrapait bien vite. Jae In ne l’aidait pas non plus, il n’était jamais clair sur ce qu’il attendait d’elle et Eun Bi ne comprenait pas, pourquoi l’avoir suivis si de toute façon il était plus heureux sans elle et que sa simple présence le rendait mal ? Pourquoi se préoccuper d’elle ? Il aurait mieux fait de la laisser seule, d’avoir mal toute seule, au moins comme cela, elle aurait compris et elle ne l’aurait plus jamais approché. Mais à la place, il avait semé un peu plus le doute en elle. Alors elle lui avait demandé ce qu’il attendait d’elle et elle voulait qu’il soit le plus honnête possible, parce que pour l’instant, il n’y avait que du flou dans son esprit.

Jae In avait beaucoup de mal à trouver ses mots, en grande partie à cause de tout l’alcool dans son sang, mais elle sentait aussi qu’il ne voulait pas la blesser même s’il lui disait la vérité et que toute vérité n’est pas toujours agréable à entendre. Seulement ce soir, elle était prête à l’entendre contrairement à il y a quelques mois. Les mots de Jae In lui faisait réaliser beaucoup de choses, malgré quelques incompréhension. Elle était effectivement plus heureuse quand elle ne l’était pas u du moins, elle avait moins de problème et elle était moins souvent déprimé. Pourtant elle devrait le savoir que l’amour à part faire mal ça ne sert pas à grande chose, mais elle avait finit par devenir une nouvelle fois aveugle. La liberté, ne pas être dans un moule, la peur de l’inconnu, le manque de connaissance de l’autre, c’était toutes ces choses qui rendait incapable Jae In d’imaginer quelque chose de plus pousser que sexfriend avec elle. Il n’avait pas totalement tord, la société coréenne était très tourné sur l’image que renvoyait le couple, ne pas être en couple n’était pas forcément toujours bien perçu et ne pas être marier à partir d’un certains âge était synonyme de honte. La vie d’un couple était basé sur des étapes, les 100 jours, les 200 jours, etc.…Ainsi que tout ce qu’il y avait autours, les sorties programmés à l’avance, les objets de couple pour montrer une appartenance, les cadeaux et l’importance de payer pour tout au risque de se faire jeter. Etre en couple, ce n’était pas toujours de tout repos. Mais malgré tout, Eun Bi n’avait pas l’impression d’être comme ça, d’en attendre autant d’un éventuel petit ami, elle n’avait jamais imposé un quota de cadeaux et un emploi du temps stricte. Mais il avait raison sur un point, tous ces couples que l’on voyait partout, ils n’étaient pas tous amoureux, pour la plupart c’était une question d’image, être en couple pour être en couple et ne plus se sentir en marge de la société. Au final, ils ne se connaissaient pas tous très bien, certains même devaient probablement jouer un rôle afin de garder son couple, en prétendant être une personne qui correspondrait parfaitement à l’attente de l’autre, mais qui n’était pas leur vrais eux. Eun Bi lui avait probablement mit beaucoup de pression avec toutes ses attentes et elle lui avait fait peur au final.

Ses yeux ne l’observaient plus, elle préférait regarder le sol, le regard toujours vide, les larmes commençaient à remonter, mais elle retenait de toutes ses forces. Elle ne devait plus pleurer devant lui, elle ne voulait plus lui donner une once de pitié. Ca lui faisait mal d’accepter la vérité, tous ce que Jae In disait, elle le comprenait et le savait depuis longtemps, mais elle l’avait toujours nié et réfuté dans son esprit. Mais maintenant, elle devait l’accepter afin d’avancer. Bien sûr que Jae In n’avait que 22 ans et elle 21 ans, pourtant elle aurait aimé être avec lui, pour voir ce que cela aurait pu donner, peut être que ça n’aurait pas duré ou peut être que oui. Elle n’en savait rien et c’était une aventure qui l’avait tenté mais dans laquelle, elle ne pourrait pas se lancer. Jae In voulait choisir la voie de la liberté. Il tenait à elle, mais dans un sens pas tant que ça. Eun Bi avait toujours pensé que Jae In n’appréciait pas spécialement d’imaginer ou de comprendre qu’elle pouvait aller voir ailleurs, au début par fierté masculine, puis elle avait espérer que cela soit plus. Mais il venait très clairement de lui dire, qu’elle pouvait faire tous ce qu’elle voulait avec n’importe qui, il s’en fichait. C’était peut être la chose qui lui faisait le plus de mal outre le fait qu’il ne ressente pas la même chose qu’elle. Eun Bi était réduite au stade de vide couille personnel avec qui on s’amuse de temps en temps et qu’on apprécie quand même, mais sans plus. Elle était acquise et plus vraiment désiré et elle ne voulait plus être ça. Tout de suite, elle n’en avait plus envie, elle ne voulait pas redevenir comme ils étaient avant. A quoi bon ? S’ils continuaient sur le chemin de sexfriend, elle allait juste se noyer un peu plus dans ses sentiments, qu’elle était l’intérêt pour elle de se faire du mal comme ça ? Aucun. Mais en même temps, elle ne pouvait pas non plus le rayer de sa vie, elle n’en était pas encore capable, ces derniers le lui avait prouvé.

Eun Bi leva à nouveau les yeux vers lui en soupirant de soulagement face à la décision qu’elle venait de prendre, c’était le mieux à faire. « Je comprends. » dit-elle doucement. « Je comprends ce que tu ressens et je ne t’embêterai plus avec toutes ces choses comme l’amour, le couple, l’appartenance, tout ça. » continua-t-elle en se redressant. « Seulement, je ne peux pas continuer comme avant, je ne le veux pas. » dit-elle en levant les yeux vers lui. « On ne peut pas redevenir des sexfriend comme avant, tu sais très bien comment ça va terminer sinon et je ne tiens pas à le revivre. Mais je ne peux pas non plus te rayer de ma vie, j’ai essayé et regarde ou ça nous mènes. » Eun Bi décida de venir s’assoir sur les genoux de Jae In caressant son front, après qu’il ait failli vomir. « Tu devrais boire de l’eau et arrête de fumer ce truc sinon tu vas vraiment vomir. » ordonna-t-elle en venant lui retirer sa clope pour venir la fumer elle-même. Là tout de suite, c’est tous ce dont elle avait besoin pour se sentir un peu mieux. « Devenons amis, de simples amis et apprenons à nous connaître, je pense que ça sera mieux comme ça. » proposa-t-elle avant de se venir se blottir contre lui. Juste une dernière. Elle voulait le sentir une dernière fois ainsi contre elle avant de ne plus le toucher de la sorte. Et puis ce n’était pas trop ambigu, parfois les amis pouvaient aussi se faire des câlins, même en ce moment, ça n’avait rien avoir avec l’amitié. Elle resta quelques instants comme ça, profitant de chaque secondes de lui, de sa chaleur, de son odeur, de toutes ses choses qui faisait qu’elle l’aimait et ensuite elle pourrait oublier. Eun Bi finit par se redresser, attendant toujours une réponse, être amis semblait vraiment être la meilleur option. « Quand penses-tu ? » Dos à lui, elle attendait un simple oui ou non pour la délivrer et lui permettre de partir.