en grand habitué des voyages d'avion en solitaire, j'étais prêt à embarquer et à quitter l'Australie. entre ma mère et son nouveau mari, je n'avais pas vraiment l'impression d'avoir ma place là-bas. j'avais toujours été le petit maigrichon étrange, mais sociable et amusant. j'avais quelques amis, mais je savais que je pouvais garder contact avec eux peu importe où j'allais. c'était de ces amis qui n'ont pas besoin de nouvelles tous les jours, ou même tous les mois. un message aux six mois étant assez pour faire durer l'amitié. j'envoie un dernier message sur les réseaux sociaux, c'est parti pour un grand voyage. évidemment, j'évite de donner trop de détails pour éviter que ma petite princesse se doute de la surprise qui arrive. à peine sorti de l'avion que je me dirige vers les douanes. je suis passé par là des dizaines de fois, mais cette fois en particulier, ça me semble long. probablement parce que maintenant que je suis sur le même sol que ma douce moitié, je ne peux pas m'empêcher d'être impatient de la retrouver. finalement, je passe les douanes, je récupère mes bagages et armé de google translate, je me dirige vers un taxi. avec mon accent horrible et mon coréen rudimentaire, je tente de lui indiquer le chemin, mais au final, je lui tends simplement la carte que j'ai fait imprimé sur google maps avant de monter dans l'avion.

un petit voyage de taxi d'une heure et me voilà devant la pâtisserie de l'homme qui partage la vie de ma soeur. elle n'est pas là, pas encore. je suis un peu déçu je vous l'avoue. mais en même temps, ça me permet de préparer une vraie bonne surprise. avec l'aide de mon beau-frère, je trouve un endroit où me dissimuler légèrement dans la cuisine. je ne veux pas être introuvable, mais simplement, un peu plus discret. je choisis un gâteau et avec Adam, on le décore à ma façon. une petite surprise parce qu'on n'a pas pu fêter notre dernier anniversaire ensemble. on a aussi laissé ma valise derrière le comptoir histoire de lui mettre la puce à l'oreille. et voilà que j'attends, caché comme un idiot sous les tabliers de cuisine, mes pieds dépassant, bien évidemment.